Par Charles Maurras
Le petit poussin brise sa coquille et se met à courir. Peu de chose lui manque pour crier : « Je suis libre »… Mais pour le petit homme, qu’en est-il ?
Au petit homme, il manque tout. Bien avant de courir, il a besoin d’être tiré de sa mère, lavé, couvert, nourri. Avant que d’être instruit des premiers pas, des premiers mots, il doit être gardé de risques mortels. Le peu qu’il a d’instinct est impuissant à lui procurer les soins nécessaires, il faut qu’il les reçoive, tout ordonnés, d’autrui.