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culture et histoire - Page 1518

  • Thomas Piketty : Le capital au XXIe siècle

    Nicolas Poincaré, Axel de Tarlé et Martial You reçoivent Thomas Piketty, économiste et auteur de “Le capital au XXIe siècle” (éd.du Seuil) dans les grands débats d’Europe Soir.

    Réunion-débat avec Thomas Piketty organisée par les Amis du Monde diplomatique de Paris. Le jeudi 13 mars 2014 à l’École Normale Supérieure – Paris :

     

    http://fortune.fdesouche.com/

  • En réalité, il s’agissait de la « tonte » calculée du public par les puissances monétaires mondiales

    Le 6 février 1929, M. Montagu Norman, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, se rendit à Washington pour s’entretenir avec Andrew Mellon, le Secrétaire au Trésor. Immédiatement après cette mystérieuse visite, le Board de la Réserve Fédérale changea brusquement sa politique et adopta une politique de taux d’escompte élevé, abandonnant la politique d’argent « bon marché » qu’il avait inaugurée en 1927, à la suite d’une autre visite de M. Norman. Le krach boursier et la déflation de la structure financière du peuple américain étaient programmés pour avoir lieu en mars. Pour démarrer le processus, Paul Warburg lança un avis officiel en direction des opérateurs de bourse les incitant à se retirer du marché. En mars 1929, dans le rapport annuel aux actionnaires de sa Banque d’Acceptation Internationale, M. Warburg disait : 

    « Si l’on permet aux orgies d’une spéculation effrénée de se propager, l’effondrement ultime est certain d’affecter non seulement les spéculateurs eux-mêmes, mais d’entraîner une crise générale impliquant l’ensemble du pays. » 

         Durant trois années de « spéculation effrénée », M. Warburg n’avait pas cru bon de faire la moindre remarque sur l’état de la Bourse. Un organe de presse ami, le New York Times, offrit à ce compte-rendu, non seulement deux colonnes sur sa page éditoriale, mais il fit remarquer, en édito, la sagesse et la profondeur des observations de M. Warburg. La préoccupation de M. Warburg était sincère, puisque la bulle boursière était allée beaucoup plus loin que ce qu’il avait été prévu, et les banquiers avaient peur des conséquences si jamais le peuple réalisait ce qui se passait. Alors que ce reportage du New York Times déclencha à la Bourse une vague soudaine de ventes, les banquiers commencèrent à paniquer et il fut décidé d’apaiser le marché d’une manière ou d’une autre. En conséquence, la National City Bank de Warburg injecta d’urgence vingt-cinq millions de dollars de liquidités sur le marché monétaire à court terme et repoussa le jour du krach. 

         Aussi surprenant que cela puisse paraître, la révélation de la décision finale du Board de la Réserve Fédérale de déclencher le Krach de 1929 fut publiée dans le New York Times. Le 20 avril 1929, le New York Times titra, « Le comité Consultatif de la Réserve se réunit à la hâte. Une atmosphère de mystère enveloppe ses débats à Washington. [La perspective de nouveaux développements d’importance au regard de l’attitude du gouvernement sur la situation du crédit est apparue aujourd’hui lorsque les membres du Comité Consultatif Fédéral auprès du Board de la Réserve Fédérale, venant de dix districts de la réserve, se sont rencontrés en session extraordinaire...] Des résolutions furent adoptées par le comité et transmises au conseil des gouverneurs, mais leur but fut jalousement gardé. Une atmosphère de profond mystère a entouré les débats, tant ceux du board que ceux du comité consultatif. Tous les efforts ont été faits, lors de cette session extraordinaire, pour protéger les débats. Des réponses évasives furent données aux correspondants du journal. » 

         Seul le « premier cercle » de la London Connection savait que lors de cette « réunion mystérieuse » il avait été décidé de mettre fin au plus grand boom spéculatif de l’histoire des Etats-Unis. Ceux qui étaient dans la confidence commencèrent à se débarrasser de toutes leurs obligations spéculatives et placèrent leur argent dans les obligations d’Etat. Ceux qui n’étaient pas au courant de cette information secrète – et, parmi eux, quelques-uns des hommes les plus riches d’Amérique – gardèrent leurs actions spéculatives et perdirent tout ce qu’ils possédaient. 

         Dans FDR, Mon Beau-Père Exploité, le Colonel Curtis B. Dall, qui était courtier à Wall Street à ce moment-là, écrit à ce propos du Krach : « En réalité, il s’agissait de la « tonte » calculée du public par les puissances monétaires mondiales, déclenchée par la brusque pénurie programmée de l’offre monétaire à très court-terme sur le marché monétaire de New York. » Du jour au lendemain, la Fed porta à vingt pour cent le loyer de l’argent au jour le jour. Incapables de payer un tel taux, la seule alternative des spéculateurs était de se jeter par les fenêtres. 

         Le taux de la Banque de Réserve Fédérale de New York, qui dictait les taux d’intérêts nationaux, passa à six pour cent le 1er novembre 1929. Après la mise en faillite des investisseurs, il chuta à un et demi pour cent le 8 mai 1931. Le Député Wright Patman, dans A Primer On Money [L’abécédaire de l’argent], écrivait que la masse monétaire s’était contractée de huit milliards de dollars entre 1929 et 1933, provoquant la faillite de 11 630 banques, sur les 26 401 que comptaient les Etats-Unis, et celles-ci durent fermer définitivement leurs portes. 

    Eustace Mullins, Les secrets de la Réserve Fédérale

    http://www.oragesdacier.info/2014/07/en-realite-il-sagissait-de-la-tonte.html

  • AF LYON - LE CAPITAL OU LA TRADITION : COMPTE RENDU

    La session de formation de l’Action française qui s’est tenue à Lyon les 21 et 22 juin derniers s’est employée à donner une définition du capital comme relevant de la néga...tion planétaire de toute origine et de toute détermination historique

    Nous avons vu ainsi de quelle manière, le capital était la négation de toute vie, étant la négation de tout devenir, cela du point de vue des consciences subjectives, de la nature elle-même, et des figures objectives que constituent la famille, la société ou l’État, à quoi il nous faut ajouter aussi, la religion. Ainsi le capital et tous ses alliés nous placent fondamentalement dans la privation de patrie, et de toute direction politique qui entendrait maintenir une relation de fond avec l’essence de la nation. La monarchie française en effet procédait d’une toute autre rigueur que la république ou la démocratie, alliées du capital - et participant à ce titre de la même dévastation mondiale - en prenant en charge la continuité de son devenir et de sa souveraineté, à travers l’hérédité primo-génitale qui assurait l’avenir de sa race. Mais avec la Révolution, c’est la privation même de toute souveraineté et de toute direction qu’il nous faut penser, culminant dans l’idée abstraite de la liberté et de l’égalité, cela ne pouvant que rejoindre une enquête sur l’idée de tradition, nous ramenant à une méditation sur le destin même de l’Occident. Tradition, en ceci que ce n’est pas seulement l’exercice politique qui demeure brisé dans ses enracinements et sa logique, mais l’intégralité des figures culturelles, sociales, historiques de la nation qui se trouvent bel et bien dévastées. Occident ensuite, car les nations sont suffisamment employées par le processus de la mondialisation pour qu’il importe de nous situer dans un terrain plus profond encore que la seule nation qui gît, comme le fantôme de sa souveraineté passée, sans la mémoire de ses mythologies souterraines qui l’englobent et la dépassent. Or, en effet, nous avons dans un second temps, déployé un concept de tradition à entendre comme système historique ou destinal du monde, qui se sait dans son origine, mais en outre dans les différentes figures de son devenir, et jusque dans sa perte, ce par quoi, la privation, la dévastation ou la destruction appartiennent encore de plein droit, au développement de la tradition. Cela signifiait deux choses : d’une part, que notre rapport à l’origine doit s’entendre comme une relation dynamique, et destinale, qui maintient une liberté de déploiement ennemie à toute forme d’éternel retour, d’autre part, que fort de cette définition, notre vocation était de maintenir, à leur place, les différentes sphères aux travers desquelles la nation se déploie, historiquement, et d’en assumer les transformations, en recourant à la force de structuration de la tradition, comme une fidélité à ce qui n’étant plus, demeure cependant dans son absence. Notre travail trouvait donc sa conclusion dans le refus de laisser impensées et démembrées, les figures du capital, pour les relier patiemment, mais résolument, à leur juste origine, et à leur historique hérédité, jusqu’à ce point où le capital fini par payer sa dette à l’hespérie qu’il incarne mondialement.

    Les cercles de l’Af Lyon, ainsi que notre nouvelle revue, seront dès septembre consacrés à cette problématique, qui entre-temps trouvera une première résonance à l’occasion du camp d’été de l’Action française consacré au libéralisme, tout cela s’inscrivant bien dans notre vocation permanente qui est de nous réfléchir dans notre propre action, et de maintenir un constant rapport à la tradition qui de part en part, nous tient, même dans ses ruines, et qui une fois de plus, au nom de cette effectivité, nous assure, selon la formule maurrassienne que « le désespoir en politique est une sottise absolue » ; cela il nous appartient de le reconnaître d’une manière décisive.

    Remerciements et félicitations aux Camelots pour le travail accompli, et Vive le Roi.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?AF-LYON-LE-CAPITAL-OU-LA-TRADITION

  • Une tombe gauloise exceptionnelle mise au jour dans les Ardennes

    Dans les Ardennes, le chantier de l’autoroute A304 a permis de découvrir une incroyable sépulture gauloise. Depuis le 3 juin, les archéologues s’attellent à déterrer une « tombe à char », symbole aristocratique de la civilisation gauloise.

    « Ce que nous découvrons dépasse tout ce que nous pouvions espérer avant de creuser, c’est vraiment une tombe exceptionnelle, avec de nombreuses caractéristiques atypiques », admet Bertrand Roseau, responsable des fouilles à la cellule archéologique du conseil général des Ardennes.

    Archéologues et anthropologues ont une durée de trois semaines pour mettre au jour la « tombe à char ». D’après les premières datations, le tombeau aurait été construit autour du premier siècle avant J-C, période particulièrement tardive pour une tombe de la sorte. On estime que les premières sépultures de ce genre ont émergé dès le VIIe siècle avant notre ère.

    « Une tombe à char, c’est déjà exceptionnel, mais datant du Ier siècle (avant J-C), c’est encore plus rare »,

    explique Émilie Millet, archéologue à l’INRAP reprise par le Figaro. « Nous sommes assez sûrs de la datation, car nous avons retrouvé une perle en pâte en verre jaune opaque, qu’on ne retrouve qu’à partir de la fin de l’âge de fer, vers 130 avant J-C », confie-t-elle.

    Source

    http://www.fdesouche.com/481603-une-tombe-gauloise-exceptionnelle-mise-a-jour-dans-les-ardennes

  • Vraie et fausse réalité

    La réalité, c'est quand on se cogne, disait Lacan. Il faut croire que nos dirigeants occidentaux sont particulièrement insensibles aux chocs, si l'on en juge par leur conscience de la réalité.

    Elle est nulle. Impavides, inébranlables dans leurs certitudes, Obama et son entourage de néocons butés poursuivent les yeux fermés leur croisade d'hégémonie américaine, fondée sur l'élimination de toute velléité d'indépendance chez leurs vassaux. Bétonnés dans une effrayante absence d'identité, leurs satellites européens se fossilisent dans leur aval du libre échangisme et leur soumission à Washington. De l'aveugle du Bureau ovale à la tête de l'empire au demeuré de l'Elysée en queue du peloton, ils ne voient rien, n'entendent rien, ne reviennent sur rien.

    Pour eux, la réalité n'existe pas.

    Elle existe d'autant moins qu'ils l'ont remplacée par un monde artificiel, fabriqué de toutes pièces, où les Etats-Unis sont la nation dominante et indispensable, où le libéralisme est la seule économie possible, où le pouvoir des banques et le profit de la grande industrie sont la règle, et où une désinformation organisée est articulée autour de la prétendue mission divine de faire triompher le bien du mal et d'établir la démocratie.

    Cette bulle imaginaire s'est bardée d'un écran opaque. Derrière lequel un mélange de cyniques calculateurs, d'imbéciles et d'idéalistes naïfs prétend diriger un univers qu'il a inventé. Au moyen de prises de position chimériques et du conditionnement mensonger du public destiné à les faire avaler.

    Illustrons ce constat.

    1) Quatre consultations populaires (élections ou référendums) se sont déroulées récemment, dans des pays agités et des contextes difficiles. En Egypte, le maréchal Abdel Fatah al Sissi a été solidement installé à la tête de l'Etat par 96,4 % des voix. En Syrie, Bashar al Assad a consolidé sa gouvernance en bénéficiant de 88 % des suffrages. En Ukraine de l'est, la Crimée s'est prononcée massivement pour le retour à la Russie, et des scrutins locaux ont donné forme à des mini-républiques de la "Novorussie" réclamant leur indépendance. En Ukraine de l'ouest, le chocolatier milliardaire Petr Poroshenko a été reconnu maître à Kiev par 57 % des électeurs.

    Les médias occidentaux ont déchaîné leur partialité. Une seule élection a été considérée comme valable, celle du pion américain Poroshenko. Toutes les autres ont été décrites comme des "farces" ou des "mascarades". Sissi a été qualifié de "nouveau Moubarak" et Assad de "boucher de Damas". Poutine – le choix des Ukrainiens – de "nouvel Hitler". Les résultats ont été balayés dans l'inexistence. Pourtant, qu'est-ce qui permet de dire qu'élire Poroshenko à l'instigation de la CIA est plus démocratique qu'elire Sissi soutenu par les généraux égyptiens ? Ou qu'élire Assad en passe de remporter son combat contre l'étranger avec l'appui de la majorité de son peuple est moins démocratique que légitimer la guerre civile de Poroshenko contre une partie du sien ? Et quelle est la différence de nature entre le référendum d'autonomie de la Crimée et la déclaration d'indépendance en 1776 de la colonie britannique des Etats Unis ? Ce tri dans les opinions exprimées ne correspond à aucune réalité. Il n'est que le reflet des ordres de la bulle. Pour nos médias, mettre un bulletin dans une urne est un geste différent selon que l'acte convient ou non à Washington.

    2) Ce "remplacement de réalité" – c'est-à-dire la narration d'événements différente de l'observation des faits véritables – n'est peut-être nulle part aussi frappant qu'à l'occasion du cas ukrainien. Tout y est filtré par la russophobie. Une russophobie passionnée, infantile, irrationnelle. A l'image de l'ex-première dame de France Valérie Trierweiler se déclarant sur Twitter "heureuse de ne pas avoir à saisir la main de Poutine". (1) Ou du Nouvel Observateur qui consacre trois pages de son numéro du 29 mai-4 juin à un prétendu soutien par Poutine de tous les partis d'extrême-droite d'Europe, sous le titre "Le grand frère des fachos". Selon cette réalité inventée, Poutine a agressé la Georgie (alors qu'il a été attaqué par Saakashvili), a envahi la Crimée (qui appartenait déjà à la Russie), a l'intention d'annexer l'Ukraine (dont il ne veut en aucun cas se charger), projette d'envahir la Pologne, la Moldavie ou les Pays Baltes (qu'il n'a jamais menacés mais qu'une l'OTAN renforcée doit "protéger" contre sa rapacité). Bref, un récital d'absurdités.

    Le danger de cette déformation est qu'elle permet à Obama de pérorer comme il l'a fait le 28 mai dernier devant les cadets de l'Académie militaire de West Point. "Les Etats-Unis se serviront de la force militaire, unilatéralement si nécessaire, quand nos intérêts fondamentaux l'exigent ; quand notre peuple est menacé ; quand nos vies sont en jeu ; quand la sécurité de nos alliés est en danger". Cela sert de prétexte, sauf que, comme le remarque Srdja Trifkovic, dans Chronicles du 4 juin, que rien de tout cela ne s'appliquait en Bosnie, au Kosovo, en Afghanistan, en Irak ou en Libye. Et que rien de tout cela ne peut être imputé aujourd'hui à Poutine, de quelque manière que ce soit.

    Peu importe, "l'agression expansionniste" russe est comparée, par la machine de propagande US, à celle d'Hitler s'emparant de la Tchécoslovaquie et de la Pologne. Et Diana Johnstone note très justement que cette fausse réalité justifie la mainmise américaine sur l'Europe par une prétendue mise à l'abri de l'ouest du continent derrière un nouveau Rideau de fer.

    3) Le délire de la "fausse réalité" en Ukraine ne fait que prolonger une aberration qui remonte loin. Depuis des décennies, toutes les interventions occidentales ont été fondées sur des mythes. Celui de Milosevic et de sa Grande Serbie, celui des armes de destruction massive de Saddam Hussein, celui des projets sanguinaires de Kadhafi, celui de la "libération" de l'Afghanistan, celui de la dictature insupportable de Bashar al Assad, celui des intentions impériales de Poutine. Tout cela n'a été et n'est que fantasmagorie, voulue par certains, prise pour argent comptant par les autres. Le résultat se voit aujourd'hui. La Yougoslavie démantelée en mini-Etats à la dérive (dont deux musulmans au cœur de l'Europe). L'Afghanistan à la veille de revenir aux Talibans. La Libye en plein chaos. L'Ukraine pratiquement en guerre civile. La Syrie luttant difficilement pour son intégrité. Et surtout la déflagration en Irak. Comme le dit le ministre russe des Affaires étrangères, Segueï Lavrov, cité par le Figaro du 13 juin, cette déflagration est "l'illustration de l'échec total de l'aventure qu'ont engagée avant tout les Etats-Unis et la Grande Bretagne, et dont ils ont définitivement perdu le contrôle".

    Un fouillis incontrôlable en effet – pourtant facilement prévisible avec le minimum de lucidité qui a fait défaut à nos dirigeants – qui désarçonne nos fulgurants stratèges. Les voilà confrontés à la désintégration de l'Etat de Nouri al Maliki qu'ils alimentent en milliards depuis des années, à l'explosion de la guerre entre sunnites et chiites, au renforcement des Kurdes opposés à l'allié turc de l'OTAN, à la nécessité de combattre aux côtés de leur ennemi iranien les intégristes qui ont profité de l'aide apportée aux adversaires d'Assad. Autrement dit, Washington doit faire ami-ami avec son cauchemar de Téhéran contre les assaillants de Bagdad qu'il a armés en soutenant la rébellion contre Damas qui bataillait pour en venir à bout (2). Vous n'avez pas compris ? Demandez des explications à Obama.

    4) Il est évident que les illusions (ou les calculs) de l'Occident ont des conséquences. L'acharnement mis par Washington à affaiblir la Russie – en la ceinturant de bases militaires et en lui arrachant l'Ukraine – en a une, redoutable. Elle a poussé Moscou vers l'est.

    Les deux principaux jalons de cette orientation ont été la visite de Poutine à Shanghaï les 20-21 mai et le Forum économique international (la réponse russe à Davos) réuni à Saint-Petersbourg à partir du 24 mai. Toujours dans l'optique russophobe, la première à fait l'objet de comptes rendus incomplets dans les médias et le second a été plus ou moins passé sous silence.

    La presse a en effet parlé (après voir nié puis reconnu sa signature) de l'accord de 30 ans passé entre Poutine et Xi Jinping, d'un montant de 400 milliards de $, sur la livraison de gaz à la Chine et la construction d'un nouveau pipe-line. Mais la nouvelle entente recèle des développements beaucoup plus vastes, qu'on s'est gardé de souligner. Compte tenu de la complémentarité des deux pays – la Russie a un excès de richesses naturelles et un manque de main d'œuvre alors qu'en Chine, c'est le contraire ; la Russie est forte en technologies militaires, aéronautique et software informatique, alors que la Chine excelle et hardware électronique et en production de masse de biens de consommation – les deux présidents ont envisagé une collaboration considérablement élargie. Selon le vice-président chinois Li Yuanchao, ", nous projetons de combiner le programme de développement de l'extrême-orient russe avec la stratégie de développement du nord-est de la Chine dans un concept intégré." (3) Cela va de l'achèvement du réseau ferroviaire Chongking-Xinjiang-Europe, rajeunissant la fameuse Route de la soie et promis à devenir la plus importante liaison commerciale du monde, et d'importants investissements chinois en Crimée, à la création d"une union militaire et politique pouvant rivaliser avec l'OTAN. L'objectf est clairement défini dans la "Déclaration conjointe de la Fédération Russe et de la République Populaire de Chine sur une nouvelle étape de partenariat entier et de relations stratégiques." De plus, il est spécifié que cette association est ouverte à d'autres membres bienvenus, comme l'Inde (4) et l'Iran. Comme on le voit, ces dispositions, détaillées et confirmées trois jours plus tard au forum de Saint-Petersbourg, ouvrent de larges perspectives en marge et affranchies de la domination américaine.

    5) Il y a plus. Les ineptes sanctions économiques infligées à la Russie à la suite de la récupération de la Crimée ont obligé Moscou à réagir en vendant des titres de Gazprom en yuans chinois au lieu de les négocier sur le marché du dollar. La décision marque l'intention de la Russie, de la Chine, de l'Iran et d'autres pays d'abandonner progressivement le dollar (socle du pouvoir US depuis Bretton Woods en 1944) comme monnaie de réserve. Une intention qui s'est déjà matérialisée. Un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI) révèle que déjà 23 pays déclarent des réserves officielles en yuans, sans compter 12 autres qui ont investi en yuans sans le déclarer officiellement. Certes le dollar demeure la plus importante monnaie de réserve pour le moment. Mais alors qu'en 2000, 55 % des réserves mondiales étaient en dollars, la proportion n'est plus que de 33 %. Et elle continue à diminuer.

    Le yuan n'est pas encore convertible. Mais au cours des années récentes, la Banque centrale de Chine a acheté de grandes quantités d'or pour en préparer la convertibilité. Et des géants économiques russes comme Gazprom ou Norilsk Nickel, se tournant vers le marché asiatique, vont en accélérer la disponibilité.

    Est-ce la mort du dollar ? Sans doute pas tout de suite, car Washington riposte par les Partenariats transpacifique (Trans-Pacific Partnership, TPP) et transatlantique avec l'UE. Mais une immense zone où les transactions se feront en roubles, en renminbi ou en or se dessine. Une zone qui était déjà en 1997 la hantise de Brzezinski. "La façon dont l'Amérique gèrera l'Eurasie est critique, écrit-il dans son Grand échiquier. La puissance qui dominera l'Eurasie contrôlera deux des trois régions les plus avancées et économiquement productives. Un simple coup d'œil à la carte montre que le contrôle de l'Eurasie entraînerait presqu'automatiquement la subordination de l'Afrique, marginalisant ainsi l'hémisphère occidental et l'Australie. Environ 75 % de la population mondiale vit en Eurasie, et on y trouve la plus grande partie de la richesse physique du monde, à la fois dans ses entreprises et dans son sous-sol. L'Eurasie détient environ trois quarts des ressources énergétiques connues de la planète." (5)

    Ca c'est une réalité à laquelle nos dirigeants feraient bien de se cogner.

    6) Dernier regard sur la manipulation occidentale des faits : l'anniversaire du débarquement allié, le 6 juin 1944. Nos prestigieuses feuilles de chou, que Paul Craig Roberts appelle les "presstituées", ont rivalisé dans une assourdissante glorification de l'armée anglo-saxonne, baptisée "la plus grande force de libération que le monde ait jamais connu". Certes l'hommage aux héroïques soldats qui se sont lancés à l'assaut des falaises de Normandie était amplement mérité et la réussite de l'opération a été un tournant de la guerre en Europe. Mais en faire la victoire décisive sur le nazisme est une grossière falsification.

    En juin 1841, la plus énorme force d'invasion qu'ait connue la planète a pénétré en Russie sur un front de plus de 1.500 km. 3 millions d'hommes des troupes d'élite allemandes, 7.000 unités d'artillerie, 19 panzerdivisions avec 3.000 chars et 2.500 avions ont pilonné le pays pendant 14 mois. La bataille de Stalingrad a duré du 23 août 1942 au 2 février 1943, et a abouti à la reddition de la 6e armée allemande et à la capture de 22 généraux. C'était le prélude à la fin d'Hitler. La victoire a coûté à la Russie 27 millions de morts dont 12 millions de militaires et 15 millions de civils. Les Américains et les Anglais sont intervenus après l'affaiblissement de la Wehrmacht. Qu'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, lors du débarquement du 6 juin, l'Armée Rouge avait déjà gagné la guerre.

    Devant les fastes de la commémoration de 2014, visiblement conçue pour la promotion des Etats-Unis et de son traité transatlantique, il ne faut pas oublier que de Gaulle a par quatre fois – pour les cinquième, dixième, quinzième et vingtième anniversaires du fameux débarquement – catégoriquement refusé de participer à une célébration qu'il considérait comme humiliante pour la France. Sa fierté ne supportait pas que son pays n'ait pas été associé à l'offensive d'Eisenhower et que les anglo-saxons aient projeté de transformer la France libérée en colonie par l'AMGOT. (6) Un exemple d'indépendance que n'est pas près de suivre l'ectoplasme de l'Elysée.

    Sa servilité est même affichée par Fabius avec un zèle qui déborde parfois les hésitations d'Obama. Mais on reste fidèle à l'imagerie occidentale. Avec des résultats incohérents. Les médias ne cessent de s'inquiéter du retour dans leurs pays de jihadistes formés au fanatisme au sein de la rébellion syrienne, mais ils continuent à idéaliser l'opposition à Damas et à diaboliser l'Iran, les seuls bastions antiterroristes restant dans la région. Ils prétendent vouloir défendre la démocratie en Ukraine et, après avoir expulsé par un putsch le chef de gouvernement démocratiquement élu, ils appuient le remplacement de son équipe par une bande de néonazis. Ils s'indignent de voir les militaires égyptiens réprimer les Frères musulmans qui sont un vivier d'islamistes militants, au lieu de les remercier de nous en débarrasser. Ils couvrent d'un épais rideau de silence la complicité intéressée en affaires avec les monarchies du Golfe qui sont les commanditaires des attentats. Et ainsi de suite. Une logique parallèle, complètement déréalisée.

    Voilà un rapide tableau du monde artificiel fabriqué par l'Occident et de ses mensonges médiatiques. Chapeauté par la "communauté internationale" qui justifie tout. Mais qu'est ce qu'elle est, cette "communauté internationale" ? Tout simplement le G 7. Sept pays (sur les 193 membres de l'ONU) – Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie et Japon – qui s'arrogent le droit à l'autorité universelle. Vivant dans la bulle étanche d'une irréalité qu'ils ont secrétée au profit de leur premier de cordée américain.

    Qu'ils prennent garde. La vraie réalité risque de crever leur bulle brutalement.

    Louis Dalmas.

    notes

    (1) Nous, nous sommes heureux de ne pas l'avoir comme première dame !

    (2) Pour ajouter à la confusion, le fondamentaliste Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL ou ISIS en anglais), qui mène l'offensive contre Bagdad, a recruté des chefs militaires du parti Baas de Saddam Hussein, et des personnalités de son entourage comme l'ex-vice-président laïque Izzat al Douri qui était un de leurs plus virulents ennemis. Les extrêmes s'unissent contre l'occupant américain et sa marionnette locale.

    (3) Cité par Pepe Escobar, Asia Tribune, The Roving Eye, 29 mai 2014.

    (4) Le nouveau chef d'Etat indien, Narendra Modi, a même des raisons personnelles de se détourner des Etats-Unis. Lors d'une vague de violences anti-musulmanes en 2002 dans l'Etat de Gujarat dont il était gouverneur, à la suite d'un attentat islamiste contre un train de pèlerins qui avait fait 53 morts, Washington, toujours perspicace, a saisi le prétexte d'une répression jugée excessive pour lui refuser en 2005 son visa pour les Etats-Unis.

    (5) Cité par William Engdahl, "Dollar Dying ; Multipolar World in the Offing", 18 avril 2014.

    (6) AMGOT : Allied Military Government of Occupied Territories (Gouvernement militaire allié des territoires occupés). Roosevelt et Churchill, qui détestaient le nationalisme gaullien, avaient imaginé de transformer la France en une véritable dépendance et avaient même imprimé sa nouvelle monnaie.

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EupyppEVAVGYfaMHrY.shtml

  • Quand les communistes aimaient les nazis

    La proximité intellectuelle entre les deux mouvements totalitaires est aussi ancienne que documentée.

    Par Stéphane Montabert, depuis Renens, Suisse.

    [...] La bonne entente temporaire entre les deux courants du socialisme donna lieu à un film documentaire récent, fort peu diffusé dans la sphère francophone (tout comme le film polonais sur le massacre de Katyn) mais éclairant bien des passerelles entre les deux idéologies. Rien n’est plus faux que le premier mythe du communisme, à savoir qu’il partirait de « bonnes intentions » :

    Le communisme c’est la guerre des classes, et la guerre des classes implique de liquider une partie de la population. Pour restructurer la société, il faut d’abord tuer non seulement les opposants, mais aussi les intellectuels, les meilleurs travailleurs, les ingénieurs, etc. Des groupes entiers de la société. C’est le genre d’ingénierie sociale qu’ont mis en œuvre Lénine et Staline, Mao et Pol Pot, pour ne citer que les plus sanguinaires. Cette ingénierie sociale forcée répond aussi à des critères ethniques lorsque des peuples sont considérés comme trop réactionnaires. Karl Marx et Friedrich Engels prônaient eux-mêmes « l’extermination des Serbes et autres peuplades slaves, ainsi que des Basques, des Bretons et des Highlanders d’Écosse », tous des peuples trop peu évolués pour la révolution communiste et faisant ainsi obstacle à l’inéluctable « progrès » de l’humanité.

    Les communistes furent donc non seulement aussi racistes que les nazis mais ajoutèrent l’épuration de classe à l’inventaire de leurs massacres. Marx écrivit dans son journal que « les classes et les races trop faibles pour maîtriser les nouvelles conditions de vie… » devaient « périr dans l’holocauste révolutionnaire ».

    L’idéal socialiste ne s’embarrasse pas de sentiments. Si nazis et communistes divergeaient sur la méthode (nationalisme par la conquête ou internationalisme par la révolution) l’objectif du socialisme était partagé, d’où une collaboration de bon aloi entre les deux groupes [...]

    Lire l’intégralité de l’article sur Contrepoints

    http://www.fdesouche.com/488175-quand-les-communistes-aimaient-les-nazis