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  • Robert Steuckers : réflexions sur les réformes du collège

    Robert Steuckers propose un regard philosophique et anthropologique sur la réformes des collèges, pour dépasser les réactions épidermiques et les visions politiciennes sur le sujet

    Monsieur Steuckers, votre opinion, ici, à brûle-pourpoint, sur les réformes du collège en France ?
    Ces réformes sont avant tout les symptômes d’un effondrement civilisationnel. Les tests dits « PISA » montrent que l’enseignement en France, en Belgique francophone (et non pas en Belgique néerlandophone), en Allemagne et ailleurs se désagrège alors qu’il avait été un atout majeur de notre aire de civilisation jusqu’il y a peu de temps.

    Pour la France, le phénomène m’apparaît complexe : l’hypertrophie du récit « universaliste » et « républicain », qui tient désormais de la pure incantation, paraît ridicule, surtout dans les pays qui ne sont pas républicains ou qui vivent d’un humus idéologique différent. C’est une version particulièrement stupide de l’occidentalisme qui marque la France (alors qu’elle aurait pu s’en dégager) et fait d’elle l’élément porteur d’un fondamentalisme laïque, philosophiquement pauvre et très étriqué. L’occidentalisme marque aussi les États-Unis, mais ceux-ci y ajoutent une très désagréable et très nauséabonde touche puritaine, qui effraie par ses outrances ou faire rire et jaser.

    Universalisme laïcard républicain ou universalisme puritain bibliste ne sont pas des terreaux féconds pour faire éclore et durer une pédagogie efficace de la transmission, puisqu’ils procèdent tout d’eux d’une volonté pathologique de tout vouloir éradiquer. L’idée même de transmission est d’ailleurs niée et rejetée expressis verbis par le pédagogisme ambiant. Ce genre de discours induit :
    1) Une manie féroce de la purgation – il faut purger tout mythème, môle religieux ou faits de monde qui contrarient le blabla inconsistant que représentent ces discours politico-culturels
    2) Une répétition ad nauseam de slogans « endoctrineurs » qui rend sourd aux bruits et bruissements du monde. Ce n’est pas un hasard si la Flandre ou la Finlande, par exemple, échappent à l’effondrement (provisoirement, car le soft power veille…). Elles partagent toutes deux un dispositif idéologique national dérivé soit de l’humanisme tacitiste et érasmien du 16e siècle hispano-flamand soit, pour les deux, d’un humanisme des Lumières qui s’abreuve à la pensée de Herder : l’humus culturel dans toutes ses productions est accepté et exploré ad infinitum ; il n’y a dès lors ni purgation perpétuelle (éradiquer le plouc et ses racines qui agissent ou sommeillent en tout citoyen) ni risque majeur et immédiat de sloganisation à la française ou à l’américaine.

     

    L’Allemagne a longtemps partagé cette option pour les « autres Lumières », celles qui sont réalitaires, acceptantes, et refusent toute forme d’éradication des legs du passé, mais il y a, outre-Rhin, le culte de la repentance, qui assimile erronément toutes les traditions humanistes allemandes à des préludes au national-socialisme du 20e siècle, englobant dans le même opprobre des pans entiers de la sociale-démocratie d’avant 1914. Le « Vergangenheitsbewältigung » et le tropisme occidental (américain), pourtant souvent dénoncé, font que l’humanisme herdérien n’a plus aucun effet sur les discours politiques, alors même qu’il sert encore et toujours de terreau en matières philosophiques, sociologiques, anthropologiques, etc.

    Au-delà du débat français actuel et des vicissitudes de l’enseignement francophone belge d’aujourd’hui, nous pouvons dire, globalement, qu’il n’y a pas de politique de l’enseignement possible, sur le très long terme, sans un recours à notre humanisme hispano-flamand, tacitiste, qui tolère aussi le picaresque (de Cervantès aux romanciers avant-coureurs du 17e espagnol) et à la pensée de Herder, riche de ses innombrables avatars, en tous domaines des sciences humaines. Tout le reste, les idéologies caricaturales et pernicieuses, ennemies de ce double héritage, constituent un fatras nauséabond, un tas d’ordures, de scories, dont il faudrait se débarrasser au plus vite pour ne pas crever stupide, en ânonnant des slogans creux qui feront pisser de rire les Chinois, les Indiens et les Africains.

    Enfin, l’élimination envisagée du latin et de l’allemand dans le cursus des collèges français est l’indice le plus patent d’un refus de toute nouvelle démarche renaissanciste, d’un refus justement de l’humanisme latinisant de Juste Lipse en Brabant et de ses disciples espagnols, de l’humanisme herdérien, basé sur l’allemand. Avec la quasi-disparition du grec ancien dans les curricula scolaires, il ne reste rien, plus rien, pour redonner une épine dorsale à notre société, pour renouer avec les trois renaissances qui ont marqué la civilisation européenne :
    la Carolingienne (qui sauve le latin classique de l’oubli)
    l’Italo-Flamande de Piccolomini et d’Érasme, poursuivie par Juste Lipse et les Espagnols
    l’Allemande, de Herder à 1914, qui entendait libérer l’homme des ballasts morts qu’il traîne à ses basques pour le replonger dans son propre humus anthropologique qui, toujours et encore, le revivifie quand besoin s’en faut. Le Sapere Aude de Kant acquiert en ce cas substance et concrétude.

    Par suite, le Sapere Aude, aujourd’hui, ce doit être de vouloir échapper à tout prix aux slogans stériles des soft powers jacobins et américano-puritains (voire hillaryclintoniens) et d’oser se replonger dans ce qui fait ce que nous sommes hic et nunc.

    Robert Steuckers, propos recueillis par Xavier Deltenre

    http://fr.novopress.info/189081/reflexions-generales-les-reformes-du-college-en-france-steuckers-robert/

  • Toujours les mêmes choses ...

    A constater dans la vie "politique" (mérite t'elle ce nom?) française. L'analyse d'Hilaire de Crémiers dans le Politique Magazine de juin.

    Une141

    "Toujours les mêmes choses… jusqu’à la lassitude. La superstructure politicienne empêche toute appréhension de l’intérêt national. Les Français, qui en souffrent, se reconnaissent de moins en moins dans le régime. Avec raison.

    Les partis se mettent en ordre de marche. Comme des armées. Pour la bataille qui se prépare, la grande, la présidentielle de 2017, comme si c’était l’ultime, le tout ou le rien. Une fois de plus ! Ce mois de juin les voit en pleine effervescence, avant la halte de l’été, en vue des universités de la rentrée, préliminaires des prochains affrontements de la fin de l’année, les élections régionales qui seront déterminantes pour les stratégies à venir, tant à l’intérieur mêmes des partis qu’entre les partis eux-mêmes. Les candidats à la candidature à la charge suprême se profilent, se projettent sur scène, s’investissent eux-mêmes de leur mission. Certains pensent déjà au tour d’après et se mettent en lice pour 2022. Les principaux protagonistes et finalistes sont connus, archi-connus ; c’est du répétitif et, pourtant, ils jouent leur va-tout : Marine Le Pen, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Hollande... Dès maintenant, Fillon ne compte plus. Hollande y croit de plus en plus, à la condition – qu’il prépare minutieusement – d’être le seul candidat à gauche : soit jouant le match au deuxième tour – et, donc, dans son esprit le gagnant – contre Marine Le Pen qui se veut, elle, la seule, vraie et totale opposante ; soit – autre scénario qui plairait à l’actuel chef de l’État – rejouant le match, en retour, à cinq ans d’intervalle, contre son adversaire personnel, l’ancien chef de l’État, Sarkozy qui, lui, rumine  sa revanche qu’il espère encore prendre, mais le pourra-t-il ? Président contre président, à celui qui sera le plus républicain !

    Comment ça fonctionne

    Juppé qui, quant à lui, se veut à part – et donc dans son esprit au-dessus –, se pense gagnant à tout coup, ce qui le confirme dans sa superbe assurance. Chacun évalue ses chances selon sa martingale électorale. Fabuleux, non ? Enthousiasmant, non ? Redites et vieux trucs, direz-vous ? Vous aurez raison : les discours sont toujours calibrés aux mêmes normes, union de la gauche républicaine pour le haut motif qu’il s’agit de gagner, union de la droite républicaine… et du centre non moins républicain – ça fait si bien ! –, union nationale dans le ni gauche, ni droite, mais, néanmoins, pour le salut de la République qui, elle, ne vit que de l’opposition gauche-droite, allez comprendre !

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    Paula Corbulon

  • Vincent Lambert, Manuel Valls, rapport Noichl, TAFTA… l'actualité vue par Bruno Gollnisch

  • La France à l’heure du ramadan pour tous

    Et dire qu'il y en a encore pour nous expliquer que le Grand Remplacement et l’islamisation de l’Europe relèvent d'un simple fantasme dénué de sens...

    C’est bientôt parti pour un mois de prosélytisme islamique en Europe : le ramadan devrait débuter aux alentours du 18 juin si les astronomes musulmans se mettent d’accord. Cette islamisation de la sphère publique est aujourd’hui largement relayée par les médias et l’industrie de la grande distribution. Pour eux, seuls comptent l’audience et le business. Et qu’importe si ces initiatives mercantiles révèlent, avant tout, la réalité de l’immigration massive qui frappe le continent européen.

    Difficile, donc, d’échapper à ces opérations commerciales qui donnent l’impression de vouloir nous faire vivre à l’heure du ramadan pour tous. En France, Leader Price publie, à nouveau, un catalogue estampillé « spécial ramadan » et annonce vouloir frapper fort sur les prix des produits halal. Mais nous pouvons compter sur l’ingéniosité des professionnels du marketing pour trouver de nouvelles idées susceptibles d’attirer la clientèle musulmane.

    Monoprix avait bien proposé un Quizz spécial ramadan avec des publicités sur lesquelles étaient représentés des mosquées et des minarets. De son côté, le magasin Carrefour de Flins-sur-Seine, à quarante kilomètres de Paris, n’a pas hésité à habiller ses mannequins d’un voile islamique. Quant à Auchan, les clients auront peut-être encore la chance d’assister à des spectacles de danse orientale ou de déambuler autour de stands facilement identifiables grâce à la présence d’un chameau en peluche.

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