culture et histoire - Page 1186
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Cercle de Flore - Laurent Dandrieu
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Philippe de Villiers : « Le retour de l’anneau est en lui-même un signe »
PARIS (NOVOpress) : Philippe de Villiers a accordé un long entretien à l’hebdomadaire Minute, qui consacre cette semaine sa couverture à la présentation de l’anneau de Jeanne d’Arc au Puy du Fou, dimanche dernier. Le fondateur du Puy du Fou y déclare notamment :
Le retour de l’anneau est en lui-même un signe, et le moment de ce retour en est un autre, qui conforte le premier. C’est au moment où la France s’effondre sur elle-même, au moment où elle est comme étourdie par son affaissement, que l’anneau revient. Par ailleurs, le fait que l’anneau revienne en France après un séjour anglais de six cents ans souligne que c’est un bout de France qui revient, c’est un peu de Jeanne qui revient chez nous.
Le signe est le suivant : les Bourguignons et les Anglais ne se sont pas contentés de tuer Jeanne comme une sorcière, ils l’ont brûlée. Ils l’ont brûlée pour qu’il n’en reste rien, rien que de la cendre. Pour être plus précis, il est resté son cœur qui a refusé de se consumer. Ce cœur a été mis dans un sac et jeté dans la Seine.
Les anneaux de Jeanne, puisqu’elle en avait deux, lui ont été retirés, au début du procès, et transmis au roi d’Angleterre par le cardinal de Winchester, supérieur hiérarchique de Cauchon, parce qu’il s’agit d’une pièce sacrée et qu’il faut alors éviter à tout prix que naisse en France, autour de cet anneau, un culte à Jeanne.
Cet anneau a, en fait, une double propriété. D’abord, c’est un trésor du patrimoine national, un trésor de l’histoire de France ; c’est le signe d’une épopée toujours vivante dans le cœur de beaucoup de Français. Mais c’est aussi une relique, la seule relique de la sainte à notre connaissance, et donc il doit être reçu et exposé comme une relique.
Si l’anneau avait été acheté par un musée, il aurait été mis dans une vitrine, derrière une vitre blindée, et il aurait connu là une mort glorieuse. Le Puy du Fou va lui rendre une présence vivante. C’est peut-être pour cela que l’anneau a choisi de rentrer au Puy du Fou plutôt que dans tel ou tel musée où les objets meurent pour la deuxième fois.
En fait, l’anneau n’est pas venu pour mourir de surexposition, l’anneau est revenu pour vivre, et le Puy du Fou c’est la culture vivante, c’est l’histoire de France dans le cœur de tous les Puyfolais et par contagion de tous les visiteurs et spectateurs qui viennent chercher là un petit bout de France, un peu de nos grandeurs perdues.
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(19) Les Rois de France - Louis XIII, Louis le juste
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Passé Présent n°94 - Sang Royal, le mystère Louis XVII
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Régions et patrie
L’Etat central prétend décentraliser.
Vaste galéjade. Inutile d’expliquer le ridicule de cette pseudo-décentralisation pour qui s’intéresse un peu au sujet et jette un œil même furtif chez nos voisins. En France la décentralisation n’est qu’un mot. Jamais un acte. Les régions fonctionnent comme un leurre qui n’a pour but que de décharger l’Etat.
Dire que notre pays est centralisé est gentillet. Croyons plutôt que la France est un pays, ou « le » pays hyper-centralisé.
Que cela ait pu être une force après la Révolution pour unifier notre peuple, chacun est en droit de le penser.
Aujourd’hui c’est une faiblesse.
Sur une carte de France il y a un point ridicule qui se trouve être la capitale et qui prétend que tout autour est un désert qu’il est concevable de nommer « province ».
–Paris nous écrase.
–Paris nous phagocyte.
–Paris nous empêche de respirer.Entendons-nous bien : l’adjectif « ridicule » fait référence à la petite taille du point sur une carte représentant un pays de 552.000 km carrés, la taille d’une grande ville en somme (une capitale, soit).
Tout en France est à Paris, l’Etat y a tout installé et continue de le faire alors qu’il prétend le contraire.
Les délicieux experts qui habitent les bons et loyaux médias sont toujours prompts à taper sur les réalités françaises en comparant allégrement la France aux pays censés représenter des modèles. Ils l’ont fait pendant longtemps en se référant à nos chers amis anglo-saxons. Et puis selon les besoins, on passait au « modèle scandinave ». Plus récemment la sujétion s’est déplacée pour aller souvent renifler son maître de l’autre côté du Rhin.
D’un modèle l’autre et puis que dit-on ?
Il se trouve que ces prétendus modèles où l’on va chercher ce qui est intéressant et, quand ça intéresse, ils sont tous et, sans exception, issus d’un même ensemble, d’une même zone culturelle.
On parle ici de nations appartenant à l’ensemble culturel et linguistique germanique.
Nos experts, parisianistes cela va de soi, aimeraient nous tirer vers ce qu’ils estiment probablement être le haut mais ces pays du nord de l’Occident ont des sociétés différentes et des systèmes différents parce qu’ils ont des identités différentes.
Il serait peut-être temps de se rendre compte que le peuple français est un peuple latin.
Disons que la culture majoritaire est romane, ce qui n’exclut en rien les cultures et les langues régionales celte, basque et germanique ; cela veut simplement dire que nous appartenons à un ensemble de pays de culture et de langue romanes, nous n’appartenons pas à un ensemble de pays, de culture et de langue germaniques.
Tous ces bons experts adoubés par les médias aux ordres de l’idéologie mainstream (dominante) ne comparent cependant jamais la France à ses voisins pour y trouver des exemples de régions véritablement décentralisées.
Car ici réside une partie du problème. Ces experts idéologues opposés avant tout au débat nient l’aspect identitaire des choses. Ils nient même que le peuple français ait une identité.
Pour eux le Français ne peut être autre chose que citoyen d’un pays universaliste et Français de souche est une insulte parmi les plus dégradantes. Ces aboyeurs idéologues décident que les identités c’est sympa, c’est tout mignon mais quand ce sont celles des autres. Elles sont alors aussi fabuleuses qu’exotiques.
Hé oui ! L’exotisme se trouve parfois chez nos voisins directs.
Si le Français n’a pas d’identité, cette dernière ne peut pas être plus nationale que régionale (charnelle).
C’est bien là la matrice de ces régions qui se décident sur un coup de dé, qui s’échangent le matin suivant après le coup de fil d’un « ami », qui portent des noms qui ne sont pas des noms, qui sont parfois des acronymes dont une partie ne désigne rien d’autre que des illusions touristiques, d’autres dont on ne sait quels bureaucrates, après quelque partie de cartes, choisiront leurs noms et par quel processus ils auront imposé leurs élucubrations.
Ni l’histoire, ni la culture, ni l’érudition, ni la langue millénaire et du cru et surtout pas le peuple local ne seront invités à ces jeux géopolitiques qui n’ont pour but que de plaire au reich ou à l’empire dont on ne sait plus si la capitale est Bruxelles, Berlin ou Washington.
Ces régions nouvelles, conglomérats nouveaux d’inventions déjà anciennes, servent les intérêts de l’Union dite européenne et détricotent un peu plus l’identité française à travers sa sujétion à l’Union antinationale d’une Europe succursale étatsunienne mais détricotent aussi l’identité française en tricotant un nouveau patchwork où territoires de langue et de culture d’Oc et territoires de langue et de culture d’Oïl comme territoires de langue et de culture arpitane (franco-provençal) (*) et territoires de langue et de culture germanique ( alsacien, francique, flamand) et territoires de langue et de culture catalane et de langue et de culture basque ne seront pas pris en compte. Les Bretons attendent leur dernier morceau. Les Corses sont épargnés.
Ne nous y trompons pas. La défense de l’identité et le patriotisme ne se renforcent pas de l’élimination des cartes officielles des patries charnelles et régionales. C’est tout le contraire.
Se lever contre ces affabulations géopolitiques intérieures, c’est se lever contre ceux qui ne voient qu’une république mais surtout sans peuple légitime.
Le peuple français, légitime sur sa terre, se renforcera en retrouvant son identité locale. Sa langue régionale, sa patrie charnelle font de lui un Français. C’est le peuple français qui est fait ainsi.
De la Provence à la Bretagne, de la Gascogne à l’Alsace, du Pays basque à l’Ile-de-France et du Pays niçois au Nord-Pas-de-Calais nous pouvons, éventuellement, être une république mais nous sommes surtout un pays, un peuple.
Ceux qui veulent remplacer nos régions, nos langues sont ceux qui veulent remplacer notre peuple. Ceux qui s’opposent à ce crime mondialiste, ceux qui s’opposent à cette mort annoncée veulent garder leur identité.
Nous sommes le peuple français.
Pascal Pottier, 16/03/2016
Note de la rédaction :
(*) Voir aussi : De la patrie… ou du pouvoir absolu
Les intertitres sont de la rédaction
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Le légitimisme écossais (Partie 2)
Edimbourg, le 15 octobre 2012. Le premier ministre David Cameron accède aux demandes des parlementaires écossais et signe un accord qui les autorisent à se prononcer sur l’autodétermination de l’Ecosse. Se pose alors la question des futures institutions en cas de victoire du Oui. Une république ou une monarchie ? Les jacobites comptent encore de nombreux partisans, réunis en associations culturelles ou politiques, mais aucun parti ne les représentent officiellement. Il y’avait bien eu un « Scottish Jacobite Party (SJP)» (2005-2011) mais il se voulait républicain. Il fallait donc autant déterminer le prétendant au trône que mesurer le force politique de ce qui apparaissait encore à beaucoup comme une vaine idée romantique, incarnée par les écrits de l’auteur Walter Scott.
Avec la mort du dernier des Stuart, le cardinal Henry d’York en 1807 alors que l’Europe est en guerre contre Napoléon Ier, le mouvement jacobite (du nom de Jacques II) sombre doucement dans le sommeil. Mais une fois la paix signée et l’Empereur des français exilé à Waterloo, les légitimistes anglo-écossais se réorganisent et rappellent aux Hanovres que le droit de primogéniture les exclue du trône. Les opposants au régime des Hanovres, de l’Irlande à l’Ecosse, arboraient sans complexes la cocarde ou la rose blanche des Yorks. Un air de guerre des Deux-Roses embaumait l’atmosphère de cette grande époque victorienne à venir. D’ailleurs, montée sur le trône en 1837, la Reine Victoria affirmait que « le sang des Stuarts coulaient dans ses veines ». Passionnée par ses prédécesseurs, la future impératrice des Indes revendiquait pleinement son héritage en dépit de la mauvaise réputation de cette « race malheureuse ». D’ailleurs, un de ses fils fut prénommé Charles-Edouard, duc d’Albany en hommage au prince Bonnie Charles. Tout un symbole.
Le renouveau catholique en Grande-Bretagne fut aussi un des éléments clefs de cette renaissance du légitimisme écossais. En 1898, le « Pearson magazine » publie un article sur les descendants des Stuarts, qualifiés de « survivance fantomatique ». La mort du Cardinal d’York avait mis fin à la lignée des Stuarts. Les droits au trône étaient passés au roi Charles-Emmanuel IV de Savoie-Sardaigne. Descendant d’Henriette-Anne Stuart, la sœur de Charles Ier, il vivait à Rome depuis son abdication en 1802. Si aucun document ne certifie qu’il tenta de revendiquer ce trône hypothétique, son frère et successeur, Victor-Emmanuel Ier n’hésita pas à faire acte de candidature, se titrant dès 1819, Roi de Grande-Bretagne, d’Irlande et d’Ecosse. Si quelques manifestations de soutiens eurent lieu à Londres, provoquant les inquiétudes du Premier ministre Lord Liverpool, on était loin des soulèvements en faveur des Stuart dans les années 1750 et qui furent les dernières tentatives de débarquement des exilés Jacobites en Angleterre.
Une nouvelle abdication du prétendant dont les actes furent sans effet sur la politique britannique en 1821 consacra l’avènement de la princesse Marie de Savoie (172-1840), fille de Victor-Emmanuel Ier. Mariée au duc régnant François IV de Modène, la princesse ne se soucia guère de ses droits au trône. Il importait peu pour ses partisans qui s’organisèrent en mouvements politiques. L’art de la généalogie peut-être facétieuse. Les Habsbourg-Este pouvaient prétendre au trône d’Angleterre mais les soubresauts que vécurent l’Italie du Risorgimento ne permirent pas à ces champions du catholicisme de s’imposer. En avaient-ils d’ailleurs l’envie ? C’est fort peu probable. Les mouvements de l’Ordre de la Rose blanche (créée le 10 juin 1886) ou de la Ligue jacobite légitimiste de Grande-Bretagne et d’Irlande (créée en 1891) se chargeaient de rappeler aux habitants du Royaume-Uni qu’ils avaient une souveraine légitime en la personne de Marie (IV)-Thérèse d’Este (1849-1919), fille du dernier duc François V et mariée au prince Louis de Bavière, futur Roi. En 1899, l’Ordre de la Rose blanche édita un magazine stuartiste, « Le Royaliste » qui contribua à faire de l’exposition sur la dynastie, un succès total. En mai 1895, les légitimistes écossais présentent enfin des candidats aux élections locales mais sans grand succès. Monté sur le trône de Bavière en 1913, Louis III s’amusait non sans intérêt de ces prétentions dont il avait hérité par mariage comme son épouse qui se refusait à faire la moindre déclaration en ce sens. Tout au plus méritait-elle son surnom de « Reine au-delà des mers ». Tous les 30 janvier de chaque année, les jacobites se réunissaient pour commémorer la mort du Roi Charles Ier, décapité en 1649. Des inconnus à certains députés du parlement, des gerbes de fleurs étaient déposées devant la statue du Roi à Charing Cross. L’église catholique, sous le couvert de l’Association de la Société du Roi Charles le martyr, se chargeait de coordonner les commémorations. Le mouvement jacobite commençait à se restructurer à l’aube du XXème siècle naissant. Le Club légitimiste de Thames Valley et la Société de l’œillet rouge (créée le 17 juin 1897) cherchaient à combiner jacobisme et socialisme-chrétien en recrutant dans le monde ouvrier tout en espérant bénéficier de l’aura dont le légitimisme international bénéficiait encore (notamment avec les guerres en Espagne (où la ligue légitimiste apporta son soutien officiel à don Carlos VII en août 1872), au Portugal ou encore avec la succession du comte de Chambord).
Le gouvernement de Victoria Ière puis de son fils Edouard VII ne goutèrent pas à ce renouveau du monarchisme écossais et tentent en vain de les faire interdire, provoquant d’intenses débats au parlement (un projet de royaume fédéral est évoqué avec deux couronnes séparées) alors que la presse est inondée de lettres anti-jacobites. Outre-manche, les royalistes français légitimistes étaient sensibles à la cause au nom de l’Auld alliance. Une alliance conclue entre les royaumes de France, de Norvège et d’Ecosse en 1295 dont Londres mit brutalement fin en 1903 en révoquant la binationalité accordée de facto à tous les français résidants en Ecosse ou les écossais vivant en France (lettre de grande naturalisation automatique accordée en 1558 par Henri II). A la chute du Roi Jacques II, plus de 10000 écossais s’étaient réfugiés en France. Louis XIV s’empressera de les incorporer dans son armée, aristocrates compris et qui furent à l’origine de la franc-maçonnerie dans le royaume.
En 1912, 15000 personnes manifestent à Londres en faveur des Jacobites. C’est alors l’apogée du mouvement.
Fondée en 1926 par le capitaine Henri Stuart Wheatly-Crowe, la Société royale Stuart (The Royal Stuart Society and Royalist League) se réfugie dans les activités culturelles à la mémoire de la dynastie légitime. Le jacobisme politique avait clairement échoué. Et ses prétendants loin d’assumer leurs droits au trône. Ainsi, le prince héritier Ruprecht (Robert) de Bavière plus occupé à tenter de stopper les nazis d’arriver au pouvoir et de récupérer son trône, découragea les jacobites de tenter quoique ce soit pour le mettre sur un trône où les Windsors étaient solidement ancrés (lettre datée de 1937). Ce ‘n’était pas la première fois. En 1897, alors prince héritier, Robert de Bavière était venu célébrer le jubilé de Victoria Ier. Il n’avait accordé aucun entretien aux délégations jacobites venues le voir. La crise royale de décembre 1936 qui voit l’abdication du Roi Edouard VIII profite aux partisans des Stuarts qui recueillent un certain nombre d’adhésions de sympathisants agacés du nouveau style de vie de la famille royale.
Ultime sursaut d’un mouvement qui commence à s’étioler alors que la seconde guerre mondiale va bientôt éclater et qui va uniquement se borner à participer à des commémorations de souvenir.
Avec le référendum de 2014, les monarchistes écossais reprennent espoirs. Si le sentiment républicain prédomine parmi leurs concitoyens, la forme du gouvernement n’est pas déterminée. Elle fait débat parmi les rangs des indépendantistes et divisent les monarchistes. Avec l’extinction de la lignée Stuart et le peu de présence du prétendant catholique au trône, Franz de Bavière (depuis 1996), certains monarchistes penchent vers une solution somme toute plus « Windsorienne ». Reine depuis 1952, Elizabeth II était d’origine écossaise par sa mère, Elizabeth Bowes-Lyon (1900-2002) qui descendait directement du Roi Robert Ier Bruce. Pour le Premier ministre écossais Alex Salmond, la réponse était évidente. La Reine demeurerait Reine d’Ecosse en cas d’indépendance, du moins de son vivant. Guère l’avis d’une majorité des Jacobites qui avaient le choix du candidat. Parmi lesquels se trouvaient l’extravagante duchesse d’Alba Cayetana Fitz-James Stuart y Silva (1926-2014) descendante directe du roi Jacques II par le biais d’un fils illégitime ou encore Walter Montagu Douglas Scott (né en 1984), descendant du duc de Monmouth, fils de Charles II Stuart. Des espoirs vains que viendront confirmer les résultats du référendum avec 55% de non. L’Ecosse ne devait pas retrouver sa dynastie légitime, les urnes avaient parlé.
L’Ordre de la Rose Blanche devenu l’Ordre de la couronne des Stuart et avec la Société royale Stuart continuent encore aujourd’hui de maintenir la survivance et l’idée stuartiste. En 1995, le secrétaire du prince Franz de Bavière (François II d’Ecosse) avait déclaré à la presse que le prétendant au trône ne souhaitait pas discuter des éventuelles possibilités de celui-ci de prétendre au trône britannique, fermant ainsi le ban à toutes spéculations sur le sujet.
Frédéric de Natal
http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/1869-le-legitimisme-ecossais-partie-2
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(18) Les Rois de France - Louis XII, le père du peuple
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De la patrie… ou du pouvoir absolu
Pascal Pottier, essayiste, traite du problème des fractures dans la société française, de ce qui empêche une partie du peuple et des électeurs de rejoindre clairement le camp patriotique lors des élections (notamment), de la nécessité de rompre avec l’hyper-centralisme et de rassembler les Français patriotes avec de nouveaux paradigmes.
Les patriotes, les Français éclairés, les réveillés, les libérés, ceux qui ont brisé leurs chaînes ont voté sur le continent pour le Front National. En Corse les nationalistes ont remporté les élections et vont diriger l’île.
Comment le peuple endormi, enchaîné et télévore peut-il entrer en contact avec les patriotes ?
Pourquoi les Corses ont-ils fait un choix différent ?Il me semble que l’explication tient dans le rejet du manichéisme.
Prêtons attention à ce que nous disait Pierre Legendre (1) sur le Centralisme français.
« Devenue ignorante de ce que signifie culturellement et politiquement son centralisme invétéré, la France suit un mouvement sur lequel elle semble ne plus avoir prise, avec indifférence! Nous en sommes là ».
Le mouvement patriotique français propose le réenracinement à l’opposé du mondialisme.
Le mouvement nationaliste corse (indépendantiste et autonomiste) propose la proximité dans une terre où la population est encore enracinée.
Nous aurions tort d’opposer les démarches continentale française et insulaire corse.
Je crois que c’est au contraire la même réponse à la mort annoncée proposée par les élites parisianistes.
Le problème tient en un mot : Paris. Non pas le peuple parisien mais la caste hyper centraliste aveugle de l’autre monde. Notre monde. Les Corses ne croient plus en Paris (la caste) mais croient en eux-mêmes et en leur identité.
Les 45 % de Français provençaux qui ont voté pour Marion Maréchal Le Pen croient aussi en eux-mêmes et en leur identité. Ils croient en leur pays. Mais des tas de Provençaux, de Niçois, d’Alpins n’ont pas encore pu franchir le pas. Certains sont encore enracinés, comme les Corses. Ils aiment et vivent leur terre, leur langue, leur manière d’être au monde. Ils n’ont pas succombé à la culpabilité obligée, folle et nauséabonde imposée à l’homme blanc.
Mais ils sont minorisés de bien des manières sur leur terre. Paris l’hyper centraliste (la caste) ne leur parle pas. Le lien a été coupé. Beaucoup, à l’image de leurs compatriotes français d’autres régions, voudraient exprimer leur patriotisme mais ne sentent pas le lien de proximité avec le parti patriote qu’ils croient, à tort, installés à Paris comme les autres. Beaucoup n’ont pas voté.
L’hyper-centralisme français n’a rien à voir avec l’unité de la nation et du peuple. Au contraire la nation et le peuple en demande d’unité en meurent.
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De la patrie… ou du pouvoir absolu
Pascal Pottier, essayiste, traite du problème des fractures dans la société française, de ce qui empêche une partie du peuple et des électeurs de rejoindre clairement le camp patriotique lors des élections (notamment), de la nécessité de rompre avec l’hyper-centralisme et de rassembler les Français patriotes avec de nouveaux paradigmes.
Les patriotes, les Français éclairés, les réveillés, les libérés, ceux qui ont brisé leurs chaînes ont voté sur le continent pour le Front National. En Corse les nationalistes ont remporté les élections et vont diriger l’île.
Comment le peuple endormi, enchaîné et télévore peut-il entrer en contact avec les patriotes ?
Pourquoi les Corses ont-ils fait un choix différent ?Il me semble que l’explication tient dans le rejet du manichéisme.
Prêtons attention à ce que nous disait Pierre Legendre (1) sur le Centralisme français.
« Devenue ignorante de ce que signifie culturellement et politiquement son centralisme invétéré, la France suit un mouvement sur lequel elle semble ne plus avoir prise, avec indifférence! Nous en sommes là ».
Le mouvement patriotique français propose le réenracinement à l’opposé du mondialisme.
Le mouvement nationaliste corse (indépendantiste et autonomiste) propose la proximité dans une terre où la population est encore enracinée.
Nous aurions tort d’opposer les démarches continentale française et insulaire corse.
Je crois que c’est au contraire la même réponse à la mort annoncée proposée par les élites parisianistes.
Le problème tient en un mot : Paris. Non pas le peuple parisien mais la caste hyper centraliste aveugle de l’autre monde. Notre monde. Les Corses ne croient plus en Paris (la caste) mais croient en eux-mêmes et en leur identité.
Les 45 % de Français provençaux qui ont voté pour Marion Maréchal Le Pen croient aussi en eux-mêmes et en leur identité. Ils croient en leur pays. Mais des tas de Provençaux, de Niçois, d’Alpins n’ont pas encore pu franchir le pas. Certains sont encore enracinés, comme les Corses. Ils aiment et vivent leur terre, leur langue, leur manière d’être au monde. Ils n’ont pas succombé à la culpabilité obligée, folle et nauséabonde imposée à l’homme blanc.
Mais ils sont minorisés de bien des manières sur leur terre. Paris l’hyper centraliste (la caste) ne leur parle pas. Le lien a été coupé. Beaucoup, à l’image de leurs compatriotes français d’autres régions, voudraient exprimer leur patriotisme mais ne sentent pas le lien de proximité avec le parti patriote qu’ils croient, à tort, installés à Paris comme les autres. Beaucoup n’ont pas voté.
L’hyper-centralisme français n’a rien à voir avec l’unité de la nation et du peuple. Au contraire la nation et le peuple en demande d’unité en meurent.
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Le Légitimisme écossais (Partie 1)
L’Acte d’Établissement (Act of Settlement) interdit depuis 1701 aux catholiques de pouvoir accéder au trône d’Angleterre. Mis en place après la Glorieuse révolution et s’inscrivant dans la suite de la guerre des Deux-Roses, elle avait surtout été votée pour empêcher la dynastie des Stuarts de monter sur le trône. A travers deux chapitres, je vous invite à découvrir l’histoire du légitimisme écossais de 1603 à nos jours.
Edimbourg, le 24 mars 1603. Longtemps préparé à cet événement le roi Jacques VI d’Ecosse attend qu’on lui annonce le décès de la Reine Elizabeth Ière Tudor. Sans enfants, c’est à cet héritier de la rose blanche que doit revenir le trône d’Angleterre. L’histoire s’est voulue factieuse avec les écossais et les anglais, opposés tant sur le plan religieux, politique que dynastique. Ce prolongement de la guerre des Deux-Roses s’est terminé dans le sang. La mère du roi, Marie d’Ecosse, également brièvement Reine de France (1559-1560) a été exécutée sur ordre de sa rivale Marie Tudor. Ses nombreux complots contre la couronne des Tudors auront eu raison de cette ravissante femme aux nombreux amants et qui n’avait que 44 ans au moment du « décollement » de sa tête par le bourreau. Jacques VI sécurisa ses intérêts en jurant fidélité aux Tudors, attendant patiemment son heure. Son règne, qui inaugurait celui des Stuart en Angleterre, sera marqué par une opposition entre le parlement et la monarchie que quelques conspirations (dont celle des Poudres de Guy Fawkes, visant à faire sauter le parlement en 1606) viendront perturber. Se gardant bien d’imposer le catholicisme comme religion d’état, il créera en hommage à la résistance catholique aux Tudors le comté de Northumberland mais échouera à réunir les deux couronnes sous un seul étendard.
Londres, le 30 janvier 1649. Le bourreau vient de trancher la tête de Charles Ier Stuart, roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande. L’Europe des rois frémit à cette nouvelle. Depuis qu’il était sur le trône, Charles Ier considérait qu’il était le seul gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre et se réclamait d’un absolutisme intégral. En lui léguant le principe de monarchie de droit divin en 1625, son père avait semé les germes de la guerre civile. Les rapports entre le monarque et le parlement vont s’envenimer rapidement. Ce dernier invoque la « Magna carta de 1215 » et le «droit du peuple à résister à la tyrannie », le roi celui de ses « sujets tenus à l'obéissance, et toute rébellion, toute contestation même, est sacrilège, puisque contraire à l'ordre établi par Dieu ». Durant 9 ans, Charles Ier décide de gouverner sans convoquer le parlement qui finalement décide de prendre des mesures quasi révolutionnaires : interdiction pour le roi de rester plus de trois ans sans convoquer un Parlement, annulation de tous les emprunts et taxes illégaux décrétés par le roi depuis 1631, interdiction de dissoudre le Parlement sans l'autorisation des députés. . Le roi est prisonnier de son parlement. C’est l’affrontement et la guerre éclate menée par le parlementaire Olivier Cromwell et ses « Têtes rondes » face aux « Cavaliers » du Roi. Elle va durer entre 1642 et 1649 et tourner à l’avantage du parlement. La monarchie des Stuart tombera au profit d’une république.
Versailles, le 2 janvier 1689. Avec une petite cour, le Roi Jacques II Stuart débarque au palais du Roi-Soleil, son cousin Louis XIV, venu personnellement l’accueillir. Une fois de plus les Stuart ont repris le chemin de l’exil. La République n’avait pourtant pas survécu à son fondateur, le Lord-Protecteur Cromwell, décédé en 1658. Un an après, le général Monk favorisait la restauration de Charles II, le fils du souverain décapité. Non sans des accords au préalable négociés avec le parlement. L’Angleterre fait la guerre à l’Espagne (ce qui permettra à la France de récupérer Dunkerque), Charles II collectionne les aventures féminines et marie sa nièce Marie au prince Guillaume d’Orange. A sa mort en 1685 en pleine cinquantaine, son frère Jacques II lui succède. Contesté par le fils illégitime de Charles II, le duc de Monmouth, son règne commence par une brève guerre civile. Ce catholique convaincu va heurter la sensibilité protestante de ses sujets. En 1687, il fait publier la déclaration d’indulgence qui abroge les lois discriminant les catholiques et les dissidents protestants. L’église et le parlement manifestent leur mécontentement. Un an plus tard (septembre), les nobles révoltés invitent Guillaume d’Orange à venir occuper le trône. Ce champion du protestantisme débarque en Angleterre. C’est la « Glorieuse révolution » qui renversera un Stuart au profit d’un autre. Une guerre des religions déguisée qui trouve son apogée dans la proclamation de l’Acte d’établissement qui interdit en 1701 aux catholiques de monter sur le trône. Fille de Jacques II, la Reine Anne Stuart (de 1702 à 1714) fut la dernière des Stuart à régner sur l’Angleterre devenue Royaume de Grande-Bretagne et d’Irlande en 1704. Jacques II était mort en 1701 à Saint-Germain-en-Laye. Sa tombe subira les affres de la révolution française.
Plaine de Culloden Moors, le 16 avril 1746. Sur cette étendue verte-rouge printanière de l’Ecosse septentrionale, entourée de montagnes, les tambours, bag pipes et les cornemuses résonnent. Les drapeaux de la maison royale des Stuarts et de l’Ecosse claquent dans le vent. Chaque clan présent porte son tartan. Parmi ces hommes en armes, l’héritier de la dynastie des Stuart, le prince Charles-Edouard surnommé affectueusement par ses partisans, Prince Bonnie Charlie. Il a débarqué il y’a un an et compte bien reconquérir le trône au nom de son père, jacques III (1688-1766) dit le « vieux prétendant » et fils de Jacques II. Charles –Edouard à 26 ans, il est rempli de fougue. Dans ses veines, coule le double sang anglo-ecossais et polonais de ses parents. Arrière-petit-fils du roi Jean III Sobieski, le prince rêve d’une gloire similaire. Le choc entre les partisans des illégitimes Hanovres et ceux des Stuarts sera violent. Sous des trombes d’eau, les 5000 partisans catholiques du prince essentiellement composé d’écossais, de quelques régiments britanniques séditieux et de volontaires français ou irlandais vont se heurter aux 10000 anglais protestants du duc Guillaume-Auguste de Cumberland, également rejoints par des unité écossaises, irlandaises et du duché de Hesse. L’armée du prince est loin d’être aussi de métier que celle de son adversaire plus aguerrie aux combats. Les esprits s’échauffent, le écossais vont au-devant des hanovriens, les provoquent en soulevant leurs kilts à diverses reprises puis les chargent à l’épée, à la hache ou au fusil. Si la charge est belle, elle est aussi désordonnée. Tout en criant « God save the King », les highlanders ne répondaient pas pour autant aux ordres de l’état-major. Un millier de stuartistes tomberont dans la lande, fauchés par la mitraille ou s’empalent sur les baïonnettes des « manteaux rouges ». La cavalerie donne enfin l’assaut forçant la retraite des partisans de la monarchie Stuart. La répression sera sauvage. Le duc de Cumberland ordonne que soient achevés sans distinctions les blessés du camp ennemi, les prisonniers et même des spectateurs venus regarder la bataille. Une grange sera même brulée entièrement avec ses 32 occupants réfugiés à l’intérieur. L’ordre de déportation des écossais est donné et certains vendus comme esclave en Amérique du Nord. Quant au prince, c’est la fuite vers la France qui devra l’expulser au nom du traité d’Aix-La-Chapelle qui mettait fin à la guerre entre les deux pays. Pensant que la solution était la conversation au protestantisme pour retrouver son trône, c’est en 1772 qu’il revient vers la foi catholique grâce à son mariage désastreux avec Louise de Stolberg-Gedern et qui restera sans enfant. Il meurt à Rome en 1788 d’une attaque cardiaque, ayant passé le reste de sa vie à jouir des plaisirs humains de la vie
Rome, le 31 janvier 1788. Les cloches de Saint Pierre de Rome ont retenti dans l’état du Saint-Siège afin de rendre hommage à Bonnie Charles. La succession passe alors entre les mains de son frère titré duc d’York, le cardinal Henri (IX) Stuart (1761-1807). La révolution française qui éclate lui fait perdre l’intégralité de ses revenus fonciers auquel sa charge lui confère et ironie de l’histoire, il devra sa pension annuelle grâce à l’intervention du Roi Georges III de Hanovre. Pour ces derniers, on y voyait un acte de charité, pour les stuartistes la reconnaissance de la dette que devaient les usurpateurs à la légitimité royale. Prétendant effacé, on ne lui connaît que quelques relations homosexuelles d’après des témoignages d’époque et sa mort marquera la fin de la descendance directe d’une dynastie qui avait régné sur l’Ecosse depuis 1371.
Frederic de Natal
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