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économie et finance - Page 572

  • États-Unis : De plus en plus de SDF “cachés”

    Selon un récent rapport 2,5 millions d’enfants auraient passés au moins une nuit dans la rue l’année dernière, et dans la capitale américaine, tous les foyers affichent complet.

    Si le gouvernement américain a pris des mesures drastiques pour réduire le taux de sans-abris parmi ses vétérans, aux États-Unis le nombre d’enfants vivant dans la rue n’a jamais été aussi élevé, conséquence d’un taux national de pauvreté en hausse et d’un manque de logements abordables dans les grandes villes.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Présentation du Groupe de Réflexion "Les Econoclastes", en Conférence le 05/12/2014 à Genève

  • Beau fixe en Angleterre, crachin en France

    Au Royaume-Uni, l’éclaircie du chômage s’accentue. La courbe est repassée sous la barre des 2 millions en septembre.

    En politique, le brouillard, c’est à Paris plutôt qu’à Londres. Au Royaume-Uni, l’éclaircie du chômage s’accentue. La courbe est repassée sous la barre des 2 millions en septembre. En France, il y a 3,46 millions de chômeurs sans activité en métropole et 3,72 avec l’outre-mer après une hausse de 5,5 % en un an. Si on compte les chômeurs en activité réduite, on parvient à plus de cinq millions ! D’où vient cette situation météorologique désastreuse sur le front de l’emploi dans notre pays ?

    La comparaison avec le Royaume-Uni est facile. Ce pays a gardé sa monnaie. Son système politique permet au gouvernement qui dispose de la majorité à la Chambre des communes de mener une politique claire, voire brutale, sans être entravé par les obstacles qui s’accumulent chez nous. Au-delà des obstacles institutionnels et des pesanteurs traditionnelles qui existent chez nous, depuis la monnaie européenne jusqu’à l’anachronisme idéologique de la gauche, en passant par les organismes qui freinent les réformes (comme le Conseil constitutionnel), la cause la plus redoutable de notre faiblesse est l’absence de courage, cette vertu que Churchill et Maggie avaient déjà incarnée en leur temps.

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  • Une loi Macron contre la France: d’Attila en Attali

    Au-delà des considérations sociales et économiques,  le combat du FN pour le maintien du repos dominical et contre la loi Macron est de même nature que notre  défense de  la loi naturelle, de  la famille, du mariage hétérosexuel et notre refus de sa  de sa dénaturation par la loi Taubira.  Il en va de notre refus d’abdiquer notre  appartenance à un modèle culturel, civilisationnel incompatible avec la religion matérialiste prônée par  une large fraction de l’UMPS. Raison de plus, une fois n’est- pas coutume, pour saluer la « chrétienne de gauche » et maire de Lille Martine Aubry qui s’est opposée frontalement à la loi prévoyant l’extension du travail le dimanche y voyant une « régression » et fustigeant  le consumérisme roi.

     Nous le rappelions sur ce blogue, la libéralisation du travail du dimanche -hors  les traditionnels commerces de bouche ouvert en général le dimanche matin-  était une promesse de campagne du candidat Sarkozy en 2007. Un voeu  qui déboucha notamment sur la loi (catastrophique car véritable boite de Pandore) portant le nom du député UMP qui en était le rapporteur,  Richard Mallié. Celle-ci ne clarifia en rien la situation mais étendit les ouvertures dominicales dans les  zones à intérêt touristique et dans les zones urbaines, les périmètres urbains d’usage de consommation exceptionnelle (PUCE).

      Chacun peut le comprendre aisément : c’est une augmentation du pouvoir d’achat qui pourrait relancer la consommation, certainement pas l’extension sept jours sur sept du  temps  l’ouverture des magasins ; même s’il s’agit, avance sans rire M. Macron , de retenir en France les touristes chinois qui quitteraient Paris le dimanche pour aller dépenser leur agent à Londres…

     Etienne Neuville, vice-président du Collectif des Amis du Dimanche, soulignait avec justesse le 10 décembre dans une tribune publiée dans Le Figaro que « les touristes chinois viennent essentiellement en France pour son patrimoine socioculturel, et non pas pour acheter des produits bien souvent disponibles aussi chez eux. La respiration dominicale, sachant que les musées sont fermés le mardi, ne pose pas de problème d’organisation au tourisme (…) ».

     Il est tout aussi certain qu’une généralisation de l’ouverture le dimanche des grandes enseignes aurait surtout pour effet de  poursuivre la destruction des dizaines de milliers  emplois dans le petit commerce. Derrière les arguments   consistant paraît-il  à offrir « le choix » de leur mode de consommation aux Français, cette  prime offerte aux grandes chaînes s’apparente à une attaque en règle  contre les travailleurs indépendants, les  commerçants et artisans. Une offensive   d’autant plus illégitime  que les commerces de proximité, au-delà du rôle économique qui est le leur, contribuent  notamment à maintenir de la vie, des échanges, une animation dans les villages comme dans les quartiers des grandes villes.

     Etienne Neuville souligne  pour sa part que « les travaux économiques (Etudes CES 1993, CREDOC 2008, OFCE 2008 et 2014) arrivent unanimement aux mêmes conclusions: dans une économie atone, le travail du dimanche ne produit ni emploi ni croissance, mais simplement un transfert d’activité de la distribution de proximité vers la grande distribution. Et des dégâts collatéraux dans le modèle social ».

     « L’expérience confirme ces études: personne n’a vu les dizaines de milliers d’emplois promis par le député Mallié en 2009 ( …)  Les grandes enseignes poursuivent cependant une politique agressive de communication sur ce sujet. Après que les enseignes de bricolage ont organisé et financé des manifestations présentées outrageusement comme «spontanées» (…). Pour ces grandes enseignes, une des rares voies de croissance dans un marché aux limites de la décroissance est juste cela, phagocyter les parts de marché des autres secteurs».

    Bruno Gollnisch rappelle que cet aspect de la loi Macron  découle directement  des travaux de la commission Attali (vite rebaptisée  « commission Attila » !)  mise en place par Nicolas Sarkozy au début de  son quinquennat, commission dans laquelle siégeait un des chouchous de Jacques Attali, M. Macron, alors jeune banquier  chez  Rothschild.

     Fidèle  à  ses  obsessions planétariennes, le citoyen du monde et super nomade de type Alpha  Attali (et ses complices :  grands patrons et chefs d’entreprises acquis au mondialisme, officines comme SOS racisme) y prônait un immigrationnisme proprement délirant  -la venue de deux millions d’immigrés par an sur notre sol entre 2020 et 2040 » ; à terme, « du fait de l’élargissement des familles », « l’entrée sur notre sol de 93 millions d’immigrés…pour sauver « nos retraites » !- ; la discrimination positive au nom de la « diversité », la modulation des prestations familiales en fonction du revenu des ménages… La volonté  de briser définitivement les reins du petit commerce en favorisant encore plus la grande distribution  était déjà inscrite comme un des souhaits de cette commission. Que ce soit  grâce  à la gauche ou à la droite, beaucoup de ces « lumineuses idées »  ont fait depuis  leur chemin…

     Sur Le salon beige, Michel Janva citait le padreblog : « le repos dominical » «  fait partie du bien commun ». « L’ultralibéralisme, qu’il soit éthique, sociétal ou économique, porte toujours la même erreur : la tentation de toute-puissance du désir individuel. On connaît déjà ceux qui en paient le prix : les plus pauvres, les plus fragiles, les plus petits. Quand il n’est pas régulé, c’est évidemment le désir du plus fort qui prend le dessus. (…) »..] »

     On l’aura compris relevait Bruno Gollnisch,    au-delà de toute considération matérielle, c’est le symbole même du dimanche, sa résonance au sein de notre civilisation,  qui est menacé.   Encore un verrou à faire sauter pour les  personnes qui voient dans les traditions, les us et coutumes français, un frein insupportable à l’avènement  d’une société où les individus seraient réduits au simple rôle de consommateur déraciné et interchangeable.

    http://gollnisch.com/2014/12/12/une-loi-macron-contre-la-france-dattila-en-attali/

  • L’euro, monnaie de singe

    Messieurs Draghi et Juncker veulent sauver, coûte que coûte, un euro né d’une volonté politique impériale et non d’une nécessité économique.

     

    Le président de la BCE, Mario Draghi, aimerait bien jouer au père Noël. Mais chacun sait qu’il y a cadeaux et cadeaux empoisonnés. Regardons-y de plus près. Messieurs Draghi et Juncker veulent sauver, coûte que coûte, un euro né d’une volonté politique impériale et non d’une nécessité économique.

    Aujourd’hui, l’euro est un échec, car les économies nationales n’étant toujours pas homogènes – et elles ne le seront pas de sitôt –, une monnaie unique et forte accentue les déséquilibres, essentiellement au profit de l’Allemagne. Pour éviter l’éclatement de la zone euro, ils seraient prêts, si l’Allemagne y consentait, à utiliser la planche à billets pour racheter 1.000 milliards de dettes souveraines et réaliser 350 milliards de grands travaux. Or, le monde pâtit déjà d’une crise de surendettement dont les tenants et les risques ont été révélés lors de la crise financière de 2008. Pour la circonscrire, les Américains avaient choisi, par réflexe de conservation de leurs acquis, la planche à billets, ce qui a eu pour effet d’abaisser tendanciellement vers zéro les taux d’intérêt de l’argent. Cet automne, les USA ont incité les Japonais à prendre le relais, l’Europe étant censée être le troisième relayeur.

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  • Le Système, économiquement à bout de souffle

    Bien évidemment, chacun est libre de ses choix politiques et économiques. Cela ne signifie pas pour autant que tous ont raison. Plus exactement, chaque système porte en lui même avantages et inconvénients. Il n'en reste pas moins que ce que l'on appelle « avantages » pour les uns n'est autre que défauts pour les autres. Il est dès lors bien difficile de porter un jugement objectif, de type scientifique, sur telle ou telle structure politico-économique.

    Le système dans lequel nous vivons en France est à l'image de ce que connaissent tous les Occidentaux. Avec une tradition française d'interventionnisme de l'Etat qui n'est nullement récente puisque Colbert n'est certes pas l'un de nos contemporains. En 1981 eut lieu, pour reprendre le terme de l'époque le « changement » se traduisant par une mise au pas de l'Economie, principalement pour des raisons idéologiques. C'est ainsi que passèrent rapidement au rouge de nombreux voyants majeurs suite à la politique menée par les socialistes qui, à l'époque, méritaient encore leur nom.

    On sait l'histoire. Fut décrétée une pause que l'on appela parenthèse, qui depuis 1983 ne s'est jamais refermée. Guère surprenant dès lors si c'est sous Lionel Jospin alors premier ministre (1997/2002) que la dette fut stabilisée et même baissa. On évoqua progressivement au vu des politiques menées par les divers gouvernements de gauche depuis 1983, un « Bad Godesberg » à la française, c'est à dire la fin du socialisme au profit de la social-démocratie.

    On est bien obligé avec le temps qui s'écoule, de constater que même l'idée de social-démocratie paraît de plus en plus inadaptée pour qualifier les politiques économiques menées par la gauche. Cette dernière est tout simplement devenue libérale. La terminologie faisant la seule différence, on est désormais confrontés au choix entre libéraux-sociaux (la droite) et sociaux-libéraux (la gauche). Dans les faits, rien n'indique d'ailleurs que les sociaux-libéraux soient davantage sociaux que les libéraux-sociaux. A titre d'exemple, c'est sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy que furent augmentées les ressources attribuées aux invalides de 25%, bloquées depuis sous Hollande.

    De façon similaire en Allemagne, c'est sous le magistère de Schröder ( « gauche »)qu'eut lieu la grande libéralisation incarnée par les lois Hartz.

    Ces réformes, menées par les gauches européennes, reçoivent bien évidemment l'assentiment de la droite, même si celle ci s'en défend, pour des raisons de politiques politiciennes.

    On pourrait croire, au motif du consensus majeur présent en Europe en matière d'économie, que nous allons dans la bonne direction. Or, et ce même dans les pays majeurs constituant l'Europe (Espagne, Italie, France, Allemagne), la situation économique n'est pas bonne, même pour un œil capitaliste.

    L'Allemagne, dont on avait tant vanté le succès, est aujourd'hui à la peine (1). On peut donc en déduire que, quand bien même un pays capitaliste est bon élève en la matière, que cela ne l'empêche nullement d'échouer. Plus grave, lorsqu'on quitte la fascination pour les indicateurs économiques, le désastre social appert (2). C'est ainsi que :

    "L'Allemagne n'a jamais été aussi profondément divisée qu'aujourd'hui", a déclaré Ulrich Schneider, président de la très respectée Paritätische Gesamtverband, une fédération qui regroupe environ 10 000 associations actives dans le domaine de l'aide sociale et de la santé, lors d'une conférence de presse à Berlin. "Le taux de pauvreté, à 15,2 %, a atteint un nouveau et triste record en 2012", souligne l'édition 2013 du rapport annuel de cette organisation, qui s'appuie sur des données de l'institut allemand des statistiques (Destatis). "Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté", avec un revenu inférieur à 60 % du revenu médian, a noté M. Schneider en relevant la hausse quasi constante du taux de pauvreté depuis 2006, selon le texte de son intervention diffusé dans un communiqué.

    Mais aussi,

    Ainsi, le taux de pauvreté dépasse à peine 11 % dans les riches États régionaux du sud (Bavière, Bade-Wurtemberg) mais dépasse 20 % dans plusieurs États du nord (Berlin, Brême, Saxe-Anhalt et Mecklembourg-Poméranie-Occidentale). "Des centres pour jeunes ou personnes âgées, des bibliothèques, des piscines ferment dans beaucoup d'endroits", s'alarme le rapport. "Des régions entières sont plongées dans une spirale du déclin", selon M. Schneider, qui désigne la région de la Ruhr, ancien bastion industriel de l'ouest de l'Allemagne, comme la plus problématique.

    La situation n'est pas plus réjouissante en Italie que ce soit dans le domaine économique ou social. Citons :

    « La pauvreté "absolue" concerne 9,9% des Italiens, soit 6,20 millions d'entre eux, alors qu'ils n'étaient "que" 4,81 millions (8%) en 2012. » (4)

    "En 2013, 1,434 million de mineurs sont en état de pauvreté absolue", un chiffre en légère amélioration par rapport à 2012 (1,58 million), souligne le rapport.  (4)

    « Dans le Sud, tous les indices sont en augmentation: on y compte en effet 725.000 personnes pauvres "absolues" en plus, soit 3,72 millions, la pauvreté relative étant quant à elle passée de 21,4% à 23,5%. » (4)

    L'Espagne n'est pas en reste :

    « Dans l’Espagne qui, selon Zapatero [président du gouvernement espagnol entre 2004 et 2011], arriverait à dépasser en 2013 la France en termes de revenu par tête, il y a aujourd’hui trois millions de personnes qui vivent avec moins de 307 euros par mois. » (5)

    « Cette enquête révèle que le taux de pauvreté a doublé au cours des derniers six ans et cela en dépit du fait que le seuil de pauvreté est passé de 15’900 euros de revenu annuel par ménage (soit deux adultes et deux enfants) en 2009 à 14’700 en 2012. » (5)

    « Pourtant, le fait d’avoir un travail n’est pas pour autant une garantie d’échapper à la pauvreté. Caritas prétend qu’il y a 13% de travailleurs pauvres en Espagne. Selon la Croix Rouge, 8,9% des personnes avec un emploi en Union européenne (UE) se trouvent au seuil de la pauvreté. Les inégalités, cependant, ne cessent de croître: selon Caritas, le 20% de la population la plus riche concentre 7,5 fois plus de richesses que le 20% de la population la plus pauvre. » (5)

    Quant à notre Vieille France, nous constatons jour après jour ce qu'il en devient. Le vieux slogan de la gauche, « les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres », naguère erroné, est aujourd'hui validé dans les faits. Ce qui est tout aussi certain, c'est que lorsque l'on prend la peine de lire la presse capitaliste (les echos, la tribune, …), on s'aperçoit que l'avenir est noir avec un risque majeur de spirale déflationniste. Fatalement, il faut s'attendre à ce que le chômage continue d'augmenter, phénomène non seulement français mais aussi européen de façon plus générale. Il est donc temps de rappeler le crime qui fut celui d'accepter une concurrence mondiale débridée. Par voie de conséquence, le segment politique qui s'étend de la droite de l'ump à la gauche du ps constitue une impasse.

    Il est bon de le souligner avant les élections qui auront lieu en 2015.

    Alain Rebours

    (1) "L'Allemagne est un géant de pacotille" :
    http://bibliobs.nouvelobs.com/en-partenariat-avec-books/20141205.OBS7147/l-allemagne-est-un-geant-de-pacotille.html
    (2) Allemagne : la pauvreté à un niveau record :
    http://www.lepoint.fr/economie/allemagne-la-pauvrete-a-un-niveau-record-19-12-2013-1772677_28.php
    (3) La rechute de l’économie italienne, premier revers pour Matteo Renzi :
    http://www.lesechos.fr/06/08/2014/lesechos.fr/0203689153581_la-rechute-de-l-economie-italienne--premier-revers-pour-matteo-renzi.htm
    (4) 10% des Italiens sont dans une situation de pauvreté absolue :
    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20140714trib000839788/10-des-italiens-sont-dans-une-situation-de-pauvrete-absolue.html
    (5) Espagne. La pauvreté devient chronique :
    http://alencontre.org/europe/espagne/espagne-la-pauvrete-devient-chronique.html
    (6) Les inégalités s’accroissent et freinent la croissance :
    http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2014/12/09/le-fosse-entre-riches-et-pauvres-n-a-jamais-ete-aussi-prononce_4536906_1656968.html

    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EuElkAFZFuApofpKDb.shtml

  • Plus dangereux que les voyous à capuche… les prédateurs financiers !

    Alors qu’il se rendait à la Défense, notre collaborateur Xavier Raufer s’est un jour égaré du côté de Nanterre. Il demande alors son chemin à quelques voyous à capuche qui le reconnaissent aussitôt, puisque souvent vu à la télévision. Ils admettent le bien-fondé de son travail de criminologue, mais lui assurent que les vrais voyous sont là-bas, au sommet des tours de cette même Défense. Et Xavier Raufer d’avouer : « Le pire, c’est qu’ils ont raison… » Que vous inspire cette anecdote concernant la délinquance des « cols blancs » ? 

    Les « voyous à capuche » ne s’y trompent pas : ils savent où sont les « caïds ». N’a-t-on pas appris encore tout récemment que, grâce à des accords fiscaux secrets signés depuis 2002 par le Luxembourg, quelque 340 firmes transnationales (et non des moindres : Pepsi, Apple, FedEx, LVMH, AXA, la BNP, le Crédit agricole, la Banque populaire, etc.) ont pratiquement pu échapper à l’impôt, ce qui a fait perdre plusieurs dizaines de milliards d’euros de recettes fiscales aux États sur le territoire desquels elles réalisent leurs bénéfices ? Or, lesdits accords (« tax rulings ») ont été signés avec la bénédiction du nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui, en tant que Premier ministre du Luxembourg, a ainsi couvert de son autorité une vaste opération de spoliation « légale » des États. « Que dire d’une Europe qui prend le visage de M. Juncker, un homme qui, à la tête du gouvernement luxembourgeois, a organisé le pillage fiscal méthodique de tous les autres pays européens ? » a très justement déclaré Henri Guaino. Et que dire d’Emmanuel Macron qui, en visite à Bruxelles, a tenu à lui réaffirmer toute sa « confiance » ? 

    Mais ce n’est là que la pointe émergée de l’iceberg. On pourrait tout aussi bien évoquer la façon dont les banques d’affaires ont, après avoir reçu des milliers de milliards de dollars de la part des banques centrales pour faire face à la crise financière de 2008, détourné la plus grande partie de cette manne, théoriquement destinée à faire repartir l’économie réelle, pour l’investir dans des marchés jugés plus rentables et des spéculations douteuses. 

    Pourquoi en parle-t-on si peu ? 

    On en parle de temps à autre, mais cette délinquance là ne gêne personne, parce que personne ne la voit. Les requins de la finance ne pourrissent pas la vie des « honnêtes gens » dans la rue, ils ne sont responsables d’aucune « incivilité », ils ne tuent pas pour s’emparer d’un téléphone portable ou pour une cigarette refusée. Ils font simplement à grande échelle ce que les racailles font dans le style besogneux. Ce sont des industriels de la prédation, quand les autres ne sont que de petits artisans. En matière de fraude fiscale, Jérôme Cahuzac et Thomas Thévenoud ont également beaucoup fait parler d’eux, alors qu’à côté des multinationales, ils ne représentent même pas la moitié d’une virgule dans une note de bas de page. 

    Il semble qu’argent « sale » et argent « propre » coexistent de plus en plus, au point que les pandores ont le plus grand mal à s’y retrouver. 

    Voyez la banque HSBC (Hongkong and Shanghai Banking Corporation), qui vient d’être inculpée pour des faits de fraude fiscale aggravée, de blanchiment d’argent sale et même d’organisation criminelle, suite à une enquête ouverte en Belgique il y a plusieurs années. C’est en effet l’un des traits caractéristiques de la grande criminalité internationale que profits licites et illicites se mêlent désormais dans une vaste zone grise où les radars ne permettent même plus de piloter à vue. Le grand public, qui ne réalise pas l’ampleur de cette criminalité transnationale (où la contrefaçon, pour ne citer qu’elle, est en passe de détrôner le trafic de drogue), ne sait pas non plus que la délinquance en col blanc échappe le plus souvent à toute sanction. Les chiffres dont on dispose donnent pourtant le vertige. D’après le FMI, sur un PIB mondial qui se montait en 2006 à 48.144 milliards de dollars (39.000 milliards d’euros), l’argent volé, détourné ou évadé n’a pas représenté moins de 1000 à 2.500 milliards de dollars (800 à 2.000 milliards d’euros). À eux seuls, les échanges internes des multinationales, dont les filiales s’activent pour échapper à l’impôt, représentent de 700 à 1000 milliards de dollars (560 à 800 milliards d’euros) par an. D’autres auteurs estiment que l’argent blanchi dans le monde représente 800 milliards de dollars (650 milliards d’euros) par an. L’économiste Gabriel Zucman évalue de son côté l’argent caché dans les paradis fiscaux à près de 8.000 milliards d’euros, ce qui représente pour les États une perte annuelle d’environ 130 milliards d’euros, dont 17 milliards pour la France. On est loin du casseur de banlieue, pour ne rien dire du Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica (1948) ! Nous sommes aujourd’hui à l’époque de la prédation généralisée.

    Source

    http://www.oragesdacier.info/

  • Hervé Juvin : "La fin du XXe siècle, c'est la liquidation du monde pour fabriquer de la richesse"

  • Syndicats : moins d'adhérents, toujours plus d'argent ...

    Le gouvernement se prépare, en toute discrétion, à augmenter de 10 millions d'euros le financement des syndicats par les entreprises à partir de 2015.

    Pour l'instant, rien n'est officiel. Mais les projets de décret sont d'ores et déjà écrits. De quoi s'agit-il ? De la majoration des cotisations sociales payées par les employeurs, à partir du 1er janvier 2015, pour financer les organisations syndicales et patronales. Non seulement l'État va leur verser 30 millions d'euros chaque année, une étrange innovation en période de supposée baisse des dépenses publiques, mais les entreprises devront, de leur côté, leur consacrer une cotisation plus élevée que prévu.

    Le taux retenu avait été fixé dans un premier temps à 0,014 % de la masse salariale, soit environ 70 millions d'euros par an. Finalement, la loi Sapin sur la formation professionnelle votée en mars dernier aboutit à un décret d'application plus généreux. Ce sera non pas 0,014 mais "0,016 % des paies versées". Avec une masse salariale annuelle supérieure à 500 milliards, ces deux millièmes pour cent font grossir l'enveloppe de plus de 10 millions d'euros. 

    À quoi va servir tout cet argent ?

    Alors que les syndicats perdent chaque année des adhérents, il est paradoxal de leur offrir une gratification supplémentaire. Il se trouve à peine un salarié sur vingt, dans le secteur privé, pour faire acte d'adhésion. Dans certaines organisations, la manne dispensée par l'argent public et les cotisations des entreprises représentera bien davantage que les cotisations. C'est donc à une sorte de participation financière obligatoire que sont soumis beaucoup de Français, à la fois comme salariés - les cotisations payées par les entreprises, c'est autant qui ne va pas dans leurs poches - et comme contribuables.

    À quoi va servir tout cet argent ? À la CGT, Thierry Lepaon a fait preuve de créativité, mais le modèle qu'il a mis en place n'a pas fait l'unanimité. Nul doute qu'il trouvera de dignes successeurs, qui feront s'envoler les belles paroles du gouvernement sur le strict contrôle des sommes allouées.

    Sophie Coignard

    Le Point :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuElEAuZFuWHwvwrDQ.shtml

  • Royaume-Uni : La faim hante le pays

    Le nombre de personnes contraintes de faire appel aux banques alimentaires a presque triplé en un an au Royaume-Uni. Selon un rapport parlementaire, c’est surtout le régime des aides de l’État, plus strict qu’auparavant, qui pousse les Britanniques vers la pauvreté.

    Un rapport parlementaire sur la faim dans le pays, financé par l’Église, accuse la politique d’austérité de pousser les personnes vulnérables à être contraintes de faire appel aux banques alimentaires,selon The Guardian.Entre 2013 et 2014, plus de 913.000 personnes – dont un tiers d’enfants – ont reçu des aliments d’urgence d’une banque alimentaire pendant au moins trois jours, contre 346.000 personnes entre 2011 et 2012.

    En effet, le rapport intitulé Feeding Britain (Nourrir la Grande-Bretagne), qui doit être publié aujourd’hui, souligne que “le pays est hanté par la faim, causée par les bas salaires, les inégalités qui se creusent, un régime impitoyable de sanctions [infligées aux bénéficiaires d’aides d’État qui ne remplissent pas les nouvelles conditions] et la désintégration du tissu social“.

    Augmentation du salaire minimum

    La première réaction du Parti conservateur au rapport a été “hostile”, selonThe Guardian.Matthew Hancock, l’un des ministres du gouvernement, aurait déclaré que “la hausse des appels aux banques alimentaires était due à la plus grande visibilité de celles-ci“. Le rapport risque de générer “le clivage le plus important depuis des décennies entre l’Église et le Parti conservateur“, selon le journal.

    Les auteurs du rapport, issus de tous les partis, appellent le gouvernement à changer le système des sanctions, mettre en place un réseau de banques alimentaires plus important avec un soutien public et créer un nouvel organisme public dans lequel opéreraient huit ministres pour combattre la faim.

    De plus, ils appellent à une augmentation du salaire minimum, et, dans les écoles, à élargir la politique des repas gratuits aux vacances scolaires pour les enfants défavorisés. Enfin, ils incitent les supermarchés à faire de sorte que les surplus alimentaires ne soient plus jetés.

    Allocation coupée sans avertissement

    Le régime des sanctions est “la principale raison pour laquelle les pauvres se tournent vers les banques alimentaires“, explique le journal. Par exemple, une personne qui ne se présente pas à un entretien d’embauche risque de ne plus recevoir son allocation de chômage.

    Selon The Times,les centres d’allocations devraient en effet “mieux expliquer la nature des sanctions aux personnes les plus vulnérables“. Le quotidien estime néanmoins que “les sanctions ont bel et bien encouragé des personnes à se mettre plus sérieusement à la recherche d’un emploi“.

    Le vice Premier ministre Nick Clegg (libéraux-démocrates) a admis qu’”il y a des preuves que certaines personnes ayant fait l’objet de sanctions finissent par avoir recours temporairement à des banques alimentaires [...]. Nous devrions mettre en place un système [...] pour que certaines sanctions ne soient pas infligées du jour au lendemain comme c’est parfois le cas aujourd’hui.

    Le danger d’un “agenda gauchiste”

    The Daily Telegraph défendquant à lui la politique gouvernementale actuelle. “Le danger, c’est que le besoin de lutter contre ce problème coïncide avec un agenda gauchiste incitant le gouvernement ‘insensible’ à faire davantage pour aider les pauvres.

    Certes, “c’est scandaleux que dans un pays aussi riche et prospère que la Grande-Bretagne des personnes n’aient pas de quoi se nourrir [...]. Mais augmenter les aides de l’État ne constitue pas une réponse au problème de la faim sur le long terme“, estime le journal conservateur.

    En réalité, les ministres ont déjà fait énormément de choses pour aider : ils ont augmenté les seuils d’impôt sur le revenu, créé des centaines de milliers de postes et mis en place des réformes des aides de l’État pour inciter les personnes concernées à sortir de la dépendance [aux allocations] et à trouver un travail.

    The Independent salue avant tout la proposition de limiter le gaspillage alimentaire. “C’est une bonne idée de mettre plus de pression sur les supermarchés et les chaînes alimentaires pour qu’ils donnent plus de nourriture aux banques alimentaires et aux associations caritatives au lieu de la jeter ou de l’incinérer“, note le journal. “L’année dernière, [la chaîne de supermarchés] Tesco (28 % du marché national) a révélé que 30.000 tonnes de nourriture avaient été jetées au cours des six premiers mois de l’année.

    Courrier International

    http://fortune.fdesouche.com/367941-royaume-uni-la-faim-hante-le-pays#more-367941