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culture et histoire - Page 739

  • Un n° hors-série de la revue Livr'arbitres consacré à l'Europe et à ses frontières

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    A l'occasion du colloque de l’Institut Iliade, Europe : l’heure des frontières, qui s'est tenu à Paris le 6 avril, la revue littéraire non conforme Livr’Arbitres a réalisé un hors série regroupant une grande partie des interventions de la journée. Ce numéro hors-série exceptionnel est disponible à la Nouvelle Librairie ou sur le site de la revue cliquez là.

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  • Livre : Le Grand Remplacement : réalité ou intox, de Jean-Paul Gourévitch

    2363712889.jpgL’ami Jean-Paul Gourévitch est indubitablement l’homme des crêtes, l’alpiniste des cimes imprenables, le funambule des arêtes improbables, l’escaladeur des pics effilés. Prenant garde de s’abîmer sur les versants, notre homme fait preuve d’une prudence de Sioux lorsqu’il s’aventure sur les sentes escarpées du politiquement incorrect. Sa gageure, qui n’est pas son moindre talent, est de ne jamais offrir à ronger, à ses zélateurs comme à ses éventuels contempteurs, l’os mythique des certitudes définitives et des convictions arrêtées. Bref, la pondération érigée au rang des beaux-arts rhétoriques.

    Son dernier essai, Le Grand Remplacement : réalité ou intox, outre son titre forcément « accrocheur » – mais pouvait-il faire autrement, eu égard au sujet traité ? – ne déroge pas à ses devanciers traitant de thématiques similaires ou connexes, tels L’Islamo-business, vivier du terrorisme ? (Pierre-Guillaume de Roux, 2016) ou Les Véritables Enjeux des migrations (Le Rocher, 2017). L’auteur se propose, rien de moins, que d’explorer ce « concept » ou « phénomène » dont la paternité du syntagme revient à l’écrivain Renaud Camus.

    Assurément, le terrain se révèle miné d’emblée, tant l’expression dégage, tout au moins aux narines de la gauche soi-disant antiraciste (comme chez les libéraux prétendument de « droite ») une intenable odeur de soufre. L’historienne Valérie Igounet, dans Le Monde du 18 mars, n’avait pas de mal à écrire que si le manifeste intitulé The Great Replacement, publié en ligne par Brenton Tarrant, l’auteur de l’attentat de Christchurch, le 15 mars dernier, en Nouvelle-Zélande, « ne fait pas la moindre référence explicite à Renaud Camus, l’inventeur de l’expression en français, c’est bien pourtant à ce dernier qu’il convient d’en attribuer la paternité. Ou du moins sa remise au goût du jour, puisque l’expression « grand remplacement » avait déjà été utilisée par les nationalistes français à la fin du XIXe siècle, notamment par Maurice Barrès ». À peu de frais, le décor de l’extrême droite « raciste » (pléonasme) est donc planté, lors même que Jean-Paul Gourévitch consacre un important chapitre à l’histoire d’une fiction romanesque (depuis Jules Verne à Jean Raspail, en passant par le capitaine Danrit) devenue récemment une théorie politique.

    À cette aune, Gourévitch démontre, nonobstant, un vrai courage (ne fait-il pas état de menaces et de pressions ?) même s’il est à peu près prévisible que son livre sera littéralement immolé sur les bûchers dressés par les Torquemada médiatiques et autres Savonarole de la doxa dominante (excepté une intéressante émission diffusée quasi nuitamment sur France Inter, le 27 mars, où l’auteur était convié et a pu avancer ses chiffres et formuler des précisions sans être interrompu). Il fustige, d’ailleurs, à bon droit, le « déni de réalité » des « médias mainstream », autant adeptes de l’entre-soi que du novlangue.

    Notre expert international des migrations et des diasporas œuvrant au sein du très actif Partenariat eurafricain s’est donc confronté à l’ouvrage éponyme (4e édition) de Renaud Camus par qui le scandale est finalement arrivé et auquel on doit un certain nombre de concepts dont la réunion forme une thèse cohérente, sans préjudice de désaccords, d’anathèmes ou d’éventuelles accusations de « complotisme » : le « Grand Remplacement » ne serait qu’un avatar du « remplacisme global » ou mondialisé, processus reposant préalablement sur la « grande déculturation » des peuples par « l’industrie de l’Hébétude » qui impliquerait la « décivilisation »générale de la France et de l’Europe.

    Selon l’auteur, néanmoins, les tenants du Grand Remplacement doivent accumuler trois preuves : démontrer qu’il est quantitativement, qualitativement et institutionnellement significatif. Refusant de « trancher », l’essayiste s’en remet alors au jugement du lecteur.

    Aristide Leucate

    https://www.bvoltaire.fr/livre-le-grand-remplacement-realite-ou-intox-de-jean-paul-gourevitch/

  • Le dîner annuel de Synthèse nationale, samedi 6 avril dernier à Paris, comme si vous y étiez...

    Les interventions d'Hugues Bouchu, délégué des Amis franciliens de Synthèse nationaleJean-Paul Chayrigues de Olmetta, Président de l'Association des Amis de Synthèse nationaleRoland Hélie, directeur de la revue Synthèse nationale, et de Martial Bild, directeur de TV Libertés, notre invité d'honneur.

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    Lire aussi l'article sur cette soirée cliquez ici

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  • La Petite Histoire : La tour Eiffel : merveille technique ou suppositoire géant ?

    Inaugurée le 31 mars 1889 à l’occasion de l’exposition universelle de Paris, la tour Eiffel fête cette année ses 130 ans. Faisant aujourd’hui l’unanimité auprès des touristes du monde entier, cela n’a pas toujours été le cas, à commencer par la période de sa construction. Au XIXe siècle déjà, un certain nombre d’artistes et d’intellectuels s’était dressé contre ce « lampadaire tragique », cette « carcasse » ou encore ce « suppositoire criblé de trous »… Retour sur une polémique bien française.

    Retrouvez les deux numéros de l’émission « Passé-présent » sur la tour Eiffel : l’histoire de La tour Eiffelet L’escroquerie de la vente de la tour Eiffel

    https://www.tvlibertes.com/la-petite-histoire-la-tour-eiffel-merveille-technique-ou-suppositoire-geant

  • L'émission Synthèse sur Radio Libertés avec Patrick Gofman à propos, entre autres, des trotskistes lambertistes

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  • Le site québécois Cercle Jeune nation consacre un article au Cahier d'Histoire du nationalisme n°14 sur Oswald Mosley

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    Le nom de Mosley apparaîtrait dans le manifeste de Brenton Taggart celui qui est considéré comme l'auteur des attaques contre deux mosquées de Christchurch. Selon ce manifeste, Taggart y affirmerait que Mosley serait « dans l'histoire la personne la plus proche de mes propres croyances.» Qui est donc ce Mosley figure mineure et bien oubliée de l'histoire britannique? personnage méconnu dans le monde francophone. Sir Oswald Mosley mérite d'être mieux connu, pour aller à la rencontre de Sir Oswald Mosley, nous ne saurions trop recommander la lecture du n°14 des Cahiers d'histoire du nationalisme, Éditions Synthèse nationale (cliquez ici), c'est un véritable livre de 178 pages que les lecteurs auront entre les mains. Rédigé par Rémi Tremblay, c'est un ouvrage d'une lecture agréable. Les lecteurs francophones découvriront la vie d'Oswald Mosley et son surprenant trajet politique.
    Mosley est un leader fasciste atypique de l'entre-guerres, atypique parce qu'il lance un mouvement fasciste au coeur du pays qui a vu naitre le parlementarisme et le libéralisme économique. Atypique aussi parce qu'il survit à la deuxième guerre mondiale et reprend ses activités politiques après 1945 (Léon Degrelle a survécu à la guerre, mais condamné à un exil espagnol lui interdisant toute reprise d'activités politiques dans sa Belgique natale, Adrien Arcand, chez nous, a aussi survécu à la guerre, mais il est difficile de parler d'activités politiques dans son cas, voyant son influence décroitre dans un Québec de plus en plus plus étranger à son catholicisme antisémite, il dut s'en tenir à des activités finalement confidentielles). 
    Mosley est un homme qui appartient à la "génération du front". Toute sa vie et ses combats politiques demeureront marqués par cette expérience. Rémi Tremblay résume ainsi ce que seront les objectifs de Mosley, le vétéran ayant survécu aux tranchées : "servir l'homme ordinaire, celui qui a tout sacrifié dans la guerre ; servir l'Empire, qui a si bien défendu l'Angleterre ; servir la paix contre l'absurdité de la guerre."
    Il fera tout plus tard pour éviter la répétition de la boucherie de 1914-18, en 1939, il déclare Britain First, sous le slogan Mind Britain's business, il animera une vaste campagne anti-belliciste afin d'empêcher l'entrée de la Grande-Bretagne dans la guerre dont l'ombre s'étend sur l'Europe. Rémi Tremblay s'intéresse à Mosley député conservateur puis au flirt de celui-ci avec le Labour. Il demeurera quelques années dans cette position de "compagnon de route du Labour". Véritable météorite de la scène politique britannique, il traversera ainsi le ciel politique britannique. À partir de 1930, devant l'incurie des conservateurs et des travaillistes face à la Crise, Mosley évolue vers le fascisme. Début 1932, Mosley part pour Rome et y rencontre Mussolini. Mosley revient séduit et convaincu de l'intérêt d'implanter le fascisme en Grande-Bretagne. Pour Mosley : "Le fascisme devient le seul véhicule possible pour parvenir à changer la donne au niveau économique et permettre aux ouvriers de vivre décemment. Le fascisme, par son rejet du parlementarisme stérile, n'a pas comme fin d'asseoir le pouvoir d'un parti, mais bien d'éviter les querelles et le « sur place » qui sont intrinsèquement liés à la démocratie libérale et de faire changer in fine les choses pour le bien commun. (page 61) vision un peu idyllique, mais le fascisme italien est encore jeune, Le British Union of Fascists est officiellement constitué en octobre 1932, le mouvement adopte d'abord comme insigne, le faisceau apposé sur l'Union jack. C'est le deuxième insigne adopté par Mosley qui demeurera associé au British Union of Fascists, Il s'agit d'un éclair dans un cercle, pour Mosley, c'est the flash of Action within the circle of unity. Dans son ouvrage manifeste, The Greater Britain, Mosley détaille son programme et parle beaucoup de valeurs, mais aussi de la science en laquelle il a une foi inébranlable. il considère d'ailleurs le corporatisme comme le modèle rationnel par excellence pouvant s'ajuster au gré des nouvelles découvertes. plutôt que de devoir s'orienter en fonction d'idéologies quelconques. Le progrès passe par la science et la technique." (page 67). 
    Fasciste atypique aussi parce qu'il anime un mouvement fasciste dans l'un des pays vainqueurs de la première guerre mondiale, rien dans le fascisme britannique qui puisse être assimilé au fascismes « révisionnistes » des vaincus de la Grande guerre (Allemagne, Autriche, Hongrie) ou d'un négligé des traités ayant suivi la Grande guerre (Italie). Ce fascisme de vainqueur est aussi un fascisme de gauche, deuxième raison pour s'intéresser à Mosley.  Mosley est tout le contraire d'un islamophobe, position indéfendable pour un défenseur de l'Empire. Mosley n'est pas non plus un raciste au sein contemporain du terme. Il souhaite que l'Empire demeure administré par des Blancs, mais il s'agit probablement plus des préjugé d'un homme de sa classe sociale et de son époque. Après 1945, il se préoccupe surtout d'éviter la répétitions des deux guerres mondiales, si gourmandes en vie européennes. Il développera l'idée d'un Nation Europe, cette Nation Europe se substitue dans l'univers politique de Mosley à l'Empire autarcique dont il faisait la promotion avant la guerre. Unissant les peuples européens contre la menace du communisme soviétique et de l'hégémonie américaine sur l'Europe occidentale  Attentif à ce qui se déroule dans son arrière cour, il se montrera préoccupé par l'arrivée importante de nombreux Jamaïcains au cours des années 1950. Pour l'histoire, s'il faut chercher un responsable de l'éveil des nationalistes britanniques aux changements que cette immigration (anciennes colonies : Afrique, Antilles, Sous Continent indien)représente pour le  Royaume-Uni c'est vers le conservateur Enoch Powell et son célèbre discours Rivers of blood qu'il faut se tourner et non vers Oswald Mosley, ce dernier n'est pas à l'origine des groupes anti-immigration britanniques et n'a pas participé à la création du National Front (NF) en 1967, le nationalisme anti Union européenne du NF est d'ailleurs aux antipodes de sa Nation Europe. Étranger aux activités du NF. Orateur puissant, il reprend ses activités politiques après sa libération de la prison dans laquelle le gouvernement britannique l'a maintenu pendant la guerre. À la demande d'anciens partisans du BUF et il constitue avec eux l'Union Movement. Aventure qui ne lèvera pas, Il renouera avec un peu de son lustre d'antan avec le lancement de son autobiographie, My life en 1968. L'époque des chevauchées politiques est terminée et Rémi Tremblay souligne que Mosley consacre cette période de sa vie à la réflexion politique et économique.
    Il faut un esprit tordu comme Brenton Taggart ou influencé par d'autres sources d'informations ou lectures mal assimilées pour présenter Oswald Mosley comme une source d'inspiration aux attaques de Christchurch. Parmi les nombreuses vies de Mosley, laquelle a servi d'inspiration Brenton Taggart. Grâce au travail d'un historien, découvrez le visage du vrai Sir Oswald Mosley. Pour les lecteurs francophones, cette biographie présente un intérêt historique, à la même époque, certains socialistes français cherchent à sortir des dilemmes qui déchirent la sociale-démocratie entrent dans le « champ magnétique des fascismes » pour reprendre l'expression de l'historien Philippe Burrin, ils seront quelques socialistes français à regarder aussi vers Rome, ces néo-socialistes formeront le Parti socialiste de France s'avançant derrière le slogan, Ordre, Autorité, Nation, arrachant à Léon Blum un : "je suis épouvanté", marquant sa surprise et sa désapprobation devant cette mue possible de la vieille Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO). Les néo socialistes contrairement à Mosley, ne se revendiqueront pas du fascisme avant 1939, mais le plus connu de ces néo socialistes, Marcel Déat, qui finira collaborateur ouvertement fasciste sous l'occupation allemande et décèdera en exil en 1955. Dans ce mouvement qui affecte le socialisme démocratique d'Europe occidentale au cours des années 1930, il faut aussi compter le Belge Henri de man et son planisme.
    Pour la petite histoire, Max Mosley, ancien président de la Fédération Internationale de l'Automobile est le fils cadet d'Oswald Mosley. 

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  • Passé-Présent n°234 : Quand l’Europe a appris la mort de Napoléon

    Philippe Conrad évoque l’itinéraire politique de Raymond Poincaré.
    Député à 27 ans, Académicien à moins de cinquante ans, Chef du gouvernement en 1912, cet avocat lorrain sera le Président de la République tout au long de la Grande guerre. Il ne sollicitera pas de nouveau mandat présidentiel en 1920, mais accédera de nouveau à la Présidence du Conseil en 1922. Il critiquera la politique d’apaisement et de réconciliation envers l’Allemagne prônée par Aristide Briand. En 1926, devant l’ampleur de la crise financière, il est rappelé à la tête du gouvernement. Il imposera alors une bénéfique dévaluation monétaire et parviendra à équilibrer le budget de la France (ce qui ne se reproduira plus avant 1965).

    Souffrant, il se retire de la vie politique et consacre ses dernières années à la rédaction de ses mémoires.

    Raymond Poincaré, personnage politique majeur de la Troisième République aura su inspirer la confiance des français au cours des premières décennies troublées du XXè siècle.

    Quand l’Europe a appris la mort de Napoléon
    Bonaparte n’est plus ! sous-titré : Le monde apprend la mort de Napoléon – juillet/septembre 1821, Thierry Lentz trouve un angle original pour nous fournir la matière d’un nouveau livre sur Napoléon 1er. Au prix d’un patient travail documentaire, il a recueilli les réactions des Européens lorsque la nouvelle de la mort de l’Empereur leur est parvenue, soit – en raison des délais de navigation entre l’île de Sainte-Hélène et la Grande-Bretagne – deux mois au-delà du 5 mai 1821.

    De Louis XVIII à Talleyrand, de Cambacérès à Chateaubriand, de Madame Mère à Marie-Louise, de l’Aiglon aux opinions publiques française, autrichienne, britannique, russe, espagnole, italienne, Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon, dresse un constat des comportements d’alors qui pourront paraître surprenants au lecteur contemporain.

    Retrouvez le numéro de La Petite Histoire sur la garde impériale de Napoléon

    https://www.tvlibertes.com/passe-present-n234-quand-leurope-a-appris-la-mort-de-napoleon

  • L’ultime Chouan de l’Hyper-France

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    Georges Feltin-Tracol

    Le premier trimestre 2019 a été fatal pour trois penseurs non-conformistes. Après la disparition en octobre 2018 d’Yvan Blot sont morts Janpier Dutrieux, Guillaume Faye et, dans la nuit du 15 au 16 mars, Rodolphe Crevelle.

    Né en 1955, ce Normand installé près de Béziers personnifiait l’engagement total, une vie de militant qui forçait l’admiration, nonobstant quelques divergences théoriques comme l’éventuelle partition de la France par la formation d’enclaves musulmanes autonomes tant en Métropole qu’en outre-mer. Rodolphe Crevelle était un vrai Chouan. Tour à tour formé par la vieille école royaliste maurrassienne, par Gérard Bouchet, ancien militant solidariste de l’OAS – Métro, et par la mouvance nationaliste-révolutionnaire dans la décennie 1980, il avait trouvé son « équation personnelle », à savoir l’œuvre de Léon Bloy revisitée par Jacques Ellul et Unabomber, le terroriste écologiste aujourd’hui détenu à vie dans des conditions éprouvantes dans un pénitencier fédéral aux États-Unis.

    De la francité à la cause des petits peuples

    En 1994, Rodolphe Crevelle animait un bulletin mensuel, Lettre de la Grande France. Hostile à la pseudo-Europe surgie de Maastricht, il répondait à la construction européenne germano-atlantiste non pas par la francophonie, mais à l’instar de Paul Sérant, par la francité, c’est-à-dire les peuples d’origine français. Sur les pas des solidaristes des années 1970 et 1980 tels Yves Bataille, Rodolphe Crevelle soutenait l’autodétermination des Français d’Amérique, non seulement celle des cousins québécois, mais aussi des Acadiens, des « Bois-brûlés » (les métis franco-amérindiens du Manitoba et de la Saskatchewan), des Francos de Nouvelle-Angleterre et des Cajuns de Louisiane. Plus tard, à la tête du groupe Francitéparrainé par le gaulliste de gauche Philippe Rossillon, il attaqua en 1996 la permanence du MSI à Aoste, suite aux violentes diatribes de Gianfranco Fini à l’encontre des francophones du Val d’Aoste.

    Il aidera ensuite les revendications séparatistes du Pas de la Case en Andorre. Fidèle aux prescriptions de Gérard Bouchet qui exigeait d’être « modéré en pensée, radical en action », Rodolphe Crevelle collabore à bien des imprimés souvent éphémères et organisait des actions coup-de-poing. En 1994, puis en 1998, en compagnie des marins-pêcheurs du Cotentin et des défenseurs des catégories socio-professionnelles, il manifeste pour la souveraineté française sur l’archipel anglo-normand des Écréhous – Minquiers. En 2006 paraît en kiosque un magnifique magazine, TransEurope, qui se réfère à ce que le Professeur Guy Héraud appelait trente ans auparavant l’« Europe des ethnies ». On y lit des articles sur le peuple walser dans les Alpes italiennes, les Sorabes d’Allemagne orientale, les Vlachs d’Albanie, la nostalgie italienne de Tende et de La Brigue annexées par l’Hexagone en 1947 ou sur les Mentonnais pour le rattachement à la Principauté de Monaco.

    Le goût de Rodolphe Crevelle pour l’action directe et médiatique arrive à son apogée au moment du mariage pour tous. En imaginant mi-sérieux mi-goguenard, un éventuel coup d’État militaire contre « Flamby » et sa lamentable clique gouvernementale, il ne pensait pas s’attirer la colère des antifas, la surveillance des officines de l’« État profond », la crainte des politicards et la hargne des plumitifs journalistiques de cour. La mauvaise humeur de tout ce ramassis se concentra sur le premier tabloïde politique français, Le Lys noir, sorti dès décembre 2011. Gratuit tiré à plusieurs milliers d’exemplaires facilement disponibles dans l’excellente librairie Facta dont le gérant, Emmanuel Ratier, connaissait depuis longtemps son fondateur, Le Lys noir se voulait un « samizdat des Cellules anarcho-royalistes », cellules qui deviendront ensuite l’Organisation Georges-Bernanos. Usant et abusant de pseudonymes divers et variés (Netchaev, Marc Dorcet), Rodolphe Crevelle rédige dans la foulée un roman d’anticipation politique, Le Grand Soir… Où Marine Le Pen remporta l’élection présidentielle, aux Éditions de l’Aspirant, et en appelle à un Mouvement du 6 mai 2012, prévoyant que « la victoire de Marine Le Pen est possible mais qu’elle lui sera immédiatement confisquée ».

    Pour l’anarcho-royalisme !

    Rodolphe Crevelle s’investit aussi dans d’autres périodiques tels GéoArsenal ou AFU (Action Française Universitaire). Ce dernier, « l’hebdo intelligent et violent », déclenche la fureur simultanée et conjointe des maurrassiens ankylosés et des gauchistes. À côté de ces publications, il rédige très vite plusieurs brochures, Houria, deux États ! Lettre ouverte à Houria Bouteldja(mai 2016), Lettre à un général qui n’existe plus (juillet 2016) ou Non aux Bougnoules à la mer… Oui à la République Mosaïque ! à Marseille (août 2016). Deux essais paraissent enfin : Mon cher entre-soi. Écrits politiques d’un activiste (Éditions des Lys Noirs, 2014) et La doctrine anarcho-royaliste (Brochure express du Lys noir, 2017).

    Rédacteur prolixe pour différents organes de presse locale dont Sud, Rodolphe Crevelle subit les foudres des abjectes lois liberticides : trois mois de prison ferme pour un article intitulé « Mon voisin est une mosquée », puis dix mois de prison ferme pour deux autres articles, « À quoi servent les Gitans de Perpignan » et « Les martiens veulent lui prendre son café » écrits en août 2015 dans Le Petit Journal catalan. Rodolphe Crevelle ne cache pas non plus ses sympathies pour Le Local de Serge Ayoub ainsi que pour la Ligue du Midi de Richard Roudier et pour le sympathique groupe sans cesse attaqué de chanteuses, Les Brigandes.

    Responsable d’un « empire de presse » confidentiel et réactif, Rodolphe Crevelle a rénové bien des concepts. Réticent à l’égard des Orléans et d’une grande hostilité envers le prétendant légitimiste, le théoricien anarcho-royaliste se tourne d’abord vers les Bourbons-Busset, les aînés non dynastes des Capétiens, puis vers les Bourbons-Parme. Dans le cadre de l’anarcho-royalisme, il promeut la « république royale », la réclusion du roi de France au Mont Saint-Michel et la floraison de « républiques cantonales » fondées sur le tirage au sort et le référendum d’initiative populaire. Depuis plusieurs années déjà, Rodolphe Crevelle sentait venir le mouvement des « Gilets Jaunes ». Il essaya malheureusement de lui donner une véritable consistance politique. Bien que très actif sur Internet, il ne cessait de se défier de l’emprise numérique et des objets connectés. Il assumait un indéniable anti-technicisme virulent, voire parfois excessif : célébrer les Khmers rouges en tant qu’acteurs notoires d’un retour contraint à la terre et au repeuplement forcé des campagnes.

    En digne et surprenant héritier du carlisme espagnol attaché aux fueros, Rodolphe Crevelle comprit de suite l’utilité des micro-États et autres « cryptarchies » (Bruno Fuligni) genre Seeland ou République du Saugeais dans le Jura. « Face à la submersion technologiste, l’anarcho-royaliste n’a pas d’autre choix que d’investir la campagne et d’y proposer d’abord aux survivants et aux échappés la création apparemment innocente de cantons-républiques qui plaisent au syndicat d’initiatives du coin (La doctrine anarcho-royaliste, pp. 255 – 256). » Ainsi salue-t-il les tentatives révolutionnaires du royalisme de la Montagne blanche, du Cercle Proudhon, de Henri Lagrange, et s’inscrit-il dans leur continuité. Il n’apprécie guère les monarchies en place en Europe, à l’exception d’une seule qu’il considère comme un « Cuba anarcho-royaliste », la principauté alpestre du Liechtenstein. « Depuis 2003, l’État anarcho-royaliste existe. Il est bien réel. Voilà un État anarchiste parce que régi par la démocratie directe, mais aussi un État réellement royaliste puisque le souverain y dispose de la totalité du pouvoir exécutif (La doctrine anarcho-royaliste, p. 246). » En opposant farouche à la loi Taubira sur l’homoconjugalité et à la révolution anthropologique en cours dont elle est une rémanence, Rodolphe Crevelle loue « le résultat de la fermeté de la dynastie [qui] est que la principauté défend toujours un catholicisme d’État officiel : l’avortement, l’euthanasie, le mariage homo, la GPA ou la PMA y sont toujours interdits. En un mot, le Liechtenstein fait figure de réduit sociétal européen, un gravier dans la chaussure “ dragqueen ” de l’Europe (La doctrine anarcho-royaliste, p. 251) ».

    Radicalité écolo

    Outre l’anarcho-royalisme, son apport magistral demeure la découverte au public francophone des thèses décroissantes et radicales de l’écologiste intégral finlandais Pentti Linkola. Voilà enfin un « éco-fasciste » qui se préoccupe de la question déterminante de la puissance ! Il conçoit une décroissance soutenable dans le cadre d’une société fermée avec des gardes-frontières armés prêts à tirer… Son excellent roman (inédit ?), Voyage au pays du Lys Noir par un social-démocrate danois, présente la future Hyper-France devenue l’« Écopays du Lys noir », un remarquable régime agro-militariste qui applique la décroissance dans un seul pays.

    La France qui y est décrite après un putsch réussi ressemble aux années 1960 quand le vivre bien était préférable à l’actuel vivre ensemble. Dans cette France rétro-futuriste, « l’éloge de la lenteur et de la frugalité, comme la promotion de la supériorité esthétique des petites choses et des paysages les plus oubliés auquel notre gouvernement accorde tant de soins, ne signifie pas qu’il faille automatiquement aller lentement à tout moment et pour toutes les activités humaines. Mettre l’accent sur la lenteur est davantage un moyen de nous amener à réfléchir et nous désintoxiquer de la vitesse, tout comme l’emploi du terme “ décroissance ” est davantage une tactique de notre Lys Noir afin de sevrer notre peuple de la croyance selon laquelle le bonheur et l’épanouissement passeraient nécessairement par l’accumulation quantitative des richesses et des biens… (Voyage au pays du Lys Noir …, pp. 216 – 217) »

    Marianne peut maintenant dormir sur ses deux oreilles. Le digne héritier du Docteur Martin n’est plus ! Seuls perdurent les nombreux textes de Rodolphe Crevelle qui, un jour ou l’autre, trouveront un terreau fertile. Commencera alors la contre-révolution anthropologique de l’Homme Ancien pensée par le dernier des Chouans du XXIesiècle.

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  • Georges Dumézil - La tripartition indo-européenne

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