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culture et histoire - Page 713

  • La Petite Histoire – L’expédition d’Égypte : désastre militaire ou réussite culturelle ?

    L’expédition d’Egypte démarre en 1798 et est confiée au jeune général Bonaparte. Il s’agit d’une tentative de couper la route des Indes aux Anglais afin de les toucher dans leur commerce, mais c’est aussi pour Bonaparte l’occasion de frapper à nouveau l’imaginaire national après sa fulgurante campagne d’Italie. Mais au-delà de l’aspect romantique de cette aventure, qui a débouché sur des avancées culturelles indéniables, la campagne d’Égypte a bel et bien été avant-tout un désastre militaire majeur. Que faut-il en retenir ?

    https://www.tvlibertes.com/la-petite-histoire-lexpedition-degypte-desastre-militaire-ou-reussite-culturelle

  • Vers un totalitarisme “français”, “laïque” et “républicain” ? (3)

    Vers un totalitarisme “français”, “laïque” et “républicain” ? (3)

    D’un lecteur, Thomas Jane :

    Nous proposons ici tout d’abord quelques éléments de réponse à deux questions soulevées par nos précédents articles (premier article ; deuxième article).

    Et nous reprenons une citation très profonde du Cardinal de Richelieu, indiquée en commentaire :

    « Le Règne de Dieu est le principe du gouvernement des Etats, et c’est une chose si absolument nécessaire que, sans ce fondement, il n’y a point de prince qui puisse bien régner ni d’Etat qui puisse être heureux.»

    Dans cet esprit, nous établirons dans une troisième section que pour être vraiment laïc, l’état doit être chrétien.

    1. Nous demandions avec inquiétude dans notre deuxième article « ce que peut un homme seul, ou une minorité, même « consistante™», face à la souveraineté absolue du Peuple revendiquée si ardemment par nos Républicains, ou tout simplement face à une majorité manipulée avec astuce ?»

    Il va sans dire qu’il est deux façons de manipuler une majorité : l’amener à soutenir telle idée, tel projet, telle réforme, tel parti, tel homme ; ou encore la distraire, l’occuper, pour qu’elle ne prenne jamais conscience qu’elle n’exerce jamais aucun pouvoir : que les institutions soient biaisées, ou que le pays soit fracturé et aux mains d’une majorité relative ou de gouvernement qui n’est qu’une éternelle minorité réelle.

    Pour ne faire de peine à personne, nous ne chercherons pas à établir combien d’hommes (ou de femmes !) politiques en France sur les 30 dernières années ont exercé un mandat politique avec la majorité du corps électoral correspondant.

    1. Comment comprendre l’appel du pape François à des « prophètes de sainteté, qui s’engagent dans les affaires publiques, sans crainte de se salir les mains » ?

    Il est certain que ce n’est pas un appel à renier les exigences de la vérité ni les appels de sa conscience : il ne s’agit de renier ni Dieu, ni soi-même (il s’agit bien de vivre, choisir, agir par égards pour Dieu en soi-même).

    Il est certain que ce n’est pas non plus un appel au laisser-aller, et moins encore à la négligence : le chrétien en politique est davantage exposé aux petits pièges ordinaires entre amis politiques (épines derrière les roses ; peaux de banane ; ciseaux à bois dans le dos ; cadeaux ou avantages qui deviennent compromission et moyen de pression ; faiblesse repérée, notée, et utilisée pour faire chanter : même sans faire d’erreur, chacun est vulnérable par ce(ux) à quoi il est attaché…). Le chrétien en politique est donc appelé à une vigilance particulière, et à solliciter avec infiniment d’ardeur le Secours divin et le Conseil de l’Esprit Saint. Il doit en outre être conscient qu’il devient d’autant plus « dangereux » et donc à « abattre » qu’il est réellement libre.

    Voilà pour ce que « se salir les mains » ne doit pas être. Il me semble que dans ce propos, le pape François veut évoquer deux niveaux, et le camarade Socrate, un troisième en plus.

    Le premier niveau est de l’ordre de la lucidité sur la condition de l’homme, sur lequel Socrate, François, Saint Thomas et Saint Louis sont d’accord : les hommes sont pécheurs, les structures viciées – d’autant plus difficiles à rectifier un tant soit peu qu’elles sont complexes – et les moyens, toujours limités et dérisoires. Il faut s’engager en politique en ayant conscience que l’on a le devoir d’agir aussi bien que possible, mais qu’en réalité rien ne saurait être intégralement droit et juste, et même suffisant.

    La politique, par définition, fixe et cap et même arbitre entre des nécessités vitales : la paix et la sécurité, l’alimentation, la santé et le soin des malades, l’éducation et l’économie pour préparer l’avenir, l’assistance publique aux pauvres et déshérités (parmi lesquels il serait injuste de refuser totalementd’inclure la catégorie des ‘migrants’), par exemple.

    Et à chaque fois, il y a des sacrifices. La doctrine sociale de l’Eglise recommande par exemple que les dirigeants suscitent les conditions permettant à chaque famille d’avoir une maison, un lopin de terre, et un travail. Ceci est très beau, serait sans doute très fécond (et est très éloigné de la direction prise par notre société). Renverser le mouvement actuel – choisir de donner à chaque famille une maison, un jardin, et un travail – n’est pas de soi « impossible », surtout avec les nouveaux moyens de travail délocalisé. Mais cela demande des investissements, une ligne suivie sur une longue durée, et donc des sacrifices sur d’autres postes – au moins transitoires… si tant est qu’au bout du chemin on en récolte des fruits ! Imaginons ce qu’il en serait si l’on devait choisir entre reconstruire et soigner…

    Le deuxième niveau est celui de la prudence et de la sagesse politiques– sur lequel là encore, Socrate, François, Saint Thomas d’Aquin, Saint Louis sont d’accord : il faut s’engager dans les affaires publiques en pensant non corriger tout mal, ni même en l’espérant, mais en ayant conscience que l’on aura le devoir même d’organiser le mal qui ne pourra être éradiqué.

    Le meilleur exemple en reste l’organisation des maisons closes par Saint Louis, fondée en vérité et justice par Saint Thomas d’Aquin : il est des maux à tolérer pour éviter des désordres plus grands, et en même temps pour ménager à l’homme bon un juste espace de liberté – plaidoyer net contre le totalitarisme, en particulier la police de la vertuqui par son excès de rigueur contraint trop et empêche beaucoup de bien d’advenir (relire Michel Villey).

    Le troisième niveau, celui de la fuite courageuse et vertueuse face au martyre, est hors du champ du propos du pape François. Mais Socrate est parfaitement d’accord avec Saint Thomas More : il faut tout faire pour éviter d’être acculé au martyre. Pour Socrate, il est des types d’âmes si droites (et si fragiles d’être droites) qu’elles ne sauraient s’engager n’importe comment dans la vie publique sans être totalement broyées, brisées, ou même éliminées, et celles-ci doivent agir avec la plus grande prudence, et s’écarter radicalement de la conduite des affaires publiques.

    1. Pour être vraiment laïc, l’état doit être chrétien

    Nous commencerons par établir le devoir pour l’état laïc d’être chrétien.

    Puis nous établirons l’impossibilité pour l’état d’être vraiment laïc sans être chrétien.

    Enfin, nous rappellerons la doctrine de Saint Thomas d’Aquin sur la consistance de l’ordre temporel.

      1. L’état doit être chrétien

    Le Christ commande « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».

    Or ce commandement universel vaut pour César, qui à l’époque du Christ incarnait le pouvoir politique.

    Donc César a à rendre un culte à Dieu, comme homme privé toujours, comme homme public selon des modalités variables avec les temps et les lieux.

    De plus, il faut non séparer le temporel du spirituel, mais distinguer les deux ordres distincts dans lesquels tous les hommes sont totalement plongés : la vie temporelle préparant la Vie éternelle. Ce n’est pas ‘à l’état, le temporel ; à l’Eglise, le spirituel’(distinction et non séparation qui anime la vie même de l’Eglise, où ce n’est pas plus ‘aux laïcs, le temporel ; aux clercs, le spirituel’).

    En effet, on ne peut convenablement administrer les affaires temporelles que dans une perspective spirituelle.

    Le matérialisme idolâtrique de la classe, de la race, ou aujourd’hui de la crasse, est fondamentalement incapable de proposer un avenir, car pour envisager l’avenir, il faut lever les yeux au loin, au ciel, vers l’invisible.

    Inversement, insiste Benoît XVI, on n’a de juste perspective spirituelle qu’incarnée, à l’image et à la ressemblance du Christ, Dieu fait homme.

    Chez les moines du premier millénaire, par exemple, qui ont façonné l’Europe socialement, culturellement et même politiquement, ce fruit temporel a été un surcroît de fécondité de leur engagement spirituel à la louange de Dieu avant tout. Mais ce fruit a été réel, et possible, parce qu’ils ne se sont pas retranchés derrière leurs murailles en refusant tout lien avec le monde, en se fermant à lui. Les Pères du désert, les chartreux, les ermites, n’ont jamais été fermés au monde : leur lien à celui-ci pouvait et peut encore être extrêmement ténu, il n’en est pas moins essentiel à leur vocation, intrinsèque à leur condition humaine, indispensable à leur unité-même.

    2. L’Etat ne peut être vraiment laïc sans être chrétien

    La limite de l’obéissance à l’Etat, rappelait le pape François, est l’obéissance à Dieu.

    (Le pape François ne fait là que transposer au domaine politique les mots de Pierre et des Apôtres aux Chefs déchus de l’Ancien Israël déchu : « Il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. »)

    Or le Dessein d’Amour de Dieu n’est le plus largement connu et intégré que par l’Eglise. Par conséquent, l’Etat ne peut donner une place suffisante au Dessein providentiel de Dieu qu’en reconnaissant le rôle éminent et irremplaçable de l’Eglise.

    L’apologétique des premiers chrétiens le disait déjà : rien n’est objectivement plus utile à l’Etat que l’Eglise, car l’Etat ne trouve jamais meilleurs serviteurs que chrétiens. Il serait donc logique, Etat, que tu soutiennes tes meilleurs alliés.

    Il est vrai qu’à cette époque, on se souvenait que les Apôtres avaient recommandé d’obéir aux maîtres, mêmes mauvais, à l’Empereur, même persécuteur – et de prier pour eux – et de les gagner par la sainteté d’une vie en tous points exemplaire.

    De plus, il est certain que seul le christianisme est capable de reconnaître la légitimité, de discerner le fond de vérité, et de donner la place due à la la vie, la philosophie et la spiritualité de chaque homme.

    3. Consistance de l’ordre temporel selon la doctrine de Saint Thomas d’Aquin

    Nous donnons ici de larges citations du R.P. François Daguet o.p. (Province de Toulouse), qui a publié en 2016 un remarquable Du politique chez Thomas d’Aquin.

    Le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel procèdent tous deux du pouvoir divin, et ainsi le pouvoir temporel est soumis au spirituel en tant qu’il lui est subordonné par Dieu, c’est-à-dire en tout ce qui se rapporte au salut de l’âme. En ce sens, il vaut mieux obéir au pouvoir spirituel qu’au temporel. Mais pour ce qui se rapporte au bien public, il vaut mieux obéir au pouvoir temporel qu’au spirituel, selon Mt 22, 21 : « Rendez à César ce qui est à César ». [II Sent., dist. 44, a. 3] Pour Thomas, donc, la règle générale est que l’autorité temporelle n’est soumise à l’autorité spirituelle que lorsque le salut des âmes est en cause ; en revanche, lorsqu’il s’agit d’honorer le bien public, ou bien commun naturel, c’est l’autorité temporelle qui prime.

    Dans ces conditions, il faut reconnaître la réalité de deux sphères de pouvoir ici-bas, l’une relevant de l’ordre naturel – c’est la sphère civile-, l’autre de l’ordre surnaturel déjà présent sur terre – c’est la sphère ecclésiastiqueChacune a un domaine propre de compétence: de même qu’il appartient aux princes séculiers d’édicter des lois précisant le droit naturel en ce qui concerne le bien commun dans le domaine temporel, de même il appartient aux prélats ecclésiastiques de prescrire par des décrets ce qui regarde le bien commun des fidèles dans le domaine spirituel. [IIa-IIae q. 147 a. 3] Pour Thomas, l’ordre temporel relève radicalement de la vertu de justice, l’ordre spirituel des dons de la grâce : vertus théologales et morales infuses et dons du Saint-Esprit. Celui-ci ne disqualifie pas celui-là, c’est un principe constant chez lui: “Le droit divin qui vient de la grâce ne supprime pas le droit humain qui vient de la raison naturelle» (II-II, q. 10, a. 10).

    Le Droit, le Juste, la Loi, s’ils sont véritablement conformes à la raison et donc au Bien (Vérité et Amour, Vérité de l’Amour, Amour vrai) ne sauraient être contraires à la Révélation. La Révélation permet tout au plus de les éclairer, les assurer, les dilater.

    Ces citations sont tirées de cet article.

    Conclusion

    Nous conclurons par de brèves indications sur un dernier chaînon de raisonnement : l’Etat doit être laïc et chrétien.

    Le dimanche de la Passion 14 mars 1937, Pie XI relevait dans l’encyclique Mit brennender Sorge que

    « Le croyant [indéterminé générique] a un droit inaliénable à professer sa foi et à la vivre comme elle veut être vécue. Des lois qui étouffent ou rendent difficile la profession et la pratique de cette foi [indéterminé générique] sont en contradiction avec le droit naturel. »

    Pie XI ne vise pas ici seulement un droit des catholiques, il ajoute en effet :

    « Des parents sérieux, conscients de leur devoir d’éducateurs, ont un droit primordial à régler l’éducation des enfants que Dieu leur a donnés, dans l’esprit de leur foi [indéterminé générique], en accord avec ses principes et ses prescriptions. Des lois ou d’autres mesures qui éliminent dans les questions scolaires cette libre volonté des parents, fondée sur le Droit Naturel ou qui la rendent inefficace par la menace ou la contrainte, sont en contradiction avec le Droit Naturel et sont foncièrement immorales. »

    Il s’agit bien d’un droit naturel, qu’a toute homme, toute famille, de professer, vivre, et transmettre à ses enfants « sa foi », et non seulement la foi catholique. L’absence délibérée de précision (droit pour « les catholiques », professer, vivre, transmettre « la foi catholique ») suffit déjà à le prouver. Mais le mouvement de l’encyclique le confirme, puisque les paragraphes suivants s’adressent à l’Eglise (jeunesse, prêtres et religieux, laïcs).

    Ceci n’est pas contradictoire avec la condamnation de la séparation de l’Eglise et de l’Etat (par exemple : Saint Pie X, Vehementer nos), et moins encore de l’indifférentisme religieux (par exemple : Pie XI, Mortalium animos).

    D’une part, faisons à Pie XI la grâce de ne pas le prendre pour schizophrène, incohérent, ou apostat.

    D’autre part, faisons à Dieu la grâce de croire que l’Eglise ne saurait se contredire.

    Reconnaissons simplement que le contexte des années 30 a été très éclairant.

    Le Christ, l’Eglise, les papes donnent les principes généraux que nous avons rappelés, qui sont susceptibles de modalités d’application très diverses : des contextes de persécutions les plus vives (premiers siècles ; Révolution française ; Vietnam ; Chine), à la plus large unité dans la Foi (France de Saint Louis et Europe de Chrétienté), en passant par la féodalité, les diverses Républiques (celle de Venise et de Sienne… et même la “République” française).

    L’espoir demeure vif. La conviction et la leçon commune de l’Histoire Sainte et de la Théologie politique chrétienne – des Prophètes à la Cité de Dieu augustinienne, par exemple – est que Dieu règne, y compris dans le social, politique, géopolitique. Il règne réellement, y compris chez les hommes, les peuples, les structures qui prétendent se passer de Lui et Le chasser : les Livres historiques et prophétiques ne cessent d’en témoigner.

    « Oui, pour le Seigneur de l’univers, il y aura un jour contre tout orgueil et toute prétention,

    contre tout ce qui s’élève et sera abaissé,

    contre tous les cèdres du Liban, prétentieux et altiers,

    contre tous les chênes du Bashane,

    contre toute haute montagne, et toute colline élevée,

    contre toutes les tours arrogantes, et tout rempart fortifié,

    contre tout vaisseau de Tarsis, et tout navire de grand prix.

    L’arrogance des humains sera humiliée ; la prétention des hommes sera abaissée.

    Seul le Seigneur sera exalté en ce jour-là. »

    (Is 2,12-18)

  • Le mystère du disque de Nebra

    Découvert en juillet 1999 à Nebra-sur-Unstrut, en Allemagne, ce disque de bronze d’une trentaine de centimètres représente vraisemblablement un ciel étoilé et ses astres. À quoi servait-il vraiment ?

    […] Des tests ont été réalisés et l’analyse microscopique de la patine du disque ainsi que l’étude isotopique du plomb radioactif qu’il contient a permis de dater approximativement sa réalisation vers l’an 1 600 av. J.-C. et ainsi de confirmer son authenticité. Cette période correspond à une transition entre l’âge du bronze ancien et l’âge du bronze moyen, caractérisée par un changement profond des structures et organisations des sociétés de l’époque.

    « C’est un objet exceptionnel, […] pour trouver des objets similaires, il faut se tourner vers d’autres découvertes tout aussi exceptionnelles, comme celle du char solaire de Trundholm »[…]

    Avec l’aide d’astronomes, les chercheurs sont arrivés à la conclusion que cette carte céleste représentait le ciel à partir d’un certain point de vue, à une certaine période de l’année. « Si l’on pose le disque à plat, à l’endroit où il a été trouvé, on a des angles de visée qui permettent d’avoir des points de repères à l’horizon correspondant au solstice d’été et au solstice d’hiver » affirme le chercheur. D’autres dates peuvent également être repérées. En effet, ce n’est pas à n’importe quel moment de l’année que l’on peut voir la pleine Lune avec la constellation des Pléiades à proximité, et ce de manière très claire.

    Cela n’arrive en réalité que dans deux cas précis ; en mars, au moment des premiers ensemencements et en automne, autre date importante des travaux agricole puisqu’elle correspond aux dernières moissons. Cette carte céleste a donc pu servir, c’est l’hypothèse la plus probable à ce jour, de calendrier agricole.

    National Geographic

    http://www.fdesouche.com/1231989-le-mystere-du-disque-de-nebra

  • Burke et le destin de la France depuis la Révolution

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    3246325544.jpgEx: https://echelledejacob.blogspot.com
    Un historien anglais disait que la France depuis sa révolution était devenue la terre du fiasco récurrent. Lisons encore Burke alors. Sur le mode de gestion de nos élites modernes, voici ce que le vieux maître écrivait il y a presque deux siècles et demi : 
    « …les chefs des clubs et des cafés législatifs sont enivrés d'admiration pour leur sagesse et leur habileté. Ils parlent avec le plus souverain mépris du reste du monde. Ils disent au peuple, pour lui donner du courage sous les vêtements déguenillés auxquels ils l'ont réduit, qu'il est un peuple philosophe; et de temps en temps, ils emploient les parades du charlatanisme, l'éclat, le bruit et le tumulte, quelquefois l'alarme des complots et des invasions, pour étouffer les cris de l'indigence, et pour écarter les yeux de l'observateur de dessus la ruine et la misère de l'Etat. » 
    Rien de nouveau sous le sommeil… 
    Ceux qui ne se sentent plus très bien dans notre Paris incendié, hors de prix, envahi, dépenaillé et recouvert de rats, de touristes arnaqués, de taxes et de lois liberticides, apprécieront cette envolée du maître : 
    « La population de Paris est tellement diminuée, que M. Necker a exposé sous les yeux de l'Assemblée, qu'il fallait déjà compter sur un cinquième de moins pour son approvisionnement. On dit, et je ne l'ai jamais entendu contredire, que cent mille personnes sont dépouillées de tout emploi dans cette ville, quoiqu'elle soit devenue le séjour d'une cour prisonnière et de l'Assemblée Nationale. Rien ne peut être comparé au spectacle dégoûtant de la mendicité qui y règne, et je puis croire à mes informations. Assurément les décrets de l'Assemblée ne laissent pas de doute sur ce fait. Elle a dernièrement établi un comité de mendicité; elle a établi une police rigoureuse sur cet objet, et elle a imposé pour la première fois une taxe des pauvres, dont les secours actuels fournissent une somme considérable dans les comptes de cette année. » 
    Burke connait bien notre histoire. Elle était souvent agitée mais ce n’était pas si grave. La France c’était encore du solide : 
    « C'est une chose étonnante de voir avec quelle promptitude la France, aussitôt qu'elle a eu un moment pour respirer, s'est relevée des guerres civiles les plus cruelles et les plus longues qui aient été jamais connues dans aucune nation. 
    Pourquoi ? Parce que, dans tous leurs massacres, ils n'avaient pas assassiné le caractère (mind) de leur pays. Une dignité, sûre d'elle-même, une noble fierté, un généreux sentiment de gloire et d'émulation, n'étaient point éteints : au contraire, ils furent excités, enflammés. Les organes de l'Etat, quoiqu'endommagés, subsistaient encore : l'on avait conservé toutes les récompenses et toutes les distinctions qui encouragent l'honneur et la vertu. » 

    Mais en 89 Burke sent que cette fois la France ne se relèvera pas. Il en donne les raisons, avant Chateaubriand, Tocqueville, Balzac ou Bernanos : 
    « Mais votre confusion actuelle, comme une paralysie, a attaqué la source de la vie elle-même. Tous ceux qui, parmi vous, étaient faits pour n'être guidés que par le principe de l'honneur, sont disgraciés et dégradés, et n'ont d'autres sentiments de la vie que le tourment des mortifications et des humiliations. Mais cette génération sera bientôt éteinte : celle de la noblesse, qui la doit suivre, ressemblera aux artisans, aux paysans, aux agioteurs, aux usuriers et aux brocanteurs, qui seront à jamais leurs égaux, et quelquefois leurs maîtres. Croyez-moi, Monsieur, ceux qui prétendent niveler, n'égalisent jamais. » 
    Depuis notre système oligarque-niveleur met la charrue avant les bœufs. Burke écrit plus joliment : 
    « Dans toutes les sociétés qui, nécessairement, sont composées de différentes classes de citoyens, il faut qu'il y en ait une qui domine : c'est pourquoi les niveleurs ne font que changer et intervertir l'ordre naturel des choses; ils surchargent l'édifice de la société, en plaçant en l'air ce que la solidité de la construction demandait de placer à la base. » 
    Mais les artistes et sophistes aux commandes se rattrapent déjà avec du storytelling en diabolisant le passé : 
    « A entendre quelques personnes parler de la feue monarchie française, on aurait dit qu'elles parlaient de la Perse encore toute fumante du sang répandu par l'épée féroce de Thamas Kouli Kan; ou, au moins, qu'elles faisaient la description du despotisme anarchique et barbare de la Turquie, où les plus belles contrées , sous le climat le plus enchanteur du monde, ont plus à souffrir des langueurs de la paix, que d'autres provinces, ravagées par la guerre, n'ont à gémir de ses désastres; de ce pays où les arts sont inconnus, où les manufactures sont languissantes… » 
    Le futur de la France ce sont… les perruquiers alors. Burke : 
    « L'occupation d'un perruquier ou d'un chandelier, pour ne pas parler de beaucoup d'autres emplois, ne peut être pour personne une source d'honneur. L'Etat ne doit exercer aucune oppression sur les hommes de cette classe ; mais l'Etat en aurait une très grande à souffrir, si tels qu'ils sont collectivement, ou individuellement, on leur permettait de le gouverner. Vous croyez qu'en vous conduisant ainsi vous avez vaincu un préjugé, vous vous trompez : vous avez déclaré la guerre à la nature. » 
    Malheureusement l’astucieux Montesquieu précédait Burke. Il écrivait déjà dans une de ses plus perçantes lettres persanes, la C : 
    « Quand je te dis qu’ils méprisent tout ce qui est étranger, je ne parle que des bagatelles ; car, sur les choses importantes, ils semblent s’être méfiés d’eux-mêmes jusqu’à se dégrader. Ils avouent de bon cœur que les autres peuples sont plus sages, pourvu qu’on convienne qu’ils sont mieux vêtus ; ils veulent bien s’assujettir aux lois d’une nation rivale, pourvu que les perruquiers français décident en législateurs sur la forme des perruques étrangères. Rien ne leur paraît si beau que de voir le goût de leurs cuisiniers régner du septentrion au midi, et les ordonnances de leurs coiffeuses portées dans toutes les toilettes de l’Europe. » 
    Oui, le Français de la Régence pense déjà bien aux fringues, à la tambouille, à la perruque-moumoute, au parfum, et pas assez à la politique. Aujourd’hui pensez à LVMH (le cours a triplé en trois ans et ce n’est pas un hasard – les services secrets et autres s’en sont mêlés, lisez Branco justement obsédé par la place prise par « l’ange exterminateur » dans cette république-poubelle) et l’Oréal, qui sont parmi les plus grosses capitalisations boursières d’Europe. L’île de la Cité passe sous leur coupe depuis le châtiment d’une certaine ex-cathédrale…
    Les Carnets de Nicolas Bonnal
  • Un site préhistorique exceptionnel découvert au coeur d’Angoulême (MàJ : des gravures d’animaux bouleversent les connaissances)

    France Culture

    09/11/2018

    Plus de 200.000 objets vieux pour certains de 14.000 ans ont été déterrés sur un site lors de fouilles préventives précédant la construction d’un centre d’affaires à quelques minutes de la gare d’Angoulême.

    http://www.fdesouche.com/1102771-un-site-prehistorique-exceptionnel-decouvert-au-coeur-dangouleme

  • La déséducation nationale… entreprise de destruction massive.

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    N’imaginez pas que donner de bonnes notes soit « égalitaire »
    C’est de la démagogie à l’état pur, et comme toute démagogie à l’état pure, comme toute « facilité » cela mène toujours au résultat inverse à celui qui était recherché
    Donner le BAC avec mention à tout le monde, supprimer les concours d’entrée à Science-Po ce n’est ni du progrès ni de l’égalité.
    La réalité, à un moment, rattrape tous les mensonges.
    A force de mauvais choix les situations ne sont plus rattrapables.
    La sélection naturelle est naturelle.
    Dans un processus politique, l’action publique cherche à rendre la sélection naturelle moins « définitive » et à laisser sa chance à tous.
    C’est le rôle de l’instruction.
    D’ailleurs notez la différence sémantique entre instruction et éducation. 
    Instruire c’est donner les outils de la connaissance ou d’accès à celle-ci. 
    Éduquer, c’est élever, et cela implique par définition une ingérence dans la vie des enfants.
    Le constat du niveau en France est alarmant. 
    On cache derrière des taux de réussite « soviétiques », une réalité dramatique avec des gamins qui ne savent plus lire ni écrire, qui ne savent plus réfléchir ni penser.
    Donner de bonnes notes est ce qu’il y a de plus inégalitaire, cela peut même faire croire à certains parents que tout « va bien », que le gamin a le niveau, alors qu’il est d’une nullité crasse, plus personne n’est en mesure de comprendre ce qu’il lui arrive le jour où la sélection fait son oeuvre.
    Les bonnes notes à tous, c’est comme les taux 0 en économie. 
    Cela biaise totalement la perception de la réalité des agents économiques, cela fait prendre les mauvaises décisions basées sur de mauvais indicateurs.
    Les bonnes notes à tous, c’est faire croire que l’éducation est bonne pour tout le monde, alors que les plus aisés bénéficient d’une bien meilleure instruction et d’une préparation à la maison et pas les gamins issus des classes les plus populaires.
    Mentir aux gens est ce qu’il y a de pire, après… les mensonges que l’on se fait à soi-même.
    Charles SANNAT
     
  • Les paganismes renaissants d'Europe

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    Dernière vidéo de synthèse des mouvements païens européens contemporains. Les prochaines émissions seront désormais strictement politiques à la rentrée et sur des thèmes plus variés. Le paganisme est une réponse européenne originale à la crise de civilisation qui affecte l'Europe. En France, il est marqué par la Nouvelle Droite (GRECE). Mais dans le reste de l'Europe, il est beaucoup moins marqué politiquement et en expansion. Dominique Venner dans "Le choc de l'histoire" déplorait l'absence de religion identitaire en Europe. Peut-être existe-t-elle finalement.
  • Jules César, ce fin stratège

    […] Au tout début, l’imperator cachait son jeu… En l’an 50 av. J.-C., toute la Gaule, des Pyrénées aux Alpes et du Rhin jusqu’à l’Atlantique, est déclarée province romaine. Et César va y imprimer sa marque à jamais. Dans le Livre I de ses Commentaires sur la guerre des Gaules, il expose le dessein initial de Rome : établir sur le pays un protectorat tout en lui laissant une part d’autonomie. Mais la révolte de Vercingétorix puis les difficultés de la reconquête ont durci cette position première. Pour preuve, la cruauté avec laquelle César a écrasé les ultimes résistances : en 51 av. J.-C., un an après Alésia, les défenseurs d’Uxellodunum (cité des Cadurques, près de Capdenac, dans le Lot) ont les mains tranchées avant d’être renvoyés dans leur région.

    Excédé, César avait perdu trop de temps en Gaule, au lieu de se consacrer à sa lutte pour le pouvoir à Rome où gronde la guerre civile… qui va conduire de la république à l’empire. Désormais privée de toute indépendance, la Gaule se voit appliquer la règle d’or de la politique romaine qui, jusqu’à la scission au IIIe siècle entre Orient et Occident, régit l’empire, de la Syrie à la Bretagne et de l’Afrique au Danube : «Ménager les soumis, combattre les audacieux.» Mais le conquérant sait se montrer indulgent envers les Arvernes ou même les Eduens, ce peuple allié, qui l’a pourtant trahi à Alésia. Il est aussi très habile… Quand César rend les prisonniers, il exige en échange un grand nombre d’otages : des centaines de jeunes nobles sont ainsi envoyés dans les écoles militaires et administratives où ils sont sommés de se préparer à devenir les auxiliaires zélés de la romanisation.

    Il fallait empêcher, écrit Jean-Louis Brunaux dans son essai Alésia (éd. Gallimard, 2013), le «morcellement d’un pays où les particularismes étaient forts et où le fonctionnement politique s’exerçait pour la plus grande part à l’échelon local». Le seul élément de cohésion de cet ensemble disparate reste l’armée répartie sur tout le territoire. Or César sait qu’il va devoir employer ses légions à combattre dans d’autres provinces de l’imperium. Les Gaulois devront donc collaborer à leur propre sujétion, respecter l’ordre et s’administrer eux-mêmes. L’heure n’est plus à l’acceptation ou non de la domination. Les derniers foyers de résistance ont fini par s’éteindre, les chefs tués au combat ou assassinés par les leurs, parfois exilés. Les nobles, parmi lesquels César recrute ses cadres, se livrent à une concurrence acharnée pour bénéficier de la redistribution des terres et des biens. […]

    D’après Pline l’Ancien, à l’exception des Eburons et des Aduatuques, exterminés par l’imperator au point d’avoir été rayés de la carte, tous les autres peuples vont coexister et conserver leur intégrité territoriale. En fait, la vie quotidienne continue même selon les coutumes ancestrales. César veut calmer le jeu et se garde bien de bousculer les habitudes. Surtout, il a besoin d’une Gaule unie derrière lui dans un même effort de guerre contre une partie de ses compatriotes. Il lui faut assurer la logistique de ses armées engagées cette fois non à l’extérieur mais contre ses ennemis de l’intérieur, à commencer par Pompée, qui lui dispute le pouvoir suprême. Fin stratège, il entend puiser dans ce riche vivier qu’est la Gaule. […]

    La romanisation est irréversible. Quelques décennies plus tard, elle vaudra à la patrie de Vercingétorix ce satisfecit de l’empereur Claude (41-54) : «Depuis que la guerre des Gaules a pris fin, la paix est constante et fidèle.» Elle le restera deux siècles, grâce à une administration efficace, à l’amélioration des conditions matérielles et sociales du peuple. En somme, grâce à tout ce qu’avait apporté César, par le glaive ou par la stratégie.

    Géo

    ➤ Article paru dans le magazine GEO Histoire sur Rome (n°44, avril – mai 2019)

    http://www.fdesouche.com/1217881-jules-cesar-ce-fin-stratege

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