Mercredi, à l’ouverture du procès Fillon, il paraît que le procureur a bien fait rigoler la salle en déclarant : « Le délit de détournement de fonds publics était puni d’une peine de mort par pendaison sous l’Ancien Régime ! » Outre le trait d’humour que n’ont pas forcément apprécié l’ancien Premier ministre et son épouse, faut-il voir dans cette phrase une sorte de nostalgie de la France d’avant la Révolution ?
Il est vrai que l’apparat judiciaire français vient tout droit de la monarchie. Il suffit de voir une rentrée solennelle de la Cour de cassation pour s’en convaincre : robes rouges, hermines, ordres en sautoir et tout le tremblement. La cérémonie d’installation d’un premier président est d’ailleurs, en bien des points, similaire à ce qu’était un lit de justice sous la monarchie : le président de la République ne trône-t-il pas dans un angle de la salle d’audience, comme le roi autrefois ? Une vraie reconstitution historique du Parlement de Paris. Continuité de la France, me direz-vous.