anti-national - Page 661
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Une honte!
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BRUXELLES ENTERRE LA LANGUE DE MOLIÈRE : L’ULTIME HUMILIATION ?
Dans l’Europe post-Brexit, la France serait-elle en passe de passer de poule aux œufs d’or à dindon de la farce ? C’est, en tout cas, ce que l’on pourrait croire à la lecture d’un article sidérant de Politico en date du 7 mai 2018.
Contributrice nette au budget européen à hauteur d’environ neuf milliards d’euros, la France ne bénéficie pas, pour autant, des nombreuses ristournes diverses et variées obtenues au fil des années par certains États membres. Un état de fait que l’on pourrait mettre sur le compte du manque de zèle de nos dirigeants successifs à défendre nos intérêts nationaux : au reste, Emmanuel Macron n’est pas près de changer la donne. Le chef de l’État s’est, en effet, déclaré prêt à augmenter les paiements de la France pour compenser les dix milliards d’euros de manque à gagner occasionnés par le départ du Royaume-Uni – et ce, en dépit de la baisse programmée de la PAC et de la politique de cohésion.
À l’humiliation budgétaire pourrait désormais s’ajouter l’humiliation symbolique. Alors même qu’à l’issue du Brexit, seul 1 % de la population de l’Union européenne sera de langue maternelle anglaise, c’est bien cette dernière que Bruxelles pourrait imposer comme quasi-langue officielle unique. Le français, en perte de vitesse depuis l’élargissement à l’Europe de l’Est, perdrait ainsi son dernier bâton de maréchal, à savoir son statut de « langue de travail », au même titre que l’allemand et l’anglais. Cette demande, au reste absurde au regard de la situation géographique des principales institutions européennes, distribuées au sein de trois États francophones (la Belgique, la France et le Luxembourg), et du fait que 80 % des permanents de la Commission parlent le français, émane de certains représentants de pays de l’Est comme la République tchèque ou la Pologne, mais aussi d’une figure de poids : l’ancien Premier ministre italien Mario Monti.
Ce dernier camouflet, qui vient s’ajouter au chapelet de couleuvres qu’a dû avaler la France ces dernières années, n’était malheureusement que trop prévisible. Marginalisé, le français est sous-utilisé au sein du Parlement, où le simple fait de requérir une interprétation suffit à vous faire passer pour une marquise – l’interprétation étant, d’ailleurs, purement et simplement écartée pour certaines missions à l’étranger. Au-delà de l’anecdote, il s’agit d’une inégalité de traitement scandaleuse, les députés non anglophones se trouvant de facto exclus de certaines réunions stratégiques, cruciales pour l’avenir de leurs États respectifs. Dernier bastion symbolique : la Cour de justice de l’Union européenne envisagerait, dans un même objectif d’efficacité, de substituer l’anglais au français dans ses délibérations.
Le combat serait-il « perdu », comme l’affirme le député européen du PPE Alain Lamassoure ? De même qu’on aurait tout essayé contre le chômage, selon le mot fameux de François Mitterrand, ou contre le terrorisme, si l’on en croit le plus novice Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, faudra-t-il, demain, nous incliner devant la suprématie du globish, ersatz de la langue de Shakespeare et incarnation d’une époque confite dans le matérialisme et la médiocrité ? L’attitude d’un Jacques Chirac en 2006 ou, plus récemment, du représentant permanent auprès de l’Union européenne Philippe Léglise-Costa nous démontre qu’il est urgent et possible de convertir enfin notre contribution financière en dividendes politiques et que, face au mépris écrasant dans lequel la France et sa culture sont tenues, la seule réponse possible est celle de la chaise vide.
http://www.bvoltaire.fr/bruxelles-enterre-langue-de-moliere-lultime-humiliation/
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Macron : élections par défaut, autosatisfaction à tous les niveaux
Alors que le choix des journalistes par le nouveau Président de la République Emmanuel Macron avait suscité tollé parmi les journalistes, il s’avère que le jeune Président soit rentré, de nouveau, en état de grâce auprès journalistes, trop apeurés de perdre leurs prébendes, eux aussi. Ce léchage de bottes est même allé jusqu’à comparer Macron à Obama. Voilà pour l’information, de la communication, mais aucune réflexion, comme toujours.Cet état de grâce se retrouve aussi au sein de la population. C’est une énorme claque que les politiciens professionnels (c’est-à-dire qui n’ont jamais travaillé de leur vie) ont dû subir lors du premier tour des élections législatives. Mince alors, que vont-ils faire ? Travailler de leurs propres mains ? Sûrement pas. Pour la première de leur vie, ils connaîtront Pôle emploi, même si au début, ils conserveront les 6 000 euros par mois. L’inquiétude sur leur visage doit être un moment à imprimer dans nos mémoires. Encore ont-ils de la chance, car les Français qui s’inscrivent à Pôle emploi sont dans des difficultés toutes autres, mais espérons néanmoins qu’ils arrivent à voir ce qu’est la difficulté est l’injustice sociale. Espérons aussi qu’ils doivent aller à leur rendez-vous sur place, tout en rencontrant les chances pour la France, qu’ils se mélangent, et voient bien le fossé que chaque Français doit affronter lors de ces moments-là.Hormis l’absence de conviction d’un Stéphane Le Foll ou un Thierry Solère (qui se singularise par son absence de conviction : UMP, puis candidature dissidente en 2012 après un parachutage d’un autre UMP, puis LR de nouveau, et appel en faveur d’En Marche), tous les autres n’ont pas résisté, car ils n’ont vendu leurs principes que trop tard. Fini les vieux caciques et gros bourgeois donneurs de leçons, qui passaient leur temps à mentir tout en faisant culpabiliser les citoyens. Cela leur apprendra à se défendre de toute forme de corruption, après avoir multiplié les mises en examen.Le dégagisme a cela de bon, et de meilleur qu’une alternance, que le changement, non pas politique, malheureusement, mais du personnel politique, qui rafraîchit les rangs de l’Assemblée. Pôle emploi va connaître deux cents nouvelles personnes, avec un CV tout vide. Mince alors, où leurs femmes iront-elles travailler ? Et leurs enfants ? En fait, on s’en contrefout, ces perdants, que ce soit aux élections ou dans leurs idées, ne méritent que notre mépris le plus profond, mais il faut avouer que cette situation relève du cocasse et fait sourire.Quel est le versant du dégagisme ? L’Assemblée nationale va connaître une nouvelle vague de jeunes ou moins jeunes députés, pour la plupart issus de la société civile. Que connaissent-ils du programme de Macron ? La société civile. Que connaissent-ils de la politique ? Absolument rien. Le dégagisme amène une génération d’amateurs, de naïfs et doux rêveurs qui n’ont pas compris que le débat sur les propositions de loi est très limité, qu’il faudra débattre, chaque année, de lois techniques, comme la loi de financement de la sécurité sociale, de la très importante loi de finances. Que connaissent-ils des bleus et jaunes budgétaires ? Absolument rien. Savent-ils le travail effectué dans les commissions parlementaires ? Connaissent-ils les sujets abordés dans ces commissions ? Connaissent-ils un tant soit peu le droit constitutionnel et le droit parlementaire ? Pour la grande majorité, non. Un jeune fonctionnaire de l’Assemblée aura plus de compétences qu’un élu débarqué et ignare. C’est dur comme constat, mais l’état de grâce de ce nouveau parti a pour résultat qu’un âne avec une pancarte En Marche aurait pu aussi être élu. Certains entretiens ont déjà montré le niveau de compétence des futurs élus. Autant les autres étaient corrompus, autant les nouveaux sont d’une simplicité confinant à la bêtise.Mais, encore une fois, ils ne servent à rien d’autre qu’à être une réserve de voix pour le Président, qui souhaite outrepasser les compétences du Parlement pour légiférer par voie d’ordonnance : le Parlement autorise le Gouvernement à légiférer sur un domaine de sa compétence, celui-ci édicte l’ordonnance, qui n’entre en vigueur que quand le Parlement ratifie cette ordonnance. L’intérêt ? Le Gouvernement a carte blanche, et surtout, on évite toute forme de débat parlementaire. Avoir 400 députés novices, c’est tellement plus facile pour faire passer des lois qui vont être catastrophiques pour la société, dans tous les domaines.Ce point est conforté par ce que disait le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb : légiférer par voie d’ordonnance, c’est plus rapide et démocratique. Mais quoi de plus normal d’entendre de la part du ministre de l’Intérieur que les mesures quasi-autoritaires sont démocratiques. C’est le même, qui, dans sa ville, a facilité par ses ordres, l’intervention ubuesque de la police à l’encontre du bastion social, synonyme de justice sociale, quand il est permis aux associations, avec le Droit au logement opposable (DALO), de squatter des immeubles, cette fois-ci privés, pour y héberger des dizaines de familles d’immigrés clandestins.Aux premiers week-ends d’été, il faut surtout compter sur l’exaspération des Français envers la classe politique, avec pour les journalistes, une toile de fond populiste. Pourtant, ils sont biens tous pourris, menteurs et lâches ces hommes politiques. Et la nouvelle classe politique ne pourra rien y changer, puisqu’elle est autant libérale et progressiste que la précédente, elle a juste un fanion différent. Il faudrait donner à chaque nouveau député, La République des camarades, de Robert de Jouvenel, pour leur montrer qu’ils ne changeront rien, sauf pour eux. Mélenchon lui, voit dans cette exaspération, le rêve d’un grand soir, où l’abstention se muera bientôt en contestation dans la rue. A Mélenchon qui souhaite le grand soir pour ré-enchanter le monde, nous lui opposerons Marcel Gauchet, conscient du désenchantement du monde.Le désenchantement du monde n’est pas synonyme de désespoir. Bien au contraire. Il signe d’une pleine conscience du monde, sans utopie ni hystérie collective d’un monde social meilleur. Il est la pleine conscience du monde qui nous entoure, avec pour réalité des circonstances présentes, le fait que l’individu n’existe pas seul, que seule la collectivité, et à plus forte raison, la communauté existe. Couple, famille, amis, mais encore, communauté politique ou autres associations sont les signes distinctifs par rapport aux Macroniens qui ne jurent que par Macro-économie, tandis que les Français observent et considèrent que l’économie, c’est savoir combien il restera à la fin du mois pour payer son loyer, sa maison, et nourrir ses enfants. Tandis que les progressistes ne jurent que par l’Europe, les Français voient au contraire des règles stupides édictées par Bruxelles, et une déresponsabilisation du politique à ce sujet : « c’est pas nous, c’est Bruxelles ». Quand ces progressistes puants voient l’économie et l’Europe conjuguée, le Français y voit la promesse faite par le politique d’amener de nouveaux migrants clandestins, pour s’accorder aux mesures prônées par le Medef pour faire baisser les salaires. Quand le Président pense à sa villa bourgeoise du Touquet, nous pensons, pas si loin, à Calais. Quand l’électorat bobo et bourgeois de Paris voit en lui l’incarnation du changement, nous voyons, à Paris, la lente déréliction de cette capitale, face à l’insécurité, à l’atteinte physique portée à nos femmes, et à la collaboration complice de tous les libéraux et progressistes, vers le tortueux chemin du cosmopolitisme et du pouvoir d’achat.Quand ils nous parlent de démocratie à l’Assemblée, nous observons qu’ils étaient dix % de présents seulement, pour prolonger l’état d’urgence. Quand ils nous parlent de représentation, avec tous ces députés, nous leur répondrons que la candidate qui a été seconde au premier tour des présidentielles, n’a eu que 8 sièges à l’Assemblée, à cause du scrutin majoritaire verrouillé.Enfin, à ceux qui ont perdu leur place de député et parlent de parti unique, c’est une erreur terminologique. Le parti unique existe encore dans certains Etats, et la situation est tout autre. Mais nous sommes bien dans une situation très grave, car elle s’inscrit dans un contexte de soft-totalitarisme, où les mesures graves et liberticides, celles qui vont amplifier l’injustice sociale et les rapports de force interethniques (voulus par les politiques et pas par nous), vont être prises à l’Assemblée et surtout au Gouvernement. Mais, d’un autre côté, il restera au Français le choix de consommer, de s’amuser et de se divertir pour oublier. Alors prends ton téléphone, mets ton casque, balade-toi en trottinette et regarde sur Internet les nouveautés en matière d’objets connectés, avant d’aller en after-work pour discuter avec tes collègues du bienfait de Macron pour les startups.Les autres se rapprocheront de leurs familles, au sens propre, et au sens politique. Sans haine ni violence, ils voueront aux gémonies la lâcheté de l’homme moderne, sa veulerie et sa capacité à tout accepter, dans le même état d’acceptation que le cocu au courant de sa situation d’homme abusé. Mais cela ne nous regarde pas. Il est hors de question, pour les mois et années à venir, que ceux qui ont soutenu ce nouveau Parti du petit dictateur se plaignent de quoi que ce soit. En participant à l’asservissement, ils ont perdu, de facto, leur droit à la parole et à la contestation.Pour les autres, et autant que faire se peut, le combat est à continuer, car comme le discernait si bien Maurras, « le désespoir en politique est une sottise absolue ». -
L’UNION EUROPÉENNE MORD LES MAINS QUI LA NOURRISSENT, ET ON AIME ÇA…
Quand on sait d’où vient l’Union européenne, on croit rêver en apprenant que la France est poursuivie en justice par la Commission européenne auprès de la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne) au motif qu’elle n’aurait pas procédé aux efforts « suffisants » contre la pollution de l’air (notamment au dioxyde d’azote).
Sur le fond de l’affaire, il se trouve que la France a fait l’objet de plusieurs avertissements, ces dernières années, concernant des dépassements « répétés » de pollution au NO2 (dioxyde d’azote) dans plusieurs agglomérations. « Elle n’a pas pris la mesure pour protéger la santé de ses concitoyens », nous dit-on. La Commission européenne a, ainsi, menacé la France à de nombreuses reprises de porter l’affaire devant la CJUE.
Qu’on se le dise, la situation serait cocasse si ces mascarades politico-judiciaires ne se faisaient pas avec notre argent. Concrètement, une institution simili-démocratique, qui se dandine allègrement sous nos yeux sans qu’on ne puisse vraiment la maîtriser, se croit désormais dotée d’assez de pouvoir pour nous l’éclabousser à la figure. Si Commission européenne il y a, n’est-elle pas mandatée par les États, eux-mêmes garants de « citoyens européens » ? La Commission toute bureaucratique, qui ne rend de compte à personne, vit avec l’argent des contribuables, c’est-à-dire le nôtre. Cette Commission (que l’on paie, et grassement) mandate alors des personnes (qu’ils paient de notre argent) pour contrôler nos taux de dioxyde d’azote afin de veiller à notre santé (je suppose que nous devons la remercier pour ça). Si ça lui chante de gaspiller nos sous à mesurer les taux de NO2 de nos métropoles les jours de canicule, c’est son affaire (quoiqu’un peu la nôtre).
Subséquemment, elle fanfaronne, un rapport de l’OMS sous le bras, pour sermonner l’Europe entière en matière de pollution. On évitera de lui gâcher ce plaisir, c’est sa seule compétence : produire des rapports, dire le bien et le mal, et blâmer des gens qui avaient oublié qu’ils la payaient pour ça. Si on lui enlève cette activité passionnément altruiste, il est probable qu’elle produirait des rapports sur le manque de rapports pour dire le bien et le mal pour nous-mêmes. Elle serait même capable, bougresse insatiable, de nous condamner pour cela. En substance, elle sert surtout à nous assener des vérités outre-Atlantique, plus encore quand elle se fringue d’instances supposées internationales.
Mais n’est-ce pas le comble, quand cette Commission européenne, qui ne se gaverait pas d’autant de notre argent sans nous-mêmes, en vient à poursuivre les États qui la nourrissent ? Nous savons, bien sûr, qu’elle s’en contrefiche ; n’est-elle pas toute-puissante, forte de la légitimité des gourdiflots qui lui cèdent notre souveraineté à répétition ?
Ce qui se conçoit bien s’énonçant clairement, voici que mon argent (et le vôtre) sert à payer des gens qui produisent des règles (souvent tatillonnes, parfois vraiment stupides), puis d’autres gens qui en contrôlent la teneur dans notre pays. Ensuite, ils nous tapent au mieux sur les doigts, en nous imposant des amendes, à moins qu’il ne faille en référer au tribunal de l’Europe (la CJUE), que l’on paye également de nos deniers.
Alors, quand un État est condamné à une amende, je vois mal quels sous autres que les nôtres pourraient bien l’en acquitter. La Commission européenne aura beau prétexter que c’est pour notre bien, combien de temps, encore, allons-nous raffoler de nourrir les mains qui nous fessent et nous détroussent ?
Pierre Martineau Blogueur Son blogLien permanent Catégories : actualité, anti-national, Europe et Union européenne, lobby 0 commentaire -
Mai 68 • Les acteurs de la contestation
Par Rémi Hugues
Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.
Dire à la fois que les mouvements radicaux d’extrême-gauche étaient dirigés par des Juifs et que ce sont ces mouvements qui sont à la source de la révolte étudiante qui déclencha la crise de mai-juin 1968 revient à considérer que le rôle joué par ces jeunes Juifs a été déterminant. Sans eux, il est légitime de se poser la question, Mai 68 aurait-il eu lieu ?
Yaël Auron insiste sur leur rôle majeur dans l’irruption des événements quand il écrit que « Mai 68 revêt des spécificités juives indéniables, authentiques et profondes. Ce sont dans une large mesure des motivations juives qui ont propulsé toute une génération de jeunes juifs dans la lutte révolutionnaire universelle. Elles trouvent leurs fondements dans les événements du passé le plus proche, la Seconde Guerre mondiale et la Shoah »[1]. Pour lui, leur faible nombre était compensé par la position éminente qu’ils occupaient dans les mouvements gauchistes. Ils se trouvaient aux places les plus stratégiques, de direction. En quelque sorte ils en étaient les pivots : « les juifs n’étaient qu’une infime minorité, bien que fortement représentés au sein des instances dirigeantes des groupes contestataires étudiants. »[2]
Outre la J.C.R. de Krivine, Yaël Auron souligne qu’« [i]l en était de même au sein de la direction des autres organisations trotskistes où les juifs représentaient une majorité non négligeable si ce n’est la grande majorité des militants. […] Le mouvement maoïste, la Gauche prolétarienne, avait à sa tête deux juifs, Alain Geismar et Pierre Victor (Benny Lévy). »[3] Sans oublier le plus informel Mouvement-du-22-mars et son leader emblématique Daniel Cohn-Bendit, le plus célèbre des soixante-huitards.
Dans un livre autobiographique ce dernier raconte une expérience qui l’a grandement marquée : « à quinze ans, je suis allé en Israël. J’ai travaillé dans un kibboutz. C’était très joli, tout le monde vivait en communauté, les gens s’entraidaient, solidarité, égalité, etc. Intuitivement, je devais avoir une position sioniste de gauche. […] J’étais à Nanterre lorsque éclata la guerre des Six-Jours. […] Nous n’avions pas conscience réellement du problème d’Israël : nous étions encore sous l’influence de l’idéologie sioniste que nous avions acceptée pendant des années »[4].
Plus loin il développe le raisonnement suivant : « L’extrême-gauche, comme la gauche, a toujours répugné à se poser le problème de l’identité individuelle. Pour définir quelqu’un, on se réfère toujours à son appartenance de classe. Mais notre identité est le fruit de multiples expériences, parmi lesquelles le cadre de vie de notre enfance joue un rôle important. […] Cette société m’impose d’être viril – je suis un garçon, plus tard un homme – juif allemand, rouquin, plus ou moins beau »[5].
Les auteurs de Génération. Les années de rêve, Hervé Hamon et Patrick Rotman, ont dressé une longue liste des protagonistes de Mai 68. Nous reprenons ce qu’ils disent du milieu familial et social de chaque acteur.
Alain Krivine
Commençons par Alain Krivine : « Son père, médecin stomatologue, n’a rien d’un ʽʽencartéʼʼ. Il lit Le Figaro, se proclame antiraciste, vote régulièrement à gauche mais avec la certitude, quand son suffrage se porte sur les communistes, que ces derniers ne prendront jamais le pouvoir. Il est né en France de Juifs russes immigrés, qui ont fui les pogroms avant 1917, et la femme qu’il a rencontrée était de même souche. […] La mère d’Alain, au fond, n’éprouve ni passion politique ni passion religieuse. Elle jeûne à Kippour parce que, dit-elle, face aux antisémites, il est bon de montrer une fois l’an qu’on est juif. »[6]
André Sénik
André Sénik « est né de parents juifs polonais, petits commerçants établis à Paris dans le quartier du Sentier vers 1930, à l’époque où la communauté juive en France – cent cinquante mille âmes – double de volume sous l’afflux des réfugiés de l’Est, dont la moitié provient de Pologne. La culture familiale est teintée de marxisme mais tout autant de sionisme. La première organisation que fréquente le jeune Sénik, le M.A.P.A.M. (le Parti unifié des travailleurs, à la fois sioniste et socialiste), est ainsi orientée : à gauche, et cependant en quête dʼEretz Israël. »[7]
Tiennot Grumbach
Quant à Tiennot Grumbach : « Sa mère est la sœur de Pierre Mendès France et dirige le commerce de vêtements, devenu petite maison de couture, qu’a fondé le grand-père Mendès. [Son] père, il est ʽʽdans les affairesʼʼ, au Brésil, où laCasa Grumbach connaît des hauts et des bas. »[8]
Jean-Paul Ribes
Jean-Paul « Ribes, lui, n’est pas juif pour deux sous. Un Français, vrai de vrai, issu d’une classique famille petite-bourgeoise – le père ingénieur à l’E.D.F., la mère qui ʽʽne travaille pasʼʼ. »[9] (Dossier à suivre) •
[1] Yaël Auron, Les juifs d’extrême gauche en mai 68, Paris, Albin Michel, 1998, p. 39.
[2] Ibid., p. 23.
[3] Idem.
[4] Daniel Cohn-Bendit, Le grand bazar, Paris, Belfond, 1975, p. 10-11.
[5] Idem.
[6] Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération. Les années de rêve, Paris, Seuil, 1987, p. 15-16.
[7] Ibid., p. 20.
[8] Ibid., p. 21-22.
[9] Ibid., p. 22.
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Facebook s’associe au très globaliste Atlantic Council pour interférer dans les élections à travers le monde
Échaudé par les nombreux scandales et critiques dont il a été l’objet depuis plusieurs mois, Facebook a décidé de tout faire « protéger des élections libres et justes dans le monde » – on s’inquiète déjà.
Et on peut puisqu’il compte s’allier avec le think tank spécialisé dans les relations internationales, l’Atlantic Council, qui compte quelques magnifiques personnalités mondialistes telles Henry Kissinger et Dina Powell, ancienne présidente de la Goldman Sachs Foundation…Lien permanent Catégories : anti-national, élections, international, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire -
LES ÉTUDIANTS ANTI-BLOCAGE EN ACTION À LA SORBONNE : UNE EXCLUSIVITÉ BOULEVARD VOLTAIRE
Ils voudraient que, pour changer, on arrête de parler des faux étudiants bloqueurs pour parler d’eux, les vrais étudiants, ceux qui ont envie de travailler et de passer leurs examens.
Jeudi 10 mai, certains sont passés à l’action : « Nous n’avons commis aucune violence physique, malgré l’agressivité et les menaces des bloqueurs qui n’ont pas hésité à s’en prendre violemment à des jeunes filles de notre groupe. »
http://www.bvoltaire.fr/etudiants-anti-blocage-action-a-sorbonne-exclusivite-boulevard-voltaire/
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La police de la pensée
Dans cette chronique fort intéressante du Journal de Montréal [1.05] Mathieu Bock-Côté, après avoir dit que « nous aimons croire que nous vivons en démocratie », expression singulièrement restrictive et dubitative, ajoute que nous aimons croire aussi que « jamais, dans l’histoire, les hommes n’ont été aussi libres que maintenant » ». Et il concède : « Globalement, c’est vrai. » Précaution oratoire ? On peut le penser car la suite de sa réflexion est tout entière non pas tout à fait pour démontrer le contraire, mais pour marquer toutes les redoutables limites et restrictions de tous ordres qu'il est réaliste d'opposer à cet optimisme de principe. L'article dans son énoncé et sa composition est nuances, prudence et habileté. Au bout du compte, c'est la vérité vrai, lucide et réaliste qu'il dévoile. Et nous sommes d'accord. LFAR
Nous aimons croire que nous vivons en démocratie et que jamais, dans l’histoire, les hommes n’ont été aussi libres que maintenant. Globalement, c’est vrai. Nous jouissons de réelles libertés et pouvons élire nos dirigeants.
Mais cela ne veut pas dire que nos gouvernants ne cherchent pas à contrôler nos pensées.
Rumeurs ?
On en a encore eu une preuve récemment avec la Ville de Montréal qui, comme nous le rapportait Radio-Canada la semaine passée, va implanter un programme « d’agents anti-rumeurs » qui auront pour vocation de surveiller nos conversations et de nous corriger quand nous exprimons des pensées incorrectes à propos de l’immigration.
Ces agents, recrutés dans tous les milieux, auront pour mission d’intervenir dans la vie quotidienne pour nous corriger idéologiquement.
Comment ne pas voir dans cela une odieuse propagande à tentation totalitaire ?
Qui distinguera les vérités à propager et les rumeurs à déconstruire ou censurer ?
Si je considère que l’immigration massive n’est pas une bonne chose pour le Québec, s’agit-il d’une fausse rumeur ?
Si je refuse de croire l’étrange théorie soutenant que la discrimination est à l’origine du taux de chômage élevé dans certaines communautés culturelles, est-ce une fausse rumeur ?
Si je constate que l’islam s’intègre mal partout en Occident, est-ce une fausse rumeur ?
Si je dis que les « migrants irréguliers » qui traversent la frontière sans permission sont des immigrés illégaux, est-ce une fausse rumeur ?
Pensée correcte
En gros, suffira-t-il d’être défavorable à l’immigration de masse pour être corrigé par cette nouvelle police de la pensée qui se veut ludique, mais qui fait surtout penser au roman 1984 de George Orwell ?
Car c’est de cela qu’il s’agit : de nous rééduquer à partir du logiciel multiculturaliste.
Est-ce que nous voyons à quel point le gouvernement devient intrusif lorsqu’il se permet de surveiller les pensées de la population pour mieux la soumettre à l’idéologie officielle ?
Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).
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Dominique Reynié revient sur l’interdiction de la page Defend Europe par Facebook
Nous avons consacré plusieurs articles aux réactions des médias après l’action de Génération Identitaire de défense des frontières européennes dans les Alpes françaises en avril 2018. Le vocabulaire employé que ce soit dans les médias nationaux ou régionaux, à la télévision ou à la radio, était celui de la disqualification morale. L’interdiction de deux pages Facebook par le réseau social californien a été analysée en référence à un article de la Fondation Polemia. Le politologue Dominique Reynié, Président de la Fondapol (souvent présentée comme proche de LR) a publié une intéressante tribune sur le sujet dans Le Figaro du 11 mai 2018).
Comment Facebook justifie la censure
Le politologue enseignant à Sciences Po et spécialiste du populisme, cite le communiqué de Facebook. L’entreprise justifie sa décision en ces termes : « Nous nʼautorisons pas les discours incitant à la haine sur Facebook, parce que ces discours créent une atmosphère dʼintimidation et dʼexclusion, et peuvent aboutir à des violences dans le monde réel. » Exhibant ensuite le « code de conduite » signé avec la Commission européenne en 2016, Facebook assure avoir lʼobligation de réagir en moins de vingt-quatre heures quand un « discours de haine » lui est signalé par des utilisateurs ». Fin de citation.
Dominique Reynié poursuit : « Pourtant, chacun peut consulter, exemple entre mille, des comptes de black blocks, agrémentés de vidéos ou de photos montrant des policiers en flamme, des CRS à terre et blessés, le tout accompagné de commentaires jubilatoires qui expriment souvent de la haine. Cʼest depuis lʼun de ces comptes, toujours actif et dont je nʼapprouverais pas la suppression, quʼà lʼoccasion du 1er Mai fut lancé un événement promettant, je cite, « un mai sauvage », auquel se sont inscrits plus de 1100 participants, donnant lieu à des manifestations de haine dont on a pu constater ce jour-là les effets, bel et bien réels, dans les rues de Paris, sans émouvoir Facebook ».
Censure privée et censure publique, enfouissement des opinions
L’auteur souligne, ce qui avait déjà surpris l’Ojim, la conjonction d’une censure publique (l’intervention du préfet qui préside la DILCRAH) et d’une censure privée (celle de l’entreprise Facebook) : « Qui peut dire comment et par qui a été prise la décision de fermer le compte de Génération identitaire ? Pourquoi ce compte en particulier, parmi tous ceux qui, souvent, devraient être frappés de la même sanction ? Enfin, pourquoi un préfet de la République, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, lʼantisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), sʼest-il publiquement réjoui de la décision de Facebook, dans un tweet dont le texte et la forme semblent vouloir suggérer quʼil avait lui-même pris part à cette décision ou quʼil en avait été informé ? Sʼagit-il dʼun pacte de censure entre la puissance publique et lʼentreprise privée ? ».
Il ajoute que le procédé, « lʼemploi dʼune procédure privée, aussi parfaitement invisible que terriblement efficace, offrant le pouvoir de déclasser – en fait dʼenfouir – des opinions», aboutit à une censure silencieuse, en-dehors de toute intervention judiciaire. Il conclut « la question posée par la fermeture du compte de Génération identitaire est, à proprement parler, cruciale : il sʼagit de savoir si nous sommes engagés dans un processus de privatisation de nos libertés publiques et en dehors de tout contrôle de type juridictionnel ou parlementaire. ». La question est posée.
Tribune reprise du site OJIM
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Quand le militant pro-migrants Cédric Herrou s’affiche au Festival de Cannes
Le V de la victoire n’était pas de rigueur au festival de Cannes pour Cédric Herrou. Alors que fouler le tapis rouge du prestigieux festival reste une consécration pour les acteurs, l’agriculteur défenseur des migrants y voit plutôt un tremplin pour défendre son combat. Un engagement raconté dans le documentaire “À tous vents” réalisé par Michel Toesca et dans lequel Cédric Herrou joue son propre rôle.
Le militant immigrationniste a notamment déclaré :
Je vais monter les marches du Festival de Cannes comme j’ai monté les marches du palais de justice, en gardant la tête froide et avec le but final qui est en fait, de parler, de dénoncer et de porter mon témoignage sur ce qui se passe en france et précisément dans la Roya.
“À tous vents” retrace la rencontre des habitants de la Roya, une vallée du sud de la France et des migrants qui y arrivent en tentant de passer la frontière franco-italienne.