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culture et histoire - Page 678

  • Royalistes : Formation et militantisme : Le Mans, Lyon, Tarbes, Toulon...

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  • Numéro hors-série de Valeurs actuelles sur l'Algérie française.. Un entretien avec Arnaud Folch

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    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

    Arnaud Folch : “Les vérités interdites sur l’Algérie française »

    Vous venez de consacrer votre dernier hors-série de « Valeurs actuelles » aux « vérités interdites » sur l’Algérie française. Près de 60 ans après l’indépendance, il y a encore des « vérités interdites » ?

    Qui sait que le FLN – toujours au pouvoir en Algérie – a massacré plus de 200.000 Pieds noirs et harkis de 1954 à la fin 1962, dont la plus grande partie après les accords d’Évian ? Qu’il s’est rendu coupable d’effroyables exactions et tortures de masse notamment à l’encontre de la population musulmane qu’il prétendait vouloir « libérer » ? Qui se souvient que Paris a vécu durant cette même période une vague de meurtres et d’attentats sans précédent dans son histoire – entre 6.000 et 7.000 morts ? Qui ose rappeler que la quasi-totalité des chefs de l’OAS et des personnalités pro-Algérie française furent d’authentiques résistants de la première heure en 1940 ? La première des vérités interdites, qui englobe toutes celles que nous traitons, c’est que nous vivons depuis 57 ans sous le joug d’une vérité officielle qui n’est autre qu’un gigantesque mensonge d’État.

    Vous parlez de tortures et d’exactions du FLN, apportez-vous des preuves ?

    Nous reproduisons plusieurs dizaines de documents classés « confidentiel » et « secret défense » qui l’attestent. Certains révèlent des faits ahurissants, qui, lorsqu’ils étaient évoqués, étaient systématiquement niés, tels ces Françaises envoyées dans les bordels d’abattage du FLN ou ces prisonniers utilisés comme « réservoir à sang », jusqu’à leur mort, pour les soldats de l’armée de la pseudo-« libération ». Mais nous révélons aussi les incroyables complicités dont les terroristes ont bénéficié du côté du pouvoir, à Paris : l’action meurtrière des barbouzes, la quasi-impunité des « porteurs de valise », tous libérés après les accords d’Évian, l’interdiction faite à la Croix rouge par Louis Joxe, ministre des Affaires algériennes du général de Gaulle, de visiter les camps de détentions d’européens tenus par le FLN, ou encore ces cas de civils français échappés des geôles ennemis et rendus à leurs bourreaux…

    L’armée française – cela est avéré – s’est aussi rendue responsables d’actes de tortures…

    Certes, pour autant il faut là aussi rétablir la vérité : cela fut sans commune mesure avec le nombre et la barbarie des exactions du FLN. Comme l’a reconnu plus tard le très gaulliste général Massu « il y avait des risques et des accidents se sont produits. Mais ce n’était tout de même qu’une pression physique, même violente, utilisée pour le renseignement immédiat et ne dégradant pas l’individu ». Rien à voir avec les abominations du FLN dont témoignent les documents que nous publions : infanticides, viols collectifs, émasculation, corps déchiquetés, yeux crevés…    

    Vous consacrez un article aux « guillotinés de Mitterrand »…

    C’est un autre tabou français. Interrogez les Français sur Mitterrand et la peine de mort, immédiatement on vous répondra : 1981, Badinter et l’abolition. Or le même Mitterrand, ministre de la Justice, de juin 1956 à mai 1957, s’est montré à cette époque l’un des plus farouches partisans des exécutions capitales. Sur les 45 peines de morts à l’encontre de terroristes FLN qu’il a eu à « traiter » durant cette période, il ne s’est prononcé en faveur de la clémence qu’à huit reprises ! C’est à lui, notamment, que l’on doit l’exécution du communiste Fernand Iveton, devenu depuis, avec Maurice Audin et quelques autres, l’une des icônes de la repentance…

    D’où vient, sur la guerre d’Algérie, cette omerta que vous dénoncez ?

    Du postulat de base, imposé par la doxa gaulliste, puis propagé ensuite par les médias bien-pensants et l’esprit de repentance : les Français d’Algérie – une terre qui a pourtant été française bien avant Nice et la Savoie ! – sont coupables, forcément coupables ; et le FLN victime, forcément victime. Au nom de la « raison d’État », non seulement le pouvoir a laissé faire les massacres, mais il les a souvent cautionnés. Tout un symbole : le général Katz, qui a laissé tuer plus de 700 Pieds noirs à Oran le 5 juillet 1962, a été décoré un mois plus tard par le ministre des Armées Pierre Messmer en personne de la Croix de la valeur militaire, avant d’être promu général quatre, et cinq étoiles. Puis, dans les années 1070, d’être élu conseiller général de l’Allier sous l’étiquette gaulliste…

    Hors-série « Valeurs actuelles » « Algérie française, les vérités interdites », 132 pages, 10,90 euros Disponible en kiosque et sur boutique.valeursactuelles.com

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/10/30/numero-hors-serie-de-valeurs-actuelles-sur-l-algerie-francai-6186711.html

  • RICHELIEU, MINISTRE ET PRÊTRE

    La biographie de Richelieu que publie Arnaud Teyssier est un des livres forts de la rentrée.

         Naguère, quand l’histoire de France s’enseignait encore à l’école, tous les enfants connaissaient le célèbre tableau qui montre Richelieu, debout sur la digue de La Rochelle battue par le vent et les embruns, en train de scruter la bataille se déroulant au large de la ville assiégée. Richelieu affrontant les factions intérieures, Richelieu combattant les Anglais ou les Espagnols, Richelieu interdisant le duel : que de souvenirs… Dans notre jeunesse, le cardinal-ministre, dont l’effigie ornait le billet de 10 francs, symbolisait la rigueur personnelle, le service de l’Etat, le dévouement à l’intérêt général.
         Ces images n’étaient pas des clichés. Au cours des vingt ou trente dernières années, les meilleurs historiens, de Roland Mousnier à Françoise Hildesheimer, ont confirmé l’exceptionnelle stature du personnage de Richelieu et son rôle décisif dans notre passé national. Arnaud Teyssier, ancien élève de l’ENS et de l’ENA, historien des idées politiques et des institutions, biographe de Lyautey, Péguy et Louis-Philippe, s’est à son tour lancé dans l’aventure. Ecrire une biographie de « l’homme rouge » était un exercice périlleux, tant le sujet a été exploré, et tant les sources sont partiellement lacunaires, notamment celles qui concernent les années de formation du ministre principal de Louis XIII. Le résultat est réussi au-delà de toute attente : avec ce livre superbement écrit, un des plus forts de la rentrée dans le domaine de l’histoire, l’auteur brosse un portrait amplement renouvelé de Richelieu.
         Les romantiques et Alexandre Dumas avaient fait du Cardinal un tyran cruel. Si cette légende s’est dissipée, persiste l’idée qu’il était un politique froid et ambitieux. Or chez Richelieu, rappelle Teyssier, « sous le discours de l’homme d’Etat affleure sans cesse, avec une constance surprenante, celui du pasteur chargé d’âmes, du prêtre, du confesseur ». C’est sous cet angle que l’historien revisite la vie et l’oeuvre de Richelieu. Homme de foi, homme consacré, ce dernier considérait que la conduite d’un pays et le soin des âmes dépendent de la même exigence : la lutte sans cesse recommencée contre la faiblesse humaine. Selon Arnaud Teyssier, c’est dans cette profonde imprégnation chrétienne que se trouve le ressort intime d’un grand serviteur de la France, qui aimait à dire qu’il ne dormait pas la nuit afin que les autres puissent dormir à l’ombre de ses veilles.

    Jean Sévillia

    Richelieu, d’Arnaud Teyssier, Perrin, 528 p., 24,50 €.

    https://www.jeansevillia.com/2015/04/11/richelieu-ministre-et-pretre/

  • Royalistes : Formation et militantisme : Ile de France, Nantes, Saint Etienne...

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  • Passé-Présent n°256 : De la guerre de l’opium à la guerre des boxers (1842-1901)

    C’est au déclin de la Chine du XIXè siècle que s’intéresse aujourd’hui Philippe Conrad ; déclin provoqué militairement par les britanniques pour des raisons essentiellement commerciales. A partir de 1856, d’autres puissances occidentales, dont la France, intervinrent, ce qui contraignit la dynastie mandchoue des Qing à autoriser le commerce de l’opium, du thé, des soieries ou autres porcelaines, tout en concédant des territoires. Plus tard, les événements liés à la révolte, matée, des boxers (1899-1901) accentua la chute des Qing.

    Philippe Conrad accueille Thomas Ferrier pour son livre « Fascismes d’Europe » (Ed. Synthèse nationale – coll. Idées – 124 p. – 18 €).
    L’auteur – Historien, Président du Parti des Européens – analyse les origines, l’idéologie et l’histoire du fascisme, mouvement politique qui, dès la fin du XIXè siècle, affirmait sa volonté d’unir conservatisme et socialisme national.

    https://www.tvlibertes.com/passe-present-n256-de-la-guerre-de-lopium-a-la-guerre-des-boxers-1842-1901

  • La Petite Histoire : L’intervention française au Mexique

    L’expédition française au Mexique se déroule de 1861 à 1867 et se termine par un échec retentissant. Pour autant, les raisons de cette intervention, soutenue et ordonnée par Napoléon III, ne manquent pas de noblesse et de panache. Outre les raisons financières de paiement de la dette mexicaine, la France caressait ici le rêve d’établir un empire francophone et catholique en Amérique centrale, afin notamment de contrebalancer la puissance américaine grandissante.

    https://www.tvlibertes.com/la-petite-histoire-lintervention-francaise-au-mexique

  • La véritable histoire des douze Césars par Virginie Girod

    Virginie Girod

    Virginie Girod est docteur en histoire et spécialiste de l’Antiquité romaine. Elle a publié les biographies d’Agrippine et de Théodora, qui ont rencontré un beau succès. Avec son dernier ouvrage, elle revient sur « la véritable histoire des douze Césars ».

    Suétone fut un haut fonctionnaire romain, membre de l'ordre équestre qui travaillait comme secrétaire et bibliothécaire. Cette charge lui permit de consulter librement les archives impériales et de rédiger les biographies des premiers Césars, de Jules à Domitien. Nous pouvons écrire que la Vie des 12 Césars constitue l’apogée de sa carrière. Le clin d’œil et bien plus de Girod à Suétone paraît donc évident dans le choix de son titre. Elle confesse volontiers, ce qui suit, à la fin de l’ouvrage : « En hommage à Suétone, mon compagnon d’études, je réécris les Douze Césars, mes douze Césars, car cela fait plus de douze ans que je vis un peu avec eux. Tout fait sens. »

    En 2019, n’est-il pas étonnant d’écrire une énième histoire des premiers empereurs romains ? Dès les premières lignes, l’auteur répond à cette question avec vivacité et pertinence : « Pourquoi revenir aux douze Césars ? Parce qu’ils ne cessent de nous fasciner. Qui n’a jamais rêvé d’avoir l’audace de César et de franchir, comme lui, le Rubicon ? Qui n’a jamais imaginé d’être doué d’un esprit aussi rusé que celui d’Auguste et de devenir un meneur d’hommes adulé ? Qui en son for intérieur, n’a jamais envié les nuits orgiaques de Caligula ou Néron ?  »

    Nous sommes les héritiers de cette histoire romaine. Par conséquent, il semble logique de nous intéresser à ceux qui ont marqué leur époque et les siècles… jusqu’à nous ! Girod constate que «  bons ou mauvais, les Césars ont tous été animés par une volonté de puissance au sens nietzschéen, une pulsion de vie si extraordinaire qu’elle aboutit irrémédiablement à l’hybris…  » De fait, l’auteur avoue que ces hommes « rendus immortels par l’histoire sont toujours présents dans les manuels de nos écoliers, jusque dans les œuvres de fiction les plus variées. De l’opéra aux séries télévisées, en passant par les grands péplums hollywoodiens et la bande dessinée, ces mégalomanes, visionnaires ou pervers, hantent délicieusement notre imaginaire. »

    Il faut bien mesurer la tension exceptionnelle qui saisit ces romains une fois devenus empereurs. Le pouvoir corrompt bien souvent les puissants. Girod écrit qu’il isole. De même, elle précise un autre point très important : « Être Auguste signifie avoir une valeur supérieure aux autres, et il ne peut y avoir qu’un Auguste à la fois. L’empereur se trouve à une place intermédiaire entre les hommes et les Dieux. » Dans ces conditions, l’historienne pose la question suivante : « Comment garder les pieds sur terre dans cet espace symbolique où personne ne peut vous rejoindre  ? » Elle rappelle des faits historiques pour donner de l’ampleur à sa réflexion : « Les effets de cette solitude sont particulièrement palpables chez les plus tyranniques tels Tibère ou Domitien. Le premier s’est isolé à Capri et le second s’enfermait plusieurs heures par jour pour échapper à la promiscuité du palais ». 

    En fin de compte, la solidité sur le plan mental reste une condition essentielle pour résister à la corruption du pouvoir et la pression exercée par tout un empire. Nous l’avons déjà dit : le pouvoir isole. De plus, il permet l’expression de la démesure si l’empereur n’enracine pas ses actions dans les plus pures et meilleures intentions. Il n’est donc pas étonnant que « le pouvoir confère par ailleurs un sentiment d’impunité. Caligula et Néron n’ont renoncé à aucun de leurs désirs, même lorsqu’ils étaient socialement réprouvés : le fils du général Germanicus laissait libre cours à sa féroce volonté d’humiliation et Néron a mené une carrière au théâtre comme s’il avait été un histrion né dans les bas-fonds. »

    Pour lire cet ouvrage et celui de Suétone, il demeure fondamental de comprendre que « les douze Césars s’inscrivent dans une histoire de famille particulièrement complexe. Ils ne peuvent être réduits à une succession de biographies se chevauchant plus ou moins. Ils forment ensemble la fresque humaine la plus cynique du Haut-Empire et sans doute l’une des plus captivantes de l’histoire de l’Occident.  » En réalité, la véritable histoire des Césars s’analyse comme « une sorte de saga familiale ou chaque destin d’empereur est lié à celui de son entourage sur près de cinq générations  ». Dans notre époque terne et bien triste, la violence politique en France se résume à des mots, parfois à des coups, alors que « le palais où ils évoluent est un lieu d’une grande violence psychologique et parfois physique  ». Les meurtres, les assassinats, les empoisonnements, les vengeances étaient monnaie courante pour accéder au pouvoir ou le garder. En définitive, Girod estime « que ces douze empereurs incarnent encore, deux mille ans plus tard, les figures paroxystiques de nos passions ».

    Pour être précis, l’auteur explique « que les empereurs sont bien évidemment les produits de leur époque, mais aussi de leur famille particulièrement toxique et violente. Je tenais à les replacer dans leurs constellations familiales et ne pas me limiter à leurs hauts faits sur le champ de bataille ou au sénat. » Elle poursuit en développant l’idée suivante que nous ne partageons pas forcément : « Le pouvoir n’a fait qu’ouvrir leurs failles et laisser paraître au jour ce qu’ils portaient en eux de plus noir : un surmoi fragile, un complexe d’infériorité, un ego hypertrophié, des tendances sadiques. »

    Elle opère une césure entre les douze empereurs sur une base que nous trouvons intéressante : « A part César, Auguste et Vespasien, parce qu’ils sont allés chercher le pouvoir et ont su le conserver et le transmettre, les Césars me sont apparus faibles, esseulés, souvent brisés avant même d’être parvenus à la pourpre, quand ils n’étaient pas animés par une vaine arrogance à l’instar de Galba, d’Othon et de Vitellius. » Cependant, en étudiant le passé il convient de ne jamais succomber à l’anachronisme : « Je voulais expliquer les comportements les plus fous, trouver l’étiologie de leur paranoïa ou de leur mégalomanie. Pour cela, il faut être bienveillant mais sans complaisance, interroger leur nature sans les juger et jeter des ponts en toute modestie avec d’autres sciences humaines. »

    L’auteur conclut en écrivant que « les Douze Césars ne sont en définitive ni des héros ni des monstres, et encore moins des démons, car non, Néron n’est pas un agent de l’Antéchrist ! Ils sont humains et j’ai tenté de leur rendre, avec humilité et compassion, une part de cette humanité diluée dans leurs mythes. » Que Virginie Girod accepte la contradiction : nous considérons vraiment Auguste comme un héros. A nos yeux, il reste à ce jour l’un des plus grands chefs d’Etats européens. Lire sa véritable histoire permettra sans aucun doute aux futurs et nombreux lecteurs de ce très bon ouvrage de comprendre l’immense respect que nous inspire le fondateur du Principat…

    Franck ABED

    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-veritable-histoire-des-douze-218874