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culture et histoire - Page 709

  • La Petite Histoire – Le Versailles de Louis XIV

    Aux yeux du monde entier, Versailles reste encore aujourd’hui le symbole de la France royale, de cette France du Roi-Soleil qui jadis rayonnait sur le monde. Mais au-delà de l’image d’Épinal, j’ai voulu vous faire découvrir l’histoire du château de Versailles sous Louis XIV. Comment a-t-il été construit, pourquoi à cet endroit, comment se déroulaient les journées du roi et comment était composée la cour ? C’est ce que nous allons découvrir grâce à cette plongée dans notre passé glorieux.

    https://www.tvlibertes.com/la-petite-histoire-le-versailles-de-louis-xiv

  • La fin des Néandertaliens pourrait s’expliquer par une baisse de la fécondité, causée par le partage de ressources avec Homo Sapiens

    […]
    Des chercheurs du CNRS ont développé un modèle mathématique simple pour simuler des scénarios capables de mener à la disparition des humains néandertaliens en 10.000 ans ou moins, ce qui est la durée pendant laquelle les scientifiques pensent que le déclin s’est produit.

    En faisant varier les paramètres et en intégrant le peu de choses qu’on sait sur ces anciens humains, les auteurs concluent que certaines hypothèses ne sont pas vraisemblables: par exemple, une augmentation de la mortalité infantile ou adulte liée à des conflits ou des épidémies: « Cela porte à une disparition trop rapide de la population néandertalienne! » écrit à l’AFP Silvana Condemi, anthropologue à l’université d’Aix Marseille et coauteure de l’étude.

    « En revanche, une très légère baisse de fertilité mais exclusivement pour les femmes les plus jeunes (moins de 20 ans) permet d’obtenir la disparition de la population dans les temps connus », poursuit-elle. « Cette baisse de la fertilité est très faible mais elle est suffisante sur un temps long pour faire disparaître Neandertal. »

    Peut-être que l’arrivée d’Homo sapiens a conduit à une très progressive pression sur la nourriture disponible pour les néandertaliens. « Une réduction de la nourriture, donc de calories, est préjudiciable pour les grossesses », dit Silvana Condemi.
    […]

    MSN Actualité

    http://www.fdesouche.com/1215167-la-fin-des-neandertaliens-pourrait-sexpliquer-par-une-baisse-de-la-fecondite-causee-par-le-partage-de-ressources-avec-homo-sapiens

  • Entretien avec Pierre de Meuse : La Contre-Révolution loin des idées reçues

    6802264780_f1ef41f362_b-300x200.jpgLongtemps caricaturées comme l’expression d’une réaction aveugle condamnée par l’Histoire, les idées de la Contre-Révolution n’ont jamais disparu retrouvent même aujourd’hui un incontestable actualité.

    Homme d’une immense culture, Pierre de Meuse a enseigné la Philosophie à l’Institut Catholique de Toulouse. Royaliste d’Action Française, il propose un lecture particulièrement stimulante du courant Contre-Révolutionnaire dans son dernier livre.

    R/ Comment définir le phénomène multiforme de la « Contre-Révolution » idees-et-doctrine-de-la-contre-revolution-1.jpg?

    Le mot « Contre-Révolution » désigne plusieurs choses différentes : c’est le nom sous lequel les révolutionnaires désignent leurs ennemis, même et surtout s’ils partagent l’essentiel de leurs idées. C’est aussi la désignation collective des hommes, qui, de 1792 à 1899, combattent les gouvernements de la Révolution française. Je me suis attaché à une définition plus précise sur le plan de la pensée. Les doctrinaires de la Contre-révolution sont tous ceux qui dès l’émergence des Lumières, vont remettre en cause leurs postulats, que la Révolution va transformer en dogmes jusqu’à aujourd’hui.

    R/ Quels sont les principaux reproches de cette école de pensée envers la Révolution Française ?

    Essentiellement, c’est l’idée que l’homme peut décider, par sa seule volonté, de connaître les secrets de son être, et choisir à chaque génération de le changer. Pardonnez-moi cette définition quelque peu radicale, mais elle permet d’englober en quelques mots toute la question.

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    Le chef vendéen Henri de La Rochejaquelein au combat.
    La Contre-Révolution fût aussi un combat militaire.

    R/ Les auteurs contre-révolutionnaires font-ils tous un « bilan globalement positif » de l’Ancien Régime ?

    Il est vrai que certains auteurs de la Contre-révolution parlent de l’Ancien Régime comme d’un paradis perdu. Cela dit, cette période, qui va de 1600 à 1789 n’est pas un système figé, c’est le théâtre de conflits, de projets et d’intérêts quelquefois soutenus avec violence, avec deux problèmes capitaux et connexes, la Représentation et la fiscalité. D’une manière générale, les contre-révolutionnaires français (car ils ne le sont pas tous, loin de là) adoptent à l’égard de l’Ancien Régime une attitude de déploration que l’on n’ait pu adapter et réparer la « Constitution de l’Ancienne France », et en même temps la conviction qu’il serait vain de restaurer l’Ancien Régime, et qu’il faut s’attacher seulement à en remettre en vigueur les principes en les appliquant à la situation actuelle.

    R/ En poursuivant la réflexion de Taine, ne pouvons nous pas dire que la Monarchie absolue a préparé la voie à l’Etat central républicain ?

    La filiation entre la monarchie absolue et l’Etat républicain, soutenue par Taine et Tocqueville est exacte, mais doit être nuancée. Il est vrai que la monarchie cherche, dans un but d’efficacité, à mettre au pas les résistances des corps, pour aboutir à ce que l’on a appelé la « monarchie administrative ». Cela dit, il y a dans la monarchie des mécanismes essentiels (omniprésence de la famille, fidélités statutaires, légitimité des patrimoines, vénération des héritages, pouvoir de l’Eglise et des Etats) qui s’opposent fortement à ce centralisme. La différence est énorme avec l’Etat issu de la révolution qui s’appuie sur une idéologie destinée à transformer l’Etat et la société.

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    Louis de Bonald, le doctrinaire le plus important du royalisme pendant la Restauration

    R/ La Contre-Révolution est t-elle un conservatisme pour vous ?

    L’Ancien Régime est largement une structure de conservation, mais la Contre-révolution va défendre l’idée de cette conservation en opérant un basculement inouï :

    • D’une part elle change le mode d’adhésion à la tradition. Jusque-là on recevait la tradition comme un don sans discussion. C’est cette démarche qui est jetée à bas par la modernité. Or,à partir de Burke, la tradition est revendiquée et assumée dans un acte conscient, rationnel et volontaire. Les fondations sont jetées d’une autre modernité, opposée à la première.
    • D’autre part la Contre-révolution renverse la pensée antique et médiévale tout en en vantant les mérites, et ce, sur un point précis : celui de l’existence réelle des groupes humains. Ni Aristote, ni Platon, ni Thomas d’Aquin ne prennent en compte philosophiquement, sinon éthiquement, les Cités, les nations, les ethnies comme des êtres vivants. C’est Bonald qui effectue cette révolution intellectuelle sans précédent.

    R/ Quel est son rapport au libéralisme économique et politique ?

    Il est parfois ambigu. Au cœur du libéralisme, il y a l’individualisme, et la Contre-révolution y est donc hostile fondamentalement. D’un autre côté une partie des contre-révolutionnaires sont providentialistes ; et la loi du marché est aussi appelée la « main invisible de la Providence ». Maistre est donc en quelque sorte libéral sur le plan économique. Cela dit ce n’est pas dominant dans sa pensée. De même Burke est un libéral pragmatique en tant que britannique. Cela ne l’empêche pas de vomir le règne de la finance.

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    R/ On retrouve une fibre sociale très forte chez certains auteurs contre-révolutionnaires. Comment l’expliquez-vous ?

    Cela s’explique sans peine parce que les contre-révolutionnaires considèrent comme un bien précieux la solidité de l’ordre social. Ce qui signifie que chacun, du plus petit au plus grand, doit se voir assigner une place avec sa dignité. Une société qui laisse sur le côté certains de ses membres à l’état de déchets ne peut pas avoir leurs suffrages.

    R/ Quels sont les auteurs de ce courant les plus proches d’une vision fédéraliste ?

    Si l’on met à part Montlosier, la vision fédéraliste de la contre-révolution touche d’abord les auteurs régionalistes bretons, basques et provençaux : citons Hersart de la Villemarqué et Gwenaël, Roumanille, Aubanel et Amouretti, et Sabino de Arana. Il y a une tendance très forte des contre-révolutionnaires flamands à l’antimilitarisme. C’est Amouretti qui va entraîner à la fois Maurras vers le fédéralisme et vers la monarchie.

    R/ L’attaque de Maurras contre le Romantisme cache les liens féconds entre ce courant littéraire et la Contre-Révolution. Quelle est l’influence de ce style et d’auteurs comme Villiers de l’Isle-Adam, Barbey d’Aurevilly, Baudelaire ou Verlaine sur la « mentalité contre-révolutionnaire » ?

    Le romantisme ne se trouve pas seulement présent chez les auteurs des années 1850. Il existe à la naissance de la Contre-révolution, comme Taine l’a bien montré. Burke, par exemple est un pré-romantique qui théorise le Beau et le Sublime selon les « principes nouveaux ». Mais surtout la fin du XVIII° siècle et son goût pour l’occultisme voit se développer une critique du rationalisme qui adopte volontiers les voies de la connaissance initiatique, du mystère, du symbole et de la révélation paradoxale. Ce courant illuministe est au cœur de la toute première Contre-révolution, en France et en Allemagne et il baignera Herder et Maistre. Il n’en est pas moins vrai que les grands contre-révolutionnaires et notamment Maurras et Carl Schmitt firent souvent aux romantiques le reproche d’un manque de constance et d’énergie dans leurs convictions.

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    De Maistre et Maurras : La diversité de la Contre-Révolution

    R/ Vous expliquez particulièrement bien la complexité des positions des auteurs contre-révolutionnaire sur la question religieuse. Les défenseurs du Trône donnent-ils tous la même place à l’Autel ?

    Tous les auteurs contre-révolutionnaires donnent une place primordiale à l’Autel….Mais ils ne mettent pas nécessairement la même chose sur cet espace. Il y a des catholiques, des anglicans, des luthériens, des calvinistes, des orthodoxes et même des non-chrétiens comme les vietnamiens disciples de Maurras. Et parmi les catholiques, il y a les ultramontains et les gallicans. Et même parmi les ultramontains il y a ceux qui contestent la politique pontificale de Léon XIII à …Aujourd’hui. Car une interprétation messianique et émancipatrice du christianisme comme celle de Lamennais, de Maritain ou de François est évidemment incompatible avec la Contre-révolution.

    R/ La Nation et le nationalisme semblent problématiques pour la pensée contre-révolutionnaire jusqu’au 19éme siècle. Comment expliquer cette méfiance pour cet héritage révolutionnaire ?

    D’abord la Nation n’est pas une création de la Révolution. On parle de nation française depuis le XIV° siècle. La Révolution prétend seulement en changer l’expression. Dès le début du XIX° siècle les monarchies traditionnelles voient d’un mauvais œil le nationalisme parce qu’il se présente comme une usurpation, dans la mesure où il permet aux sujets de s’approprier la définition de l’intérêt commun, que les monarques considèrent comme leur « job ». Et cela dure jusqu’au deuxième tiers du XIX° siècle. A partir de cette date, le nationalisme s’oppose de plus en plus à l’humanitarisme et à l’universalisme issus de la Révolution. En vertu du principe : « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis », il se laisse alors apprivoiser par la Contre-révolution.

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    R/ La pensée de Charles Maurras est t-elle dans la continuité des auteurs contre-révolutionnaire ? Quel est l’apport de l’Action Française à ce courant ?

    Bien sûr, Maurras est dans la droite ligne des penseurs de la Contre-révolution. Il contribue même à « retirer leur label contre-révolutionnaire » à certains auteurs comme Chateaubriand, Ballanche, Berryer ou Gobineau, soit pour délectation de la mort, soit pour libéralisme. Maurras réintègre la volonté dans la Contre-révolution. A ce titre, on peut dire qu’il désintoxique ce courant de l’aboulie providentialiste. Mais aussi le grand talent du Martégal est d’avoir rassemblé en un seul courant le nationalisme, le traditionalisme et le régionalisme, en invoquant le patronage du catholicisme et du positivisme. Il n’en reste pas moins que Maurras a quelquefois des rancunes qui lui sont personnelles. Il n’est nullement nécessaire de le suivre dans ces sentiers tortueux.

    R/ Depuis 1945, existe t-il une continuité de la pensée contre-révolutionnaire ?

    La pensée contre-révolutionnaire s’est survécu depuis la fin de la guerre. Elle a fait face à une suite ininterrompue de catastrophes, qui l’amenaient à s’enfoncer dans des impasses et à se dédire, tout en revêtant la tunique des parias. D’abord elle a subi l’épuration, puis l’échec de son option algérienne, puis la volte-face de l’Eglise, puis les désaccords internes. Elle s’est dispersée dans un grand nombre de chapelles, et a connu nombre de reniements. Pourtant, au milieu de ses bouleversements elle a toujours trouvé des penseurs de qualité : Maulnier, Boutang, Debray, Viguerie, qui tous développèrent une facette particulière de cette pensée. Certes, la Contre-révolution n’a pas retrouvé l’unité de la pensée et de l’action, mais l’important est de réfléchir, même si on n’est pas d’accord.

    R/ De Boutang à la Nouvelle Action Royaliste, les tentatives de redéfinition de l’héritage maurassien furent souvent prometteuses. Mais elles trouvent vite leurs limites dans la pratique. Maurras est-il « horizon indépassable » de la pensée royaliste ?

    La Nouvelle Action Royaliste s’est très rapidement détournée de Maurras pour le rejeter en bloc, ainsi d‘ailleurs que la Contre-révolution. Le cas de Boutang est différent. Car ce disciple brillant et lumineux à l’oral mais souvent obscur à l’écrit n’a pas cherché à redéfinir les concepts maurrassiens mais à formuler sa propre pensée, souvent dans le sens d’une « action de politique métaphysique » qui transfigurerait le Politique. Personnellement il me semble avoir souvent cédé à un effet de mode et je ne trouve guère de clefs chez Boutang pour comprendre mon présent.

    De toute façon, la « redéfinition de l’héritage maurrassien » est à mon avis un chemin sans issue. J’ai eu l’occasion de lire dernièrement plusieurs écrits qui, pour des raisons diverses, s’échinent sur des centaines de pages à démontrer que Maurras pensait le contraire de ce qu’il « semblait avoir dit » ! Si on n’est pas d’accord avec Maurras, il faut prouver que ce que l’on dit est vrai plutôt que d’accumuler des arguties pour mettre le maître défunt de son côté. Nous devons voir le monde qui nous entoure avec lucidité, même s’il est désespérant et définir de quel côté nous devons combattre en fonction de notre héritage en tous les sens du terme, et pas seulement spirituel. Et c’est de l’observation du réel et de la comparaison des projets en présence que nous devons tirer notre choix. Maurras nous donne des exemples, une méthode et des repères ; mais les solutions c’est de nos têtes et de nos cœurs que nous les tirerons.

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    R/ Rodolphe Crevelle, décédé en mars 2019, avait proposé « l’anarcho-royalisme » comme voie vers le retour du Roi. Que pensez de ce courant ?

    Je n’ai pas connu ce personnage, et je le regrette car je me serais sans doute plu à le rencontrer. Du reste nous avions des amis communs, et notamment le Prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, qui resta et reste toujours attentif aux fidélités. Cela dit, je n’ai pas l’impression que « l’anarcho-royalisme » soit un courant, mais plutôt un certain type d’homme, toujours prêt à lancer un journal comme on lance un canular, éternel héritier de ces escholiers du XV° siècle « touiours ardents à la feste et au desduit ». J’en ai connu quelques uns de cet acabit . Cela aussi c’est une expression de la Contre-révolution.

    R/ Pierre de Meuse, un grand merci pour vos réponses

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  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE... (12)

    Illustration : la réédition de 2013 du Tome consacré à la première année de la Grande Guerre...

    Aujourd'hui : 14. Oeuvre majeure longtemps cachée : le "Journal"...

    A partir du 30 août 1901, date de la première note qu'il y a rédigée, et jusqu'au au 11 octobre 1935, c'est-à-dire - à deux jours près - quatre mois avant sa mort prématurée, Jacques Bainville a tenu un Journal, intime et personnel, dans lequel il déposa tout ce qu'il ne voulait ou ne pouvait écrire dans le quotidien L'Action française. 
    Primitivement, le "Journal" de Bainville fut édité en trois Tomes :
    1. De 1901 à 1918 ("achevé d'imprimer" le 25 octobre 1948).
    2. De 1919 à 1926 ("achevé d'imprimer" le 30 avril 1949).
    3. De 1927 à 1935 ("achevé d'imprimer" le 25 octobre 1949) : très émouvante, la dernière note de ce troisième Tome est datée du "11 octobre 1935". Elle commence par ces mots : 
    "Empêché - depuis quelques semaines - d'écrire, mais non de regarder, je me suis plu à voir l'autre côté des choses et des temps, celui que toute contestation néglige..." Et Bainville poursuit sur l'Italie, l'Ethiopie et critique les sanctions prises contre l'Italie, qui vont la précipiter dans l'alliance d'Hitler, alors que - même si, idéologiquement, "nous sommes séparés du fascisme par l'immense fossé de la religion d'Etat - religion politique, s'entend - dont nous a dispensés le régime le plus souple et le plus évolué de l'Histoire, la monarchie française" - comme le disait Léon Daudet - la France pouvait très bien s'allier avec elle, par pur intérêt politique et militaire, contre le Reich allemand. Stupidité criminelle du Système, qui préféra une fois de plus et jusqu'au bout l'idéologie à l'intérêt national; et lucidité, clairvoyance du côté de Bainville qui, atteint du cancer de l'oesophage qui allait l'emporter moins de quatre mois plus tard, continua jusqu'à l'extrême limite de ses forces à servir son pays, en prodiguant de sages conseils à un Pays légal qui, jusqu'au bout, refusa de les écouter et, à fortiori, de les suivre. On sait comment tout cela a fini...
    A ces trois Tomes du "Journal" vint s'ajouter, pour ainsi dire, un "Journal dans le Journal" : celui de la première année de la Grande Guerre (sa première note étant du 2 août 1914, et sa dernière du 15 juin 1915).
    Ce "Journal de la première année de la guerre" remplaça pratiquement le Journal proprement dit, puisque, dans le Tome 1 de son Journal, Bainville n'a déposé que dix notes pour 1914 et treize pour 1915, à partir du moment où il eut entrepris la rédaction de ce Tome particulier, auquel il devait donner le nom de "La Guerre démocratique".
    Pas plus que les autres tomes du Journal, cette réflexion sur "La Guerre démocratique" n'était pas destiné à être publiée du vivant
    de Jacques Bainville. C'est son unique enfant, Hervé Bainville - décédé le 17 juin 2014 - qui autorisa en 1953, d'accord avec sa mère, la publication de sa première partie, sous le titre "Journal - Inédit, 1914" ("achevé d'éditer" le 25 avril 1953, par la librairie Plon). Cette première partie s'achevait donc sur la note du 31 décembre 1914.
    Enfin, en 2000, Hervé Bainville autorisa la publication de la partie inédite, de janvier à juin 1915... 

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/08/01/notre-feuilleton-estival-un-ete-avec-jacques-bainville-6167227.html

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE... (11)

    Parti le 1O avril de Southampton, le paquebot réputé "pratiquement insubmersible" heurte un iceberg le 14 en fin de soirée, et coule quelques heures plus tard, le quinze avril 1912 : Bainville constate, avec cette certitude qu'il était insubmersible, que "le genre humain, dans notre siècle de mécanique, vit sur un fond de crédulité aussi solide qu'en aucun temps..."

    Aujourd'hui : 12. Le naufrageIl ne nous est encore parvenu qu'un très petit nombre de ces détails d'épouvante, d'héroïsme et de tragédie qui accompagnent toutes les grandes catastrophes et qui n'auront certainement pas fait défaut au naufrage du Titanic. Mais en attendant l'horreur dramatique que ne manquera pas d'apporter le récit des survivants, la télégraphie sans fil nous a déjà procuré plus d'un frisson. Ces signaux de détresse dans la nuit, cette précision scientifique que l'approche de la mort elle-même ne trouble pas, les mystérieux appareils n'émettant plus, à un moment donné, que des dépêches confuses, n'y a-t-il pas là comme une sorte de fantastique macabre digne d'Edgar Poe ?
    On ne saurait manquer d'être frappé, en particulier, du très laconique et très tranquille "marconigramme" que le télégraphiste Philipps, durant les trois mortelles heures que le Titanic mit à couler, expédiait à ses parents pour les rassurer. "Aucun danger. Paquebot pratiquement insubmersible", mandait-il, imperturbable. Cet état d'esprit, il est certain qu'il aura régné jusqu'à la dernière minute, à bord du transatlantique en perdition. Puisse cette belle confiance avoir agi à la manière d'un anesthésique et jeté un voile d'illusion sur l'horreur des agonies !
    C'est pour autre chose que j'aime, dans sa concision marconigraphique, l'expression dont s'est servie l'opérateur Philipps. "Pratiquement insubmersible" est un mot beau comme l'antique quand il est prononcé à bord d'un navire qui va s'engloutir quelques minutes plus tard par trois mille mètres de fond. Insubmersible, le Titanic ne l'était pourtant que théoriquement, et la pratique a bien montré comme la théorie était fragile. Mais qu'est-ce qu'il en savait, l'opérateur Philipps, que son paquebot fût insubmersible ? Absolument rien, sans doute. Ou du moins rien autre chose que ce qu'on lui en avait dit, et qu'il répétait de confiance, comme les passagers instruits des premières, comme les émigrants des troisièmes....
    Et il faut bien que cela soit. Il faut bien que nous croyions sur parole un très grand nombre de gens, constructeurs de bateaux, savants, médecins ou astronomes, qui nous affirment telle ou telle chose, démontrables peut-être, mais dont l'immense majorité des hommes est incapable de se procurer ou d'entendre la démonstration. C'est-à-dire, qu'en somme, la science n'a pas aboli la croyance. Au contraire, elle la nécessite autant que jamais. Le genre humain, dans notre siècle de mécanique, vit sur un fond de crédulité aussi solide qu'en aucun temps. Le Titanic "pratiquement insubmersible" ! Cette petite phrase prouve que Philipps et ses compagnons d'infortune sont morts au milieu d'une absence d'esprit critique merveilleuse.
    Notez bien que nous vivons tous ou presque tous dans les mêmes conditions. Nous tenons en général pour "pratiquement" irréalisables toutes sortes d'accidents ou de malheurs, qui rôdent cependant sans relâche autour de nous. A combien de personnes n'avez-vous pas entendu dire que la guerre était devenue "pratiquement" impossible de nos jours ? Et quand on émet l'hypothèse d'une nouvelle Révolution, d'une nouvelle Terreur, d'une nouvelle Commune, combien de gens haussent les épaules et soutiennent qu'aujourd'hui on ne peut plus, pratiquement, revoir de pareilles horreurs. Les guerres, cependant, nous les voyons éclater en Europe même, aussi fréquentes que jadis quand ce n'est pas davantage, et plus meurtrières souvent. Quant aux guerres civiles, au retour des grandes tueries, à la facilité à verser le sang, aux exécutions sommaires, vous n'avez qu'à penser un instant aux exploits de Bonnot et de Garnier et aux dispositions que nos foules montrent pour le lynchage... Et vous ne serez pas rassurés, moins rassurés en tout cas que le télégraphiste Philipps dans sa cabine du Titanic.
    Je ne sais si M. W.T. Stead, le célèbre fondateur de magazines, qui est parmi les victimes du naufrage, croyait lui aussi à l'impossibilité pratique de la submersion. Mais ce que je sais bien, c'est que M. W. T. Stead, comme tout radical progressiste qui se respecte, croyait fermement aux esprits et qu'il évoquait dans son salon avec familiarité les grands hommes défunts. Or, à quoi cela sert-il, je vous le demande, d'être spirite et d'avoir commerce avec l'au-delà, si nos amis de l'autre monde ne nous avertissent même pas des catastrophes ! Au moins la fable nous dit que, dans une circonstance pareille, Simonide fut préservé par ses dieux. M. W. T. Stead n'aura pas été sauvé par les siens. C'est un coup pour le spiritisme. Nous le regrettons d'autant plus que si M. W. T. Stead, journaliste excellent, eût échappé au naufrage du Titanic il en eût fait un reportage d'une valeur exceptionnelle. A moins que l'on ne considère que ce n'est pas une si fâcheuse destinée, pour un roi de la presse, de périr victime d'un aussi tragique fait divers.
    L'Action française, 18 avril 1912.

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

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  • Trois rééditions aux Bouquins de Synthèse nationale

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  • Canada : les Vikings sont-ils restés plus longtemps qu’on ne le pensait en Amérique du Nord

    L’Anse aux Meadows, au nord de Terre-Neuve, est le seul site incontesté d’une présence européenne ancienne en Amérique. Or son occupation par les Vikings aurait pu être plus longue, selon une nouvelle étude. Bien avant que le Génois Christophe Colomb ne foule le sol du continent américain (1492), les Vikings l’avaient précédé d’au moins 500 ans. Découvert au cours des années 1960, l’Anse aux Meadows, au nord de Terre-Neuve (Canada), a révélé l’existence de huit habitations en tout point identiques à celles que les navigateurs scandinaves bâtissaient au même moment en Islande ou au Groenland.

    Etudiée à l’époque par les Norvégiens Helge et Anne Stine Instad, l’implantation de cette colonie américaine a livré une centaine d’objets parmi lesquels des clous et des rivets en fer, une pierre à aiguiser, une épingle de manteau en bronze ou encore une forge – autant de témoignages d’une occupation viking qui aurait duré une trentaine d’années. Or c’est une réflexion nuançant ces conclusions, que propose un article publié dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) du 15 juillet 2019.

    Après avoir étudié les vestiges d’une tourbière située à 30m à l’est du célèbre site désormais classé au patrimoine mondial (Unesco), Paul M. Ledger, du Memorial University de Terre-Neuve et son équipe, estiment, que la présence Viking à Terre-Neuve a peut-être été plus longue qu’on ne pensait, allant au-delà d’un siècle! Les datations radiocarbones effectuées par Paul M. Ledger et ses collègues, et une modélisation bayésienne de l’ensemble des données (une approche statistique), situerait ce niveau d’installation nordique à la fin des années 1100 ou au début des années 1200. Soit une présence en Amérique du Nord postérieure à celle établie jusque-là, aux alentours de l’an mil.

    […] Les traces matérielles retrouvées à l’Anse aux Meadows suggèrent l’existence d’une petite communauté scandinave, avec une occupation intermittente des lieux à partir du XIe siècle. Le site était-il alors devenu le point de départ de plus vastes explorations maritimes ? Quand les Vikings sillonnaient l’Atlantique nord à la recherche de nouvelles terres à cultiver. La question de leur éclipse de ces régions demeure toujours une énigme. […]

    Science & Avenir

    http://www.fdesouche.com/1243783-canada-les-vikings-sont-ils-restes-plus-longtemps-quon-ne-le-pensait-en-amerique-du-nord

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE... (10)

    Aujourd'hui : 11. Vertu de l'Amitié

    Molière et la Fontaine étaient très amis. Molière mourut le premier. Aujourd'hui, leurs deux tombes s'élèvent côte à côte au cimetière du père Lachaise. Sur celle de Molière, on peut lire le petit épigramme que La Fontaine composa pour lui, après sa mort :
    "Dans ce tombeau gisent Plaute et Térence / Et, cependant, le seul Molière y gît : / Leurs trois talents ne formaient qu'un esprit / Dont le bel art réjouissait la France. / Ils sont partis, et j'ai peu d'espérance / De les revoir. Malgré tous nos efforts / Pour un long temps, selon toute apparence / Térence et Plaute, et Molière sont morts." 
    On semble loin de Bainville ? Et pourtant, si l'on y réfléchit... 
    N'y a-t-il pas eu un miracle permanent, à L'Action française, pendant près de trente ans : celui de faire vivre vivre côte à côte, dans les mêmes locaux et, pour Bainville et Daudet, dans le même bureau, à la même table de travail, trois esprits aussi dissemblables que Bainville, Daudet et Maurras ? Et - Bainville et Daudet l'ont précisé -sans la moindre dispute ! D'eux trois, réunis sur la même Une prestigieuse de L'Action française, ne peut-on dire - nous voilà à notre point de départ - ce que dit La Fontaine : "Leurs trois talents ne formaient qu'un esprit / Dont le bel art réjouissait la France... " ?
    Elu à l'Académie française, en 1935, Jacques Bainville explique les raisons de cette exceptionnelle amitié dans une très belle allocution - très émouvante, si l'on songe que, atteint d'un cancer, il lui reste moins d'un an à vivre... - au cours de la petite fête organisée dans les locaux du journal, alors rue du Boccador :

    VERTU DE L’AMITIE
    Mesdames, mes chers amis,
    Je suis trop ému pour vous remercier, autrement que par des phrases maladroites, de votre présence et de tant de témoignages affectueux. Laissez-moi seulement vous dire que ce n’est pas moi que l’on fête aujourd’hui, mais l’amitié et la fidélité.
    Ce matin, dans un faisceau de palmes trop généreuses, Pampille (1) m’en a décerné une qui me touche entre toutes. Elle a rappelé délicatement, avec des mots de poète comme elle seule sait en trouver, que, depuis plus d’un quart de siècle, nous étions tous unis dans la bonne et la mauvaise fortune, dans les jours de bonheur et dans les jours de malheur. Oui, je crois que si nous avons montré quelque chose, c’est que l’amitié n’est pas une chimère.
    Ce n’est pas non plus un mérite. C’est la plus grande douceur de l’existence. Jeudi dernier, quand Léon Daudet est venu m’embrasser, il m’a dit un mot qu’il me permettra de citer, parce que c’est tout lui, avec son coeur, sa bonne humeur, son magnanime détachement de lui-même : « Voilà le plus grand plaisir que j’aie eu depuis longtemps dans ma chienne de vie. » Entre nous, il avait même dit un autre mot que « chienne ». Et il avait raison. L’existence de chacun de nous n’est belle que de la part que nous prenons à ce qui arrive de bon à ceux qui nous sont chers.
    Il y a vingt-huit ans, depuis la fondation du journal, que nous sommes assis, Léon Daudet et moi, à la même table de travail. Rue de la Chaussée-d’Antin, rue Caumartin, rue de Rome, rue du Boccador, cette table magique est toujours revenue. Je crois que, si on voulait la scier, elle résisterait comme du granit, bien qu’elle ne soit que de bois blanc.
    Nous sommes tous différents ici. Nous avons nos façons de voir les choses, nos goûts personnels, nos manières de penser et de travailler, et nous ne nous chicanons jamais sur l’accessoire. Nous ne sommes pas libéraux, mais nous respectons, nous aimons même la liberté de chacun de nous. C’est ce qui fait notre harmonie.
    Sans un nuage ! S’il y a vingt-huit ans que nous nous faisons vis-à-vis, Léon Daudet et moi, il s’en est écoulé trente-cinq depuis que j’ai rencontré Charles Maurras « Au signe de Flore » (2).
    J’ai pu, une fois, lui adresser un livre avec cette dédicace que, sauf le jour, je lui devais à peu près tout.
    Je veux simplement, dans cette circonstance, le lui répéter devant nos camarades présents et disparus, devant ceux que je vois avec les yeux du corps, devant Maurice Pujo (le tiers d’un siècle d’amitié, avec lui aussi, un véritable « Règne de la grâce », une esthétique de l’affection, et devant ceux que je revois avec les yeux de l’esprit, Léon de Montesquiou, Henri Vaugeois, Lucien Moreau, la primitive école de la petite revue grise (3), qui était déjà grande par le culte des idées.
    Et ce sont les idées qui ont rassemblé, dans la génération qui suit la nôtre, cette jeunesse à qui je dois une très grande joie. Au nouvel académicien, les étudiants de France veulent bien offrir son épée.
    Rien ne pouvait le toucher davantage. Je sais aussi que Maxime Real del Sarte (4) doit ciseler la garde de cette arme symbolique. En le remerciant, j’évoque aussi le temps où je l’ai vu débuter dans la bataille et dans l’art, svelte comme un de ces éphèbes florentins du peintre illustre dont il porte et perpétue le nom.
    Mesdames, mes chers amis, je vous dis merci pour cette fête de l’amitié et du souvenir, pour cette intimité, pour cette affection à laquelle vous avez associé les miens, pour tant de paroles bienveillantes qui resteront toujours gravées dans ma mémoire. »

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)(1) : Pampille, pseudonyme de Marthe Daudet, née Allard, seconde épouse de Léon Daudet.
    (2) : « Au signe de Flore » est le titre d’un ouvrage de Charles Maurras, sous-titré « La fondation d e l’Action française, 1898-1900» : « …au coin de la rue saint Benoît, devant la statue du philosophe Diderot…. Là existait, il y a trente ans (le livre de Maurras est paru en 1931, ndlr), là subsiste, bien rafraîchi, trop redoré, au premier étage d’un café de quartier, un restaurant fort simple, que décora jadis une statuette de sa marraine, la jeune Flore, au-dessus de la porte d’entrée. Là, le fait exprès des destins voulut que, sous le signe et la protection de cette déesse du Printemps, fussent élevées les premières et bien bruyantes rumeurs de notre Action française ».
    (3) : La « Revue de l’Action française » fut d’abord un bulletin bimensuel, le « Bulletin de l’Action française », lancé le 10 juillet 1899, et vite appelé « revue grise » à cause de la couleur de sa couverture ; d’un format un peu plus grand, elle devint la « revue bleue », puis le quotidien, à partir du mars 1908.
    (4) : Andrea del Sarto fait partie de la cohorte d’artistes italiens appelés par François premier pour illustrer les Arts, sous toutes leurs formes, dans le Royaume. Son lointain descendant, Maxime, était sculpteur : il fonda les Camelots du Roi, dont il devint le chef. Il a réalisé la garde des épées d’académicien de Maurras et de Bainville (sur laquelle figure une Minerve, dont une chimère essaie, en vain, de rogner les ailes…)

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/07/29/x-6166908.html

  • Université : le terrorisme intellectuel frappe de nouveau

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    Le cancer de la « correction politique », qui sème ses métastases dans tous les secteurs de la société, a contaminé désormais les institutions les plus brillantes de la nation. Des étudiants préparant l’agrégation de lettres modernes avaient, il y a deux ans, rédigé une demande comminatoire au jury de l’épreuve, où on le sommait de définir « l’attitude à adopter et le vocabulaire à utiliser pour décrire ces textes ». Ces textes sont des œuvres « classiques », soupçonnées de véhiculer des « discours oppressifs », c’est-à-dire promouvant apparemment le sexisme, la misogynie, l’antisémitisme, le racisme, l’homophobie, etc. En l’occurrence, « Oaristys », œuvrette de jeunesse d’André Chénier, présentait prétendument une « scène de viol ».

    Sur son site Transitions, revue et séminaire, Hélène Merlin-Kajman, de la Sorbonne nouvelle, vient d’exprimer ce qui est sans aucun doute l’indignation d’une grande partie des membres de l’Université en arguant que la littérature est fondamentalement une convention, c’est-à-dire une forme fondée sur un travail de l’imagination, destinée à susciter des effets de plaisir, d’admiration (et sans doute de rejet), dont l’interprétation est un jeu subtil et complexe de références, de rapprochements, de mise à distance. Or, en ravalant l’œuvre de jeunesse, inspirée du poète grec antique Théocrite, à une apologie du viol, on s’interdit toute analyse authentique.

    On ajoutera qu’on se moule dans l’uniforme de la maréchaussée de la pensée, vocation dont semble éprise toute une bande de terroristes intellectuels qui voudraient reconduire ici les dérives de l’Université américaine, où le « trigger warning », qui consiste à « avertir » les étudiants de la « nocivité » idéologique d’un contenu, impose une censure dont sont l’objet les professeurs.

    Marc Hersant, professeur, lui aussi, de la Sorbonne nouvelle, qui publiera bientôt un essai sur cette affaire, souligne combien, maintenant, la littérature, y compris celle des Temps anciens, qu’il s’agirait de mettre à distance, est fragilisée et soumise à une inquisition réductrice, niant la notion de code (du reste, la vie, ce roman, est elle-même imprégnée de conventions).

    On veut faire de la littérature un canal propagandiste en oubliant que l’humain y est interrogé, par-delà le bien et le mal (les œuvres édifiantes ayant disparu dans les oubliettes de la mémoire culturelle).

    Et ce chantage n’est pas seulement intellectuel : il peut aboutir à la violence, comme la séquestration, par exemple, en mars dernier, d’une partie des comédiens qui voulaient jouer, à la Sorbonne, Les Suppliantes, d’Eschyle, dont certains devaient arborer des masques noirs.

    Rappelons qu’André Chénier fut emprisonné par les jacobins et guillotiné deux jours avant la chute de Robespierre (lisez Stello, d’Alfred de Vigny !). Le sinistre Fouquier-Tinville aurait déclaré : « La République n’a pas besoin de poète. » Ses héritiers semblent ranimer son programme.

    Claude Bourrinet

    https://www.bvoltaire.fr/universite-le-terrorisme-intellectuel-frappe-de-nouveau/

  • La 4e Rencontre européenne des Lansquenets s'est déroulée en Provence...

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    Pour la quatrième année consécutive s’est tenue en fin de semaine dernière en Provence la Rencontre européenne des Lansquenets. Près d’une soixantaine de participants venus de neuf pays différents, chacun étant responsable d’une association ou d’un mouvement, d’une maison d’édition ou d’un media alternatif, ont exposé leurs activités propres dans leurs pays respectifs et ont travaillés à l’élaboration d’un manifeste européen commun destiné à cadrer le Projet Lansquenet.

    Rappelons que l’objectif des Lansquenets est de constituer une élite militante européenne soudée, une sorte de « réseau organique », pour reprendre l’expression de Vincent Vauclin (Président de la Dissidence française) qui participait à cette rencontre. Créés en 2016 sous l’impulsion de Gabriele Adinolfi (directeur de l’Institut romain Polaris), les Lansquenets sont maintenant en activités en Italie bien sûr, mais aussi en Espagne, en France, en Grèce, en Belgique et en Pologne. Des contacts existent aussi dans plusieurs autres pays européens.

    Pour préparer la rédaction de ce manifeste, plusieurs commissions ont été mises en place et chacune d’entre elles a planché sur l’un des aspects de celui-ci. Dans quelques mois les conclusions de ces travaux seront rassemblées et publiées sous forme d’un livret en plusieurs langues qui sera largement diffusé auprès de l’ensemble des forces combattantes antimondialistes et identitaires de notre continent...

    Concernant les participants français, l’un des moments forts de cette Rencontre fut sans doute la Synthèse européenne du samedi en fin d’après-midi dirigée par Roland Hélie, directeur de  la revue Synthèse nationale, au cours de laquelle intervinrent entre autres Richard Roudier (Ligue du Midi), Philippe Randa (écrivain et directeur du site EuroLibertés), Vincent Vauclin (DF), Georges Feltin-Tracol (essayiste et collaborateur à Synthèse nationale)...

    Pour compléter le côté studieux de ces journées, plusieurs activités ludiques et sportives ont été organisées, celles-ci étant destinées à renforcer, au même titre que les sympathiques repas et veillées communautaires, la cohésion et l’amitié entre les participants.

    Lors du Rendez-vous Bleu Blanc Rouge des samedi 12 et dimanche 13 octobre prochains organisé à l’occasion des 13Journées de Synthèse nationale à Rungis (94), plusieurs responsables européens membres des Lansquenets, tels Juan Antonio Lopez Larrea (Espagne), Iréna Dimopoulos Papas (Grèce) et Gabriele Adinolfi (Italie), exposeront plus largement les travaux de cette belle réunion estivale.

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