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élections - Page 630

  • Entretien avec Pierre-Yves Rougeyron (2/3) : Focus sur les élections européennes

  • Entretien avec Pierre-Yves Rougeyron (2/3) : Focus sur les élections européennes

  • Nigel Farage, Marine Le Pen et les autres ont encore quelques jours pour s’entendre

    Le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE) est le premier bénéficiaire de l’incapacité des partis eurosceptiques et de droite nationale à s’entendre pour constituer un groupe commun au parlement européen. Le Parti Populaire Danois (DF) qui compte quatre eurodéputés et le parti des Vrais Finlandais qui compte deux eurodéputés ont annoncé s’inscrire au groupe des Conservateurs et Réformistes Européens fondé il y a cinq ans à l’initiative du parti conservateur britannique de David Cameron.

    Alors que les discussions pour les appartenances de groupes ne sont pas terminées, le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens peut d’ores et déjà compter sur autant d’eurodéputés que n’en rassemble à ce jour l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE), groupe libéral dont Guy Verhofstadt est le meneur. Le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens devrait probablement attirer également à lui les sept eurodéputés de l’AfD, parti eurosceptique allemand, et devenir peut-être le troisième groupe au parlement européen.

    Il est regrettable de constater à quel point les partis eurosceptiques, les partis populistes et les partis de droite nationale se montrent incapables de constituer ensemble un groupe politique solide. Bien entendu, il existe entre ces partis plus que des nuances mais constituer un groupe politique n’est pas prétendre uniformiser la ligne de conduite des partis qui le composent. Il suffit à ce sujet de constater que le Parti Populaire Européen, principal groupe au parlement européen, réunit des composantes aussi différentes que les Français libéraux de l’UMP, les Belges de centre-gauche du CDH, les Espagnols de centre-droit du Parti Populaire, les ultraconservateurs hongrois du Fidesz et le Parti Nationaliste de Malte (liste non exhaustive).

    http://medias-presse.info/nigel-farage-marine-le-pen-et-les-autres-ont-encore-quelques-jours-pour-sentendre/11043

  • «Cyniquement, nos dirigeants ont enterré les classes populaires»

    Dans un long entretien à FigaroVox, Christophe Guilluy revient sur le résultat des européennes et la réforme territoriale. Pour lui, la classse dirigeante n'a toujours pas pris la mesure de la crise économique, sociale et identitaire que traverse la France périphérique.
    Christophe Guilluy est géographe et consultant auprès de collectivités locales et d'organismes publics. En 2010, son livre connaissent un réel succès critique et plusieurs hommes politiques de droite comme de gauche affirment s'inspirer des analyses de ce dernier essai. Un documentaire intitulé La France en face, réalisé par Jean-Robert Viallet et Hugues Nancy, diffusé sur France 3 le 27 octobre 2013, est également très fortement inspiré de ce livre .
    FigaroVox: Votre travail de géographe a mis en lumière les fractures françaises. Que vous inspire la réforme territoriale? Après la victoire de Marine Le Pen aux élections européennes, celle-ci répond-elle aux véritables enjeux?
    Christophe Guilluy: Lorsqu'on connaît la crise économique, sociale, identitaire que traversent les catégories populaires sur les territoires de la France périphérique, ce débat médiatico-politique sur la bonne échelle régionale paraît totalement anachronique. L'ouvrier à 800 euros par mois qui habite au fin fond de la Normandie se moque de savoir si le duché de Normandie va être reconstitué.
    Après le résultat électoral du 25 mai, lancer un tel débat, c'est dire aux Français, «je ne vous ai pas compris et je ne vous comprendrai jamais!». Pourquoi 14 régions et non pas 6? Si on part du principe que pour être fort, il faut regrouper les régions, je propose de regrouper les 22 régions et d'en faire une méga région qu'on appellerait «la France»!
    Quelles sont ces fractures françaises qui minent le territoire et qui selon vous ne sont pas prises en compte par cette réforme?
    Je suis géographe, mais paradoxalement je crois davantage aux gens qu'aux territoires. Cette réforme hors-sol oublie l'essentiel, c'est-à-dire le destin des catégories populaires des pays développés dans la mondialisation. Depuis ces 40 dernières années, ces dernières sont mises à l'écart des territoires et secteurs économiques qui comptent, des zones d'emplois les plus actives.
    Dans un contexte de mondialisation, ce phénomène n'est pas propre à la France, mais touche tous les pays européens ainsi que les Etats-Unis. Aujourd'hui, pour fonctionner, «la machine économique» a besoin de cadres qui travaillent dans des secteurs de pointe et d'immigrés à exploiter dans les services, le tout réunis dans les grandes métropoles. Les autres catégories sont rejetées à la périphérie.
    Si l'on s'arrête aux critères basiques de création de richesses, c'est un système qui fonctionne puisque la France reste la cinquième puissance économique mondiale. Mais les catégories modestes, qui sont majoritaires puisqu'elles pèsent au moins 60% de la population, ne sont pas intégrées économiquement. La société se cristallise autour de cette nouvelle géographie qui provoque l'émergence de fractures politiques. La victoire de Marine Le Pen aux européennes en est la démonstration.
    Quel rôle la question de l'immigration joue-t-elle dans ces nouveaux clivages sociaux et territoriaux?
    Les logements sociaux des grandes villes se sont peu à peu spécialisés dans l'accueil des flux migratoires que ces catégories populaires, pourtant éligibles au parc social, cherchent à éviter. A la lisière des métropoles, celles-ci vivent dans des endroits moins valorisés foncièrement. Elles sont de moins en moins mobiles et quand elles sont propriétaires, la valeur de leur bien ne leur permet ni de vendre, ni d'acheter ailleurs. Dans cette insécurité sociale et économique, leur toit et leur «village» restent leurs dernières protections. Du coup, le rapport à l'autre devient fondamental. Car, dans une société multiculturelle où «l'Autre» ne devient pas «soi», les gens ont besoin de savoir combien va être «l'Autre» dans leur village. Ce n'est pas quelque chose de typiquement Français, mais d'universel. Posez la question de «l'Autre» et des flux migratoires dans n'importe quel pays, de la Chine à la Kabylie en passant par le Portugal, la réponse sera toujours la même: «je n'ai pas envie de devenir minoritaire chez moi». 
    C'est un ressort essentiel du vote FN et du vote dit populiste partout en Europe. Cela structure complètement la carte électorale et de plus en plus. L'exemple de la Bretagne est particulièrement intéressant. L'idée que les fondamentaux bretons, comme la culture catholique, protégeraient du vote FN est battue en brèche par la réalité. La conjonction de la crise économique et de l'immigration produit les mêmes effets que sur les autres territoires. En revanche, dans les grandes métropoles, le vote FN est moins important car c'est là que se trouvent les gagnants de la mondialisation. Dis autrement, le multiculturalisme à 5000 euros par mois, ce n'est pas la même chose qu'à 500 euros par mois!
    Cette réforme ne risque-t-elle pas paradoxalement d'accentuer les déséquilibres et de creuser les lignes de fracture? Ceux qui craignent un morcellement territorial digne du Moyen-âge ont-ils raison?
    Les difficultés sociales dans la France périphérique sont essentiellement prises en charge par les maires et les conseils généraux. C'est un maillage qui est encore efficace, notamment grâce à la connaissance de terrain d'élus locaux capables de faire pression au niveau national pour ramener des services publics. Dans la France périphérique où les catégories populaires se sentent délaissées, la présence d'institutions et de collectivités visibles assure encore une forme d'intégration. En toute «cohérence», avec la disparition des départements, la France des invisibles accoucherait d'institutions invisibles! La boucle serait bouclée! Derrière une réforme qui peut apparaître comme consensuelle, le projet est toujours le même: renforcer les grandes métropoles mondialisée, mais quid des autres territoires. Je pense que cyniquement nos dirigeantes ont enterré les classes populaires depuis longtemps. Peut-être ont-ils pensé qu'elles n'allaient pas se reproduire et qu'ils pourraient faire une société avec des cadres uniquement? Sauf que les gens continuent à vivre, qui plus est assez vieux. La classe politique se trouve donc confrontée à une réalité sociale imprévue et dispersée dans l'espace. N'ayant pas de contre-modèle, elle n'a d'autre choix que de booster économiquement ce qui fonctionne et de faire un peu de redistribution. Le problème c'est qu'avec la dette, cela devient de plus en plus compliqué de redistribuer et les gens commencent à manifester leur colère comme on peut le voir à travers le vote FN ou à travers le mouvement des Bonnets rouges.
    Alors, comment rapprocher les métropoles de la périphérie? Cela passe-t-il par davantage de décentralisation ou au contraire par une recentralisation?
    Face à des espaces métropolitains économiquement et politiquement riches et puissants, il faut penser un modèle économique pour les autres territoires. Mais rien ne sera possible sans un renforcement du pouvoir politique de cette France périphérique et le partage d'un diagnostic. Or, les dirigeants actuels, qui pour l'essentiel viennent tous des grandes métropoles, ne veulent pas l'entendre. Pour elles, les classes populaires ne comptent pas. Mais une situation comme celle-là ne sera pas viable très longtemps d'autant plus que ces dernières commencent à saisir qu'elles ne sont pas «quantité négligeable», mais qu'elles sont la majorité. Mécaniquement, on va donc assister à une montée des radicalités sociales et politiques. Sur le long terme, c'est jouer avec le feu.

    Christophe Guilluy

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EupkEAAFkZNIYLfthR.shtml

  • [Edito L’AF 2887] La république à bout de souffle : SE PRÉPARER

     

    C’est, semble-t-il, à une décomposition du régime plus rapide qu’on pouvait l’imaginer, sinon l’espérer, qu’on assiste aujourd’hui. Et que les élections européennes en aient été la cause occasionnelle n’est un paradoxe que pour ceux qui oublient que l’Europe est pour le pays légal le prétexte qui leur a fait renoncer à la France.

     

    Si les institutions continuent de fonctionner, c’est mécaniquement, car la coupure avec les Français est consommée : ils ne croient plus dans les capacités d’illusionnistes de nos élites dirigeantes, de droite comme de gauche. Le spectacle offert tant par une UMP que l’étalement de ses malversations finit de déconsidérer auprès du pays réel, que par un parti socialiste réduit à la portion congrue — 14% de l’électorat — et, de ce fait, tenté par la mutinerie pour ne pas couler avec le Titanic de l’exécutif, est proprement sidérant. On peut d’ailleurs se demander dans quel monde vivent des représentants du peuple qui ne s’aperçoivent pas que plus ils sont « à gauche », notamment sur les questions de société ou de justice, plus ils sont rejetés par les Français. Un telle surdité aux préoccupations et aux demandes de leurs concitoyens confine à l’autisme.

    Chacun sent que le bateau prend eau de toutes parts. Discrédité, le pouvoir peut encore intimider par la répression, il n’est plus respecté dans les consciences. La république paraît à bout de souffle. Nous ne saurions toutefois nous en réjouir si personne n’est là pour prendre la relève. Car un effondrement politique est toujours un moment de faiblesse pour une nation.

    Se préparer n’est plus simplement un devoir. C’est devenu une nécessité.

    François MarcilhacL’AF 2887

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Edito-L-AF-2887-La-republique-a

     

  • Un rappeur du 94 explique sa position sur le vote FN‏

    Durant les élections européennes, plusieurs commentateurs ont été surpris par le résultat du vote FN dans les banlieues dites « sensibles » à forte majorité immigrée. En île de France le parti de Marine Le Pen est arrivé en 1ère position dans le département de Seine-Saint-Denis et dans des villes des Yvelines telles les Mureaux ou Trappes.

    Dans une interview accordée à nos confrères du courrier de l’Atlas, un rappeur du Val-de-Marne explique sa position vis à vis du vote FN qui semble selon lui plus en rapport avec ses propres valeurs plutôt que celle du PS qui sont « le mariage pour tous, les Femen, Edward Snowden, la guerre en Syrie… « . Edel Hardiess explique son point de vue vis à vis des deux partis:
     

    Après avoir trahi les ouvriers qu’il a perdu, le PS semble réussir le tour de force de faire voter les banlieues pour le Front National, les raisons évoquées par Edel Hardiess étant ressenties fortement dans cette frange de la population où les valeurs familiales passent au 1er plan avant toute autre considération

    http://medias-presse.info/un-rappeur-du-94-explique-sa-position-sur-le-vote-fn%e2%80%8f/10985

  • Quel avenir à droite ?

    Au lendemain des élections européennes ayant vu la victoire du Front National, se pose la question de savoir quelle attitude doivent adopter les militants de la droite dite « classique ». La position de tête du parti lepéniste combiné à sa dédiabolisation progressive doit amener chacun à anticiper l’avenir, notamment en cessant de s’arrêter à des obstacles qui n’en sont pas. 

    Le faux problème du libéralisme 

    L’affirmation selon laquelle le Front national serait devenu un parti de gauche en raison de son programme économique fait partie des lieux communs les plus courants. Il est de bon ton dans certains milieux de droite de déclarer en se haussant du col qu’autant il aurait été possible de s’entendre avec le FN libéral du père, autant il n’est pas possible de s’entendre avec celui populeux de la fille. Assénée à grands renforts de niaiseries conceptuelles dont les plus en vogue sont la dénonciation du « #PSFN » et l’opposition manichéenne socialisme VS libéralisme, cette théorie relève de l’escroquerie intellectuelle. 

    « S’opposer à la bureaucratie ou au fiscalisme et demander que l’État se limite aux fonctions dites régaliennes n’équivaut pas à une adhésion au libéralisme. Celui-ci consiste dans une doctrine selon laquelle il n’existe pas de valeurs en soi mais uniquement la rencontre de volontés », rappelle le politologue Guillaume Bernard. Sans nécessairement adhérer à la doctrine sociale de l’Église catholique énoncée par le pape Léon XIII dans son encyclique Rerum Novarum, il n’est pas possible d’être de droite et libéral stricto sensu, à moins d’être motivé par l’égoïsme matériel ou la coquetterie mondaine. Par ailleurs, affirmer que le Front National serait une résurgence du Parti Communiste en raison du fait qu’ils sont tous deux électoralement assis sur les classes ouvrières et précaires est une erreur qui consiste à confondre politique et sociologie. « Entre les communistes et les gaullistes, il n’y a rien » disait André Malraux, rappelant qu’entre les catholiques sociaux et les communistes sociaux il n’y a que les libéraux individualistes. La principale conséquence politique de la crise est justement le repassage à droite des catégories populaires, mis en lumière notamment par le politologue Patrick Buisson pointant « l’homogénéité croissante des électorats cibles » entre le FN et l’UMP. L’accusation de socialisme est enfin réfutée par Jean-Marie Le Pen lui-même, affirmant que sa fille « défend un État stratège, non un État fiscaliste ». 

    Une rapide observation de l’histoire de France permet de mesurer le peu de succès de ceux qui, de Guizot à Giscard et dans une certaine mesure Sarkozy, ont eu la réussite personnelle comme porte étendard. À ceux qui se plaignent que la France n’est pas un pays libéral, répondons que non seulement c’est vrai, mais qu’elle n’a pas vocation à le devenir. 

    La primauté du régalien sur l’économie 

    La question qui se pose aujourd’hui est de savoir quelle est la priorité politique entre le domaine économique et le domaine régalien. À cette question, le politologue Patrick Buisson répond que « il n’y a pas d’économique pur, l’économie est toujours le reflet d’une métaphysique ». Nul besoin d’être un grand démographe pour savoir que d’ici quelques décennies, les mesures prônées par nos laudateurs du libéralisme serviront essentiellement à faciliter l’ouverture de kebabs et de marchands de hijabs. On comprend mal, ou plutôt on ne comprend que trop bien, pourquoi cette évidence n’est jamais évoquée par ceux qui n’évaluent une politique qu’à l’aune de sa capacité à maximiser la quantité de grain dans la mangeoire économique. Ces indiscutables réussites entrepreneuriales que sont les Quick halal et le site de rencontres adultérines Gleeden sont l’angle mort de la pensée politique de ceux pour qui l’entrepreneuriat constitue l’Alpha et l’Omega. 

    De plus, le choix stratégique de Marine le Pen de gauchir son programme économique n’est pas seulement mû par une cohérence électorale visant à capter les voix des masses ouvrières précarisées, mais également par une cohérence militante. Dans nombre de milieux professionnels favorisés, le fait de dénoncer l’immigration et le multiculturalisme amène presque automatiquement à l’ostracisme social. Ainsi, entre conserver son prestige social et son confort matériel, ou y renoncer pour dénoncer une immigration dont celle qu’il côtoie a souvent Bac+5, l’électeur « libéral-conservateur » choisira la première option dans la grande majorité des cas. Ceci explique l’échec de partis tels que le Mouvement Pour la France de Philippe de Villiers, composé pour l’essentiel d’une sociologie catholique bourgeoise pour laquelle l’entrée dans le monde de l’entreprise aura souvent été une rentrée dans le rang. 

    Le cas symptomatique de l’UNI 

    Le cas de l’Union Nationale Interuniversitaire, mouvement universitaire de droite fondé en 1968, est caractéristique. Défini comme « Politique mais apartisan » par son président-fondateur Jacques Rougeot dans son livre l’École du courage, force est de constater que le mouvement s’éloigne de plus en plus de cette ligne depuis la démission de Rougeot en 2010. Un fait notable aura été le départ au lendemain de l’élection présidentielle de 2012 des responsables nationaux ne cautionnant pas la ligne ouvertement pro-UMP et pro-Copé prise par le mouvement. Plus récemment, le dernier épisode en date aura été le lynchage public sur les réseaux sociaux de certains militants faisant campagne pour le candidat frontiste Aymeric Chauprade en Île-de-France. Or, comme pour leurs aînés du Mouvement Initiative et Liberté, le fait que les militants de l’UNI ne votent majoritairement pas UMP est un secret de polichinelle. De même, personne n’ignore que nombre des sous-Fouquier-Tinville qui se sont livrés à cette chasse aux sorcières ne sont pas les derniers à s’afficher en treillis dans les soirées ni à chanter des chants qui pourraient leur valoir une convocation devant la 17e chambre correctionnelle. Il est néanmoins compréhensible que ceux qui ont massivement mal voté sans l’assumer soient tentés de se refaire une virginité partisane à peu de frais sur le dos de ceux dont le courage leur renvoie le reflet de leur propre lâcheté. 

    La dénonciation du manque de discipline militante et les leçons de stratégie partisane administrées à cette occasion par certains responsables relèveraient d’ailleurs du comique en des circonstances moins écœurantes. Que les pitreries de soirée étudiante soient efficaces pour faire des voix aux élections universitaires en vendant du rêve aux étudiants de première année est une chose. Mais personne ne peut croire qu’un mélange d’ébriété chronique et de servilité partisane puissent constituer le début du commencement d’une pensée politique. S’ils souhaitent éviter de se retrouver à la tête d’une armée mexicaine, les Gentils Organisateurs de colonies électorales doivent commencer par renoncer au fétichisme partisan qui leur tient lieu de cache-sexe idéologique. 

    Conclusion : notre heure arrive 

    Comme pointé par le think-tank socialiste Terra Nova, une convergence idéologique se met progressivement en place entre l’UMP et le FN au niveau des sympathisants et des militants, les dénégations des dirigeants étant l’arbre qui cache la forêt. Le précédent créé dimanche dernier ayant permis de faire sauter une digue psychologique, les responsables de l’UMP et de ses mouvements satellites faisant preuve de pusillanimité doivent s’attendre à voir s’amplifier l’hémorragie de militants et d’électeurs actuellement en cours.

    Nouvelles de France

    http://www.oragesdacier.info/

  • L’incroyable dérive de la campagne 2012 de Sarkozy

    Ce 26 mai, les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) s'apprêtent à quitter le siège d'Event & Cie, la filiale du groupe Bygmalion, avec des caisses entières de factures. Franck Attal, le patron opérationnel de Event & Cie, qui a organisé les 42 meetings de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, est présent. Et il confirme. La campagne 2012 de M. Sarkozy a bien été entachée d'irrégularités financières.
    Les fausses factures ? Oui, bien sûr. Le plafond officiel des dépenses de campagne, fixé à 22,5 millions d'euros, a explosé. Alors, Franck Attal décrit les demandes pressantes de l'UMP. Sa propre angoisse de ne pas être payé pour des prestations que sa société a pourtant bien effectuées.
    L'obligation – économique, il faut bien rétribuer ses sous-traitants – d'accepter un artifice comptable parfaitement illicite : faire passer le surplus des sommes extravagantes dépensées pendant la campagne, soit plus de 11 millions d'euros, sur les comptes de l'UMP, au prétexte de fausses conventions.
    ACCEPTER LES FAUSSES FACTURES OU NE PAS ÊTRE PAYÉ

    Il décrit les réunions, donne les noms des participants. Il cite Guillaume Lambert, l'homme de confiance de Nicolas Sarkozy, qui l'a nommé directeur de sa campagne. Eric Cesari, l'ami du candidat, directeur général du parti. Et l'eurodéputé Jérôme Lavrilleux, fidèle copéiste, organisateur hors pair, devenu directeur adjoint de la campagne.
    Aux policiers, M. Attal décrit un système, un emballement, que Le Monde a tenté de reconstituer, en examinant les comptes et autres factures, en rencontrant les principaux protagonistes de ce dossier. Franck Attal situe à début avril 2012 la réunion où le dilemme lui est proposé : accepter les fausses factures, ou ne pas être payé. Pas de traces écrites, tout est oral. C'est avec Lavrilleux qu'il travaille au quotidien. Il est bon, Lavrilleux. Sans état d'âme. On lui demande l'impossible ? Il y parvient.
    Prenez le dernier grand meeting de M. Sarkozy, le 15 avril 2012, place de la Concorde, à Paris. M. Lavrilleux est à la manoeuvre, en permanence. Rien n'est trop beau, trop cher. Il faut fournir chocolats fins et chouquettes, dont le candidat se gave. Il exige une loge cinq étoiles – un appartement, en fait. Il réclame des pièces insonorisées pour se préparer en toute quiétude ? M. Attal fait bâtir des doubles cloisons en bois épais bourrées de papier de verre.
    « MAINTENANT, JE VEUX FAIRE UN MEETING PAR JOUR ! »
    L'entourage du candidat, prompt à devancer les désirs de M. Sarkozy, veut toujours plus de tout : des portiques de sécurité à foison, les bancs des gradins qu'il faut gainer de bois… Sans compter les cantines pour ravitailler bénévoles et services de sécurité. Et les réunions publiques s'accumulent. Facturées 250 000 à 300 000 euros pour une salle moyenne, et souvent programmées au dernier moment, ce qui entraîne une hausse faramineuse des coûts.
    Au départ, c'était pourtant simple. Une campagne éclair, quatre ou cinq meetings. Mais le candidat est largement devancé par François Hollande dans les sondages. Et puis, les premiers meetings le grisent. « Maintenant, je veux en faire un par jour ! », lâche-t-il un soir d'euphorie. Les responsables d'Event ont cru qu'il blaguait…
    Cette frénésie, un homme clé l'orchestre. Un sous-préfet, fidèle, précieux. Qu'il faut protéger à tout prix. Comme ce 15 mai 2012. Ambiance glaciale à l'Elysée, dans le bureau présidentiel. Jour de passation de pouvoirs. MM. Sarkozy et Hollande se toisent. L'ex-chef de l'Etat demande à son successeur une seule faveur : prendre grand soin de son homme de confiance, qu'il a bombardé préfet, six jours plus tôt. Un certain Guillaume Lambert…

    Gérard Davet et Fabrice Lhomme

    Le Monde :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EupkppFAkERLvgUyrX.shtml

  • Présidentielle : et si Sarkozy avait moins dépensé ?

    Lu dans Minute :

    M"En tant que candidat présent au second tour, les dépenses officielles de Sarkozy ne devaient pas dépasser un plafond légal, fixé à 22 509 000 euros. Or Sarko aurait trouvé ce plafond trop bas pour ses grandes ambitions. Du coup, les dépenses supplémentaires n’auraient pas été facturées au candidat Sarkozy mais à l’UMP. Le parti aurait ainsi épongé le surplus en réglant à Bygmalion des factures aux intitulés fantaisistes.

    Si cette tricherie est établie, ça sera la deuxième fois que Sarkozy est pris en flagrant délit. Le 19 décembre 2012, la CNCCFP (Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques) avait déjà rejeté ses comptes de campagne (rejet confirmé en juillet 2013 par le Conseil constitutionnel). Alors que Sarko n’avait déclaré « que » 21 339 664 euros (en dessous du plafond), la CNCCFP avait estimé que ses dépenses réelles se montaient à 22 872 615 euros (soit quelque 363615 euros au-dessus du plafond). [...]

    Si les accusations de Bygmalion, étayées par Jérôme Lavrilleux, sont justifiées, le dépassement des comptes de campagne de Sarko ne se limite plus à 363615 petits euros mais à environ 10 millions! [...]

     Que l’UMP le veuille ou non, si triche il y a eu, l’élection en a été faussée! Au premier tour, Hollande avait obtenu 28,63 % des suffrages, suivi de Sarko avec 27,18 % et de Marine Le Pen avec 17,90 %. Or est-il impensable que, sans les millions supplémentaires dépensés pour battre la campagne, Sarko n’ait pas atteint le même score ? Et si, sans ces millions, il avait fait… 5 % de moins ? Par transfert, Marine Le Pen ne les aurait-elle pas gagnés ? Cela fait certes beaucoup de si mais on ne peut exclure que, sans cette triche, Marine Le Pen aurait pu se qualifier pour le second tour! Malheureusement, on ne peut pas refaire l’histoire. A défaut, à cette histoire, il serait enfin temps de donner une morale: tout tricheur à l’élection suprême devrait être frappé d’une inéligibilité à vie. Ça serait la moindre des choses."

    Le Salon Beige

  • Du FN au Ukip, quels seront les prochains « séismes politiques » ? Analyse avec Emmanuel Ratier

    Emmanuel Ratier analyse le résultat des élections européennes et envisage les conséquences pour les prochains scrutins en France et en Europe.


    RC 2014.05.27 LJ Emmanuel Ratier « Seisme du 25… par Hieronymus20


    RC 2014.05.27 LJ Emmanuel Ratier « Seisme du 25… par Hieronymus20