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culture et histoire - Page 1405

  • JULIUS CÉSAR ET L’ART DE LA GUERRE

    Il est  l’auteur du de Bello Gallico, mais aussi du de Bello Civili contre Pompée, César, chef de guerre c’est 1 192 000 morts, du moins d’après Pline l’ancien. Mais ses conquêtes militaires ne furent rien pour César, sa seule aspiration était Rome…

    Avec Yann Le Bohec, spécialiste de l’antiquité romaine, professeur émérite de l’université Paris-Sorbonne (Paris IV).

    http://theatrum-belli.org/julius-cesar-et-lart-de-la-guerre/

  • Le mouvement de destruction de la réalité chrétienne de notre pays

    Editorial de Philippe Maxence, pour L'Homme Nouveau :

    Une-1585-blog"L’odieux crime perpétré par l’État islamique envers 21 coptes a bouleversé le monde entier. Personne au monde n’a caché leur qualité de chrétiens et le Pape François les a qualifiés de martyrs. Seule, la France, républicaine et laïcarde, s’est singularisée. À tel point que L’Œuvre d’Orient a réagi avec force, exigeant « que l’appartenance religieuse chrétienne des victimes ne soit pas escamotée. Elle demande que cela soit clairement mentionné dans les communiqués de la Présidence de la République et que la France présente ses condoléances au Patriarche copte. » Moins sanglante dans sa portée, la loi Macron, qui désorganise étatiquement l’économie sans laisser aux professions la liberté de s’organiser et au travail de s’effectuer, participe du même mouvement de destruction de la réalité chrétienne de notre pays, soumis à la dictature de l’impératif financier. Les conséquences seront de longue portée, entraînant à terme une temporalité différente avec des dimanches devenus des jours ordinaires.

    Dans Théologie de l’Histoire (DMM), le Père Calmel rappelait que l’Histoire se comprend vraiment à la lumière de l’Apocalypse et que, malgré son renouvellement incessant, elle « présente cependant des caractères fixes et immuables, notamment l’évangélisation que rien ne saurait arrêter ; ensuite l’hostilité tantôt ouverte, tantôt sourde et contenue, du Dragon et des deux Bêtes contre la Femme ; enfin la victoire du Christ et des bienheureux. » Nous sommes en ces temps. C’est le Christ qui vainc, malgré nos défaites apparentes."

    Michel Janva

  • Pourquoi et comment l’Amérique a confisqué la liberté d’expression

    Texte n°10 (Rétablir la liberté d’expression – XXXe Université annuelle du Club de l’Horloge, les 15 et 16 novembre 2014.

     

    La raison pour laquelle l’Amérique a confisqué la liberté d’expression et la manière adoptée peuvent être analysées dans toute leur ampleur en ayant recours aux outils de pensée forgés par Aristote et Heidegger.

    Les outils.

    Pour Aristote l’existence de toute institution humaine peut être expliquée par quatre causes : la cause finale, qui est la plus importante, la cause motrice (les hommes), la cause formelle (les normes) et la cause matérielle (la technique et l’économie). Heidegger a repris cette clé d’analyse en observant, par un approfondissement de l’œuvre d’Hölderlin, que l’homme se situait dans un « quadriparti » (Geviert) composé de quatre puissances élémentaires : la Divinité, les Mortels, le Ciel et la Terre. Il ajoute à cela une notion nouvelle, le « Gestell » ou arraisonnement utilitaire. Il soutient la thèse selon laquelle l’homme occidental est aux prises avec un système qui le déshumanise, produit par le rationalisme scientiste. Seules comptent, dans ce système, les procédures juridiques et économiques. L’homme, alors, ne présente plus d’intérêt dans son humanité mais devient un rouage du système utilitaire. Celui-ci subvertit les quatre valeurs du quadriparti pour lui substituer quatre idoles : l’ego qui détrône Dieu, les masses qui supplantent la personne humaine, l’argent qui tient lieu d’éthique et la technique et l’économie qui substituent leur logique au respect des racines qui inscrivent l’homme dans une lignée. Ceci afin d’obtenir des individus interchangeables d’où l’intérêt de l’égalitarisme : l’éradication des racines, de l’idéal, des personnalités indépendantes et de la divinité.

    Les trois formes du Gestell au XXe siècle.

    Pour Heidegger, le « Gestell » a pris, au XXe siècle, trois formes concurrentes : le fascisme, le communisme et le système occidental. Les deux premières, l’une centrée sur le IIIe Reich, l’autre sur l’URSS se sont effondrées. Il demeure la troisième forme, arrimée aux Etats-Unis. Cette dernière figure suscite de nombreuses protestations, beaucoup considérant qu’il n’est pas possible de mettre sur un même plan politique le IIIe Reich, l’URSS et ce qui est aujourd’hui l’Occident. A cela, Heidegger a répondu que si l’objection était politiquement légitime, elle n’était pas juste d’un point de vue métaphysique, les trois systèmes étant, sous cet angle, analogues. Dans les trois cas, l’homme est soumis à l’arraisonnement utilitaire : la technique et l’économie sont devenues des idoles ; les masses sont mises en avant ; les normes sont matérialistes (argent ou pouvoir) ; l’ego remplace Dieu. Parce qu’il a besoin d’asseoir son pouvoir sur les hommes réduits à l’état de rouages, le système utilitaire, le Gestell, est un adversaire de la liberté d’expression. Mais il peut se servir de l’apparence de celle-ci pour ses fins propres. C’est le pouvoir d’influence (« soft power »), concept développé par l’homme politique américain, Joseph Nye. Dans cette approche, la puissance de persuasion joue le rôle majeur. Il s’agit, pour contrôler les esprits sans coercition directe et asseoir ainsi une domination durable, d’utiliser toutes les capacités de communication offertes par nos sociétés et de décider du calendrier médiatique. Les adversaires sont conduits à penser comme vous.

    Les acteurs centraux constituent une oligarchie qui s’est emparé du pouvoir aux USA.

    Tocqueville a écrit « De la démocratie en Amérique » en remarquant que la démocratie, par son égalitarisme et son conformisme, pouvait menacer la liberté. A vrai dire, l’Amérique a toujours été plus une oligarchie, centrée sur la fonction marchande, qu’une vraie démocratie. Quelques repères illustrent ce caractère formel de la démocratie aux Etats-Unis. Ainsi, ceux-ci ont longtemps toléré l’esclavage. De manière plus anecdotique, les conditions dans lesquelles fut inaugurée la statue de la Liberté à New York, le 28 octobre 1886, par le président Grover Cleveland méritent d’être rappelées. Les Noirs et les femmes ont été exclus de la cérémonie (sauf l’épouse de Bartholdi et la petite-fille de Ferdinand de Lesseps). En revanche, les francs-maçons étaient en nombre. Curieuse liberté réservée à certains et pas à d’autres ! Déjà bien avant, les Pères de la constitution américaine dont plusieurs étaient des propriétaires d’esclaves, se méfiaient du peuple d’où l’élection du président au suffrage indirect et la création d’un organe aristocratique de membres nommés à vie, la Cour Suprême.

    Néanmoins, au XIXe siècle, un conflit opposa les démocrates authentiques, partisans d’instaurer une démocratie directe et l’oligarchie au pouvoir, campant sur les positions acquises, incarnée notamment par les puissantes compagnies de chemins de fer. Ce conflit se produisit dans l’Ouest, ce qui explique la raison pour laquelle le système de la démocratie directe fut adopté par la plupart des Etats de l’ouest, sur le modèle suisse de la démocratie directe (voir le livre d’Yvan Blot : La démocratie directe – Editions Economica).

    L’événement qui fut à la source de cette évolution institutionnelle remonte à l’année 1900. En Californie, la compagnie « Southern Pacific » acheta des politiciens et des juges dont les décisions furent prises, notamment, au détriment des agriculteurs. Mais, un procureur, Hiram W. Johnson (1866-1945), fit condamner le président du Congrès de Californie et le président de la Southern Pacific pour collusion. Devenu un héros national il fut élu gouverneur (1911-1917) et il fit réformer la constitution de l’Etat pour établir la démocratie directe.

    Toutefois, ce mouvement populiste (c’était leur nom !), s’il s’imposa à l’échelon d’un certain nombre d’Etats, ne put jamais l’emporter au niveau fédéral. En effet, la politique nationale conduite aux Etats-Unis est devenue plus que jamais oligarchique. Seuls des milliardaires peuvent devenir présidents. Sur les risques inhérents à un pouvoir oligarchique, Eisenhower avait exprimé ses craintes dans son discours d’adieu du 17 janvier 1961 : « cette conjonction d’une immense institution militaire et d’une grande industrie de l’armement est nouvelle dans l’expérience américaine. Son influence totale, économique, politique, spirituelle même, est ressentie dans chaque ville, dans chaque parlement d’Etat, dans chaque bureau du gouvernement fédéral, (…) dans les assemblées du gouvernement, nous devons nous garder de toute influence injustifiée, qu’elle ait été ou non sollicitée ou exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d’une désastreuse ascension d’un pouvoir illégitime existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés et nos processus démocratiques ».

    Au-delà des deux pouvoirs dénoncés par l’ancien général Eisenhower, le pouvoir oligarchique américain  comprend d’autres acteurs. Figurent ainsi les banques dont le rôle politique international est immense (Goldman Sachs ou Morgan), les grands media et de puissants groupes de pression universitaires. Ces différents protagonistes ont tout avantage à s’opposer à la liberté d’expression à chaque fois que leurs intérêts sont en jeu.

    A l’issue de cet ensemble d’observations, il convient d’examiner ce que sont les normes juridiques et morales aux Etats-Unis.

    Les règles et les valeurs dans un pays de plus en plus divisé.

    Juridiquement, la liberté d’expression repose sur le premier amendement à la constitution, inscrit dans le « bill of rights » (déclaration des droits) de 1789. « Le Congrès ne fera aucune loi relative à l’établissement d’une religion ou à l’interdiction de son libre exercice, ou pour limiter la liberté d’expression de la presse ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement ou d’adresser à l’Etat des pétitions pour obtenir réparation ».

    Un exemple relativement récent et assez extrême du point de vue de l’exercice de la liberté d’expression est l’arrêt Texas contre Johnson rendu par la Cour suprême en 1989, relatif à l’outrage au drapeau. En l’occurrence, brûler l’emblème national a été considéré comme une manifestation de la liberté d’expression en vertu du Premier amendement. Toute réglementation visant à réprimer ce type d’offense était donc contraire à la Constitution. A la suite de la décision de la Cour suprême, le Congrès adopta la même année le Flag Protection Act, mais la Cour par un nouvel arrêt du 11 juin 1990 maintint sa décision initiale.

    Cette tolérance face à la libre expression des opinions est ancrée dans les mentalités. Milton Friedman dit un jour à Yvan Blot, lors d’une rencontre à San Francisco : « Je suis juif et je n’accepte pas vos lois françaises dites antiracistes qui limitent la liberté d’expression. On a le droit de ne pas aimer telle ou telle ethnie. Mais on n’a pas le droit de frapper quelqu’un : pour cela, le code pénal suffit et il n’y a pas besoin de lois spécifiques ». Ivan Blot lui répondit : « Venez dire cela en France à la télévision ! » ; « Ah, non ! répond-il, car je ne veux pas ne plus être invité dans votre pays ». Ce dialogue illustre la pratique de l’autocensure chez un libéral convaincu !

    Si ces assises juridiques et intellectuelles sont importantes, elles ne constituent pas, pour autant, un absolu. Certes, la liberté est la première valeur proclamée aux Etats-Unis mais il peut être accordé à d’autres valeurs une force supérieure. Longtemps, ce fut le cas du droit de propriété invoqué pour maintenir l’esclavage. Ainsi, l’une des raisons de la guerre d’indépendance tient à l’affaire James Sommerset, un esclave fugitif qui avait échappé à son maitre lors d’une escale aux îles britanniques. Lord Mansfield, chief justice, saisi de ce cas donna raison au fugitif en 1772 et proclama sa liberté au nom de la Common Law. Dès lors, il y eut une grande crainte en Amérique de voir cette jurisprudence traverser l’Atlantique. La guerre d’indépendance éclata en 1775.

    Aujourd’hui, comme valeur, l’égalité semble plus importante que la liberté. Ainsi la Cour Suprême a interdit les prières à l’école publique. Ainsi également, en 2013, les autorités de l’université publique de Sonoma en Californie demandèrent par deux fois à Audrey Jarvis, une étudiante, de cacher le crucifix qu’elle portait. Mais, dans ce dernier cas, cela échoua. Un arrangement fut conclu par l’intermédiaire du Liberty Institute qui rassemble un groupe d’avocats conservateurs travaillant à « la restauration de la liberté religieuse à travers l’Amérique » et des excuses formelles furent présentées à la jeune fille.

    Par ailleurs, il faut souligner que le premier amendement ne s’applique qu’aux autorités publiques, en revanche le secteur privé peut s’opposer à la liberté d’expression.

    Gertrud Himmelfarb a montré dans son livre « One nation, two cultures » que le consensus américain autour des traditions chrétiennes et de la liberté s’est brisé dans les années soixante. Il en résulte des évolutions profondes par rapport aux principes qui dominaient jusqu’alors. Un exemple parmi d’autres qui illustre ce mouvement est la décision de la Cour suprême rendue le 27 juin 2005 qui déclare inconstitutionnel l’affichage des dix commandements dans les tribunaux de McCreary et Pulaski (Kentucky). Curieusement, la même Cour Suprême a rendu le même jour une autre décision (Van Orden v. Perry) qui déclare constitutionnelle la présence des dix commandements dans le parc du capitole du Texas.

    Dans certaines universités règne une véritable dictature du politiquement correct. Ce terme signifie  « linguistiquement correct » au regard des mœurs et des opinions dominantes. Au nom de cette posture intellectuelle, une lutte est menée contre tout ce qui est considéré comme des inégalités, sauf celle due à l’argent. Cette lutte anime les mouvements féministes, homosexuels et multiculturels. Le but est de changer les rapports sociaux. L’idée dérive du marxisme-léninisme et de la révolution bolchevique de 1917. La gauche américaine s’en empara vers 1980. La ligne idéologique suivie par celle-ci s’explique par le caractère essentiel du politiquement correct qui place l’égalité au-dessus de la liberté.

    La technique et l’économie au service du Gestell.

    L’affaire Snowden témoigne de l‘usage fait par les Etats-Unis de la technique moderne à travers la mise en œuvre d’un système d’espionnage de leurs alliés d’une amplitude jusqu’alors jamais atteinte. Cet espionnage, par toutes ses implications, constitue, à l’évidence, une limite à la liberté d’expression. Plus largement, sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, l’Amérique a développé un réseau de surveillance mondial.

    Quant à l’emprise économique, les pressions qu’exercent les oligopoles américains jouent un rôle considérable. Le domaine du cinéma et la toute-puissance de Hollywood représentent, à cet égard, un bon exemple. Un bon film russe, allemand ou français n’aura jamais la campagne de lancement commerciale d’un film américain, souvent teinté de propagande.

    La politique impériale et ses conséquences.

    En 2013, Chuck Hagel, secrétaire à la Défense, a mis en garde contre un retour de « l’isolationnisme » parmi la population américaine. Selon un sondage du Wall Street Journal, 47% des Américains souhaitaient que l’Amérique s’impliquât moins dans les affaires internationales.

    Aujourd’hui, le budget de la défense des Etats-Unis représente globalement 40% des dépenses militaires mondiales et 400 000 soldats américains sont cantonnés ou interviennent dans près de cent pays.

    Les objectifs assignés à la politique extérieure des Etats-Unis ont été précisément exposés par Zbigniew Brzezinski dans son livre Le grand échiquier publié en 1997. Leur réalisation nécessite d’éradiquer le sentiment patriotique chez les concurrents possibles, de faire disparaître le sens des traditions chez les autres, mais aussi aux Etats-Unis où les vieilles traditions américaines doivent être idéologiquement rejetées, et d’abattre les valeurs réellement démocratiques, notamment le recours au référendum comme on l’a vu récemment en Ukraine.

    La libre expression s’oppose à ces trois axes que fixe Brzezinski. Alors, pour leur aboutissement, on use plutôt de moyens indirects : monopoles financiers, surveillance par les services secrets, tribunaux, media et milieux académiques militants, idéologie des droits de l’homme.

    En réalité, nous assistons dans ce cadre impérialiste à une colonisation de l’Europe comme Ivan Blot l’analyse dans son livre L’Europe colonisée.

    La colonisation de l’Europe par les Etats-Unis.

    Cette colonisation prend quatre formes : l’exploitation économique, l’invasion migratoire, l’inféodation politique et l’aliénation culturelle et spirituelle. La réflexion présente touche principalement à ces deux derniers aspects.

    L’inféodation de l’Europe

    Elle est menée par le moyen de grandes organisations internationales comme l’Union européenne et l’OTAN.

    Elle aboutit, sur le plan politique, à la perte de souveraineté des nations européennes. Lors d’une rencontre entre les présidents Poutine et Hollande au début du mandat de ce dernier, le président russe a expliqué qu’il n’avait pas parlé des missiles anti-missiles avec le président français car celui-ci avait perdu sa liberté de décision au profit de l’OTAN. D’un point de vue théorique rien n’interdirait au président Hollande de défendre une politique différente de celle des Etats-Unis mais cette politique, dans ce contexte, s’avérerait inopérante. En pratique, le président français ne prononcera aucune parole allant à l’encontre des intérêts américains en la matière. La France est ainsi « satellisée » comme l’était, par exemple, la Pologne du temps du Pacte de Varsovie. Cela vient de ce que les socialistes en France ont pris l’habitude de l’allégeance depuis l’époque de la guerre froide. L’Europe se trouve ainsi soumise aux Etats-Unis. En témoigne aussi le fait que plusieurs commissaires de la Commission européenne ont fait une carrière dans des banques américaines et sont liés à des intérêts financiers américains puissants.

    L’aliénation culturelle

    Le plus grave est sans doute l’aliénation culturelle dont le résultat pour les européens est une perte de conscience de leurs intérêts. Il n’y a plus d’éducation patriotique, fleuron de la troisième République. Les media répandent toutes les faces de la pensée du politiquement correct totalement en phase avec le dessein américain de mainmise sur l’Europe. Par exemple, la théorie du genre développée dans certaines universités américaines est enseignée dans des établissements d’enseignement français, notamment à Sciences Po.

    Dans son livre, Le temps des décisions, Hillary Clinton, l’épouse de l’ancien président américain, demande que la théorie du genre soit intégrée dans les législations de tous les pays du monde et que toute discrimination des minorités sexuelles soit interdite et même punie au niveau international.

    La révolte de mai 68 dont les conséquences culturelles et « sociétales » furent particulièrement importantes émane des Etats Unis et son inspirateur, le philosophe Herbert Marcuse a vécu et enseigné en Californie. Deux de ses livres ont eu beaucoup d’influence dans le milieu des étudiants : Eros et civilisation  qui est une synthèse de Marx et de Freud et L’homme unidimensionnel.  Dans ce dernier livre, Marcuse met en avant le rôle des minorités ethniques et sexuelles et celui des intellectuels pour renverser le pouvoir répressif. En ce sens, il est ouvertement antidémocrate. Il s’agit d’obliger la majorité du peuple à adopter les exigences des minorités « libératrices ». Ces minorités, étant par essence minoritaires, ont intérêt à confisquer à leur profit la liberté d’expression. Ainsi, la censure existe mais elle prend une nouvelle forme, la capture de la liberté d’expression par les minorités « émancipatrices ».

    Marcuse est reparti en Allemagne où il est mort en 1979, en Bavière. Le transfert, en 2003, de ses cendres à Berlin pour qu’il repose près de la tombe de Hegel est bien le reflet de la colonisation culturelle de l’Allemagne !

    La capacité créative des Allemands dans les domaines des sciences humaines et de la philosophie est d’ailleurs aujourd’hui limitée du fait de la domination exercée par cette pensée politiquement correcte venue des Etats-Unis. Au reste, on a pu dire que l’URSS avait « colonisé » les corps mais que les Etats-Unis avaient « colonisé » les âmes.

    Un autre domaine où s’exerce aussi la censure est celui de l’art. Gabriela, la fille de l‘archiduc Otto de Habsbourg, est sculpteur. Un jour, elle a montré à Yvan Blot une tête de Socrate qu’elle avait sculptée dans sa jeunesse. Brusquement inquiète, elle a alors dit : « Ne dites jamais à personne que j’ai fait des sculptures figuratives autrefois, ou dites que j’étais obligée comme étudiante ! ». Une telle remarque atteste du climat d’autocensure qui prévaut aujourd’hui. L’emprise de l’art contemporain non figuratif est aujourd’hui une illustration de la suprématie exercée par l’Amérique et le centre de la domination mondiale pour cet art réside à New York.

    Autre exemple, celui de Daphné du Barry, un sculpteur figuratif chrétien, qui a raconté à Yvan Blot comment elle fut évincée d’un projet touchant la place de Mexico à Paris par l’alliance de Jacques Chirac et de Bertrand Delanoë. Une colonne de métal a été édifiée sur cette place contre la volonté des habitants du quartier !

    Aujourd’hui, l’art contemporain non figuratif (ce qui permet d’effacer le visage humain) est devenu l’art officiel dans les cabinets ministériels. Quand on parle d’art officiel, les responsables poussent des hauts cris mais c’est bien de cela qu’il s’agit.

    Un autre sculpteur Serge Bloch, disciple du classicisme grec, décrivit à Yvan Blot la terreur qui régna à l’Ecole des Beaux-Arts en mai 68.  Le directeur fit envoyer de nombreuses sculptures en banlieue pour éviter qu’elles soient vandalisées. Le comité des étudiants révolutionnaires affronta les camionneurs à qui le déménagement avait été confié ! On voit bien dans cet exemple que ce sont les privilégiés qui imposent leurs normes au peuple : la nouvelle révolution venue d’Amérique est d’essence oligarchique.

    Nous sommes donc, dans ce domaine, arraisonnés par le Gestell américain. Un système est en place avec son socle économique spéculatif, ses normes autoritaires (d’origine non étatiques), ses acteurs qui forment un milieu fermé et sectaire et son dessein qui est de faire disparaitre la représentation du monde, notamment de l’homme, au profit d’abstractions censées avoir une valeur universelle. Ce système proche du totalitarisme est beaucoup plus subtil que les vieilles censures d’autrefois. Et il est sans doute plus efficace.

    Conclusion : revenir à la démocratie directe.

    On est parti du Gestell et on y revient. En effet, le processus de colonisation par l’Amérique, et notamment de la colonisation des esprits qui évite l’usage d’une censure externe, relève d’un système tout entier. Les outils du système (interventions d’ambassadeurs, espionnage de la CIA, pressions économiques comme celles exercées sur la BNP, etc.) peuvent être variés. Les élites européennes sont largement sous l’emprise américaine et elles ont intérêt à favoriser l’oligarchie au pouvoir. On le voit bien dans le cas de la Suisse. Ce petit pays est soumis à des pressions juridico-financières de la part des Etats-Unis qui veulent donner des ordres aux banquiers suisses ou affaiblir la concurrence qu’ils représentent. Il faut noter que l’image de la Suisse est très mauvaise du fait de la pratique de la démocratie directe qui lui permet de sauver l’essentiel de sa souveraineté.

    L’oligarchie politique suisse cherche à calmer les Américains, ce qu’elle fait par ses déclarations ou ses actes défavorables aux Russes. Ainsi, elle a décidé de limiter le placement des titres de cinq principales banques russes. Ce genre de mesures ne peut pas faire l’objet de référendums.

    Dans les phénomènes de colonisation, les élites du pays colonisé collaborent beaucoup avec le colonisateur. C’est ce que nous voyons ici. C’est pourquoi pour défendre la liberté d’expression, il faut commencer par permettre au peuple de s’exprimer librement par les référendums d’initiative populaire.

    Club de l’Horloge, 26/02/2015 Ivan Blot, homme politique, essayiste, écrivain…

    http://www.polemia.com/pourquoi-et-comment-lamerique-a-confisque-la-liberte-dexpression/

  • La vraie leçon du Komintern

    Couverture du livre du colonel Rezanoff

    Alors que le communisme d'hier se voulait officiellement international, il nous administrait quand même la preuve d'un certain nombre de réalités dérangeantes pour son idéologie. Depuis cette époque, celle la révolution russe de 1917, près d'un siècle s'est écoulé et l'Histoire les a cruellement confirmées.

    Le régime totalitaire naissant allait très rapidement conduire au "chauvinisme de grande puissance" qui, pour certains, caractérisa le schisme sino-soviétique. À la vérité l'expression apparaît dès octobre 1922 sous la plume de Lénine lui-même. (1)⇓

    Fondateur du système celui-ci peut être crédité d'un certain nombre de crimes, mais pas de celui-là : il dira, au contraire, et jusqu'au bout, de manière provocante, qu'il "crache sur la Russie".

    Au lendemain de la révolution bolchevique de 1917, Lénine et ses adeptes entreprirent, par ailleurs, la liquidation de la Deuxième Internationale. Les communistes prétendirent lui substituer une "Troisième Internationale", plus "internationaliste" encore.

    L'abrégé russe s'imposera très rapidement sous le nom de "Komintern". (2)⇓

    Les socialistes devinrent dès lors les premiers ennemis du communisme, à la fois parce qu'ils acceptent le cadre de la démocratie bourgeoise ‑ à laquelle Lénine oppose la dictature du prolétariat, - et, corollaire, parce que les socialistes ont accepté de se comporter en patriotes dans chacun des pays entraînés dans la première guerre mondiale.

    Très rapidement "l'Internationale" se révèle une organisation centralisée. Dirigé depuis Moscou, le Komintern va devenir un instrument du pouvoir soviétique, avant de se révéler une succursale de ses services spéciaux.

    Documents à l'appui le colonel Rezanoff donnait de manière prophétique, dans un petit livre intitulé "le Komintern" (3)⇓, l'alerte aux Occidentaux. Il le fait autour de la conférence de Gènes de 1922. Ce fut aussi la première étape de l'application en Europe d'un plan cynique, concrétisé par l'accord de Rappallo. D'inspiration non plus strictement marxiste mais géopolitique, il était conçu dans la nouvelle ligne de la prétendue Internationale, ce que nous devons appeler la "ligne Radek". (4)⇓

    Celle-ci apparaîtra, en fait au lendemain de ce que les Polonais appellent le miracle de la Vistule d'août 1920. Jusqu'à cette bataille décisive les bolcheviks imaginent exporter leur révolution en occident, et triompher rapidement. C'était la "ligne Zinoviev". En Hongrie (mars-août 1919) comme en Bavière (avril-mai 1919) la dictature passagère des "conseils" avait laissé de forts mauvais souvenirs. Mais l'heure est encore aux espérances occidentales et particulièrement allemandes. En 1914 Trotsky avait souligné ce point essentiel : les révolutionnaires de Russie se considéraient comme "redevables — et combien ! — à la Social-démocratie allemande. Nous sommes passés par son école et avons tiré enseignement de ses succès et de ses fautes. Pour nous, elle n’était pas un des partis de l’Internationale, mais elle incarnait le 'Parti'tout court." (5)⇓

    Ancien procureur de la Russie impériale, Rezanoff démonte déès lors la logique totalitaire implacable dans laquelle se sont engouffrés, dès le départ, Lénine, ses adeptes et ses successeurs. On pouvait donc le savoir dès 1922, ce qui souligne et dénonce l'aveuglement complice de nos dirigeants.

    La conclusion de "l'entreprise" léniniste, foi nouvelle totalitaire, ne pouvait conduire qu'à une volonté de conquête de l'empire du monde. Jules Monnerot, fondateur trop méconnu de la pensée sociologique française l'associe à ces traits de "religion séculière" … que le marxisme-léninisme du XXe siècle emprunta à l'islam conquérant des origines.

    En dépit de l'affaiblissement considérable de la Russie par rapport à ce qu'avait été l'URSS, l'ombre de cette conception plane encore sur les centres du pouvoir moscovite. Elle est basée sur la quête, impossible en raison des faiblesses économiques de cet immense territoire, d'une égalité avec les Etats-Unis.

    Dans ma jeunesse, dans les années 1950 à 1970, toute personne sensée l'avait sans doute compris. Le mouvement communiste avait cessé depuis longtemps de pratiquer vraiment aussi bien l'idéal "d'amitié entre les peuples", slogan dérisoire pour plaques de rues dans la banlieue rouge, que la référence prolétarienne dont il se revendiquait encore. Ou plus exactement si de tels slogans fonctionnaient, ils ne servaient qu'à sens unique, dans le sens et au seul profit de l'impérialisme soviétique.

    On l'a mesuré de manière totalement évidente en Europe à partir de 1956, année où Khrouchtchev écrasa dans le sang les aspirations à l'indépendance du peuple hongrois. André Malraux, ancien adepte du Komintern, auquel on reprochait de s'être éloigné de ses écrits et de ses actions de jeunesse, en particulier des illusions nourries par la guerre d'Espagne, répondit un jour "la Condition humaine s'achève à Budapest".

    Pour s'en rendre compte, il suffisait d'ouvrir les yeux.

    Malheureusement, en France, pour ne pas voir cette réalité, les paupières des intellectuels demeuraient largement tributaires d'une sorte de conjonctivite appelée "antifascisme".

    Invention du VIIe congrès du Komintern en 1935 ce mot d'ordre continue de polluer les logiciels des gens qui, aujourd'hui, n'ont toujours pas compris que sous les apparences de l'islamo-terrorisme ils sont confrontés à l'islamo-bolchevisme.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. sa Lettre à Kamenev du 6 octobre 1922, correspondance reproduite dans "La Pravda" du 21 janvier 1937.
    2.  Dans la préface de sa colossale "Histoire de l'Internationale communiste", publiée chez Fayard en 1997, l'historien trotskiste Pierre Broué propose de "franciser" ce sigle en "Comintern" et de le féminiser, puisqu'il s'agit de "la" (Troisième) internationale communiste avec un C, Komintern sonnnnt trop germano-russe à son gré. Bien qu'adepte, en général, de la solution "la plus française", je ne le suivrai pas ici.
    3.  réédité aux Éditions du Trident.
    4.  cf. Notre article "Géopolitique de la subversion ou vieille ligne Radek" du 14 avril 2011.
    5.  cf. "La Guerre et la Révolution" texte de 1922 p. 77 de l'édition numérique librement téléchargeable

    http://www.insolent.fr/

  • Les « valeurs de la République » : une supercherie

    Les politiciens de la République, tous bords confondus, sont indomptables quand les valeurs de la République sont en jeu : « quand il s’agit des valeurs de la République, on ne transige pas ! » (Valls), « on ne tolèrera aucune remise en cause des valeurs de la République » (Vallaud-Belkacem), Sarkozy demande quant à lui qu’on expulse tout imam, « qui ne respecte pas les valeurs de la République », etc.

    Il est assez cocasse que des personnalités se voulant « démocrates » refusent toute remise en cause des « valeurs » du régime politique en place, celui qui les nourrit en l’occurrence. Il faut croire que les hommes sont vraiment un « abîme de contradictions » ! Mais quelles sont au juste ces prétendues « valeurs » avec lesquelles nos démocrates ne peuvent transiger ?

    Paradoxalement, ces « valeurs » dans lesquelles, dignement, nos politiciens se drapent à tous propos, sont rarement par eux définies. Nous avons réussi à en débusquer quelques unes. Nous les présentons ici… avec quelques commentaires et de manière critique, si c’est encore possible.

    La Démocratie

    La République n’est pas démocratique pour au moins trois raisons (passons sur les transferts de « souveraineté » aux technocrates de Bruxelles) :

    1) La Constitution de la République refuse au « peuple français » le « droit à la libre détermination », qu’elle accorde aux peuples d’outre-mer (Conseil Constitutionnel n° 91-290 DC)
    2) L’article 89 de la Constitution interdit de remettre en cause le régime politique en place (le régime républicain, il va sans dire)
    3) La République ne reconnaît pas l’existence du peuple autochtone de France

    Ajoutons que la République ne définit pas ce qu’est un « peuple » ou ce qu’est le « peuple français » (contrairement au peuple kanak, longuement décrit – Accords de Nouméa, par exemple). Cette « négligence » singulière, puisqu’on prétend avec force que la souveraineté appartient au « peuple », est pour le moins suspecte. Réduire le peuple français à un « concept juridique » (décision 91-290 DC) n’est pas davantage propice à persuader des intentions démocratiques de la République : comment un concept pourrait-il détenir la souveraineté ?

    Résumons : premièrement, nous avons un « peuple » réduit à une vague notion juridique, sans « chair » identitaire, culturelle, religieuse, historique, généalogique. Deuxièmement, ce « peuple » n’est pas libre de disposer de lui-même. Troisièmement, ce « peuple » ne peut changer le système politique qui le régit. Donc : en quoi ce « peuple » est-il un peuple ? En quoi ce « peuple » est-il « souverain » ?

    En République, la souveraineté effective appartient à une nomenklatura républicaine et la « volonté générale », manipulée, ne peut s’exercer que dans un cadre soigneusement délimité par elle. C’est cela, une démocratie ?

    La Liberté

    La liberté est la faculté pour un citoyen « de faire tout ce qui n’est pas contraire à la loi ». Autrement dit, c’est la faculté de faire tout ce qui n’est pas interdit. Quel est le régime tyrannique qui n’adhérerait pas à une telle conception ? L’important, en effet, n’est pas de savoir s’il existe un « espace de liberté » (tous les régimes l’octroient peu ou prou à leurs administrés), mais où se situe le curseur des libertés. Où se situe par exemple le curseur des libertés pour le peuple autochtone de France ? De quelles libertés peut-il jouir ? Est-il aussi libre de disposer de lui-même que le peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie ? Où se situe le curseur des libertés pour le « peuple français » ? Est-il libre de choisir des représentants qui ne soient pas républicains ? Est-il libre de « remercier » le régime républicain ?

    La liberté n’est qu’un espace de jeux consenti par le régime politique à ses administrés. Cet espace ne s’étend jamais jusqu’aux lieux stratégiques dont dépend la survie du régime : les citoyens français ne sont pas libres de remettre en cause la République (cf. infra).

    Les libertés au contraire sont des conquêtes qui agrandissent l’espace de jeu en refoulant la limite des interdits. L’extension des libertés concrètes est donc un danger pour le régime car elles impliquent à terme la liberté de le remettre en cause. La liberté n’est donc pas une valeur mais une mystification destinée à détourner le peuple de la conquête de vraies libertés.

     

    L’Égalité

    En République, ce sont les citoyens qui sont égaux, c’est-à-dire des hommes préalablement amoindris, des hommes réduits à la seule chose qu’ils ont en commun par la grâce de la République égalisatrice : leur englobement dans une même catégorie juridique (la citoyenneté). Tout ce qui est propre à la nature humaine, toute cette subtile alchimie qui transforme un être de nature en être de culture, qui fait d’un animal un homme, toutes ces petites choses que la République appelle des « distinctions » (d’origine, de race, de religion, d’appartenance, d’identité…) sont rejetées du concept de citoyenneté, sont volontairement ignorées par la République. Celle-ci a bâti un moule qui se veut universel pour reproduire un homme standard : l’Homme, cette chose abstraite dépouillée des marques qui font les hommes. L’égalité républicaine, pur fantasme ignoble dont le réel révèle toute l’absurdité, suppose donc une violence extraordinaire. Elle impose en vain le primat de la citoyenneté calibrée sur l’humanité diversifiée. Elle génère par essence la souffrance des hommes, et leur révolte.

    L’égalité républicaine ne rend pas égaux des hommes : elle détruit des hommes pour fabriquer des clones. Elle désintègre pour intégrer. Ce n’est pas une valeur : c’est une machine à amoindrir les hommes et un moyen de les dénaturer.

    La Fraternité

    Le concept est intéressant car il suggère un lien de parenté entre « frères », donc une relation de solidarité entre gens de même lignée.

    « L’origine » aurait-elle donc une importance pour la République ? On sait bien que non puisque celle-ci se refuse officiellement à « distinguer » et ne reconnaît que des citoyens indifférenciés et des non citoyens. Pour la République, la fraternité ramène donc à la solidarité entre citoyens-clones, voire à la solidarité envers des hommes abstraits (d’où cette France « terre d’asile »).

    Le concept d’égalité faisait de l’homme multidimentionnel un citoyen indifférencié, standardisé et interchangeable, celui de fraternité confirme en République que le citoyen est « hors sol », déraciné, sans aucune lignée à laquelle on puisse le rattacher. Ce concept n’est pas un vecteur d’affirmation des origines ancestrales, ce qu’il aurait pu être, mais une contrainte morale qui ouvre l’individu au monde, le dissocie de ses « frères » et lui impose l’accueil des clandestins comme l’ouverture des frontières. L’homme amoindri et dénaturé, sans identité, sans lignée et sans frontières, simple unité solidaire d’un tout (l’humanité) devient par la fraternité universelle un « citoyen du monde ».

    La fraternité n’est qu’un humanitarisme exprimant encore une fois la vieille volonté républicaine de détacher l’homme de son humanité, de sa relation à une identité et à une lignée, afin de le calibrer pour le rendre universel et conforme à son idée abstraite de l’Homme.

    Les Droits de l’homme

    Les hommes concrets (les Italiens, les Indiens, les Chinois, les Toucouleurs…) ont toujours eu des droits et des devoirs. Affirmer que les hommes ont des droits, revient donc un peu à défoncer une porte ouverte, d’autant que les droits de la Déclaration sont surtout des artifices de rhétorique et des abstractions qui ne convaincront que des naïfs.

    On retrouvera parmi ces droits révélés en 1789 la sempiternelle liberté (judicieusement « bornée» par les interdits de la loi et fortement tempérée par des « pourvu que » ou des « sauf à répondre de ») ; la prétendue égalité (entre des hommes amoindris par la citoyenneté) ; la « souveraineté de la Nation » et la « volonté générale » dont nous avons vu le caractère relatif ; une loi omniprésente (avec une confusion constante entre le légal, dont peut se parer n’importe quel arbitraire, et le légitime)…

    Toutes ces propositions (hormis le droit à la propriété) sont suffisamment imprécises et confuses pour être sans caractère normatif, donc sans portée réelle. N’importe quel système totalitaire peut ainsi s’en réclamer avec cohérence. Les États-Unis, par exemple, pratiquent comme toutes les tyrannies la torture, les emprisonnements arbitraires dans des prisons secrètes, les assassinats ciblés, l’espionnage de ses citoyens… Pourtant, ce pays peut se prévaloir de la démocratie et des « droits de l’homme » sans que cela fasse réagir la République. C’est que l’idéologie des droits de l’homme est tellement imprécise et abstraite que même la torture et l’arbitraire le plus brutal peuvent y trouver leur justification.

    La vocation de cette idéologie des « droits de l’homme » n’est donc pas de donner de nouveaux droits aux hommes, mais de leur faire troquer des droits particuliers, imparfaits, injustes parfois mais néanmoins réels, contre des droits universels, suffisamment inconsistants et imprécis pour justifier tous les arbitraires.

    La Laïcité

    Encore une vaste supercherie. La laïcité suppose la séparation de l’État et de la religion, la neutralité de l’État républicain à l’égard des confessions religieuses et des opinions politiques, l’interdiction du prosélytisme religieux ou idéologique à l’école…

    En fait, la laïcité est un piège grotesque car il n’a jamais été question pour la République de faire de l’École ou de l’administration publique un espace neutre et de l’État une institution bienveillante qui protège la liberté de conscience et d’opinion. Cela, c’est pour la galerie.

    L’objectif de la République a été d’expulser tout système « concurrent » (et notamment l’Église), hors de l’État, hors de l’École, hors de la sphère publique… pour occuper tout l’espace !

    Ceci explique les lois sur l’enseignement et la mise en place d’une « école républicaine » devant enseigner les « valeurs de la République », les purges dans l’armée (affaire Dreyfus, affaire des fiches…) pour créer une armée « de la République », l’omniprésence dans la sphère publique de la devise de la République, du drapeau de la République, des symboles de la République, de l’hymne de la République… Ceci explique l’article 89 de la Constitution, rédigé à seule fin que tout l’espace politique soit occupé à jamais par la République…

    Où est alors la laïcité ? Car, à moins de considérer que la République et la France recouvrent la même réalité, comme essaient de nous en persuader les républicains (« la France est une République », art. 2 de la Constitution), à moins d’estimer que la République est une transcendance absolue et révélée par quelque prophète (une religion), alors il faut admettre que la République incarne une idéologie politique, une opinion subjective, un système de valeurs parmi d’autres qui aura ses partisans mais aussi ses détracteurs. Mais dans ce cas où est la neutralité d’un État qui se prétend par ailleurs « républicain » ? Dans ce cas, en vertu de quel droit l’École impose-t-elle les « valeurs » d’une idéologie à nos enfants ?

    On le voit, la République s’est servie du concept de laïcité pour substituer à tous les niveaux ses propres valeurs aux valeurs chrétiennes, monarchistes ou identitaires, éjectées de la sphère sociale et politique. La République a été la première à trahir la laïcité dont elle fait la promotion. La laïcité n’est donc pas une « valeur », juste une hypocrisie.

    En conclusion, la République n’a pas de « valeurs ». Elle a des éléments de langage qui révèlent des a priori idéologiques mais aussi et surtout une volonté de tromper, de masquer, de détourner l’attention des enjeux réels… L’idéologie de la République occupe tout l’espace politique, institutionnel, juridique, social, scolaire… Si l’on veut bien, une seconde, considérer la République pour ce qu’elle est, c’est-à-dire un régime politique contestable comme tous les régimes politiques, il nous faut admettre que ce régime global qui ne permet pas l’expression d’une contestation est un régime totalitaire. Les pseudos « valeurs » de la République, au nom desquelles les républicains ne veulent pas « transiger », sont précisément l’expression de ce despotisme qui, plus que nos libertés, cherche à atteindre notre humanité.

    Les fausses valeurs de la République ne sont donc pas bienveillantes. Elles expriment une conception du monde qui ne tolère ni la divergence, ni la dissidence. Quant aux vraies valeurs de la République, ce sont celles-ci :

    • Premièrement : un homme se définit par sa seule catégorie juridique (il est citoyen ou non citoyen), tout le reste est inessentiel.
    • Deuxièmement : un peuple est une catégorie juridique qui représente la somme de tous les hommes appartenant à la catégorie juridique des citoyens. Le peuple est d’ailleurs extensible à l’humanité entière, par simple procédure juridique (la naturalisation).
    • Troisièmement : La République est une transcendance qui ne souffre pas le blasphème, qui par la Loi a créé le peuple en tant que catégorie juridique, qui le gouverne donc légitimement et qui ne saurait être remise en cause par des citoyens qui puisent en Elle leur existence juridique.

    Le républicanisme est une religion. Les « valeurs » de la République sont des dogmes qui demandent un acte de foi. Les républicains sont des prêtres.

    Il serait temps, peut-être, de se libérer des superstitions, de l’arbitraire et de la tyrannie !

    Antonin Campana
    Source :
     autochtonisme.com

    http://fr.novopress.info/182961/les-valeurs-de-la-republique-une-supercherie-tribune/#more-182961

  • D’ou vient le dictat intellectuel de la gauche ?

    Il est un fait que l’élite de la droite subit ce dictat de la gauche. Voyez Juppé, NKM, Estrosi et consorts… Pourquoi ? Parce que la gauche est propriétaire du système politique et la droite n’en est que locataire. On entend par système politique ce que Gramsci appelait le métapolitique ou tout ce qui participe au combat politique : éducation nationale, médias, culture, monde artistique.

    Dans sa vision noble et traditionnelle de la politique, la droite d’après 1945 a cru pouvoir gouverner en délaissant des pans entiers de la société à la gauche qui, elle, capitalisant sur ses expériences du passé (1789, 1848, 1871) et ses théoriciens (Proudhon, Marx, Gramsci), comprit qu’il fallait massivement investir ces domaines qui constituent de puissantes caisses de résonance sociétales pour ses idées : un prof auprès de ses élèves ou un artiste auprès de ses fans influence plus efficacement les masses populaires qu’un politicien. Or, considérant que l’éducation et les milieux artistiques étaient les hochets d’amusement de la gauche, la droite les a délaissés et abandonnés à l’entrisme de la gauche qui a lentement mais sûrement utilisé ces puissants relais d’opinion. Avec ses cohortes de professeurs inféodés aux syndicats, la gauche manipule les futurs citoyens pour en faire les Homo republicanus dont elle a besoin. Par les médias et les artistes largement acquis à ses idées, elle distille sa propagande pour faire accepter ses propositions les plus folles.

    Propriétaire du système métapolitique, la gauche avance par petits pas en se cachant derrière des promesses mensongères ou trop faciles pour être vraies et accepte même de reculer parfois d’un pas pour mieux avancer sous une autre forme. Et à chaque avancée, il y a la certitude qu’on ne reviendra pas en arrière car la droite n’est que locataire du système et n’osera donc pas s’attaquer au propriétaire et à toute sa puissance de frappe sociétale. C’est l’effet cliquet. Syndicats, médias, artistes et intellectuels constituent le cliquet de la gauche qui pousse la roue toujours dans le même sens et l’empêche de revenir en arrière.

    C’est en vertu de ce système que la gauche instaura le PACS en 1999 comme une union pour les homosexuels en jurant qu’il était hors de question de leur donner le mariage. On connaît la suite. La même démarche est en cours avec la GPA et l’euthanasie. Il ne reste plus qu’à Juppé – le plus brillant de sa génération, le « meilleur d’entre nous », néanmoins intellectuellement soumis à la gauche – qu’à déclarer qu’il ne reviendra pas sur le « mariage pour tous » car la roue ne tourne jamais en sens inverse. Ou que la droite n’est pas revenue sur les 35 h. Toujours aller de l’avant en subissant l’influence de la gauche…

    Caisses de résonance sociétale et effet cliquet vers « toujours plus » sont les deux mamelles de la gauche dans sa religion républicaine qui lui permettent de progresser, même quand elle n’est pas au pouvoir.

    Philippe Rodier

    source : Boulevard Voltaire 

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EukuAVEplpcWwVCsas.shtml

  • La liberté d’expression à l’ère de la communication numérique : faut-il domestiquer internet ?

    Texte n°9 (Rétablir la liberté d’expression – XXXe Université annuelle du Club de l’Horloge, les 15 et 16 novembre 2014)

    ♦ Yves Duhamel, consultant, essayiste…

    « Manifestement la maîtrise d’internet par différents biais en vue de contrôler ou de restreindre la liberté d’expression apparaît comme une chimère. La maîtrise d’Internet par les différents pouvoirs n’apparaît donc ni souhaitable, ni même réalisable. S’accommoder d’un véritable outil au service de la liberté d’expression reste la seule alternative ».

    Cette réflexion sur la pratique de la liberté d’expression à l’heure de l’Internet est conduite du strict point de vue d’un technicien du « Net ».

    Encadrement, amendements, contrôle, restrictions, censure… Ce champ lexical est étroitement lié au terme « liberté d’expression ».

    L’histoire de la liberté d’expression et de la presse, qui vont de pair, est paradoxalement jalonnée de lois visant précisément à les restreindre, voire à les étouffer. Il s’agit pourtant de l’une des premières libertés politiques et, plus généralement, des libertés fondamentales garanties par la Déclaration des droits de l’homme dès 1789 en réaction à la censure royale. Ce droit à la liberté d’expression fut reformulé par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, établie après la seconde guerre mondiale et les crimes commis par l’Allemagne nazie : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ». Il faut noter que l’Union soviétique, la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie dont les peuples subissaient le joug d’une autre idéologie totalitaire, le communisme, s’abstinrent lors du vote de la Déclaration, le 10 décembre 1948, par l’Assemblée générale des Nations unies réunie au Palais de Chaillot.

    Certains pans de l’Histoire peuvent parfois se résumer à une succession de luttes entre pouvoirs et contre-pouvoirs.

    La naissance de l’imprimerie à la fin du XVe siècle s’est accompagnée d’un contrôle de celle-ci par les pouvoirs religieux et politique. Mais ces pouvoirs, s’ils contrôlaient d’un côté, surent aussi utiliser l’innovation à leur avantage. Ainsi Louis XI considérait l’imprimerie comme une arme politique dont il a favorisé l’essor.

    La naissance et le développement de la presse écrite dans le courant des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles ont été suivis par un renforcement croissant de sa surveillance par les autorités.

    Dans la seconde moitié du XXe siècle survient un changement de méthodes. Au lieu de censurer les idées, il s’agit d’en favoriser certaines par rapport à d’autres, en façonnant une « opinion publique », si bien décortiquée par l’universitaire Bernard Faÿ. Il suffit alors pour le pouvoir de tenir et de contrôler les canaux par lesquels l’information est diffusée, qu’il s’agisse de la presse, de la télévision, ou des radios.

    Mais l’Histoire est aussi faite de surprises et d’événements inattendus. Inattendue dans l’esprit du législateur français des années 1970 et 1980 l’émergence d’une technologie grand public, la toute-puissance d’un réseau d’informations transnational et révolutionnaire, difficilement contrôlable, et en même temps à la portée de tous, ou presque. C’est ainsi que l’on pourrait résumer l’ère de la communication numérique, dans laquelle nous sommes entrés en ce début de XXIe siècle.

    Faut-il domestiquer Internet ?

    Domestiquer Internet, l’apprivoiser, le soumettre, le maîtriser… Il s’agit de questions qui ne relèvent pas seulement d’un vocabulaire mais qui en appellent plusieurs autres.

    La première d’entre elles est la suivante : quelles limites poser à la liberté d’expression ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit, tant Internet est devenu l’un des principaux vecteurs par lesquels se manifeste désormais aujourd’hui cette liberté d’expression : la presse n’est plus en effet un vecteur de liberté parce qu’elle dépend des revenus publicitaires et qu’elle est l’apanage de quelques oligarques, et la télévision n’a jamais été préoccupée par la liberté. Quant aux radios libres, l’épopée des années 1980 a pris fin avec la création des autorités de régulation mises en place par le pouvoir socialiste.

    Selon Jean-Yves Le Gallou, deux conceptions s’opposent par rapport à l’exercice de la liberté d’expression :

    • celle d’une liberté absolue qui implique de condamner les différentes lois françaises, restrictives, dites Pleven, Gayssot, Taubira, Perben, de la même manière que la loi russe réprimant la propagande homosexuelle devant les mineurs ;

    Il faut remarquer que les lois françaises prévoient des peines nettement plus lourdes que la loi russe et surtout que les premières visent non seulement les dires mais aussi les intentions prêtées à leurs auteurs ce qui relève davantage de l’anathème que de la justice.

    • les nécessaires limites imposées dans un souci de maintenir un consensus social qui mènent à l’établissement d’interdits.

    Ces interdits sont alors relatifs car ils dépendent de circonstances historiques et géographiques.

    « Faut-il domestiquer Internet ? » appelle une deuxième question. Peut-on domestiquer Internet ?

    La mise au pas des médias traditionnels a pu s’effectuer relativement aisément, et ce d’autant plus qu’ils obéissent à des modèles économiques les rendant plus que vulnérables vis-à-vis des centres de pouvoir politiques et financiers. Les mésaventures arrivées à la revue trimestrielle Médias, dirigée par Robert Ménard et Emmanuelle Duverger, sont emblématiques de cette servitude : en deux ans, le magazine a enregistré une baisse de 80% de ses recettes publicitaires et a cessé d’exister en juillet 2012, prix à payer pour avoir osé être une voix par trop dissidente et libre dans un environnement où seul le politiquement correct a droit de cité.

    Il en va tout autrement d’Internet dont la perception par les utilisateurs et le fonctionnement sont les meilleures garanties d’une indépendance difficile à mettre à bas.

    Selon la Quadrature du Net, association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet, « la censure du Net progresse dangereusement, à mesure qu’un nombre croissant de gouvernements démocratiques envisagent ou mettent en œuvre des mécanismes bloquant l’accès à certains sites, parfois sans aucun contrôle de l’autorité judiciaire. Mis en place au nom de la régulation des contenus “violents ” ou à caractère pédopornographique, ou du contrôle des jeux en ligne, ces dispositifs sont à la fois inefficaces et disproportionnés. En effet, le blocage de sites Internet est par na nature imprécis, faisant courir le risque de “censure collatérale” ou de sur-blocage de sites parfaitement légitimes. »

    Techniquement, il est très difficile de mettre au pas Internet

    Certes, il existe des lois, et ces dernières s’appliquent sur Internet comme partout ailleurs. Mais dans la course à la technologie, technologie que les utilisateurs à même de faire rapidement progresser, le pouvoir politique aura toujours un temps de retard. A peine un projet de loi est-il abordé que des internautes ont déjà trouvé la parade et la communiquent aux autres comme une traînée de poudre. Promulguée dans le meilleur des cas quelques semaines plus tard, la loi est déjà périmée.

    Les difficultés rencontrées par la HADOPI (Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet) sont plus que symboliques de cette course de vitesse perdue d’avance pour l’administration ; sans les énumérer toutes, citons l’incertitude de l’identification de l’utilisateur ; l’inadaptation des sanctions prononcées contre ce dernier avec une coupure d’Internet qu’il est très aisé de contourner ; des sanctions inadaptées aux personnes morales et aux mineurs, etc. Si, en l’espace de cinq ans, HADOPI s’est adaptée, elle n’en reste pas moins à la traîne.

    Même la Chine avec son « Bouclier d’Or », ensemble de lois visant à interdire l’accès à certains contenus en ligne, ne parvient pas à rendre son réseau totalement imperméable à la libre circulation de l’information. Rappelons-nous le parcours de la Flamme olympique à Paris en 2008 perturbé par des manifestations de soutien au Tibet. Bien que censurées en Chine, les images ont été rapidement diffusées par des internautes chinois, provoquant un tollé rapidement suivi d’un interdit frappant les produits français.

    Le contrôle technique d’Internet relève donc d’un fantasme.

    Enfin, s’il s’agit de mettre à bas des sites dissidents par la pression financière, là encore, c’est raté. Le modèle économique communautaire de la plupart des voix libres ou dissidentes sur Internet les rend étanches à toute forme de pression budgétaire. Par ailleurs, la possibilité d’héberger leurs données dans des pays où la législation française ou européenne ne s’applique pas en fait des cibles inattaquables.

    Donc. Que faire ?

    Manifestement la maîtrise d’internet par différents biais en vue de contrôler ou de restreindre la liberté d’expression apparaît comme une chimère. La maîtrise d’Internet par les différents pouvoirs n’apparaît donc ni souhaitable, ni même réalisable. S’accommoder d’un véritable outil au service de la liberté d’expression reste la seule alternative.

    Le Club de l’Horloge, 25/02/2015

    http://www.polemia.com/la-liberte-dexpression-a-lere-de-la-communication-numerique-faut-il-domestiquer-internet/