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culture et histoire - Page 534

  • Le PCF en son centenaire honteux

    6a00d8341c715453ef0263e9826f35200b-320wiOn s'achemine, dans les jours qui viennent, vers une évocation certainement urticante, des travaux du congrès du parti socialiste à Tours en 1920. La majorité des délégués y décida, au terme de 4 jours de débats, du 25 au 28 décembre, de transformer cette organisation en Section française de l'Internationale communiste créée à Moscou par Lénine en 1919.

    L'appellation unique de PCF, parti communiste français, qui subsiste aujourd'hui encore, ne se substitua définitivement à celle de SFIC qu'en 1943. Il ne s'agissait pas d'un quelconque camouflage pseudo-patriotique, comme on l'entend si souvent affirmer, mais en application de la décision de Staline lui-même de dissoudre le Komintern.

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  • Le roman noir du génocide vendéen

    Le roman noir du génocide vendéen.jpeg

    Voilà un livre qui s'avale d'une traite, comme un roman policier. D'ailleurs, tout bien considéré, c'en est un…

    En posant la question de l'existence, oui ou non, d'un génocide en Vendée sous la Terreur, Jacques Ville-main propose de résoudre un crime. A-t-il eu lieu ? Qui donc l'a commis ? Et (a-t-on envie d'ajouter), pourquoi est-il nié ?

    L'auteur de Vendée 1793-1794, une étude juridique (éditions du Cerf) a toute légitimité contemporaine pour répondre à ces questions. Juriste, diplomate, Jacques Villemain a une connaissance de première main du droit des crimes de guerre, et des crimes contre l'humanité, et de la forme spécifique de ces derniers qu'est le crime de génocide, qui, à la barbarie, ajoute une volonté d'éradication d'une population donnée. Il a travaillé plusieurs années sur ce type d'affaires, notamment auprès de la Cour pénale internationale à La Haye. Alors que le droit de ces tribunaux internationaux associe les traditions du droit romain écrit et le principe de la common law anglo-saxonne, sa fine connaissance de leur jurisprudence permet à Jacques Villemain de répondre de manière impitoyable aux objections à la reconnaissance du génocide de la Vendée.

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  • Julius Evola et Mircea Eliade : une amitié oubliée 2/3

    Alors que dans le cadre de "certains voyages en Europe" (13) Evola décida de se rendre à Bucarest en mars 1938 pour y rencontrer Corneliu Codreanu, on comprend alors pourquoi il fit référence à ceux qu’il définit une fois les "amis roumains" (14) et une autre fois "un Roumain avec lequel il était déjà en relation, parce qu’il s’intéressait aux études traditionnelles" (15) — et que Claudio Mutti, après une série de recherches et de croisements entre différentes sources, identifie avec Vasile Lovinescu alias "Geticus" et avec Mircea Eliade (16). Eliade aurait été présent à la rencontre entre Evola et Codreanu (17). Mais ce dernier détail n’est pas si important que cela en réalité. Est important par contre le fait qu’il y eut une connaissance et une estime propres à pousser Evola à faire référence justement à Lovinescu et à Eliade.

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  • Julius Evola et Mircea Eliade : une amitié oubliée 1/3

    Les rapports entre Mircea Eliade et Julius Evola sont encore, pour ainsi dire, peu connus. Extérieurement, ils se limitent à des citations réciproques et sans excès, mais il est évident qu’il y a beaucoup plus entre eux, même s’il me semble que personne n’a encore essayé d’analyser complètement leurs rapports personnels et les éventuelles influences réciproques du point de vue intellectuel. Ce dernier problème a été affronté par bien peu d’auteurs, et je pense à Ioan Culianu, Furio Jesi et Crescenzo Fiore, qui l’ont d’ailleurs fait à travers le filtre d’un préjugé que l’on pourrait bien qualifier d’idéologique, puisqu’ils considèrent presque comme une "faute" le fait qu’Eliade ait entretenu des rapports avec ceux que l’on définit ironiquement comme "les maîtres de la Tradition" (c’est-à-dire Guénon et Evola) et qui par conséquent acceptent chaque fois ce fait acquis comme un élément pour l’excuser ou bien au contraire, ils s’en servent pour lui reprocher certains choix méthodologiques et philosophiques.

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  • DE NAPOLÉON À LOUIS XVIII

    En 1814, Talleyrand gagne le tsar au retour des Bourbons.

         Le 31 mars 1814, il y a deux cents ans, Alexandre Ier, tsar de toutes les Russies, entrait dans Paris en vainqueur. La veille encore, on s’était battu à Pantin et à Montmartre. C’était la fin de la campagne de France. Deux mois durant, Autrichiens, Prussiens, Russes, Britanniques et Suédois avaient affronté un Napoléon qui avait retrouvé l’énergie et le génie stratégique de sa jeunesse, comme le rappellent les témoignages réunis par l’historien Jean-Joël Brégeon (1). Vaincus à Montmirail, à Champaubert, à Montereau et à Reims, les coalisés l’avaient quand même emporté, leurs troupes ayant pour elles le nombre et l’expérience, et la volonté d’en finir, tandis que l’Empereur s’était battu avec les débris de la Grande Armée et des conscrits inexpérimentés, et que la lassitude pointait dans un pays qui, à l’issue de vingt années de guerre, aspirait à la paix.
         La suite n’était pas écrite d’avance : les souverains alliés n’étaient pas d’accord entre eux sur le sort à réserver à la puissance occupée. Talleyrand, ancien ministre des Relations extérieures, désormais brouillé avec Napoléon, estime que le rétablissement des Bourbons serait accepté par les vainqueurs comme par les Français, une fois leurs réticences dissipées. Le diplomate commence par en convaincre le tsar qui loge chez lui, rue Saint-Florentin, tout en lui exposant que cette nouvelle orientation politique ne doit pas émaner de l’étranger. Le 3 avril, le Sénat vote donc la déchéance de Napoléon et, deux jours plus tard, fait appel au comte de Provence (Louis XVIII), qui est invité à devenir « roi des Français (…) par le voeu de la nation ».
         Talleyrand a imposé une solution française, mais Alexandre Ier s’y est rallié, et amènera les autres souverains à cette solution, parce que le tsar, homme des Lumières, a reçu l’assurance que la Restauration ne serait pas la restauration de l’Ancien Régime. Cet épisode est connu, mais Marie-Pierrre Rey, une spécialiste de la Russie, l’éclaire d’un jour nouveau (2). C’est un paradoxe : l’institution d’une monarchie libérale, en France, en 1814, a été rendue possible par la rencontre du Diable boiteux, qui avait servi tous les régimes, et du tsar, qui était un autocrate.

    Jean Sévillia

    (1) Histoire de la campagne de France. La chute de Napoléon, de Jean-Joël Brégeon, Perrin, 400 p., 21 €.

    (2) 1814. Un tsar à Paris, de Marie-Pierre Rey, Flammarion, 332 p., 22 €.

    https://www.jeansevillia.com/2015/04/11/de-napoleon-a-louis-xviii/

  • Saint-Nicolas : Paris vaut bien une messe !

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    Entretien avec Jacques-Régis du Cray

    Jacques-Régis du Cray est historien du mouvement traditionaliste, réalisateur d'un film remarqué sur la vie de Mgr Marcel Lefebvre. Il a bien voulu répondre à nos questions alors que l’on fête le 40e anniversaire de la « prise » de Saint-Nicolas du Chardonnet.

    Qu'est-ce qu'évoque pour vous la « prise » de Saint-Nicolas du Chardonnet ?

    En 1977, je n’étais pas encore né. Par conséquent, même si j'ai grandi à l'ombre du clocher de Saint-Nicolas du Chardonnet, je n'ai connu ce qu'il est convenu d'appeler la « prise » que par les récits de ceux qui l'ont vécue. D'après ces témoignages et, au-delà du caractère mouvementé de ce qui peut sembler constituer une occupation, je parlerais davantage de restauration car, avant le 27 février 1977 l'église avait perdu son statut de paroisse et demeurait fermée une bonne partie de la semaine. Depuis ce jour-là, sa nef et ses confessionnaux ne désemplissent plus. Pour ses affectataires de fortune, cet événement a sans aucun doute marqué le début d'une espérance cruciale et la fin d'une errance à travers la capitale. La messe traditionnelle était littéralement interdite et les séminaristes qui souhaitaient être ordonnés pour la célébrer systématiquement condamnés. Ce jour d'hiver 1977 les défenseurs du culte traditionnel ont à nouveau espéré.

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  • Les origines de la franc-maçonnerie

    Les origines de la franc-maçonnerie.jpegParmi les anniversaires qui marquent l'année 2017, il y a le troisième centenaire de la Maçonnerie Nous avons demandé au Père Michel Viot d'évoquer pour nous les origines de cette institution condamnée par l'Église.

    Entretien avec le Père Michel Viot

    Nous apprenons que, le 27 février prochain, le président François Hollande va être reçu Rue Cadet par le Grand Orient de France pour célébrer le troisième centenaire de la Franc-maçonnerie. Ce sera la première fois qu'un président de la République en exercice est reçu en loge...

    C'est un homme de transgressions, François Hollande. Il joue dans ce registre comme le font des enfants encore potaches pour se démarquer de parents trop bien-pensants. En éprouve-t-il cette joie aussi mauvaise que honteuse, appelée par les Allemands schaden Freude et qui pousse toujours à aller plus loin ? Il a l'air benêt, mas c'est un calculateur ambitieux. Gageons que cette transgression est calculée. En tout cas, elle est double : il y a d'abord le fait d'aller en loge en tant que président en exercice : il y a ensuite le fait de se rendre au Grand Orient, alors que cela ne correspond pas à la Maçonnerie initiale, celle qui a trois cents ans cette année…

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  • La France, nation schizophrène (texte de 2017)

    « Jadis l’idée de patrie, fortement sentie, était très peu souvent définie », a écrit l’historienne Marie-Madeleine Martinaujourd’hui, les notions de nation et d’identité, devenues folles, doivent être précisée. Mais France républicaine est-elle simplement amnésique ou schizophrène ?

    En janvier 2010, à La Courneuve, s’exprimant devant un auditoire principalement issu de l'immigration, Eric Besson, ministre de l'immigration et de l'identité nationale de Nicolas Sarkozy avait défini la France comme « un conglomérat de peuples qui ont décidé de travailler ensemble, de vivre ensemble, et qui se sont donné des valeurs, une nation qui s'est donné un État - c'est pour ça qu'on a un État plus fort que dans la plupart des pays du monde et plus centralisateur(…) Il n'y a pas de Français de souche, il n'y a qu'une France de métissage. » Cette déclaration s'inspirait à la fois d'une célèbre citation d'Ernest Renan, souvent tronquée, et d'un argument jadis utilisé par Mirabeau pour critiquer la société d'Ancien Régime.

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