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culture et histoire - Page 1389

  • L’Entropie dans l’Histoire (2/4)

    Article II de l’Entropie dans l’Histoire : l’Ecologie au service de l’Histoire

    « Précisons que dans la Ve République, cette approche suscite des réactions hostiles, que ce soit à l’égard de la sociobiologie ou de la thermodynamique du non-équilbre ».

    Rappels d’écologie

    La vision écologiste repose sur l’intégration des différentes manifestations du vivant allant du gène à la planète-terre ; pour le moment. Les catégories intermédiaires sont le génome, l’individu, la population, la communauté, l’écosystème. Au-dessus de ces catégories, on trouve la biosphère, la géosphère, et, pour homo sapiens, dans une approche très réductrice, l’artisphère et la noosphère. Le génome est une association de gènes stables dans le temps s’exprimant à travers un individu, dont la réunion à ses semblables crée une population, qui, associée à d’autres populations, forme une communauté, qui, inscrite dans un substrat géoclimatique, devient un écosytème. Au dessus, …

    Une présentation sommaire de l’écologie ayant été déjà faite dans Polémia, nous invitons le lecteur à relire les articles publiés par le soussigné : « Regard écologique sur le surclassement social et son lien avec l’immigration », « Regard écologique sur la dette souveraine », « Ecoracialisme », « Prophétie », etc.(1)

    En résumé, le fonctionnement de tout ceci repose sur des transferts d’énergie entre différentes entités, mais pas seulement. L’énergie est associée à de la matière et à des informations, l’ensemble étant qualifé de flux néguentropiques. Le physicien Erwin Schrödinger (Nobel 1933), auteur de Qu’est-ce que la vie ? (1944), est un des savants à l’origine de cette notion. Le modèle de référence qui en est issu repose sur l’identification de toute manifestation du vivant à une structure dissipative, notion issue de la thermodynamique du non-équilibre.

    Cherchant à comprendre le moteur de tout ceci, des écologues réunis dans la catégorie des biosociologues considèrent que le gène et son conservatisme motivent toutes les manifestations supragénétiques se réalisant par une dialectique gène-milieu cherchant à réaliser l’optimum énergétique. Ce modèle est ultradominant aujourd’hui ; couplé à une conception de la vie reposant sur la sélection naturelle, non pas conçue comme la victoire du plus fort – ineptie de ses contempteurs – mais du plus adapté. Précisons cependant que dans la VeRépublique, cette approche suscite des réactions hostiles, que ce soit à l’égard de la sociobiologie ou de la thermodynamique du non-équilbre.

    Rappels de thermodynamique

    Parmi les principaux concepts issus des travaux portant sur le rôle de l’entropie dans la structuration des systèmes se sont imposées les notions de branche thermodynamique, d’état stationnaire, d’état marginal, de point de bifurcation, de structure dissipative, etc. Le siège d’un état stationnaire est une structure dissipative. C’est là que s’exercent les forces animant un système en non-équilibre thermodynamique. Pour les spécialistes, une structure dissipative se caractérise par les relations de réciprocité de Lars Onsager (Nobel 1968), où, « en thermodynamique des systèmes hors équilibre, ces relations de réciprocité relient des quantités nommées flux et forces dans le cadre de systèmes hors de l’équilibre global, mais suffisamment proches de celui-ci pour être régis par une certaine forme d’équilibre local » (Wikipedia). Les biologistes dans le sillage de Claude Bernard parlent d’homéostasie. Les thermodynamiciens parlent de situations proches de l’équilibre, bien qu’en non-équilibre thermodynamique toutefois. Il faudrait trouver de nouveaux mots, car cela crée de la confusion…

    Une structure dissipative est un système séparé de son milieu par une limite et dont elle est distinguable. Son existence est conditionnée à la dissipation de flux néguentropiques. Cette dissipation est à l’origine d’une production d’entropie conformément au second principe de la thermodynamique et à l’équation du bilan entropique. L’entropie réversible est rejetée dans le milieu. En revanche, la part irréversible reste dans le système dont elle est une des composantes. La distinguabilité du système à l’égard du milieu est due à sa complexité qui est supérieure. Une distinction est faite entre les structures biotiques et les structures abiotiques, comme un tourbillon, par exemple. Ilya Prigogine s’est souvent appuyé sur les cellules de Bénard pour illustrer sa conception d’un système dissipatif abiotique.

    Un exemple de structure dissipative biotique est un organisme, comme vous ou moi. Pour vivre, nous devons manger, nous chauffer, être éduqués, etc. Cela requiert de la matière, de l’énergie et des informations. Nous devons aussi rejeter les déchets issus de la dissipation de ces flux (entropie réversible). Ainsi, toutes les grandes villes sont constellées de stations d’épuration pour traiter nos eaux noires issues des toilettes avant qu’elles soient rejetées dans les fleuves et rivières. En revanche, nous ne pouvons rien faire contre l’entropie irréversible. Nous vieillissons irrémédiablement. L’issue en est un retour à l’équilibre thermodynamique, c’est-à-dire la destruction de la structure : la mort. Mais nos gènes assurent la continuité par la reproduction. La vie est donc envisageable comme l’enchâssement de structures de complexités différentes transférant entre elles de la matière, de l’énergie et des informations. L’écosystème est l’espace où ces échanges sont optimisés entre des constituants différents, garantissant leur perpétuation en s’associant ainsi. La notion de pyramide écologique est une image simple, mais pertinente, pour résumer cette conception. Ces échanges se font par la prédation, par la symbiose, par le parasitisme, mais aussi par le don. Tout ceci permet l‘entretien de la complexité et, dans une perspective évolutionniste, la complexification.

    Une des caractéristiques essentielles de la complexité est l’apparition d’émergences aux propriétés irréductibles à celles de leurs constituants. Ainsi, les caractéristiques d’un homo sapiens lambda ne sont pas réductibles à celles de son foie ou de son cerveau, ou, mieux encore, à celles des milliards de bactéries que nous abritons. Idem, le comportement d’un individu engagé dans un processus collectif n’est pas réductible à son comportement quand il est esseulé. Le plus doux des hommes peut se transformer en guerrier redoutable à l’occasion d’une guerre vitale, alors que le voyou terrorisant son voisinage se révèle être un pleutre lorsque la violence est généralisée. Les savants qualifient de « complexité d’émergence » l’irréductibilité du Tout aux parties.

    C’est sous ce dernier éclairage que sont envisagés les déterminants de l’évolution des structures dissipatives. Le monde vivant, aujourd’hui comme hier, apparaît alors comme une infinité de structures dissipatives intégrées les unes aux autres. La biosphère en est le cadre commun. La multiplicité des types d’êtres vivants est envisagée alors comme le résultat de l’évolution biologique qui se déroule sur notre planète depuis des dizaines de millions d’années. En assimilant la biosphère à une structure dissipative, cette évolution est la conséquence du flux ininterrompu d’énergie arrivant à la surface de la terre depuis des milliards d’années qui a fait naître, puis a modelé et diversifié peu à peu la biosphère, permettant l’accumulation d’une quantité d’informations sans cesse croissante transmise de génération en génération par le système des molécules d’ADN. La biosphère est le résultat d’un nombre immense de transformations, et chaque espèce actuellement présente a une très longue histoire qui remonte à l’apparition de la vie sur la Terre. Mais l’émergence de l’humanité, puis de la société industrielle, ont profondément modifié les rythmes et les cycles naturels. Le recours à des énergies fossiles a permis d’augmenter dans des proportions énormes la quantité d’énergie disponible, mais aussi la production d‘entropie. La crise écologique en est la conséquence.

    L’entropie

    Ilya Prigogine (Nobel 1977) a donné à l’entropie une nouvelle dimension. Sur ces fondements, elle est tout à la fois facteur de désagrégation des systèmes en non-équilibre thermodynamique conformément au Second Principe, mais aussi facteur d’exploration de l’espace des phases. L’entropie est alors envisageable comme l’élément permettant à tout système d’explorer les situations garantissant sa stabilité. Ces travaux se sont inscrits à une époque où dominait l’idée que le désordre était facteur d’ordre.

    Les économistes ont ainsi souligné la destruction créatrice immanente au capitalisme, lui garantissant sa supériorité sur tous les autres modèles économiques. Les biologistes, dans le sillage de Darwin, ont envisagé l’aléa génétique comme le moyen pour la vie d’explorer de nouvelles formes, de nouveaux comportements afin d’avoir toujours une solution en cas de changement drastique du milieu. Finalement, la récursivité du hasard et de la nécessité s’est imposée après que Jacques Monod (Nobel 1965) eut popularisé cette association par le titre d’un de ses plus fameux ouvrages. Mais, avant lui, d’autres philosophes plus hermétiques avaient déjà souligné cette consubstantialité. On citera Démocrite, saint Thomas d’Aquin et d’autres innombrables. A la lueur des enseignements de la science contemporaine, les historiens de la philosophie auraient sans aucun doute beaucoup à écrire sur l’histoire de cette relation.

    Retenons à notre niveau qu’il y a donc un véritable effet paradoxal de l’entropie. Elle est à la fois menace et espoir. Elle soulève toutefois une ambiguïté majeure : l’entropie ne se définit pas ni ne se mesure, la condamnant encore à alimenter le discours de philosophes, mais pas complètement celui des scientifiques. Les précédents articles ont tenté d’approcher l’essence de ce concept.

    Le plus pertinent est de l’associer au désordre, intuition qu’eut Boltzmann, qui, lui, est une notion accessible à tous. Aussi, il s’agit désormais d’envisager le rôle du désordre dans le fonctionnnement des écosystèmes et particulièrement des écosystèmes artificiels à l’origine de l’Histoire car le changement est inscrit en eux. Le modèle issu du cours de Jacques Chanu sur les branches thermodynamiques éclairera cette vue (2).

    Celui-ci distingue les états stationnaires des états marginaux. Dans les premiers, l’ordre règne, l’entropie est limitée à des seuils ne compromettant pas la stabilité des systèmes. Puis, conformément au Second Principe, cette entropie croît, engageant le système vers plus d’instabilité jusqu’au moment où les désordres créés suscitent un changement d’état. Le système entre alors en état marginal où toutes les possibilités d’évolution vont s’opposer jusqu’à la détermination de l’optimale à l’origine d’un nouvel état stationnaire, jusqu’à… et ainsi de suite. Les biologistes ont noté que les systèmes issus de ces états marginaux sont en général plus complexes que les précédents. Les évolutionnistes ont ainsi envisagé l’apparition de nouvelles formes comme l’occupation de nouveaux espaces écologiques rendus possibles par la complexification de formes disparues ou maintenues à des stades moins complexes et dans des espaces écologiques plus grands. Ainsi, les bactéries existent toujours, mais homo sapiens domine la planète aujourd’hui. Malgré un Second Principe de la thermodynamique condamnant au désordre toute structure en non-équilibre thermodynamique, la complexification est une donnée incontestable et incontestée par les évolutionnistes. Ceux-ci, en effet, n’observent pas de régressions adaptatives dans les processus d’adaptation des lignées à leurs milieux. Lorsque l’une d’entre elles atteint son potentiel maximum de complexification, et alors que la croissance de l’entropie continue, elle disparaît, ouvrant les espaces désertés à d’autres formes d’occupation… écologiques.
    (A suivre)

    Frédéric Malaval, 18/03/2015

    http://www.polemia.com/lentropie-dans-lhistoire-24/

  • L’Entropie dans l’Histoire (3/4)

     Article III de l’Entropie dans l’Hisoire : L’entropie comme facteur de complexification

    (…) La fin d’une lignée, c’est-à-dire la perpétuation d’une entité biologiquement homogène et stable dans le temps, survient lorsque son potentiel maximum de complexification est atteint.

    Dans cette situation, l’entité considérée ne possède plus la capacité à contrarier les effets de l’entropie créée conformément au Second Principe de la Thermodynamique. Elle disparaît alors, ouvrant les espaces désertés à d’autres formes d’occupation… écologiques.

    Complexité et entropie

    La notion de complexité d’émergence s’est imposée à la fin des années 1970. On citera comme protagonistes W. Weaver et C. Schannon pour la théorie de la communication ; A. Turing et H. von Foerster pour les théories de la computation ; N. Wiener pour la cybernétique, D. Ruelle pour la théorie du chaos, I. Prigogine pour la thermodynamique des systèmes dissipatifs et d’autres, tout aussi importants. Un des enseignements principaux issus de ces travaux est que l’ordre naît du bruit (H. von Foerster) ou de la fluctuation thermodynamique (I. Prigogine), donc du désordre. Ces auteurs invitent à se pencher sur la relation ordre-désordre qui apparaît essentielle à l’existence d’écosystèmes conçus comme des structures dissipatives. Une des ruptures essentielles créées par ces nouvelles conceptions est de reconsidérer le désordre comme phénomène à part entière. En termes plus savants, on oppose alors l’entropie (le désordre) à la complexité (l’ordre). Antagoniste de l’entropie, la variable « complexité » s’impose comme l’émergence fondamentale issue de la vocation exploratoire de l’entropie. La conclusion est alors que celle-ci est un facteur de complexification.

    Conformément au Second Principe, la croissance de la dimension irréversible de l’entropie, c’est-à-dire celle qui ne peut être rejetée à l’extérieur, conduit le système vers le désordre, donc vers sa fin en tant que structure dissipant des flux. Mais, simultanément, cette entropie, en tant que génératrice de fluctuations thermodynamiques, participe à l’exploration de l’espace des phases, donc à l’évolution du système. L’espace des phases est le terme savant pour désigner l’espace multidimensionnel où le système est « en équilibre ». Prigogine a résumé ce constat par l’expression d’ « ordre par la fluctuation ». L’entropie a donc une dimension paradoxale. L’ordre, c’est-à-dire la structuration du système, est identifié à la complexité ; et le désordre à l’entropie. L’évolution de toute structure se présente alors comme la résultante d’une dialectique associant l’ordre au désordre, la complexité à l’entropie.

    L’idée qui s’impose alors est que lorsqu’un certain niveau d’entropie – que nous qualifierons de seuil critique – est atteint, le système se déstructure. La complexité tend alors subitement vers zéro, alors que l’entropie tend vers son maximum. Entropie et production d’entropie sont en relation inverse. Quand l’entropie est à son maximum, la production d’entropie est nulle. C’est la mort, c’est-à-dire la réalisation des conséquences du Second Principe de la Thermodynamique. C’est ce qui se passe quand une entité en non-équilibre thermodynamique, quelle qu’elle soit, meurt.

    Une fois que le seuil critique d’entropie interne est atteint, le système disparaît ou mute. Cette mutation se réalise dans le cadre d’un état marginal où l’entropie alors, donc le désordre, va générer une multitude d’options possibles dont une sera celle engageant le système modifié, bien évidemment, vers un nouvel état stationnaire. Le constat de la complexification des formes du vivant au cours du temps, mais aussi de leur disparition, soutient cette vision fondée sur la dialectique création/destruction dont la complexité, envisagée comme une variable d’état, est le pivot.

    A ce stade, la dialectique entropie/complexité apparaît comme le moteur de l’évolution, non pas conçue comme la recherche d’une fin, mais de l’adaptation constante de toutes les structures du vivant aux contraintes qui s’imposent à elles et dont elles tirent leurs ressources. Les finalités éventuelles relèvent de la philosophie ou de la religion.

    Temps absolu et temps complexe

    Les fondements du paradigme animant nos certitudes sont profondément mouvementés par ces nouvelles données. Ainsi, l’approche des systèmes complexes assimilés à des structures dissipatives repose sur une dialectique ordre-désordre, entropie-complexité, création-destruction dans une perspective temporelle. Mais le temps prend alors une autre dimension que celle qui lui est généralement attribuée dans la science classique.

    Dans cette dernière, le temps n’intervient pas dans l’évolution des systèmes mais sert seulement de référentiel à leur configuration dans un espace neutre. Or, cette conclusion bute sur de nombreux paradoxes dès que la prise en compte de la complexité devient le pivot de l’approche des phénomènes. A un temps chronologique de référence il est alors nécessaire d’adjoindre un temps complexe, intégré à la matière. Le savant Maïmonide (1138 -1204) fut une des personnalités entrevoyant cette conception du temps, marginalisée depuis par celle de temps absolu. Or, ce temps complexe est plus apte à formaliser les différentes expressions de la complexité. Le temps y devient alors une ressource, avec comme conséquence l’irréversibilité dont le Second Principe de la Thermodynamique rend compte à travers la notion d’entropie. Dans les théories à l’origine des principes de fonctionnement des écosystèmes, le temps perd alors son statut exclusif de référentiel pour acquérir celui de ressource (Ph. Esquissaud, J. Vigneron, 1990).

    Evolution et complexification.

    Dans le modèle évolutionniste d’aujourd’hui, la complexification des formes du vivant est la règle absolue de l’évolution. Toutefois, le rythme de l’évolution vers la complexité est contingent et les formes de la complexité dépendent de l’apparition aléatoire de niches écologiques. A la controverse sur les facteurs de complexification le paléontologue Steven Gould (1977) a défendu l’idée suivante :

    Si l’on considère que les organismes occupent un « espace morphologique multidimensionnel » (la niche écologique des écologues), alors l’évolution consiste en bonne partie à la migration passive des lignées dans différentes régions de cet espace. Certaines régions représentent les organismes plus complexes, d’autres ceux qui le sont moins. Puisque les premières formes de la vie étaient d’une grande simplicité, les seules régions de l’espace morphologique susceptibles d’être colonisées furent d’abord celles correspondant à une plus grande complexité. Les organismes ont suivi cette voie non pas parce que la complexité était « mieux », mais parce qu’il n’y avait rien d’autre à faire que de devenir complexe. Eminent darwinien, cet auteur est probablement l’opposant le plus acharné à l’idée de progrès évolutif formulé par Huxley.

    Relevons que près d’un siècle avant cette polémique, Darwin avait reconnu l’importance des innovations dans l’évolution. De formes initiales simples naissent des formes plus complexes, ce qui stimule en retour l’apparition d’une plus grande complexité ailleurs. Pour lui, nul besoin d’invoquer une « loi » qui conduirait les premiers organismes simples vers une complexité plus grande. Le progrès – envisagé ici non pas comme le cheminement vers une fin, mais le constat de la complexification – est lié aux pressions compétitives contingentes, mais prévisibles. Cela explique la stupéfiante variété des écosystèmes terrestres. L’évolution de la vie est alors conçue comme la succession de structures dissipatives qui, indépendamment de leur origine, naissent, évoluent et meurent en créant toutefois les conditions d’émergence de structures généralement plus complexes, sauf lors de phénomènes de régression adaptative… controversés.

    Il y a donc un nouveau modèle évolutif à inventer reposant sur la notion de branche thermodynamique (voir Le Temps complexe). La pierre angulaire de ce modèle serait la structure dissipative, de sa naissance à sa disparition, animée par une dialectique complexité/entropie. Le facteur décisif de l’évolution serait alors que la complexification est une réponse à la croissance irréversible de l’entropie. Une fois que le potentiel maximum de complexification serait atteint, l’entité considérée disparaîtrait. Par extension, ce modèle permettrait de compléter les théories concernant la disparition de clades entiers au cours des temps.

    Ces vues pourraient alors être transférées aux écosystèmes humanisés, associées au constat que la civilisation industrielle a atteint un degré de complexité inconnu auparavant. C’est la Globalisation d’aujourd’hui. Or, ce modèle, né en Europe occidentale, s’impose à toute la planète maintenant.

    Nous sommes ici obligés d’aller à l’essentiel en éludant les contributions démonstratives et les propos un peu plus hermétiques. Les réduire à quelques lignes impose beaucoup de raccourcis, sources potentielles de mésinterprétations. Un recours à la littérature savante sur ces sujets serait utile au lecteur désirant aller plus loin. La petite bibliographie fournie dans Le Temps complexe ouvre la porte à une littérature très vaste sur ce sujet. Cependant cette brève évocation des controverses animant l’espace des savants permet de fournir des éléments à une conception de l’histoire reposant sur la théorie des systèmes dissipatifs et du rôle paradoxal qu’y joue l’entropie en leur sein.

    Dans le prochain article, nous verrons comment ce modèle est transférable à l’interprétation de l’Histoire. Ce faisant, nous aboutirons à la conclusion politique issue de tout ceci, à savoir qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais systèmes politiques ; il n’y a que des systèmes adaptés ou inadaptés aux circonstances écosystémiques. L’Histoire rend compte de leur triomphe et de leur élimination.

    Frédéric Malaval, 25/03/2015

    Frédéric Malaval est philosophe, écologiste, essayiste.

    http://www.polemia.com/lentropie-dans-lhistoire-34/

  • La crise du symbolique et la nouvelle économie psychique

    La question du patrimoine engage celle du Père et de la transmission symbolique. Or, il se trouve que, de nos jours, la figure du Père est fortement contestée.D’où les questions : le Père assure-t-il encore la Transmission ? Si oui, que transmet-il ?

    La question du patrimoine engage celle du Père et de la transmission symbolique. Or, il se trouve que, de nos jours, la figure du Père est fortement contestée.D’où les questions : le Père assure-t-il encore la Transmission ? Si oui, que transmet-il ?

    En passant de l’économie industrielle du XIXè siècle à l’économie financière du néolibéralisme, nous sommes passés d’une économie de la névrose, bâtie sur le refoulement, à une économie de la perversion fondée sur la jouissance.

    L’économie industrielle s’achève en août 1971 avec la fin de l’étalon or et l’auto-régulation du Marché. Simultanément, on constate au niveau sociétal un effacement de l’étalon phallus – cette instance symbolique qui régule le manque et permet la subjectivation de l’individu – dont le déclin, il convient de le dire, s’est amorcé au siècle des Lumières ; l’individu doit désormais s’auto-réguler en dehors de toute référence symbolique, ce qui génère une nouvelles économie psychique donnant libre cours à la jouissance aux dépens du désir. On constate que les mêmes mécanismes sont à l’œuvre dans l’économie financière et dans la nouvelle économie psychique, soit le déni du réel au profit du virtuel et de l’imaginaire.

    Cependant, cette thèse concernant la nouvelle économie psychique, partagée par la majorité des freudo-lacaniens, est remise en question par un certain nombre de psychanalystes. Ces derniers contestent la prééminence de l’étalon phallus dans la construction de la subjectivité et pointent l’instrumentalisation de ce concept en vue de préserver la domination masculine. Dans cette perspective, les détracteurs de l’étalon phallus dénoncent une stratégie qui consiste à transformer un fait historique et culturel en donnée anthropologique universelle ; ils annoncent la fin du dogme paternel et plaident pour de nouvelles formes de paternalité.

    On remarquera la contradiction dans laquelle se trouvent les détracteurs du néolibéralisme économique qui, par ailleurs, plaident pour la suppression de l’étalon phallus et pour une économie psychique émancipée de toute référence symbolique au manque. Soutenir une telle posture c’est ignorer le rapport entre l’infra structure et la super structure

    La question du patrimoine et de la transmission qui nous occupe aujourd’hui engage celle du père. Chacun sait que dans la société traditionnelle patriarcale le patrimoine est transmis par le Père. Or, il se trouve que la figure paternelle est sérieusement mise à mal dans notre société dite postmoderne. Il est donc légitime de se poser les deux questions suivantes : le père est-il encore en capacité de remplir sa fonction de transmission ? Dans le cas contraire, quelles sont les conséquences de ce déficit sur l’économie psychique du sujet ?

    Le discours sur le déclin du Père, ses causes et ses conséquences, fait l’objet depuis un certain nombre d’années d’un débat animé opposant les psychanalystes freudo-lacaniens de stricte obédience et les psychanalystes dissidents, les philosophes, historiens, sociologues et bien évidemment les mouvements féministes ; pour les uns : « il y aurait péril en la demeure », car ce déclin signerait la fin du monde, pour les autres, ce discours ne serait en fait qu’une stratégie de défense destinée à voler au secours d’un patriarcat chancelant sur le point de perdre le trône qu’il occupe depuis plusieurs siècles.

    Avant d’aborder ces deux thèses adverses, je voudrais mettre l’accent sur le lien de cause à effet existant entre la dérégulation financière qui caractérise l’économie de ces cinquante dernières années et la dérégulation de l’économie psychique. On observera en effet que le néolibéralisme économique, dans sa phase ultime d’économie financière, comme le montre Edmond Cros (Voir, dans les mêmes Actes : « Du capitalisme financier aux structures symboliques – Á propos de deux idéologèles [ Temps réel, Réalité virtuelle] ») se fonde sur la disparition de l’étalon-or ; cette dernière entraîne la dérégulation des monnaies, la soi-disant auto-régulation des marchés et la mutation profonde de l’économie que l’on peut désormais qualifier de financière et virtuelle.

    Simultanément, on constate les effets produits sur la super-structure et notamment sur l’économie psychique de l’individu par cette mutation de l’infra-structure. De fait, la disparition de l’étalon-or entraîne celle de son équivalent psychique que je nommerai « l’étalon-phallus », soit l’instance phallique ou encore la fonction paternelle ; on observe, en l’absence de ces repères, une dérégulation des normes sociales et culturelles et, à la suite, ce que les uns qualifieront de dysfonctionnement de l’économie psychique du sujet, tandis que d’autres n’y verront que de simples mutations historiques.

    On observe que les deux thèses s’accordent quant au constat sur le déclin du Père, mais qu’elles en tirent des conclusions opposées. Je m’attacherai donc à développer successivement les deux argumentaires en mettant l’accent sur l’essentiel du débat, à savoir : quelle part, dans ces bouleversements ou simples évolutions, selon le point de vue, revient à la dimension anthropologique de l’être humain ou à sa dimension historique et culturelle ? Quel est l’objet de la transmission dans la société patriarcale ? Le Père assure-t-il cette fonction dans la société actuelle dite post-moderne et si non, quelles sont les conséquences et les effets produits sur l’économie psychique de l’individu ?

    Rappelons que pour les psychanalystes freudo-lacaniens l’instance phallique ou encore le langage instituent, régulent et transmettent le manque. En effet, la théorie de Jacques Lacan, et c’est là l’essentiel de son apport à la théorie freudienne, développe la thèse du rôle fondateur du langage dans la subjectivation du sujet. Dans cette perspective, le langage médiatise le rapport du sujet au monde et à soi-même ; il est mis en place non par l’objet mais par le manque de l’objet, le premier objet qui vient à manquer étant la mère. Le renoncement à l’objet aimé est donc la condition pour que l’être parlant puisse s’accomplir, il institue une limite qui entretient le désir. Il s’en suit que tout être humain doit s’accomoder d’une soustraction de jouissance, ce renoncement servant de fondement au désir et à la Loi. Dans l’expérience de la castration, en effet, l’enfant doit renoncer à la « Toute- jouissance » de la mère et donc à sa propre « Toute –puissance ».

    Dans ces conditions, ce qui assure la transmission chez l’être humain c’est non seulement les gènes mais les signifiants dont le réseau instaure une distance irréductible par rapport à l’objet, un vide qui constitue le sujet (Lebrun :2007 p.55). Pour Lacan, le langage n’est pas un simple outil, il est ce qui subvertit la nature biologique de l’humain et fait dépendre notre désir de la langue. L’aptitude à la parole se paye d’un prix : parce qu’il doit passer par le défilé des signifiants, le désir humain est condamné à la seule représentation. Le langage donc inscrit la perte, il met fin au rapport fusionnel avec la mère et au régime de la jouissance ; il fonde l’économie du désir et ouvre à l’altérité. « L’étalon phallus », soit encore le langage, ou la métaphore paternelle, a pour mission de transmettre du manque, d’imposer une soustraction de jouissance.

    La postmodernité et l’absence de transmission :

    Or, les freudo-lacaniens observent un décrochage entre ce statut anthropologique du langage et les pratiques et discours de notre société postmoderne ; selon eux, ce décrochage affecte l’équilibre psychique de l’individu. Tout se passe comme si notre société ne transmettait plus la nécessité du vide, de sorte que l’objet se substitue à sa représentation et la jouissance au désir.

    En effet, nous avons intériorisé le modèle du Marché qui ne connaît pas de limites à l’expansion exponentielle et globalisée du cumul des richesses. De nos jours, pas plus l’économie financière que l’économie psychique collective et individuelle ne font sa place au vide. La société de consommation issue du néo-libéralisme économique cherche avant tout à créer des consommateurs et, dans ce but, elle reproduit le lien fusionnel à la mère en situant le sujet, si tant est que l’on puisse parler de sujet, sous le régime de la dévoration dont le tableau de Goya : « Saturne dévorant ses enfants » est la métaphore parfaite.

    L’urgence consommatrice nourrit et remplit sans sevrage, générant le processus de l’addiction, c’est-à-dire la jouissance indéfinie et absolue de l’objet sans médiatisation symbolique. L’objet est possédé et détruit dans l’instant, sans aucun différé, la jouissance s’est substituée au désir et c’est toute la dimension temporelle qui s’en trouve bouleversée. De fait, ce régime suppose l’effacement du futur mais aussi du passé, de l’historicité et donc de la transmission symbolique d’une génération à l’autre : « L’oralité dévorante qui s’est emparée de notre société évoque la rage de se remplir, la crainte du vide. » (Barbier : 2013 p. 169).

    Charles Melman à son tour souligne le lien entre l’économie néo-libérale et la nouvelle économie psychique en ces termes : « l’expansion économique a besoin de lever les interdits pour créer des populations de consommateurs avides de jouissance parfaite. On est désormais en état d’addiction par rapport aux objets » (Melman, 2005 p. 71).

    Dominique Barbier souligne que le lien social se délite ; ce n’est pas pour autant le triomphe de l’individualisme qui marque notre époque, mais bien plutôt celui de l’égoïsme grégaire. L’égoïste ne cherche que la satisfaction de ses pulsions, alors que l’individu doit être capable de les assumer et de les réfréner en les convertissant en une forme symbolique viable. De nos jours, au sein de la famille, la métaphore paternelle ne fonctionne plus, de sorte que le passage à l’âge adulte est repoussé indéfiniment et la subjectivation compromise ; l’enfant, plus tard l’adolescent, est incapable de renoncer à la Toute-jouissance et à la Toute-puissance. Dominique Barbier parle à ce propos d’une attitude familiale fusionnelle où les places ne sont pas définies par la triangulation oedipienne.

    Anne Bussière

    http://fortune.fdesouche.com

  • Que la droite renoue avec une politique de civilisation

    Sociologue et chroniqueur québécois, Mathieu Bock-Côté croit voir une confirmation dans les urnes d'une vague de fond véritablement conservatrice en France, mouvement allant "au-delà des partis qui le traduisent plus ou moins bien, et qui ne semblent en deviner ni la signification, ni la portée.". Extraits de sa tribune publiée dans Figaro Vox :

    "la droite française, aujourd'hui, semble renoncer à se définir simplement comme une version modérée du progressisme et connait une véritable renaissance intellectuelle. Elle entend restaurer son propre imaginaire politique et culturel. On a beaucoup parlé du thème des valeurs ou des questions sociétales. À travers ces dernières, la droite renoue avec la question anthropologique. Elle ne doit plus seulement préciser sa vision de la société, mais aussi, sa vision de l'homme. Ce qui redonne un contenu existentiel à l'affrontement politique.

    Cette opposition se formule ainsi: l'homme doit-il se libérer de son identité héritée ou doit-il renouer avec le principe de l'enracinement qui le situe dans une civilisation particulière? Dans un cas, on cherchera à extraire l'individu de son histoire, comme s'il fallait le détacher de son pays, de sa culture, de sa religion, de son sexe. On idéalisera une humanité indifférenciée. On pensera chaque différence à la manière d'une discrimination à combattre. Dans l'autre, on se portera à la défense des ancrages sans lesquels l'humanité est condamnée à une nudité terrifiante.

    On s'explique mieux alors l'enthousiasme de la gauche terranoviste pour la théorie du genre ou pour le multiculturalisme. Paradoxalement, en se voulant libertaire, elle se montre très autoritaire, car le reconditionnement généralisé de la population, pour la contraindre à se déraciner alors qu'elle ne le souhaite pas, est une entreprise inévitablement coercitive.On s'explique tout aussi bien l'attachement des conservateurs à l'identité nationale et leur désir de rappeler les racines chrétiennes de la France: ils font valoir un droit à la continuité historique.

    C'est dans cette perspective qu'il faut comprendre la critique systématique de Mai 68 qui n'apparait plus seulement comme un événement historique, mais comme le mythe fondateur d'un nouveau régime où le politique s'est investi d'une mission démiurgique: couper les peuples de leur histoire, faire table rase et accoucher du nouvel homme nouveau, sans mémoires ni attaches. Attaquer mai 68, cela consiste à déclencher un conflit de légitimité portant sur la définition même de la démocratie contemporaine.

    Certains sourient lorsqu'on en appelle à une politique de civilisation. La formule vise pourtant juste. La vocation du conservatisme, à l'époque actuelle, ne consiste pas seulement à gérer avec une plus grande efficacité une société aspirée par la mondialisation et le multiculturalisme mais bien à renouer avec les grandes références sacrifiées de la civilisation occidentale pour les réinventer et les refonder.Il est pour cela indissociable de la question identitaire. C'est à travers elle que les peuples cherchent à nommer ce besoin fondamental d'ancrages et d'appartenance.

    [...] De grands mouvements populaires peuvent avorter. Il n'en demeure pas moins que la France devient un laboratoire fascinant où se réinvente le conservatisme occidental."

    Quand Mathieu Bock-Côté parle de la "droite française", ne fait-il référence qu'à ses électeurs ? La renaissance intellectuelle au sein des partis de droite ne saute pas aux yeux...

    Louise Tudy  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Réédition de l’ouvrage sur « Le Siècle », d’Emmanuel Ratier

    ratier-aucoeurdupouvoirpt.jpgEmmanuel Ratier est le directeur de la « lettre d’informations confidentielles » Faits & Documents (dont on peut acquérir les numéros ici).

    L’enquête copieuse et minutieuse qu’il a publiée sur ce club très puissant qu’est « le Siècle », vient d’être rééditée dans une version revue et augmentée  d’une centaine de pages (ajout de participants, fiches bios supplémentaires, etc.).

    On peut déjà commander l’ouvrage sur la Librairie française.

    Présentation de l’éditeur :

    « Un ouvrage explosif qui révèle les secrets des « cinq cents » qui gouvernent la France.
    - L’histoire complète, depuis plus de 50 ans, du club Le Siècle, de son fondateur, de son fonctionnement, de son système de cooptation et des intrigues qui s’y nouent.
    - Près de 2000 notices détaillées.
    - Plusieurs dizaines de documents confidentiels.
    - Un index complet avec les années d’appartenance.
    - Plus de 800 pages, format 150×220 mm, couverture pelliculée couleur. »

    4e de couverture :

    « « Les membres du Siècle ne se contentent pas d’occuper les fauteuils ministériels : ils détiennent pratiquement tous les postes stratégiques, ceux qui, en dehors de leur importance technique, ont un rôle politique déterminant.
    En fait, les cent premières entreprises françaises sont, pratiquement sans exception, représentées au Siècle. De même, tous les grands journaux, tous les grands corps de l’État, comme la Cour des comptes, le Conseil d’État, la Cour de cassation, l’état-major militaire, l’Inspection des Finances, etc. »
    Cet extrait de La République mondaine, un ouvrage paru en 1975, n’a rien perdu de son actualité. Le club Le Siècle, fondé en 1944, réunit, depuis plus de 65 ans, la quasi-totalité du pouvoir politique, économique, financier ou médiatique français.
    Soit environ 600 personnes qui concentrent entre leurs mains l’essentiel du pouvoir. Tout gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche, a du tiers à la moitié de ses membres qui y appartient. Cette volonté de secret, associée à un contrôle de pratiquement tous les grands médias et de toutes les maisons d’édition, fait qu’aucun ouvrage n’a jamais été consacré au club Le Siècle.
    Pour la première fois, Au coeur du pouvoir dévoile les arcanes de ce club très secret, que d’aucuns ont comparé à la franc-maçonnerie ou à la Synarchie.
    Se fondant sur des centaines de documents internes et confidentiels, Au coeur du pouvoir révèle l’itinéraire sinueux de son fondateur, de son empire de presse et d’influence qu’il développa durant un demi-siècle.
    Dans une entière indépendance mais aussi une stricte objectivité, il décrit le déroulement de ses réunions et dîners, son système de cooptation, et raconte ce qui s’y trame, s’y noue et s’y décide, de la chute des ministères aux alliances entre banquiers ou capitaines d’industrie.

    Ce livre n’est pas fait pour juger sommairement du Siècle, de ses membres et de son fonctionnement.
    Savoir s’il s’agit d’un « complot » ou non ne présente qu’un intérêt strictement secondaire.
    En revanche, ce livre sera d’une grande utilité pour mieux comprendre le sens de telle ou telle nomination, le rachat d’une entreprise par une autre, la montée en puissance d’hommes politiques recrutés très jeunes, le silence des médias sur certains sujets, la solidarité évidente dont bénéficient ses membres, le réseau relationnel et les alliances inhabituelles, etc.
    Autant d’éléments que la plupart d’entre eux n’ont jamais souhaité voir exposés au grand public. Et sur lesquels Le Siècle avait jusqu’alors réussi à conserver la confidentialité la plus totale.

    Au coeur du pouvoir comporte aussi un très important annuaire biographique qui retrace la carrière de ses 2000 membres ou invités du début des an-nées 1970 aux années 2010. »

    Commande ici.

    http://www.contre-info.com/sortie-dun-ouvrage-sur-%C2%AB-le-siecle-%C2%BB-par-emmanuel-ratier#more-10744