Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections - Page 631

  • Journal politique de P.G.S

    L’académicien Jean-Marie Rouart avait écrit dans un élan humaniste que les fellaghas durant la guerre d’Algérie avaient un visage de sémite semblable à celui du Christ.

    A-t-il encore vu dans les traits de Medhi Nemmouch, le tueur de Bruxelles, le visage du Christ ?

    La guerre en Irak où les islamistes sunnites semblent prendre le dessus montre l’effet contreproductif des interventions militaires des États-unis ou de l’O.T.A.N. On se demande bien pourquoi Sarkozy a voulu à tout prix que la France réintègre cet organisme si ce n’est par américanophilie maladive. Les interventions comme en Libye n’ont servi à rien si ce n’est renforcer l’Islam radical.

    Il y a plus de vingt ans,HarlemDésir nous expliquait qu’il ne fallait pas avoir peur de l’immigration musulmane en France car on avait affaire essentiellement à des Sunnites et non à des Chiites comme en Iran. L’islamisme radical sunnite comme en Irak actuellement dévoile une fois de plus la stupidité de tels propos.

    Quant à la France, la droite U.M.P s’écroule et c’est tant mieux. Soit elle se recentre avec Juppé ou Fillon et elle sera en concurrence avec l’U.D.I-MODEM pour obtenir les suffrages d’un électorat européo-centriste qui pèse de moins en moins lourd. Soit Sarkozy revient, mais son discours droitier prendra moins et il n’aura plus l’attrait de la nouveauté comme en 2007. 

    On peut aussi se poser la question si la vente à la découpe de la France au Qatar (PSG, Printemps, Hotel de luxe ….  ) n’a pas eu comme contrepartie des financements au bénéfice du pouvoir en place.

    Pour revenir aux Européennes, on a assisté en plus de la victoire du F.N à la victoire des partis eurosceptiques. Les partis classiques comme l’UMP ou le PS évitaient soigneusement d’avoir un discours européiste qui n’est guère vendeur. Le seul parti clairement européiste était l’UDI et cela pèse moins de 10% !

    L’Union européenne ne suscite que l’indifférence, l’ennui ou l’hostilité.

    Patrice Gros-Suaudeau.

  • Le FN n’est pas le premier parti de France

    Résultats des Européennes. Entre idées fausses et idées reçues, par Aristide Leucate

    Avec 25% des suffrages et en dépit de près de 58% d’abstention, le Front national a suscité un emballement politico-médiatique comme on n’en vit plus depuis un certain 21 avril 2002, les hystérisantes manifestations de rues en moins.

     

    Du « séisme » à « l’onde de choc », en passant par la « déroute » ou la « sanction » du PS et de l’UMP, chacun y est allé de son analyse pour conjecturer la nouvelle « tripolarisation » de la vie politique française, lorsque le FN lui-même exulte qu’il est désormais le « premier parti de France ». Petit tour d’horizon de ces idées reçues comme de ces idées fausses.

    Les 10% réels du FN…

    Le FN, premier parti de France ? Voire. C’est oublier, par paresse intellectuelle ou panurgisme médiatique, que l’abstentionnisme, malgré une baisse à 57%, voisine avec les 59% de 2009, la palme ayant été remportée par la circonscription Outre-mer dont l’abstention record de 83% (contre 77% en 2009) relègue le FN à la quatrième place, le privant de siège ultramarin. Que seulement 43% du corps électoral se soit déplacé pour aller voter doit fortement relativiser le triomphalisme du FN dont l’élection de ses députés ne repose guère sur le quorum minimal requis. Nous avons souvent écrit, dans ces colonnes et ailleurs, combien il était nécessaire d’intégrer dans l’analyse d’un résultat électoral, cette variable indispensable sans laquelle des élections professionnelles, ou des assemblées générales de sociétés commerciales ne seraient pas valides. Quasiment inconnue du droit électoral, la prise en compte de ce paramètre permet d’interpréter au plus près de la sociologie réelle des électeurs, des résultats sortis des urnes dont le caractère relatif est éminemment renforcé par une abstention chronique. Ajoutons encore les 2,78% de bulletins blancs et les 1,26% de bulletins nuls sur un nombre total de votants. Dès lors, si l’on ramène le vote FN au nombre d’électeurs inscrits (et non au nombre de votants), son score serait ainsi plus proche des 10 % (si l’on estime le nombre d’inscrits à 46 066 307, Le FN a obtenu 5,4 millions de voix, soit moins que les 6 421 426 obtenues à l’élection présidentielle de 2012). La même projection pourrait être faite à l’endroit des autres partis, dont les résultats, en valeur absolue, sont effectivement catastrophiques, notamment ceux du PS (« moins de 6% des Français en âge de voter ont choisi le parti du Président de la République et du Premier ministre… », ainsi que le relevait Éric Martin dans Nouvelles de France).

    …contre ses 25% virtuels

    Certes, on nous objectera qu’un sondage IFOP pour Valeurs actuelles réalisé avant les élections prédisait que, même si le vote était rendu obligatoire, le FN serait crédité de 24%, le plaçant en tête devant l’UMP (22%) et le PS (14%), Jérôme Fourquet, le directeur du département opinion de l’institut, allant jusqu’à en conclure que le FN disposerait, chez les abstentionnistes, « d’importantes réserves de voix ». Analyse discutable, quand on sait, d’une part, que les sondages se trompent assez souvent, ce qui accrédite d’autant plus la dimension virtuelle et spéculative de leurs augures, d’autre part, qu’un tel résultat est contingent à la fois du mode de scrutin et du type d’élection. La proportionnelle permet notoirement au FN de tirer confortablement son épingle du jeu. En revanche, les partis traditionnels continuent à cristalliser le « vote utile » du corps électoral à l’occasion des élections locales, ce, malgré – faut-il le reconnaître – l’avancée certaine du parti frontiste depuis deux ans. Bien que porteuse, la stratégie de dédiabolisation entamée par Marine Le Pen et ses cadres reste entravée par l’image délibérément négative que les médias omniprésents – notamment télévisuels – véhiculent, alors même, comme l’écrit Christian Combaz, que « le mot de réaction n’effraie même plus les classes populaires ».

    Les européistes restent le premier parti de France

    On mesure, dès lors, l’écart entre la réalité arithmétique et l’enflure médiatique provoquée par la talentueuse opération de communication politique du FN qui a magistralement anticipé son score (de façon hyperbolique) en imprimant des affiches idoines confirmant, une fois n’est pas coutume, les sondages. Cette baudruche se dégonfle rapidement lorsqu’on étudie les rapports de force combinés aux systèmes d’alliances partisanes. On s’aperçoit, alors, que le FN, s’il demeure, incontestablement, le premier parti souverainiste de France, ne peut prétendre politiquement, au rang de premier parti de France, eu égard, précisément, à un jeu d’alliances totalement fermé de part et d’autre de l’échiquier politique. Si les eurosceptiques de Debout la République (dont les près de 4% encalminent résolument le mouvement dans la confidentialité d’un club de boullistes), voire, dans une certaine proportion, du Front de gauche (6.34%), représentent près de 10%, il est aisément inimaginable que Marine Le Pen envisage de quelconques rapprochements tactiques avec ces derniers. Chez les franco-sceptiques, « si l’on compare avec les élections européennes de 1994, les partis européistes se trouvent confortés et les listes eurosceptiques sont en reflux. En effet, le total UMP-UDI-Modem-PS-Verts est légèrement supérieur au total des partis similaires d’il y a vingt ans » (soit 53,5% des voix), selon le politologue, Marc Crapez (Figarovox, 26 mai).

    La tripolarisation improbable

    C’est dire que la tripolarisation prophétisée, notamment par Éric Zemmour, n’est pas pour demain, le FN conservant, plus que jamais, le talon d’Achille de son incapacité structurelle à nouer des relations avec les partis de l’Etablissement, les deux plus grands partis, PS et UMP, pouvant compter sur leurs alliés respectifs pour maintenir le bipartisme. Par ailleurs, l’hypothèse est d’autant moins plausible que la dernière actualité de l’UMP montre que la démission de Jean-François Copé laisse place à une direction collégiale (certes provisoire, mais significative) composée des ectoplasmiques Juppé, Raffarin et Fillon, centristes patentés de ce mammouth de « droite », décidément gangréné par le relativisme idéologique du marais centriste de l’ancienne UDF. Et si l’attelage, récemment reformé des centristes UDI-Modem, refuse, notamment par la voix du député UDI, Philippe Vigier, la main tendue par Juppé, d’une « plateforme commune » avec l’UMP, c’est précisément dans l’attente prochaine de l’effondrement général de celle-ci et sa refondation sur des bases saines, c’est-à-dire purgées de ses éléments réputés les plus droitiers (ceux de la Droite forte, par exemple). Quand bien même un nouveau parti de droite sortirait des décombres, il pourrait continuer à s’appuyer sur ses alliés naturels du centre avec lesquels il partagerait les mêmes fondamentaux eurobéats et mondialistes. Le FN est donc condamné à faire cavalier seul, sauf à indexer son élargissement à tous les souverainistes déçus qu’il pourrait peu à peu débaucher à droite et à gauche. Le chemin est long et difficile, mais c’est toujours « le difficile qui est le chemin » nous enseigne Kierkegaard.

    Aristide LeucateL’AF 2887 - lactionpolitique.hautetfort.com

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-FN-n-est-pas-le-premier-parti

  • Scission de l’UMP, mue du FN… Si au lieu de parier on agissait ?

    Une nouvelle structure politique complémentaire au FN, à vocation d'allié, de nature fédératrice, paraît indispensable.   

    Inutile de gloser à l’infini sur la dernière sortie de Jean-Marie Le Pen, où l’hystérie pavlovienne des uns ne vaut pas mieux que la glauque escobarderie de l’autre, sans parler des considérations psychologisantes hors de propos des commentateurs. La seule question qui vaille est politique : le rapport des forces interne au FN a-t-il assez basculé pour lui permettre de franchir une nouvelle étape au profit de l’expression politique nécessaire au pays, ou pas ? C’est en partie de cette réponse que dépend l’évolution du « tripartisme » provisoire que chacun constate désormais et, partant, la possibilité de commencer à renverser le cours désastreux des choses, ce qui est si urgent.

    Parallèlement, les uns tablent sur la décomposition de l’UMP (ou sa fracture), les autres pensent pouvoir parvenir au pouvoir sur leur seule lancée ; tout le monde fait des paris. C’est bien hasardeux, quand il n’est plus temps.

    Pourquoi attendre une hypothétique scission de l’UMP, ou une tout aussi hypothétique mue décisive du FN en mouvement de rassemblement largement ouvert ? L’une et l’autre correspondent à un rêve, pas nécessairement à la logique propre aux intérêts des acteurs de la lutte et aux conditions de celle-ci.

    Lire la suite

  • Le Danemark, pays des gens heureux et de l’extrême droite

    « Bienvenue dans la nation la plus heureuse du monde », proclament les slogans d'une bière locale à l'aéroport de Copenhague. Depuis que les deux premiers rapports sur le bonheur de l'ONU ont décrété, en 2012 et 2013, que les Danois étaient le peuple le plus heureux au monde, ce petit royaume de 5,6 millions d'habitants est observé de près. C'est ce même pays qui, lors des élections européennes du 25 mai, a voté à 26,6 % en faveur du Parti du peuple danois (DF), mouvement d'extrême droite eurosceptique et anti-immigrés, devenu le premier parti du Danemark.
    « Depuis l'arrivée au pouvoir des sociaux-démocrates , beaucoup d'électeurs sont en colère, car leurs politiques fiscale et sociale sont plus à droite que ce que les gens attendaient, estime Rune Stubager, politologue à l'université d'Aarhus. Quant aux libéraux, ils ont été affaiblis par le scandale des cadeaux qui a éclaboussé peu avant les élections leur président, Lars Lokke Rasmussen. » Ce dernier a même été surnommé « Luksus-Lokke » (Luxe-Lokke) par les médias.
    « Le système danois est fondé sur l'égalité sociale et la confiance. Nous partageons des valeurs sociales et morales et faisons confiance au système politique. Si un homme politique ne respecte pas la culture d'égalité, les Danois régissent très fortement », commente le romancier Jens Christian Grondahl, publié en France chez Gallimard.
    « BRUXELLES A TROP DE POUVOIR »
    Hvidovre, une commune de 51 000 habitants à l'ouest de Copenhague, a voté à 35 % pour DF aux élections européennes, après avoir été pendant près d'un siècle un bastion de la social-démocratie. C'est dans ces quartiers que les ouvriers méritants pouvaient déménager. L'actuelle première ministre sociale-démocrate, Helle Thorning-Schmidt, issue de cette gauche prolétarienne qui s'est embourgeoisée au fil des décennies, en est la plus belle illustration.
    DF a été favorisé par une polémique concernant un étudiant d'un pays de l'UE dont la demande de bourse avait été refusée. Au Danemark, cette bourse s'élève à 1300 euros par mois, pendant cinq ans. En février 2013, la Cour européenne de justice avait obligé le Danemark à accorder des bourses à davantage d'étudiants européens. « Le système éducatif danois est vraiment sous pression, souligne Marlene Wind, directrice du Centre des politiques européennes de l'université de Copenhague, et le fait qu'un tribunal étranger nous dise qu'on doive payer des étrangers a été très mal perçu. » Dans la foulée, un débat sur le dumping social des travailleurs européens a enflammé les esprits.
    Dans la paisible cité de Hvidovre, certains habitants ne s'expliquent pas ce vote DF : « On a un bon système social, les soins gratuits, l'école gratuite », explique Lene Raavig, une enseignante qui a voté pour un mouvement de gauche opposé à l'UE. Flemming Jensen, lui, a vécu toute sa vie à Hvidovre et travaille dans une crèche. D'habitude plus radical, il a voté social-démocrate : « Heureux, oui ; nous payons beaucoup d'impôts et les gens ont l'impression qu'on s'occupe bien d'eux. On ne souffre pas, on ne manque de rien. »
    Ce bonheur n'empêche pas Jean Helge Lyrdal, 71 ans, de voter pour le Parti du peuple danois depuis 1998, après avoir voté social-démocrate : « J'ai voté DF parce que je ne veux pas qu'on perde de souveraineté ; Bruxelles a trop de pouvoir, et puis on a trop de criminels étrangers, il faut les stopper. »
    Au café Claudio, Pernille Rabe, la serveuse, a son analyse : « Nous sommes très égoïstes. On veut tout ce qui est bien de l'UE, mais pas le reste. Et on a tellement peur d'abandonner notre culture. Les jeunes seront plus ouverts, je crois, mais le problème est que ces jeunes ne croient plus dans les politiciens car rien ne change. »
    « Les Danois se sentent propriétaires de cette société financée par leurs impôts très lourds, analyse Jens-Christian Grondahl. Et quand une politique d'austérité est mise en place, nous nous sentons trahis, surtout si cela intervient à un moment où l'intégration ne fonctionne pas, avec des immigrés d'origine musulmane qui ne contribuent pas aux impôts et profitent du système. Les Danois réagissent à ça. »
    « LES DANOIS VEULENT QUE ÇA RESTE COMME ÇA »
    A quelques centaines de mètres du centre commercial, Mikkel Dencker reçoit chez lui, dans un pavillon immaculé. A 38 ans, il a failli devenir le premier maire d'extrême droite du Danemark lors des municipales de novembre 2013. Faute de majorité derrière lui, Mikkel Dencker a saisi la main tendue par la maire sociale-démocrate sortante, et Hvidovre se retrouve avec une coalition éclectique : des sociaux-démocrates, des socialistes de gauche, et DF.
    Quand on lui demande s'il est heureux, Mikkel Dencker répond avec un sourire satisfait : « Les gens se sentent en sécurité, ils se font confiance les uns les autres, même avec des gens qu'ils ne connaissent pas. Et les gens se sentent aussi en sécurité sur le plan économique, s'ils perdent leur emploi. En votant pour nous, les Danois veulent que ça reste comme ça, alors que les autres partis veulent plus d'intégration dans l'UE, une UE dont les décisions bouleverseront notre situation. »
    La politologue Marlene Wind constate que « DF se présente comme le parti social-démocrate des origines, généreux pour les dépenses sociales, préoccupé par les personnes âgées ». L'écrivain Jens Christian Grondahl abonde dans ce sens : « Pour beaucoup d'électeurs, DF est devenu un parti social-démocrate alternatif. »

    Olivier Truc : Le Monde :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EupkFVFZyFXWDQYKTk.shtml

  • Les causes profondes de la crise de feue la Droite française

    Pour comprendre la crise mortelle de feue la Droite française, il faut d'abord comprendre ce qu'elle était.   

    Tout un chacun peut observer les querelles de personne à l’UMP et s’indigner des turpitudes comptables de ce parti et de la campagne de Sarkozy en 2012. Mais ce n’est pas le problème le plus sérieux de l’UMP. Car la désagrégation socio-politique et donc électorale de feue la Droite française a des causes profondes, incontrôlables et irréversibles.

    Au XIXe siècle, la politique était polarisée entre républicanisme et royalisme. Au XXe s., cette polarisation a fait place à une opposition entre Droite et Gauche dans des termes différents, puisque le républicanisme a gagné par forfait en 1873, lorsque le comte de Chambord a sabordé la restauration royaliste, pourtant à deux doigts d’aboutir.

    Pour comprendre la crise mortelle de feue la Droite française, il faut d’abord comprendre ce qu’elle était, à savoir une synthèse entre une certaine idée de la France, les bonnes mœurs bourgeoises ou catholiques, l’attachement à la patrie et la défense de la propriété et de la libre entreprise. Cette synthèse fonctionnait bien à l’intérieur du cadre national. Elle a bien fonctionné tout au long du XXe siècle. Mais, avec la montée du mondialisme, elle ne fonctionne plus. Le nœud gordien de feue la Droite française et les convulsions pre-mortem de l’UMP gisent dans cette synthèse perdue.

    Lire la suite

  • Percée du FN : Les « fractures françaises » traversent désormais l’Ouest

    « Le vote Front national y est présent à proportion du sentiment d’abandon et de déshérence sociale de territoires éloignés des villes centres et frappés par la pauvreté. »

    « L’Ouest résiste à la vague Bleu Marine » titraient les quotidiens régionaux au lendemain des élections européennes, se félicitant que la circonscription Ouest soit la seule (hormis le cas particulier de l’Ile-de-France) à ne pas avoir porté la liste Front national en tête du scrutin européen. La liste conduite par Gilles Lebreton a ainsi rassemblé 19,3% des suffrages sur l’ensemble de la circonscription, avec « seulement » 17,10% des suffrages en Bretagne et 19,5% dans les Pays-de-la-Loire. Dans la région Poitou-Charentes, la liste Bleu Marine arrive en tête avec 23,18% des suffrages.

    Pourtant, même en écartant la région Poitou-Charentes qui ne correspond pas sociologiquement et culturellement à l’électorat démocrate-chrétien de l’Ouest de la France, ces résultats plus qu’honorables confirment lourdement les tendances de fond observées partout en France, avec une poussée importante du vote national populiste en des terres qui lui étaient jusqu’à présent fort rétives.

    En Bretagne, le FN multiplie son score par 6

    En Bretagne tout d’abord, le Front réalise une remarquable percée et multiplie son score par 6, comparé à 2009, en gagnant 449.000 voix ! Il arrive en tête dans 502 communes sur 1.270 et dépasse les 25% dans 206 d’entre elles.

    Pour l’essentiel, les communes où le FN est en tête se situent dans l’est de la région, au sud d’une ligne Guiscriff/Saint-Malo, où l’UMP réalise habituellement ses meilleurs scores. Dans le Morbihan, seul département breton à avoir mis le FN devant l’UMP (20,3%), 80 communes affichent un score supérieur à 25%. En Ille-et-Vilaine, le Front national peut également se prévaloir d’une forte percée avec 80 communes sur 353, essentiellement rurales, à plus de 25%. C’est dans les départements occidentaux de la péninsule bretonne, Côtes-d’Armor et Finistère, que le Front national peine à percer, avec seulement 40 communes costarmoricaines et 6 finistériennes où la liste frontiste obtient plus de 25% des voix.

    Le Troadec et les Bonnets rouges : 7,60% en Bretagne

    En parallèle de ces résultats, il faut également prendre en compte la présence de la liste du maire de Carhaix, Christian Troadec, porte-parole du mouvement des Bonnets rouges, qui rassemble 7,20% des voix bretonnes sur sa liste. En l’absence de celle-ci, il est probable que la Bretagne aurait porté la liste Front national en tête du scrutin européen le 25 mai : en effet, seules 14.000 voix séparent la liste de Gilles Lebreton de la liste UMP conduite par Alain Cadec tandis que la liste de Christian Troadec a obtenu plus de 76.000 suffrages dont un bon nombre auraient sans doute été susceptibles de se porter sur le FN.

    Un vote FN très largement rural

    Autre enseignement du scrutin : si jusqu’aux années 2000 le FN obtenait ses meilleurs scores dans les communes maritimes, ce n’est plus seulement le cas aujourd’hui. Le vote frontiste est devenu très largement rural, avec des scores importants, y compris dans des communes du Centre-Bretagne où le Parti communiste représentait jusqu’à il y a peu la force principale. A l’inverse, en Bretagne comme ailleurs, ce sont désormais les grandes villes qui accordent les plus faibles suffrages au Front national : Nantes 10%, Rennes 9,35%, Quimper 12%, Vannes 14,5%. Au-delà des frontières de la Bretagne, les centres urbains sont tout aussi rétifs, comme à Angers 12,8%, Poitiers 13,03%, Le Mans 16,2% ou La Rochelle 14,3%.

    Dans la région voisine des Pays-de-la-Loire, il manque seulement 5.000 voix à la liste du Front national pour dépasser la liste UMP. Le département breton de la Loire-Atlantique tient la lanterne rouge avec 16,4% des voix mais le FN arrive cependant en tête dans plus de la moitié des communes du département. C’est dans la Sarthe que le vote patriote obtient son meilleur score, avec 24,9%, distançant de 5 points la liste UMP. En tête dans 296 communes du département, la liste FN frôle même les 29% des suffrages dans la 3e circonscription de la Sarthe.

    En Vendée également, la liste frontiste obtient 21,9% des suffrages et arrive en tête dans plus de 40% des 282 communes du département. Très clairement, le Front national a largement profité de l’absence de Philippe de Villiers dont la liste souverainiste avait obtenu 33% des suffrages lors de l’élection européenne de 2009.

    Dans le Maine-et-Loire, d’essence conservatrice mais qui glissait vers le Parti socialiste au fil des scrutins, le Front national talonne de 5.000 voix la liste UMP, avec 19,3% des suffrages. Près de la moitié des communes ont placé la liste RBM en tête, particulièrement dans le Saumurois, et dans 132 d’entre elles le FN passe la barre des 25%. Le Parti socialiste est laminé, n’arrivant en tête que dans une poignée de petites communes rurales !

    Enfin, la très rurale et démocrate-chrétienne Mayenne représente le seul département où l’UDI, conduite par le local de l’étape Jean Arthuis, mène largement la course en tête avec 32% des voix. Ses adversaires de l’UMP (12,8%) et du PS (11,7%) sont laminés et le Front national arrive en seconde position avec 18,3% des suffrages, enregistrant de bons résultats dans l’est et le nord du département.

    Dans les grandes villes, gauche sociétale et droite centriste dominent encore

    La nouvelle carte politique du vote Front national dans ces régions de l’Ouest est totalement bouleversée au lendemain du 25 mai. Les « fractures françaises » du géographe Christophe Guilluy traversent désormais l’Ouest. Dans les grandes et moyennes villes régionales où réside une population urbaine possédant de bons revenus et qui semble accepter (à distance) une mixité sociale avec des banlieues à forte immigration, le Front national reste relégué aux marges et la gauche « sociétale » ou la droite centriste dominent encore. Au-delà de ces villes, on trouve un monde rural, relégué à la périphérie lointaine, qui conteste de plus en plus fortement le système en place. Le vote Front national y est présent à proportion du sentiment d’abandon et de déshérence sociale de territoires éloignés des villes centres et frappés par la pauvreté. Ainsi dans le Maine-et-Loire, la cartographie du taux de pauvreté relevé par l’INSEE, qui touche particulièrement les secteurs ruraux de l’est et du nord-ouest du département, se superpose quasi parfaitement avec les communes où le vote Front national arrive en tête. Les mêmes constats se répètent dans la Sarthe, la Mayenne ou l’Ille-et-Vilaine.

    Il s’agit là incontestablement d’un phénomène nouveau. Sous l’air iodé de l’Atlantique où, protégées par la douceur toute angevine du Val-de-Loire, ces régions étaient jusqu’alors considérées comme légitimistes et peu revendicatrices, épargnées par une immigration massive, jouissant d’une bonne santé économique, elles figuraient au palmarès des régions où il faisait bon vivre. Mais, ici comme ailleurs, la montée en puissance des effets ravageurs de la mondialisation multipliant les plans sociaux comme en Bretagne, l’afflux des clandestins et demandeurs d’asile dans les grandes villes et la flambée de l’insécurité qui touche désormais les campagnes auront achevé de changer la donne.

    Pierre Domenesche

    http://www.polemia.com/percee-du-fn-les-fractures-francaises-traversent-desormais-louest/

  • Entretien avec Pierre-Yves Rougeyron (2/3) : Focus sur les élections européennes

  • Entretien avec Pierre-Yves Rougeyron (2/3) : Focus sur les élections européennes

  • Nigel Farage, Marine Le Pen et les autres ont encore quelques jours pour s’entendre

    Le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE) est le premier bénéficiaire de l’incapacité des partis eurosceptiques et de droite nationale à s’entendre pour constituer un groupe commun au parlement européen. Le Parti Populaire Danois (DF) qui compte quatre eurodéputés et le parti des Vrais Finlandais qui compte deux eurodéputés ont annoncé s’inscrire au groupe des Conservateurs et Réformistes Européens fondé il y a cinq ans à l’initiative du parti conservateur britannique de David Cameron.

    Alors que les discussions pour les appartenances de groupes ne sont pas terminées, le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens peut d’ores et déjà compter sur autant d’eurodéputés que n’en rassemble à ce jour l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE), groupe libéral dont Guy Verhofstadt est le meneur. Le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens devrait probablement attirer également à lui les sept eurodéputés de l’AfD, parti eurosceptique allemand, et devenir peut-être le troisième groupe au parlement européen.

    Il est regrettable de constater à quel point les partis eurosceptiques, les partis populistes et les partis de droite nationale se montrent incapables de constituer ensemble un groupe politique solide. Bien entendu, il existe entre ces partis plus que des nuances mais constituer un groupe politique n’est pas prétendre uniformiser la ligne de conduite des partis qui le composent. Il suffit à ce sujet de constater que le Parti Populaire Européen, principal groupe au parlement européen, réunit des composantes aussi différentes que les Français libéraux de l’UMP, les Belges de centre-gauche du CDH, les Espagnols de centre-droit du Parti Populaire, les ultraconservateurs hongrois du Fidesz et le Parti Nationaliste de Malte (liste non exhaustive).

    http://medias-presse.info/nigel-farage-marine-le-pen-et-les-autres-ont-encore-quelques-jours-pour-sentendre/11043

  • «Cyniquement, nos dirigeants ont enterré les classes populaires»

    Dans un long entretien à FigaroVox, Christophe Guilluy revient sur le résultat des européennes et la réforme territoriale. Pour lui, la classse dirigeante n'a toujours pas pris la mesure de la crise économique, sociale et identitaire que traverse la France périphérique.
    Christophe Guilluy est géographe et consultant auprès de collectivités locales et d'organismes publics. En 2010, son livre connaissent un réel succès critique et plusieurs hommes politiques de droite comme de gauche affirment s'inspirer des analyses de ce dernier essai. Un documentaire intitulé La France en face, réalisé par Jean-Robert Viallet et Hugues Nancy, diffusé sur France 3 le 27 octobre 2013, est également très fortement inspiré de ce livre .
    FigaroVox: Votre travail de géographe a mis en lumière les fractures françaises. Que vous inspire la réforme territoriale? Après la victoire de Marine Le Pen aux élections européennes, celle-ci répond-elle aux véritables enjeux?
    Christophe Guilluy: Lorsqu'on connaît la crise économique, sociale, identitaire que traversent les catégories populaires sur les territoires de la France périphérique, ce débat médiatico-politique sur la bonne échelle régionale paraît totalement anachronique. L'ouvrier à 800 euros par mois qui habite au fin fond de la Normandie se moque de savoir si le duché de Normandie va être reconstitué.
    Après le résultat électoral du 25 mai, lancer un tel débat, c'est dire aux Français, «je ne vous ai pas compris et je ne vous comprendrai jamais!». Pourquoi 14 régions et non pas 6? Si on part du principe que pour être fort, il faut regrouper les régions, je propose de regrouper les 22 régions et d'en faire une méga région qu'on appellerait «la France»!
    Quelles sont ces fractures françaises qui minent le territoire et qui selon vous ne sont pas prises en compte par cette réforme?
    Je suis géographe, mais paradoxalement je crois davantage aux gens qu'aux territoires. Cette réforme hors-sol oublie l'essentiel, c'est-à-dire le destin des catégories populaires des pays développés dans la mondialisation. Depuis ces 40 dernières années, ces dernières sont mises à l'écart des territoires et secteurs économiques qui comptent, des zones d'emplois les plus actives.
    Dans un contexte de mondialisation, ce phénomène n'est pas propre à la France, mais touche tous les pays européens ainsi que les Etats-Unis. Aujourd'hui, pour fonctionner, «la machine économique» a besoin de cadres qui travaillent dans des secteurs de pointe et d'immigrés à exploiter dans les services, le tout réunis dans les grandes métropoles. Les autres catégories sont rejetées à la périphérie.
    Si l'on s'arrête aux critères basiques de création de richesses, c'est un système qui fonctionne puisque la France reste la cinquième puissance économique mondiale. Mais les catégories modestes, qui sont majoritaires puisqu'elles pèsent au moins 60% de la population, ne sont pas intégrées économiquement. La société se cristallise autour de cette nouvelle géographie qui provoque l'émergence de fractures politiques. La victoire de Marine Le Pen aux européennes en est la démonstration.
    Quel rôle la question de l'immigration joue-t-elle dans ces nouveaux clivages sociaux et territoriaux?
    Les logements sociaux des grandes villes se sont peu à peu spécialisés dans l'accueil des flux migratoires que ces catégories populaires, pourtant éligibles au parc social, cherchent à éviter. A la lisière des métropoles, celles-ci vivent dans des endroits moins valorisés foncièrement. Elles sont de moins en moins mobiles et quand elles sont propriétaires, la valeur de leur bien ne leur permet ni de vendre, ni d'acheter ailleurs. Dans cette insécurité sociale et économique, leur toit et leur «village» restent leurs dernières protections. Du coup, le rapport à l'autre devient fondamental. Car, dans une société multiculturelle où «l'Autre» ne devient pas «soi», les gens ont besoin de savoir combien va être «l'Autre» dans leur village. Ce n'est pas quelque chose de typiquement Français, mais d'universel. Posez la question de «l'Autre» et des flux migratoires dans n'importe quel pays, de la Chine à la Kabylie en passant par le Portugal, la réponse sera toujours la même: «je n'ai pas envie de devenir minoritaire chez moi». 
    C'est un ressort essentiel du vote FN et du vote dit populiste partout en Europe. Cela structure complètement la carte électorale et de plus en plus. L'exemple de la Bretagne est particulièrement intéressant. L'idée que les fondamentaux bretons, comme la culture catholique, protégeraient du vote FN est battue en brèche par la réalité. La conjonction de la crise économique et de l'immigration produit les mêmes effets que sur les autres territoires. En revanche, dans les grandes métropoles, le vote FN est moins important car c'est là que se trouvent les gagnants de la mondialisation. Dis autrement, le multiculturalisme à 5000 euros par mois, ce n'est pas la même chose qu'à 500 euros par mois!
    Cette réforme ne risque-t-elle pas paradoxalement d'accentuer les déséquilibres et de creuser les lignes de fracture? Ceux qui craignent un morcellement territorial digne du Moyen-âge ont-ils raison?
    Les difficultés sociales dans la France périphérique sont essentiellement prises en charge par les maires et les conseils généraux. C'est un maillage qui est encore efficace, notamment grâce à la connaissance de terrain d'élus locaux capables de faire pression au niveau national pour ramener des services publics. Dans la France périphérique où les catégories populaires se sentent délaissées, la présence d'institutions et de collectivités visibles assure encore une forme d'intégration. En toute «cohérence», avec la disparition des départements, la France des invisibles accoucherait d'institutions invisibles! La boucle serait bouclée! Derrière une réforme qui peut apparaître comme consensuelle, le projet est toujours le même: renforcer les grandes métropoles mondialisée, mais quid des autres territoires. Je pense que cyniquement nos dirigeantes ont enterré les classes populaires depuis longtemps. Peut-être ont-ils pensé qu'elles n'allaient pas se reproduire et qu'ils pourraient faire une société avec des cadres uniquement? Sauf que les gens continuent à vivre, qui plus est assez vieux. La classe politique se trouve donc confrontée à une réalité sociale imprévue et dispersée dans l'espace. N'ayant pas de contre-modèle, elle n'a d'autre choix que de booster économiquement ce qui fonctionne et de faire un peu de redistribution. Le problème c'est qu'avec la dette, cela devient de plus en plus compliqué de redistribuer et les gens commencent à manifester leur colère comme on peut le voir à travers le vote FN ou à travers le mouvement des Bonnets rouges.
    Alors, comment rapprocher les métropoles de la périphérie? Cela passe-t-il par davantage de décentralisation ou au contraire par une recentralisation?
    Face à des espaces métropolitains économiquement et politiquement riches et puissants, il faut penser un modèle économique pour les autres territoires. Mais rien ne sera possible sans un renforcement du pouvoir politique de cette France périphérique et le partage d'un diagnostic. Or, les dirigeants actuels, qui pour l'essentiel viennent tous des grandes métropoles, ne veulent pas l'entendre. Pour elles, les classes populaires ne comptent pas. Mais une situation comme celle-là ne sera pas viable très longtemps d'autant plus que ces dernières commencent à saisir qu'elles ne sont pas «quantité négligeable», mais qu'elles sont la majorité. Mécaniquement, on va donc assister à une montée des radicalités sociales et politiques. Sur le long terme, c'est jouer avec le feu.

    Christophe Guilluy

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EupkEAAFkZNIYLfthR.shtml