culture et histoire - Page 744
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DIMANCHE 28 AVRIL 2019 : 7e JOURNÉE DE SYNTHÈSE NATIONALE À NIEPPE PRÈS DE LILLE
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Andalousie la fin d'un mythe
Le mythe d'Al Andalous, l’Andalousie califale des derniers Omeyyades, sert souvent d'exemple à la convivialité des cultures. Comme si l'islam de ces années-là pouvait être donnée en modèle au XXIe siècle. Rafaël Sanchez Saus nous montre une réalité historique bien différente du mythe.
C’est un ouvrage monumental que nous offre l'historien espagnol Rafaël Sanchez Saus, une histoire des chrétiens dans Al Andalous, sous-titré éloquemment « De la soumission à l'anéantissement ». Ce livre, paru en 2016, a constitué un véritable succès de librairie dans son pays d'origine. Sa traduction est une opportunité pour les non-hispanophones dont je fais partie. On découvre la très longue histoire de l'Espagne musulmane, peut-être une Espagne plus tolérante que ne l'a été la domination sunnite en Afrique du nord, mais une Espagne clairement sous la botte d'un conquérant qui, au fil des siècles lui impose sa religion. Durant le VIIIe siècle, on ne compte que 10 % de musulmans, des Arabes mais aussi, en majorité, des Berbères, et aussi des muledis (c'est-à-dire des chrétiens wisigoths convertis). Durant les derniers siècles du Royaume de Grenade, la minorité chrétienne est résiduelle. Beaucoup de chrétiens ont émigré, quelques-uns se sont battus et ont été exterminés. La plupart se sont soumis, ils sont tombés dans la dhimmitude, ce statut machiavélique de « protégés de l'islam ».
Après la mort de leur roi sur le champ de bataille, lors de la conquête militaire de l'Andalousie, il faudra attendre, vers 850 la conversion d'Omar ben Hafsun, un ancien muledis, ex-bandit de grands chemins, qui, au temps de sa splendeur militaire, échoua à reprendre Cordoue, mais réussit à créer une principauté chrétienne qui vécut un demi-siècle, Bobastro, dans les Montagnes andalouses. Le personnage avait conscience du rouleau compresseur dont il avait défié l'hégémonie. Il se convertit au christianisme et prit le nom de Samuel, comme pour s'identifier au prophète qui sacra le roi d'Israël. Sa petite fille, Argentéa, mourut martyre, dans d'atroces souffrances devenue religieuse, elle allait chaque jour rendre visite aux prisonniers chrétiens, on s'enquit de sa famille et elle paya pour Omar, le renégat, elle fut elle-même considérée comme apostate, étant, par son grand-père d'origine musulmane. Voilà une histoire moins consensuelle que celle que l'on nous conte habituellement.
La liberté religieuse était absente en cette terre d'islam. Des chrétiens ont tenu à montrer cette tyrannie religieuse, en tentant d'entrer en dialogue avec tel immam ou telle autorité musulmane. Leurs questions étaient mal reçues, au point que plusieurs de ces courageux chrétiens, canonisés peu après, saint Euloge, saint Sanche, saint Léandre, avaient trouvé la mort simplement en demandant aux musulmans des comptes sur leur foi musulmane. Le caractère suicidaire d'une telle démarche marquait bien l’oppression à laquelle les chrétiens, se considérant comme chez eux puisqu'ils étaient les premiers occupants, se trouvaient soumis.
Le droit des femmes
Très significatif du décalage entre le discours dominant et les faits historiques, ce que l'on nous raconte de la condition des femmes dans Al Andalous. Les épouses étaient enfermées au gynécée, avec interdiction d'en sortir autrement que couvertes jusqu'aux yeux. Al Andalous ne présentait aucune différence sur le statut des épouses par rapport aux autres pays musulmans. Au XIIe siècle, le grand Averroès, lecteur d'Aristote pouvait écrire tranquillement dans une célèbre maxime « Il n'y a parmi nous aucune femme douée de vertu morale. Son existence se déroule comme celle des plantes. ». Averroès était cadi. Il faisait appliquer le droit musulman, non sans raideur, on le conçoit avec de tels principes. Sur la liberté de la femme, il y avait, c'est vrai une particularité dans al Andalous, comme d'ailleurs dans tous les pays musulmans, c'était le trafic d'esclaves. Les femmes les plus libres étaient les esclaves, élevées pour le plaisir des hommes et qui vivaient dans des harems, les yawari. Celles-là pouvaient se mettre en valeur et jouer avec l'amour qu'elles inspiraient à leurs maîtres pour améliorer leur condition. Mais elles restaient des esclaves sans aucun droit ou bien, affranchies, devenaient des épouses soumises.
Dans cette terre soi-disant idyllique mais esclavagiste, la pression religieuse est allée croissante au fil des années. Parmi les chrétiens, il n'y avait pas que des héros, c'est évident. D faut aussi parler des chefs de communauté qui s'accommodaient de leur statut de dhimmi et rendaient obligatoire dans la communauté chrétienne le respect des mets dits purs et impurs, la circoncision et la conception adoptianiste d'un Christ qui, à l'image de Mohammed, serait juste prophète un homme comme les autres, présenté comme adopté par Dieu. Très affaiblies au moment de la Reconquista, les communautés chrétiennes d'Al Andalous n'ont pas résisté à la chrétienté latine et leurs rites liturgiques propres, leurs us et coutumes ont disparu totalement dans l'ardeur de la Reconquête. Il faut dire qu'à Elvira (Grenade) ils n'étaient plus qu'une poignée.
- Rafaël Sanchez Saus, Les chrétiens dans Al Andalous, De la soumission à l'anéantissement, éd. du Rocher 520 pp. 242 €
Joël Prieur monde&vie 28 février 2019
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Zoom – Ivan Rioufol : Macron, la grande Mascarade
Le célèbre éditorialiste du Figaro, Ivan Rioufol décrit depuis des années la longue décrépitude de la politique française. Avec courage et souvent panache, il bataille sur les plateaux de télévision en prenant la défense inlassable des Gilets Jaunes et en dénonçant la grande mascarade de Macron. Du scrutin présidentiel aux Gilets Jaunes, les analyses d’Ivan Rioufol sont validées par la réalité ! Décapant !
Ivan Rioufol : Macron, de la grande mascarade…aux Gilets jaunes -
L’hydre libérale
Marcel Gaillard Présent,
la chronique de Livr'arbitres cliquez ici
Le dernier ouvrage d’Alain de Benoist, Contre le libéralisme, vient de paraître. Ce recueil de textes est une synthèse magistrale, sérieuse et rigoureuse, érudite parfois, mais toujours claire et bien servie par un pur style classique, sobre et précis. L’originalité de cet essai, c’est son angle d’approche. De Benoist mène moins une analyse verticale, creusant les origines et l’essence du libéralisme, qu’une analyse horizontale. Il s’agit davantage de saisir toute l’étendue du libéralisme, de cartographier l’ampleur de son emprise sur la société. Le cancer libéral est en pleine métastase : quels sont les organes touchés ?
De Benoist rappelle avec force que libéralisme de droite (économique) va nécessairement de pair avec le libéralisme de gauche (sociétal). Mais l’analyse va bien plus loin : pour résister au libéralisme, on ne peut se contenter de s’opposer à la finance et au mariage pour tous, parce que le libéralisme n’est pas seulement de l’économique et du sociétal, mais un formatage total de la société, des hommes et du monde.
En effet, le libéralisme est une doctrine économique, le capitalisme. La racine et le dieu, c’est l’argent, et cette adoration de l’argent conduit les libéraux à construire et imposer par tous les moyens une société qui permet de maximiser les profits de quelques-uns. Des choses qui paraissent évidentes, comme l’Etat de droit, sont des constructions récentes, imposées en vue du profit. L’économie de marché génère une société de marché, un homme de marché, une politique de marché.
Ce libéralisme global est donc une idéologie qui tend à la domination totale. Pour cela, il produit l’écosystème qui lui est le plus favorable, et élimine tout ce qui pourrait l’entraver. Il produit en masse un homme à son image, producteur et consommateur servile : le bourgeois. Les communautés, y compris la famille, sont démantelées au profit d’une société cosmopolite et individualiste. La politique est remplacée par la gouvernance mondiale ; les démocraties deviennent libérales, représentatives et encadrées par le droit, ce qui permet de museler les opposants. Même le sens et la réalité du travail sont corrompus, lorsque le libéralisme remplace les métiers par des emplois salariés, et les objets par des marchandises. Le libéralisme est bel et bien un Système, complet, cohérent, organisé.
Alain de Benoist fait ainsi tomber bien des masques ; il permet d’y voir plus clair et de ne pas être dupe. Le libéralisme apparaît tel qu’il est : un monstre dévorant, protéiforme et tentaculaire ; une hydre aux têtes multiples, solidaires les unes des autres. Il faut toutes les trancher, ou se soumettre : tout ou rien, pour ou contre, sans demi-mesure possible.
Alain de Benoist, Contre le libéralisme, Editions du Rocher, 2019, 344 pages, 19,90 euros.
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Journal du chaos
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Qu'est-ce qu'une puissance à l'époque contemporaine?
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Le Samedi Politique : Philippe de Villiers sur la déconstruction européenne
Dans un nouvel ouvrage mené en forme d’enquête, Philippe de Villiers revient aux sources de la construction européenne. Il plonge au cœur du mythe de ce que l’histoire a nommé les Pères Fondateurs de l’Europe, Jean Monnet et Robert Schuman, pour proposer une lecture inédite : l’ADN de l’Union Européenne porte en elle les racines de la déconstruction.
A quelques mois des élections, il décrypte les étapes successives qui ont rythmé l’UE pour la dessiner telle qu’elle est aujourd’hui : morcelée, tiraillée et dévitalisée.
https://www.tvlibertes.com/le-samedi-politique-philippe-de-villiers-sur-la-deconstruction-europeenne
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Éditorial : Surveiller et punir.
Dossier - Le Grand Débat, la fabrique du consentement.
France - Le gouvernement hypothèque-t-il notre or ?
Islam - Le pari de la réformation.
Monde - Brexit : la mollesse de l'accord dur.
Et aussi dans ce numéro… 54 pages d’actualité et de culture.
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A Rouen, des étudiants identitaires interviennent au cours d'une réunion de repentants shizophrénes
Jeudi après-midi des étudiants identitaires de Rouen ont perturbé une conférence Race(s) sur le thème "Pourquoi l’homme blanc se prend t’il toujours pour le maître du monde ?"
Ces jeunes étudiants, indignés par la tenue d'une telle réunion provocatrice et ethno-masochiste dans leur ville, refusent la culpabilisation perpétuelle des Européens. Ils ne pouvaient donc pas rester sans réagir. Rappelons que l’Histoire de l’Europe est riche de 30 000 ans d’identité, et ne se résume pas qu’à certaines courtes périodes qui sont en permanence insultées par les détracteurs de notre civilisation. Voilà pourquoi cette action méritoire a été pacifiquement menée.
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La Petite Histoire : La garde impériale de Napoléon
Garde rapprochée de Napoléon, la garde impériale est l’unité emblématique par excellence de la Grande armée. En plus d’assurer la protection de l’Empereur, celle-ci est rapidement devenue une troupe d’élite combattante, véritable vivier d’officiers et unité de réserve à déployer lors des batailles indécises. Créée en 1804, crainte et respectée par toute les armées européennes, elle effectue son baroud d’honneur à Waterloo en 1815 où, sous les ruines, elle se couvre de gloire une dernière fois avant de disparaître avec l’Empire, laissant dans les mémoires un souvenir indélébile.https://www.tvlibertes.com/la-petite-histoire-la-garde-imperiale-de-napoleon