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  • Macron DEMISSION! C'est pourtant simple!

  • De la racaille, de la canaille et de la gauchaille

    6a00d8341c715453ef022ad3a666ec200d-320wi.jpgOn aura donc entendu, au soir des manifestations de ce 8 décembre, pas mal de bilans en forme de satisfecit. Qu'on nous permette de grincher. Les contradictions du Figaro nous étonneront toujours. Après avoir constaté que "les dégâts à Paris plus importants que la semaine dernière"[1] et que "les commerçants sont excédés"[2]le lecteur découvre un incroyable cocorico : le dispositif de sécurité serait plébiscité[3]Décidément mes réticences pour la démocratie référendaire dite "directe" reçoivent ici une confirmation. On trouvera, une fois encore, plus près de la réalité, l’article de Jean-Dominique Merchet dans L'Opinion qui parle d'un match nul.[4]

    Toute opération en France contre la racaille et la canaille se heurte en effet aux sabotages obliques de la gauchaille.

    Ainsi, deux jours avant la manif les bons esprits enjoignaient aux bobos et aux bisounours de s'apitoyer. On répétait le scandale du jour en boucle, sur toutes les radios, les sites internet, etc., à Mantes-la-Jolie, faute de menottes, les policiers auraient forcé des dizaines de jeunes à rester, dans l'attente d'être embarqués, les mains sur la tête.[5] Pauvres angelots[6].

    Chacun, comme toujours, voit midi à sa porte. Tel syndicat policier semble se satisfaire du résultat obtenu par les dispositifs de sécurité ce samedi 8 décembre. Le gouvernement de son côté, ou plus précisément le préfet de Police de Paris, sur son siège qu’on espère éjectable, souhaite focaliser sur la situation des Champs Élysées. Contrairement à l'Acte III, précédant cet Acte IV, l'arc de Triomphe n'a pas été vandalisé, le cordon de protection et d'intervention n'a pas été éclaté, le musée n'a pas été pillé. Faut-il se contenter d’un tel soulagement ?

    Ayant cependant parcouru à pied toute une partie de cette ville immense, autrefois aimée, votre chroniqueur et serviteur avoue ne pas pouvoir partager de tels satisfecit. Les boutiques pillées, ici un petit fleuriste, ailleurs un horloger, les grands magasins fermés un jour d'achats de Noël, les voitures brûlées, les dégradations de toutes natures, rien de tout cela n'incite à applaudir, pas plus les responsables de l'ordre, encore moins ceux du désordre. Rien qui puisse inciter quiconque à rejoindre, effrayé, les rangs de l'électorat macronien.

    Si nos technocrates comptent sur la peur de la majorité silencieuse, ils se trompent. La violence aurait dû, de toute manière, être arrêtée un mois plus tôt. Or, entre le 1er et le 8 décembre, elle n'a pas reculé, elle n'a pas été empêchée : elle n'a été que déplacée, dans la Capitale vers d'autres quartiers que les symboliques Champs Élysées, et ailleurs qu'à Paris, elle s'est aggravée, endommageant d'autres grandes villes, de Lille à Marseille, vers Bordeaux, Nantes ou Toulouse. À noter la réaction du maire de Saint-Étienne déplorant la priorité privilégiant le siège du pouvoir central et les métropoles.

    Et ces métastases ont pris une couleur qu'on pouvait prévoir, le jaune a tourné au rouge.

    Ne cherchons ni à réécrire l'Histoire, ni à radoter. L'État a échoué dans une tâche aussi essentielle que la défense des frontières : la sûreté des citoyens: ... aussi bien celle des honnêtes gens qui souhaitent manifester leur ras le bol fiscal, ... que celle des Français qui croient encore pouvoir s'exprimer faute de mieux par un bulletin de vote... Rappelons que celle-ci figure au nombre des droits naturels et imprescriptibles de l'homme dont se réclame la déclaration de 1789, associant la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression[7].

    Les 17 et 24 novembre, comme le 1er décembre, des consignes absurdes avaient permis les excès que l'on déplorait : le 8 décembre, on allait voir ce qu'on allait voir. On a vu.

    Il suffisait de se promener, pas trop loin des faits, pour comprendre la nature de la vermine débordant des égouts. Comme dans tous les scénarios révolutionnaires, elle rassemblait les haines recuites, tous les instincts de coupeurs de têtes, toutes les canailles.

    Les quelque 2 000 arrestations auront quand même permis un travail administratif utile. Au moins, sur les centaines d'émeutiers gardés à vue, les services de police auront pu prélever les ADN, les ficher et les répertorier. Mais il conviendrait aussi de recenser, en vue de l'avenir, toute la gauchaille complice des racailles et des canailles qui ne survivent qu'avec la complaisance de l'idéologie médiatique.

    Nettoyez-moi tout ça…

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] cf. Flash Actu du Figaro.fr avec AFP
    Mis à jour le 09/12/2018 à 09h45 | Publié le 09/12/2018 à 09h38
    [2] cf. "Gilets jaunes: face aux dégâts considérables, les commerçants sont excédés".
    [3] cf. "Gilets jaunes: un dispositif de sécurité plébiscité."
    [4] cf. "Forces de l’ordre contre Gilets jaunes: match nul
    [5] cf. "A Mantes-la-Jolie, des dizaines de jeunes agenouillés mains sur la tête"
    [6] sur le contexte : "Des lycéens jettent des pierres sur les forces de l’ordre à Mantes-la-Jolie".
    [7] Les lecteurs de la Somme Théologique de saint Thomas d'Aquin y ajouteraient aussi le droit au tyrannicide. Nous n'en sommes pas là.

    https://www.insolent.fr/

  • Bruxelles : nouveaux affrontements entre gilets jaunes et policiers

    Belgique – Ce samedi 8 décembre, un bon millier de Gilets Jaunes a décidé de manifester dans le centre de Bruxelles. Le rendez-vous fixé près du Parlement Européen a été quasiment inaccessible. Mais c’est à nouveau, comme il y a 8 jours, vers la rue de la Loi, lieux des pouvoirs fédéraux belges, que tout le monde afflue. Avec de nouveaux affrontements à la clé. Et de nombreuses arrestations.

    Voir les videos

     

  • Professeur égorgé à Courbevoie : l’assassin est un musulman comme les autres (selon la justice)

    Professeur égorgé à Courbevoie : l’assassin est un musulman comme les autres (selon la justice)

    C’est intéressant : le procureur de la République de Nanterre a décrit l’assassin du professeur égorgé à Courbevoie comme « pas délirant, mais en décalage avec les faits ». Il a reconnu avoir « tué son enseignant de plusieurs coups de couteau ». Le magistrat a précisé que le suspect en voulait personnellement à sa victime. Pour cause, ce professeur d’anglais aurait « fait un dessin qu’il aurait diffusé en cours en 2016 », « insultant pour le prophète ».

    « Connu d’aucun service de renseignement », l’individu ne présente apparemment pas « d’élément de radicalisation », mais est davantage perçu comme quelqu’un de « très religieux, très pieux, très pratiquant ».

    Son profil Facebook est également très normal :

    Bref : un musulman comme les autres en somme…

    L’homme, Pakistanais, qui ne parle que l’ourdou et l’anglais, était en situation irrégulière sur le sol français depuis septembre 2017, son visa étudiant ayant expiré.

    https://www.lesalonbeige.fr/professeur-egorge-a-courbevoie-lassassin-est-un-musulman-comme-les-autres-selon-la-justice/

  • Éric Zemmour : “Le quinquennat de Macron est mort”

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    Pour Éric Zemmour, la crise des “gilets jaunes” est tellement focalisée sur la personnalité du Président qu’il lui sera difficile de mener les prochaines réformes du quinquennat. “Je pense que son quinquennat est mort”, affirme le polémiste.

    On essaie de changer de bouc-émissaire. Comme Emmanuel Macron attirait trop de haine, et ce n’est pas normal dans le fonctionnement des institutions, on essaie de repasser vers Édouard Philippe pour être le méchant Richelieu. Mais il me semble que c’est trop tard. Là, comme Macron a tout pris depuis des mois et qu’il a voulu tout prendre, il va être très difficile de changer d’âne.

    https://fr.novopress.info/212926/eric-zemmour-le-quinquennat-de-macron-est-mort/

  • 10,45 milliards d’euros dépensés en 2018 pour les aides aux pays étrangers

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    10,45 milliards d’euros auront été dépensés cette année pour l’aide publique au développement, selon le projet de loi de finances pour 2018. 

    C’est 2 milliards de plus qu’en 2015 !

    Aide bilatérale ou multilatérale, coopération technique, annulations de dette, dons, prêts, tout y passe. Une partie des aides transite par Bruxelles. En 2018, 75% des fonds de l’État sont versés à des pays d’Afrique subsaharienne.

    La France est le 4e contributeur au Fonds Africain de Développement.

    Un acteur pivot, l’Agence Française de Développement, qui a un budget à part et fonctionne comme une banque, opère dans 110 pays.

    Les collectivités locales, quant à elles, interviennent à hauteur de 83 millions d’euros, via la « coopération décentralisée ».

    http://www.contribuables.org/2018/11/10.45-milliards-euros-depenses-en-2018-aides-aux-pays-etrangers/

  • RÉPONSE DES GILETS JAUNES À MACRON

  • Un samedi à Paris : le témoignage d'un spectateur engagé. Partie 4 : le temps des pillards, ces saboteurs de la protestation.

    La nuit avait étendu ses ombres sur la ville sans l’obscurcir vraiment : l’éclairage public était, par endroits, le dernier mobilier urbain épargné par l’émeute, et les lueurs des explosions rajoutaient à cette ambiance étrange, dans laquelle toute mesure semblait perdue. A l’angle des Champs Elysées et de l’avenue de Friedland, quelques manifestants arrachaient la plaque de la représentation diplomatique du Qatar et jetaient par dessus la grille des canettes lestées. Les discussions allaient bon train quand les forces de l’ordre, toutes proches, bloquaient l’accès aux avenues voisines donnant sur l’Etoile, bouclier contre bouclier. Alors qu’ils étaient à quelques mètres des manifestants, ils étaient impassibles et, d’ailleurs, personne ne les provoquait alors que, de l’autre côté de la place, les affrontements faisaient rage… C’était tout-à-fait étrange : quelques dizaines de mètres seulement séparaient deux situations complètement différentes, dans le même contexte pourtant, comme une sorte de délimitation invisible entre deux mondes, celui de la violence et celui de l’apaisement. Ainsi, des manifestants « combattants », masqués ou visage découvert, se reposaient à côté, presque à toucher, des forces de l’ordre immobiles dont ils lapidaient les collègues qui s’aventuraient de l’autre côté de l’Etoile !

    En me promenant dans une rue voisine, non loin d’un barrage policier, je remarque un petit groupe de jeunes en survêtement, dont certains paraissent avoir treize ans (ce qui s’est trouvé confirmé par des bribes de conversation saisies) : visiblement, ce n’est pas la manifestation sociale qui les motive, et certains découvrent, les yeux écarquillés, une ville « belle et offerte », selon l’expression de mon interlocuteur du moment, aussi étonné (et agacé) que moi de la présence inopportune de ces jeunes qui roulent des mécaniques et parlent fort et « mal ». En revenant sur mes pas, vers l’avenue de Friedland, je constate que ces groupes juvéniles sont de plus en plus nombreux, et que la physionomie de l’émeute est en train de changer rapidement. Mélange de vrais gilets jaunes qui commencent à partir en clamant haut et fort « A samedi prochain ! », d’activistes qui cherchent encore à faire rougeoyer la nuit et de bandes beaucoup moins politiques et beaucoup plus opportunistes, l’émeute change de fond, mais aussi de forme, la dernière catégorie prenant progressivement le dessus sur les deux autres qui sont pourtant toujours là, mais se retrouvent bientôt entre le marteau des pillards et l’enclume des forces de l’ordre.

    Les barricades flambent encore, et les gilets jaunes battent en retraite, puis disparaissent bientôt dans les rues adjacentes, longeant tranquillement les grilles policières qui protègent les ministères et l’ancien palais de Mme de Pompadour tout en discutant parfois avec ceux qui les gardent : « Pourquoi ne nous rejoignez-vous pas ? » ; « Pourquoi tirez-vous sur le peuple ? », cette dernière citation, exagérée dans sa  formulation, revenant régulièrement sous des formes diverses… Parmi les manifestants, nombreux sont ceux qui croient s’inscrire dans un grand processus révolutionnaire qui emporterait le Pouvoir en quelques émeutes, sans que l’on sache, ni eux-mêmes d’ailleurs, qui devrait remplacer le souverain déchu et son gouvernement. Sommes-nous dans un « Mai 68 » d’automne qui parle de « révolution » à défaut de la penser ?

    Mais toute insurrection, car il s’agit bien d’une insurrection, entraîne son lot (voire son flot) de pillages, et les pillards étaient bien là, décidés à « détrousser les bourgeois ». Quand les activistes de l’ultragauche détruisaient les vitrines des banques sous les vivats excédés (ce qui n’est pas si paradoxal qu’il y paraît de prime abord) d’une foule d’endettés pour qui la Banque ne vaut guère mieux que le Fisc, les pillards s’intéressaient plus à vider les bourses qu’à frapper la Bourse. Ainsi, sur cette avenue qui menait à l’église Saint-Augustin, les tristes mandrins habillés de noir et de survêtement sans forme s’en prirent-ils aux supérettes et aux débits de tabac, sous les regards effarés des riverains et des gilets jaunes qui s’éloignaient, conscients du discrédit que provoqueraient de telles dévastations sur la popularité de leur mouvement. Au loin, les casques des forces de l’ordre luisaient malgré la fumée des engins de chantier en train de finir de se consumer, mais ils ne se rapprochaient plus, comme si permission était donnée de piller ! Le bruit du verre qui éclate, les pas qui le piétinent, les cris de joie, de cette joie brutale et sauvage de ceux qui, d’un coup, se croient les plus forts et les plus riches au monde, du moins pour un bref moment d’euphorie… Et cet incessant manège des survêtements qui entrent et ressortent avec des cabas remplis de bouteilles ou de paquets de cigarettes… Quel gâchis, soupirais-je au moment du premier pillage qui sera suivi d’une bonne dizaine d’autres.

    Dans la rue, une vieille dame impotente, appuyée sur sa béquille, était tétanisée, son gros manteau fatigué et triste comme un reproche aux jeunes qui la frôlaient, hilares et indifférents. Abandonnée à plusieurs rues de là par un chauffeur de taxi inquiet pour son véhicule, ce qui était d’ailleurs fort compréhensible même si aucune voiture roulante n’a, à ma connaissance, été victime de destruction volontaire, son regard perdu implorait une aide qu’il aurait été malvenu de ne pas lui apporter. Je m’approche d’elle et lui propose de l’accompagner jusqu’à sa porte, située en plein milieu de la « zone de bataille » : elle accepte, les larmes aux yeux : « Ma rue, ma pauvre rue… Quelle misère ! ». Ma grande crainte est qu’il y ait lors de cette lente marche une charge policière ou un mouvement de panique des manifestants ou des badauds qui pourrait la faire choir. En fait, il ne se passera rien, et tant mieux. Mais le désarroi de cette vieille dame faisait peine à voir, je l’avoue, et m’a aussi rempli de tristesse, puis d’une rage froide : « Dans quel état la République a-t-elle mis le pays ! », ai-je pensé dans un réflexe royaliste qui négligeait sans doute toute réflexion construite, mais qui trouvait néanmoins tout son sens dans la situation présente.

    J’étais fatigué, tout d’un coup : cela faisait presque sept heures que je marchais, que j’observais, que je discutais, au milieu des fumées et de la rage, au cœur de l’émeute et de ses déchirures qui n’étaient pas dorures, et cette dernière scène m’avait, en fait, plus fatigué encore. Autour de moi, désormais, l’émeute avait laissé place au pur pillage, et les témoins assistaient impuissants au déchaînement de la horde : la cagoule noire avait remplacé le jaune encoléré ! J’essayais bien de m’interposer entre quelques uns de ces pillards et un couple dînant dans un restaurant pourtant discret, ce fût en vain et sous les insultes et les menaces de quatre encagoulés, je reculais, en fait comme tiré en arrière par d’autres manifestants qui me crièrent, effrayés et dépités, que les voleurs étaient armés. « Cela ne vaut pas la peine de se faire trouer la peau pour un sac à main », me disaient-ils tandis que les agresseurs disparaissaient rapidement dans une petite rue voisine et que la police, non loin de là, restait curieusement immobile devant ces scènes de pillage et de vol. On m’expliquera ensuite que les forces de l’ordre ne voulaient pas prendre le risque d’une bavure lors d’une interpellation qui aurait pu être musclée, « pour ne pas enflammer les banlieues »… Cela n’enlève rien à ma honte de ne pas avoir pu empêcher ce violent larcin !

    La place Saint-Augustin voisine offrait, elle aussi, un spectacle de désolation, et la chaussée défoncée par endroits gardait les stigmates d’affrontements antérieurs. Curieusement, si les vitrines des banques étaient brisées, les vitres d’une vieille et magnifique DS (ma voiture préférée !) blanche garée au milieu de la zone d’affrontements avaient été épargnées… Sur le trottoir, un groupe de journalistes, dont le micro était pourtant « anonymé », était assailli par des personnes dont il commençait à être difficile si elles étaient du camp des pillards ou de celui des contestataires. J’engageais une longue conversation avec un jeune intellectuel qui se posait (et me posait) mille questions sur les événements du jour et des semaines passées…

    Quelques grosses poignées de minutes après, en traversant la Seine au niveau des Tuileries, il me semblait que je franchissais une ligne de démarcation invisible : des événements de la journée, dans ce Quartier latin jadis théâtre de tant de luttes jusqu’au « joli mois de Mai » 1968, il n’y avait aucune trace ! Cafés et restaurants étaient remplis de jeunes et de moins jeunes festoyant gaiement, et les verres qui s’entrechoquaient tintaient agréablement à mes oreilles encore assourdies par les explosions de l’après-midi.

    Tout d’un coup, dans une vitrine d’antiquités de cette rue de l’Université que je longe désormais, une statue de pierre me sourit : Henri IV ! Le roi qui a réconcilié les Français entre eux et avec leur Etat… Un clin d’œil, peut-être, que certains appelleront coïncidence et que j’ose considérer, simplement, comme un rappel et, mieux encore, comme un appel au Roi !

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Les revendications des gilets jaunes croisées avec les programmes politiques

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    L’Observatoire du journalisme ne publie pas d’articles qui ne soient pas en relation avec les médias. Mais la situation consécutive au mouvement des gilets jaunes est tellement exceptionnelle que ce site a décidé de publier une lettre d’un de ses lecteurs croisant les programmes officiels des candidats à l’élection présidentielle de 2017 avec les revendications des gilets.

    Gilets Jaunes : Vers une solution « à l’italienne » ?

    On reprochait aux Gilets Jaunes, depuis le début du mouvement, un manque de coordination, l’absence de centralisation et surtout – handicap médiatique majeur – l’absence de représentants désignés pour porter leur parole sur les plateaux TV. Ajoutons à cela l’incapacité de la caste politico-médiatique à saisir la substantifique moelle de ce que l’on nommera pudiquement « la grogne sociale », et on comprend mieux son désarroi face à ce qu’il faut désormais bien accepter d’appeler une révolte.

    Un programme Insoumis ?

    Jean-Luc Mélenchon, le soir du dimanche 2 décembre, affichait une confiance toute électorale en affirmant que les revendications des Gilets Jaunes, publiées notamment ici, samedi 1er décembre, correspondraient en tout point au programme porté par LFI.

    Jean-Luc Mélenchon n’a pas tout à fait tort. Il n’a néanmoins pas tout à fait raison non plus. En effet, à y regarder d’un peu plus près, et en croisant l’ensemble des programmes officiels des candidats à la dernière élection présidentielle, on voit se dessiner en clair-obscur une tendance fort intéressante et, qui plus est, déjà vue et déjà testée. Non pas certes celle des HLPSDNH, au grand dam des chroniqueurs mondains, mais bien l’improbable situation politique qui a vu le jour en Italie : l’alliance d’un parti d’extrême-droite respectable, la Ligue, et d’un parti d’extrême-gauche relativement modéré, le Mouvement 5 Étoiles. Explications.
    Croisement des programmes

    Si on fait l’exercice de croiser strictement les revendications et le contenu des programmes des candidats, c’est-à-dire sans entrer dans le jeu des interprétations et de l’exégèse, on constate que parmi les 42 propositions des Gilets Jaunes :

    – 7 figurent au programme de François Fillon
    – 9 figurent au programme d’Emmanuel Macron
    – 10 figurent au programme de Benoît Hamon
    – 8 figurent au programme de Nicolas Dupont-Aignant (dont 1 que Marine Le Pen ne proposait pas)
    – 10 figurent au programme de Philippe Poutou
    – 8 figurent au programme de Nathalie Arthaud
    – 6 figurent au programme de Jean Lassalle
    – 14 figurent au programme de Jacques Cheminade
    – 9 figurent au programme de François Asselineau. À côté de cela, 20 de ces revendications figurent au programme de Marine Le Pen (21 si on intègre le programme de Nicolas Dupont-Aignant, ce qui n’est pas illogique au vu de leur rapprochement en cours de campagne), et 22 au programme de Jean-Luc Mélenchon.

    29 revendications des gilets jaunes préemptées

    Ce qui est encore plus intéressant, c’est que ces deux programmes, mis en superposition, représentent 29 revendications des Gilets Jaunes.

    Ce qui devient ensuite extrêmement intéressant, c’est que les 13 revendications qui ne figurent pas dans ces deux programmes, une seule (le « zéro SDF ») figure dans le programme d’un autre candidat (Jean Lassalle)… Les autres ne sont inscrites dans aucun programme.

    En dehors du fait qu’une seule revendication, qui n’apparaît que dans le programme de LFI (l’accueil digne des migrants) pourrait laisser à penser à une forme de « noyautage » du mouvement par des militants LFI, le constat est pourtant lumineux. L’avenir politique de ce mouvement, soutenu par plus de 80% des Français, dont « on » considère qu’il est une impasse par manque de structuration pourrait bien trouver une sortie par le haut.

    Cette sortie nécessiterait que deux formations, le RN et LFI, que tout semble opposer sur les plateaux TV, mais qui en réalité portent des revendications très proches, à la fois l’une de l’autre et de celles des Français « d’en bas », conviennent d’un rapprochement sous une bannière commune.

    Alliance populiste ?

    Mélenchon est un populiste. Il le sait et s’assume parfaitement dans ce rôle de tribun de la plèbe urbaine auquel ses Humanités classiques le destinaient évidemment.

    Marine Le Pen, malgré tout ce que l’on peut lui reprocher, est issu d’un parti qui, depuis plus de 40 ans, porte les revendications de la France populaire et rurale, comme l’ont encore démontré les dernières élections.

    Le populisme des villes et le populisme des champs peuvent-ils se rencontrer et s’allier sur un programme commun, déjà écrit, pour faire émerger un populisme Français ? La réponse devra être apportée avant les élections européennes, et peut-être même avant, en cas de dissolution de l’Assemblée Nationale (réclamée par les deux partis…).

    Une alliance pré-électorale pourrait, de ce point de vue, et sans fusion des listes, constituer un moyen de contourner les obstacles posés par un mode de scrutin considéré (par les deux partis) comme confiscatoire.

    Texte daté du 6 décembre 2018 et repris du site de l’OJIM

    https://fr.novopress.info/

  • Emmanuel Macron est bien mort politiquement

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    « Il faut sauver le soldat Macron » : tel est le titre de l’édito de L’Obs. Et la nouvelle ligne de défense d’un pouvoir aux abois. Une ligne que vous pouvez suivre jusque sous la plume de Philippe Bilger qui, reconnaissant que le Président ne pourra plus rassembler sur sa politique, devrait en appeler au peuple, façon de Gaulle 68, avec défilé sur les Champs pour sauver la République. Nous n’y sommes pas encore…

    Mais comparaison n’est pas raison. 2018 n’est pas 68. La situation est bien plus grave, les amortisseurs bien moins nombreux. Et, surtout, Macron n’est pas de Gaulle. Par ailleurs, si de Gaulle avait réussi le rétablissement que l’on sait, tout le monde était convaincu – et lui le premier – qu’une page était tournée, qu’il était mort politiquement. Le « non » d’avril 1969 confirma cette mort. Si tel fut le destin de ce géant historique, la lucidité commande de reconnaître que ce nain politique qu’est Emmanuel Macron est bien mort politiquement.

    La mort politique d’Emmanuel Macron en décembre 2018 est un fait aussi évident que le débat raté de Marine Le Pen il y a dix-huit mois. Sa mort, ou sa destitution – car, qu’il finisse ou pas son mandat, la destitution est déjà actée, non seulement dans la partie de l’opinion qui lui est actuellement hostile – et c’est tout de même près de 80 % – mais aussi dans le dernier carré des 20 % de Français qui le soutiennent et qui ont intégré que l’aventure à laquelle ils avaient cru est bel et bien finie.

    Trois aspects majeurs doivent en être soulignés en guise de bilan – ou de solde de tous comptes avant licenciement.

    Première mort, peut-être la plus spectaculaire car à résonance mondiale : la mort d’Emmanuel Macron sur la scène internationale. Il faisait la leçon à la Terre entière : à Trump sur le climat, à Poutine sur le respect des manifestations de rue, à Salvini sur les migrants et le budget, à Orbán sur les valeurs et l’Europe. Le mouvement des gilets jaunes a pulvérisé cette prétention, et justement sur tous ces sujets.

    Deuxième mort : le renversement de la « stature » présidentielle qu’avait voulu se donner Emmanuel Macron. Le peuple, la rue, la province l’ont pris au mot et sont venus se rappeler au souvenir de l’homme du Louvre qui agitait un peu trop légèrement des symboles monarchiques.

    Troisième mort qui, elle, dépasse sa personne : celle de l’idéologie qui inspire sa politique, et qui est celle des Présidents précédents : le libéralisme culturel et économique, mâtiné de culpabilisation écologique. Les gilets jaunes en ont mis au jour les mensonges. Et cette destitution dialectique n’a pas fini de se propager dans le corps social français. La réussite d’Emmanuel Macron – ou son « coup » politique de 2017 – consista à présenter la continuation d’une politique classique sous le déguisement d’un changement radical. C’était de la poudre de perlimpinpin. Les gilets jaunes constituent le brusque retour du réel.

    Enfin, l’aspect le plus surprenant de cette mort est sa dimension suicidaire : Emmanuel Macron avait réellement de nombreux atouts dans son jeu. Mais en l’espace d’une saison estivale où l’arrogance l’a disputé à l’inconscience, il les a tous dilapidés, et d’abord par ses outrances indécentes de langage et d’image : fête de la Musique, affaire Benalla, Saint-Martin et, enfin, la « lèpre populiste ». La question que se posent de nombreux commentateurs très indulgents est « Comment en est-on arrivé là ? » Mais ils n’osent formuler la véritable question : « Comment en est-illui, arrivé là ? »

    L’originalité d’Emmanuel Macron était d’apparaître comme un produit politique très structuré, très défini, très préparé. Cela impressionna. La révolution des gilets jaunes le laissent nu et brisé. Le logiciel a explosé. Et l’on voit mal le produit se réinventer. D’ailleurs, il a prévenu qu’il ne « détricoterait » rien de ce qui s’est fait depuis dix-huit mois… C’est encore le logiciel qui ânonne.

    Désormais s’ouvre une nouvelle page politique. Emmanuel Macron sera peut-être toujours là. Mais sa statue au plâtre encore frais est en mille morceaux.

    Frédéric Sirgant

    http://www.bvoltaire.fr/emmanuel-macron-est-bien-mort-politiquement/