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culture et histoire - Page 1522

  • Le mystère de l'armée perse disparue il y a 2500 ans enfin résolu ?

    Récemment, des chercheurs ont résolu l’un des plus grands mystères archéologiques : celle de la disparition soudaine de l’armée perse du roi Cambyse II il y a plus de 2500 ans.

    Chateau

    En 524 ans avant J-C, une armée perse comptant plus de 50.000 soldats a subitement disparu dans le désert égyptien. Dans ses écrits, l'historien grec Hérodote raconte qu’une tempête de sable aurait englouti l'ensemble des guerriers et ainsi effacé toute trace de leur existence. 
    Cette armée aurait été envoyé par Cambyse II alors roi de l'empire Perse afin de défier l'oracle d'Amon. Les milliers de soldats seraient ainsi partis de Thèbes pour rejoindre l'oasis de Siwa mais n'aurait jamais atteint leur destination. Depuis de nombreuses années, les spécialistes tentent de trouver des traces de cette armée perdue afin de confirmer le mythe, sans succès. 
    Aujourd'hui, des scientifiques affirment que la vérité serait bien loin de l'histoire racontée par Hérodote. "Depuis le XIXe siècle, les gens ont cherché cette armée... des amateurs, mais aussi des archéologues professionnels. Certains s'attendaient à trouver quelque part sous la terre une armée entière, entièrement équipée", a expliqué Olaf Kaper, professeur à l'Université de Leiden aux Pays-Bas. 
    Chef rebelle égyptien 
    "Cependant, l'expérience a montré depuis longtemps que vous ne pouvez pas mourir d'une tempête de sable, encore moins faire disparaître toute une armée", a t-il affirmé lors d'une conférence. D'ailleurs, le spécialiste n'a jamais vraiment cru au mythe. Selon lui, l'armée perse aurait plutôt été défaite par une troupe rebelle. 
    En effet, les recherches d'Olaf Kaper et ses collègues suggèrent que l'armée se dirigeait vers l'oasis d'Al-Dakhla dans le désert d'Égypte. Un lieu où le chef rebelle Pétoubastis III les attendait de pied ferme avec ses troupes. "Il a finalement pris en embuscade l'armée de Cambyse II, et de cette façon, a réussi depuis sa base dans un oasis, à reconquérir une grande partie de l'Egypte, après quoi il s'est fait couronner pharaon dans la capitale, Memphis", a précisé Kaper repris par ScienceWorldReport. 
    Ceci expliquerait pourquoi les scientifiques n'ont jamais retrouvé la trace des milliers de soldats entièrement équipés comme ils s'y attendaient. Néanmoins, cela ne répondrait pas à la question portant sur le lieu où ont terminé les dépouilles de l'armée décimée.
    Une liste inscrite sur des blocs 
    C'est grâce à des fouilles menées au cours des 10 dernières années en Amheida dans l'oasis d'Al-Dakhla que le professeur en est arrivé à la conclusion d'une défaite. Durant ces recherches, il a mis la main sur d'antiques blocs de pierre provenant d'un temple et sur lesquels figurait la liste complète des titres du chef rebelle Pétoubastis III.
    "C'est à ce moment-là que les pièces du puzzle se sont mises en place", a raconté le Pr. Kaper. "Les blocs du temple indiquent que cela a dû être une forteresse au début de la période Perse. Après avoir lié cela avec le peu d'informations que nous avions sur Pétoubastis III, le site d'excavation et l'histoire d'Hérodote, nous avons été capable de reconstituer ce qui s'est passé", a t-il poursuivi. 
    Si le sort de l'armée perse est resté inconnu, ce serait à cause du roi perse Darius I, d'après les spécialistes. Deux ans après la défaite de son prédécesseur, Darius I a mis fin à la révolte égyptienne dans un bain de sang. Pour cette raison, le roi Perse aurait préféré attribuer a "honteuse disparition" de l'armée de Cambyse II aux éléments naturels.

    Baptiste Rouch  maxisciences :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EupVkpyylVcDlVBvcW.shtml

  • La véritable histoire du 14 juillet

    Figarovox - 11/07/2014

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Pourquoi le 14 juillet est-il devenu notre fête nationale ? Depuis quand ? L'historien Jean Sévillia nous raconte les dessous de cet événement symbolique et les enjeux de sa commémoration.

    FigaroVox - Depuis quand et pourquoi le 14 juillet est-il devenu notre fête nationale ? Que commémore-t-on exactement ?

    Jean Sévillia - C’est en 1880 que le 14 juillet est devenu fête nationale. Reprenons le contexte. En 1871, après l’effondrement du Second Empire et la défaite face aux Prussiens, se met en place, avec une majorité royaliste élue au suffrage universel, un régime d’attente, fait pour préparer la restauration de la monarchie, restauration qui n’aura pas lieu en raison de la division entre légitimistes et orléanistes et du refus du comte de Chambord, l’aîné des Bourbons, de composer avec les principes issus de la Révolution. Faute de roi s’installe une République conservatrice, la République des ducs (Mac-Mahon, Broglie, etc.)  En 1876, les républicains de conviction obtiennent la majorité à l’Assemblée. En 1877, ils forcent le Président conservateur, Mac-Mahon, à se soumettre en acceptant la prééminence du pouvoir législatif sur le pouvoir exécutif. En 1879, le Sénat passe aux républicains et Mac-Mahon démissionne. Commence alors la République des Jules (Simon, Grévy, Ferry), la République des républicains.

    Sous le Second Empire, on fêtait la Saint-Napoléon le 15 août, date de l’Assomption, grande fête mariale dans l’Eglise catholique, fête confortée, en 1854 par la proclamation du dogme de l’Immaculée-Conception par le pape Pie IX. Le 15 août était donc la fête nationale de la France sous Napoléon III. Symboliquement, quand ils arrivent au pouvoir, en 1879, les républicains veulent donc instaurer une fête nationale qui soit en accord avec le projet politique dont ils sont porteurs : républicaniser la France, la couper de l’influence de l’Eglise. Depuis 1872, le parti républicain organisait des manifestations privées à la date du 14 juillet. Lors d’un discours prononcé le 14 juillet 1872 à la Ferté-sous-Jouarre, Gambetta avait ainsi exalté le souvenir de la prise de la Bastille, affirmant que le peuple de Paris ne s’était pas levé « pour renverser une Bastille de pierre, mais pour détruire la véritable Bastille : le Moyen-Age, le despotisme, l’oligarchie, la royauté ».

    La loi promulguée le 6 juillet 1880 annonce que « la République adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle ». Le choix de cette date, en réalité, ratifie une pratique antérieure du parti républicain, mais en jouant sur la double signification du 14 juillet : les radicaux commémorent la prise de la Bastille (14 juillet 1789), tandis que les modérés, à qui la violence révolutionnaire fait peur, préfèrent se souvenir de la Fête de la Fédération (14 juillet 1790).

    Dès lors, ce choix fera-t-il l'objet d'un consensus ?

    En 1880, le 14 juillet ne fait pas l’unanimité. Ni les conservateurs, qui n’ont accepté la République que par défaut, ni les catholiques, heurtés de front par l’anticléricalisme gouvernemental, anticléricalisme qui restera le ciment du parti républicain jusqu’en 1914, ne sont prêts à commémorer un événement révolutionnaire. Jusqu’à la Grande Guerre, le 14 juillet, à l’instar de l’école laïque de Jules Ferry, restera idéologiquement marqué : il est un symbole républicain, c’est-à-dire de gauche, anticlérical et patriotique au sens des Volontaires de l’An II. Peu à peu, toutefois, il deviendra une fête populaire, avec ses bals et ses lampions.

    Le 14 juillet 1919 voit le défilé de l’armée française victorieuse, derrière Joffre et Foch, avec des détachements de tous les pays vainqueurs. Les deux France se retrouvent dorénavant dans un 14 juillet qui revêt plus une signification militaire et nationale que politique.  La politique revient le 14 juillet 1935 avec le défilé politico-syndical des organisations de gauche, prélude au défilé unitaire du 14 juillet 1936 qui rattache le Front populaire au mouvement de 1789.

    Le 14 juillet 1945, c’est de nouveau un défilé de la victoire. A l’exception de 1989 et du défilé du Bicentenaire griffé par le couturier Jean-Paul Goude, la fête nationale s’est éloignée de sa source originelle. Elle n’est plus qu’une fête militaire, chérie du grand public, une fête populaire, avec ses feux d’artifice et encore ses bals de pompiers, et un micro-événement politique pour les amateurs de « petites phrases », dans les années où le chef de l’Etat parle à la télévision… Les restrictions budgétaires ont enterré la garden-party, qui était en passe de devenir une tradition mixte, à la fois républicaine dans la mesure où tout citoyen, virtuellement, pouvait être amené à fouler les pelouses de l’Elysée, et monarchique dans l’autre mesure où il fallait une invitation du Château pour y participer.

    On a fait de la prise de la Bastille l’élément fondateur marquant le début de la Révolution française. Est-ce vrai ? Est-ce réellement la borne qui marque « le début de la fin d’un monde » ?

    Le 20 juin 1789, quand les députés du tiers-état qui se sont proclamés les mandataires de toute la population française, excluant de la représentation nationale la noblesse et le clergé, se rassemblent dans la salle du Jeu de Paume, à Versailles, et font serment de ne pas se séparer avant d’avoir donné une Constitution à la France, la Révolution commence vraiment, puisque les institutions qui maintenaient l’ancienne France deviennent caduques. Il en est de même pour le 4 août 1789, où ce qu’on appelle improprement «  l’abolition des privilèges », privilèges qui représentaient en réalité l’organisation socio-territoriale de droit coutumier de l’Ancien Régime, marque l’entrée dans un monde nouveau.Le 5 et 6 octobre 1789, quand la foule ramène la famille royale à Paris et que le roi est prisonnier de la révolution parisienne, marque aussi la fin d’un monde.

    La prise de la Bastille était-elle un mouvement populaire spontané, une révolte plébéienne contre l’arbitraire, ou bien une manipulation des masses orchestrée par le haut ?

    Le 12 juillet 1789, Camille Desmoulins appelle les Parisiens à prendre les armes. Le 14 juillet au matin, quelques milliers d’émeutiers envahissent les Invalides, et prennent armes et canons. A l’autre bout de Paris, la Bastille, prison d’Etat dénoncée par les libellistes comme un symbole de l’arbitraire royal, est assaillie non par la population spontanément mobilisée, mais par une bande d’agitateurs qui ont préparé l’opération. Del’édifice sont extraits, en fait de victimes de l’absolutisme, sept prisonniers, dont quatre faussaires, deux fouset un débauché. Le gouverneur Launey, qui a capitulé devant l’émeute et qui a été conduit à l’Hôtel de Ville, est assassiné avec Flesselles, le prévôt des marchands, leurs corps étant dépecés et leurs têtes placées au bout d’une pique. 83 assaillants ont péri dans l’assaut. Le premier sang de la Révolution a coulé. L’opération a été orchestrée, mais elle a revêtu tout de suite un sens politique et une dimension symbolique.

    On évoque souvent les mots de Louis XVI dans son journal le jour de cet événement historique : 14 juillet : rien, pour montrer l’aveuglement et la nonchalance du roi. Comment se fait-il que ce dernier ne se soit pas rendu compte de l’importance de l’évènement ?

    Rappelons d’abord que ce « rien » consigné par Louis XVI dans son carnet désignait son tableau de chasse, vide en l’occurrence puisqu’il n’avait pas chassé ce jour-là. Il est néanmoins exact que le roi n’a pas tout de suite pris la mesure de ce qui s’est passé à la Bastille, d’où le dialogue, authentique ou apocryphe, survenu lorsqu’on lui a raconté les événements : « Mais c’est une révolte ? – Non, Sire, c’est une Révolution ! ». Horrifié par le récit de la mort de Launey et Flesselles, Louis XVI sera conforté dans son refus de verser le sang, disposition d’esprit qui va lui dicter sa conduite face à la Révolution.

    Le 14 juillet peut-il être le moment permettant la réconciliation des deux histoires de France, révolutionnaire et contre-révolutionnaire, dans la « République, notre royaume de France » chère à Péguy ?

    La question me semble un peu dépassée, dans la mesure où la vie politique française ne s’organise plus du tout autour de l’axe pour ou contre la Révolution. Le débat sur la Révolution n’est pas épuisé intellectuellement, mais il n’a pas de traduction politique immédiate. En sens inverse, le 14 juillet d’aujourd’hui n’a pratiquement rien à voir avec la Révolution, ce qui était déjà le cas en 1989, lors du défilé du Bicentenaire évoqué plus. Encore une fois, le 14 juillet n’est plus que la fête de l’armée, ce qui déplace le débat : le rituel militaire est-il vraiment compris dans une époque où le patriotisme n’est plus enseigné, où l’armée est invitée à se battre pour les droits de l’homme et non pour le territoire national ou les intérêts extérieurs du pays, et où le sens du sacrifice renvoie à une morale en voie de disparition ?

    Propos recueillis par Eugénie Bastié

    http://www.jeansevillia.com/index.php?page=fiche_article&id=355

  • « Le cosmopolitisme, voilà l’ennemi »

    Il s’agit d’une idéologie fort ancienne, qui revêt aujourd’hui un caractère semi-religieux, qui a ses croyants et ses « mécréants »

    Les années 1970 marquent une fracture spectaculaire dans notre histoire : en un millénaire, jamais un régime n’avait, comme l’a fait celui des quarante dernières années, sacrifié la France à une idéologie. Cette idéologie, c’est le cosmopolitisme voulu, avec la complicité des élites françaises, par la superclasse mondiale et l’empire américain : un cosmopolitisme qui livre depuis quarante ans une guerre sans merci à la nation, la famille, l’éducation, la langue, la religion ; une idéologie qu’il faut dénoncer comme telle et combattre sans faux semblant. Un texte lumineux de Pierre Milloz.

    Polémia.

    La manière dont la France est gouvernée depuis une quarantaine d’années l’efface peu à peu de la scène de l’histoire universelle. Ses dirigeants ont cessé de poursuivre prioritairement ce qui aurait dû être leur objectif majeur : l’identité, le rayonnement, la pérennité de la nation dont ils ont la charge. Ils ont, au contraire, donné la priorité à des mesures tendant à mettre en œuvre une idéologie peu compatible avec cet objectif : le cosmopolitisme.

    Il s’agit d’une idéologie fort ancienne, qui revêt aujourd’hui un caractère semi-religieux, qui a ses croyants et ses « mécréants » (au sens étymologique du terme). Certes, elle n’a pas l’ambition d’expliquer le monde et elle ne promet aucun au-delà. Mais elle prétend offrir à l’homme un destin, un idéal terrestre.

    Elle lui propose en effet de travailler à créer un univers rénové, où les hommes pourront se réunir sur toute la surface du globe comme une seule famille, en une vaste communauté éprise de paix, fraternelle et égalitaire, où l’amour de l’ «autre» s’épanouira, où sera prohibée toute forme de domination et de discrimination et au sein de laquelle l’homme pourra enfin pleinement exercer cette faculté qui est propre à son espèce : la liberté (*).

    Détruire les traditions par la contrainte

    Pour accéder à ce nirvana, évidemment fondé sur la foi en la bonté de l’homme et sur la négation du péché originel, le croyant cosmopolite ne se dissimule pas qu’il faudra bien des combats. C’est qu’en effet les « mécréants » constituent pour le moment l’immense majorité de l’humanité. Peu convaincus de la bonté essentielle de l’homme, ils estiment que ce projet grandiose n’est qu’une utopie dangereuse. Pour eux, la société est forcément fondée sur des valeurs et des traditions établies sur des réalités. Ils constatent notamment que l’affectivité se porte davantage vers les proches (nation, terroir, famille, amis) que vers l’ « autre »; que l’humanité est divisée en groupes homogènes (nations, tribus, ethnies) dotés de leurs propres langues et plus portés à s’affirmer qu’à fusionner ; que l’homme doit voir sa liberté encadrée pour que soient régulés ses penchants et instincts mauvais (Etat, famille, école, religion). Autant dire que ces valeurs et traditions, attachées à ces réalités, sont incompatibles avec le grand dessein.

    Pourtant elles ne sont pas figées, elles pourraient évoluer dans le sens souhaité par le cosmopolite, surtout s’il y aidait. Mais non, il préfère les détruire et faire place nette. Pour lui, en effet, elles ne sont en rien nécessitées par la nature des choses et elles ne sont qu’inadmissibles artifices imposés par les conventions sociales. L’intérêt de l’homme est donc de les éliminer pour ouvrir le chemin du but ultime, pour s’affranchir des contraintes qu’elles lui imposent et accéder enfin à la Liberté. Pour obtenir ce résultat, le cosmopolite est prêt, si la persuasion ne suffit pas, à contraindre le « mécréant » : « On le forcera d’être libre », disait déjà Rousseau. Ainsi le « croyant » exprime-t-il une foi ardente et quasi religieuse qui le porte à estimer que toute initiative tendant à approcher de l’apothéose est morale et légitime puisqu’elle tend au Bien.

    Un « pacte républicain » d’inspiration cosmopolite…

    C’est avec cette idéologie en arrière-plan que la France est gouvernée depuis une quarantaine d’années : des partis politiques, ne s’opposant que sur l’accessoire, se sont coalisés sous le nom usurpé de « pacte républicain » pour exercer à tour de rôle le même pouvoir d’inspiration cosmopolite. Et un effort gigantesque de prosélytisme a été consenti. Les dignitaires n’ont cessé de noyer leur cosmopolitisme sous une logorrhée ruisselante de noblesse vertueuse : tolérance, égalité, ouverture au monde, accueil affectueux de l’ « autre », fraternité fusionnelle, antiracisme, renonciation généreuse aux prérogatives nationales, altruisme, octroi à l’ « autre » de privilèges, pénitence pour expier les inexpiables « dominations » dont la France se rendit coupable, désintéressement, etc., autant de qualités que les religions prêchent (souvent en vain) aux individus et qui ont prévalu dans un domaine où elles n’ont que faire : la gestion de l’Etat.

    …servi par le clergé médiatique

    Parallèlement le clergé médiatique a répandu la bonne parole et le catéchisme avec une insistance et une mauvaise foi qui rappellent les propagandes d’un passé récent et il a systématiquement renvoyé les blasphémateurs, les pécheurs et les mécréants (au sens courant du mot, cette fois) dans l’enfer diabolique du Mal où il les voue à retrouver Hitler, le nazisme, le fascisme, le racisme et quelques autres. Ainsi a été obtenu l’acquiescement au moins apparent du peuple français à une politique d’inspiration cosmopolite.

    Or celle-ci a été menée, de Georges Pompidou à François Hollande, avec une constance et une cohérence qui permettent de récuser la fable selon laquelle la « gauche » mènerait l’opération et la « droite », quoique hostile, ne l’entérinerait que par faiblesse : l’analyse de l’action politique de ces quarante dernières années prouve, au contraire, on va le voir, que c’est une conviction commune qui anime les uns et les autres.

    La nation, cible principale des cosmopolites

    La nation (on négligera ici la distinction classique entre la nation et l’Etat) est le symbole parfait de ces groupements qui divisent l’humanité : à ce titre le cosmopolite ne lui accorde aucune sollicitude particulière. La nation française a donc été sa cible principale depuis plus de quarante ans.

    – Son existence est menacée par la loi Pleven qui est fondamentale, car elle donna le coup d’envoi du cosmopolitisme en France. Votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale, elle introduisait dans le droit français cette aberration qui sape les fondations même de la nation : au nom de l’égalité et de la non-discrimination, elle interdit de distinguer entre un Français et un étranger (1972, Pompidou, président de la République, Chaban-Delmas, premier ministre). La loi Gayssot (1990, Mitterrand/Rocard)confirmera.

    – Son aisance financière fut amputée par la quasi-interdiction faite à la Banque de France de consentir des avances à l’Etat, à taux nul ou réduit (loi du 3 janvier 1973, Pompidou/Chaban-Delmas).

    – Son identité est compromise par une immigration-submersion que favorise décisivement le « regroupement familial »(décret du 29 avril 1976, Giscard d’Estaing/Chirac). Lorsque les immigrés et leurs descendants atteignent 20% de la population totale, que les mosquées se multiplient sur le territoire français et qu’un rapport officiel propose d’assumer la « dimension arabo-orientale de la France », c’est qu’un nouveau personnage s’installe sur l’ « Hexagone ». Tous les gouvernements sans exception y ont, depuis quarante ans, contribué, au nom de l’ouverture à l’autre, de la non-discrimination et de l’égalité.

    – Sa souveraineté est lourdement entamée et même parfois supprimée, qu’elle soit politique (Traité de Maastricht, 7 février 1992, substituant l’UE aux organismes de coopération économique préexistants, Mitterrand/Rocard), budgétaire(accord du 9 décembre 2011 accordant à la Commission de l’UE un droit de regard sur les budgets des Etats-membres, Sarkozy/Fillon), monétaire (9 mai 1998, création de l’euro et disparition de la monnaie nationale, Chirac/Jospin),ou militaire (7 novembre 2007, réintégration dans les structures de l’OTAN, Sarkozy/Fillon).

    La langue, deuxième cible des cosmopolites

    La langue. La diversité des langues, parmi lesquelles la langue française, est un autre facteur de division de l’humanité. Pas plus que la nation, la langue française ne mérite donc de sollicitude. Pourtant, face à l’invasion et à la mondialisation de l’anglais, vecteur culturel de l’impérialisme américain, elle a besoin du soutien des pouvoirs publics. Or ceux-ci favorisent l’anglais. Cet ancien ministre socialistepouvait écrire en 2006, dans un chapitre intitulé « L’anglais, avenir de la francophonie » : « La langue française n’est pas indispensable : le monde a bien vécu sans elle (…) si elle devait céder la place, ce serait à des langues mieux adaptées… etc. », avant, en qualité de ministre des Affaires étrangères, d’être chargé de… la francophonie (19/6/2007, Sarkozy/Fillon).Un de nos présidents de la République choisissait l’anglais, au soir de son élection, pour s’adresser à la presse (Giscard d’Estaing)etun ministre de l’Education nationale exhortait les Français à ne pas considérer l’anglais comme une langue étrangère (30/08/1997, Chirac/Jospin). Et en confirmation de cette orientation,il vient d’être décidé d’introduire l’anglais comme langue d’enseignement dans l’enseignement supérieur français (loi du 22 juillet 2013, Hollande/Ayrault).

    La famille, troisième cible des cosmopolites

    La famille. Depuis des millénaires, et pas seulement en France, on croit que la famille est fondée sur l’union d’un homme et d’une femme et la procréation par ce couple. Cette vision de la famille est incontestablement restrictive, mais on pensait qu’elle était liée à la nature des choses. Le cosmopolite pense que cette vision, loin d’être imposée par la réalité, n’est qu’une convention sociale qu’il faut abolir pour rétablir la liberté. Sans bouleverser la législation intéressant la famille traditionnelle, il a créé des structures parallèles, remettant en cause la notion de sexe et les relations entre sexes : création du Pacs, qui ouvrait la voie au mariage homosexuel (novembre 1999, Chirac/Jospin),institution du mariage homosexuel (loi du 17 mai 2013, Hollande/Ayrault),introduction feutrée de la théorie du genre au lycée (circulaire du 30 septembre 2010, Sarkozy/Fillon).

    L’école et l’éducation, quatrième cible des cosmopolites

    L’enseignement. Le souci louable de l’égalité des chances a conduit à substituer le collège unique (loi du 11 juillet 1975, Giscard d’Estaing/Chirac)au système scolaire de la IIIe République avec ses filières de prestige inégal. Le cosmopolite a considéré que les structures sociales et l’appartenance des familles à celles-ci commandaient en fait le choix des filières et que l’égalité des chances en était affectée. Il a estimé en conséquence qu’on rétablirait cette dernière si on instituait une formation unique, celle du « collège unique ». C’était une fois de plus refuser de tenir compte des réalités et notamment des aptitudes des enfants à tel ou tel type d’enseignement. Il apparaît aujourd’hui que, pour avoir voulu ériger l’uniformisation en principe au lieu d’aborder la question de l’égalité des chances dans toutes ses nuances, on rencontre un échec d’autant plus retentissant que l’inégalité des chances en a été aggravée et que le système d’enseignement antérieur a été détruit sans être remplacé.

    L’école et l’éducation.

    L’autorité est ressentie par le cosmopolite comme une forme de domination dont il convient d’affaiblir l’exercice. L’observateur est tenté d’attribuer à cette vision l’orientation qui a été imposée à la manière d’enseigner et à la nature des rapports entre l’élève et le maître, ou plutôt (évitons les gros mots) le formateur. On a voulu mettre « l’élève au centre du système » (?) (loi du 10 juillet 1989, Mitterrand/Rocard) et on a soit confirmé soit suscité diversesinnovations pédagogiques.Pour schématiser, et au risque d’exagérer, disons qu’aux cours magistraux, aux dictées, à la méthode syllabique ont été substituées les activités ludiques, les sorties scolaires, la méthode globale, toutes innovations pédagogiques censées soustraire l’élève aux influences abusives et lui permettre d’exprimer sa personnalité. Les résultats catastrophiques se sont ajoutés à ceux du collège unique (cf. les enquêtes internationales).

    Dans le même temps, l’école cesse d’être un lieu de neutralité, où les doctrines et les opinions sont exposées et confrontées. Elle tend à devenir, au contraire, un lieu où peut s’exprimer sans obstacle l’idée dominante, où l’antiracisme devient l’alpha et l’omega de la pensée critique, où l’histoire de France a disparu en tant que telle des programmes de l’enseignement primaire et où le sentiment national paraît un anachronisme.

    La religion, cinquième cible des cosmopolites

    La religion. La religion catholique est étroitement liée à l’histoire de la France. Elle est porteuse de valeurs, traditions et rites que le cosmopolite juge incompatibles avec sa conception de la liberté. L’Eglise catholique en France cependant ne paraît pas plus maltraitée par le cosmopolitisme d’aujourd’hui qu’elle ne le fut parfois. Mais cette indifférence, teintée de malveillance, contraste avec la sollicitude accordée à l’islam, à ses pratiques religieuses (tolérance des boucheries hallal, par exemple) et à ses fêtes (présence du premier ministre et du ministre de l’Intérieur à l’Aïd el Kebir, entre autres, Ayrault, Valls). Il y a, dans cette sollicitude, une volonté de pénitence en même temps que de reniement des chapitres de l’histoire où la France exerça une « domination ». Cette volonté de reniement l’emporte sur le sentiment et même sur l’attachement à la laïcité.

    Ainsi le cosmopolitisme a-t-il – hélas ! – dominé la vie politique française des quarante dernières années. Sa prévalence aura été assez importante pour que le Club de l’Horloge lui consacre sa dernière université annuelle. Pour autant, bien sûr, il n’y a jamais eu de complot cosmopolite à proprement parler, avec réunions secrètes des conjurés… Mais il y a eu divers facteurs convergents : d’abord, l’épanouissement d’une idéologie devenue dominante à l’issue des troubles de Mai-1968 et en dépit de son rejet massif par le suffrage universel aux élections de 1968 ; ensuite, l’influence d’éléments extérieurs qui l’ont aidée à devenir dominante. On peut même penser qu’ils furent déterminants.

    Superclasse mondiale et empire américain à la manœuvre

    Au premier rang, les grands intérêts économiques et financiers, ceux de la superclasse mondiale favorable à la mondialisation de l’économie et aux mouvements migratoires du tiers-monde. Les membres français de ce groupe ne paraissent malheureusement pas s’opposer aux opérations de démembrement de la France. L’un d’eux parmi les plus éminents pouvait écrire dès février 1970 : « La structure qui doit disparaître, le verrou qui doit sauter, c’est la nation ». On ne saurait être plus clair.

    Au second rang, l’empire américain. Les Etats-Unis, en effet, se sont faits les champions du cosmopolitisme, qu’ils nomment «droits de l’homme» et ils invoquent volontiers ceux-ci à tout moment, même pour justifier leurs opérations militaires ; ils exercent à ce titre une pression idéologique intense (en liaison étroite avec les grands intérêts économico-financiers) sur les pays soumis à leur influence.

    En définitive, les années 1970 marquent bien une fracture spectaculaire dans notre histoire : en un millénaire, jamais un régime n’avait, comme l’a fait celui des quarante dernières années, sacrifié la France à une idéologie. C’est pourquoi les Français sont aujourd’hui en droit de considérer que la Ve République gaullienne est morte et que nous vivons, depuis le 28 avril 1969, date de la démission du général De Gaulle, en un régime nouveau, sans précédent car a-national : la VIe République.

    Pierre Milloz

    notes

    (*) Cette idéologie est fort ancienne. On peut considérer que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 lui a donné une première mise en forme, à ceci près que le mot « citoyen » apporte une restriction de taille à la portée générale du texte. La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, en revanche, ne fait aucune restriction de ce genre.

    http://www.polemia.com/le-cosmopolitisme-voila-lennemi/

  • 14 juillet : fête nationale ou fête maçonnique ?

    « Après un oubli de près de 100 ans depuis la prise de la Bastille, le 14 juillet devient fête Nationale en 1880, sous la IIIème République.

    La République toute nouvelle se cherche des symboles. Là encore, comme souvent en cette période de notre Histoire Nationale, l’action des francs-maçons sera importante.

    C’est le frère Benjamain Raspail, député de la Seine pour la gauche républicaine (fils aîné de François-Vincent Raspail, candidat malheureux à la présidence de la République en 1848, carbonaro et franc-maçon au sein de la célèbre loge parisienne Les Amis de la Vérité), qui dépose le 21 mai 1880 la loi faisant du 14 juillet la fête nationale. Ce projet de loi, signé par 64 députés, sera adopté par l’Assemblée le 8 juin et par le Sénat le 29 juin. Elle sera promulguée le 6 juillet 1880. Lire la suite

    http://www.contre-info.com/

  • [Aix] Action Française - L’individu et l’état : une autre voie [Vidéo]

    Elle était attendue, la voilà enfin : la vidéo de la conférence avec Marion Sigaut et Pierre de Brague organisée par le Cercle Mistral et la section aixoise d’AF, soutenue par leurs camarades marseillais. Alors, entre l’individu et l’Etat, une autre voie ? Le Roi !

  • Comment le FBI fabrique les terroristes…

    Une étude de 175 pages réalisée par le projet Salam passe au crible le cas de 399 personnes ayant figuré dans les fichiers du ministère de la justice des États-Unis entre 2001 et 2010. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les méthodes pour identifier et poursuivre les présumés terroristes s’en trouvent fortement critiquées.

    La plupart des arrestations qui s’en sont suivies sont survenues dans le cadre de la soi-disant guerre contre le terrorisme lancée après le 11 Septembre. Selon le rapport intitulé « Inventing terrorists : the lawfare of preemptive persecution », nombre de citoyens étasuniens de confession musulmane ont été injustement ciblés. Ce document est le premier document du genre à aborder de manière aussi nette la question des « accusations préventives ».

    Ses auteurs donnent une définition de ce tout nouveau concept juridique et l’inscrivent dans la stratégie de mise en œuvre des lois postérieures aux attentats pour identifier et poursuivre des personnes ou des organisations dont les idées, les croyances ou les affiliations religieuses soulèvent des préoccupations pour le gouvernement en matière de sécurité. Seuls 25 % des cas (99 personnes sur 399) portent sur des allégations de soutien matériel au terrorisme. 30 % d’entre eux font l’objet d’accusations de complot. Un peu plus de 17 % (71 personnes sur 399) ont été impliqués dans des opérations d’infiltration du territoire. Enfin, 16% concernent de fausses déclarations ou des allégations de parjure, alors que les délits liés aux lois migratoires n’impliquent que 6 % des cas.

    Toujours selon ce même rapport, onze cas à peine peuvent être réellement définis comme une menace potentiellement importante pour les États-Unis. Et les menaces n’étaient réellement fondées que dans trois cas seulement : pour les frères Tsarnaïev et Nidal Malik Hasan.

    L’une des stratégies du FBI est d’utiliser des agents provocateurs pour inciter les supposés terroristes à franchir le Rubicon. « Le gouvernement a ciblé les personnes exprimant de idées non-conformes et leur a fait parvenir, par le biais d’agents fédéraux utilisés à dessein, de faux missiles, des armes, des fusils d’assaut et de l’argent ». Ce n’est pas tout. « Les agents ont également adressé à ces personnes des encouragements, se liant même parfois d’amitié avec elles. Ils les aidaient dans la planification technique et stratégique pour savoir si elles pouvaient être manipulées et commettre des actions violentes ou criminelles », indique le rapport. 

    Le gouvernement étasunien pouvait également mettre en avant des « délits techniques mineurs », comme des erreurs administratives sur des documents relatifs à l’émigration, de présumées fausses déclarations à un agent public ou de simples problèmes liés au fisc pour poursuivre quelqu’un qui aurait eu le malheur de déplaire. « Le but évidemment est de faire croire au commun des mortels qu’il vit sous la menace constante d’attentats terroristes. Les États-Unis sont très impliqués dans la surveillance de tout un chacun, et cette surveillance leur est précieuse », explique Steven Downs, un avocat membre du projet Salam qui a publié le rapport. « La justification légale de ces actions découle de l’existence de la guerre contre le terrorisme. Rien n’aurait été possible sans cette dernière. C’est pourquoi ils (les agents fédéraux, NDLR) doivent continuer à arrêter des personnes et les incarcérer pour invoquer la menace du risque terroriste et donner une justification au maintien des mesures d’exception ». 

    Au moment où le quart de la population totale des prisonniers à l’échelle du globe se trouve aux États-Unis, rien d’étonnant à ce que certains observateurs internationaux respectés définissent l’État qui se considère comme un exemple de liberté et de démocratie comme une « dictature démocratique ».

    L’économiste canadien Michel Chossudovsky énonce quant à lui une évidence douloureuse quand il écrit qu’aux États-Unis s’accentue la tendance à « un État totalitaire militaire en costume civil ». Autrement dit, l’Oncle Sam ne veut la démocratie qu’à l’unique condition qu’il puisse la contrôler. La démocratie étasunienne, c’est un système où vous êtes libre de faire tout ce que vous voulez tant que vous faites ce qu’on vous dit. 

    Capitaine Martin.

    source

    http://www.oragesdacier.info/

  • Unité et diversité: nature, culture et politique

    Le rapport entre la diversité et l’unité est un classique des débats philosophiques, politiques, scientifiques ou religieux. Nos représentants valorisent par exemple la diversité en même temps qu’ils vantent l’unité nationale républicaine.
    Ainsi la république française est « une et indivisible », le slogan de l’Union européenne n’est autre que « Uni dans la diversité », telle personnalité politique appelle à « l’unité de la gauche », là où d’autres prônent « l’union des droites », « l’unité des nationaliste » ou même « l’unité des dissidents ». Le christianisme ou l’islam veulent réaliser l’unité spirituelle de l’humanité, diffusant la croyance en un seul dieu qui a pris la place de plusieurs dieux. Les hommes ont pu se questionner, dès la plus lointaine antiquité sur l’unité ou la diversité du divin.
    Si on observe la nature, c’est évidemment la diversité qui apparaît. Diversité des formes, des couleurs, des tailles, des textures. Diversité des fonctions. Diversité des être vivants, des habitats, des organisations sociales, des modes de reproduction. La « nature » est diverse. Mais elle est comprise dans un « tout », la planète Terre, qui est unique. L’humanité aussi est diversifiée, les types ethniques, les couleurs de peau, de cheveux, d’yeux, les tailles, les façons d’habiter, de percevoir le monde, les langues, la cuisine, la musique, les religions, les philosophies, l’organisation sociale, ici aussi nous sommes face à une grande diversité. La diversité est naturelle, la diversité est humaine et le temps, comme l’espace, produisent toujours plus de diversité. Ainsi le latin a donné naissance à un grand nombre de langues par exemple. En changeant d’échelle, nous pouvons aussi constater la diversité au sein de l’Univers : diversité des planètes, des corps célestes, par exemple.
    L’unité c’est le contenant, la diversité c’est le contenu. L’univers contient les planètes et les corps célestes, la Terre contient la faune et la flore, et l’humanité se divise en différentes ethnies ou cultures. Ce ne sont que des exemples. Au sein de ses entités la question du rapport entre la diversité et l’unité se pose également. En effet, chaque personne est différente. Les hommes ont donc cherché dans leur processus de socialité à unifier, de la famille à l’empire en passant par la cité ou le royaume.
    En effet le rapport entre l’unité et la diversité ne peut faire l’économie de la question de la complémentarité, de la solidarité, de l’entraide et de la coopération. La diversité est un système qui permet la pérennité du vivant. La mort elle-même s’inscrit comme une nécessité pour le bon fonctionnement du vivant. Que ce soit la complémentarité entre espèces et même entre la faune et la flore, la solidarité entre des êtres vivants, l’entraide au sein d’une communauté ou la coopération entre deux groupes sociaux, tout cela participe à la continuité du vivant, mais aussi à l’évolution. Contrairement à un cliché qui voudrait que le plus fort survit et que le plus faible meurt, il serait plus logique de constater qu’il existe une multitude de formes d’adaptations et d’évolutions. Ainsi un troupeau de gnous est en mesure de mettre en déroute un lion, mais un gnou isolé risque de servir de repas au roi des animaux. La force de l’un réside dans ses capacités physiques et son instinct de prédateur, là où les autres survivent grâce à la solidarité du groupe. Les lions peuvent eux-mêmes répondre à cette stratégie par leur propre solidarité de groupe. Ainsi la diversité permet la mise en place d’une société organique, au même titre que chaque organe a une fonction dans notre corps, chaque personne peut avoir sa fonction dans une société et chaque être vivant sur Terre. Cette société organique a toutefois dans le cas des êtres humains conscience d’œuvrer pour le « Tout » matérialisé par l’Etat.
    C’est donc l’Etat qui historiquement réalise l’unité dans les sociétés humaines par nature diversifiée. Nous pourrions trouver un certain nombre d’exemples tout à fait édifiant. Le Pharaon, l’Empereur romain, le roi absolu sont par exemple des figures qui incarnent l’État et sont garantes de l’unité. Nous pourrions songer également au Pape dans l’Église catholique qui est la figure unitaire de l’Église alors qu’il est possible d’être catholique de différentes façons. Les différentes institutions, liées ou non à l’État, ont toujours pour objectif de favoriser l’unité, ainsi l’État doit favoriser l’unité des citoyens, l’Église, celle des croyants. Cela sans pour autant nier leur diversité. Pour faire simple, si la diversité est un fait de nature et de culture, l’unité est politique. C’est l’action politique qui favorise l’unité d’un groupe humain à travers des institutions. La diffusion de l’écriture, les lois ou la conscription sont autant d’éléments vecteurs d’unité. Le fait de partager la même langue, les mêmes lois et de servir militairement la même entité politique ont pour effet de créer l’unité. Ainsi, bien que l’unité soit le fruit de l’action politique, elle nécessite aussi souvent un ennemi, contre le lequel s’agrège la communauté. Chez les animaux, l’attaque du lion va nécessairement créer une solidarité entre les gnous qui n’existerait pas dans un contexte de paix. Il en est de même pour les communautés humaines, c’est dans l’adversité qu’elles prennent conscience de leur unité, c’est ce qui explique aussi le communautarisme et la forte solidarité qui règne chez les minorités. Ainsi en 1914-1918, des mouvements totalement opposés ont proclamé « l’union sacrée » contre l’Allemagne. Cela implique également souvent la désignation d’un ennemi intérieur, celui qui va gêner cette unité, comme par exemple le pacifiste en 1914. Ainsi en politique, un libéral-libertaire considèrera le nationaliste comme un facteur de désunion, empêchant l’unité de l’humanité dont il rêve, là où le militant nationaliste et identitaire identifiera souvent le libéral-libertaire, ou toute communauté constituée comme un facteur de désunion de la nation. On songera ici aux quatre états fédérés de Maurras. Les deux camps répondent donc au même schéma de pensée bien que leurs opinions et leurs idées diffèrent et sont en réalité le produit d’un jeu d’échelle.
    Schématiquement, le militant anarchiste, hostile à l’État, aura tendance à rejeter ce qui nuit à la diversité, là où le nationaliste, souvent étatiste, n’a généralement que le mot « unité » à la bouche. Pourtant les deux démarches sont totalement compatibles, il est possible d’avoir une unité politique tout en ayant une diversité culturelle. Il ne faut pas pour autant en conclure qu’il serait possible d’avoir un « gouvernement mondial » préservant la diversité culturelle du monde, et ce pour une raison essentielle, les formes politiques sont propres aux différentes cultures. C’est ce qui rend l’unité politique d’ethnies et de cultures trop différentes impossible. Les formes d’unités sont donc elles-mêmes diversifiées, ce qui pourrait paraître paradoxal. C’est donc au nom de la diversité qu’il faut combattre tout projet mondialiste, les institutions étant souvent incapables d’accepter la diversité. L’absolutisme royal, le jacobinisme, le nazisme, le stalinisme ou le mondialisme ne brillent pas par leur volonté de bâtir avec la diversité, ils se sont construits contre la diversité.
    La diversité en politique porte un nom : le fédéralisme. C’est un moyen de réconcilier la diversité, qui est un fait de nature et de culture avec l’unité qui est une nécessité politique. C’est pour cela qu’il ne faut être ni totalement anarchiste, ni totalement étatiste. L’Europe (ou la France) de demain aurait besoin d‘un État qui garantisse l’unité politique, mais elle aurait autant besoin de communautés autonomes et de garantir la diversité culturelle qui a toujours fait la force du continent. La renaissance italienne n’est pas la renaissance française ni la renaissance allemande ou hollandaise, par exemple. Le fédéralisme est d’ailleurs incompatible avec le totalitarisme, ce qui évacue toute accusation allant dans ce sens. Le fédéralisme est peut-être, paradoxalement, le meilleur garant de l’unité, car les communautés ont besoin d‘être respectée dans leur diversité pour accepter de donner une part d’elle-même à un ensemble unitaire selon le principe de subsidiarité.
    Ce modeste exposé peut aussi nous conduire à envisager que « l’unité des nationalistes » n’est pas une impérieuse nécessité. C’est au contraire la diversité des mouvements politiques et des initiatives qui permet la richesse du militantisme, des débats et des façons de conquérir les cœurs et les esprits. La seule unité qui pourrait exister serait soit conditionnée par un homme d’exception, soit conditionnée par le combat. Mais il faut au contraire se satisfaire de la diversité, qui est le signe d’un dynamisme, mais aussi, on a tendance à l'oublier, de traditions politiques différentes, parfois antagonistes, qui ont chacune quelque chose à apporter. C’est aussi le signe de différentes stratégies d’adaptation, de survie et d’évolution. Cette diversité est tout simplement le fruit d'une adaptation différente à l'environnement social et politique. Il ne faut pas se leurrer sur le fait que certaines conceptions de la France, de l’Europe et du monde meurent et que d’autres naissent.
    Jean/C.N.C

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