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anti-national - Page 665

  • Emmanuel Macron face à l’immigration : l’esbroufe pour masquer le vide [Partie 3]

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    Par Robert Martin ♦ Un de nos lecteurs nous a récemment contactés. Fonctionnaire retraité ayant assuré un rôle important au sein du dispositif judiciaire entourant la demande d’asile en France, il est théoriquement soumis à un devoir de réserve, nous avons donc respecté son anonymat en modifiant son nom. Néanmoins, face aux actions d’Emmanuel Macron et notamment à sa loi Asile et Immigration, il a décidé de nous communiquer plusieurs textes. Nous avons décidé de publier en 5 parties un grand texte solidement documenté sur le projet de loi d’Emmanuel Macron et, plus globalement, sur les mesures qu’il faudrait adopter pour gérer efficacement la crise migratoire.
    Après une première partie dédiée à l’analyse globale du texte Asile et Immigration, et un commentaire détaillé du rapport du Conseil d’Etat sur ce projet de loi, Robert Martin analysera ici le manque de sérieux du projet de loi.
    Polémia

    Le projet de loi, dans son état actuel, n’aborde aucun des problèmes fondamentaux qui bloquent l’action gouvernementale en matière de contrôle de mouvements migratoires :

    Un décalage majeure entre la Constitution et la réalité

    Décalage majeur entre le droit d’asile tel qu’il est prévu dans la constitution française…
    Le droit d’asile découle du préambule de la Constitution qui affirme que « tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République ». Il a été consacré par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 13 août 1993 : « Considérant que le respect du droit d’asile, principe de valeur constitutionnelle, implique d’une manière générale que l’étranger qui se réclame de ce droit soit autorisé à demeurer provisoirement sur le territoire jusqu’à ce qu’il ait été statué sur sa demande ».

    … et ce qu’il est progressivement devenu :
    Une personne qui sollicite l’asile en France peut obtenir l’une ou l’autre des deux formes de protection suivantes.

    A. Le statut de réfugié
    Il est reconnu :
    • en application de la convention de Genève du 28 juillet 1951 sur le statut des réfugiés qui définit le réfugié comme « toute personne (…) qui (…) craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays… » ; à noter une évolution sur la notion d’appartenance à un groupe social « à risques » qui inclut maintenant les préférences sexuelles (LGBT) dans les pays où ces pratiques sexuelles peuvent donner lieu à des poursuites pénales (dans 76 pays essentiellement musulmans) ;
    • en application du préambule de la Constitution, « à toute personne persécutée en raison de son action en faveur de la liberté » ;
    • à toute personne sur laquelle le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) exerce son mandat aux termes des articles 6 et 7 de son statut (« mandat strict »).

    B. La protection subsidiaire
    Elle est octroyée à la personne qui ne remplit pas les critères ci-dessus mais qui établit « qu’elle est exposée dans son pays à la peine de mort, à la torture ou à des peines ou traitements inhumains ou dégradants, ou, s’agissant d’un civil, à une menace grave, directe et individuelle contre sa vie ou sa personne en raison d’une violence généralisée résultant d’une situation de conflit armé interne ou international ».
    La qualité de réfugié et le bénéfice de la protection subsidiaire sont reconnus sans considération de l’auteur des persécutions ou des mauvais traitements qui peut donc être un acteur non étatique, dès lors que les autorités ne sont pas en mesure d’apporter une protection.
    Là encore, on constate une extension très nette de cette protection subsidiaire qui visait à l’origine des situations du type de l’Algérie dans les années 90 ou de l’Irak et de l’Afghanistan d’aujourd’hui (paragraphe 1) à des relations de mauvais voisinage envenimées par des traditions anciennes (loi du sang appelée kanun en Albanie) et une certaine inefficacité des forces de l’ordre et de la justice (paragraphe 2). On arrive donc à ce cas paradoxal où les ressortissants albanais ont constitué le groupe le plus important des requérants ayant déposé en 2017 un recours devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) alors que l’Albanie est classée parmi les 16 pays considérés comme sûrs par Décision du 9 octobre 2015, du conseil d’administration de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).
    Ne serait-il pas nécessaire de modifier la Constitution préalablement à l’adoption de ce projet de loi ?

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  • Mai 68 : Ce menaçant Monsieur Cassin [3]

    De Gaule, conférence de presse du 27 novembre 1967

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.

    Cassin et de Gaulle : la rupture 

    En germe depuis la marginalisation de Cassin par de Gaulle au temps de l’exil londonien, la tension entre les deux hommes éclata au grand jour au moment de la guerre opposant Israël à l’Egypte de Nasser, en 1967. Celle-ci eut un effet retentissant dans la perception qu’avait la « communauté internationale »[1]de l’action du Général, au pouvoir depuis 1958 : « Ne jugeant pas les citoyens d’après leur religion, voyant en Israël ʽʽun État comme les autresʼʼ, le Général de Gaulle fut souvent perçu – à partir de 1967 – comme un adversaire déclaré du peuple juif. »[2] Alors que, contrairement à une légende abondamment diffusée, il n’y avait pas particulièrement de tropisme pro-arabe chez de Gaulle, comme en attestent ces lignes écrites de sa main : « Les Arabes ce n’est rien. Jamais on n’a vu des Arabes construire des routes, des barrages, des usines. Ce sont d’habiles politiques ; ils sont habiles comme des mendiants. »[3] 

    Dans un article publié le 3 juin 1967 par le journal Le Monde et intitulé « Qu’est-ce que l’agression ? », René Cassin s’en prend à de Gaulle, lui reprochant de considérer Israël comme l’agresseur alors qu’à ses yeux Israël est la victime. À cause de la guerre des Six-Jours, il devient un opposant virulent à la politique, et plus que cela, à la personne du général de Gaulle.

    U Thant, secrétaire général de l’ONU, décide au printemps 1967 de retirer les troupes de maintien de la paix qui s’interposent entre Israël et l’Egypte. Cet acte renforce la possibilité de l’éclatement d’une guerre entre les deux États. Le 22 mai, Nasser impose un blocus aux Israéliens dans le détroit de Tiran, ce qui isole le port dʼEilat, le privant de tout contact possible avec le trafic maritime mondial.

    Pour de Gaulle, ce blocus nʼest pas un casus belli. Le 24 mai puis le 2 mai il enjoint Israël à la retenue. Comme Israël choisit dʼignorer ses conseils en lançant lʼoffensive contre lʼÉgypte, de Gaulle condamne les agissements de lʼÉtat hébreu, se rapprochant de fait de Nasser. « Cette réorientation de la politique française envers Israël et le monde arabe fut le toile de fond sur laquelle sʼinscrivit une confrontation encore plus directe entre Cassin et de Gaulle. »[4] 

    Les circonstances amènent ce dernier à commenter le conflit israélo-arabe de 1967 lors d’une conférence de presse qui a lieu le 27 novembre 1967, ce qui le conduit à disserter sur la question juive : « Certains même redoutaient que les juifs, jusquʼalors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles. » Et, le moins que l’on puisse dire, ses propos ne passent pas inaperçus : « Les retombées de cette conférence de presse furent très lourdes. »[5] En vérité, elle provoqua un véritable tollé. 

    Du point de vue de Cassin, « de Gaulle était allé trop loin. Sa position était aussi injustifiée qu’immorale. Il avait grossièrement sous-estimé la menace pour l’existence de l’Etat d’Israël qu’impliquait la décision de Nasser. Il avait confondu l’agression avec la légitime défense, et ajouté l’insulte à l’injure en puisant dans le cloaque des stéréotypes antisémites pour caractériser ce qui relevait du débat politique et diplomatique. »[6] Au moment où l’Eglise elle-même, suite « au concile Vatican II et au retrait des termes ʽʽperfideʼʼ et ʽʽinfidèleʼʼ dans la prière pour les juifs de l’office du Vendredi saint »[7], renonçait à son antijudaïsme ancestral, il était pour lui inacceptable, quelques années seulement après les persécutions qu’avaient subis les juifs face à la barbarie nazie, qu’un chef d’Etat puisse se permettre d’adopter un tel langage.

    « Dans son discours de réception du Nobel, Cassin salua le pape comme son frère dans la défense des droits de lʼHomme et l’action pour faire passer le droit international avant la souveraineté des États. »[8] Le « vieux » Charles n’eut pas droit aux mêmes égards de la part de celui qui a été le « premier civil à répondre à l’appel du général de Gaulle »[9].

    1968 fut une année faste pour René Cassin : non seulement il fut récompensé du prix le prestigieux au monde – le Nobel de la Paix a la singularité d’être une distinction morale et pas seulement technique –, mais aussi son vœu formulé face à de Gaulle au tout début de l’année fut exaucé. Au printemps ce dernier avait vu son trône vaciller sous la pression d’une vaste foule en colère. Ce qui dut mettre Cassin en joie, une joie au moins égale à celle qu’il dut ressentir ce jour d’automne où il se vit décerner le prix Nobel de la Paix.   (Dossier à suivre) •  

    [1]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 383. 

    [2]  Daniel Amson, op. cit., p. 9. 

    [3]  Cité par Samy Cohen, De Gaulle, les gaullistes et Israël, Paris, Alain Moreau, 1974, p. 73. 

    [4]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 390. 

    [5]  Ibid., p. 391. 

    [6]  Ibid., p. 392. 

    [7]  Ibid., p. 401. 

    [8]  Idem. 

    [9]  Information juive, n° 186, octobre 1968.

    Retrouvez les articles de cette série en cliquant sur le lien suivant ... 

    Dossier spécial Mai 68

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/05/04/dossier-special-mai-68-ce-menacant-monsieur-cassin-3-6048744.html

  • Le directeur général de Facebook France est Laurent Solly, ancien directeur adjoint de la campagne de Sarkozy

    6a00d83451619c69e20223c848b912200c-250wi.pngDe Jean-Yves Le Gallou sur Polémia, à propos de l’opération de communication réussie de Génération Identitaire dans les Alpes et de la censure totalitaire de la page Facebook de Génération Identitaire. Une censure demandée par l’extrême-gauche et les identitaires africains, main dans la main avec la Licra et la Dilcrah, et appliquée par un ancien sarkozyste :

    "L’Etat français souhaite la censure des identitaires

    « Contre les messages racistes et homophobes postés sur internet, vous travaillez directement avec les plateformes comme Google, Facebook… ?
    – Oui. On est passé d’une situation de déni des opérateurs […] à une prise de responsabilité assez nette. La difficulté, c’est qu’entre l’océan de haine qui se déverse et nos moyens, la réponse n’est pas à la hauteur. Il faut qu’on passe de l’artisanat à la phase industrielle. »

    Cette réponse de Frédéric Potier – préfet, délégué de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) – à un journaliste de Libération le 5 février dernier était un avertissement prémonitoire. Face à ce que la gauche appelle « les discours de haine », la réponse de l’Etat et des grands réseaux sociaux allaient s’avérer déterminée. Alors, quand Facebook a désactivé la page de Génération Identitaire et la page de Defend Europe, Frédéric Potier jubilait, avouant à demi-mot avoir contribué à cette censure. Un quasi-aveu et un clin d’œil adressés à la Licra qui considérait que cette censure était comme « Noël avant la date ». Ce message d’un préfet démontre clairement que l’Etat français n’a pas peur de censurer les citoyens qui considèrent que défendre ses frontières et stopper l’immigration est une bonne chose. C’est extrêmement grave et inquiétant.

    C’est d’autant plus préoccupant que l’opération des Identitaires n’avait été entachée d’aucune illégalité et d’aucune violence ! Le Parquet n’avait d’ailleurs rien pu leur reprocher, au grand dam de l’immense majorité des journalistes français qui, tout d’un coup, se révélaient comme des défenseurs d’une justice sévère et expéditive…

    Laurent Solly, de sarkozyste à censeur soumis au politiquement correct

    Le directeur général de Facebook France est Laurent Solly [photo]. Ce haut fonctionnaire et préfet est un sarkozyste pur et dur. Il a d’abord été conseiller technique de l’ancien président, avant d’être son chef de cabinet au ministère de l’Économie. Il est même directeur adjoint de la campagne de 2007 de Sarkozy. Une campagne au cours de laquelle il déclare : « La réalité n’a aucune importance, il n’y a que la perception qui compte. » Après sa période de haut-fonctionnaire et homme politique, il entre au groupe TF1en 2007 puis chez Facebook en 2013. C’est donc cet ancien représentant de la droite « dure » qui a cédé à la pression de la Dilcrah pour censurer la page d’une structure souhaitant la défense des frontières françaises.

    La privatisation de la censure d’Etat

    Le mécanisme de cette censure inique est également frappant. Il inaugure ce qui semble devenir la future norme dans en post démocratie française : l’Etat, via la Dilcrah, décide d’une censure contre une structure ou une personne et l’entreprise exécute. Les victimes sont privées de toute garantie judiciaire. Voilà le nouveau monde de Macron, voilà ce que la patrie du libre-débat est devenue sous les assauts de politiquement correct : une Corée de l’Ouest."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • 1er mai : Face à la gauche radicale, les syndicats ne font plus le poids

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    Ce qui s'est passé à Paris le 1er mai - un terrorisme en action en plein centre-ville - ne nous renseigne pas seulement sur la virulence de l'ultragauche mais aussi sur la déchéance syndicale.

    On se paye de mots, en effet, avec le syndicalisme français qui n'a de représentativité que celle qu'on lui reconnaît par habitude, facilité et lâcheté. (5% d'adhérents dans le secteur privé, 7% dans le secteur public !). 

    Les troupes ont fondu, vieilli, les militants sont partis au Front National ou chez Mélenchon, les ex-gros bras de la CGT d'antan sont de vieux messieurs démotivés. Comme le PCF somme toute, qui n'a pour ainsi dire plus d'électeurs ni d'organisations militantes dignes de ce nom. Et encore moins de capacité révolutionnaire comme jadis. Tout cela ce sont des souvenirs. Ne restent plus que des bureaux, des apparatchiks à hauts salaires et des services comptables pour gérer les subventions et les aides diverses. Des coquilles vides. Le décompte des manifestants des grandes démonstrations de force se faisait jadis pour Paris et quelques grandes villes. Pour produire des chiffres de participation un peu moins ridicules, les syndicats, la police et les médias donnent désormais des résultats nationaux. 250 000 ? 140 000 ? Pour toute la France, cela ne fait plus grand chose. Le mythe révolutionnaire du Grand soir a fait long feu et le syndicalisme français, divisé, discrédité et exsangue, est une immense faillite, même s'il conserve, par le jeu de quelques minorités, un pouvoir de nuisance résiduel dont Emmanuel Macron fait en ce moment l'expérience. 

    Place donc dans la rue aux terroristes de la gauche radicale face à laquelle, désormais, les appareils syndicaux ne font plus le poids. Finis, en effet, les grands services d'ordre musclés de la C.G.T. ou du P.C.F. qui, il fut un temps pas si lointain, les auraient expulsés sans coup férir, ce premier mai.

    Nous n’avons plus affaire aujourd’hui à la révolution prolétarienne mais à la violence pure, aveugle et nihiliste.   

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Dossier spécial Mai 68 : Ce menaçant Monsieur Cassin [2]

    René Cassin devant le Haut Tribunal Rabbinique

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.

    Face au nazisme, l’appel de Londres 

    L’avancée des troupes allemandes l’oblige à quitter la France. Le 23 juin 1940 il s’enfuit vers le Royaume-Uni où il reçoit « du consul de Grande-Bretagne à Paris un document lui donnant le statut d’agent officiel du gouvernement de Sa Majesté. »[1] Le 29 juin il rencontre de Gaulle qui la veille a été reconnu chef des Français libres par Churchill ; il est chargé de préparer un projet d’accord entre les deux hommes qui permettra « de donner un statut juridique aux troupes qui reconnaissent l’autorité du Général, tout en leur assurant un financement britannique. »[2] Ce gouvernement républicain en exil au Royaume-Uni prend le nom de Comité français de libération nationale (CFLN). Si Cassin est rapidement mis au placard par de Gaulle, qui le marginalise « en le cantonnant à son administration »[3], il devient en revanche « l’une des figures majeures du camp allié. »[4] 

    Ardent partisan du cosmopolitisme, l’exil à Londres est l’occasion pour René Cassin d’apporter une « contribution capitale (…) à la pensée des droits de l’homme »[5] et de dessiner les contours des futures Nations unies : « Avec d’autres exilés londoniens, il commença à examiner les buts de guerre alliés afin de faire sortir du conflit un ʽʽnouvel ordre internationalʼʼ démocratique. »[6]

    Les convictions politiques de Cassin s’avèrent en pleine adéquation avec celles de l’élite britannique. Notamment il « admirait l’institut royal pour les affaires internationales de Chatham House ; il appréciait la revue de presse étrangère qu’il lui fournissait. C’était […] un groupe d’experts indépendants investis dans des recherches et débats sur des questions qui intéressaient le Foreign Office. »[7] Ce think tank est la plus ancienne coterie mondialiste, l’ancêtre des plus connus Groupe Bilderberg, Council on Foreign Relations et Commission Trilatérale. 

    En plus de son poste de commissaire national à la justice et à l’instruction auprès du gouvernement en exil dirigé par de Gaulle, René Cassin devient président de l’Alliance israélite universelle (AIU), fondée au XIXe siècle par Isaac-Adolphe Crémieux. Il « se voit chargé par de Gaulle de reprendre les rênes d’une institution grâce à laquelle ʽʽtous les Juifs d’Orient parlent le français et ont adopté notre culture comme la leurʼʼ. »[8] Sa défense du judaïsme va de pair avec son combat pour les droits de l’homme : « Cassin était tout désigné pour […] parler au nom de la France libre sur les droits de lʼHomme. Depuis 1940, comme ferme défenseur de la SDN, il avait prôné de nouvelles initiatives sur ce projet, et après la création des Nations unies, le 1er janvier 1942, il avait appelé à fonder cette organisation sur une affirmation des droits de lʼHomme plus ferme et plus ample que celle sur laquelle avait reposé la SDN. »[9] 

    Alors que le 31 juillet 1945, Cassin est nommé vice-président du Conseil d’État, il est également chargé après-guerre de rédiger l’architecture philosophique de l’ONU. Cette mission aboutit à la présentation, le 10 décembre 1948 à Paris, de la DUDH devant l’assemblée générale de l’ONU. Pour Cassin l’enjeu est de « limiter la souveraineté de l’État et faire avancer le droit de recours des individus contre la violation de leurs droits, par les États où ils vivent »[10]. Il entend que soit inaugurée l’ère de la justice universelle. Cet idéal qui l’anime résulte de la congruence qui existe entre la pensée républicaine issue de 1789 et le judaïsme moderne. 

    Un chef de sa communauté 

    Les premières responsabilités qu’a eues Cassin dans l’engagement auprès de ses coreligionnaires étaient celles d’administrer lʼAIU : il « se rendit en Palestine où il resta du 15 janvier au 18 janvier 1942. Il s’y présenta lui-même comme le champion des liens entre Français et Britanniques au Moyen-Orient. Il vit aussi que les Arabes aussi bien que les juifs répondaient positivement à de Gaulle et à la France libre. Il fut particulièrement frappé, là comme au Liban, par le succès de lʼAIU qui faisait flotter le drapeau de la langue française et des valeurs républicaines. Il en serait le président l’année suivante (son engagement actif dans lʼAIU remontait à cette mission). »[11] 

    Chef de lʼAIU à partir de 1943, Cassin le restera trente années durant, devenant « l’une des premières personnalités juives »[12] du monde. L’« universaliste juif laïque »[13] qu’il est « joue le rôle d’une sorte de ministre des Affaires étrangères de la communauté juive francophone »[14]. Ce statut important, il lʼacquiert dans le contexte des affres de la Seconde Guerre mondiale : « Après 1943, il a une sorte de circonscription à représenter : un monde juif, et il sʼy emploie à Paris, à Casablanca, à New York et à Jérusalem. La guerre a quasiment fait de lui un homme dʼÉtat juif. »[15] Dès le milieu des années 1940 il devient ainsi un homme puissant, fort dʼun vaste réseau dont la dimension est internationale. Dans la famille Cassin, il nʼest pas le seul à occuper une fonction importante à lʼintérieur de sa communauté : « Son frère Fédia joua un rôle dirigeant dans la communauté juive de Marseille : il présidait le consistoire et le Bʼnai Bʼrith. »[16] 

    Lʼhorreur de cette guerre face au nazisme convainc Cassin de la pertinence de lʼidéologie sioniste : il « était une personnalité officielle française au sionisme, du moins après 1945. »[17] Pas au point, cependant, de faire son alyah en Israël après sa création, en mai 1948 : « Cassin était un sioniste de la diaspora, un homme convaincu que les Juifs qui souhaitaient vivre une vie collective en Palestine devaient être libres de le faire. »[18] En tant que président de lʼAIU, Cassin a fait pression pour accélérer la naissance de lʼÉtat hébreu et faciliter la migration des Juifs en Eretz Israël : « lʼAlliance faisait tout ce quʼelle pouvait pour promouvoir la partition de la Palestine et la création de lʼÉtat dʼIsraël. Le 9 juin 1947, Cassin lui-même signa et envoya au secrétaire général de lʼONU, Trygue Lie, un ʽʽMémorandum de lʼAIU sur le problème palestinienʼʼ, qui plaidait sans équivoque la cause de la création dʼun État. Après la Shoah, faciliter lʼimmigration juive en Palestine ʽʽest le premier devoir de la communauté internationaleʼʼ. »[19] 

    Sans conteste il « était un sioniste dévoué au sens où sa loyauté envers Israël était très profonde, et de plus en plus au fur et à mesure que passaient les années »[20]. Cet attachement sincère et fort explique pourquoi il « fit adhérer lʼAIU au Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), fondé en 1944 pour coordonner la restauration de la communauté juive »[21] vivant en France. Mais les convictions de Cassin se heurtèrent avec la politique menée par le général de Gaulle, qui, selon les termes de Pierre Bloch, « nʼétait ni antisémite, ni prosémite. Il ignorait le problème. Il nʼy avait pour lui que des Français. »[22]  (A suivre)  • 

    [1]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 140.

    [2]  Ibid., p. 148.

    [3]  Ibid., p. 146.

    [4]  Idem.

    [5]  Idem.

    [6]  Idem.

    [7]  Ibid., p. 202.

    [8]  Catherine Nicault, La France et le sionisme. 1897-1948. Une rencontre manquée ?, Paris, Calmann-Lévy, 1992, p. 203.

    [9]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 208.

    [10]  Ibid., p. 270.

    [11]  Ibid., p. 195.

    [12]  Ibid., p. 368.

    [13]  Ibid., p. 378.

    [14]  Idem.

    [15]  Ibid., p. 379.

    [16]  Ibid., p. 399.

    [17]  Ibid., p. 381.

    [18]  Ibid., p. 386.

    [19]  Ibid., p. 383.

    [20]  Ibid., p. 396.

    [21]  Ibid., p. 399.

    [22]  Cité par Daniel Amson, op. cit., p. 8

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    Dossier spécial Mai 68

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • CHRISTIANE TAUBIRA, LA MADONE DES MIGRANTS, EST DE RETOUR…

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    Il y avait longtemps que Christiane Taubira ne nous avait gratifiés de son auguste et délicieuse personne. Était-ce pour envoyer à ses bien-aimés compatriotes un virtuel joli bouquet de muguet qu’elle s’est exprimée, le 30 avril 2018 ? En fait de muguet, ce sont plutôt des chardons par charrettes entières que l’ancien garde des Sceaux a déversés sur les Français !

    Regard dur, voix tranchante, ton qui enfle au fur et à mesure de sa diatribe savamment étudiée, Taubira table sur l’émotion et la culpabilisation, jamais sur la raison. Comment, « nous sommes 67 millions et nous sommes terriblement effrayés à l’idée d’accueillir 24.000 personnes » ? ironise-t-elle. Cela dirait même « des choses terribles sur nous », poursuit « l’icône » nationale. « Nous » ? Ah, pardon, Christiane n’est pas de ceux-là.

    Madame Taubira pleure ainsi sur cette bagatelle de 24.000 personnes, « notamment les femmes, les jeunes filles, les enfants éperdus » – représentant pourtant, selon nombre d’autorités et organismes associatifs, une écrasante minorité parmi les migrants – qui « [risqueraient] tout ça juste pour pouvoir s’inscrire aux allocations familiales » ? Allons donc ! Christiane Taubira dénonce « des imbécillités aussi énormes, aussi énormes » [deux fois, NDLA], aussi incompréhensibles, aussi absurdes ».

    Mais de quel côté se situe le « sens de la réalité très dilué », pour reprendre les mots de Mme Taubira, de ces sans-cœur de Français, alors qu’Emmanuel Macron lui-même affirmait, devant des étudiants américains, le 25 avril, que « 90 % des gens venant d’Afrique viennent pour des raisons économiques » ? De quel côté se trouve le « sens de la réalité très altéré » quand, à ces 24.000 passages en force, s’ajoute une immigration légale en constante augmentation ? Ah, mais elle a raison, Christiane Taubira, on ne va quand même pas mégoter pour 24.000 migrants alors qu’on a délivré 205.000 titres de séjour en 2015, 227.550 en 2016 et 262.000 en 2017 !

    Alors, est-ce réaliste de continuer, n’en déplaise à Taubira, quand depuis des années l’on constate que le vivre ensemble dont se gargarisent les immigrationnistes a engendré tout l’inverse, avec des communautarismes de plus en plus exacerbés ?

    Dans quel monde vit l’ex-indépendantiste guyanaise qui déplorait pourtant que les Guyanais finissent par être dépossédés de leur terre, pour se focaliser sur « 24.000 personnes en détresse » au sein desquelles se glisseront fort possiblement quelques terroristes islamistes, et occulter celle de millions de Français qui ne peuvent plus se soigner, qui subissent un environnement terriblement dégradé, à qui l’État impose de s’adapter à des coutumes rétrogrades et qui pleurent encore leurs morts assassinés ?

    Sur Brut, Christiane Taubira nous a donc fait sa grosse colère. Peut-être qu’elle se languit, depuis qu’elle est à la retraite. Alors, elle hausse le ton, l’autoritaire Christiane Taubira pour qui ces dizaines de milliers de clandestins supplémentaires pleins de vigueur sont loin de représenter « toute la misère du monde ».

    Il manque une « parole politique forte » pour dénoncer « ces imbécillités énormes, incompréhensibles, absurdes » que répandent ces idiots de Français insensibles à la détresse du monde entier ? Christiane se verrait bien y remédier ? Non merci, la démocrate Taubira ne nous manque pas.

    http://www.bvoltaire.fr/christiane-taubira-madone-migrants-de-retour/

  • L’Union européenne fait semblant de lutter contre l’évasion fiscale

    Le Conseil pour les affaires économiques et financières (ECOFIN), rassemblant les ministres de l’économie et des finances de l’Union européenne, s’est réuni en décembre dernier à Bruxelles pour discuter notamment des politiques de lutte contre l’évasion fiscale. Alors que les révélations des « Paradise Papers » rappelaient l’ampleur du phénomène, les décisions issues de cette réunion ne sont pas à la hauteur des enjeux. La liste noire de paradis fiscaux tant attendue a été considérablement réduite, excluant notamment tout pays de l’Union européenne, et n’est pas accompagnée de sanctions coordonnées. De leur côté, les propositions de réformes de la taxation des multinationales comportent des failles majeures.

    Après avoir étudié la situation de 92 pays en matière de lutte contre l’évasion fiscale, l’Union européenne n’en retient donc que 17 sur sa liste noire des paradis fiscaux. Parmi ces États dits « non-coopératifs » on trouve, entre autres, le Panama, la Tunisie, les Emirats arabes unis, Trinité et Tobago. Mais comme pour les précédentes listes, établies notamment par l’OCDE, l’impact de celle-ci risque d’être nul et masque mal l’absence de détermination politique à en finir avec l’évasion fiscale.

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  • Dossier spécial Mai 68 : Ce menaçant Monsieur Cassin [1]

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.

    « Reçu à l’Elysée avec les membres du Conseil constitutionnel au début de l’année 1968, il aurait déclaré au Général de Gaulle : je considère que la position que vous avez prise, les propos que vous avez tenus au sujet du conflit israélo-arabe, ne sont pas acceptables de la part du Chef de l’État. Je vous le dis respectueusement mais fermement. […] Monsieur le Président, je suis inquiet, très inquiet pour l’avenir. En réalité, l’ancien " ami fidèleʼʼ, était devenu un opposant, qui écrivait après le discours prononcé par Charles de Gaulle à Montréal le 24 juillet 1967 : ʽʽIl n’appartient pas à des Français de peser sur les décisions d’une population qui a, sans notre concours, prouvé sa capacité de vivre et qui est très à même de savoir disposer de son sortʼʼ. » 

    Daniel Amson, De Gaulle et Israël, Paris, PUF, 1991, p. 53-54. 

    Cet épisode, où René Cassin avertit d’une façon véhémente le général de Gaulle qu’il est inquiet pour son avenir, est jusqu’ici passé inaperçu parmi ceux qui, historiens ou sociologues, se sont essayés à identifier les causes profondes de l’irruption de Mai 68. Cassin signale à de Gaulle qu’il a largement franchi la ligne rouge et qu’il va bien assez tôt en payer le prix, ce qui suggère que ce personnage a pu être l’un des instigateurs occultes du mouvement de mai-juin 1968.

    Dans la famille des élites globales mobiles, Cassin est le juriste. Expert ès droits de l’homme, spécialiste du droit international, il fut chargé par elles de rédiger la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DUDH), proclamée le 10 décembre 1948 à Paris par la toute jeune Organisation des nations unies (ONU). 

    Les origines 

    René Cassin voit le jour à Nice le 5 octobre 1887. Il naît dans « une famille de classe moyenne juive prospère qui avait fait fortune au milieu du XIXe siècle »[1]. Sa famille est typique de ce qu’on appelait alors les « israélites français », ces juifs assimilés à culture républicaine. Cela faisait longtemps qu’elle vivait sur le sol hexagonal : « Les Cassin étaient venus à Nice entre 1840 et 1860, mais leurs ancêtres vivaient dans le sud de la France depuis des générations. »[2] Les Cassin sont au fond des juifs libéraux, soucieux de conserver leurs racines religieuses tout en se montrant résolus à se fondre dans le moule républicain. « Comme son père, René accomplit les rites juifs de passage à la responsabilité personnelle, la bar-mitzvah. Son oncle Honel Meiss lui apprit à lire les passages des prophètes et de la Torah »[3]. René, en outre « républicain et libre penseur comme son père, […] est assez détaché de la tradition pour faire sa vie avec une femme qui n’est pas juive. »[4]           

    Très bon élève, il obtient son baccalauréat à 17 ans. En 1904 il s’inscrit en droit et en histoire à la faculté d’Aix-en-Provence. C’est un étudiant brillant : en 1908 il « monte » à Paris pour achever ses études de droit qu’il finance en travaillant pour le Recueil des lois et décrets. En 1914 il termine ses études titulaire d’un doctorat de droit civil. Sa thèse porte sur la théorie des obligations. 

    Parcours politique et professionnel 

    Politiquement, René Cassin se situe à gauche. Il fut d’ailleurs l’ « un des rares notables de gauche à rallier de Gaulle »[5]. À la manière d’un Pierre Mendès-France ou d’un Romain Gary, il n’a « jamais adhéré au gaullisme partisan »[6]. Son meilleur ami est Paul Ramadier, qui est un militant socialiste et un journaliste à LʼHumanité. Lui penche pour le radicalisme. Mais son engagement politique est plutôt tardif. En 1931 il s’inscrit à la section du Ve arrondissement de Paris du parti radical. « Cassin ne fit pas seulement acte de loyauté envers le parti radical-socialiste, mais aussi envers son président, Édouard Herriot, qui l’avait nommé huit ans plus tôt à la délégation française à la SDN. »[7], c’est-à-dire la Société des nations, ancêtre de l’ONU. 

    C’est d’abord son parcours de juriste qui prime, notamment tout ce qui touche au droit international, qu’il voit comme le meilleur outil pour œuvrer à la paix. Incontestablement, l’épreuve de la Grande guerre a compté dans son soutien en faveur d’une instance internationale de délibération et de règlement des litiges. Mobilisé le 1er août 1914, il est blessé suffisamment tôt pour ne connaître « ni Verdun, ni la Somme, ni les gaz, ni le pilonnage des tranchées. »[8] Réformé, sa carrière de professeur de droit peut commencer. De 1916 à 1919 il est chargé de cours de droit civil et pénal à l’université d’Aix. Il est reçu en 1920 à l’agrégation de droit privé et de droit criminel. Il est d’abord affecté à la faculté de Lille, jusqu’en 1929, puis celle de Paris. 

    L’entre-deux-guerres et la SDN 

    L’expérience vécue par René Cassin durant la Première Guerre mondiale l’amène à prendre à bras le corps la cause des anciens combattants et des mutilés de guerre. Dans les années 1920 il lance un mouvement international des anciens combattants dont le siège se trouve à Genève. À partir de 1924 il devient également membre de la délégation française à la SDN, jusqu’aux accords de Munich (1938) qui signent l’échec du projet. Au sein de la SDN, Cassin intègre « un groupe d’hommes qui développaient des perspectives internationalistes, de formation juridique pour la plupart »[9] et formaient ainsi une coterie d’élites globales mobiles favorables à une gouvernance mondiale guidée par les principes humanistes de la république universelle, ou éthique des droits de l’homme. 

    « Dès le début, Cassin est un partisan de la Société des Nations. […] [I]l avait l’inébranlable conviction que la seule façon d’empêcher le retour de la guerre était de forger un ordre international qui proscrirait le recours aux armes quand grandiraient les tensions internationales. Il partageait le point de vue de lord Grey, ministre britannique des Affaires étrangères, qui répétait que si seulement il y avait eu, dans l’été 1914, un lieu, une institution où les grandes puissances auraient pu exposer leurs griefs, la guerre n’aurait jamais éclaté. C’est cette même conviction qui fait que, après 1918, Cassin et beaucoup d’autres anciens combattants se tournent vers Genève et la jeune SDN. »[10] Mais la SDN disparaît vite et l’ascension d’Hitler menace la paix. Pour René Cassin, quand la Seconde Guerre mondiale éclate, les Alliés sont engagés dans une « croisade des droits de lʼHomme »[11], suggérant implicitement que ce conflit avait une nature religieuse. (A suivre).  

    [1]  Antoine Prost, Jay Winter, René Cassin et les droits de lʼhomme : le projet dʼune génération, Fayard, Paris, 2011, p. 25.

    [2]  Ibid., p. 26.

    [3]  Ibid., p. 33.

    [4]  Ibid., p. 41.

    [5]  Serge Berstein, Pierre Birnbaum (dir.), De Gaulle et les élites, Paris, La Découverte, 2008, p. 39.

    [6]  Ibid., p. 68.

    [7]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 108.

    [8]  Ibid., p. 43.

    [9]  Ibid., p. 94.

    [10]  Ibid., p. 81-82.

    [11]  Ibid., p. 137.

  • Tous les fruits gâtés de mai 1968 s’accumulent en pourritures

    6a00d83451619c69e20224e036f480200d-250wi.pngEditorial d'Hilaire de Crémiers dans Politique Magazine à propos de la manifestation parisienne du 1er mai :

    "Il n’est pas douteux que la Préfecture de police et le ministère de l’Intérieur ont donné des ordres pour éviter au mieux ce qu’il est convenu d’appeler « les dommages collatéraux ». C’est-à-dire des passants, autrement dit des manifestants « honnêtes » (!) ou des « curieux » se hasardant sur les lieux, qui pourraient être bousculés ou blessés à l’occasion de charges policières ou de heurts frontaux. Ce qui provoquerait aussitôt des hurlements d’indignation, l’indignation ne fonctionnant comme toujours qu’à sens unique ! La grande voix de Libération, entre autres, ne manquerait pas de se faire redoutable : le bourgeois anarchiste et gauchard adore le désordre, tant, bien sûr, que les coups ne l’atteignent pas.

    Donc, les cortèges se rassemblent librement. Il est connu d’avance par les réseaux sociaux et par les renseignements que l’ultra-gauche sera de la partie et mènera la danse. Le petit monde cagoulé du black bloc est au rendez-vous sans problème. Pas question de procéder à des arrestations préventives, contrairement à tous les usages de naguère. Et voitures de brûler, devantures d’exploser, magasins et établissements d’être saccagés, pillés, détruits. Et policiers et gendarmes d’être blessés : s’ils pouvaient être massacrés, ils le seraient.

    Le bon vieux défilé syndical, où le service d’ordre de la manifestation faisait lui-même la police, n’existe plus. C’est la raison pour laquelle, en dehors de la CGT et de Sud, il ne se pratique presque plus. Les risques de débordements sont trop importants. L’heure est à l’affrontement brutal. Des minorités s’essayent de plus en plus à créer soit des zones de non-droit, soit des journées insurrectionnelles. Jeux plus ou moins infantiles, plan concerté, excitation de l’imagination, désir d’un « jusqu’auboutisme » qu’on croit libérateur ; mélange de tout cela, sans doute. Jeunesse désœuvrée et livrée à toutes les propagandes ; société éclatée, privée d’autorités naturelles, toutes systématiquement détruites par la loi elle-même ; « communautarismes » flagrants qui s’étendent sur des villes entières et qui refusent la nation, qui récusent la France et tout ce qu’elle représente, et où l’islamisme règne en maître ; enseignement et médias qui ne cessent d’inspirer le mépris de l’histoire, de l’ordre, de la vraie famille, de la société traditionnelle…

    Facultés, bientôt lycées, quartiers, villes – même avec leur maire et leur député de gauche, d’archi-gauche qui ont l’inconscient culot de s’en étonner ! –, maintenant zones entières de départements et de régions en sécession pratique où aucune police et aucun service d’Etat ne peut pénétrer. La aucun service d’État ne peut pénétrer. La situation est tenue en main, dit-on dans les hautes sphères pour se rassurer. Voire ! La fameuse convergence des luttes souhaitées par le bourgeois Mélenchon qui se fait plaisir à jouer le tribun de gauche, se feront tout autrement que ce que des imaginations politiciennes croient inventer. Qui, dans les banlieues, croit encore dans la République bourgeoise ?

    Pour le moment, Macron, en rappelant à l’ordre, pense ramasser une fois de plus la mise à son profit. C’est le calcul républicain. Mais chacun devine que tout peut échapper. A force de glorifier la révolution comme principe même de gouvernement, tous, de droite comme de gauche, ne font que rendre la France complice de sa propre destruction. Jusqu’où ?"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • BLACK BLOCS : LES CRIS D’ORFRAIE ARRIVENT UN PEU TARD !

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    Suite au carnage matériel – dans l’attente qu’ils tuent un jour, puisqu’ils aspirent à casser du flic et à la guerre civile – perpétré par les Black Blocs, mardi 1er mai à Paris, les ténors politiques y sont allés de leur couplet réprobateur et de leurs invectives contre le gouvernement.

    « Gérard Collomb mais aussi Emmanuel Macron se sont rapidement retrouvés sous les feux de l’opposition, et notamment des Républicains » (Le Huffpost).

    Une pluie de tweets s’est donc abattue sur l’exécutif, accusé de n’avoir pas mesuré l’ampleur de la situation. « Terribles images aujourd’hui pour notre pays. Faillite de l’État régalien », s’est insurgé Laurent Wauquiez. « Jamais de telles violences n’avaient été commises à Paris lors d’une manifestation », a exagéré Éric Ciotti, omettant les nombreux saccages perpétrés par la diversité de banlieue dans la capitale, et ce, depuis plusieurs années. Nadine Morano a frappé encore plus fort : « Ni anticipation, ni réactivité efficace, changement de direction de la manifestation dans l’improvisation totale, effectifs sous-dimensionnés, ordres inadaptés. Démissionnez ! »

    C’est bien, mais que n’ont-ils été aussi fermes lorsqu’ils avaient le pouvoir, ces gens de droite ! On n’oubliera pas, par exemple, la non-intervention de Jacques Chirac, alors président de la République, pendant les émeutes de 2005.

    Cependant, à la défense du ministre de l’Intérieur, les Black Blocs sont des groupes éphémères qui se volatilisent aussitôt leurs forfaits accomplis. C’est en amont qu’il fallait traiter ce coup de force annoncé par les intéressés, qui « promettaient une journée d’enfer pour Macron » (Le Parisien).

    On pourrait, par exemple, envisager de ficher les extrémistes de gauche, comme on le fait pour les musulmans radicaux, et les surveiller plus activement. Il faudrait aussi admettre que la violence d’État est parfois nécessaire pour éviter « que nous ne roulions à travers la guerre civile, aux aventures et aux usurpations les plus odieuses et les plus ruineuses » (général de Gaulle, allocution du 24 mai 1968).

    Quant aux forces de l’ordre, accusées de tous les maux dans cette affaire, elles ont fait preuve d’un sang-froid remarquable, eu égard à leur faible marge de manœuvre. Comme d’habitude, elles ont nettoyé le « merdier » laissé par les pouvoirs publics et, quelque part, par les médias et intellectuels bon teint qui regardent avec une certaine bienveillance l’extrême gauche et agitent la peste brune comme le père Fouettard. Ce que n’a pas manqué de faire Jean-Luc Mélenchon en pointant spontanément des « bandes d’extrême droite », malgré les portraits de Marx et Che Guevara brandis par cette horde.

    Pour finir, le McDo qui a été détruit est très fréquenté par les familles emmenant leur progéniture au Jardin des Plantes. C’est, décidément, une constante chez les ultra-gauchistes de frapper l’enfance, après avoir canardé le bâtiment Laennec de l’hôpital Necker-Enfants malades, en juin 2016, où sont soignés notamment des bébés prématurés !

    http://www.bvoltaire.fr/black-blocs-cris-dorfraie-arrivent-tard/