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culture et histoire - Page 1405

  • Une osmose entre le SAC et les caïds

    La commission d'enquête parlementaire sur les activités du service d'ordre gaulliste, constituée en 1982, estimera que "le SAC n'a jamais cessé d'être une association accueillante pour les malfrats et les truands en mal d'impunité".
         L'appartenance de tel ou tel voyou au SAC est difficile à prouver puisque les fichiers des adhérents, tenus secrets, n'ont jamais été retrouvés. Mais, sans prétendre à l'exhaustivité, on peut citer quelques-uns des foyers de la collusion, particulièrement marquée durant les années 60, entre ce service d'ordre et la pègre, dont quelques caïds corses.
         A Paris, les frères Zemmour, maîtres des boîtes de nuit, leur associé Riwen Liwer et le truand Roger Bacry servent de colleurs d'affiches et d'agents électoraux aux candidats gaullistes. Ils bénéficieront de protections jusqu'au début des années 70. Les Zemmour ont pour avocat Pierre Lemarchand, le recruteur des "barbouzes" anti-OAS. Lorsque Roger Bacry investit dans le trafic de drogue, au début des années 70, il s'associe avec Joseph Signoli, gérant dubar Le Consul, à Paris, un des lieux de rendez-vous des membres parisiens du SAC. Lui-même proche de ce service d'ordre, Signoli est en lien avec les figures de la Corsican Connection, notamment en Amérique latine, et ne sera arrêté qu'au printemps 1972.
         A Lyon, le SAC est dirigé par Jean Augé, le parrain de la ville, qui bénéficie de puissantes relations policières et politiques. Ancien résistant, membre des services secrets de De Gaulle pendant la guerre, barbouze anti-OAS, "Petit Jeannot" a été radié des fichiers du grand banditisme grâce à ses amis gaullistes. Arrêté pour port d'armes, Jean Augé est soutenu devant un tribunal par deux de ses protecteurs, un officier du SDECE et le commissaire principal Dominique Simoni. Il tombera sous les balles d'autres truands, dans un règlement de compte lyonnais, le 19 juin 1973. Parmi ses lieutenants figurent quelques membres du SAC, dont Léon Caratjas, Louis Andréucci et Gavin Coppolani, ainsi que les frères Étienne et Ange Mosca, deux proxénètes corses. Ces derniers participent au trafic de drogue organisé, entre Marseille et Bastia, par Jean-Baptiste Croce, et ne tomberont dans les filets de la police qu'en 1973.Les principaux membres du "gang des Lyonnais" d'Edmond Vidal, démantelé en 1974, sont aussi des piliers du SAC.
         A Grenoble, le SAC est également tenu par le caïd de la ville, le Corse Mathieu Mattéi, cousin d'Alexandre Sanguinetti.Tenancier du bar Le Gobelet, Mattéi règne sur la prostitution dans la région jusqu'à son exécution en juin 1968, probablement par des tueurs aux ordres de Jean Augé. Sa compagne est arrêtée en novembre 1969, à Cannes avec 50 kilos d'héroïne cachés dans sa Lancia. 
         A Marseille, deux complices de Croce, Joseph Mari et Jospeh Marro, sont membres du SAC. Autre pilier historique de la Corsican Connection, le Corso-Marseillais Gabriel Graziani qui se rendait naguère au Canada et à Cuba pour voir ses amis Croce et Mondoloni, est proche de l'organisation gaulliste. Il sera arrêté à Lyon en 1977, dans le cadre d'une affaire de hold-up à la Caisse d'épargne. L'un des quartiers généraux des membres du SAC à Marseille n'est autre que le bar Chez Toto, propriété de Philippe Pasqualini, alias "Toto", qui sera suspecté de trafic de drogue. A la fin des années 60, le responsable officiel du SAC marseillais est le militant Gérard Kappé, mais son véritable patron n'est autre que Constantin Tramini, hôtelier, spécialiste du racket, qui tente de prendre la relève des Guérini après leur déclin en 1967. Une fois Tramini abattu en octobre 1972, c'est son ancien bras droit, Daniel Boggia, autre encarté du SAC, qui essaiera de s'affirmer comme parrain, jusqu'à son exécution en novembre 1973.
         A Aix-en-Provence, le Corse pied-noir Sauveur Padovani, patron de la pègre locale depuis son arrivée en 1967, dirige la cellule du SAC, recrutant des militants pour les campagnes électorales de l'UNR dans les bars fréquentés par les malfrats. "A Aix, cette hiérarchie parallèle SAC-milieu était respectée du haut en bas de l'échelle, écrit l'historien François Audigier. Si le chef du SAC aixois était une figure de la criminalité locale, le militant de base relevait plutôt de la petite délinquance." Impliqué dans le meurtre, en juillet 1969, de la gouvernance d'un vicomte, à Puyricard (Bouches-du-Rhône), Padovani est condamné à huit ans de prison.
         A Nice, le caïd Angelin Bianchini est l'un des dirigeants locaux du SAC. Proche des thèses de l'Algérie française, lié aux nouveaux truands pieds-noirs, Bianchini assure le service d'ordre des assises nationales de l'UNR, qui se tiennent dans sa ville en 1964. Après son arrestation en 1965, il se retire du jeu. C'est Urbain Giaume, allié des Guérini, très lié à la mairie de Nice tenue par Jacques Médecin depuis septembre 1965, qui reprend les rênes du SAC. Et le responsable départemental, Marcel Galvani, est l'ami de deux malfrats, Jean Audisio et Pierre Lahovary, qui seront arrêtés en avril 1970 pour trafic de drogueavec des cartes du SAC en poche. Devant la commission d'enquête parlementaire, l'inspecteur Claude Chaminadas rapport qu'il avait appris en 1969 que certains membres d'un réseau de trafiquants "transportaient de l'héroïne aux États-Unis en utilisant pour ce faire une carte tricolore qu'ils présentaient aux frontières", et que certains d'entre eux "auraient appartenu au SAC".
         La direction de la police judiciaire dénombrera un total de 65 affaires impliquant 106 membres du SAC entre 1960 et 1982, trafic d'armes ou de stupéfiants, ainsi qu'à des crimes de droit commun. Dans leur rapport de 1982, les députés estimeront qu'il ne s'agissait pas seulement d'errements personnels, mais bien du produit d'un mode de recrutement particulièrement laxiste.
    Jacques Follorou, Vincent Nouzille, Les parrains corses

  • La culture du néant

    Axel Rovkam, fondateur des veilleurs, dans Liberté politique :

    "En Orient comme en Occident, le néant semble prendre le dessus. De part et d’autre, il s’agit de rompre avec la racine de l’homme pour le faire entrer dans un projet politique qui cherche à se justifier sur le plan spirituel, un projet humain à prétention divine.

    Ces projets maléfiques défient la nature profonde des personnes, en s’attaquant à leur culture — ce par quoi elles sont précisément humaines.

    Ces deux projets idéologiques ont un ennemi commun : la culture d’une civilisation, la particularité d’un peuple, la singularité d’une personne, la Parole forgée par l’expérience individuelle.

    Ceux qui sont à l’Est détruisent les œuvres d’art et les lieux de mémoire et ceux qui sont à l’Ouest les méprisent et les dénaturent.

    Ceux qui sont à l’Est imposent le mariage par la force, ceux qui sont à l’Ouest le vide de sa substance.

    Ceux qui sont à l’Est suppriment la liberté de conscience et tuent les hommes libres pour les réduire au silence, ceux qui sont à l’Ouest s’enivrent dans le bruit et tuent les sans-voix quand ils sont aussi des « non-désirés ».

    Deux écueils, une même tentation, soumettre l’homme à la volonté de l’homme. Les idéologies ne supportent pas l’homme tel qu’il est. Au mieux elles le façonnent, au pire elles le tuent. Plus que jamais, l’homme a besoin de suivre la volonté de Celui qui l’aime comme il est, pour ce qu’il est."

    Louise Tudy

  • JULIUS CÉSAR ET L’ART DE LA GUERRE

    Il est  l’auteur du de Bello Gallico, mais aussi du de Bello Civili contre Pompée, César, chef de guerre c’est 1 192 000 morts, du moins d’après Pline l’ancien. Mais ses conquêtes militaires ne furent rien pour César, sa seule aspiration était Rome…

    Avec Yann Le Bohec, spécialiste de l’antiquité romaine, professeur émérite de l’université Paris-Sorbonne (Paris IV).

    http://theatrum-belli.org/julius-cesar-et-lart-de-la-guerre/

  • Le mouvement de destruction de la réalité chrétienne de notre pays

    Editorial de Philippe Maxence, pour L'Homme Nouveau :

    Une-1585-blog"L’odieux crime perpétré par l’État islamique envers 21 coptes a bouleversé le monde entier. Personne au monde n’a caché leur qualité de chrétiens et le Pape François les a qualifiés de martyrs. Seule, la France, républicaine et laïcarde, s’est singularisée. À tel point que L’Œuvre d’Orient a réagi avec force, exigeant « que l’appartenance religieuse chrétienne des victimes ne soit pas escamotée. Elle demande que cela soit clairement mentionné dans les communiqués de la Présidence de la République et que la France présente ses condoléances au Patriarche copte. » Moins sanglante dans sa portée, la loi Macron, qui désorganise étatiquement l’économie sans laisser aux professions la liberté de s’organiser et au travail de s’effectuer, participe du même mouvement de destruction de la réalité chrétienne de notre pays, soumis à la dictature de l’impératif financier. Les conséquences seront de longue portée, entraînant à terme une temporalité différente avec des dimanches devenus des jours ordinaires.

    Dans Théologie de l’Histoire (DMM), le Père Calmel rappelait que l’Histoire se comprend vraiment à la lumière de l’Apocalypse et que, malgré son renouvellement incessant, elle « présente cependant des caractères fixes et immuables, notamment l’évangélisation que rien ne saurait arrêter ; ensuite l’hostilité tantôt ouverte, tantôt sourde et contenue, du Dragon et des deux Bêtes contre la Femme ; enfin la victoire du Christ et des bienheureux. » Nous sommes en ces temps. C’est le Christ qui vainc, malgré nos défaites apparentes."

    Michel Janva

  • Pourquoi et comment l’Amérique a confisqué la liberté d’expression

    Texte n°10 (Rétablir la liberté d’expression – XXXe Université annuelle du Club de l’Horloge, les 15 et 16 novembre 2014.

     

    La raison pour laquelle l’Amérique a confisqué la liberté d’expression et la manière adoptée peuvent être analysées dans toute leur ampleur en ayant recours aux outils de pensée forgés par Aristote et Heidegger.

    Les outils.

    Pour Aristote l’existence de toute institution humaine peut être expliquée par quatre causes : la cause finale, qui est la plus importante, la cause motrice (les hommes), la cause formelle (les normes) et la cause matérielle (la technique et l’économie). Heidegger a repris cette clé d’analyse en observant, par un approfondissement de l’œuvre d’Hölderlin, que l’homme se situait dans un « quadriparti » (Geviert) composé de quatre puissances élémentaires : la Divinité, les Mortels, le Ciel et la Terre. Il ajoute à cela une notion nouvelle, le « Gestell » ou arraisonnement utilitaire. Il soutient la thèse selon laquelle l’homme occidental est aux prises avec un système qui le déshumanise, produit par le rationalisme scientiste. Seules comptent, dans ce système, les procédures juridiques et économiques. L’homme, alors, ne présente plus d’intérêt dans son humanité mais devient un rouage du système utilitaire. Celui-ci subvertit les quatre valeurs du quadriparti pour lui substituer quatre idoles : l’ego qui détrône Dieu, les masses qui supplantent la personne humaine, l’argent qui tient lieu d’éthique et la technique et l’économie qui substituent leur logique au respect des racines qui inscrivent l’homme dans une lignée. Ceci afin d’obtenir des individus interchangeables d’où l’intérêt de l’égalitarisme : l’éradication des racines, de l’idéal, des personnalités indépendantes et de la divinité.

    Les trois formes du Gestell au XXe siècle.

    Pour Heidegger, le « Gestell » a pris, au XXe siècle, trois formes concurrentes : le fascisme, le communisme et le système occidental. Les deux premières, l’une centrée sur le IIIe Reich, l’autre sur l’URSS se sont effondrées. Il demeure la troisième forme, arrimée aux Etats-Unis. Cette dernière figure suscite de nombreuses protestations, beaucoup considérant qu’il n’est pas possible de mettre sur un même plan politique le IIIe Reich, l’URSS et ce qui est aujourd’hui l’Occident. A cela, Heidegger a répondu que si l’objection était politiquement légitime, elle n’était pas juste d’un point de vue métaphysique, les trois systèmes étant, sous cet angle, analogues. Dans les trois cas, l’homme est soumis à l’arraisonnement utilitaire : la technique et l’économie sont devenues des idoles ; les masses sont mises en avant ; les normes sont matérialistes (argent ou pouvoir) ; l’ego remplace Dieu. Parce qu’il a besoin d’asseoir son pouvoir sur les hommes réduits à l’état de rouages, le système utilitaire, le Gestell, est un adversaire de la liberté d’expression. Mais il peut se servir de l’apparence de celle-ci pour ses fins propres. C’est le pouvoir d’influence (« soft power »), concept développé par l’homme politique américain, Joseph Nye. Dans cette approche, la puissance de persuasion joue le rôle majeur. Il s’agit, pour contrôler les esprits sans coercition directe et asseoir ainsi une domination durable, d’utiliser toutes les capacités de communication offertes par nos sociétés et de décider du calendrier médiatique. Les adversaires sont conduits à penser comme vous.

    Les acteurs centraux constituent une oligarchie qui s’est emparé du pouvoir aux USA.

    Tocqueville a écrit « De la démocratie en Amérique » en remarquant que la démocratie, par son égalitarisme et son conformisme, pouvait menacer la liberté. A vrai dire, l’Amérique a toujours été plus une oligarchie, centrée sur la fonction marchande, qu’une vraie démocratie. Quelques repères illustrent ce caractère formel de la démocratie aux Etats-Unis. Ainsi, ceux-ci ont longtemps toléré l’esclavage. De manière plus anecdotique, les conditions dans lesquelles fut inaugurée la statue de la Liberté à New York, le 28 octobre 1886, par le président Grover Cleveland méritent d’être rappelées. Les Noirs et les femmes ont été exclus de la cérémonie (sauf l’épouse de Bartholdi et la petite-fille de Ferdinand de Lesseps). En revanche, les francs-maçons étaient en nombre. Curieuse liberté réservée à certains et pas à d’autres ! Déjà bien avant, les Pères de la constitution américaine dont plusieurs étaient des propriétaires d’esclaves, se méfiaient du peuple d’où l’élection du président au suffrage indirect et la création d’un organe aristocratique de membres nommés à vie, la Cour Suprême.

    Néanmoins, au XIXe siècle, un conflit opposa les démocrates authentiques, partisans d’instaurer une démocratie directe et l’oligarchie au pouvoir, campant sur les positions acquises, incarnée notamment par les puissantes compagnies de chemins de fer. Ce conflit se produisit dans l’Ouest, ce qui explique la raison pour laquelle le système de la démocratie directe fut adopté par la plupart des Etats de l’ouest, sur le modèle suisse de la démocratie directe (voir le livre d’Yvan Blot : La démocratie directe – Editions Economica).

    L’événement qui fut à la source de cette évolution institutionnelle remonte à l’année 1900. En Californie, la compagnie « Southern Pacific » acheta des politiciens et des juges dont les décisions furent prises, notamment, au détriment des agriculteurs. Mais, un procureur, Hiram W. Johnson (1866-1945), fit condamner le président du Congrès de Californie et le président de la Southern Pacific pour collusion. Devenu un héros national il fut élu gouverneur (1911-1917) et il fit réformer la constitution de l’Etat pour établir la démocratie directe.

    Toutefois, ce mouvement populiste (c’était leur nom !), s’il s’imposa à l’échelon d’un certain nombre d’Etats, ne put jamais l’emporter au niveau fédéral. En effet, la politique nationale conduite aux Etats-Unis est devenue plus que jamais oligarchique. Seuls des milliardaires peuvent devenir présidents. Sur les risques inhérents à un pouvoir oligarchique, Eisenhower avait exprimé ses craintes dans son discours d’adieu du 17 janvier 1961 : « cette conjonction d’une immense institution militaire et d’une grande industrie de l’armement est nouvelle dans l’expérience américaine. Son influence totale, économique, politique, spirituelle même, est ressentie dans chaque ville, dans chaque parlement d’Etat, dans chaque bureau du gouvernement fédéral, (…) dans les assemblées du gouvernement, nous devons nous garder de toute influence injustifiée, qu’elle ait été ou non sollicitée ou exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d’une désastreuse ascension d’un pouvoir illégitime existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés et nos processus démocratiques ».

    Au-delà des deux pouvoirs dénoncés par l’ancien général Eisenhower, le pouvoir oligarchique américain  comprend d’autres acteurs. Figurent ainsi les banques dont le rôle politique international est immense (Goldman Sachs ou Morgan), les grands media et de puissants groupes de pression universitaires. Ces différents protagonistes ont tout avantage à s’opposer à la liberté d’expression à chaque fois que leurs intérêts sont en jeu.

    A l’issue de cet ensemble d’observations, il convient d’examiner ce que sont les normes juridiques et morales aux Etats-Unis.

    Les règles et les valeurs dans un pays de plus en plus divisé.

    Juridiquement, la liberté d’expression repose sur le premier amendement à la constitution, inscrit dans le « bill of rights » (déclaration des droits) de 1789. « Le Congrès ne fera aucune loi relative à l’établissement d’une religion ou à l’interdiction de son libre exercice, ou pour limiter la liberté d’expression de la presse ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement ou d’adresser à l’Etat des pétitions pour obtenir réparation ».

    Un exemple relativement récent et assez extrême du point de vue de l’exercice de la liberté d’expression est l’arrêt Texas contre Johnson rendu par la Cour suprême en 1989, relatif à l’outrage au drapeau. En l’occurrence, brûler l’emblème national a été considéré comme une manifestation de la liberté d’expression en vertu du Premier amendement. Toute réglementation visant à réprimer ce type d’offense était donc contraire à la Constitution. A la suite de la décision de la Cour suprême, le Congrès adopta la même année le Flag Protection Act, mais la Cour par un nouvel arrêt du 11 juin 1990 maintint sa décision initiale.

    Cette tolérance face à la libre expression des opinions est ancrée dans les mentalités. Milton Friedman dit un jour à Yvan Blot, lors d’une rencontre à San Francisco : « Je suis juif et je n’accepte pas vos lois françaises dites antiracistes qui limitent la liberté d’expression. On a le droit de ne pas aimer telle ou telle ethnie. Mais on n’a pas le droit de frapper quelqu’un : pour cela, le code pénal suffit et il n’y a pas besoin de lois spécifiques ». Ivan Blot lui répondit : « Venez dire cela en France à la télévision ! » ; « Ah, non ! répond-il, car je ne veux pas ne plus être invité dans votre pays ». Ce dialogue illustre la pratique de l’autocensure chez un libéral convaincu !

    Si ces assises juridiques et intellectuelles sont importantes, elles ne constituent pas, pour autant, un absolu. Certes, la liberté est la première valeur proclamée aux Etats-Unis mais il peut être accordé à d’autres valeurs une force supérieure. Longtemps, ce fut le cas du droit de propriété invoqué pour maintenir l’esclavage. Ainsi, l’une des raisons de la guerre d’indépendance tient à l’affaire James Sommerset, un esclave fugitif qui avait échappé à son maitre lors d’une escale aux îles britanniques. Lord Mansfield, chief justice, saisi de ce cas donna raison au fugitif en 1772 et proclama sa liberté au nom de la Common Law. Dès lors, il y eut une grande crainte en Amérique de voir cette jurisprudence traverser l’Atlantique. La guerre d’indépendance éclata en 1775.

    Aujourd’hui, comme valeur, l’égalité semble plus importante que la liberté. Ainsi la Cour Suprême a interdit les prières à l’école publique. Ainsi également, en 2013, les autorités de l’université publique de Sonoma en Californie demandèrent par deux fois à Audrey Jarvis, une étudiante, de cacher le crucifix qu’elle portait. Mais, dans ce dernier cas, cela échoua. Un arrangement fut conclu par l’intermédiaire du Liberty Institute qui rassemble un groupe d’avocats conservateurs travaillant à « la restauration de la liberté religieuse à travers l’Amérique » et des excuses formelles furent présentées à la jeune fille.

    Par ailleurs, il faut souligner que le premier amendement ne s’applique qu’aux autorités publiques, en revanche le secteur privé peut s’opposer à la liberté d’expression.

    Gertrud Himmelfarb a montré dans son livre « One nation, two cultures » que le consensus américain autour des traditions chrétiennes et de la liberté s’est brisé dans les années soixante. Il en résulte des évolutions profondes par rapport aux principes qui dominaient jusqu’alors. Un exemple parmi d’autres qui illustre ce mouvement est la décision de la Cour suprême rendue le 27 juin 2005 qui déclare inconstitutionnel l’affichage des dix commandements dans les tribunaux de McCreary et Pulaski (Kentucky). Curieusement, la même Cour Suprême a rendu le même jour une autre décision (Van Orden v. Perry) qui déclare constitutionnelle la présence des dix commandements dans le parc du capitole du Texas.

    Dans certaines universités règne une véritable dictature du politiquement correct. Ce terme signifie  « linguistiquement correct » au regard des mœurs et des opinions dominantes. Au nom de cette posture intellectuelle, une lutte est menée contre tout ce qui est considéré comme des inégalités, sauf celle due à l’argent. Cette lutte anime les mouvements féministes, homosexuels et multiculturels. Le but est de changer les rapports sociaux. L’idée dérive du marxisme-léninisme et de la révolution bolchevique de 1917. La gauche américaine s’en empara vers 1980. La ligne idéologique suivie par celle-ci s’explique par le caractère essentiel du politiquement correct qui place l’égalité au-dessus de la liberté.

    La technique et l’économie au service du Gestell.

    L’affaire Snowden témoigne de l‘usage fait par les Etats-Unis de la technique moderne à travers la mise en œuvre d’un système d’espionnage de leurs alliés d’une amplitude jusqu’alors jamais atteinte. Cet espionnage, par toutes ses implications, constitue, à l’évidence, une limite à la liberté d’expression. Plus largement, sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, l’Amérique a développé un réseau de surveillance mondial.

    Quant à l’emprise économique, les pressions qu’exercent les oligopoles américains jouent un rôle considérable. Le domaine du cinéma et la toute-puissance de Hollywood représentent, à cet égard, un bon exemple. Un bon film russe, allemand ou français n’aura jamais la campagne de lancement commerciale d’un film américain, souvent teinté de propagande.

    La politique impériale et ses conséquences.

    En 2013, Chuck Hagel, secrétaire à la Défense, a mis en garde contre un retour de « l’isolationnisme » parmi la population américaine. Selon un sondage du Wall Street Journal, 47% des Américains souhaitaient que l’Amérique s’impliquât moins dans les affaires internationales.

    Aujourd’hui, le budget de la défense des Etats-Unis représente globalement 40% des dépenses militaires mondiales et 400 000 soldats américains sont cantonnés ou interviennent dans près de cent pays.

    Les objectifs assignés à la politique extérieure des Etats-Unis ont été précisément exposés par Zbigniew Brzezinski dans son livre Le grand échiquier publié en 1997. Leur réalisation nécessite d’éradiquer le sentiment patriotique chez les concurrents possibles, de faire disparaître le sens des traditions chez les autres, mais aussi aux Etats-Unis où les vieilles traditions américaines doivent être idéologiquement rejetées, et d’abattre les valeurs réellement démocratiques, notamment le recours au référendum comme on l’a vu récemment en Ukraine.

    La libre expression s’oppose à ces trois axes que fixe Brzezinski. Alors, pour leur aboutissement, on use plutôt de moyens indirects : monopoles financiers, surveillance par les services secrets, tribunaux, media et milieux académiques militants, idéologie des droits de l’homme.

    En réalité, nous assistons dans ce cadre impérialiste à une colonisation de l’Europe comme Ivan Blot l’analyse dans son livre L’Europe colonisée.

    La colonisation de l’Europe par les Etats-Unis.

    Cette colonisation prend quatre formes : l’exploitation économique, l’invasion migratoire, l’inféodation politique et l’aliénation culturelle et spirituelle. La réflexion présente touche principalement à ces deux derniers aspects.

    L’inféodation de l’Europe

    Elle est menée par le moyen de grandes organisations internationales comme l’Union européenne et l’OTAN.

    Elle aboutit, sur le plan politique, à la perte de souveraineté des nations européennes. Lors d’une rencontre entre les présidents Poutine et Hollande au début du mandat de ce dernier, le président russe a expliqué qu’il n’avait pas parlé des missiles anti-missiles avec le président français car celui-ci avait perdu sa liberté de décision au profit de l’OTAN. D’un point de vue théorique rien n’interdirait au président Hollande de défendre une politique différente de celle des Etats-Unis mais cette politique, dans ce contexte, s’avérerait inopérante. En pratique, le président français ne prononcera aucune parole allant à l’encontre des intérêts américains en la matière. La France est ainsi « satellisée » comme l’était, par exemple, la Pologne du temps du Pacte de Varsovie. Cela vient de ce que les socialistes en France ont pris l’habitude de l’allégeance depuis l’époque de la guerre froide. L’Europe se trouve ainsi soumise aux Etats-Unis. En témoigne aussi le fait que plusieurs commissaires de la Commission européenne ont fait une carrière dans des banques américaines et sont liés à des intérêts financiers américains puissants.

    L’aliénation culturelle

    Le plus grave est sans doute l’aliénation culturelle dont le résultat pour les européens est une perte de conscience de leurs intérêts. Il n’y a plus d’éducation patriotique, fleuron de la troisième République. Les media répandent toutes les faces de la pensée du politiquement correct totalement en phase avec le dessein américain de mainmise sur l’Europe. Par exemple, la théorie du genre développée dans certaines universités américaines est enseignée dans des établissements d’enseignement français, notamment à Sciences Po.

    Dans son livre, Le temps des décisions, Hillary Clinton, l’épouse de l’ancien président américain, demande que la théorie du genre soit intégrée dans les législations de tous les pays du monde et que toute discrimination des minorités sexuelles soit interdite et même punie au niveau international.

    La révolte de mai 68 dont les conséquences culturelles et « sociétales » furent particulièrement importantes émane des Etats Unis et son inspirateur, le philosophe Herbert Marcuse a vécu et enseigné en Californie. Deux de ses livres ont eu beaucoup d’influence dans le milieu des étudiants : Eros et civilisation  qui est une synthèse de Marx et de Freud et L’homme unidimensionnel.  Dans ce dernier livre, Marcuse met en avant le rôle des minorités ethniques et sexuelles et celui des intellectuels pour renverser le pouvoir répressif. En ce sens, il est ouvertement antidémocrate. Il s’agit d’obliger la majorité du peuple à adopter les exigences des minorités « libératrices ». Ces minorités, étant par essence minoritaires, ont intérêt à confisquer à leur profit la liberté d’expression. Ainsi, la censure existe mais elle prend une nouvelle forme, la capture de la liberté d’expression par les minorités « émancipatrices ».

    Marcuse est reparti en Allemagne où il est mort en 1979, en Bavière. Le transfert, en 2003, de ses cendres à Berlin pour qu’il repose près de la tombe de Hegel est bien le reflet de la colonisation culturelle de l’Allemagne !

    La capacité créative des Allemands dans les domaines des sciences humaines et de la philosophie est d’ailleurs aujourd’hui limitée du fait de la domination exercée par cette pensée politiquement correcte venue des Etats-Unis. Au reste, on a pu dire que l’URSS avait « colonisé » les corps mais que les Etats-Unis avaient « colonisé » les âmes.

    Un autre domaine où s’exerce aussi la censure est celui de l’art. Gabriela, la fille de l‘archiduc Otto de Habsbourg, est sculpteur. Un jour, elle a montré à Yvan Blot une tête de Socrate qu’elle avait sculptée dans sa jeunesse. Brusquement inquiète, elle a alors dit : « Ne dites jamais à personne que j’ai fait des sculptures figuratives autrefois, ou dites que j’étais obligée comme étudiante ! ». Une telle remarque atteste du climat d’autocensure qui prévaut aujourd’hui. L’emprise de l’art contemporain non figuratif est aujourd’hui une illustration de la suprématie exercée par l’Amérique et le centre de la domination mondiale pour cet art réside à New York.

    Autre exemple, celui de Daphné du Barry, un sculpteur figuratif chrétien, qui a raconté à Yvan Blot comment elle fut évincée d’un projet touchant la place de Mexico à Paris par l’alliance de Jacques Chirac et de Bertrand Delanoë. Une colonne de métal a été édifiée sur cette place contre la volonté des habitants du quartier !

    Aujourd’hui, l’art contemporain non figuratif (ce qui permet d’effacer le visage humain) est devenu l’art officiel dans les cabinets ministériels. Quand on parle d’art officiel, les responsables poussent des hauts cris mais c’est bien de cela qu’il s’agit.

    Un autre sculpteur Serge Bloch, disciple du classicisme grec, décrivit à Yvan Blot la terreur qui régna à l’Ecole des Beaux-Arts en mai 68.  Le directeur fit envoyer de nombreuses sculptures en banlieue pour éviter qu’elles soient vandalisées. Le comité des étudiants révolutionnaires affronta les camionneurs à qui le déménagement avait été confié ! On voit bien dans cet exemple que ce sont les privilégiés qui imposent leurs normes au peuple : la nouvelle révolution venue d’Amérique est d’essence oligarchique.

    Nous sommes donc, dans ce domaine, arraisonnés par le Gestell américain. Un système est en place avec son socle économique spéculatif, ses normes autoritaires (d’origine non étatiques), ses acteurs qui forment un milieu fermé et sectaire et son dessein qui est de faire disparaitre la représentation du monde, notamment de l’homme, au profit d’abstractions censées avoir une valeur universelle. Ce système proche du totalitarisme est beaucoup plus subtil que les vieilles censures d’autrefois. Et il est sans doute plus efficace.

    Conclusion : revenir à la démocratie directe.

    On est parti du Gestell et on y revient. En effet, le processus de colonisation par l’Amérique, et notamment de la colonisation des esprits qui évite l’usage d’une censure externe, relève d’un système tout entier. Les outils du système (interventions d’ambassadeurs, espionnage de la CIA, pressions économiques comme celles exercées sur la BNP, etc.) peuvent être variés. Les élites européennes sont largement sous l’emprise américaine et elles ont intérêt à favoriser l’oligarchie au pouvoir. On le voit bien dans le cas de la Suisse. Ce petit pays est soumis à des pressions juridico-financières de la part des Etats-Unis qui veulent donner des ordres aux banquiers suisses ou affaiblir la concurrence qu’ils représentent. Il faut noter que l’image de la Suisse est très mauvaise du fait de la pratique de la démocratie directe qui lui permet de sauver l’essentiel de sa souveraineté.

    L’oligarchie politique suisse cherche à calmer les Américains, ce qu’elle fait par ses déclarations ou ses actes défavorables aux Russes. Ainsi, elle a décidé de limiter le placement des titres de cinq principales banques russes. Ce genre de mesures ne peut pas faire l’objet de référendums.

    Dans les phénomènes de colonisation, les élites du pays colonisé collaborent beaucoup avec le colonisateur. C’est ce que nous voyons ici. C’est pourquoi pour défendre la liberté d’expression, il faut commencer par permettre au peuple de s’exprimer librement par les référendums d’initiative populaire.

    Club de l’Horloge, 26/02/2015 Ivan Blot, homme politique, essayiste, écrivain…

    http://www.polemia.com/pourquoi-et-comment-lamerique-a-confisque-la-liberte-dexpression/

  • La vraie leçon du Komintern

    Couverture du livre du colonel Rezanoff

    Alors que le communisme d'hier se voulait officiellement international, il nous administrait quand même la preuve d'un certain nombre de réalités dérangeantes pour son idéologie. Depuis cette époque, celle la révolution russe de 1917, près d'un siècle s'est écoulé et l'Histoire les a cruellement confirmées.

    Le régime totalitaire naissant allait très rapidement conduire au "chauvinisme de grande puissance" qui, pour certains, caractérisa le schisme sino-soviétique. À la vérité l'expression apparaît dès octobre 1922 sous la plume de Lénine lui-même. (1)⇓

    Fondateur du système celui-ci peut être crédité d'un certain nombre de crimes, mais pas de celui-là : il dira, au contraire, et jusqu'au bout, de manière provocante, qu'il "crache sur la Russie".

    Au lendemain de la révolution bolchevique de 1917, Lénine et ses adeptes entreprirent, par ailleurs, la liquidation de la Deuxième Internationale. Les communistes prétendirent lui substituer une "Troisième Internationale", plus "internationaliste" encore.

    L'abrégé russe s'imposera très rapidement sous le nom de "Komintern". (2)⇓

    Les socialistes devinrent dès lors les premiers ennemis du communisme, à la fois parce qu'ils acceptent le cadre de la démocratie bourgeoise ‑ à laquelle Lénine oppose la dictature du prolétariat, - et, corollaire, parce que les socialistes ont accepté de se comporter en patriotes dans chacun des pays entraînés dans la première guerre mondiale.

    Très rapidement "l'Internationale" se révèle une organisation centralisée. Dirigé depuis Moscou, le Komintern va devenir un instrument du pouvoir soviétique, avant de se révéler une succursale de ses services spéciaux.

    Documents à l'appui le colonel Rezanoff donnait de manière prophétique, dans un petit livre intitulé "le Komintern" (3)⇓, l'alerte aux Occidentaux. Il le fait autour de la conférence de Gènes de 1922. Ce fut aussi la première étape de l'application en Europe d'un plan cynique, concrétisé par l'accord de Rappallo. D'inspiration non plus strictement marxiste mais géopolitique, il était conçu dans la nouvelle ligne de la prétendue Internationale, ce que nous devons appeler la "ligne Radek". (4)⇓

    Celle-ci apparaîtra, en fait au lendemain de ce que les Polonais appellent le miracle de la Vistule d'août 1920. Jusqu'à cette bataille décisive les bolcheviks imaginent exporter leur révolution en occident, et triompher rapidement. C'était la "ligne Zinoviev". En Hongrie (mars-août 1919) comme en Bavière (avril-mai 1919) la dictature passagère des "conseils" avait laissé de forts mauvais souvenirs. Mais l'heure est encore aux espérances occidentales et particulièrement allemandes. En 1914 Trotsky avait souligné ce point essentiel : les révolutionnaires de Russie se considéraient comme "redevables — et combien ! — à la Social-démocratie allemande. Nous sommes passés par son école et avons tiré enseignement de ses succès et de ses fautes. Pour nous, elle n’était pas un des partis de l’Internationale, mais elle incarnait le 'Parti'tout court." (5)⇓

    Ancien procureur de la Russie impériale, Rezanoff démonte déès lors la logique totalitaire implacable dans laquelle se sont engouffrés, dès le départ, Lénine, ses adeptes et ses successeurs. On pouvait donc le savoir dès 1922, ce qui souligne et dénonce l'aveuglement complice de nos dirigeants.

    La conclusion de "l'entreprise" léniniste, foi nouvelle totalitaire, ne pouvait conduire qu'à une volonté de conquête de l'empire du monde. Jules Monnerot, fondateur trop méconnu de la pensée sociologique française l'associe à ces traits de "religion séculière" … que le marxisme-léninisme du XXe siècle emprunta à l'islam conquérant des origines.

    En dépit de l'affaiblissement considérable de la Russie par rapport à ce qu'avait été l'URSS, l'ombre de cette conception plane encore sur les centres du pouvoir moscovite. Elle est basée sur la quête, impossible en raison des faiblesses économiques de cet immense territoire, d'une égalité avec les Etats-Unis.

    Dans ma jeunesse, dans les années 1950 à 1970, toute personne sensée l'avait sans doute compris. Le mouvement communiste avait cessé depuis longtemps de pratiquer vraiment aussi bien l'idéal "d'amitié entre les peuples", slogan dérisoire pour plaques de rues dans la banlieue rouge, que la référence prolétarienne dont il se revendiquait encore. Ou plus exactement si de tels slogans fonctionnaient, ils ne servaient qu'à sens unique, dans le sens et au seul profit de l'impérialisme soviétique.

    On l'a mesuré de manière totalement évidente en Europe à partir de 1956, année où Khrouchtchev écrasa dans le sang les aspirations à l'indépendance du peuple hongrois. André Malraux, ancien adepte du Komintern, auquel on reprochait de s'être éloigné de ses écrits et de ses actions de jeunesse, en particulier des illusions nourries par la guerre d'Espagne, répondit un jour "la Condition humaine s'achève à Budapest".

    Pour s'en rendre compte, il suffisait d'ouvrir les yeux.

    Malheureusement, en France, pour ne pas voir cette réalité, les paupières des intellectuels demeuraient largement tributaires d'une sorte de conjonctivite appelée "antifascisme".

    Invention du VIIe congrès du Komintern en 1935 ce mot d'ordre continue de polluer les logiciels des gens qui, aujourd'hui, n'ont toujours pas compris que sous les apparences de l'islamo-terrorisme ils sont confrontés à l'islamo-bolchevisme.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. sa Lettre à Kamenev du 6 octobre 1922, correspondance reproduite dans "La Pravda" du 21 janvier 1937.
    2.  Dans la préface de sa colossale "Histoire de l'Internationale communiste", publiée chez Fayard en 1997, l'historien trotskiste Pierre Broué propose de "franciser" ce sigle en "Comintern" et de le féminiser, puisqu'il s'agit de "la" (Troisième) internationale communiste avec un C, Komintern sonnnnt trop germano-russe à son gré. Bien qu'adepte, en général, de la solution "la plus française", je ne le suivrai pas ici.
    3.  réédité aux Éditions du Trident.
    4.  cf. Notre article "Géopolitique de la subversion ou vieille ligne Radek" du 14 avril 2011.
    5.  cf. "La Guerre et la Révolution" texte de 1922 p. 77 de l'édition numérique librement téléchargeable

    http://www.insolent.fr/