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économie et finance - Page 213

  • Plan de relance européen : encore la désunion

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    Par Mathieu Solal

    Ils voulaient la paix. En arrivant à Bruxelles, Angela Merkel et Emmanuel Macron entendaient faire de leur alliance le socle de la relance européenne. Dans la droite ligne de leur initiative historique du 18 mai, le Président et la chancelière n’avaient plus qu’à transformer l’essai en convainquant leurs partenaires de réaliser pour la première fois l’union de la dette, pour faire face à la crise qui s’annonce. Quitte à faire des concessions, ils imposeraient leur leadership à cette nouvelle Union européenne débarrassée de l’épouvantail britannique et enfin encline à resserrer ses liens face à l’adversité.

    Ils voulaient la paix, mais ils ont oublié de préparer la guerre. En arrivant à Bruxelles « dans un esprit d’unité et de compromis » vanté par leurs entourages, et avec comme unique but de défendre la proposition de plan de relance mise sur la table par la Commission européenne, le Français et l’Allemande se sont logiquement retrouvés en position de faiblesse.

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  • Europe : la déception (2008) 3/4

    Les frontières de l'Europe sont dictées par l'histoire comme par la géographie : elles s'arrêtent à l'ouest aux rives de l'Atlantique, au nord aux régions circumpolaires, au sud au Bosphore, à l'est aux portes de la zone d'influence russe. C'est à ce cadre territorial que les Européens doivent s'en tenir s'ils veulent jouer leur rôle au sein d'un monde multipolaire - ce qui n'exclut pas, bien entendu, la signature d'accords de partenariat privilégié avec leurs plus proches voisins. Mais l'absence de débat sur les frontières est lui-même lié à l'absence de débat sur les finalités. Que l'Europe choisisse de devenir une grande zone de libre-échange ou une puissance autonome implique en effet, pour les deux projets, des frontières différentes (le premier projet permet l'adhésion de la Turquie, par exemple, alors que le second l'exclut). Enfin, le problème capital de la langue de l'Europe n'a jamais été sérieusement soulevé, alors qu'il se pose d'une façon cruciale à un moment où l'Union européenne est en passe de compter près de 30 États membres. Comment l'Europe pourrait-elle fonctionner avec 25 ou 30 langues officielles, alors que les Nations-Unies n'en connaissent que cinq ou six ? L'Europe doit avoir une langue qui lui soit propre, mais qui coexiste en même temps avec les langues nationales ou régionales déjà existantes (le multilinguisme, c'est l'avenir). Si elle ne s'y résout pas, c'est évidemment l'anglais qui s'imposera par défaut. L'apprentissage d'une langue commune demanderait au moins une génération. C'est dire l'ampleur du retard déjà pris.

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  • Europe : la déception (2008) 2/4

    Parallèlement, cet économisme a donné naissance à une conception de la citoyenneté vidée de sa substance politique. Reposant sur l'idéologie transnationale des droits de l'homme, indépendamment de toute inscription territoriale particulière, cette citoyenneté ne se définit plus par la capacité de participation politique, mais par la jouissance de droits-créances dans le domaine économique ou social et par la constitution d'un espace juridique unifié, le rôle de l’État étant réduit à sa capacité «providentielle» de gestion et de redistribution des biens collectifs. Il est évident que, dans cette dernière conception de la «citoyenneté», la différence de situation, dans un pays donné, entre les nationaux et les étrangers en situation régulière devient imperceptible : tout projet politique commun ayant été évacué, la seule résidence à titre de consommateur ou d'usager ouvre droit à la citoyenneté(11).

    En 1992, avec le traité de Maastricht, on est passé de la Communauté européenne à l'Union européenne. Ce glissement sémantique est lui aussi révélateur : ce qui unit est moins fort que ce qui est commun. Le passage d'un terme à l'autre, comme l'a remarqué René Passet, « consacrait la primauté des impératifs du libre-échange sur ceux du rapprochement des peuples »(12).

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  • Europe : la déception (2008) 1/4

    Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, «construire l'Europe» est l'objectif majeur des relations entre les principaux États-nations du continent. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'Union européenne actuelle ne correspond pas aux nécessités de l'heure. Soumission aux États-Unis, incapacité d'une véritable décision politique, élargissement et non approfondissement, inspiration économique toujours prévalente... L'Union européenne a déçu les Européens.

    Quand on parle aujourd'hui de l'Europe, les termes qui reviennent le plus souvent sont ceux d'impuissance, de paralysie, de déficit démocratique, d'opacité, d'architecture institutionnelle incompréhensible. L'incapacité de l'Europe à empêcher la guerre dans l'ex-Yougoslavie, qui a finalement débouché sur le spectacle humiliant des premiers bombardements américains sur une capitale européenne depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, a été une illustration exemplaire de cette situation. Pendant des décennies, la construction européenne avait été présentée comme une solution; elle est devenue un problème que personne ne sait plus résoudre. Elle donnait hier des raisons d'espérer; aujourd'hui, elle fait peur. On en attendait un plus, on en redoute un moins. Le projet européen ne s'assortit d'aucune finalité précise. Il n'a ni contours géographiques ni formes politiques bien caractérisées. Il manifeste une incertitude existentielle aussi bien stratégique qu'identitaire, que les souverainistes et les eurosceptiques ont beau jeu d'exploiter.

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  • Jour de libération

    Jour de libération

    Les Français sont “libérés” fiscalement et socialement à compter de dimanche 19 juilletUn salarié célibataire doit travailler jusqu’à cette date pour financer la dépense publique, via le paiement des taxes, impôts et cotisations sociales.

    Cette date, révélée par l’étude annuelle de l’Institut économique Molinari (IEM), montre que la France reste championne d’Europe en matière de pression fiscale et sociale. Pour qu’un salarié bénéficie de 100 euros de pouvoir d’achat réel, son patron doit débourser 221 euros, dont 67 euros de charges patronales. Pour quels bénéfices ? Selon le patron de l’IEM,

    “si ces prélèvements bénéficient d’une manière ou d’une autre aux citoyens, il n’y a pas d’adéquation entre les dépenses et la qualité des services publics“.

    Selon l’indicateur du « vivre mieux » de l’OCDE, la France pointe à la 10e place sur les 20 pays européens analysés.

    En moyenne, chez nos voisin européens, cette date se situe autour du 14 juin pour cette année 2020. Toutefois, du côté de Chypre, le “jour de libération fiscale” est intervenu très tôt cette année : le 13 avril, devant Malte (19 avril). Les salariés du Royaume-Uni sont “libérés” depuis le 8 mai. Pour l’Espagne c’est depuis le 8 juin. Du côté de l’Allemagne, c’est depuis le 4 juillet alors que les salariés italiens et belges ont arrêté de payer la dépense publique depuis les 8 et 16 juillet.

    https://www.lesalonbeige.fr/jour-de-liberation/

  • Les temps barbares

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    Par Djordje Kuzmanovic*

    « Une partie de la gauche semble avoir oublié le concept de « lumpenprolétariat » développé par Karl Marx et qui caractérise bien ces criminels qui s’en  prennent d’abord aux travailleurs. Le "lumpenprolétariat" décrit cette frange du prolétariat qui a quitté les classes populaires par le bas et où on retrouve  les voyous, les petits criminels – tous ces gens qui n’ont plus de conscience de classe, qui sont immoraux, mal éduqués et individualistes. Ce sont des  alliés objectifs de l'oligarchie capitaliste car ils copient, à leur échelle, son ethos : la prédation violente, pour soi et contre les autres. C’est aussi s’occuper  des catégories populaires, tâche normalement dévolue à la gauche, que de la débarrasser de ce lumpenprolétariat. La gauche actuelle semble incapable  même de penser le sujet. [...] L’impunité de ce nouveau « lumpenprolétariat » fait d’ailleurs écho à l’impunité des plus puissants de notre société qui se délite  par ses deux bouts. Il y a dans notre République des zones de non-droit et il faudra un jour prendre le taureau par les cornes avant que cela ne dégénère  totalement – par le bas et par le haut. [...]

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  • « Pour Le Monde nous sommes entrés dans l’ère de l’argent gratuit ! » L’édito de Charles SANNAT

    Couverture-Le-grand-reset-cela-ressemblera-%C3%A0-quoi-376x600.jpgMes chères impertinentes, mes chers impertinents,

    Vous le saviez déjà et cette information ne va pas changer votre vie… au premier abord. Au second, c’est un véritable signal faible bruyant !

    En effet si vous êtes un lecteur régulier de ces chroniques quotidiennes que je partage avec vous, vous savez à quel point nous sommes dans un monde d’argent gratuit, vous savez que cet argent gratuit inonde toute l’économie.

    Vous savez que l’immobilier monte parce que l’argent coule à flots.

    Vous savez que le prix des actions ne veut, le plus souvent, plus dire grand-chose, car dans un monde de taux zéro ou négatifs, une action qui verse des dividendes supérieurs à zéro (ce qui est la définition des dividendes) sera toujours plus rentable même si son cours est multiplié par 10 qu’une obligation à taux négatifs !

    Vous savez tout cela.

    Là, ce qui doit nous interpeller c’est que le grand quotidien, Le Monde en personne vient de se rendre compte de la situation et titre :

    « Avec la crise sanitaire, le monde est entré dans l’ère de l’argent gratuit »

    « Face à l’explosion des dettes, les banques centrales ont baissé leur taux à des niveaux historiquement bas et ne pourront pas les remonter avant très longtemps. Les conséquences seront très profondes.

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  • Jean-Claude Michéa contre le « moindre mal » du « meilleur des mondes » libéral ! 2/2

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    La «libération des moeurs » est devenue synonyme «d'avancée du droit» dans une surenchère incessante dont Philippe Muray sut tenir la chronique bouffonne avec une appétence et un humour auxquels Michéa n'est pas resté indifférent. Au final, qu'en résulte-t-il ? Outre la multiplication des «victimes» et leur inexorable concurrence, c'est l'inflation de la chicane et, à terme, l'abolition des libertés. En effet, écrit Michéa, « comme n'importe quelle prise de position politique, religieuse ou morale suppose, si elle est cohérente, la critique des positions adverses, elle sera toujours, en droit, suspecte de nourrir une "phobie" (consciente ou inconsciente) à leur endroit. La "phobophobie" libérale (c'est à dire la "phobie" de tous les propos susceptibles de "nuire à autrui" en osant contredire son point de vue ou critiquer ses manières d'être) ne peut donc aboutir - à travers la multiplication des lois instituant le "délit d'opinion" et sous la menace permanente de procès en diffamation - qu'à la disparition progressive de tout débat politique "sérieux" et, à terme, à l'extinction graduelle de la liberté d'expression elle-même, quelle qu'ait été, au départ, l'intention des pouvoirs libéraux ».

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  • Jean-Claude Michéa contre le « moindre mal » du « meilleur des mondes » libéral ! 1/2

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    Auteur fondamental, Jean-Claude Michéa s'est toujours opposée à la « servitude libérale ».

    Son dernier essai s'inscrit dans cette veine, et l'approfondit : L'« empire du moindre mal », c'est notre civilisation. Dont l'état est plutôt morose...

    À l'opposé des «mutins de Panurge», ces légions de faux rebelles que le «système» fabrique à la chaîne pour qu'ils saturent de leurs bavardages l'espace dévolu à la contestation autorisée, Jean-Claude Michéa n'est pas un subversif à gages. Il est inconnu à la télévision et pratiquement impossible à interviewer. Disciple d'Orwell et de Christopher Lasch, il publie avec L'empire du moindre mal un livre brillant et, certes, érudit, mais troussé d'une ironie mordante qui donne à sa lecture un indéniable plaisir.

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  • Plan de relance de Bruxelles : renforcement de la tutelle euro-mondialiste.

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    L'avis de Jean-François Touzé
    Le sommet européen qui commence ce vendredi à Bruxelles sera entièrement consacré à définir les modalités de distribution - et à en fixer les clés de répartition - des 750 milliards d'aides européennes dont 500 de subventions financées par des emprunts à taux nuls, voire négatifs, opérés par l'UE auprès des marchés financiers, aides officiellement destinées à consolider les plans de relance économique des pays membres face aux conséquences de la crise sanitaire et des gestions aberrantes qu'en ont fait les États.
    La France espère se voir accorder 40 milliards de subventions sèches et directes.

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