Mme Merkel a bénéficié des bons résultats allemands face au Covid-19, qui font oublier son aveuglement sur le risque migratoire. La situation est très différente en France, car l’épreuve, mal « gérée », loin de favoriser l’unanimité, a renforcé un clivage mondial vécu avec plus d’intensité dans notre pays.
Ce clivage est celui qui oppose une « élite » progressiste à des peuples conservateurs, le progressisme à ce que les progressistes qui dominent les médias appellent dédaigneusement le populisme. La concentration des pouvoirs politiques, économiques et médiatiques dans notre vieux pays d’hypercentralisation jacobine a toujours renforcé le poids de l’idéologie dominante, inoculée par l’Éducation nationale, l’enseignement supérieur et la presse de « référence ». L’élection de M. Macron, en 2017, a placé à la tête du pays une caricature de ce progressisme, réunissant l’ENA, la haute fonction publique, les « cabinets » et la banque d’affaires. Impossible de dire mieux ! Michel Onfray souligne que l’un des ouvrages placés en exergue sur une photo du chef de l’État, celui d’André Gide, contenait L’Immoraliste.