
Faut-il brûler Jules Ferry (1832-1893) ou au contraire le vénérer ? Ce père fondateur de la Troisième république, le maître d’œuvre de l’instruction publique, l’initiateur des libertés publiques qui nous font vivre ensemble était aussi un colonisateur acharné. Haï de son vivant – il fut victime de deux attentats perpétrés le premier par un boulangiste et le second par un clemenciste -, pourfendu par Clemenceau, son rival et son ennemi juré, il a pourtant donné son nom à des milliers de bâtiments et d’espaces publics. En 2014, il incarne toujours l’école de la république, « obligatoire, gratuite et laïque ». Quant à son passif colonial, il est minoré au point que beaucoup l’ont oublié. Et pourtant il a doté la France du deuxième empire colonial européen, si l’on met à part l’expansion russe en Asie.






