culture et histoire - Page 1778
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goldofaf a la jeunesse de france
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Écrire contre la modernité (entretien avec Pierre Le Vigan)
Plusieurs lecteurs m’ont posé des questions à propos de mon dernier livre Écrire contre la modernité, oralement ou par écrit. J’ai regroupé ces questions (ou remarques) sous un nom collectif : les lecteurs curieux (ou L.L.C.).
L.L.C. : Dans votre dernier livre, vous relativisez la continuité entre les Lumières et la Révolution française. Vous êtes ainsi au rebours d’une analyse qui, généralement située à droite, souligne la continuité entre les deux. Cela mérite quelques explications.
Pierre Le Vigan : Je souligne effectivement que les hommes des Lumières qui étaient encore vivants en 1789 ont été généralement hostiles à la Révolution, à l’exception de Condorcet, qui en sera toutefois victime comme Girondin. La plupart des hommes des Lumières encore vivants ont été hostiles non seulement au moment 1793 – 94 de la Révolution mais aussi dès 1789. Dès ce moment, la violence est le moteur de la Révolution, ce qu’ils refusent, qu’il s’agisse de la « prise de la Bastille » qui fut en fait le massacre de ses défenseurs (malgré la parole donnée), ou des journées des 5 et 6 octobre 89, où le roi est ramené de force à Paris. En ce sens, la Révolution est un bloc comme le disait Clémenceau. Or, l’esprit des Lumières ne se reconnaît pas dans cette rupture avec l’ordre ancien alors qu’il aspire de son côté à un bien s’instaurant progressivement, à une sorte d’ordre naturel fondé sur la raison qui déploierait son harmonie, ce qui est incompatible avec les soubresauts sanglants qui constituent le rythme de la Révolution française.
En réalité, le principal lien qui existe entre la Révolution française et les Lumières se fait à travers Rousseau. Mais on le sait : Rousseau occupe une place à part dans les Lumières. C’est l’un des sujets que j’aborde dans le livre. L’idéologie sommaire dite des Lumières n’a pas grand-chose à voir avec la réalité complexe et multiforme de penseurs trop importants pour être réductibles à un courant idéologique comme Rousseau, Diderot ou Voltaire.
S’il y a continuité entre un homme rattaché aux Lumières et la Révolution, c’est donc de Rousseau qu’il s’agit. La continuité existe dans la mesure où Rousseau ne croît pas à la possibilité d’un mouvement continu de progrès mais croît dans le constructivisme. En ce sens, sans préjuger de l’attitude qui aurait été la sienne, il est en phase avec l’esprit de la Révolution qui prétend tout reconstruire, et là, il y a continuité entre 1789 et 1794, les principales différences entre la phase 1789 et la phase robespierriste de 1794 étant le passage d’une Terreur spontanée et « populaire » (au pire sens du terme, c’est-à-dire populacier) à une Terreur d’État, mais aussi le passage de la souveraineté nationale au projet d’une souveraineté populaire. L’autre lien très fort entre Rousseau et la Révolution française est l’exaltation de l’esprit antique et tout particulièrement de la notion de vertu civique. La Révolution française se veut exemplaire et romaine. Ici, il y a continuité entre l’« antiquo-futurisme » de Rousseau et la Révolution française.
La continuité s’établit donc pour des raisons que l’on peut trouver « sympathiques » telles l’esprit civique et le culte du citoyens et pour des raisons très contestables à savoir l’aspiration non seulement à une société bonne mais à une société totalement bonne, absolument bonne, ce qui conduit inévitablement au totalitarisme, comme tous les rêves d’absolu. En ce sens, Marcel Déat n’avait sans doute pas complètement tort de voir une continuité entre Rousseau, la Révolution française, Robespierre (qu’il admirait et approuvait), et le national-socialisme allemand (dont Déat voyait bien les aspects modernistes – la « Révolution brune » – mais sous-estimait sans doute les aspects réactionnaires, eux aussi présents). Il aurait pu ajouter le bolchevisme. Rousseau est donc l’exception qui confirme la règle : il est le seul penseur des Lumières en continuité d’idées avec la Révolution française. Mais il l’est en partie pour des raisons contestables comme la volonté d’une table rase et d’un retour artificiel à un passé antique mythifié. À ce sujet, il faut noter qu’il serait difficile de défendre Rousseau et de voir avec sympathie les mouvements localistes et anticentralistes comme la Fronde ou la révolte vendéenne.
L.L.C. : À vous lire, vous paraissez beaucoup plus proche des auteurs républicains tels Alain Finkielkraut et Éric Zemmour que des révolutionnaires-conservateurs de la « Nouvelle Droite ». Vous paraissez éloigné des communautariens et proche des assimilationnistes. En d’autres termes, vous semblez un défenseur de l’idée stato-nationale. Qu’en est-il ?
Pierre Le Vigan : Dans la notion d’État-nation, c’est la nation qui doit être essentielle. L’État doit être un outil au service de la nation. Je ne crois pas que l’on puisse se passer de l’État. Attention : moins d’État, ce peut être plus de bureaucratie. C’est justement d’ailleurs ce qui se passe où nous souffrons d’une impuissance de l’État sur les grandes questions, impuissance mêlée à une omniprésence des pouvoirs publics dans nombre de domaines où ils ne devraient pas être présents tel la sécurité routière où s’impose une réglementation tatillonne attentatoire aux libertés les plus élémentaires. Dans la construction européenne d’aujourd’hui, la nation est la grande perdante car le lien entre l’État et la nation est perdu. Pseudo-régionalisme de féodalités locales d’une part, bureaucratie bruxelloise de l’autre, la nation s’affaisse au milieu de cela. L’État français n’est plus apte qu’à appliquer des réglementations européennes.
Il est tout à fait exact que je suis hostile à la déconstruction des nations. Qu’il y ait des identités locales, en Catalogne, en Bretagne, ailleurs, cela ne doit pas se traduire par un monolinguisme régional, ni même par l’obligation administrative d’un bilinguisme. Le niveau national est le moyen de peser plus lourd dans la mondialisation que le niveau régional. Il faut préserver ce « niveau » (le terme n’est pas élégant mais a le mérite d’être clair) national. En ce sens, je salue le grand travail unificateur de la République, à la fois la Ire République et la IIIe République, ou celui réalisé en Turquie par Mustapha Kemal. Ce n’est d’ailleurs pas l’école républicaine de Jules Ferry qui a fait disparaître les particularismes locaux, c’est la modernité technicienne et c’est pourquoi les particularismes n’ont vraiment disparu qu’après 1945. Il faut lire sur ce sujet Jean-Pierre Le Goff, La fin du village. Une histoire française (Gallimard, 2012). De même, dans les pays de l’Est de l’Europe, la modernité capitaliste a plus détruit les cultures locales en vingt ans que ne l’a fait le communisme, pourtant dévastateur et meurtrier, en quarante-cinq ans.
Si je défends la nation, c’est aussi parce que c’est encore le cadre le mieux adapté à l’exercice de la démocratie. C’est pourquoi je rends hommage à des figures républicaines classiques bien qu’oubliées tel Jean Prévost. Pour ses positions politiques tout comme pour ses qualités littéraires. « Il ne faut pas considérer l’auteur des Frères Bouquinquant, écrivait justement Roger Nimier, comme un écrivain mort trop jeune, qui n’a pas trouvé toute son audience, mais comme un prix Nobel en puissance et le maître d’une génération. » Je crois d’ailleurs beaucoup à la valeur d’exemplarité des esprits que l’on pourrait appeler « fermement modérés », dont Montaigne ou Jean Prévost sont des exemples.
La modernité est pernicieuse : c’est le refus des limites du réel, et c’est en même temps le rêve d’une fin de l’histoire. La modernité refuse la dialectique de l’histoire. Cela peut prendre la forme du rêve d’une société sans classes, ou d’une société sans races. Au fond, le projet du communisme et celui du libéralisme ont des points communs, à ceci près que dans l’homogénéisation du monde, le libéralisme est plus efficace que le communisme. Du reste, le communisme n’a eu qu’un temps, tandis que le libéralisme se porte bien. En outre, compte tenu de sa dimension idéologique, le communisme est (était) en effet obligé de faire des pauses, tandis que le libéralisme peut mener son projet sans obstacles, avec pragmatisme, en jouant à la fois des aspirations à l’égalité et des aspirations à cultiver les différences. Il s’agit bien entendu toujours de petites différences anecdotiques compatibles avec le grand marché mondial. Ainsi, le libéralisme est à la fois égalitaire – il n’accepte pas les reproductions de castes fermées – et communautariste – il souhaite des niches de consommateurs pourvu que celles-ci ne soient pas fondées sur des valeurs durables.
Ce qui fait le caractère déraisonnable de la modernité, c’est donc la croyance au Progrès, et non simplement à des progrès. De là vient aussi l’idée qu’il n’y a pas de nature de l’homme, que l’on peut donc tout faire de l’homme et avec l’homme, que l’homme est totalement malléable. Cette idée est très dangereuse et nie tout ce que nous apprend l’éthologie humaine. L’homme n’est pas un animal, mais il reste un animal. Tout n’est pas possible avec l’homme, sauf à le rendre fou et malheureux. « Nous n’avons pas envie de légitimer des sociétés qui font n’importe quoi avec l’homme » écrit justement Chantal Delsol.
L.L.C. : Y a-t-il des auteurs que vous regrettez de ne pas avoir évoqué ?
P.L.V. : À chaque jour devrait suffire sa peine. Vieille sagesse que nous avons souvent du mal – moi le premier – à accepter. On rêve toujours d’un livre meilleur, plus complet, mieux équilibré, plus abouti. Les ouvrages totalement réussis sont rares. Sur le seul plan des auteurs dont je n’ai pas parlé, il y a bien entendu des manques qui – si je puis dire – me manquent. Il est ainsi bien évident que Hannah Arendt me paraît un auteur contre-moderne fondamental, qu’Heidegger est très présent dans la problématique moderne/contre-moderne sans qu’il fasse l’objet d’un de mes chapitres, que Günther Anders lui aussi me paraît important, et est en outre très attachant – il faut le dire car nous sommes tous aussi des êtres de subjectivité. J’apprends aussi toujours beaucoup à la lecture de Massimo Cacciari. Je sais bien aussi que Drieu la Rochelle, sans être philosophe, était passionné par les questions de la modernité, et que sous divers angles, il les a abordées, non sans cruauté (d’abord avec lui-même). Je ne méconnais pas que Frédéric Schiffter est à l’origine d’une critique absolument radicale des arrières-mondes – et l’idéologie du progrès en fait partie, tout comme Clément Rosset (sur lequel j’ai écrit dans Éléments) a pu démontrer – ou tout simplement rappeler – que Platon avait inventé le moyen de penser à autre chose qu’au réel. Bref, la contre-modernité est vivante et ne cesse de s’alimenter de nouvelles figures. Car au vrai elle relève de l’insurrection de la vie contre le machinal. De la chair contre l’intellect, de l’âme contre l’esprit. C’est dire aussi que la contre-modernité ne se débarrassera jamais de la modernité.Mis en ligne par la rédaction. http://www.voxnr.com
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A propos de la féodalité et du féodalisme
Au cours de l’émission 154 de Méridien Zéro, Adrien Abauzit a exprimé l’idée selon laquelle nous assisterions à une nouvelle féodalisation de la France.
Par féodalisation, il entend donc la privatisation de l’espace public par des « seigneurs de guerre » comme cela se serait produit vers l’An Mil. Il poursuit en disant que la France a toujours eu deux ennemis : les féodaux et l’empire. Cette théorie se place donc dans une vision authentiquement nationaliste qui correspond autant à celle de la monarchie d’Ancien régime qui a souvent entretenue des rapports conflictuels avec les grands seigneurs (les princes) et les empires (Germanique, espagnol, ...), qu’avec celle d’un républicanisme de filiation bonapartiste hostile à la privatisation du territoire et attaché au centralisme.
L’histoire de France est effectivement marquée par la soumission des grands seigneurs d’un côté et la lutte contre les empires hostiles de l’autre. C’est en partie sur cette base que Pierre Hillard conteste la régionalisation de l’Europe, voyant une corrélation forte entre d’un côté l’augmentation du pouvoir de l’Union Européenne (Empire) et de l’autre une autonomie régionale de plus en plus forte en Europe (Catalogne, Ecosse, Flandre, Alsace…). Dans l’histoire de l’Europe, le Saint-Empire germanique fut d’ailleurs marqué par un fort fédéralisme et à l'inverse le nationalisme italien s’est construit contre les différents royaumes de la péninsule italienne.
Il est absolument indéniable que nous assistons à une privatisation de l’espace public. Dans nos banlieues, où des bandes s’accaparent des territoires et y rejettent les symboles et agents de l’Etat : école, police, pompiers, … Ces zones sont souvent appelées des « zones de non-droit », alors qu’elles sont en réalité des zones d’un autre droit, marqué par la loi du plus fort alors que la loi publique doit –théoriquement- protéger les plus faibles. Mais c’est aussi le cas dans nos centres villes ou sur notre réseau routier où de grandes entreprises empochent l’argent des parkings et des péages. Comme jadis lorsque les seigneurs, en vertu du droit de ban au sein de la seigneurie banale, percevaient l’argent des péages, fours, moulins, …Ainsi certaines portions du territoire sont inaccessibles si on ne passe pas par les « services » d’entreprises privées qui exploitent des ponts, sociétés de transport ou autoroutes. Le développement des sociétés privées de sécurité augmente l’importance de la défense privatisée alors que la police elle-même sert bien souvent la défense d’intérêts privés (ne serait-ce que les sociétés qui gèrent nos radars routiers). Il en va de même pour l’armée dont l’action à l’étranger va de pair avec la volonté de nos gouvernants d’imposer les grandes entreprises françaises, comme c’est le cas en Afrique. C’était déjà le cas au XIXe siècle lorsque l’armée servait parfois à mater les révoltes populaires (comme La Commune) ou a ouvrir des pans entiers des territoires africains ou asiatiques à nos entreprises (réseau ferré, etc…).
Notons, bien que ce soit anecdotique, que, pour des anarchistes, l’Etat n’est pas la puissance publique, mais une entité privée comme une autre dont la police est la milice privée et le trésor public un outil de racket de la population.
Le clerc, le chevalier, le paysan - XIIIe siècle
Revenons cependant sur ces notions de féodalité et de féodalisme. L’historiographie nationale et les discours politiques ont eu tendance à en faire un synonyme de « privatisation de l’espace public » comme je l’indiquais en introduction. Mais ces deux notions sont historiquement beaucoup plus complexes qu’elles n’y paraissent. La recherche universitaire a depuis longtemps élaboré différentes théories entre "mutation" et continuité des structures politiques et sociales entre le IXe et le Xe siècles. En 1970, Pierre Toubert avait parlé d’incastellamento, c’est à dire le fait de regrouper une population autour d’une motte féodale ou au sein de villages fortifiés, puis en 1982 Robert Fossier avait insisté sur la notion d’encellullement où des seigneurs ont pu regrouper des villageois sous leur protection et développer les structures de base de la société féodale. Quant à Alain Guerreau, il a établi la notion de « dominium » c'est-à-dire le fait de dominer à la fois la terre et les hommes. Ce lien à la terre, à une forme d’enracinement, est d’ailleurs essentiel dans une société profondément rurale et paysanne. Pour Jacques Le Goff, « S’il faut garder féodalisme, c’est que, de tous les mots possibles, il est celui qui indique le mieux que nous avons affaire à un système ». Sans rentrer dans des détails débats historiographiques qui troubleraient la lecture de cet article, nous voyons bien l’émergence d’un système où la population recherche une protection ce qui conduit à une forme de contrat entre la population et son seigneur. Mais cette protection fut légitimée en amont par l’héritage carolingien (lui-même légitimé par l’héritage romain) et le capitulaire de Quierzy en 877 comme l’a noté entre autre Dominique Barthélémy. A ce système qui implique les rapports entre une population de paysans, d’éleveurs et d’artisans et des seigneurs qui possédaient la terre et pouvaient juger, collecter les taxes et les impôts et faire la guerre, il faut ajouter un troisième acteur, et non des moindres, l’Eglise, qui était héritière de Rome et dont les paroisses et les évêchés furent des territoires clefs pour l’organisation sociale. Ainsi même des évêques ou des abbés pouvaient être de grands seigneurs, des propriétaires fonciers. L’Eglise était d’ailleurs la seule institution capable d’unifier l’ensemble des hommes de l’occident féodal. C’est donc bien un système que la féodalité, ou le féodalisme, mais un système construit à la base, légitimé par des carolingiens sur le déclin et encadré par une Eglise puissante. Il ne s’agissait donc aucunement de la loi de la jungle et l’Eglise œuvra souvent pour pacifier l’Occident, songeons aux mouvements de la Paix de Dieu (qui impose des contraintes sur les territoires et les hommes) puis de la Trêve de Dieu (qui impose des contraintes en terme de temps). Enfin il ne faut pas oublier les liens d’homme à homme, illustrés par exemple par la vassalité (ou aussi l’amicitia) et qui ne consistaient pas simplement en la constitution de « milices privées » mais en un réseau complexe de rapports entre individus, tenus par des serments et souvent par un code d’honneur. Ainsi on ne peut pas résumer l’occident féodal a une mosaïque de territoires privatisés où règne la loi du plus fort comme se complet à le relayer le cinéma Hollywoodien nous montrant des seigneurs et chevaliers cruels et totalement abrutis par l’alcool. Bien sûr, il ne faut pas tomber non plus dans une vision angélique de cette période, les conflits entre seigneurs ressemblaient probablement bien souvent à des conflits entre bandes rivales.
Ce qui se développe dans les banlieues ou par l’intermédiaire des entreprises privées n’est donc pas tout à fait une « féodalisation » du territoire français. Les caïds, bien loin de protéger la population, la terrorise, cette population n’a jamais cherché la protection de ces caïds, mais au contraire souhaiterait que la force publique fasse régner l’intérêt général. Il n’y a aucune régulation sociale induite par un acteur tiers, mais au contraire un encouragement des violences par des prêcheurs religieux, des rappeurs ou certains pseudo-médiateurs sociaux, tous adeptes de phraséologie victimaire. L'Islam ne peut être comparé à l'Eglise médiévale, puisqu'il n'est pas pré-existant sur le territoire comme l'était le catholicisme. Le catholicisme ne s'est pas imposé avec la féodalité, il a au contraire structuré et encadré la féodalité par son implantation sur le temps longs (cinq siècles entre la conversion de l'empereur romain Constantin et l'Empire carolingien par exemple). Les territoires sont fermés et souvent déconnectés les uns des autres alors qu’à l’inverse les échanges et mobilités étaient nombreux au cours du Moyen Âge (pensons aux foires, aux royautés itinérantes, aux pèlerinages) et leur fermeture n'était pas due à la féodalité mais à la piraterie qui sévissait jadis en mer Méditerranée. Ce qui renvoie à une forme de féodalisation, c’est l’existence d’une justice privée mais surtout d’un fort enracinement territorial de ses caïds pourtant issus de populations déracinés. Ainsi ce sont bien souvent des guerres territoriales auxquelles nous assistons et non des guerres ethniques. Le phénomène ethnique n’agit qu’en certaines occasions, souvent à l'extérieur du territoire d'origine mais il n’est pas à proprement parler ce qui explique forcément les violences entre bandes. C’est bien le contrôle des territoires et des trafics qui est au cœur du problème, et en ce sens il y a quelques « proximités » avec le féodalisme. Cependant, la féodalisation ne s’est pas construite avant l’An Mil contre l’Etat ou au sein d’un territoire contrôlé par l’Etat, elle fut la conséquence d’un empire carolingien déclinant. Mais au même titre que les grands aristocrates qui dominèrent la Gaule après la chute définitive de l’Empire romain avaient un « passé romain » comme ce fut le cas des Francs (via le foedus) ou de l’Eglise, les féodaux de l’An Mil étaient de lointains héritiers des comtes, ducs, marquis ou barons carolingiens chargés de contrôler le territoire de l’Empire. La féodalisation correspondrait surement plus à la captation par des privés de charges publiques (qu'on peut éventuellement plutôt comparer aux « baronnies » de nos élus locaux qui occupent des postes parfois depuis plusieurs décennies) qu’a la soustraction de pans entiers du territoire, quand bien même l'Etat donne un sentiment de "laisser-faire". Les féodaux n’ont absolument rien soustrait à l’Empire carolingien, ils ont hérité des différentes formes de pouvoir qu’ils étaient par la suite les seuls capables de faire appliquer en raison de l’absence d’Etat. Même l’installation des Normands fut « actée » par un roi carolingien et par un baptême. Le « miracle capétien » qui suivra et établira le royaume de France, ne doit pas faire oublier que ceux-ci étaient initialement des seigneurs modestes dont la légitimité est venue d’une exceptionnelle lignée d’héritiers mâles, de leur proximité avec l’Eglise catholique et de leur volonté de se placer dans l’héritage de Clovis. Les guerres engagées par les princes et autres seigneurs étaient des confrontations visant à établir (ou rétablir) l’équilibre entre autorité royale et autonomie locale et ce jusqu’à la Fronde qui marque autant l’apogée de ce phénomène que sa fin.
La privatisation du territoire français n’est peut-être en définitive que la conséquence du libéralisme, de son anthropologie négative, de son rejet de l’Etat total et de son goût immodéré pour le commerce et l’argent. La féodalité bien entendue est un système d’organisation sociale original qui a structuré l’Occident, comme il a structuré le Japon. Actuellement nous avons plutôt affaire à une destruction généralisée des cadres sociaux et à un chaos organisé d’en haut. Peut-être faudrait-il trouver un terme qui traduise l’idée d’Adrien Abauzit, que je partage, mais qui soit moins connoté que « féodalité ».
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Goldofaf - on est pas pret de se taire [RIF]
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Les tenants de l'idéologie du genre sont des castrateurs
Lu sur le blog du député Bernard Debré :
"L’école française va mal. Celles et ceux qui en sortent, pour beaucoup, ne savent ni bien lire, ni bien écrire. [...] L’excellence est bannie. L’égalitarisme est la panacée ; tous pareils, tous médiocres, il ne faut pas que les dons de certains s’expriment, il ne faut pas qu’une tête émerge. Les lycées d’excellence disparaissent.
Voici maintenant un autre but qui semble apparaître : la déconstruction sexuelle ! Dès le plus jeune âge, il faut que les enfants se déconstruisent. Il n’y aura plus de petit garçon et de petite fille, il y aura des « on », car les pronoms “il” ou “elle” sont sexués. Après avoir fait des médiocres, voici qu’il faut faire des « indéterminés ». Cette théorie est absurde, mortifère et dangereuse.
Absurde car il est intolérable d’aller contre la nature, contre la vie. Celle-ci est duale : un homme, une femme avec leurs spécificités génétiques, anatomiques, hormonales, psychologiques. Vouloir, au nom de l’égalitarisme, les effacer ou tenter de les effacer relève du totalitarisme absurde. Nous en sommes là.
Cette idéologie dévastatrice est totalitaire dans le sens où elle veut s’imposer aux lois de la nature non pas pour l’aider comme le fait la médecine, mais pour la nier. Ces enfants seront des êtres hybrides, psychologiquement diminués, complexés et pour beaucoup en révolte contre la société quand la puberté agira sur leurs sens. Ils nous en voudront pour notre prétention, notre hégémonie culturelle dévoyée. Ce sera le côté mortifère de cette réforme inacceptable.
Cette déconstruction psychologique pourrait aller, pourquoi pas, jusqu’à demander à la médecine d’intervenir pour s’assurer de la neutralité du genre. Elle utiliserait des antihormones (antihormone mâle, antihormone femelle). C’est le terme médical approprié, pour véritablement déconstruire la société. Les tenants du genre sont des castrateurs.
Bientôt aussi, pourquoi ne pas imposer, comme l’a fait le maoïsme, une tenue vestimentaire identique. Que l’on se souvienne de ces Chinois tous identiques manifestant comme des zombies aux ordres du Parti communiste. D’ailleurs, des pouponnières d’Etat s’assuraient que les bébés et les jeunes enfants ne subissaient pas l’influence maléfique de leur famille.
L’école n’est pas là pour nier la nature, pour déconstruire les esprits, pour nier l’homme ou la femme. Cette théorie n’a rien a voir avec l’égalité homme femme qui doit exister dans la société. Accès à tous aux universités, aux grandes écoles ; a travail égal, salaire égal. Mais de grâce, laissons l’homme être un homme et la femme, une femme.
Cette année 2013 se terminera comme elle a commencé, par des révoltes populaires contre des réformes sociétales ineptes et inacceptables."
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Entretien avec Michel Sauve, auteur de Récit vécu de la fin de la Commune de Paris par un bourgeois anonyme
La période insurrectionnelle à Paris dura deux mois environ, du 18 mars 1871 jusqu’à la « semaine sanglante » (21-28 mai). Cette insurrection contre le gouvernement issu de l’Assemblée nationale, qui venait d’être élue au suffrage universel masculin, établit une organisation proche de l’autogestion pour gérer la ville. Michel Sauve présente la transcription fidèle d’un texte inédit narrant la fin de mai 1871 de la main d’un parisien anonyme qui, certainement, était un paisible modéré. Il accompagne le texte d’origine d’un vaste corpus de notes destinées à en faciliter au mieux la compréhension.
Votre Récit vécu de la fin de la Commune de Paris par un bourgeois anonyme, de par sa forme, est étrange : les notes, de votre main, y tiennent pratiquement autant de place que le texte que vous commentez…
Des amis, devant la version primitive de ce travail, m’ont dit être frappés par sa richesse pédagogique et m’ont encouragé à le faire connaître, insistant sur ce que les événements de la Commune de Paris en 1871 ont actuellement un regain d’intérêt, à tel point que l’enseignement scolaire s’en est emparé.
Dans votre introduction, vous racontez la façon dont vous avez découvert et traité le manuscrit d’origine…
On ne trouve pas tous les jours un tel document dans une bibliothèque privée ; j’y suis entré comme dans une enquête policière, tant étaient inextricables les interrogations auxquelles l’identité obscure de l’auteur me condamnait. Cela étant, outre l’intérêt pour le passé, l’histoire familiale, héritage privilégié de mes années de jeunesse, j’ai voulu rendre public ce témoignage écrit d’un Parisien dont le caractère historique en fait une véritable étude scientifique : un témoignage sur le vif, souvent anecdotique, certes, mais le merveilleux Raymond Devos nous l’a rappelé : « Trois fois rien, c’est déjà quelque chose. »Fabrice Dutilleul http://www.voxnr.com
notes :
Récit vécu de la fin de la Commune de Paris par un bourgeois anonyme, Michel Sauve, Éditions Dualpha, collection « L’Essentiel », dirigée par Philippe Randa, 120 pages, 15 euros.
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E. Ratier - du CRIF et du CRAN - Radio Courtoisie
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La grandeur de la France, par Jean-Luc TARI
Envahie par les barbares, la France subira-t-elle le même sort que l'Empire romain ? Les Français disposent d’un héritage magnifique. La France est la fille aînée de l’Église. La majeure partie des troupes de la 1ère croisade a été rassemblée par Godefroi de Bouillon, duc de Basse-Lotharingie et par le comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles.La France s’est couverte à partir du XIIème siècle d’un blanc manteau de cathédrales. Elle a activement contribué avec l’Italie à la Renaissance des arts et des sciences : Léonard de Vinci est mort à Amboise après avoir été invité par François Ier. Les châteaux de la Loire témoignent du niveau d’excellence atteint par les bâtisseurs de cette époque.Au siècle des Lumières, la langue de Molière est parlée dans toutes les Cours d’Europe. Après sa visite du château de Versailles en 1717, Pierre le Grand fait venir des architectes français pour construire Saint-Pétersbourg. Frédéric II de Prusse convie Voltaire chez lui et Catherine de Russie invite Diderot.
Dans l’Europe entière, des théâtres montent des pièces en français. En 1783, l’académie royale des sciences et des belles-lettres de Berlin pose la question suivante : qu’est-ce qui a rendu la langue française universelle ? La philosophie et les sciences sont à l’honneur en France. Laplace et Lavoisier contribuent au progrès des sciences. Jusqu’au début du XXème siècle, les découvertes s’enchainent. Les frères Montgolfier construisent les premiers aérostats, Pasteur découvre le vaccin contre la rage, Niepce et Daguerre font progressé la photographie, les frères Lumière inventent le cinématographe, Pierre et Marie Curie identifient le radium, Clément Adler est un pionnier de l’aviation. Gustave Eiffel construit sa tour pour l’exposition universelle de 1889. La France est aussi un foyer culturel renommé. Le romantisme s’épanouit avec Hector Berlioz, Eugène Delacroix et Victor Hugo. Le mouvement impressionniste est porté par des peintres français : Monet, Degas, Renoir et Manet. Le rayonnement de la France est à son zénith.Ainsi la Renaissance intellectuelle en Europe serait due aux apports des musulmans. Ce sont pourtant eux qui ont détruit la grande bibliothèque d’Alexandrie. Pour croire que les Occidentaux ont eu besoin des musulmans pour connaître les philosophes grecs, il faudrait oublier que l’empire romain d’Orient a survécu près de 1000 ans à la chute de l’empire romain d’Occident (476-1453). Il faudrait aussi oublier que le latin est la langue officielle de l’Église catholique et que des moines copistes ont préservé les manuscrits des auteurs de l’antiquité durant des siècles.Il est toutefois regrettable que des idéalistes se croient obligés de renier ce passé. En effet, une utopie égalitariste prétend abolir toutes les différences. Les peuples doivent tous être égaux en dignité et leurs différences sont niées. Un relativisme absolu tient lieu de vérité.
Ainsi le passé glorieux de la France doit être rabaissé pour se mettre au niveau des autres cultures. Les croisades et l’expansion coloniale deviennent le prétexte à une repentance sans fin. La haine de soi devient la norme pour des intellectuels décadents. Des mensonges risibles sont mêmes inventés pour complaire à des immigrants récemment arrivés.
Si le reniement de nos racines a pour but de créer une communauté fraternelle universelle, la méthode employée est débile. En effet, quel est l’attrait d’une société qui cultive le misérabilisme ? Si les Français n’ont plus aucune fierté pour leur culture alors les immigrés ont toutes les raisons de garder leurs traditions et même de nous les imposer.
L’autoflagellation est non seulement déshonorante mais aussi absurde. Le suicide civilisationnel proposé par une élite décadente conduit au communautarisme, et celui-ci mène à la guerre civile.Les discours politiquement corrects sont des inepties dangereuses. L’une d’elles affirme que l’immigration est une chance pour la France.L’Histoire enseigne que la France est née sur les décombres de l’empire romain ; celui-ci ayant été détruit par les invasions barbares. Faut-il que la France subisse le même sort ? -
Gravé dans la roche (version goldofaf)
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Laurent Glauzy présente son livre « Illuminati : de l’industrie rock aux arcanes du satanisme »