culture et histoire - Page 745
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Faire l'histoire du terrorisme
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Passé Présent n° 230 : Charles Maurras, le nationaliste intégral
Dans ce nouveau numéro de Passé-Présent, Philippe Conrad reçoit le Professeur Olivier Dard qui réédite sa biographie de Charles Maurras : Charles Maurras, le nationaliste intégral. (Editions Echo).
Grande figure intellectuelle du XXè siècle, Maurras grandit en Provence. Orphelin tôt, sourd dès l’enfance, autodidacte (il ne peut suivre aucun cours), boulimique de lectures, ambitieux, il correspond avec Maurice Barrès mais, contrairement à son aîné, rejette le système républicain. Il voyage en Grèce en 1896 à l’occasion des Jeux Olympiques, se mobilise dans l’affaire Dreyfus, crée l’Action française en 1908, journal qui connaîtra un écho profond pendant des décennies. Théoricien de la décentralisation, il proposera une restauration monarchique, mais fondamentalement élitiste il ne comprendra pas l’influence des masses.
De sensibilité gréco-latine, il n’assimilera jamais le culte de la force, ni de la guerre, et observera toute sa vie une germanophobie exarcerbée. Pendant l’occupation, le père de l’Action française sera confronté à des dissidences parmi ses proches, avant d’être victime d’un procès politique en 1945. Il s’éteindra sept ans plus tard à la clinique de St-Symphorien-lès-Tours.
Et au programme chargé de ce magazine :Philippe Conrad trace le parcours de Gustave Courbet, à l’occasion du bi-centenaire de la naissance du peintre (1819-1877).
Le futur chef d’école du réalisme est né au coeur de la Franche-Comté, à Ornans. Peu porté sur les études, n’appréciant guère que le dessin, il accentuera ses dispositions artistiques au collège royal de Besançon avant de rallier Paris en 1839 dans le but de copier les maîtres au Louvre. Davantage sensible aux peintures espagnole et hollandaise plutôt qu’à l’école italienne, il n’effectuera pas, comme le veut la coutume, le voyage à Rome. Après avoir essuyé un refus au Salon de 1841, il lui faudra patienter jusqu’en 1844 pour qu’une de ses toiles soit acceptée. Il voyagera aux Pays-Bas pour y étudier les maîtres néerlandais autour de Van Ostade. Une médaille au Salon de 1849 le récompensera, d’autant que la même année l’Etat français acquiert une de ses huiles. Négligeant les genres mythologique, historique, religieux alors en vogue, il connaîtra le succès en brossant des scènes paysagistes et des portraits réalistes, tels l’Enterrement à Ornans (1851), les Cribleuses de blé (1855), le Sommeil (1866).
Courbet s’intéressera à la politique. Farouche républicain, il s’opposera au second empire. Bien que n’en étant pas l’organisateur, on le considérera responsable du déboulonnage de la colonne Vendôme, ce qui aura pour conséquence de compromettre sa carrière picturale. Réfugié en Suisse en 1873 afin d’échapper à l’emprisonnement, il y terminera ses jours le 31/12/1877. Sa dépouille sera transférée à Ornans en 1919.Anne Sicard poursuit l’historique des tentatives maritimes chargées de trouver le point de passage du Nord-Ouest arctique. Après une première émission, elle évoque aujourd’hui la tragédie de l’expédition Franklin (1845-1848).
18 mai 1845 : 134 hommes partent d’Angleterre à bord de deux navires, l’Erebus et le Terror, placés sous le commandement du britannique John Franklin, mais l’enfer blanc aura raison d’eux. En 1848, toujours sans nouvelles des équipages, des recherches furent entreprises, suivies de bien d’autres. Au total, onze expéditions et cinquante-deux navires seront nécessaires pour retrouver des traces de ces pionniers, et ce jusqu’à nos jours puisque l’Erebus fut localisé près de l’île Victoria en 2014, et le Terror en septembre 2016, par 24 mètres de fond.
Anne Sicard évoque le destin de ces hommes qui butèrent sur le mythique passage du Nord-Ouest, ce graal géographique qui ne cédera que cinquante-cinq ans plus tard. Cela fera l’objet d’une 3è émission.https://www.tvlibertes.com/passe-present-n-230-charles-maurras-le-nationaliste-integral
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Zoom – Colloque One of Us : l’avenir de la culture européenne
A l’initiative de la Fédération européenne One of Us, représentée par quarante organisations présentes dans dix-neuf pays de l’Union européenne et de la Fondation Jérôme Lejeune, a été lancée, fin février à Paris, la Plateforme culturelle One of Us, au cours d’un colloque avec la participation du professeur Rémi Brague, de l’Institut de France, et consacré à l’avenir de l’Europe. Cette journée s’adressait aux philosophes, historiens, juristes, médecins européens désireux de s’associer au renouveau d’une Europe fidèle à la dignité humaine, dans le cadre de cette plateforme commune. Des intellectuels de divers pays dont Pierre Manent et Olivier Rey pour la France sont intervenus. La présidence de la journée était assurée par M. Jaime Mayor Oreja, président de la Fédération One of Us, ancien ministre de l’Intérieur espagnol.
https://www.tvlibertes.com/zoom-colloque-one-of-us-lavenir-de-la-culture-europeenne
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Philippe de Villiers : J’accuse Monnet et Schuman de s’être comportés comme des agents américains
Suite à la publication de son livre « J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu », Philippe de Villiers est interrogé dans Le Parisien. Extrait :
Selon vous, la construction européenne s’est faite sur un mensonge : l’UE servirait non pas les intérêts européens mais ceux des Etats-Unis et de la CIA. N’est-ce pas complotiste ?
Le complotisme, c’est la rumeur et le fantasme. Moi, je publie des documents. Les preuves que j’apporte à travers les archives montrent que les Américains ne voulaient pas d’une « Europe-puissance ». Ils voulaient un marché annexe pour écouler leurs surcapacités productives, et une simple « commission exécutive » dans un bloc transatlantique où les nations européennes viendraient se fondre sous une gouvernance mondiale. Ce projet a été exécuté par Jean Monnet. Dans ses Mémoires, il annonce d’ailleurs que l’Europe « ne sera qu’une étape » vers un marché planétaire de masse.
Que la construction européenne ait été encouragée dès ses origines par les Etats-Unis pour en faire un bloc libéral face à l’URSS n’est pas un secret…
La guerre froide était la couverture des Américains pour mener discrètement des opérations d’influence. Les Américains envoyaient de l’argent à Monnet et Schuman pour configurer une Europe qui soit entièrement à leur main.Par exemple, Monnet recevait 150 000 dollars tous les trois ans de la Fondation Ford. Fondation présentée par les européistes comme une organisation philanthropique. Mais sur le papier à en-tête du Comité américain qui chapeaute l’ensemble, les trois premiers noms sont des hiérarques éminents de la CIA… J’accuse Monnet et Schuman de s’être comportés comme des agents. Le deal était le suivant : on vous donne de l’argent, par exemple, pour créer l’Euratom [communauté européenne de l’énergie atomique] afin d’entraver la marche à l’indépendance nucléaire de la France ; ou encore pour neutraliser le traité franco-allemand de l’Elysée en y imposant un préambule atlantiste ; et surtout pour envoyer des rapports d’activité secrets et d’informations hautement confidentielles qui ne passeront jamais par le quai d’Orsay. […]
Le Point vous accuse d’avoir plagié certains passages de votre livre. Vous le reconnaissez ?
C’est une diffamation, il y aura donc des conséquences judiciaires. Un plagiat, c’est quand on emprunte le texte de quelqu’un sans le citer. Dans le chapitre auquel Le Point fait allusion, je rends hommage au professeur Antonin Cohen. Je le cite deux fois dans le corps du texte pour son travail très fouillé et je dis que je m’inspire de lui. Je ne laisserai pas discréditer le fond de mon travail d’enquête hyper référencé. […]
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Comprendre Vatican II et la Passion de l'Eglise : nos conseils de lecture
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Mathieu Bock-Côté : « Vive la France de Luchini ! »
CHRONIQUE - Qui passe par un spectacle de Luchini n'en sort pas écrasé mais au contraire avec le sentiment d'être un peu plus intelligent. C'est bien la preuve que nous sommes en compagnie d'un grand maître. [Le Figaro, 8.03]. Mais Bock-Côté va plus loin lorsqu'il dénonce « la bêtise des modernes » et plaide pour la redécouverte de la beauté. N'oublions pas qu'au fond de notre engagement politique, il y a cette motivation et cette quête. LFAR
« La modernité peut abrutir l'homme, elle peut l'ensevelir sous l'insignifiance la plus toxique, mais une part de lui demeure capable d'émerveillement. »
Fabrice Luchini est de retour au cinéma. C'est une bonne occasion de parler de lui.
Je le confesse sans gêne: j'en suis un admirateur passionné et je tolère bien mal qu'on cherche à nuancer mon enthousiasme. Cela arrive très rarement d'ailleurs. Ceux qui n'ont pas le cœur froid aiment cette figure d'exception. Luchini rappelle que la culture ne se confond pas avec les produits engendrés par l'industrie du divertissement. Les gens qui se présentent à ses spectacles ne vont pas voir qu'un performeur, comme on le dit chez les Américains. Ils cherchent à se mettre en contact avec ce que la société contemporaine leur dérobe, c'est-à-dire la grande culture, qui a été progressivement chassée de l'espace public, au nom d'une lutte contre l'élitisme dont elle devenait l'affreux symbole. Ceux qui se présentent aux spectacles de Luchini ne sont-ils pas à la recherche d'un héritage qu'on leur a dérobé, et même du monde auquel il était associé ?
L'homme contemporain sent bien la sécheresse spirituelle de son époque mais, si on lui offre l'occasion de renouer avec les grandes œuvres sans que l'exercice ne soit péniblement scolaire, il peut soudainement s'animer comme un assoiffé dans le désert qui vient enfin de trouver une oasis. La modernité peut abrutir l'homme, elle peut l'ensevelir sous l'insignifiance la plus toxique, mais une part de lui demeure capable d'émerveillement, pour peu qu'on le place devant une représentation ou une autre de la beauté, et plus encore s'il s'agit de la beauté de la langue. On a beau proscrire la mélancolie et la nostalgie, en expliquant que rien n'était mieux avant, il n'en demeure pas moins que le sentiment de la perte hante notre temps. Arrive un jour où la chose devient intolérable même au commun des mortels. Il commence alors à chercher à tâtons. Il vient de découvrir la question du sens et devine qu'il ne trouvera pas une réponse satisfaisante en s'enfermant dans le présent.
Il vaut la peine de méditer sur le parcours de Luchini. C'est en embrassant sans nuance son pays qu'il l'a conquis. Voilà un fils d'immigré, parti d'à peu près rien, et qui a gravi les échelons de l'ascension sociale en s'appropriant la part la plus intime et la plus universelle de la culture française. La plus intime, car la France entretient un rapport absolument unique à la littérature. Elle y voit une manière privilégiée d'aborder l'expérience humaine, mille fois plus riche que le savoir construit par les «sciences sociales». La France est ce pays où la littérature n'est pas qu'un divertissement sophistiqué mais une manière d'aborder l'existence. La plus universelle, car c'est ainsi que la France parle au monde. Rendu au sommet, Luchini rend à son peuple son héritage littéraire. Comme on dit platement, il démocratise un savoir essentiel, il éveille peut-être même quelques vocations littéraires. On imagine très facilement un spectateur rentrer chez lui après Poésie ? et chercher dans sa bibliothèque un grand livre qu'il regrette de ne pas avoir terminé.
Luchini incarne la France comme patrie littéraire. Il est inimaginable ailleurs dans le monde, comme quoi les cultures ne sont pas interchangeables. La France est ce pays tout à fait singulier qui a fait de la maîtrise de la langue le plus grand des arts. Plus encore, elle a su lier ceux qui la composent par l'art de la conversation. Luchini joue avec son public. Il se moque gentiment de son inculture mais, au même moment, il lui montre que les grands textes ne sont pas inaccessibles, pour peu qu'on s'y plonge. Plus encore, il montre, sans jamais verser dans la lourdeur pédagogique, comment ces textes éclairent nos vies. C'est justement pour cela qu'il s'agit de textes classiques. Il sait incarner la part éternellement vivante des grands textes. Au fil des ans, Luchini a lu devant public La Fontaine, Molière, Rimbaud, Céline, Muray, Labiche, et, dans son plus récent spectacle, il croise de nombreux auteurs pour penser notre rapport à l'argent.
Qui passe par un spectacle de Luchini n'en sort pas écrasé mais au contraire avec le sentiment d'être un peu plus intelligent. C'est bien la preuve que nous sommes en compagnie d'un grand maître. Évidemment, à la télévision, il fait un spectacle, mais ce spectacle est admirable. Le comédien retourne à son avantage les codes médiatiques de l'époque. Même quand il fait le pitre, il éduque. Ce n'est pas donné à tous de délirer avec tant d'esprit. À travers cela, Luchini se permet de nommer la bêtise des Modernes en se moquant de leur instinct grégaire, qui les pousse à se rassembler en troupeau pour sentir qu'ils existent un peu. On sent bien qu'il parle un peu de nous, et pourtant, on applaudit. Comme quoi la vraie culture demeure irrésistible et sait dire aux hommes ce qu'ils doivent entendre. Luchini, plus qu'un acteur, est peut-être le dernier des moralistes.
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La Révolution a créé la politique, processus d’action du pouvoir d’Etat en fonction de mots d’ordre élaborés en des sociétés de pensée
Longtemps ignoré, Augustin Cochin (1876-1916) fut redécouvert à la fin des années 1970 par François Furet, qui montra l’intérêt de son analyse des sociétés de pensée, pour la pleine compréhension de la Révolution française. Cochin expliquait la Révolution par les lois de fonctionnement des sociétés et des groupes. Il proposait ainsi une interprétation sociologique de la Révolution, et, au-delà, de la démocratie contemporaine. Cochin est désormais intégré au club des grands historiens de la Révolution, et même des philosophes et des sociologues de la démocratie. Mais cette intégration ressemble à une récupération. Elle est le fait d’une Université républicaine acquise à une conception consensuelle de la Révolution et de la démocratie libérale, expurgée des interprétations idéologiques caractéristiques des temps où l’une et l’autre étaient l’objet de débats passionnés. Avec son analyse distancée du fonctionnement des sociétés de pensée, Cochin favorise la promotion d’une vision dépolitisée de la Révolution et de la République, l’une et l’autre étant ainsi à l’abri de la critique partisane.
La présentation qui est ainsi faite de son oeuvre fait oublier qu’il fut avant tout et surtout un contempteur de la Révolution, inspiré par une conception thomiste de l’homme et de la société, et que s’il reconnut l’intérêt heuristique de la sociologie durkheimienne, il en récusa constamment le substrat exclusivement rationaliste et athée. Cochin n’a pas seulement rénové l’étude de la Révolution, il a rénové d’abord l’historiographie contre-révolutionnaire elle-même, en lui donnant un argumentaire moderne, compréhensible pour nos contemporains. C’est à cette tâche de réhabilitation de la pensée d’Augustin Cochin qu’oeuvre Yves Morel dans cet ouvrage.
Voici un extrait tout à fait pertinent sur l’un des nombreux effets pervers de la Révolution :
[L]a Révolution est à l’origine non seulement de nos institutions modernes et de notre démocratie, mais de l’apparition du politique comme domaine spécifique, autonome relativement au social et aux institutions. Ce domaine relève d’une activité exercée par des professionnels de la production non des idées, mais de leur formulation partisane en préceptes et mots d’ordre, de leur circulation et ” de la formation, sous la conduite de sociétés, clubs, partis et groupes de pression ” constitués pour conquérir le pouvoir ou l’infléchir suivant leurs vues. Et ces dernières sont de nature purement discursive et morale, et excèdent amplement les simples intérêts de classes, de corps ou d’ordres. Selon Furet, Cochin est celui qui a compris que la Révolution avait créé la politique, au sens où nous l’entendons aujourd’hui, c’est-à-dire un processus de constitution et d’action du pouvoir d’Etat en fonction d’idées ou, plus exactement, de principes, de formules et de mots d’ordre élaborés initialement en des sociétés de pensée, puis défendues et promues par des clubs et enfin incarnés par des partis. Cette conception de la politique diffère essentiellement de celle qui prévalait sous l’Ancien Régime où elle se confondait avec les vues et les décisions du pouvoir relativement aux intérêts de la nation, et ressortissant au prince situé à la tête d’une société d’ordres foncièrement organique et inégalitaire. Le prince décidait, conseillé par ses ministres. Ceux-ci, chargés de l’exécution de ses décisions, étaient recrutés le plus souvent au sein de la noblesse (d’épée ou de robe), vivier des grands serviteurs militaires, administratifs et politiques de l’Etat, ou encore du clergé, étaient des spécialistes de leurs fonctions, compétents dans l’accomplissement de leur tâche dont ils ne sortaient pas, et ne se prononçaient pas sur l’ordre politique et social qui les transcendait et dont ils étaient, sans l’ombre de la moindre discussion possible, les serviteurs naturels et dévoués, selon la volonté du roi. Exerçant certes une fonction de nature politique, le ministre n’était pas pour autant un homme politique, mais un homme d’Etat […] mettant en oeuvre sa politique […]. Il existait bien des ministres, qui ne portaient pas d’ailleurs ce titre, mais pas de “personnel politique” ou de “classe politique”. Il appartint à la démocratie de créer ces derniers ainsi que “l’homme politique”. Celui-ci se présente comme un personnage adonné à la vie politique entendue uniquement comme l’exercice du pouvoir ou d’une fonction ministérielle, mais également – voire avant tout – comme le porte-parole d’idées générales relatives à l’ordre politique et social conçu comme une libre création rationnelle de l’homme.
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In Memoriam. Guillaume Faye (1949-2019), artisan du réveil de l’Europe colonisée
Le polémiste Guillaume Faye a rendu les armes. Les dieux lui réservent à coup sûr une place de choix au banquet des héros. En attendant, l’Europe vient de perdre un artisan de son réveil, lui qui avait annoncé, avant tout le monde, la colonisation de l’Europe, le grand remplacement, l’immigration massive venue d’Afrique et d’Asie, et le scénario qui se trame aujourd’hui sous nos yeux.
C’est en 2002 que j’ai été foudroyé à la lecture du livre La Colonisation de l’Europe, discours vrai sur l’immigration et l’islam, paru en 2000 (L’Aencre). À peine âgé de 18 ans alors, j’ai littéralement bu cet ouvrage, qui a profondément remué le militant de la gauche nationaliste bretonne que j’étais à l’époque et qui a été l’un des déclics de mon engagement au sein de la mouvance identitaire par la suite. Quelques années plus tard, lors d’un congrès d’Adsav, le parti du peuple breton, j’ai eu l’immense honneur, à l’époque, de précéder l’allocution de Guillaume Faye à la tribune. Une allocation, qui, elle aussi, par son dynamisme, par son humour, par son entrain, par son efficacité, par son éthylisme également, avait subjugué la salle.
Je ne pourrai pas parler de Guillaume Faye avant cette période, ne l’ayant pas connu. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, licencié d’histoire et de géographie, Guillaume Faye a également fait des études de lettres classiques et de philosophie. Il a travaillé comme journaliste au Figaro-Magazine, à Paris-Match, à VSD, à Magazine-hebdo, à Valeurs actuelles et à la radio « libre » La Voix du Lézard. Il fut un théoricien de la Nouvelle droite, « un pourfendeur virulent de la société établie, de l’Occident et des idéologies occidentales, ainsi qu’un chaud partisan d’une alliance entre l’Europe et le tiers-monde » peut-on lire sur la fiche Metapedia le concernant.
C’est surtout à partir de 1998, période à laquelle il commence à publier plusieurs livres de réflexion, qu’il devient penseur identitaire reconnu. C’est également à cette période que sa route se sépare du GRECE.
Je ne rentrerai pas dans des débats que les gens de même pas 20 ans à l’époque ne pouvaient pas connaître. Le fait est que Guillaume Faye, par sa plume incisive, par son franc-parler, par la manière de décrire simplement des situations sans perdre son temps en philosophie abstraite, a su parler à une jeunesse qui se voulait militante, activiste, et rebelle.
De Pourquoi nous combattons à L‘Archéofuturisme (et à sa deuxième version, 2.0) en passant par son programme politique ou par un Sexe et Dévoiement d’anthologie, tout chez Guillaume Faye était inventif, provocateur, créatif, percutant. Guillaume Faye était l’anti-réactionnaire par excellence. Il avait compris qu’il fallait regarder vers le futur, et qu’il ne fallait pas être réfractaire à l’évolution, au progrès technique, aux nouvelles technologies. Qu’il fallait juste s’en servir, les faire évoluer, les dompter, les rendre utile, pour notre civilisation.
Je n’ai pas encore lu son dernier livre Guerre civile raciale, mais il est évident que ce vieux loup de Guillaume Faye a sans doute continué à balancer quelques obus politiques dans ces pages !
Depuis que je l’ai connu, j’ai eu plusieurs fois l’occasion, l’honneur de discuter et d’échanger avec lui, notamment lors de ses venues à Ti-Breizh, la maison de l’identité bretonne de Guerlesquin. Guillaume Faye, esprit curieux et ouvert, a toujours suscité des critiques, des remarques. Qui m’ont toujours profondément agacé. Oui, il buvait plus que de raison. Peut-être même se droguait-il. Oui, il a eu une vie totalement débridée. J’ai envie de dire, et alors ? Ce génie laisse derrière lui une œuvre complète qui, dans plusieurs siècles, permettra peut-être d’expliquer pourquoi notre civilisation est morte ou bien alors, ce que j’espère, comment est-ce qu’elle a réussi à faire face aux maux qu’elle traversait… Et aux génies, on se doit de pardonner tous les excès, puisqu’ils font eux aussi partie des traits du génie !
Guillaume Faye était un génie politique, quoi qu’en disent ses détracteurs, parfois sans doute par jalousie inavouée. Certains de ses livres, comme La Nouvelle question juive ou Comprendre l’islam, ont suscité des grosses critiques politiques, ou moins d’intérêt ? Gardons de lui ce qu’il est essentiel de garder.
La Colonisation de l’Europe, bien avant le succès plus grand public de Laurent Obertone. L’Archéofuturisme, sans que quiconque n’ait réussi à produire depuis une synthèse entre notre longue mémoire et notre avenir. Il faut lire, faire lire, faire relire Guillaume Faye autour de soi. Il avait écrit ce qui se passe aujourd’hui, et l’avait dénoncé, avant tout le monde, tandis que d’autres, pour ne pas saborder de modestes carrières, se planquaient.
C’est n’est qu’un Au Revoir Guillaume. Tu dois enfin pouvoir te reposer là où tu es. Sans doute encore un verre de vin à la main, mais l’alcoolisme n’est plus une maladie là où tu es, c’est certain ! Nous, de notre côté, nous continuerons de parcourir tes livres, nous les lirons, nous les transmettrons. Ils nous permettront de garder les yeux grands ouverts, et d’affronter, dès aujourd’hui, les menaces auxquelles l’Europe est confrontée.
Un Européen libre et rebelle nous a quittés.
YV Tribune reprise de breizh-info.com