C'est dans le même ordre d'idées que se place l'analyse de l'auteur sur la nature divine ; et, certes, critiquant d'une même férule B.-H. Lévy et A. de Benoist, il a beau jeu de les renvoyer dos à dos, le judéo-christianisme exacerbé de l'un et le néo-paganisme de l'autre n'étant en fait que des manières différentes d’accommoder l'athéisme. Cependant, que dire du Dieu qu'invoque Perroux lui-même ?
Est-il rien d'autre que “le moteur immobile” de toutes choses, régulateur de la marche inexorable des astres, législateur des nombres et des sphères ? Ce Dieu qu'Aristote et son école nous “démontrent” par des propositions qui ne sont que des jeux de la pensée, ce Dieu-là n'est pas plus une personne, quoi qu'en dise Mr. Perroux, que l'ombre vide et gigantesque chère à BHL et les projections colorées de la jeunesse éternelle auxquelles “se réfère” A. de Benoist. Fait symptomatique d'ailleurs, pas un mot, dans ce livre qui se veut chrétien, n'est consacré à la rédemption, dont notre philosophe n'a, reconnaissons-le, guère besoin pour son raisonnement.