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économie et finance - Page 571

  • Comment le Crédit lyonnais a revendu Adidas pour sauver Tapie (Vidéo)

    Le Crédit lyonnais a-t-il manqué de loyauté envers Bernard Tapie lors de la revente d’Adidas ? Le documentaire réalisé par Laurent Mauduit et Thomas Johnson, intituléTapie et la République, autopsie d’un scandale d’État, répond à la question.

    Il nous plonge au cœur d’un des plus importants scandales d’État de la Ve République : l’affaire de l’arbitrage Crédit lyonnais-Adidas, pour laquelle Bernard Tapie et cinq autres personnes sont mis en examen pour “escroquerie en bande organisée“.

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    via http://fortune.fdesouche.com/

  • « La dette ? Une machine devenue folle et proche de ruiner tous les États »

    Entretien avec Alain de Benoist

    La dette… La dette… La dette ! Elle obsède tout le monde, et c’est sans doute à juste titre. Mais comment en est-on arrivé là ?
    La possibilité offerte aux ménages d’emprunter pour couvrir leurs dépenses courantes ou acquérir un logement a été l’innovation financière majeure du capitalisme d’après-guerre. À partir de 1975, c’est ce qui a permis de compenser la baisse de la demande solvable résultant de la compression des salaires et de la précarité du travail. Le crédit a ainsi représenté pendant des décennies le véritable moteur de l’économie. Aux États-Unis, cette tendance a encore été encouragée dans les années 1990 par l’octroi de conditions de crédit de plus en plus favorables, sans aucune considération de la solvabilité des emprunteurs. Quand la crise financière de 2008 a éclaté, les États se sont encore endettés pour empêcher les banques de sombrer. La machine s’est alors emballée de façon telle que les États surendettés sont devenus prisonniers de leurs créanciers, ce qui a limité d’autant leur marge de manœuvre en matière sociale et politique. Aujourd’hui, ils se retrouvent pris dans un système usuraire, puisqu’ils n’ont d’autre alternative que de continuer à emprunter pour payer les intérêts de leur dette (la France emprunte, à cet effet, 50 milliards d’euros par an), ce qui augmente encore le montant de cette dette.
    Résultat : le volume total de la dette mondiale atteint aujourd’hui le chiffre faramineux de 200.000 milliards de dollars, soit 286 % du PIB mondial, contre 142.000 milliards de dollars en 2007. Et encore ne tient-on pas compte des dettes contingentes comme la dette bancaire ou celle des retraites à servir !
    La dette cumulée de tous les États atteint des niveaux stratosphériques. Les particuliers et les ménages savent bien pourtant que personne ne peut vivre perpétuellement à crédit…
    Il semble, en effet, préférable de ne pas dépenser plus que ce que l’on gagne. Mais le problème est qu’on ne peut assimiler le budget d’un État à celui d’un ménage. Un État est tenu de faire des investissements à long terme qui, ne pouvant être financés sur la base des seules recettes courantes, doivent obligatoirement l’être par l’emprunt. Les nations, en outre, ne sont pas des êtres mortels : un pays ne fait pas faillite à la façon d’une entreprise ou d’un particulier. Enfin, quand il emprunte, un État n’engage pas sa propre fortune, mais celle de ses citoyens (il gage une partie de l’épargne des plus aisés plutôt que de la prélever par le moyen de l’impôt). Ce faisant, il se soumet, en revanche, aux marchés financiers. Le montant de la dette indique le degré d’aliénation de l’État.
    Tout le monde fait les gros yeux à la Grèce, en affirmant qu’elle « doit payer sa dette ». Michel Sapin dit même que, si elle ne la payait pas, cela coûterait 600 ou 700 euros à chaque Français. Mais que faire quand on ne peut pas payer ?

    Rappelons d’abord que, contrairement à ce que prétend la vulgate médiatique, l’envolée de la dette grecque est due pour l’essentiel à des taux d’intérêt extravagants et à une baisse des recettes publiques provoquée par des amnisties fiscales qui ont surtout profité à l’oligarchie. Quant à Michel Sapin, il dit n’importe quoi. Les prêts que la France a consentis à la Grèce sont, en effet, déjà comptabilisés dans la dette publique française, que la France n’a pas plus que la Grèce l’intention (ni les moyens) de payer. Il n’y a, en fait, aucun avenir pour la Grèce à l’intérieur d’une Union européenne qui cherche à constitutionnaliser les politiques d’austérité afin de museler la souveraineté populaire : comme l’a dit sans fard Jean-Claude Juncker, porte-parole des étrangleurs libéraux et subsidiairement président de la Commission européenne, « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » (sic). La Grèce n’a d’autre choix que de passer sous la table ou de la renverser, c’est-à-dire de faire défaut sur sa dette et de sortir de l’euro.
    Ceux qui font les gros yeux à la Grèce devraient essayer de comprendre que, si la morale est de mise en matière de dette privée (cf. l’allemand Schuld, « dette », et schuldig, « coupable »), elle ne l’est pas en matière de dette publique. Quand un État emprunte, il ne s’engage pas moralement, mais conclut un simple accord financier. La valeur de cet accord est subordonnée à des exigences politiques, en ce sens qu’aucun État ne peut saigner à mort son peuple au seul motif que les accords signés doivent toujours être respectés (pacta sunt servanda). L’économie de la servitude n’est, en effet, pas supportable : on ne saurait exiger d’un peuple qu’il rembourse une dette contractée dans le passé à ses dépens. Au demeurant, les exemples ne manquent pas qui montrent que l’obligation de rembourser une dette publique n’a jamais été considérée comme absolue. La dette de l’Équateur a été supprimée en 2008, celle de l’Islande en 2011. En Pologne, dès l’arrivée au pouvoir de Lech Wałęsa, en 1990, les créanciers de ce pays ont réduit sa dette de 50 %. Quand ils ont envahi l’Irak en 2003, les États-Unis ont épongé la dette irakienne pour assurer la solvabilité du pouvoir qu’ils venaient de mettre en place à Bagdad. Quant à l’Allemagne, elle ferait bien de ne pas oublier qu’après la guerre, le « miracle économique » allemand n’a été rendu possible que grâce à l’accord de Londres du 27 février 1953, qui a d’un trait de plume supprimé plus de la moitié de sa dette extérieure. C’est la meilleure preuve que, lorsqu’une dette devient insupportable, il n’y a pas d’autre solution que de l’annuler ou de la restructurer.

    Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EukZVFklVEGYzgebAu.shtml

  • Plan social au PS

    L'UMP, l'UDI, le MoDem et les candidats divers droite ont pris 25 départements à la gauche et devraient se retrouver à la tête de 64 circonscriptions. La gauche, qui dirigeait 60 des 101 conseils généraux sortants, conserverait 33 présidences, dont celles de Paris, de la Guyane et de la Martinique qui n'étaient pas en jeu.

    Le conditionnel est employé car il y a des départements où la majorité est relative et le jeu des alliances pourrait les faire basculer. Les conseillers départementaux se réuniront jeudi 2 avril pour élire le président de chaque assemblée. Deux tours à la majorité absolue et un tour à la majorité relative doivent départager les prétendants.

    Le PS conserve donc une trentaine de départements. Cette défaite politique est aussi financière et humaineTous les conseillers départementaux du PS reversent à la fédération de leur département entre 5 % et 10 % de leur indemnité. Soit entre 1400 et 2000 euros de cotisation annuelle par conseiller départemental. En perdant environ la moitié de ses effectifs départementaux,la facture est estimée à environ 2 millions d'euros. 

    Il y a un an, 2000 collaborateurs socialistes avaient perdu leur emploi suite aux municipales. Une nouvelle vague de licenciements de 20 à 50 personnes par département perdu va venir s'ajouter. En attendant le prochain plan social qui fera suite aux élections régionales.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Développer la possibilité d'instaurer un salaire parental d'éducation

    Dominique Martin, député européen FN, a défendu devant la commission de l'Emploi et des Affaires sociales du Parlement européen l'idée du salaire parental:

    "Égalité des chances et de traitement entre hommes et femmes. Evidemment, pourquoi pas, difficile de s'y opposer. Mais à aucun moment je n'entends parler d'égalité à la liberté. Et notamment de la liberté des femmes à ne pas travailler. Vous en connaissez tous. Toutes ces femmes qui vont travailler à temps partiel pour 8-900 euros par mois (…) Croyez-vous qu'elles le fassent pour s'épanouir? Pour entrer dans la vie active? Pour être l'égal de l'homme ? Non elles le font parce qu'il manque entre 900 et 1100 euros pour subvenir au besoin du foyer. Et c'est ça qui est inacceptable

    J'aimerais bien que l'on développe la possibilité, que l'on laisse la liberté aux femmes de s'occuper de leur foyer, notamment par un salaire parental d'éducation… À égalité avec les hommes, si vous voulez. Ça aurait l'avantage de libérer des emplois, ça aurait l'avantage de donner une meilleure éducation à nos enfants, ça aurait l'avantage de sécuriser nos rues parce qu'ils ne traîneraient pas nos rues et ne seraient pas soumis à la drogue (...)"

    Philippe Carhon http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Zone euro : 2017 sera une année catastrophique (Natixis)

    Dans une étude publiée le 17 mars dernier, le groupe bancaire, né de la fusion des groupes Caisse d’Épargne et Banque populaire, fait part de son pessimisme à moyen terme. Le pôle de recherche économique de Natixis craint en effet que plusieurs facteurs qui se cumulent conduisent à ce que 2017 soit une très mauvaise année pour la zone euro.

    • Le rééquilibrage du marché du pétrole après la baisse du prix du pétrole en 2014 devrait conduire à une remontée de ce prix, d’où une perte de demande et de croissance, et le retour de l’inflation à un niveau voisin de l’objectif de la BCE

    • La BCE devrait donc arrêter le Quantitative Easing, d’où remontée des taux d’intérêt à long terme, normalisation des primes de risque, ré-appréciation de l’euro; en conséquence des difficultés pour les investisseurs (qui ont accumulé des actifs avec des rendements et des primes de risque faibles); des difficultés pour les emprunteurs publics et privés, un recul de la demande;

    • Dans certains pays (France, Espagne, Italie), la nécessité de réaliser un ajustement budgétaire important dans un environnement plus défavorable: croissance plus faible, taux d’intérêt plus élevés.
    Tous les facteurs qui soutiennent la croissance en 2015 – 2016 (baisse du prix du pétrole, dépréciation de l’euro, taux d’intérêt nuls, report de l’ajustement budgétaire) s’inversent donc, d’où une croissance qui, au lieu d’être nettement supérieure à la croissance potentielle comme en 2015 – 2016, devient en 2017 inférieure à la croissance potentielle.

    Celle-ci ne semble pas de plus devoir devenir plus forte, avec la poursuite du sous-investissement des entreprises.

    La croissance de la zone euro devrait être assez bonne en 2015-2016 (graphique 1) grâce à un ensemble important de facteurs favorables:

    • la baisse du prix du pétrole et du coût de l’énergie importée (graphique 2);

    • la dépréciation de l’euro (graphique 3);

    • le niveau très bas des taux d’intérêt (graphiques 4a – 4b);

    • le report dans le temps de la correction des déficits publics dans certains pays (France, Italie, graphique 5).

    Malheureusement, nous pensons que, avec l’inversion de ces tendances, l’année 2017 devrait être une mauvaise année pour la zone euro.

    1) Remontée du prix du pétrole

    La baisse du prix du pétrole en 2014 (graphique 6) déclenche un rééquilibrage du marché du pétrole:

    • la production de pétrole cher va être freinée, en particulier aux États-Unis où déjà on observe une forte baisse des forages (graphique 7);

    • la demande mondiale de pétrole (graphique 8) va être stimulée

    Si la production américaine se stabilise ou même recule un peu en 2016 (graphique 9), le rééquilibrage du marché du pétrole mondial sera assez important, et le prix du pétrole devrait remonter à partir de la fin de 2016.

    Ceci entraînerait dans la zone euro:

    • une perte de demande, symétrique du gain de demande de 2015;

    • le retour de l’inflation vers l’objectif de la BCE;

    l’inflation sous-jacente devrait en effet être voisine de la hausse du coût salarial unitaire, soit 1,2% par an (graphique 10); et l’inflation totale devrait être nettement supérieure à l’inflation sous-jacente, comme aujourd’hui elle est inférieure (graphique 11).

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  • Chroniques du mensonge ordinaire

    Madame Juliette Méadel, Secrétaire Nationale du PS, vient, à propos des élections départementales dont le premier tour a eu lieu le dimanche 22 mars de démontrer sa flagrante inculture économique[1]. Le problème n’est pas l’ignorance sur ce point de Madame Méadel. On a tous des choses que l’on ignore. Le problème est qu’elle est secrétaire nationale d’un parti aujourd’hui au pouvoir. Alors, même si les temps ne sont plus ceux où l’on pouvait s’attendre d’un Secrétaire National qu’il soit qualifié de Coryphée des Sciences, ou la personne ayant cette responsabilité se sentait tenue de montrer qu’elle maîtrisait à peu près les diverses sciences humaines à coup de livres ou d’articles de revue, le degré d’inculture dont Mme Méadel fait preuve est attristant et inquiétant.
    La sortie de l’Euro ou comment jouer sur les peurs.

    La question, bien évidemment porte sur les conséquences d’une sortie de l’Euro. Qu’écrit donc Mme Méadel ?
    « Aux yeux du monde et de ses créanciers, l’économie française inspirerait fatalement de la défiance et le doute dans sa capacité à rembourser sa dette. Il en résulterait une augmentation vertigineuse des taux d’intérêts d’emprunt : la France, qui se finance quotidiennement à des taux très faibles, verrait donc la charge de sa dette exploser. »
    Premier point : en quoi est-ce qu’une « sortie de l’Euro » inspirerait « de la défiance et le doute dans sa capacité à rembourser sa dette ». Si la France sort de l’Euro, et laisse sa monnaie se déprécier par rapport au Dollar, mais aussi au Deutsche Mark, c’est pour retrouver des marges importantes de croissance. On peut discuter des possibles taux de croissance après une telle sortie, de 2% à 5% suivant les calculs et estimations, mais personne ne doute qu’il y a aurait une croissance bien plus forte que celle que nous connaissons aujourd’hui. Dans ces conditions, d’où viendrait la « défiance » ? A moins que Madame Méadel ne nous explique en quoi une économie allant mieux peut susciter la « défiance », on avoue avoir un peu de mal à comprendre. Madame Méadel indique alors « le doute dans sa capacité à rembourser sa dette ». Ici de deux choses l’une. Soit elle croit encore à cette fable inventée par Nicolas Sarkozy comme quoi la partie de notre dette détenue par des non-résidents augmenterait en proportion de la dévaluation. Mais, c’est une fable. La lex monetae stipule bien qu’une dette est payée dans la monnaie du pays émetteur si elle est rédigée dans des contrats de ce pays. Ce principe est bien connu de tous les économistes, et de tous les financiers qui travaillent sur les marchés des obligations d’Etat. On sait que 97% de la dette française est émis « en droit français ». Elle est donc remboursable dans ce qui sera la monnaie de la France, soit aujourd’hui l’Euro et demain, si nous sortons de l’Euro, le Franc. Les montants seront traduits de l’Euro en Franc au taux de 1 pour 1. Mais il faut croire que Mme Méadel est sujette à des terreurs nocturnes.
    Deuxième point : « Il en résulterait une augmentation vertigineuse des taux d’intérêts d’emprunt ». Ici encore, on s’interroge sur ce que sait (ou plus exactement ne sait pas) Mme Méadel. Admettons que l’agence France-Trésor place des obligations d’Etat sur le marché. Le taux d’intérêts incorporera une prime de risque, mais on sait par expérience que cette prime, portant sur un Etat solvable, et dont la balance courante, aujourd’hui déficitaire, montrerait des signes rapides d’amélioration, serait loin d’être excessive. L’écart traditionnel était de 150 points de base avec les taux allemands, soit 1,5%. Admettons même que cet écart soit momentanément porté à 200 points de base, cela signifierait 2%. Or, les taux allemands sont aujourd’hui pratiquement à 0%. Il n’y a aucune raison de penser que les taux français dépasseraient 2,5%. Ce n’est donc pas une « augmentation vertigineuse » ou les mots n’ont plus de sens.
    Troisième point : en fait, l’agence France-Trésor n’aurait sans doute pas besoin de placer des obligations. En rétablissant le mécanisme des « planchers obligatoires d’effets publics » pour les banques françaises et les établissements étrangers opérant en France, le gouvernement créerait une demande pour des obligations d’Etat qui assurerait que le financement de la dette puisse se faire à des taux très bas. Là, Mme Méadel montre que non seulement elle ne maîtrise pas la macroéconomie, mais qu’elle ignore tout des techniques financières. Mais ce n’est pas tout, hélas…
    Quand elle écrit : « le montant des taux d’intérêt de la dette s’élève à 45 milliards d’euros ; une sortie de la zone euro et son corolaire, la hausse des taux d’intérêt, multiplierait par 2 ou 3 la charge de la dette, ce qui représente trois fois le budget de l’éducation nationale » elle prouve aussi qu’elle est très fâchée avec le calcul (niveau classe de 4ème). En effet, si la charge des intérêts aujourd’hui est de 45 milliards, la part de ces intérêts où les taux sont très faibles ne représente pas plus d’un tiers des dettes. Une grande partie des obligations d’Etat ont été émises avant la période de faibles taux d’intérêts (depuis 2 ans approximativement) et ne concerne que les obligations à court terme (3 mois à 5 ans). On voit immédiatement que si les taux remontaient à 2,5% (pour le taux à 10 ans) l’impact serait faible sur le montant TOTAL des intérêts. On conseillera à Mme Méadel de prendre un livre de mathématiques pour classes de collèges dans lequel on explique ces simples règles de calcul.
    Mais, en réalité, Mme Méadel n’est certainement pas ignorante. Elle ment en pleine connaissance de cause. En fait, elle joue sur les peurs les plus primaires et cherche à effrayer son lecteur. Ce qui est alors intéressant, c’est que ce sont exactement les méthodes qui sont reprochées au Front National. On ne cesse d’entendre que ce dernier jouerait sur les peurs des français. Mais, que fait Mme Méadel, Secrétaire Nationale du Parti « socialiste » ? Et l’on voudrait alors nous faire croire en une différence de nature entre les partis ? Avec ce genre de méthode, c’est tout le discours sur « nous sommes des républicain, eux ne le sont pas » qui s’effondre immédiatement. Je ne sais si Mme Méadel se rend compte de ce qu’elle dit, mais je suis convaincu de l’effet extrêmement négatif qu’il y a à jouer ainsi sur les peurs de l’électorat. Quand on veut donner des leçons aux autres, il convient de commencer à se les appliquer.
    La question du protectionnisme.
    Madame Méadel continue sur le protectionnisme où, là aussi, elle étale son ignorance et son discours idéologique. Elle dit : « Pourtant, le protectionnisme économique est d’autant plus aberrant que les Etats et les peuples n’ont jamais été aussi interdépendants, liés, connectés, informés depuis Adam Smith. Plus que jamais, les peuples ont besoin d’échange commercial régulé pour vivre et se développer mieux». Tout d’abord, en quoi le protectionnisme s’oppose-t-il à l’interdépendance ? Cela revient confondre protectionnisme et autarcie. Je ne crois pas que si sa copie devait passer devant les yeux d’un professeur de Sciences Economiques et Sociales, Mme Méadel obtiendrait une très bonne note. Ensuite, si le protectionnisme n’est pas LE moyen de régulation des échanges, on ne voit pas ce qu’il est. Ici, il y a un problème de logique. Soit elle pense que l’interdépendance oblige au libre-échange et elle ne peut pas employer le mot « régulé » à propos des échanges commerciaux, soit elle est pour la régulation, et dans ce cas elle doit admettre le protectionnisme. Enfin, Madame Méadel devrait se renseigner. Le nombre de pays instituant des barrières, qu’il s’agisse de tarifs douaniers ou de mesures réglementaires, sur le commerce est très élevé (des Etats-Unis à la Corée du Sud). En fait, c’est l’Union européenne qui, à cet égard, est une aberration en proclamant une ouverture complète des frontières et en négociant (en secret faut-il le rappeler) un accord de libre-échange avec les Etats-Unis dont les effets seront dévastateurs, le TAFTA ou TTIP.
    Mais, Madame Méadel ne s’arrête pas là (hélas). La phrase suivante et un condensé de toutes les sottises que l’on peut entendre sur ce sujet du protectionnisme : « En 2012, le commerce extérieur représente 25% de la croissance française, il faut donc poursuivre, avec nos partenaires commerciaux, la régulation des échanges au service de la prospérité et de la justice, et non pas l’interdire unilatéralement. Le protectionnisme est obsolète et impossible à mettre en œuvre alors que les Français réalisent de plus en plus de transactions électroniques ».
    Décortiquons un peu ce paragraphe. Oui, le commerce extérieur représente, environ, 25% de la croissance si on le calcule à l’export. Mais nous importons aussi des biens. La substitution de la production nationale aux produits importés peut être une forte source de croissance. Donc, il est clair que si nous sortons de l’Euro, déprécions d’environ 20% notre monnaie, le gain en croissance sera important. Mais si c’est vrai, comment alors expliquer la « défiance » dont elle parlait au début de son article ? Madame Méadel n’est même pas capable d’être cohérente sur une page…
    Ensuite, les mesures de régulation des échanges doivent parfois être unilatérales. Ce fut le cas, par exemple, lors de la dramatique épidémie dite « de la vache folle ». La prospérité et la justice, qu’il est noble d’employer des termes aussi grands, impliquent parfois des mesures unilatérales.
    Mais, nous n’avions pas tout lu. Véritable cerise sur la gâteau elle ajoute : «Le protectionnisme est obsolète et impossible à mettre en œuvre alors que les Français réalisent de plus en plus de transactions électroniques ». Les bras nous en tombent comme dirait la Victoire de Samothrace. Le fait que les transactions se fassent (en partie) électroniquement renforce au contraire les moyens de contrôle et les moyens de perception d’une taxe. En réalité, toutes les transactions électroniques sont beaucoup plus (et beaucoup mieux) contrôlables que des transactions manuelles. Cette phrase de Madame Méadel n’est cependant pas que d’une stupidité sans nom. Elle témoigne dans l’imaginaire de la Secrétaire Nationale du PS la permanence de cette idée comme quoi des innovations techniques changent radicalement la nature des processus. C’est d’une bêtise consternante. Les innovations changent les formes de ces processus (par exemple avec des systèmes experts pour mettre en place un contrôle des transactions automatisées) mais nullement la nature ni le sens de ces processus.
    Ici encore, il faut s’interroger. Je ne crois pas que Madame Méadel soit aussi bête qu’elle paraisse à la lire. Je crois que c’est une personne très intelligente. Mais c’est une personne qui ment sciemment à ses lecteurs. Et c’est bien la tout le problème.

    [1] Méadel J., « Sortie de l’euro, protectionnisme : les chimères de Marine Le Pen » in L’Obs, 16 mars 2015, http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1340014-sortie-de-l-euro-protectionnisme-les-chimeres-de-marine-le-pen.html?xtor=RSS-24

    http://russeurope.hypotheses.org/3667

  • Politique & Eco n°36 - La sécurité sociale, organisme socialo-communiste de redistribution.

  • [Tribune] La France a créé plus de 50 taxes depuis 2010

    Sur la même période, seulement seize taxes ont été supprimées, pour quelques millions d'euros seulement. 
    L'imagination du fisc est sans limite. La France a ainsi créé 44 taxes nouvelles entre 2010 et 2014, soit près de 9 par an en moyenne, selon l'Observatoire des politiques budgétaires et fiscales 2015 du cabinet EY. La palme revient à l'année 2012, avec 15 taxes créées, mais le rythme est resté très élevé en 2013 (12), avant de connaître une accalmie en 2014 (3). Dans ce domaine, la France est championne: aucun de ses voisins européens n'a lancé plus de 3 taxes sur la période. 
     
    Et ce n'est pas fini, puisque 7 taxes vont voir le jour cette année, comme la taxe annuelle sur les parkings en Ile-de-France. Soit un total de 51 nouveaux prélèvements en six ans ! Avec les augmentations de taxes existantes, il est donc cohérent que la France se situe en 2013 à la deuxième place de l'OCDE, derrière le Danemark, pour le niveau de pression fiscale. Son taux de prélèvements obligatoires s'élevait ainsi alors à 45% du PIB, soit un bond de 2,1 points par rapport à 2011. Parallèlement, 9 taxes seulement ont été supprimées en cinq ans. Et à peine 7 disparaîtront cette année, pour quelques millions, alors que l'exécutif avait promis un vrai toilettage des petites taxes à faible rendement. 
    Instabilité fiscale 
    La France se distingue aussi par une autre manie nocive: son instabilité fiscale qui effraie les chefs d'entreprise. «C'est une réalité sur une longue période, mais on constate une accélération très nette sur les dernières années», souligne Charles Ménard, avocat associé chez EY. Ainsi, entre 30 et 35 mesures fiscales ont concerné les entreprises entre 2011 et 2013, et 28 en 2014. Là encore, c'est beaucoup plus que nos voisins. Au total, 105 mesures ont été adoptées, à travers 182 articles de lois fiscales pour 2014. Seule la Grande-Bretagne est plus productive. 
    Autre signal fâcheux, la France est l'un des 3 seuls pays au monde, avec l'Inde et Israël, à avoir relevé son taux maximal d'impôt sur les sociétés (IS) en 2014, à 38%. À travers le pacte de responsabilité, qui démarre cette année, l'exécutif s'est toutefois engagé à réduire le taux d'IS à 32% en 2017 et à supprimer la C3S d'ici à la fin du mandat. Mais la baisse du coût du travail sera atténuée par les créations ou hausses de taxes (sur les surfaces commerciales, par exemple), ou le fait d'en rendre d'autres non déductibles de l'IS.
     

  • La Grèce, et après ? Michel Drac et Pierre Stadere sur Méridien Zéro (27 février 2015)