économie et finance - Page 216
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Plan de relance : saupoudrage, illusions et vieilles recettes.
Sur 100 milliards d'euros financés aujourd'hui en monnaie de singe mais que devront, en tout état de cause, rembourser les générations futures, le plan de relance de l'économie présenté par le Premier ministre, Jean Castex, n'en consacre que trois à la garantie d'Etat aux fonds propres des entreprises, seule mesure, si elle avait été ambitieuse, qui aurait permis aux entrepreneurs de faire face à la crise, d'investir et d'embaucher. Dans ces conditions, l'espoir de l'exécutif de 160 000 emplois créés dans les deux ans n'est qu'une vue de l'esprit. Quant à l'hypothèse d'un plan de réindustrialisation de la France et de relocalisation des secteurs vitaux de notre vie économique et de notre indépendance énergétique ou sanitaire, la modestie des sommes engagées montre bien que, pour le gouvernement, il ne s'agit en aucune façon d'une priorité nationale. Aucun plan, au demeurant - la nomination de François Bayrou au poste de Haut commissaire témoigne, par elle même, de son inutilité - ne peut être établi par un pouvoir faible uniquement préoccupé de sa pérennisation et n'ayant, au mieux, de visibilité que sur dix neuf mois.Tout le reste relève de la politique du saupoudrage et de l'art éculé d'accommoder les restes suivant les vieilles recettes politiciennes et par prestidigitation cuisinière en attendant le festin imaginaire de 2022.C'est le grand retour des emplois aidés, du camouflage statistique des réalités du chômage, des chiffres masqués, des formations-cul de sac et des mythes pervers de la transition écologique fantasmée comme base incontournable de la nouvelle économie libérale, équitable, durable et universelle.L'accompagnement social de la crise, lui, se fera a minima. "Cachons ces pauvres que nous ne saurions voir". -
Porte ouverte à l’inflation puis à l’hyperinflation
Marc Rousset
Jerome Powell, président de la Fed, vient de tracer, à Jackson Hole (Wyoming), les grands axes du nouveau cadre de la politique monétaire. La Fed entend placer l’emploi avant l’inflation. La Fed visera un taux moyen de 2 % sur la durée et compensera les périodes de faible inflation par une inflation de plus de 2 % durant un certain temps. La banque centrale américaine entend, ainsi, ramener les USA au plein-emploi et favoriser la remontée de l’inflation. La nouvelle stratégie monétaire de la Fed devrait donc la conduire à conserver des taux nominatifs très bas et des taux réels négatifs.
Alors que Paul Volcker, à la tête de la Fed entre 1979 et 1987, releva d’une façon très forte le taux directeur américain pour dompter l’inflation, Jerome Powell cherche à la stimuler. Volcker provoqua une récession mais parvint à éteindre l’inflation avant de provoquer une forte reprise économique, tandis que Powell pourrait bien déclencher, à terme, une hyperinflation incontrôlable. Le chômage américain est actuellement à 10,2 %. Il est en baisse par rapport aux 14,7 % d’avril dernier, mais il reste bien supérieur aux 3,5 % de février. La semaine dernière, le nombre de demandes d’allocation chômage était toujours d’un million.
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« Devises, l’irrésistible émergence de la monnaie » de Jean-Baptiste Bersac
Comment en finir avec l’austérité ? Pourquoi les États (hors euro) paient-ils sur leur dettes publiques des intérêts si faibles, si stables, et empruntent apparemment à volonté, tandis que les prêts bancaires aux particuliers n’ont jamais été aussi difficiles ? Pourquoi n’y a-t-il pas d’inflation inhabituelle alors que les banques centrales n’ont jamais injecté autant d’argent ? Comment en sommes-nous arrivés à être aussi mystifiés ?
Tous ceux qui veulent en finir avec l’austérité, se doivent de pouvoir répondre à toutes ces questions et à quelques autres. Devises, l’irrésistible émergence de la monnaie le fait. Il s’agit d’une argumentation très complète comportant :
Dans une première partie, la démonstration de l’absurdité (de l’objectif) des déficits zéro, la réalité de la création monétaire, le vrai rôle du crédit (avec ses limites), etc. jusqu’à ce que le financement de nos économies n’ait plus de mystère pour le lecteur.
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Le pillage de notre industrie continue !, par Nicolas Dupont-Aignan.
"En 2016, Emmanuel Macron a soutenu la vente du groupe français Alcatel au finlandais Nokia en promettant de créer un champion européen. Quatre ans après avoir pillé notre fleuron national, Nokia supprime 1233 emplois dans la recherche et le développement. Sauvons Alcatel en imposant le made in France pour les commandes de télécom !"
http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/09/02/le-pillage-de-notre-industrie-continue-par-nicolas-dupont-ai-6260732.html -
De la gestion liquide à la société liquidée (quand tout est privatisé)
L’État français privatise. Il privatise la Française des jeux, ENGIE et ADP, les barrages et bientôt les routes, après les autoroutes. La question que pose notre temps est celle de la vraie définition des fonctions régaliennes : qu’est-ce qui doit relever de l’État ?
Ce que l'État nous dit c'est qu'il n'a pas vocation à gérer l'énergie, les jeux, les transports. Il le dit pour plusieurs raisons. D'une part, et de la manière la plus plate, la plus simple et la plus désagréable, il y est contraint par l'Union européenne qui exige qu'on dérégule l'énergie et les transports.
Sans être farouchement libéral, on peut considérer que la doctrine des monopoles naturels a vécu, en effet. On pouvait trouver légitime que ces monopoles naturels soient des monopoles d'État à cause de l'ampleur pharaonique des investissements nécessaires pour créer telles sortes d'infrastructures par exemple, établir ex nihilo un réseau de voies ferrées, équiper tout un pays en centrales nucléaires ou même, plus modestement, équiper des communes montagnardes en remontées mécaniques, comme la Caisse des dépôts le fit à travers la Compagnie des Alpes. L'État se substitue légitimement à l'initiative privée si le bien commun exige qu'un équipement onéreux soit accessible à tous (de manière gratuite ou faiblement prisée). On a vu, au moment où le transport aérien fut libéralisé en Europe, que tous les discours sur l'impossible rentabilité des compagnies intérieures privées étaient faux les opérateurs privés réussirent aussi bien et mieux que les opérateurs publics en vendant des prestations à des prix inférieurs. Certains monopoles d'État n'ont d'autres justifications que la préservation d'une économie de rente.
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« Le système libéral généralise l’empreinte matérialiste sur les esprits »
Alain de Benoist inlassable guetteur à la dentelle du rempart, nous propose cette année un livre sobrement intitulé Contre le libéralisme. Le moins que l'on puisse en dire, c'est que, par les temps qui courent, c'est un combat courageux. Le combat de notre époque…
Propos recueillis par l'abbé G. de Tanoüarn
Alain de Benoist, vous insistez sur le fait que le libéralisme est un système de pensée global, pas seulement un modèle économique. Vous citez Jean-Claude Michéa qui dit que le libéralisme s'en prend a « la substance même de l'âme humaine »...
Il ne vous aura pas échappé qu’après soixante-dix ans de communisme soviétique, les églises sont pleines dans la Russie de Poutine, alors qu'elles sont désertées dans ce qu'on appelait naguère « le monde libre ». Le système libéral s'est ainsi révélé beaucoup plus efficace que le système communiste pour généraliser l'emprise du matérialisme pratique sur les esprits. Le totalitarisme « dur » détruisait souvent les corps, le totalitarisme « doux » s'en prend à la « substance même de l'âme humaine ». L'histoire est faite de ce genre de paradoxes.
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Zoom – Jean-Marc Daniel : Un libéral déçu du macronisme
Economiste et professeur émérite à l’ESCP, Jean-Marc Daniel est un libéral partisan de l’Union européenne. Dans cet entretien, il explique son opposition au protectionnisme, le rôle de la concurrence dans une économie capitaliste, sa déception pour la politique d’Emmanuel Macron… Et face à la perte de compétitivité, une récession à 15%, une dette à 120% du PIB, Jean-Marc Daniel propose quelques grands axes pour relancer l’économie.
https://www.tvlibertes.com/zoom-jean-marc-daniel-un-liberal-decu-du-macronisme
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Épargne des Français : le salaire de la peur
Selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, environ 100 milliards d’euros seront épargnés par les Français d’ici la fin de l’année, en raison de l’épidémie du Covid-19 et du confinement.
Une des clés de la sortie de la crise économique réside dans la mobilisation de cette épargne.
Pour autant, ce phénomène conjoncturel ne vient que confirmer la tendance structurelle de l’augmentation du taux d’épargne des Français.
Cela sans compter l’immobilier, toujours perçu comme une valeur refuge.
Pour les économistes, cette épargne liquide est une épargne de précaution, essentiellement investie dans l’assurance-vie et les livrets d’épargne.
Ainsi, par peur de l’avenir, les Français confient leur patrimoine, par le canal de la dette souveraine, à un État-providence qui le dépenserait pour les protéger. -
Le Coronacircus en marche vers le gouffre financier 1/2
Pieter Kerstens
Lorsque nous avions rédigé notre article dans le précédent numéro de la revue, la prévision et l’anticipation des conséquences d’une crise sanitaire, doublées par un chaos des marchés pétroliers, ignoraient alors la stratégie et les décisions aberrantes des gouvernements français et européens, face à la pandémie. En conclusion, nous jugions que « il suffirait d’une petite bourrasque comme…le Covid-19, qui pourrait entraver non seulement l’industrie chinoise, mais aussi par conséquence stopper l’activité de certains secteurs de l’économie mondiale et perturber les activités bancaires et financières, pour déclencher un nouveau krach mondial. »
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En Irlande, une importante banque taxe les liquidités des fonds de retraite : bientôt en France ?
La folie des taux bas ne cesse de gangrener l’économie de l’Union européenne. Les banques qui gardent des fonds dans leurs caisses sans les prêter sont taxées à 0,5 %. Or, les banques sont devenues frileuses et hésitent de plus en plus à prêter des fonds à des clients de moins en moins solvables ; avec la pandémie, la situation risque de s’aggraver. De ce fait, même sans verser un quelconque intérêt à ses clients, un établissement bancaire perd souvent de l’argent. On estime que ce prélèvement de la BCE coûte 7 milliards, principalement aux banques allemandes et françaises. Or, la solvabilité du système bancaire s’effrite ; on redoute une crise comparable à celle de 2008 et la faillite de nombreuses banques. Pour cette raison, pour limiter leurs frais, de nombreux établissements en Allemagne, en Suisse ou au Danemark répercutent les taux négatifs sur les clients institutionnels (assurances, caisses de retraite, fonds de pension).