culture et histoire - Page 1297
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Amiens, 4 septembre : conférence sur la guerre en Ukraine
A l'invitation de Thomas Joly, Secrétaire général du Parti de la France, Guillaume Cuvelier, militant nationaliste français qui est parti se battre au Donbass aux côtés des forces pro-russes, donnera une conférence vendredi 4 septembre à Amiens (19h30) sur le thème Ukraine, les nationalistes face au retour de la guerre en Europe.
L'objectif de cette conférence ne sera pas de faire de la propagande pour un camp ou un autre mais de partager l'expérience de quelqu'un qui a vécu sur le terrain une guerre civile européenne moderne et d'en tirer les conséquences pour les nationalistes français qui risquent, eux aussi, d'y être un jour confrontés.
La participation aux frais est de 10 € par personne et comprend un apéritif avec amuse-gueules.
La réservation est obligatoire au 07.83.52.55.83 ou pdfdu80@yahoo.fr -
Résister au capitalisme dans un système capitaliste
Un de nos jeunes lecteurs est rentré emballé de l'Université d'été d'Academia Christiana, dont le thème cet été était le suivant : la critique du capitalisme est moralement nécessaire, spirituellement salutaire; est-elle possible ?
L'une des conférences proposées lors de l'université d'été a été retranscrite sur le site du "Cercle non conforme", sur le thème « Résister au capitalisme dans un système capitaliste », par Jean Terroir. Ci-dessous, l'introduction :
"[...] La France est un système hybride entre étatisme et capitalisme, notre propos doit donc prendre place dans le cadre national, quand bien même nous sommes dans une société marquée par la mondialisation. Mais on ne peut pas aborder en France une « résistance au capitalisme » sans aborder la résistance à l'Etat.
Si l'omnipotence de l'Etat est pour beaucoup de « libéraux » le signe que la France n'est pas vraiment un pays libéral au sens où eux l'entendent : c'est à dire la liberté complète en matière économique, qui effectivement n'existe pas en France pour la majorité des citoyens, c'est en revanche l'Etat qui a permis au capitalisme de devenir dans notre pays un fait anthropologique total.L'Etat en France, c'est en grande partie l'administration et la bureaucratie. Exemple simple : c'est l'Etat qui a contribué au développement de l'agriculture productiviste, donc de l'industrie-agro-alimentaire, donc des grandes surfaces, donc des zones commerciales, donc de la mort de la paysannerie traditionnelle et des commerces de proximité, de la sociabilité locale au profit de territoires entièrement dédiés à la consommation (et de la vente des centres villes aux enseignes comme H&M, Zara, Starbucks, Subway, Carrefour contact, etc...). Cette consommation entraîne d'importantes mobilités, et ces mobilités sont donc un élément du déracinement et de l'atomisation des rapports sociaux (via la voiture individuelle).
Par cet exemple simple, on comprend mieux le lien entre consommation, déracinement et individualisme. On comprend mieux aussi pourquoi on parlera de « fait anthropologique total ». Le rapport à l'Etat a aussi pour conséquence de renforcer l'individualisme : puisque l’État papa ou l’État maman est là (c.a.d : la version rassurante ou répressive de l'Etat), alors quel intérêt d'entretenir des liens de solidarité ? Nous sommes « seuls ensembles ». On devient un « sujet de l'Etat » et finalement tout le monde accepte tacitement le contrat : payer ses impôts pour avoir des « droits à » mais aussi le « droit de ».La loi prend la place de la coutume (locale) ou de la décence commune (pour replacer direct du Michéa).
Le Leviathan étatique permet l'intégration de la quasi totalité de la population, d'une manière ou d'une autre, au système capitaliste : par la formation (école), par l'aménagement du territoire (routes, permis de construire, grands travaux, etc...), par la culture qui est diffusée (télé, théatre, pub, ...), par (tout simplement) les modes de vie, par la consommation (on peut consommer grâce aux aides sociales) [Encyclique Laudato Si' – VI - 203]. Personne n'échappe réellement à la matrice et l'Etat doit vérifier que rien n'échappe à la matrice. Mais cela n'est pas étonnant, puisque tout pays capitaliste a besoin de l'Etat, au moins pour deux institutions : l'armée et la police. L'armée qui sécurise l'approvisionnement, et la police qui protège la propriété privée et les appareils de production. Mais l'armée et la police ont aussi pour fonction de protéger les citoyens et donc de déplacer le rapport de force des communautés humaines vers les Etats (c'est à dire que les peuples n'entrent plus en confrontation que si l'Etat le décide).
Par conséquent, je disais dès le début que résister au capitalisme c'était résister à l'Etat, mais résister à l'Etat c'est se mettre hors la loi. C'est donc la quadrature du cercle, comment résister au capitalisme de façon légale ? A la lumière de mon introduction, on pourrait s'imaginer que c'est contradictoire. En réalité, sauf sur quelques éléments, il est possible de se soustraire légalement à l'Etat sur un certain nombre de domaines, d'utiliser une partie du système contre lui. Toute sortie intégrale d'un quelconque système que ce soit est de toute façon chimérique. Citons en ce sens Serge Latouche : « Si la rigueur théorique exclut les compromissions de la pensée, le réalisme politique suppose des compromis pour l'action ». Même les moines ont besoin des touristes qui achètent leurs bières ou leurs confitures... car l'échange, même commercial, n'est pas forcément la recherche de l'enrichissement. Partons des moines pour poser notre plan : 1) comme le moine résister c'est donc d'une part une démarche individuelle (retourner le système c'est sûrement retourner l'individu contre l'individualisme), 2) résister au capitalisme c'est constituer une communauté sur des valeurs et d'une identité communes, 3) comme le moine, résister au capitalisme, c'est s'approprier un lieu, un territoire. [lire la suite ici]
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L'anarchie sanglante voulue, du mondialisme messianique
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Les grandes batailles du passé - Austerlitz 1805
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Brésil : Quand la France réclamait l’Amazonie
La frontière entre la Guyane française et le Brésil ne fut fixée qu’en 1900. Un arbitrage suisse mettait alors fin à deux siècles d’incertitudes au cours desquels la France se rêvait à la tête d’un vaste territoire allant jusqu’à l’embouchure du fleuve Amazone. Récit d’une bataille historique entre la France et le Brésil qui a duré près de deux siècles et reste méconnue dans l’Hexagone.
L’histoire de ce territoire contesté entre la France et le Brésil est méconnue dans l’Hexagone. Et pour cause: c’est celle d’une défaite diplomatique pour les Français. Les Français ont un pied sur le plateau des Guyanes depuis le XVIIe siècle. Cette zone revenait aux Espagnol d’après letraité de Tordesillasde 1494 tranchant les terres à conquérir entre Portugais et Espagnols.
Mais ces derniers délaissèrent le plateau des Guyanes, jugé hostile, pour de plus riches colonies en Amérique du Sud et centrale. Français, Hollandais et Anglais purent donc avoir leur part, à la traîne des empires portugais et espagnols.
Entre l’Oyapock et l’Araguari En 1713, le traité d’Utrecht fixe une frontière entre les territoires français et portugais du plateau des Guyanes. C’est «la rivière de Japoc ou Vincent Pinson [qui] servira de limite aux deux colonies» dit l’article 8 dudit traité. Seulement voilà, si l’on se rappelle plus ou moins qui est Vincent Pinson –un compagnon de Christophe Colomb et parmi les premiers à avoir aperçu l’estuaire de l’Amazone–, l’emplacement du fleuve portant son nom est lui incertain. Chaque partie y voit son avantage. Pour les Français, ce serait le fleuve Araguari, au nord de l’estuaire de l’Amazone. Pour les Portugais, puis le Brésil indépendant à partir de 1822, ce serait l’Oyapock, bien plus au nord. Japoc, Oyapock: les Brésiliens ont la phonétique avec eux, mais lorsque l’on sait que japoc signifie fleuve dans la langue amérindienne wayampi, on reste peu avancé. «Quatre-vingt-mille kilomètres carrés sont furieusement contestés, entre l’Oyapock et le fleuve Araguari. Il y a également une revendication française farfelue pour un territoire encadrant les trois Guyanes et couvrant une superficie de plus de deux-cent-mille kilomètres carrés» explique Stéphane Granger, auteur d’une thèse de géographie sur les relations entre la Guyane et le Brésil. Ce contesté franco-brésilien devient un lieu neutre, refuge d’aventuriers, de bagnards fuyant les pénitenciers guyanais et d’esclaves en marronnage. Y vivent également des populations amérindiennes autochtones. L’immense territoire compte à peine quelques milliers d’habitants. «Un accord diplomatique de 1841 garantit cette neutralité. Le territoire est administré par des envoyés des deux côtés», détaille Stéphane Granger. La rivière de Japoc ou Vincent Pinson servira de limite aux deux colonies Une République indépendante, dite de Counani, y est même proclamée en 1886. Donnant lieu à un épisode historique grandiloquent et ubuesque, où un certain Jules Gros, publiciste de son état, est nommé président à vie de Counani. Distribuant médailles et frappant monnaie. Il ne mit au final jamais les pieds dans le contesté. Arbitrage suisse Si cela fait rire dans les salons parisiens, au Brésil, la fixation de cette frontière est prise plus au sérieux. Car l’enjeu est de taille. Il s’agit pour le géant d’Amérique du Sud de protéger le bassin de l’Amazone. Ainsi le Brésil propose des négociations dans les années 1850. «Le Brésil était prêt à couper la poire en deux, en acceptant le fleuve Calçoene comme frontière et donnant ainsi la partie occidentale du contesté à la France. Cela faisait une frontière à 300 km de l’Amazone, qui convenait aux Brésiliens. Mais Napoléon III refusa l’accord car il voulait la totalité ou rien. Les négociations furent donc arrêtées, alors qu’elles auraient pu être à moitié favorables pour la France. Puis la situation pourrit»,décrit le géographe. La découverte d’or dans la région et des troubles en 1895 hâtent le besoin d’un arbitrage. Brésil et France optent pour la neutralité suisse; mais ne s’y présentent pas avec le même zèle. Du côté français, on traîne des pieds:
«Le géographe Vidal de la Blache prend certes sa tâche à coeur. Il développe des arguments géographiques. Mais les diplomates, eux, s’en fichent, commente Stéphane Granger. La Guyane est alors une colonie pénitentiaire, qui plus est insalubre. Cela aurait certes agrandit la France jusqu’aux bouches de l’Amazone, mais la priorité est alors donnée à la colonisation de l’Afrique subsharienne et de l’Indochine.»
Côté brésilien, la donne est toute autre:
Napoléon III refusa l’accord car il voulait la totalité ou rien. Les négociations furent donc arrêtées, alors qu’elles auraient pu être à moitié favorables pour la France
«Pour les Brésiliens, c’est au contraire un enjeu vital: pour une question de prestige et surtout pour protéger l’Amazone. Ils travaillent donc vraiment le sujet avec des arguments géographiques et géopolitiques.»
Le dossier brésilien est pris en main par le Baron de Rio Branco, un diplomate auquel le Brésil doit également des tracés avantageux avec l’Argentine et la Bolivie. Mémoire perdue Sans surprise, le Brésil l’emporte. La Suisse retient le fleuve Oyapock comme frontière entre la Guyane française et le Brésil. En Guyane, ordre est donné aux ressortissants français de ne plus s’installer sur la rive désormais brésilienne. «Si le souvenir du contesté y a aujourd’hui disparu, il reste toutefois quelques noms de lieux, comme un hameau qui s’appelle Carnot, en référence au président de la République française Sadi Carnot. Et certains Amérindiens de cette partie du Brésil ont pour langue maternelle le créole guyanais. Utilisé alors comme langue de communication, il s’est substitué à des langues amérindiennes. Le créole est d’ailleurs enseigné comme langue indigène dans l’Amapa [État brésilien frontalier avec la Guyane française].» En France aussi la mémoire du contesté s’est perdue, à peine compte-t-on quelques travaux universitaires sur le sujet. L’historiographie brésilienne, elle, est plus bavarde. «Tout simplement parce que c’est une défaite diplomatique française et une victoire brésilienne. Les autorités nationales françaises s’en fichent. Dans la presse de 1900, c’est trois lignes dans les journaux», résume Stéphane Granger qui a consacré une partie de sa thèse à cette histoire. Une histoire qui montre par ailleurs que le potentiel ubuesque de la plus longue frontière française ne date pas d’hier. L’été dernier sur Slate, nous vous contions l’histoire du pont sur l’Oyapock, enjambant ce fleuve-frontière, toujours fermé à l’heure actuelle, quatre ans après la fin des travaux.
http://fortune.fdesouche.com/389209-bresil-quand-la-france-reclamait-lamazonie#more-389209