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  • FRANCE 2 EN PASSE DE BATTRE LE RECORD DE LA DÉSINFORMATION ! (par Maurice D.)

    France 2 semble se spécialiser dans la désinformation de ses auditeurs.

    Rien de surprenant, c’est la mission première des chaînes publiques dans les régimes totalitaires comme celui dans lequel nous nous enfonçons de jour en jour.

    Le 13 mai à 20 h, journal mené à nouveau par Pujadas, qui ferait bien de changer de chaîne s’il ne veut pas être surnommé bientôt « Miss France de la désinformation », un reportage sur le Danemark a présenté ce pays comme le recordman de l’impôt sur le revenu, ce qui est exact, en insistant lourdement sur le fait que les Danois paient cet impôt sans rechigner et s’en disent heureux, ce qui est exact aussi.

    Il fallait comprendre, et vous l’avez compris, que les Français qui râlent de trop d’impôts ne connaissent pas leur bonheur et devraient accepter avec le sourire les prochaines hausses d’impôts et taxes qui les attendent cette année et en 2016. « Les Danois aiment les impôts » a titré Pujadas, insinuant a contrario que les Français sont des imbéciles et des ingrats de ne pas les aimer.

    La supercherie se trouve dans le fait que le régime fiscal danois est totalement différent du français, qu’il est socialement plus juste et nettement plus efficace, que globalement les Danois sont moins imposés que les Français et qu’en échange de cette fiscalité ils ont un service public nettement moins lourd en personnel et en coût pour une efficacité sociale et économique très supérieure à celle de l’administration française.

    Les Français ont raison d’être furieux contre leur État incapable de réformer en profondeur sa fiscalité, son fonctionnement et son administration pour la rendre enfin efficace à moindre coût, et les Danois ont raison d’être heureux d’être aussi bien servis au prix d’une fiscalité très supportable. Voici pourquoi.

    Au Danemark, le salaire moyen mensuel brut est de 4 264 €, pour 2 567 € en France. Le salaire annuel moyen danois est de 54 970 €, pour 33 897 € en France. Le salaire danois est environ 40 % supérieur au salaire français. Mais il n’y a pas de SMIC au Danemark, la progression des salaires n’y est donc pas tirée vers le bas et le chômage baisse régulièrement depuis la montée consécutive à la crise financière mondiale de 2008, il est moitié moins élevé qu’en France.

    En France, acheter un logement de 70 m2 nécessite 7,9 salaires annuels bruts, il n’en faut que 2,1 au Danemark. Et tout est ainsi, dans presque tous les domaines de la vie courante.

    On comprend que les Danois soient satisfaits de leur niveau de vie.

     

    Les Danois payent entre 40 et 50 % d’impôt sur le revenu, prélevés à la source sur leur salaire. Cela peut paraître beaucoup, mais… D’abord, tout les foyers paient l’impôt sur le revenu, alors qu’il y en a moins de 50 % en France. Cela fait une grosse différence de recettes pour l’État. En France la politique démagogique de l’État consiste à exonérer les faibles revenus pour surtaxer les plus gros, ce qui fiscalement est contre-productif car il y a beaucoup moins de très gros contribuables que de petits. Donc l’État français se rattrape ailleurs pour faire quand même payer les petits, mais sans qu’ils s’en aperçoivent. Pourquoi pensiez-vous qu’il veut maintenant établir le prélèvement à la source ? Parce qu’étant théoriquement indolore pour le contribuable, il permettra de taxer plus les faibles revenus quand il aura été introduit d’abord à doses homéopathiques pour ne pas effrayer les pigeons, puis de plus en plus lourdement.

     

    En France, quand le salarié touche son salaire, il ne se rend pas trop compte que l’État en a déjà prélevé plus de 38 % « à la source » (soit 55 % sur la feuille de paie) que le patron, transformé en percepteur par l’État, a déduit du salaire versé. Au Danemark, c’est 12 %. Salaire beaucoup plus élevé qu’en France, charges sur le salaire beaucoup plus faibles, impôt sur le revenu payé également par tous, pas de clientélisme fiscal, il est normal que les Danois soient contents de payer un peu plus d’impôt sur le revenu que nous puisqu’ils en paient beaucoup moins ailleurs. Surtout, ils savent qu’il est bien utilisé.

    Patrick Crasnier, un journaliste qui connaît bien le Danemark ajoute (Boulevard Voltaire) que « L’utilisation de l’impôt au Danemark est aussi complètement différente de notre pays. Là-bas, tout est gratuit pour les habitants : la santé, les écoles et universités, les crèches et bien d’autres choses. Une redistribution de l’impôt bien inconnue en France, pays où l’on ne paye que des intérêts de la dette, où les élus vivent comme des princes, où la représentation nationale vit sur le dos de ses « sujets ». Pays, aussi, où l’on paye plusieurs fois les mêmes choses avec des taxes, des impôts, et pour finir en payant le service« .

    Regardez comment vous traite le service de santé soi-disant le meilleur du monde : vous payez la Sécurité Sociale la plus onéreuse du monde, et donc en déficit permanent, par prélèvement sur votre salaire ou vos pensions de retraite (car il en faut plusieurs pour vivre à peu près correctement en France quand on est vieux après avoir travaillé toute sa vie plus de quarante ans, en moyenne 45 heures par semaine, sans RTT, etc.). Mais pour être remboursé à peu près correctement, il vous faut aussi une mutuelle. Malgré cela la pharmacie et le docteur vous retiennent de sommes apparemment minimes, mais qui cumulées finissent par vous coûter cher. Et finalement vous constatez que vous êtes encore loin d’avoir eu votre dépense de santé remboursée à 100 %.

    Excepté, évidemment, si vous n’avez jamais cotisé, que vous vivez à 100 % à la charge des contribuables, comme les immigrés.

    Vous pourriez bien vivre, comme les Danois, avec un salaire proche de 5 000 €/mois et des vrais services publics gratuits, mais pour cela il faudrait que tous les habitants soient taxés dans un véritable esprit de justice sociale et non selon des calculs électoraux, qu’ils soient du public ou du privé, que les administrations soient bien gérées avec des effectifs proportionnés au service réel qu’elles rendent et payés au même tarif que les salariés du privé, que les élus donnent l’exemple de l’austérité en prenant les transports en commun, en rentrant le soir chez eux au lieu de coucher avec leurs maîtresses ou leurs amants dans les appartements les plus luxueux de la République.

    « Les socialistes parlent toujours d’égalité (alors qu’ils ne rêvent que d’égalitarisme) mais ils sont les champions des niches, des passe-droits, des combines » (P. Crasnier). On pourrait ajouter qu’ils sont aussi champions du cumul défiscalisé des fonctions et des salaires, des frais défiscalisés pris en charge par le budget de l’État, de la corruption, des marchés publics truqués à leur profit ou celui de leurs amis ou clients, du népotisme, des votes achetés avec des empois publics, des logements sociaux, des coups de piston, des emplois fictifs à des postes prestigieux mais inutiles (vice-présidence de la B.P.I., inspection des affaires sociales et autres) qui permettent d’attendre dans un cocon doré la prochaine élection ou la prochaine nomination dans un ministère.

    En attendant un miracle qui ferait que la France serait aussi bien gérée que le Danemark, la Suisse, Monaco ou le Luxembourg, vous pouvez écouter France 2, en n’oubliant jamais que c’est un organisme de propagande gouvernementale dont vous payez le fonctionnement et les très gros salaires des animateurs avec vos impôts.

    Maurice D.

    http://www.minurne.org/

  • Quel culot !

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  • Figures animales dans la mythologie scandinave

    Au∂umla, la vache primordiale 

    Au∂umla (ou Au∂humla ou Au∂umbla) est la désignation en vieux-norrois (cf. Snorra Edda, Gylfaginning 5) de la vache originelle, primordiale, née du dégel des frimas primordiaux. Snorri raconte que les quatre flots de lait coulant de son pis ont nourri le géant Ymir, tandis qu'Au∂umla libérait Buri, l'ancêtre de tous les dieux, en lêchant pendant trois jours la glace salée qui le retenait prisonnier. Au∂umla signifie «la vache sans cornes et riche en lait» (du vieux-norrois au∂r, signifiant «richesse», et humala, signifiant «sans cornes»). Tacite nous parle déjà des vaches sans cornes que possédaient les Germains dans Germania, 5. La figure de la vache sacrée est liée, dans de nombreuses religions non germaniques, à la figure de la Terre-Mère (à l'exception des anciens Egyptiens qui vénéraient Hathor, une déesse du ciel à tête de vache). Ainsi, chez les Grecs, Hera (dont on dit qu'elle a «des yeux de vache») et surtout Isis, présentent encore, dans leur culte, des restes du culte de la vache. Dans le domaine germanique, il faut citer le dieu Nerthus, comme lié au culte de la vache. D'après Tacite, son effigie est promenée lors des processions cultuelles dans un chariot tiré par des vaches. Lorsque Snorri nous parle des quatre flots de lait (ou fleuves de lait), il sort vraisemblablement du domaine religieux indo-européen et germanique: les pis d'Au∂umla sont vraisemblablement un calque du mythe proche-oriental des quatre fleuves du paradis, liés au culte de la Magna Mater. Rudolf Simek, le grand spécialiste allemand de la mythologie scandinave et germanique, pense que cette image du pis générateur de quatre fleuves de lait, indique très nettement la formation chrétienne de Snorri.

    Sleipnir, le cheval d'Odin

    Sleipnir (du vieux-norrois, «celui qui glisse derrière») est le cheval à huit jambes d'Odin. Il est né du coït de Loki (qui avait pris la forme d'une jument) et de l'étalon géant Sva∂ilfari; Snorri nous rapporte ce fait dans son histoire des géants bâtisseurs (Gylfaginning, 41; on comparera ce récit à celui de Hyndluljód, 40). Snorri raconte que Sleipnir est le meilleur de tous les chevaux des dieux (Gylfaginning, 14; cf. aussi Grímnismál, 44); Hermo∂r, en chevauchant Sleipnir pour se rendre dans le Hel (le séjour des morts), saute au-dessus de la palissade entourant Hel (Gylfaginning, 48). Odin chevauche également Sleipnir pour se rendre en Hel (Baldrs draumar, 2); Haddingus, pris par Odin en croupe, voit toute la mer sous lui (cf. Saxo, Gesta Danorum, I, 24). Le Sigrdrifumál, 15, évoque les runes qui seraient inscrites sur les dents de Sleipnir. Sleipnir est très souvent cité dans les chants de l'Edda, mais rarement dans la poésie des scaldes. Son nom semble donc assez récent et n'est sans doute apparu que vers la fin du Xième siècle, pour désigner la monture d'Odin. Quand à l'histoire racontant sa naissance, par Loki transformé en jument, elle ne date vraisemblablement que de Snorri.

    Snorri est de robe grise et possède huit jambes. Plusieurs sources mentionnent ces caractéristiques (Snorri, Gylfaginning, 41; Hervarar Saga ok Hei∂reks, strophe 72). Odin est toutefois représenté monté sur son coursier à huit jambes sur des pierres sculptées du Gotland, datant du VIIIième siècle (Tjängvide; Ardre). Sur d'autres pierres, Odin est à cheval, mais le cheval a très normalement quatre jambes. Ce qui nous permet d'émettre l'hypothèse que les anciens Scandinaves dessinaient huit jambes pour suggérer la vitesse. La représentation dessinée est ensuite passée dans le langage de la poésie et s'est généralisée.

    Les images d'Odin représentent souvent le dieu à cheval. Bon nombres de ses surnoms indiquent le rapport d'Odin aux chevaux: Hrósshársgrani («celui qui a la barbe en crin de cheval») et Jálkr (le hongre). Les archéologues se demandent si Odin doit réellement être liée au culte du cheval. Il existe une interprétation mythologique naturaliste courante mais fausse, du mythe de Sleipnir: ses huit jambes représenteraient les huit directions du vent.

    Le sculpteur norvégien Dagfinn Werenskiold a réalisé un bas-relief de bois représentant Odin monté sur Sleipnir. Sculptée entre 1945 et 1950, cette œuvre orne la cour de l'Hôtel de Ville d'Oslo. A l'époque contemporaine, Odin a été rarement représenté à cheval. 

    La légende veut que la crique d'Asbyrgi, dans le nord de l'Islande, soit l'empreinte du sabot de Sleipnir.

    Sous le IIIième Reich, on avait l'habitude de donner le nom de Sleipnir aux bâteaux. En 1911, un navire de dépêche de la marine impériale allemande avait déjà reçu le nom de Sleipnir. En 1965, la marine norvégienne a donné le nom de Sleipnir à l'une de ses corvettes.

    Depuis 1983/84, Sleipnir est également le nom d'un champ pétrolifère norvégien situé entre Stavanger et la côte septentrionale de l'Ecosse.

    Hei∂run, la chèvre symbole d'abondance

    Hei∂run est le nom d'une chèvre de la mythologie nordique. D'après le Grímnismál, 25, elle séjourne dans le Walhall et se nourrit des feuilles de l'arbre Læra∂r. De son pis jaillit un hydromel limpide qui coule directement dans les coupes des Einherier (les guerriers tombés au combat) (voir également Gylfaginning, 38). Dans le Hyndluljód, 46, 47, Hyndla reproche à Freya, outragée, qu'elle est aussi souvent «en rut» que Hei∂run. Le spécia­liste néerlandais de la mythologie germanique, Jan De Vries, pense que les noms tels Hei∂vanr et Hei∂raupnir, dérive d'un mot cultuel, hei∂r, désignant l'hydromel des sacrifices. Sinon, la signification du mot reste obscure. Le mythe de la chèvre qui donne de l'hydromel doit être une interprétation typiquement nordique du vieux mythe de la vache originelle et nourrissière (Au∂umla). Chez les Grecs, nous avons la chèvre Amaltheia, donc les cornes sont des cornes d'abondance.

    Ratatoskr, l'écureuil du frêne Yggdrasill

    Ratatoskr, du vieux-norrois «dent qui fait des trous», est le nom de l'écureuil qui court le long du tronc du frêne Yggdrasill, l'arbre du monde, et va sans cesse de haut en bas et de bas en haut (Grímnismál, 30), pour aller rapporter au dragon Ní∂höggr, qui séjourne dans les racines, les paroles des aigles vivant dans les branches de l'arbre, afin, d'après Snorri (Gylfaginning, 15), de semer la zizanie. Les philologues n'ont pas encore pu prouver si ce récit est ou non un calque de la fable de Phèdre. En effet, le fait de semer la zizanie n'est pas une caractéristique originale de la mythologie nordique. L'écureuil Ratatoskr n'est vraisemblablement qu'un détail dans le mythe d'Yggdrasill, tel que nous le rapporte le Grímnismál. 

    Source: Rudolf Simek, Lexikon der germanischen Mythologie, Kröner, Stuttgart, 1984. ISBN 3-520-36801-3.

    http://vouloir.hautetfort.com/archive/2015/05/28/figures-animales-dans-la-mythologie-scandinave-5619441.html

  • L’Iran démantèle un réseau lié à Daesh

    Les forces de sécurité iranienne ont démantelé plusieurs cellules et groupuscules terroristes liés à la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique).

    Selon le ministre iranien de l’intérieur Sayed Mahmoud Alawi, qui s’exprimait dans un discours prononcé avant le prêche du vendredi à Téhéran et cité par l’agence Fars News, plusieurs membres de ces groupes ont été arrêtés et leur équipements militaires ont été confisqués.

    Ils se préparaient pour déstabiliser plusieurs régions en Iran, avec l’aide de services de renseignements de pays ennemis, a-t-il précisé, sans mentionner lesquels.

    « Les ennemis de la République islamique d’Iran ont sans cesse déployé toutes leurs capacités pour affaiblir l’Iran, et les services de renseignements des Etats-Unis, de l’entité israélienne et de certains pays de la région ont tout fait pour déstabiliser la sécurité dans plus d’une région iranienne,.., mais avec l’aide de Dieu et de la coopération entre les différents services de sécurité, ces tentatives ont été avortées », a-t-il indiqué.

    Il a rappelé que les forces de sécurité ont torpillé un attentat suicide qui était prévu l’an dernier, durant les marches organisées le dernier vendredi du mois de Ramadan pour le jour mondial d’al-Quds dans les deux villes de Chiraz et de Zahedane en arrêtant et tuant les membres de la cellule chargée de l’exécuter.

    Sayed Alawi a rappelé aussi l’affaire du sportif iranien qui avait été enlevé l’an dernier dans le gouvernorat Sistan-Baloutchistan en échange d’une rançon, et dont la libération avait permis alors de découvrir un groupuscule qui voulait effectuer des attentats dans la ville sainte de Machhad, au nord-est du pays.

    Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuFkAkkAVEFSPbPjrF.shtml

  • Chronique de livre: Jean-Luc Debry, Le cauchemar pavillonnaire

    Paru en 2011 aux éditions libertaires l'Echappée, « Le Cauchemar Pavillonnaire » propose une analyse autant géographique, sociologique que politique du phénomène pavillonnaire. Ne vous attendez donc pas à lire 200 pages rébarbatives sur les pavillons autour de considérations pour anar de fac. C'est au contraire une analyse très fine et assez conceptuelle qui est menée à partir de la thématique pavillonnaire. Je vais m'octroyer le droit de formuler quelques réflexions personnelles à partir de la présentation de cet ouvrage.

     La première partie, « L'univers pavillonnaire » se structure en quatre sous-parties :

    • Une géographie : le zonage de l'espace,

    • Un mode de vie : isolés ensemble,

    • Une idéologie : individualisme et optimisation,

    • Une histoire : de la lutte des classes à la pacification du prolétariat

    Les titres permettent assez aisément de se faire une idée du contenu de cette partie. Symbole des Trente glorieuses, le pavillon incarne pour beaucoup l'idée de la réussite. N'a t-on pas l'image d’Épinal de la famille parfaite dans son pavillon avec sa voiture, ses enfants et son chien ? L'univers pavillonnaire est donc déjà inscrit en nous mentalement. Je n'en ferais pas le procès, en étant issu comme nombre d'entre-vous : il est assez important d'analyser tout en gardant la tête froide sur le sujet, même si cela doit bousculer nos représentations.

    Entrons dans notre développement par la géographie : traditionnellement l'espace et les territoires étaient marqués par le détenteur du pouvoir. Ainsi par exemple au Moyen Âge, le seigneur avec son château et l'Eglise avec son... église. Les corporations disposaient de leurs halles ou de leurs places et l'espace se structurait autour des activités politiques, religieuses et économiques, qui étaient détenues entre quelques mains. Avec l'avènement de la société de consommation, l'espace a été intégralement aménagé pour les classes moyennes. L'ouvrage démontre qu'au fond, la classe dominante n'est peut-être pas tout à fait celle qu'on croit (l'hyperclasse mondialiste), mais peut-être la classe moyenne autour de laquelle tourne toute l'organisation sociale et tous nos aménagements (routes, zones commerciales, vacances, etc...). Cet élément doit être bien compris, car si le pavillon est un produit de l'empreinte territoriale des classes moyennes, la crise des classes moyennes passe aussi par le difficile accès au pavillon et à la propriété de celui-ci.

    L’avènement d'une classe moyenne mondiale qui imprime le rythme de l'économie capitaliste globalisée peut également être perçue comme une fuite en avant du modèle des Trente glorieuses. La richesse et le pouvoir de l'hyperclasse reposent sur le consentement des classes moyennes. L'auteur n'est donc pas spécialement tendre avec les classes moyennes. Il parle par exemple dans la deuxième partie de l'ouvrage, intitulée « La fabrique du conformisme », dans la sous partie « La tyrannie du marketing » de la « moyennisation de la société » p. 76, 77 et 78. Là, il démontre comment les codes du capitalisme ont pénétré toutes les couches sociales, et comment le « stade actuel du capitalisme planétaire est un fait anthropologique sans aucun rapport avec les périodes qui le précédèrent ». En somme, derrière l'étalement urbain pavillonnaire se cache un fait social total, ou un fait anthropologique total. La maladie de ce fait anthropologique total est la dépression, le « mal du siècle » comme on le lit parfois dans la presse. Dans un monde où tout est abordé à l'échelle individuelle, l'échec ne peut être que personnel : c'est alors qu'intervient peu ou prou la dépression, cette « démocratisation de la mélancolie » (p. 99). D'ailleurs si on y réfléchis bien, n'est-ce pas pendant l'âge industriel que la littérature nous a livré les ouvrages de Baudelaire ?

    Ainsi l'ouvrage navigue au gré d'une grande quantité de thèmes, traités avec intelligence et appuyés sur des références inhabituelles et vivifiantes pour notre formation intellectuelle et militante. La partie qui m'aura particulièrement marquée est la troisième et dernière, intitulée « Non-lieux (communs) ». L'auteur passe en effet en revue un grand nombre de lieux qui n'en sont pas : l'autoroute, l'aire d'autoroute, la chaîne hôtelière, le centre commercial et l'hypermarché, la rue piétonne et le village témoin. Ils traduisent un formatage de l'espace, un formatage des territoires, dans lesquels la classe moyenne s'identifie.

    Sur le C.N.C., nous avions publié un article sur le centre commercial, nous en avons fait un sur la bagnole, sur les vacances, et nous pourrions en faire un sur les autoroutes... L'auteur brosse avec une plume de qualité l'univers autoroutier, de l'autoroute elle-même à l'aire d'autoroute qui porte si bien son nom : aire, c'est à dire un découpage de l'espace, comme la zone d'ailleurs. Ainsi l'auteur entame par un constat tout à fait exact et que je partage : « Les autoroutes et autres voies rapides ont une influence sur la transformation radicale de la géographie et de l'organisation de la société, une influence structurelle semblable à celle que joua le chemin de fer. Mais cette fois l'individuation, voire l'atomisation, sous la pression du principe organisationnel du flux tendu, colore la transformation géographique, sociale et historique d'une teinte particulière. […] il s'agit du triomphe de l'économique. L'espace est réduit de sorte que, désormais, l'unité de mesure n'est plus la distance, mais le temps. » Une nouvelle fois ce qui se dessine sous nos yeux c'est la société de la vitesse. L'autoroute donne le sentiment de la liberté, de pouvoir se déplacer librement alors qu'elle est au contraire conçue pour nous enfermer et nous rendre dépendant de ces propres « non-lieux » :les aires d'autoroute. Celle-ci est dépeinte comme « la quintessence du non-lieu » et elle en est « le parfait accomplissement » peut-on lire page 122. L'auteur passe au vitriol ce bubon qui enlaidit l'espace : « Confondant l'ici et l'ailleurs dans une même finalité, elle peut se trouver n'importe où, semblable à elle-même, et toujours en tout point similaire. Elle n'impose aucune découverte, ne dépayse jamais. Elle est une toilette publique entourée de produits consommables ».

    Soyons honnête, seule notre obsession du temps nous invite à emprunter les autoroutes et à boire en quatrième vitesse un café dégueulasse sur une aire de repos aseptisée pleine de touristes hagards et de routiers espagnols et polonais qui n'ont pas de temps à perdre. Nous n'avons rien à nous dire. Le voyage n'est plus une expérience où on découvre réellement notre pays en sillonnant ses petites routes, en s'arrêtant sur la place du village, pas loin de l'église pour boire un coup et discuter quelques minutes avec la patronne qui vous recommande une spécialité locale bien meilleure que le sandwich industriel au plastique et aux conservateurs de l'aire d'autoroute...

    Mais malheureusement là aussi vous risquez d'évoluer dans deux autres non lieux communs : la rue piétonne qui « conduit de l'agence d'intérim aux marchands de rien, du bassin fleuri au parking payant, de la brasserie tenue par un couple aigri à la maison de la presse. » (p. 136), et le village témoin car « de plus en plus de villages sont transformés en musées des arts et traditions populaires et ne s'animent qu'à certaines périodes de l'année, principalement l'été. […] Le mythe d'un âge d'or d'une ruralité heureuse et industrieuse est ainsi reconstitué[...]» (p. 141). Cette partie sur les non-lieux, vous vous en rendrez compte, dépeint un mode artificiel même dans ce qu'il peut avoir d'authentique selon nos représentations.

    Même la nature est aujourd'hui bien souvent artificielle, c'est un produit de l'action humaine y compris lorsqu'elle est protégée. Le touriste « vert » se déplace d'un village témoin à l'autre en sillonnant des chemins de « campagne » balisés, qui passent par des « point d'intérêts » d'où l'on peut parfois admirer la vue. La nature n'est plus un lieu de vie mais un lieu de loisir. Et il faut savamment délimiter les parcs « naturels » que l'aménageur a bien voulu octroyer à la vie « sauvage » des autres zones et territoires, qui auront eux aussi des fonctions déterminées : habitat, commerce, infrastructures de transport, etc.... Et lorsque l'imprévu survient : le loup, l'ours, le requin, sortant du territoire, de la « réserve » qu'on leur a attribué, c'est l'univers des classes moyennes, de l'homo œconomicuset de festivus festivus qui bascule.

    On retrouve cela dans la mentalité états-unienne qui se délecte des films catastrophes autour des phénomènes naturels apparaissant comme des « imprévus », ou encore dans la colère de l'automobiliste de classe moyenne qui ne comprend toujours pas qu'il puisse y avoir de la neige l'hiver, qui l'emmerde pour aller bosser, et qui estime que dans une société comme la notre on se « doit » de mettre tous les moyens en œuvre pour ne surtout pas entraver le flux routier. Le pire étant le touriste qui se rend en vacances au ski et qui s'énerve d'être bloqué dans la montagne ; lui qui a patiemment « économisé » pour se payer une semaine « d'éclate totale » dans une station de ski et qui ne supporte pas le moindre « retard » qui l'empêche de « profiter »... Je pourrais poursuivre mes digressions tellement l'ouvrage est source d'inspiration.

    Au final, ce cauchemar pavillonnaire relate peu une prison dorée ou une « réalité fictive » à l'instar du Truman Show, une sorte de dystopie encouragée par l'américanisation et son corollaire : la société de consommation, à grand renfort de propagande médiatique. « Il s'agit d'une civilisation au sein de laquelle l'individu, quelle que soit la réalité de sa condition sociale, est appelé à construire sa vie en fonction de son mode de consommation. Ainsi, il devient lui-même une marchandise, consumé par un rêve fabriqué hors de lui. Et à force d'addiction, il finit par se convaincre qu'il en est l'auteur. Une civilisation de l'aliénation désirée, en somme. Un modèle auquel chacun se réfère. La voie royale vers le bonheur, comme le seraient, a priori, le progrès et la technologie. » Ce livre est une vraie plongée dans la face cachée de notre société et des classes moyennes, c'est un ouvrage incontournable, qui oblige à se remettre en question, à décoloniser notre imaginaire et qui invite à modifier notre mode de vie et à lutter pour qu'un autre monde soit possible.

    Jean / C.N.C

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Les fossoyeurs au pouvoir

    Hollande est entré en campagne, en vue de sa réélection en 2017. La chose est de plus en plus évidente depuis plusieurs semaines. Elle était devenue éclatante depuis le discours qu'il a prononcé à Carcassonne le 20 mai. Toutes ses gesticulations de politique internationale, tous ses déplacements auprès de son électorat outre-mer, toutes ses récupérations mémorielles abusives, un jour sur l'esclavage, un autre sur la résistance et toutes les initiatives de sa garde ministérielle rapprochée le confirment de jour en jour.

    Candidat de la division des Français, ce chef de l'État, nullissime et sans autre projet que de retourner à la cantine des palais nationaux ne peut imaginer gagner sans les voix que contrôle le parti communiste qu'on appelle pudiquement la gauche de la gauche : il aura fort à faire.

    Il accomplira, dans cette direction, tous les salamalecs nécessaires, sans recevoir la certitude qu'ils se révéleront suffisants. "L'Humanité" chaque matin demandera sans doute plus. Attendons-nous de ce point de vue au pire : nous allons en entendre des vieilleries !

    Mais ne soyons pas dupes non plus.

    La direction du PCF s'apprête à jouer, bien gentiment, sur ce parcours de 24 mois, le jeu de la réélection tout en affectant de grogner. Le temps n'est plus où l'appareil communiste et l'ambassade soviétique jouaient la carte du général De Gaulle contre celle de la gauche apparemment unie, et plus encore contre l'extrême gauche d'alors.

    Ainsi, ô surprise, L'Huma de ce 29 mai donne la parole à Nicolas Hulot et à son mot d'ordre de "prendre en charge à l’échelle mondiale la gestion des biens communs". Ceci semble curieusement converger avec la grande fiesta climato-hollandienne prévue pour la fin de l'année.

    Car ce sont bien quelques cartes biseautées, comme celle de l'écologie, assortie de grands impératifs mondiaux bidonnés, que l'ex de Valérie Trierweiler compte nous sortir. Il les agitera en désespoir de cause, pour faire sérieux dans sa campagne, lui qui n'a traité sérieusement aucun dossier dans les 3 années de sa grande bouffe élyséenne.

    Hulot dispose depuis janvier d'un bureau à proximité de la présidence de la république, dans l'annexe Marigny. Envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète prépare officiellement le sommet mondial sur le climat de décembre.

    Mais il ne constitue pas la pièce unique du dispositif. À côté de ce matériau notoirement friable "on" a décidé de soutenir de la même manière la fondation créée par Jean-Louis Borloo "pour l’électrification de l’Afrique". Un pur hasard, bien entendu. Un miracle du bénévolat subventionnaire. On n'a pas oublié non plus de faire d'un ancien collaborateur de Borloo un préfet de la région Ile-de-France en la personne de Jean-François Carenco.

    Toutes ces phrases creuses, prononcées à la gloire de la "communauté internationale" dans laquelle sont supposées se fondre toute préoccupation nationale ou européenne, tous les effets d'annonce sur l'inversion des courbes du déclin français, ne redresseront cependant pas celle de l'impopularité, du discrédit, et pire encore : du mépris, de leur président dans l'opinion des Français.

    Or le relais d'opinion par excellence d'un candidat s'appelle un parti. Même De Gaulle qui n'aimait pas ce concept s'est cependant toujours appuyé sur ce qu'il appela, entre 1947 et 1953 un "rassemblement" du "peuple français" puis à partir de 1958 "l'union" pour la "nouvelle république".

    Hollande, lui, tire sa substance du parti refondé par Mitterrand comme héritier du vieux parti socialiste de 1905, noyau recraché par le congrès de Tours de 1920.

    De celui-ci est sorti, à la même époque, le parti communiste, la majorité des délégués ayant choisi d'adhérer à ce qui n'était, dès le départ, qu'un leurre : la prétendue "Internationale" communiste. Celle-ci n'était au départ en 1919 qu'une extension du parti bolchevik russe. Elle allait devenir entre 1925 et 1935 une simple subdivision des services spéciaux soviétiques.

    Mais le parti de ceux qui ont suivi le discours, dénonçant la dictature de Lénine, et sur ce point fort lucide, de Léon Blum en décembre 1920 a survécu pendant un demi-siècle. Elle a connu des hauts et des bas sous le nom de SFIO jusqu'à sa transformation en 1971 par un homme qui n'avait jamais été socialiste lui-même. François Mitterrand était assisté, dans cette opération, par un appareil qui n'avait jamais été anticommuniste, et encore moins antisoviétique, le CERES de Jean-Pierre Chevénement pour qui l'idée même d'un étiquetage social-démocrate relevait de l'outrage.

    L'organisation dont est issu Cambadélis, s'est emparé du parti socialiste, comme un troupeau d'affamés se rue sur une mangeoire bien garnie, le jour, en 1985, où Mitterrand, à la faveur d'une migration collective de 300 adhérents "ex-lambertistes" appelés à la rescousse par Jospin, entreprit de lever l'hypothèque chevénementiste. Ces trotskistes-lambertistes, recyclés pour la plupart au Grand Orient de France ont, 30 ans plus tard, ce 27 mai 2015 saisi complètement les rênes du PS. Imitateur en tout point de son mentor Mitterrand l'actuel chef de l'État désirait leur livrer le parti.

    Mais ce parti lui-même a été déserté de ses adhérents : si la motion A de Cambadélis représente les 2/3 du PS, cela veut dire qu'elle représente 40 000 cotisants. La soupe reste bonne pour le premier secrétaire et ses commensaux, d'autant plus nourrissante que les convives se comptent de moins en moins nombreux.

    À ceux qui jugeraient encore trop élevé cet effectif 40 000 survivants du naufrage socialiste, rappelons qu'à ce jour le parti communiste, leur principal allié, représente, lui, 70 000 membres. Ces derniers se révèlent eux-mêmes militants, actifs et contagieux. On les retrouve dans un nombre considérable d'associations, syndicats, mouvements divers, salles de rédaction, mécaniquement propagandistes d'une idéologie en tant qu'enseignants, etc.

    Fossoyeurs du PS, Hollande et Cambadélis vendent en viager la gauche française à l'extrême gauche.

    JG Malliarakis

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