Par Mathieu Bock-Côté
Tout heureux de marcher vers la Maison-Blanche, Joe Biden a annoncé, en présentant l’équipe qui le conseillera pour la politique internationale, que l’Amérique pourrait de nouveau « guider le monde ». On croit comprendre qu’il pensait ainsi annoncer une bonne nouvelle, comme si l’Amérique était la puissance civilisatrice de notre temps. Nul n’en sera surpris: le messianisme américain ne date pas d’hier et structure la politique étrangère des États-Unis, qu’elle se présente sous le signe de la croisade démocratique néoconservatrice des années 2000 ou du multilatéralisme censé orchestrer une forme de gouvernance globale sous les années Obama. Au fond de la conscience américaine se trouve une prétention impériale à l’organisation du monde, qui trouvera sous Joe Biden dans la question environnementale un nouveau prétexte pour se déployer.