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culture et histoire - Page 1520

  • Belle famille

    Ils sont 12 enfants. L’aînée a 21 ans, la plus jeune 3 ans. Ensemble, ils ont constitué un orchestre. Ils ont participé à « America’s got Talent » où ils livrent une version appalache des Joies quotidiennes.

    Leur joie est communicative. Le jury, ébloui, se demande d’où vient toute cette joie et cette harmonie – « Une chose est sûre, leur maman doit être épuisée ! ». Et bien, la maman, Brenda Willis, semble être plutôt la grande sœur de son aînée. « Super Mom ! », dit celle-ci.

    Les douze enfants Willis ont bénéficié de l’école à la maison. Ils forment leur orchestre familial, chantent, dansent, remportent des titres de lutte ou de natation, ils écrivent, composent… « C’est incroyable, la créativité dont ils font preuve à l’heure de faire la vaisselle ! », commente leur papa. 
    Il poursuit :

    « Nous vivons notre vie à plein. J’espère que les gens qui regardent notre show sauront dépasser le côté cirque et comprendre que si les parents veulent bien investir du temps et de l’énergie et de l’amour au bénéfice de leurs enfants, ils peuvent avoir le même genre de résultats. »

     

    Michel Janva

  • La République a ruiné la France

    Comment en sommes-nous arrivés là ? La République a pris une France en bon état, elle nous laisse une France au plus mal…. nous étions le pays le plus peuplé d’Europe sous Louis XV et Louis XVI, nous avons été rattrapés puis dépassés par les autres, notre vitalité démographique a été brisée par les saignées effroyables directement liées à la Révolution et à la République :... 

    ...800.000 morts (Révolution) ; 1.500.000 morts (folles guerres napoléoniennes) ; 500.000 habitants perdus en 1815 à cause des 100 jours, dernier mauvais coup porté à la France par l’orgueil délirant de Napoléon ; I.5OO.000 morts en 14/18 et 600.000 en 39/45 ; total : 4.900.000 français “évaporés”, disparus, sortis de l’Histoire par les conséquences directes ou indirectes de l’irruption des idées révolutionnaires et des politiques aberrantes des différentes républiques. Quel pays pourrait-il supporter de tels traumatismes à répétition ? La France y a perdu une part importante de sa substance, au sens fort du terme (physique, pourrait-on dire)…

    Et que dire du rayonnement de la France, de l’attrait universel que sa culture, ses Arts, sa civilisation exerçaient sur l’Europe entière, et bien au delà : tout le monde nous enviait et nous imitait sous Louis XV et Louis XVI : le Roi de Prusse commandait ses armées en français ; Mozart commençait ses lettres à son père par “Mon cher père” ; les écrivains russes parsemaient leurs ouvrages de mots français, et parfois de phrases entières ; on construisait Washington (symbole d’un pays nouveau) en s’inspirant ouvertement du classicisme architectural français ; presque tous les dirigeants européens se sont fait construire leur petit Versailles ; dans tous les domaines, c’était la France qui donnait le ton, c’était vers Paris que convergeaient tous les regards : la France royale avait su amener la société à son plus haut degré de raffinement, et nous connaissions alors ce qu’était “la douceur de vivre”… : la France en est-elle toujours là aujourd’hui ? Séduit-elle toujours autant ? Tient-elle la même place, ou d’autres que nous donnent-ils le ton… ? [...]

    La suite sur La Couronne

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-Republique-a-ruine-la-France

  • Voltaire antisémite

    Extrait d'un article de La Nef :

    "[...] l’extermination des Juifs faisait, dès le départ, partie du projet des Lumières, à la manière d’une clause écrite en petits caractères au bas d’un contrat et à laquelle personne ne prête attention, ou comme un virus tapi au cœur d’un organisme, éveillant ses pouvoirs redoutables après une longue latence.

    On sait depuis longtemps – au moins depuis 1942, lorsqu’un ancien député radical-socialiste et franc-maçon publia un Voltaire anti-juif – qu’on trouve dans l’œuvre de cet écrivain la matière d’un florilège terrifiant. Tous les thèmes à venir de la rhétorique nazie s’y trouvent déjà déployés, notamment la vision raciale (et non pas religieuse), biologique, des Juifs, perçus comme une souillure (« peuple le plus infecté en tout genre qui ait jamais sali notre malheureux globe »), une race barbare lancée à la conquête du monde (« toujours superstitieuse, toujours avide du bien d’autrui, toujours barbare, rampante dans le malheur, et insolente dans la prospérité »). Un apologue glaçant invite même à considérer Voltaire comme le premier à avoir projeté leur extermination (« Il est juste qu’une espèce si perverse se dévore elle-même, et que la terre soit purgée de cette race »). [...] La haine des Juifs occupe dans l’œuvre de Voltaire une place qu’on ne soupçonne pas toujours, l’institution scolaire ayant fait le nécessaire pour ne retenir que les textes jugés par lui les moins importants, les contes.

    Confrontés à cette masse organisée de manière cohérente (ce que l’on appelle une idéologie), les défenseurs de Voltaire répliquent que celui-ci ne faisait que reprendre les lieux communs de son époque. Malheureusement pour les tenants de cette explication, il n’est pas difficile de trouver des témoignages de contemporains, indignés par l’antisémitisme obsessionnel de Voltaire. Ces témoignages émanent de Juifs, mais également de catholiques, tel l’abbé Antoine Guénée (1717-1803). Homme de lettres, qui traduisit plusieurs ouvrages de l’anglais, l’abbé Guénée publia en 1769 un livre aujourd’hui oublié, à tort, mais qui connut le succès (il fut réédité pendant près d’un siècle et traduit en plusieurs langues) : les Lettres de quelques Juifs portugais, allemands et polonais à M. de Voltaire. [...]

    Michel Janva

  • Pour en finir avec le 14 juillet ...

    La rumeur courait partout depuis des semaines. 
    Des soldats algériens au 14 juillet ! 
    On a parlé de bataillons, ils ne seront finalement que trois avec un drapeau. 
    La raison de leur présence ? La commémoration de la participation des troupes coloniales à la Grande Guerre de 14-18 ... 
    Encore un enfumage de la "Gôôôche" bobo pour nous faire avaler que l'action des troupes coloniales (dont les effectifs ont constitué moins de 1% des combattants de 14-18) a eu un rôle déterminant dans le conflit. Mensonge, encore et toujours du mensonge. 
    Je m'incline bien évidemment sur les 80 000 combattants des anciennes colonies tombés durant ce conflit. Cette guerre était atroce, ceux qui l'ont faite quels qu'ils soient et d'où qu'ils viennent méritent notre respect. 
    Mais cette guerre nous a surtout coûté à nous peuples européens, à nous français. J'y ai perdu un arrière-grand-père et plusieurs membres de ma famille, comme vous, comme beaucoup de français pour qui cette guerre à constitué une saignée de l'horreur, un cataclysme démographique, physique, culturel, moral et social, comme le souligne Dominique Venner dans son ouvrage sur la question (Le siècle de 1914 - à lire absolument). 
    Autre chose, les morts algériens de 14-18 sont morts pour la France, au sein de l'armée d'Afrique, partie constituante de l'armée française. 
    Alors, que viennent faire ce porte-drapeau de l'armée algérienne et ses deux gardes sur les Champs-Élysées ? De la propagande, de la belle propagande comme d'habitude. 
    Car c'est cela finalement le 14 juillet. 
    Depuis la prise de la Bastille, cette "fête" n'a d'autre but que de célébrer le triomphe des Lumières sur la Tradition, du bourgeois sur les ordres anciens, du progrès sur la coutume ... 
    Entendons-nous bien, je ne suis pas royaliste ni conservateur. Simplement, nous savons tous quels sont les fruits qu'a donné cette "révolution", nous en subissons chaque jour le poids et chaque jour nous œuvrons à en combattre les effets. 
    Le 14 juillet est donc une immense opération de communication destinée à revivifier le mythe d'une "délivrance" de l'obscurantisme. Qui dit opération de communication dit acteurs. Et quels acteurs a-t-on choisi pour cette pantalonnade ? Ceux-là même qui auraient et pu et dû être les garants des dérives révolutionnaires, des délires post-soixante-huitards, du bougeoisisme geignard, d'une France dépecée par les libéraux, de la structure familiale détruite par les bobos : l'armée. 
    De fait, chaque année, on rejoue la scène de la soumission. Une armée, de plus en plus squelettique, dépouillée en hommes, armes, budgets et moyens d'actions se met sur son 31 et s'en va prêter hommage au dernier guignol sorti de l'ENA !
    Que c'est beau ! Que c'est beau ces généraux bardés de médailles, aux gueules de reitres, aux profils augustiniens qui claquent des saluts militaires au VRP Chirac, au nain hystérique Sarkozy et à bozo le clown lubrique Hollande. Avec la même constance, le menton haut, le regard clair planté sur la ligne des Vosges, le sourcil velu et froncé, le militaire français s'en va sucer les Weston du ptit François, fils monstrueux de la Révolution, bâtard jovial de l'ordre bourgeois, de la faconde gauchiste et du libéralisme sauvage. 
    Ahhh, François ! Lui qui n'a jamais entendu autre chose siffler à ses oreilles que des balles de tennis, il doit en tenir une belle en passant en revue les troupes. Pensez donc à ce qui peut traverser l'esprit d'un gauchiste des beaux quartiers, d'un énarque antimilitariste dans les années 70, d'une ministre de la justice ancienne indépendantiste marxiste, d'un opposant farouche à toute structure verticale et identitaire (ce qu'est encore un peu l'armée, malgré tout) ... La jouissance de ces servants du Système qui réalisent qu'il ont tous pouvoirs sur ces hommes qui incarnent exactement ce qu'il combattent. 
    Par respect pour les nombreux membres de ma famille et les amis ayant servi ou servant dans les armées, j'arrêterai là mon propos sur ce qui reste de cette Institution, non sans souligner - n'en déplaise aux doux rêveurs - qu'il n'y aura jamais de putsch dans ce pays. 
    En colère oui, mais disciplinés et bien nourris quand même !
    Demain donc, nous assisterons à la même mascarade, au même théâtre de boulevard avec musique, grosses voitures, claquements de talons, petite larme de circonstance ...
    Demain encore le Système rejouera la grande scène de la communion nationale dans l'esprit de 1789 ... 
    Libre à vous d'y participer, après tout il y a le bal populaire et le feu d'artifice, c'est sympa. 
    Libre à vous de regarder le défilé et de croire que les engins qui brillent donnent toujours la mesure de notre puissance militaire. 
    Libre à vous d'aller siffler Flamby ou ses invités, cela fera du spectacle. 
    Pour ma part, je vais aller avec mon fils au monument aux morts de 14-18, vous savez, celui qui est au centre du village. 
    Là-bas sont gravés les noms de jeunes hommes, morts pour la Patrie. Ils sont les héros malheureux de notre peuple. Leur exemple est inutilement beau et pourtant d'une grande puissance mobilisatrice. 
    Nous y déposerons quelques fleurs et je lui parlerai de son arrière-arrière grand-père, tombé noblement au champ d'honneur, un matin de septembre 1916. 
    J'invite chacun d'entre vous à faire de même, parce qu'après tout, une fête nationale devrait honorer le sang, la terre et les morts. Et c'est sur ce socle qu'on refonde un combat, celui du sens de l'Histoire.

    A. de Robert, porte parole du M.A.S.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/07/14/pour-en-finir-avec-le-14-juillet-5410321.html

  • Conférence de Marion Sigaut sur le chevalier de la Barre

    Ce grand pourfendeur des mensonges et des menteurs des "Lumières" (TM) , que nous avons déjà évoqué (ici notamment), s'exprimera le 19 juillet à Abbeville.

    Barre-16840

    Paula Corbulon

  • Résister par l’Histoire, ou l’enracinement suprême

    La démocratie moderne dans laquelle nous vivons donne des signes toujours plus nombreux de son principal objectif : la destruction de l’individu à travers un déracinement continu. L’homme aujourd’hui arraché à son histoire, à sa religion, à sa patrie, à sa famille, n’est devenu qu’un gibier pour le marché, un animal apolitique et anhistorique, admirateur et narcissique du présent. Il est essentiel de bien comprendre l’ampleur de ce déracinement ainsi que ses conséquences pour pouvoir s’enraciner et, par voie de fait, résister.
    I. Le présent comme valeur suprême
    Tocqueville, déjà, dans La démocratie en Amérique, expliquait que l’avènement de l’individu et son sacre comme valeur suprême mèneraient à un rétrécissement de son horizon temporel1.
    Passant du rétrécissement au désintérêt pour les anciens, l’homme moderne a perdu la mémoire puisqu’elle est inutile dans sa jouissance matérielle perpétuelle du moment présent. La vie de l’homme moderne est en grande partie rythmée par le consumérisme effréné, son pseudo épanouissement dans le divertissement et enfin, l’invasion de la société par le moi, le culte narcissique. C’est ce déclin du sens du temps historique qui fait alors que chaque génération se perçoit comme étant au début, à l’an 0 de l’humanité, désaffiliée et autocentrée sur elle-même, aboutissant inéluctablement à l’éternelle revendication de droits individuels, puisque la mort de l’histoire a entraîné dans sa chute la disparition du devoir.
    II. L’idéal de vérité abandonné
    Néanmoins, notre société compte encore quelques curieux qui tentent de penser l’histoire.
    Malheureusement cette démocratie totalitaire, par l’intermédiaire des médias de masse et des institutions, verrouille l’analyse historique à travers nos programmes scolaires3 ou à travers la déformation de faits historiques (comme nous l’a démontré la récente commémoration du débarquement de Normandie4 5) et allant même, parfois, jusqu’à écrire l’histoire dans le cadre des lois mémorielles, le politicien prenant ouvertement la place de l’historien. Ce constat déjà largement développé et facilement constatable doit être néanmoins précisé afin que l’idéal de vérité, tout relatif soit-il, puisse être sauvegardé face au relativisme moderne, qui accepte tout et permet de dire n’importe quoi.
    En effet comme le précise Simone Weil, c’est la conception moderne de l’histoire, qui en ayant délaissé le désir de vérité, l’a substitué par autant d’inexactitude. Cet abandon a alors promu le conformisme et le carriérisme comme étant les nouvelles valeurs du système qui, dépourvu de morale, n’a comme objectif que l’unique présentation d’une suite ennuyante de dates, de faits erronés ou la promotion du bienfait de la « modernité ». La déchristianisation est alors un facteur déterminant dans cette perte de la morale : l’éducation religieuse d’ordre spirituel accompagnait autrefois le développement intellectuel, transmettant en même temps cet amour pour la vérité.
    III. La déferlante des humanités
    Cette déformation de l’histoire et l’abandon de son idéal de vérité va de pair avec la promotion des humanités qui a influencé l’historien pour en faire le propagandiste de la modernité et du progrès. De la même manière que la gauche a réussi à museler la droite par son droit de l’hommisme comme Éric Zemmour aime à le répéter, le XXe siècle a été l’avènement des sciences sociales, tuant du même coup le possible recours à l’Histoire.
    Dans ce qu’on appelle l’humeur post-moderniste, règne le rejet des théories historiques, considérant l’histoire de l’humanité comme étant la croissance d’un individu passant de l’enfance à la maturité, l’histoire étant assimilée par conséquent à un âge d’oppression et d’atteinte à la liberté, interdisant de fait le respect de la tradition : « seul l’homme qui a dépassé les stades de la conscience appartenant au passé…peut atteindre une pleine conscience du présent ». Or on l’aura compris, c’est cette même pleine conscience du présent qui en a vidé le sens dans son rejet du passé. Outre sa fuite en avant dans le dogme de la liberté qui n’engendre qu’une inversion des valeurs morales choquant la décence commune, les sciences sociales font vivre l’homme dans l’idéal de la méritocratie, de l’ascension sociale, dans la continuité libérale inspirée des « Lumières ». La focalisation sur l’ascension au détriment du fond empêche de penser et de mettre en perspective les analyses par une culture historique. En plus de son déni de réalité c’est la condamnation de la possibilité de l’appréhender.
    Concrètement, c’est principalement la stigmatisation du Moyen Âge, représenté comme période obscure et liberticide, rythmée par les guerres de religions, qui a propagé la certitude « d’un sens de l’histoire » qui oblige à accepter le présent comme progrès et notre démocratie moderne comme étant la fin de l’histoire. Cette liquidation aboutit à ce que Jean Claude Michéa appelle le complexe d’Orphée qui interdit de s’inspirer du passé puisqu’il est assimilé à la matrice intellectuelle du « réac primitif » désigné comme « facho en devenir »6.
    Néanmoins, le recours à l’histoire se fait parfois, dans le but non pas d’ostraciser ou de calomnier le passé, mais dans l’optique de le revendiquer à travers un prisme bien particulier. Un culte de la victimisation (on pense alors à l’holocauste ou l’Algérie française) qui fait de l’exhibition des blessures, pourtant normalement refermées après tant d’années, un droit intarissable à la subvention et à l’impunité7. L’histoire, non pas pour permettre le vivre-ensemble à travers une histoire commune et la fierté d’appartenir à celle-ci, mais comme liquidateur du roman national et de l’histoire de France, tout simplement. On comprend mieux alors pourquoi tant de drapeaux algériens étaient brandis dernièrement, reflétant bien pour certains un esprit d’affront éhonté à notre souveraineté.
    IV. L’histoire pour pouvoir résister
    Annihiler la capacité critique de l’homme par des slogans, une déformation de l’histoire ou tout simplement par sa suppression contribue à faire des citoyens incultes, apatrides et sans repères, se laissant imposer la métaphysique de l’achat compulsif jusqu’à la désertion civique, soutenant la guerre contre « l’axe du mal »8 par l’idéologie droit de l’hommiste et au final glorifiant la destruction de la nation par l’Union Européenne et les revendications régionalistes.
    Préserver notre histoire et son génie, c’est préserver notre patrie et son indépendance, car il n’y a pas de patrie sans histoire. La nation jouant réciproquement un rôle dans ce lien entre le passé et l’avenir comme aimait à l’écrire Simone Weil ; « La nation seule, depuis déjà longtemps, joue le rôle qui constitue par excellence la mission de la collectivité à l’égard de l’être humain, à savoir assurer à travers le présent une liaison entre le passé et l’avenir. » 9

    Notes : 

    1 Tocqueville – de la démocratie en Amérique II

    2 Christopher Lash – La culture du narcissisme

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Marion-Sigaut-analyse-deux-versions-d-un-manuel-d-histoire-21703.html

    4 Yves Nantillé – 1944.La Normandie sous les bombes alliées, La nouvelle revue d’histoire numéro72 p27

    http://www.upr.fr/actualite/france/charles-de-gaulle-refusait-de-commemorer-le-debarquement-des-anglo-saxons-le-6-juin-1964

    6 Jean claude Michéa – Le complexe d’orphée

    7 Christopher Lach – La trahison des élites

    http://www.youtube.com/watch?v=btkJhAM7hZw

    9 Simone Weil – L’enracinement

    Source : 

    Le bréviaire des patriotes :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EupVuVFkZFqxiEDNGN.shtml

  • LE CHEVALIER DANS L’IMAGINAIRE EUROPÉEN

    Malgré l’envahissement des sociétés modernes et, en conséquence, de l’existence quotidienne par les sciences et les techniques, le chevalier demeure un personnage exemplaire car nimbé d’un prestige qui joint les contingences de l’humain aux orbes de la métaphysique. Prestige qui, dans toute l’Europe et bien au-delà, devait survivre à la disparition de l’ancien régime royal et féodal ou, selon les nations, à sa transformation en monarchie constitutionnelle. C’est pourquoi, par exemple, la République française a le pouvoir de conférer, entre autres, le titre de « chevalier de la Légion d’Honneur ». De plus, à travers notre « vieux continent », comme disent les natifs d’outre Atlantique (qui, eux aussi, associent médailles et chevalerie), des ordres célèbres issus du Moyen Âge – de la Toison d’Or à la Jarretière en passant par Calatrava – existent toujours. Tout cela semble dire que l’image du chevalier manifeste quelque chose de fondamental et, de la sorte, d’indissociable de l’identité européenne. 
    Dans l’imagination populaire, où se télescopent reliquats de l’Histoire, séquences de cinéma, séries télé et album de B.D. (pardon, de « romans graphiques », selon la dénomination désormais académique), le chevalier est un personnage possédant un ensemble de qualités qui font de lui un être hors du commun, différencié du troupeau de l’humanité ordinaire. À l’exemple de Bayard, « sans peur et sans reproches », on l’imagine prêt à défendre « la veuve et l’orphelin » ; il est le « chic type » qui, semblablement à Martin de Tours, saint patron de notre nation, se montre immédiatement secourable au malheureux quémandant secours. Jadis, il y a trente ans, tout personnage sympathique et courageux qui, de façon fictionnelle ou tangible captivait le public, participait un peu – sinon beaucoup – de la figure du chevalier. Ainsi, sur le petit écran, Tanguy et Laverdure étaient-ils Les Chevaliers du ciel, tandis que le refrain du générique de Starsky et Hutch qualifiait ces policiers de « chevaliers qui n’ont jamais peur de rien ! ». Certes, la comparaison est outrée mais néanmoins fort significative. De façon émouvante, Georges Rémi, alias Hergé, en rédigeant une lettre à son fils Tintin, écrit que la carrière qui attendait ce dernier devait être journalistique mais qu’en réalité elle fut au service de la chevalerie (1). Et même dans l’univers futur que déploie la plus célèbre saga du Septième Art – Star Wars, rassemblant des fans par millions sur toute la planète – l’harmonie et la pax profunda galactique dépendent de l’ordre de chevalerie Jédi.

     

    CHEVALIER RIME AVEC JUSTICIER

    Nous avons brièvement fait allusion aux qualités du chevalier. Trois d’entre elles émergent et caractérisent le comportement existentiel de ce personnage. En premier le courage, ce « cœur » immortalisant le Rodrigue de Pierre Corneille et qui, dans l’esprit des anciens, impliquait aussi la générosité. Le courage se raréfiant, il ne reste du « cœur » que sa synonymie de générosité ; ce qu’illustre « les restos du cœur » à l’initiative de Coluche. Selon le monde médiéval, celui qui n’est pas avare de son sang est obligatoirement généreux. En second intervient la droiture, qualité exigeant que l’on ne transige pas et que symbolise l’épée du chevalier. Puis s’impose l’humilité, car le chevalier véritable s’interdit tout sentiment d’orgueil, toute hubris aurait dit les Grecs par la voix d’Hésiode. Courage, droiture et humilité, ouvrent une brèche dans la densité de ce que d’aucuns, usant d’un néologisme, nommeront l’ « égoïté », le haïssable « moi-je ». Par ces trois notions, le chevalier prend ses distances d’avec « l’humain trop humain », insatiable accumulateur de médiocrité, dénoncé par Fréderic Nietzsche, le « philosophe au marteau ».

    Refuser l’hubris et même la combattre farouchement, tant en soi-même qu’à l’extérieur, dans la société, implique de vivre guidé par la diké, c’est-à-dire la justice, affirme encore Hésiode (2). De fait, le chevalier est, par excellence, l’individu qui s’efforce d’avoir en toute circonstance une attitude juste. Gouvernant spirituellement la chevalerie, saint Michel archange tient, comme Thémis, la balance et l’épée. Parce qu’il préside à la psychostasie du Jugement Dernier, la seule référence à sa personne nécessite de se comporter avec équité. Le chevalier est obligatoirement un justicier.

    Nous venons de citer Hésiode à propos de ces antinomiques polarités que constituent l’hubris et la dyké. Il nous faut revenir sur ce que cet auteur en dit afin de découvrir l’un des soubassements possibles de la chevalerie. Hésiode considère en effet que l’hubris est symptomatique d’une humanité éloignée de l’Âge d’Or. Toutes les conséquences négatives de cette démesure de l’« égoïté » allaient se précipiter durant le dernier Âge voué au métal du dieu de la guerre, Arès. C’est la raison pour laquelle Zeus, dont Thémis fut une épouse, donna naissance aux héros « ceux-là mêmes qu’on nomme demi-dieux » (3). Les armes à la main, ils œuvrent pour la dyké, même si certains d’entre eux sombrent parfois dans l’hubris (4). Ancêtre d’Héraclès, le modèle même du héros pourrait se nommer Persée. Il annonce les chevaliers de légende en ce que, vainqueur de deux monstres, on le voit brandir l’épée et monter Pégase, le plus mythique de tous les chevaux (5)puisque les ailes dont il est pourvu font que son galop devient un envol. Blasonnant de la tête de Méduse (6), le bouclier offert par Athéna, Persée se révèle un justicier dès lors qu’il renverse la tyrannie que Polydectès exerçait sur l’île de Sériphos et qu’il chassera Acrisios de la cité d’Argos. Le mythe de Persée est apparu d’une telle importance aux yeux des Grecs que pas moins de cinq constellations, sur les quinze principales constituant l’hémisphère boréal, au-dessus du zodiaque, lui sont consacrées (7). C’est également porté par Pégase que Bellérophon affrontera une horreur — et erreur — génétique, la chimère.

    LE CHEVAL ET L’ÉPÉE

    L’équipement du chevalier pourrait se ramener à sa monture et à l’épée (8). Dans l’ancien monde, tout objet, parallèlement à sa destination utilitaire, pouvait revêtir une signification symbolique. Cette omniprésence du symbole contribuait à une mise en mémoire de ce qui s’imposait comme essentiel, fondamental même, pour les individus et la société qu’ils composaient. Un cheval ou une épée relèvent de l’utilitaire : avec un coursier, on augmente les possibilités de couvrir de longues distances et, par une arme, on peut sauvegarder son intégrité corporelle. Mais l’animal et l’objet se chargent également de significations symboliques explicitant ce que Mircea Eliade nommerait un « changement radical de statut ontologique » (9).

    Le cheval, « la plus belle conquête de l’homme » selon un dicton bien connu, permet donc d’aller plus vite et plus loin. Ce qui sous-entend que le dressage de l’équidé confère une capacité à outrepasser le conditionnement temporel et spatial. La monture représente le corps d’un individu – sa composante animale(10) – et l’équitation est métaphorique d’une totale maîtrise des instincts inhérents au corps. La maîtrise, voila le mot clef. Le chevalier idéal se distingue du commun des mortels ou même d’un simple cavalier par la faculté de se dominer, de posséder le commandement absolu sur son corps et sur le psychisme que conditionne la densité physiologique (11). Ajoutons que le déplacement du cheval s’opère selon un triple mode : le pas, le trot et le galop. Le pas s’accorde au rythme de l’homme et, par conséquent, au monde des corps physiques, au domaine matériel qui nous entoure. Le trot représenterait le monde subtil, celui de l’âme ou, si l’on préfère et pour se rapprocher de l’interprétation des anciens, du « Double », le corps de nature subtile, la« physiologie mystique » (12) dirait encore Eliade. Enfin, le galop qui, métaphoriquement, à l’image de Pégase, faisant que le coursier s’envole, correspond à l’illimité des corps glorieux, là où règne la pure lumière divine (13). Ces trois états résument la constitution de l’être et de ce qui, au-delà du perceptible, appartient à l’éternité.

    Celui qui possède la maîtrise qu’illustre l’équitation a le droit de porter une arme, en l’occurrence l’épée. Par la brillance de sa lame, l’épée apparaît métaphorique d’un éclairement car l’acier bien fourbi reflète la lumière et se confond avec. Comme le note Gilbert Durand, cette arme — surtout brandie par un chevalier — se mue en un « symbole de rectitude morale » (14). Dans Le Conte du Graal de Chrétien de Troyes, le maître d’armes de Perceval, lors de l’adoubement chevaleresque de son élève, lui dit qu’avec l’épée« il lui confère l’ordre le plus élevé que Dieu ait établi et créé, l’ordre de chevalerie qui n’admet aucune bassesse » (15). Gilbert Durand ajouterait que « La transcendance est toujours armée » (16). D’autant plus que dans le symbolisme chrétien, saint Paul nous le rappelle (17), l’épée c’est le Verbe ; ce que confirme saint Jean l’Évangéliste lors de sa vision d’un être au corps glorieux dont le visage ressemblait « au soleil lorsqu’il luit dans sa force » tandis que « de sa bouche sortait un glaive aigu à double tranchant » (18). Le Verbe, autrement dit la parole, ce qui implique l’écriture et les mots qui naissent des lettres, se change en épée ; comme pour dire que, selon l’ancien monde, le langage à la source d’une civilisation est indissociable de la lumineuse rectitude joignant, par l’ethos qu’elle nécessite, l’humain au divin.

    Prenant en quelque sorte le relais des helléniques pourfendeurs de monstres, le Christianisme suscite, sous l’autorité de l’Archange de justice, toute une phalange de saints combattants : Georges, Théodore, Victor, si bien nommé, ou encore Véran. À côté de ces bienheureux en armes, le chevalier idéal, tel que le Moyen Âge l’a imaginé et que le monde moderne en rêve encore, s’oriente spirituellement vers une source de clarté divine. D’autant plus qu’à la même époque, passage du XIIè au XIIIè siècle, surgissent les cathédrales gothiques – vouée à la lumière de par la prépondérance des vitraux — et toute une littérature chevaleresque consacrée à un objet illuminant comme l’astre diurne et synonyme de suprême connaissance : le Graal.

    Pour les auteurs de ces récits en vers ou en prose, il ne fait aucun doute que le but et l’idéal de toute chevalerie consiste à rejoindre un calice miraculeux. Mais qu’est-ce que le Graal ? Le symbole d’une transformation radicale de l’être, sa rencontre avec le principe divin qu’il porte en lui. Mon regretté maître en Sorbonne, Jean Marx, disait que la signification du Graal était exposée sur une pièce archéologique d’une extrême importance découverte au Danemark et datée du premier siècle avant notre ère. Il s’agit du célèbre chaudron celtique de Gundestrup (19) dont la signification rituelle ne fait aucun doute puisque huit divinités, occupant sa surface extérieure, le situe symboliquement in medio mundi dès lors qu’elles semblent regarder vers les directions cardinales et intermédiaires de l’espace.

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