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La réalité dépasse parfois la fiction. Le tournage de Lupin, série Netflix dédiée à un Arsène Lupin contemporain joué par Omar Sy, a été cambriolé par une vingtaine d’individus le mois dernier. Cette semaine, « sept jeunes ont été mis en examen ». Jean-Yves Le Gallou revient avec humour sur la novlangue de l’AFP.
Mercredi 23 mars, Volodomyr Zelensky s’est exprimé en visioconférence devant les députés et les sénateurs français. Il a accusé des grands groupes français d’être des complices de l’armée de Vladimir Poutine : « Les entreprises françaises doivent quitter le marché russe. Renault, Auchan (groupe Mulliez), Leroy Merlin et autres, ils doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre de la Russie […] Ils doivent arrêter de financer le meurtre d’enfants et de femmes, le viol ». Peu après cette intervention, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a appelé à un « boycott » mondial du constructeur automobile français Renault qui refuse de quitter la Russie.
Larry C Johnson, est vétéran de la CIA et du bureau du contre terrorisme. Il est le fondateur et le partenaire directeur de Berg Associates, qui a été créé en 1998. Larry a dispensé une formation à la communauté des opérations spéciales de l’armée américaine pendant 24 ans. Il a été vilipendé par la droite et par la gauche, ce qui signifie qu’il doit faire quelque chose de bien. Son analyse et son commentaire peuvent être trouvés sur son blog, https://sonar21.com/
Question 1 – Pouvez-vous m’expliquer pourquoi vous pensez que la Russie est en train de gagner la guerre en Ukraine ?
Larry C. Johnson – Au cours des 24 premières heures de l’opération militaire russe en Ukraine, toutes les capacités ukrainiennes d’interception radar au sol ont été anéanties. Sans ces radars, l’armée de l’air ukrainienne a perdu sa capacité d’interception air-air. Au cours des trois semaines qui ont suivi, la Russie a établi de facto une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. Bien qu’il soit encore vulnérable aux missiles surface-air tirés à l’épaule fournis par les États-Unis et l’OTAN aux Ukrainiens, rien ne prouve que la Russie ait dû réduire les opérations aériennes de combat.
Selon un antique adage, gouverner consisterait avant tout à prévoir. Pour les instances européennes, le compte n’y est pas. Et là, il ne s’agit plus de société inclusive et autres gadgets bienveillants : juste de savoir ce qu’il y aura dans nos assiettes – ou pas – demain.
À la faveur de la guerre russo-ukrainienne, l'émergence d'un nouveau bloc oriental est légitimement devenue la préoccupation commune de tous les observateurs.
Or, ce bloc n'est plus centré sur Moscou mais sur Pékin pour une raison qu'Érik Izraelewicz résumait dès 2011. Dans son livre précurseur sur ce qu'il appelle, à juste titre désormais, l'arrogance chinoise : "en économie comme ailleurs, il y a une 'règle d'or' : cette règle dit que celui qui a l'or fixe la règle".(1)⇓
Confondre les causes — l’encerclement de la Russie — et les conséquences — l’invasion de l’Ukraine — constitue une erreur politique majeure. Mais elle ne dit pas tout des nouveaux rapports de force. La guerre en Ukraine échappe de plus en plus aux belligérants et devient le théâtre d’un affrontement à l’échelle du globe. Contre l’hégémonie du dollar. Contre les outils de contrôle de la finance internationale (le système Swift par exemple) au service exclusif des Anglo-Saxons. Les sanctions contre la Russie n’ont-elles pas été rejetées par plus des deux tiers de la population mondiale ? Cela devrait interroger les Européens et les inciter à sortir de l’orbite américain. La leçon de géopolitique d’Hervé Juvin.