Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture et histoire - Page 1402

  • Une CGT plus que centenaire

    À cet égard, et puisqu'on entre ici dans un débat plus que centenaire, certains événements doivent être rappelés.

    Le premier fut le vote de la Charte d'Amiens en 1906. Celle-ci définissait les rapports entre le syndicalisme français et les partis politiques. Pas question de s'inféoder à un quelconque parti politique. Or, la CGT actuelle est issue de la CGTU, c'est-à-dire d'une scission de la fondatrice. L'appareil de la CGTU n'était pas autre chose que celui du parti communiste apparu à partir du congrès de Tours de 1920 et de la bolchevisation.

    À la faveur de la seconde guerre mondiale les gens de la CGTU s'emparèrent de la vieille maison syndicale, au point que le secrétaire général de la CGT, Benoît Frachon puis ses successeurs siégèrent sans discontinuer, clandestinement d'abord, ouvertement ensuite, au bureau politique du Parti. Aujourd'hui le rapport des forces est devenu tel que l'on ppurrait presque se demander si ce n'est pas le PCF qui constitue une courroie de transmission de la centrale syndicale et de son homologue enseignante la FSU.

    Sa nouvelle grève, purement politique et socialement inutile, annoncée pour le 10 mars le prouve de façon surabondante. (1)⇓

    La liberté d'association "syndicale" avait été reconnue en 1884.

    Cette avancée sociale importante mettait un terme à la loi Le Chapelier votée en juin 1791. Celle-ci interdisait sous toutes ses formes la reconstitution des anciennes corporations. Les privilèges des vieilles jurandes remontant parfois au XIIIe siècle avaient été abolis par le fameux vote de principe de la Nuit du 4 août 1789, puis par le décret d'Allarde signé le 17 mars 1791 par Louis XVI. Mais au lieu de dresser un nouveau cadre légal aux organisations professionnelles ni la Convention ni le Code civil napoléonien ne voulurent permettre aux gens de métiers de se grouper pour défendre leurs "prétendus intérêts communs".

    Dès la première moitié du XIXe siècle par conséquent ce furent les adversaires du jacobinisme et du bonapartisme, mais aussi de l'orléanisme, qui se dressèrent les premiers contre cette interdiction. C'est ainsi que les premières protestations contre "l'exploitation manufacturière" et le vote des premières lois sociales vinrent de gens comme Armand de Melun ou Alban de Villeneuve-Bargemont (1794-1850) préfet du Nord, révoqué par Louis-Philippe puis député légitimiste. Cette tradition fut très présente dans la première révolte des canuts à Lyon en 1831.

    Proudhon-83423À partir de la révolution de 1848, un nouveau courant s'affirme sous le nom de socialisme. Celui-ci prend des formes antagonistes entre blanquistes, saint-simoniens, fouriéristes, proudhoniens etc. Marx, un peu tard-venu, développera une nouvelle école de pensée. Dès 1846 la rupture se consomme avec Proudhon qui le traitera de"ténia du socialisme". Dans une lettre du 17 mai 1846, Proudhon avait d'ailleurs exhorté son cadet Marx de façon prophétique :"après avoir démoli tous les dogmatismes a priori, ne songeons point à notre tour à endoctriner le peuple". Et il lui pose la question taboue par excellence : "Peut-être conservez-vous encore l'opinion qu'aucune réforme n'est actuellement possible sans un coup de main, sans ce qu'on appelait jadis une révolution, et qui n'est tout bonnement, qu'une secousse..."

    Proudhon meurt trop tôt, en 1865, année où est publié son dernier livre "De la Capacité politique des classes ouvrières". L'année précédente était née à Londres en 1864, la Première association internationale des travailleurs, d'où ses disciples seront peu à peu chassés par les adeptes de la secte marxiste.

    C'est donc en fait à la fois contre le marxisme et contre l'héritage révolutionnaire décrit plus haut (l'interdiction de reconstituer des associations ouvrières ou professionnelles) que se développera, à la même époque, dans les cercles catholiques ce qu'on appelle Doctrine sociale de l'Église.

    Chambord-15-03-05La filiation paradoxale de sa formulation part de la Lettre aux ouvriersdu comte de Chambord, texte de 1865, pour aboutir à l'encyclique fondatrice Rerum Novarum du pape Léon XIII en 1891. Entre-temps les cercles d'ouvriers et les travaux de La Tour du Pin vont étayer cette marche vers une doctrine qu'on présente comme "antilibérale", mais qui ne l'est que dans la mesure où par "libéralisme" on entendait à l'époque la politique des orléanistes, liés au "gros argent". (2)⇓

    Au bout du compte la liberté d'association constitue la revendication centrale. Elle n'aura rien à voir non plus avec le "corporatisme d'État" qui s'installera, de manière réglementaire et obligatoire, aussi bien dans l'Italie mussolinienne à partir de 1935 que sous le régime de la Charte du travail de 1941 dans la France occupée, et qui se prolongera dans les pratiques de planification de l'après-guerre.

     De ce point de vue le véritable antagonisme est celui qui oppose, et opposera de plus en plus, les libertés sociales aux économies étatistes, qu'elles se définissent elles-mêmes comme d'inspiration marxiste ou technocratique.

    Chrétiens et proudhoniens se retrouveront ainsi côte à côte, luttant pour la liberté humaine contre les continuateurs du culte de Moloch, de Léviathan ou du Veau d'Or. Et qu'ils ne s'inquiètent pas d'être qualifiés "ultra-libéraux". Leurs adversaires n'ont jamais cessé d'être des ultra-esclavagistes.

    JG Malliarakis       

    150305-latourdupinApostilles

    1.  cf. Chronique des événements courants du 5 mars : "CGT-SNCF  : la grève totalement politique du 10 mars"sur le site de l'Institut d'Histoire sociale 
    2.  On peut commander le livre de René de La Tour du Pin "Vers un ordre social chrétien", 440 pages, 25 euros : 
      - par internet sur le site des Éditions du Trident
      - ou par correspondance en adressant un chèque de 25 euros aux Éditions du Trident 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris

    → Pour être tenu au courant de nos chroniques, il suffit de s'inscrire à la liste de diffusion de L'Insolent en adressant un message à : <courrier.insolent-subscribe@europelibre.com>

    http://www.insolent.fr/

  • Certaines villes ont la réputation d’être sous la coupe du Grand Architecte

    Nice, Cannes, Nîmes, Montpellier, Bordeaux, Béziers, Le Puy, Lyon, Nancy, Toulouse... L’ancien juge Alain Marsaud, frère pantouflant aujourd’hui chez Vivendi, raconte qu’à Limoges, sa ville natale, « celui qui refuse de se faire initier est suspect ». A Clermont-Ferrand, c’est bien simple : la quasi-totalité de la vie politique locale se résume à un jeu entre loges locales, à droite comme à gauche. Lille fait également partie de ces villes sous influence. Mais une affaire récente apporte à la capitale du Nord une petite touche méridionale qu’on ne lui soupçonnait pas. 
         Roger Dupré, entrepreneur en bâtiment, gérant de boîtes de nuit, a tissé un surprenant réseau de relations en tout genre, au sein d’une fraternelle locale. Avant d’être finalement incarcéré en 1999 et de collectionner depuis les mises en examen, Roger la Banane – son surnom en hommage à son exubérance capillaire – était copain avec tout le monde. Et notamment avec Benoît Wargniez, longtemps doyen des juges d’instruction à Lille avant d’être promu à la cour d’appel de Douai, à qui l’ami Roger aurait, selon certains éléments du dossier, signé des chèques (200 000 francs au total) pour boucler ses fins de mois en échanges d’informations sur les procédures en cours : il sera finalement brièvement incarcéré et suspendu de la magistrature. Bernard Flottin, secrétaire général de la mairie de Lille ? Un autre camarade qui a reçu 100 000 francs en liquide pour soutenir un projet immobilier des amis de Roger : mis en détention provisoire, il a plaidé que l’enveloppe n’était pas pour lui, mais destinée à un élu socialiste, avant de se rétracter. Alain Gravelines, agent des impôts, soupçonné de distribuer les indulgences fiscales aux amis dans le tourment ? Mis en examen. Lucien Aimé-Blanc, ex-patron du SRPJ de Lille : ce grand policier à l’ancienne, qui avait poursuivi Mesrine dans les années 70, a toujours jugé qu’un bon flic devait fréquenter les voyous, ce qui lui a valu d’être critiqué. Ce bon vieux Lucien n’est pas poursuivi, tout comme son successeur à la police judiciaire lilloise, Claude Brillault, bien que plusieurs témoins aient leur interventionnisme en faveur de la bande à Roger la Banane. On peut se demander si l’affaire n’a pas été en partie verrouillée : deux femmes gênantes, deux policières, Sibylle Chaisières et Paule-Hélène Girard, l’une en charge de l’enquête, l’autre sur le point de mettre en cause son directeur à la PJ, ont été promptement mutées. 
         Un procureur adjoint du parquet de Lille, initié comme les autres, a lui aussi été mis en cause pour ses connivences avec le réseau de Roger la Banane. Mais comme la planète lilloise tourne décidément à l’envers, c’est l’un de ses collègues, Alain Lallement, qui a été muté : en pleine audience du tribunal correctionnel, ce dernier avait dénoncé un « système organisé de malversations qui gangrène, et je pèse mes mots, un certain immobilier lillois, où le truand côtoie le fonctionnaire, l’entrepreneur, le policier, voire le magistrat ». Précisant sa pensée, Lallement indiquait que le directeur du SRPJ, Claude Brillault, était intervenu en faveur d’un copain de Roger la Banane, Gaetana Schiliro, poursuivi pour fraude fiscale. Et d’assener : « Il y a des policiers intègres qui veulent faire passer à table les truands ; il y en a d’autres qui passent à table avec les truands. » Ce magistrat courageux paiera cher sa dénonciation de la république « bananière ». 
         En effet, en dépit de ses apparences folkloriques, l’affaire Roger la Banane n’est pas drôle du tout. Elle démontre l’état du délabrement des principales institutions françaises, police, justice et politique confondues. Et surtout l’absence d’anticorps. L’inspection générale de la Police nationale (IGPN, la Police des polices), chargée par le ministère de l’Intérieur de faire la lumière sur les drôles de mœurs du SRPJ de Lille, s’en est prise à... Sibylle Chaisières, la seule à relever l’honneur de la police dans cette affaire. Quant au ministère de la Justice, il n’a assuré que le service minimum en suspendant Benoît Wargniez. En revanche, le parquet de Lille, du moins sa frange prête à en découdre avec les réseaux occultes, est décimé : outre Alain Lallement, Samuel Laine, substitut du procureur, a été déchargé du dossier au motif que sa compagne travaillait à la mairie de Lille. Déontologie à géométrie variable : les accointances maçonniques ne seraient pas répréhensibles ; par contre, une petite copine... Tout dépendrait donc des intérêts bien compris du club ? 
    Ghisaine Ottenheimer, Renaud Lecadre, Les frères invisibles

  • Au Forum n°3 : Le magazine des rapatriés, harkis, pieds-noirs et anciens combattants

  • Paroles de soldat

    C'est le titre d'un ouvrage consacré aux témoignages de soldats français de tous grades sur leur perception des conflits et opérations qu'ils ont vécus. Il est publié par Antoine Sabbagh et Hubert le Roux. Ce dernier est officier d'active et a naguère publié la première biographie de Jean Lartéguy.

    Affiche PDS

    Paula Corbulon