Par Pierre Gourinard
Ernest Renan avait écrit La Réforme intellectuelle et moraleau lendemain de la défaite de 1870, dans la douleur du désastre. C’est l’ouvrage le plus réactionnaire de la seconde moitié du XIXe siècle. Renan, qui collabore au Journal des débats orléaniste, se rallie à la République mais c’est comme à un pis-aller. Il n’a pas l’esprit des « couches nouvelles » que Gambetta a éveillées à l’idée républicaine. Renan, s’il accepte la République, n’est pas républicain de conviction et s’il n’aime pas les monarchistes, qu’il juge à tort ou à raison butés en matière religieuse et politique, il défend la monarchie.
Deux faits sont essentiels dans la pensée de Renan :