Votre liste a obtenu 0,05 % aux élections européennes. Quel bilan en tirez-vous ?
Ah ah ! Le bilan que je suis nul, un homme politique de vingt-cinquième ordre et que je ferais mieux de m’en tenir à mes chères études… Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenu…
D’un autre côté, à défaite politique indubitable, victoire idéologique incontestable : le Grand Remplacement, le « concept », gagne tous les jours du terrain, presque aussi vite que la chose elle-même, l’horrible chose. L’expression est maintenant dans toutes les bouches, y compris celle de Jean-Marie Le Pen, c’est-à-dire dans le sanctuaire du Front national, le grand vainqueur. Et tous les sondages sont d’accord pour dire que la préoccupation numéro un des Français, et leur principal motif pour apporter leur suffrage à Marine Le Pen, c’est l’immigration, autrement dit la sécurité, l’économie, l’emploi, mais d’abord et avant tout l’identité, la substitution ethnique et culturelle, le changement de peuple et de civilisation : bref, le Grand Remplacement.
Vous remarquerez d’ailleurs que pour la caste médiatique unanime, c’est là, précisément, ce dont il ne doit être question à aucun prix. Même le soir des élections, si notre cher Zemmour n’avait pas mis son grain de sel in fine, immigration et identité – les principales raisons du vote Front national – auraient été passées sous silence. Dans le Sud-Ouest, les grands journaux et les chaînes de télévision locales n’ont pas pipé mot de notre liste, la seule qui posât ouvertement la question du changement de peuple et de la conquête coloniale en cours. Les médias sont tellement abîmés dans les vieux dogmes antiracistes, qui pourtant n’ont plus aucune prise sur le réel, que pour eux tout souci de l’indépendance et de l’identité nationales sont une monstruosité à laquelle, d’accord avec le pouvoir, ils accolent aussitôt l’étiquette ravageuse et prohibitive d’extrême droite, même si personne au sein de notre liste n’a jamais eu la moindre accointance avec ces milieux-là et si notre culture est aussi éloignée que possible de la leur.
Silence total de la presse, dissuasive étiquette d’extrême droite, cinq ou six mille euros de budget, presque pas d’affiches, presque pas de bulletins de vote : c’est merveille, dans ces conditions, que nous ayons frisé les quinze cents voix. Nous en aurions eu cent, je n’aurais pas été autrement surpris. Et pourtant notre ligne générale — refus de l’immigration de masse, hostilité égale pour les politiques menées en France et en Europe mais attachement égal à la France et à l’Europe —, cette ligne-là est majoritaire dans le pays, au moins relativement. C’est là qu’on revient à ma nullité. Nous aurions dû avoir trois millions de voix…
Parlez-vous à propos de la victoire du FN, comme beaucoup de commentateurs politiques, d’un « séisme » pour la France ?
Oui, mais d’un bon séisme. Disons : un choc salutaire. Le paradoxe c’est que mes amis et moi, qui sommes cinq cents fois moins forts que le FN, sommes aussi plus ambitieux : nous voudrions que les mouvements antiremplacistes arrivent au pouvoir en France, certes, mais aussi en Europe, et changent radicalement les politiques de l’Union comme celles de la nation.
Que devrait faire François Hollande, selon vous, qui parle de « continuer » dans la même direction ?
Vous souvenez-vous de l’amiral d’Ascoyne, dans Noblesse oblige, saluant au garde-à-vous à la proue de son navire qui sombre parce qu’il a refusé de changer des ordres manifestement imbéciles ? Mais il était plus chic que notre Président.
Que pensez-vous de la tribune de BHL publiée dans Le Monde, qui explique que « la France est en péril. Un quart de nos compatriotes ont voté pour le pire. Ils ont choisi le parti, non seulement de l’anti-Europe, mais de l’anti-France » et qui propose la mise en place d’un gouvernement d’union nationale ?
Que c’est un bon exemple de discours mort, de vieille mécanique rouillée, sans prise sur ce qui survient, et qui ne touche plus du tout à la réalité des choses.
élections - Page 635
-
Entretien avec Renaud Camus: La préoccupation numéro un des français, c’est le Grand Remplacement
-
Entretien avec Renaud Camus: La préoccupation numéro un des français, c’est le Grand Remplacement
Votre liste a obtenu 0,05 % aux élections européennes. Quel bilan en tirez-vous ?
Ah ah ! Le bilan que je suis nul, un homme politique de vingt-cinquième ordre et que je ferais mieux de m’en tenir à mes chères études… Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenu…
D’un autre côté, à défaite politique indubitable, victoire idéologique incontestable : le Grand Remplacement, le « concept », gagne tous les jours du terrain, presque aussi vite que la chose elle-même, l’horrible chose. L’expression est maintenant dans toutes les bouches, y compris celle de Jean-Marie Le Pen, c’est-à-dire dans le sanctuaire du Front national, le grand vainqueur. Et tous les sondages sont d’accord pour dire que la préoccupation numéro un des Français, et leur principal motif pour apporter leur suffrage à Marine Le Pen, c’est l’immigration, autrement dit la sécurité, l’économie, l’emploi, mais d’abord et avant tout l’identité, la substitution ethnique et culturelle, le changement de peuple et de civilisation : bref, le Grand Remplacement.
Vous remarquerez d’ailleurs que pour la caste médiatique unanime, c’est là, précisément, ce dont il ne doit être question à aucun prix. Même le soir des élections, si notre cher Zemmour n’avait pas mis son grain de sel in fine, immigration et identité – les principales raisons du vote Front national – auraient été passées sous silence. Dans le Sud-Ouest, les grands journaux et les chaînes de télévision locales n’ont pas pipé mot de notre liste, la seule qui posât ouvertement la question du changement de peuple et de la conquête coloniale en cours. Les médias sont tellement abîmés dans les vieux dogmes antiracistes, qui pourtant n’ont plus aucune prise sur le réel, que pour eux tout souci de l’indépendance et de l’identité nationales sont une monstruosité à laquelle, d’accord avec le pouvoir, ils accolent aussitôt l’étiquette ravageuse et prohibitive d’extrême droite, même si personne au sein de notre liste n’a jamais eu la moindre accointance avec ces milieux-là et si notre culture est aussi éloignée que possible de la leur.
Silence total de la presse, dissuasive étiquette d’extrême droite, cinq ou six mille euros de budget, presque pas d’affiches, presque pas de bulletins de vote : c’est merveille, dans ces conditions, que nous ayons frisé les quinze cents voix. Nous en aurions eu cent, je n’aurais pas été autrement surpris. Et pourtant notre ligne générale — refus de l’immigration de masse, hostilité égale pour les politiques menées en France et en Europe mais attachement égal à la France et à l’Europe —, cette ligne-là est majoritaire dans le pays, au moins relativement. C’est là qu’on revient à ma nullité. Nous aurions dû avoir trois millions de voix…
Parlez-vous à propos de la victoire du FN, comme beaucoup de commentateurs politiques, d’un « séisme » pour la France ?
Oui, mais d’un bon séisme. Disons : un choc salutaire. Le paradoxe c’est que mes amis et moi, qui sommes cinq cents fois moins forts que le FN, sommes aussi plus ambitieux : nous voudrions que les mouvements antiremplacistes arrivent au pouvoir en France, certes, mais aussi en Europe, et changent radicalement les politiques de l’Union comme celles de la nation.
Que devrait faire François Hollande, selon vous, qui parle de « continuer » dans la même direction ?
Vous souvenez-vous de l’amiral d’Ascoyne, dans Noblesse oblige, saluant au garde-à-vous à la proue de son navire qui sombre parce qu’il a refusé de changer des ordres manifestement imbéciles ? Mais il était plus chic que notre Président.
Que pensez-vous de la tribune de BHL publiée dans Le Monde, qui explique que « la France est en péril. Un quart de nos compatriotes ont voté pour le pire. Ils ont choisi le parti, non seulement de l’anti-Europe, mais de l’anti-France » et qui propose la mise en place d’un gouvernement d’union nationale ?
Que c’est un bon exemple de discours mort, de vieille mécanique rouillée, sans prise sur ce qui survient, et qui ne touche plus du tout à la réalité des choses. -
Comment le PS a fait un enfant dans le dos à Catherine Trautmann…
Règlement de comptes à OK-PS à Strasbourg : « Catherine Trautmann accuse ! », titrait courageusement mardi matin – une fois n’est pas coutume – les Dernières Nouvelles d’Alsace, au lendemain de la non-réélection de l’ancien ministre de la Culture Catherine Trautmann, numéro 2 sur la liste du PS menée par Édouard Martin… Battue à plate couture dans le Grand-Est, la liste de l’ancien syndicaliste n’a sorti du chapeau électoral que son seul titulaire, au détriment de l’ancien maire de Strasbourg pressenti par Martin Schulz pour la présidence du groupe socialiste européen.
« Il n’y a pas eu d’effet Martin : il n’arrive même pas en tête à Florange », a persiflé insidieusement le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, demandant son désistement dès l’annonce du résultat.
Quant à l’ancienne eurodéputée sortante, lors de la réunion du conseil fédéral du PS 67 lundi soir, elle a dressé sans ménagement un « sévère réquisitoire sur l’échec annoncé d’une stratégie élaborée par le PS à Paris dans son dos ». Et de rappeler comment, bien que plébiscitée par les militants, elle avait été dégommée juste avant la tenue du bureau national du PS, chargé de désigner les têtes de liste pour chaque région.
-
Henri Guaino refuse de devenir centriste
Il écrit :
"[...] Je suis particulièrement préoccupé par ce qui arrive à ma famille politique et qui menace de libérer un immense espace politique entre le Front National et ce qui reste du Centre après le départ de Jean-Louis Borloo, dont je regrette comme tant d’autres, l’intelligence vive et l’ouverture d’esprit.
Ce vide serait terrible. Il surviendra si dans la crise identitaire que traverse notre pays,nous choisissons pour notre famille politique une identité floue plutôt qu’une identité forte.
Nous échouerons si nous n’avons pas d’autres réponses aux difficultés actuelles qu’un recentrageet une arithmétique partisane dont l’histoire nous a si souvent montré qu’elle transformait les additions de voix en soustraction le jour des élections.
Je veux travailler avec les centristes comme je l’ai toujours fait, comme l’ont toujours fait les gaullistes sociaux, mais je ne veux pas devenir centriste.
Les meilleures alliances sont celles où chacun sait qui il est. A l’UMP, il y a des centristes, des libéraux, des gaullistes, des tenants d’une droite plus traditionnelle.
La cohésion de l’ensemble ne peut être assurée que si nous dépassons nos différences, mais certainement pas par la recherche d’un plus petit commun dénominateur. Sans oublier dans cette quête, que, depuis la guerre, le seul ciment de toutes les droites –il y a toujours eu plusieurs droites- fut ce que l’on nomma « le Gaullisme ». Même si le mot « droite » ne peut pas résumer la leçon du Gaullisme, cette ambition de dépasser la droite et la gauche, d’incarner une idée de l’Etat, de la Nation et de la République, la volonté humaine dans l’histoire, l’autorité, et de réconcilier l’ordre et le mouvement.
Ceux qui veulent tout tirer vers le Centre parce qu’ils ont toujours cru qu’en réduisant la vie démocratique à deux seuls partis, l’un de centre gauche, l’autre de centre droit, on rassemblerait tous les Français et que ces deux partis pourraient indéfiniment se partager le pouvoir, ceux-là ne voient pas le démenti de l’histoireque la crise politique actuelle nous jette pourtant à la figure et mettent dangereusement en péril non seulement la cohésion de l’UMP dont ils attisent les déchirements, mais aussi l’équilibre même de notre démocratie.
Opposer un refus résolu à cette tentation n’est qu’un préalable à la reconstruction intellectuelle et morale dont la France a besoin. Mais c’est un préalable décisif.
Ce refus résolu sera le mien."
-
Du FN au Ukip, quels seront les prochains « séismes politiques » ? Analyse avec Emmanuel Ratier
Emmanuel Ratier analyse le résultat des élections européennes et envisage les conséquences pour les prochains scrutins en France et en Europe.
RC 2014.05.27 LJ Emmanuel Ratier « Seisme du 25… par Hieronymus20
RC 2014.05.27 LJ Emmanuel Ratier « Seisme du 25… par Hieronymus20 -
Vers une recomposition de l'échiquier politique en France?
Le scrutin des européennes de dimanche dernier annonce-t-il la mort des partis tels que nous les connaissons ?
Cette question, je me la posais déjà il y a plusieurs semaines et le scrutin de dimanche, qui complète celui des municipales, la rend d’autant plus intéressante.
Tout d’abord un constat évident, les partis ont évolué très largement depuis la fin des années 1990 à la faveur de l’intégration européenne et de la chute du bloc communiste. Ainsi progressivement le parti communiste a disparu pour laisser place à une coalition nommée aujourd’hui « Front de gauche » et qui est assez éloignée dans son ADN du PC historique, satellite de Moscou. Le PS, qui était déjà un produit bâtard de la SFIO et qui a entamé progressivement une dérive libérale depuis 30 ans n’est plus aujourd’hui que le très lointain descendant de l’internationale socialiste. Le PS est un parti « social-libéral » ou « social démocrate » tel qu’il en existe dans de nombreux pays d’Europe (on pensera au Royaume-Uni, à l’Italie ou à l’Allemagne où l’étiquette socialiste n’apparaît pas). Les Verts ont profité de l’importance du développement durable pour s’affirmer progressivement sur l’échiquier politique.
A droite, l’UMP a succédé au très conservateur RPR, lui-même successeur du gaullisme. Ici aussi, la filiation gaulliste paraît assez lointaine et nous avons plutôt un parti à tendance « libéral-conservatrice » ou « libérale-sécuritaire » sur son aile droite. Le centre semble ne pas avoir trop bougé, bien que le qualificatif de « démocrate-chrétien » paraît ne plus lui convenir. Quant au Front National, son tournant social l’éloigne du parti libéral et anti-communiste des années 80 pour un faire un parti de rassemblement populaire, au-delà de la droite et de la gauche avec la souveraineté nationale et populaire comme socle. Il s‘agit d’un parti souverainiste plus que véritablement nationaliste dans le sens où il n’y a pas de conception véritablement charnelle de la nation.Ce préalable posé, les européennes ont, malgré le fort taux d’abstention, continué de dessiner un redécoupage de l’échiquier politique. Aujourd’hui trois pôles semblent se matérialiser, un pôle progressiste à gauche, un pôle libéral-conservateur au centre-droit et un pôle populiste que l’on place habituellement à l’extrême-droite, bien que cela ne recouvre pas la réalité sociologique de ce vote. Cela devrait se traduire tôt ou tard par la disparition du PS. Europe-Ecologie paraît par exemple bien plus proche de l’électorat actuel de gauche : lutte contre les discriminations, développement durable, intégration européenne, défense des droits de l’homme, ce parti incarne le corpus de la gauche de progrès. Bien que souvent résumé comme parti de « bobos » urbains faisant du vélo et mangeant dans des resto bio à 30€ l’assiette de graines, il dispose également d’une base électorale dans le monde rural. Il faudra voir si ce parti intègre une composante « décroissante » ou si il se conforme à sa ligne actuelle d’écolo-capitalisme. A sa gauche, le FdG est plus marqué par la lutte contre l’austérité et dispose également d’une assise populaire et rurale. Il est aussi proche d’un certain nombre d’intellectuels et de personnalités. http://www.humanite.fr/politique/1000-intellectuels-derriere-jean-luc-melenchon-494708 Le FdG va devoir assumer sa composante altermondialiste pour sortir de la crise postcommuniste que traverse son camp. C’est autour de ces deux partis et des déçus du PS que pourrait voir le jour une coalition « de gauche ». C'est-à-dire conservatrice sur le plan économique et libérale sur le plan sociétal. Une nuance toutefois, la personnalité de Manuel « El Blanco » Valls pourrait retarder l’affaire, lui qui se voit un destin présidentiel et comptera sur la vieille machine du PS, qu’il pourrait vouloir renommer, pour atteindre ses objectifs. Les Verts et le FdG vont donc devoir s‘attaquer tant au premier ministre qu’au FN s’ils veulent faire triompher rapidement leur ligne. Sinon ils devront se contenter une nouvelle fois de strapontins et de quelques cacahouètes. Leur score minable aux élections pourrait même les mettre en péril financièrement.
A droite, tout porte à croire que les affaires mettant en cause la campagne de Nicolas Sarkozy et qui ont déjà conduit à la démission de J.F. Copé, vont profiter à l’aile centriste et sonner le glas de la droite forte, c'est-à-dire des libéraux qui ne veulent pas de l’islam ni des racailles mais qui tolèrent qu’on exploite les travailleurs (hop, ça, c’est fait). Il faudra surveiller leur trajectoire, vont-ils chercher à contrebalancer le triumvirat Fillon-Raffarin-Juppé ou vont-ils tenter un exil vers le FN ? L’UDI et le Modem pourraient poser certaines conditions pour former une coalition avec l’aile modérée de l’UMP. Mais il paraît certain que la « droite » actuelle ressemble plus à l’UDF de l’époque qu’à un parti gaulliste : cette droite est européiste, libérale, conservatrice (et encore…) sur le plan sociétal. Il se peut même que l’UDI et le Modem profitent dans un premier temps des déboires de l’UMP. C’est aujourd’hui le centre qui pourrait attirer la « droite », renforcé par l’échec de la « droite forte » et la montée irrésistible du FN.
Ce dernier, qui est bien plus que la droite « de gouvernement » dans la tradition bonapartiste, doit maintenir sa stratégie « ni droite, ni gauche » pour éviter de se transformer totalement en une sorte de nouveau RPR. Il doit tenir cette ligne pour ne pas perdre les déçus de la gauche, qui ne trouvent pas dans le discours actuel des réponses à leurs préoccupations identitaires et qui cherchent à être protégés face à la mondialisation. La gauche a commis l’erreur de confondre le progrès des travailleurs avec le progressisme (la religion du progrès). Elle s’est donc mise à dos son électorat populaire qui se sent menacé par ceux-là même qui auraient dû la défendre. Cette évolution explique qu’on soit passé d’une gauche des travailleurs à une gauche de la bourgeoisie et du fonctionnariat. Le FN doit se poser comme une force antimondialiste (et non alter), ce qui sera sa plus grosse bataille avec le FdG (en dehors des simagrées sur le fascisme et le racisme dont tout le monde se balance). La « démondialisation » ne doit cependant pas rimer avec l’acceptation de l’ordre économique capitaliste. La réindustrialisation ou la lutte pour « les parts de marché » et le « pouvoir d’achat » ne sont pas des signes très positifs qu’envoie le FN dans la lutte contre le Leviathan capitaliste. Par exemple, le problème ce n’est pas « l’Europe », c’est le fait que l’UE soit capitaliste. Il faut clairement inventer un nouveau système, post-capitaliste, dont l’enracinement et le localisme peuvent être deux éléments clefs.
Il faudra également analyser dans ce contexte comment se distribue l’électorat d’origine immigrée qui est puissamment travaillé par les réseaux d’EELV et du FdG alors même que leur conservatisme pourrait les pousser au centre-droit. Il en est de même pour les participants à la Manif pour Tous qui aimeraient s’agréger à un bloc de centre-droit « démocrate-chrétien » qui assume sa différence sur les valeurs face à la gauche. Ces conservateurs sont pour la plupart hostiles au FN, soit par intérêt de classe soit parce que l’Eglise condamne tout simplement le FN comme un parti du rejet et du repli.
Nous assistons donc à une recomposition de l’échiquier politique. Mais cette recomposition couve en réalité depuis le début des années 2000. Paradoxalement, le 21 avril 2002 aura servi les intérêts du PS et le passage furtif de Sarkozy aura ralenti ce mouvement. Seul Manuel Valls paraît être aujourd’hui en mesure de retarder les ajustements que nous percevons (souvenons nous du score de Bayrou en 2007 et de celui d’EELV aux européennes de 2009). Les mouvements de la périphérie politique ne peuvent pas se permettre d’avoir une lutte de retard, il n’y a pas plus de dictature socialiste que de « péril fasciste ». Il y a des libéraux qui se séparent en deux familles et des souverainistes-populistes autour du FN. Le socialisme historique est mort et n’existe même plus à l’extrême-gauche. En sommes, si on additionne FN + DLR , UMP + UDI/Modem et PS + EELV + Fdg nous obtenons à chaque fois environ 30%.
Jean/C.N.C -
Européennes : et maintenant ?
Ni l'UMP-UDI ni le PS n'ont le moindre « plan B ».
Le décrochage du PS, à force de déni fantastique du réel, ne peut que diviser et marginaliser plus encore une gauche désertée par les couches populaires (ou en voie de déclassement) ainsi que par ses électeurs de remplacement. Dilemme de Hollande : trancher, c’est mourir, d’un côté ou de l’autre (clientèle ou rigueur européiste). De plus, personne à gauche ne pourra jamais poser réellement le problème de l’immigration, désormais au cœur de la réaction électorale…
Pour l’UMP, ripoliner en surface ne pourra pas suffire ; il lui faudra trancher sa contradiction native : la France ou l’européisme. Or, c’est mortel d’un côté comme de l’autre, de façon assez analogue à ce qui arrive à Hollande.
Enfin, ni l’UMP-UDI ni le PS n’ont le moindre « plan B ». Ils ne peuvent dépasser leurs contradictions internes. Ils sont à court « d’habillage ». Sarkozy a épuisé les trucs. Hollande a décrédibilisé ce qui subsistait.
-
Hollande, Copé : la France malade
-
Les socialistes pour le parti unique ?
Pour monsieur Olivier Faure, la démocratie est en danger à partir de trois partis politiques !
Entendu ce mardi 27 mai 2014 à 19 h 40, sur BFMTV lors de l’émission « Face-à-face » après la victoire du FN aux élections européennes de dimanche : « Le tripartisme, c’est une menace pour la démocratie. »
Et lui a énoncé cette affirmation à inscrire dans le marbre ? Ce n’est pas le conseiller municipal minoritaire d’une petite commune isolée au fin fond d’une région enclavée mais un député qui, en outre, est l’un des responsables nationaux du Parti socialiste. C’est même son… porte-parole !
C’est en effet monsieur Olivier Faure qui a prononcé cette phrase. Et cela sans aucune ironie, le plus sérieusement du monde, sans même que son interlocuteur de l’UMP, Guillaume Peltier, vice-président (sortant) de ce mouvement, ne le reprenne, ni d’ailleurs l’animatrice, la pourtant très professionnelle Ruth Elkrief.
-
Résultats du Front National Quand on est Etranger