Le coronavirus affole les mondialistes béats. Ceux-ci rêvaient de construire le paradis sur terre dans l’abolition des frontières, des nations et des peuples. C’était oublier que le paradis, dans sa racine littérale, désigne un jardin clos de murs. C’est bien l‘enfer qui, tout au contraire, se dévoile à travers cette épidémie qui dépasse le symbole. Partie de Chine, elle s’étend avec une rapidité inquiétante. Même l’Italie est désormais touchée. Le pays a dû ce week-end imposer des mesures de quarantaine dans une dizaine de communes du nord de la péninsule. Le Carnaval de Venise a été annulé dimanche. Bien d’autres nations sont atteintes, comme la Corée du Sud, l’Irak ou l’Iran. L’Arménie, la Turquie, la Jordanie, le Pakistan, l’Afghanistan ont fermé les frontières ou restreint les échanges avec ce dernier pays. Une panique est en train de s’installer, qui fait trembler les marchés boursiers.
géopolitique - Page 363
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Le coronavirus, ou la mondialisation infernale, par Ivan Rioufol
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L’ennemi, c’est la Turquie d’Erdoğan
La Turquie était un partenaire essentiel de l’Occident pendant la guerre froide. Elle gardait les détroits de la mer Noire et abritait des bases américaines au bord du Caucase soviétique. En permettant à l’AKP d’Erdoğan de parvenir au pouvoir et de s’y maintenir, elle a changé de visage et de rôle. En 1918, l’Empire ottoman est vaincu et dépecé. Les Jeunes Turcs qui voulaient le moderniser ont commencé surtout une unification ethnique en procédant aux génocides des Arméniens et des Assyro-Chaldéens. Le nationalisme turc est le fondement du nouvel État, qui comprend une population musulmane à 98 %.
L’arrivée au pouvoir d’Erdoğan transforme radicalement le paysage politique. La Turquie est toujours nationaliste, mais elle se réapproprie l’islamisme, celui des Frères musulmans, avec sa façade démocratique d’un parti politique, l’AKP, et sa finalité totalitaire d’une reconstitution du califat unissant l’Oumma des croyants.
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Moyen-Orient : le nœud gordien. Et la France, là-dedans ?, par Christian Vanneste.
Le paysage politique du Proche et du Moyen-Orient paraît un écheveau d’une complexité inouïe, un nœud gordien qu’aucune épée ne pourrait trancher. États, nations, ethnies, religions, civilisations, ressources énergétiques, et puissances étrangères y composent un entrelacs que l’histoire a compliqué à plaisir
Les musulmans y sont les plus nombreux, mais divisés entre la minorité chiite, la majorité sunnite et d’autres appartenances confessionnelles comme les druzes ou les alaouites. Les chrétiens, dont c’est le berceau, ont survécu à la persécution musulmane, mais sont eux-mêmes, malgré leur nombre réduit, divisés en de multiples Églises. Les Arabes, les Juifs, les Turcs et les Perses, mais aussi les Kurdes, sont des groupes qui revendiquent leur identité linguistique et civilisationnelle souvent, mais pas toujours, reliée à la religion.
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Moyen-Orient : le rôle majeur des Russes
L’échec de la France au Moyen-Orient repose sur deux erreurs essentielles. La première consiste à se dessiner avec une gomme, à se vouloir une république abstraite avant d’être une nation charnelle, à n’être elle-même qu’en se vouant à l’universel. Comme toutes les vieilles nations, la France possède une identité historique et culturelle, simplement plus marquée par la volonté politique d’un État que d’autres. La seconde erreur correspond à l’ignorance de cette priorité politique que Carl Schmitt avait soulignée : la reconnaissance de l’ennemi.
La conscience de son identité, avec ses limites, et la reconnaissance de son ennemi objectif, c’est-à-dire de la menace principale et réelle, sont donc les deux priorités. La politique menée par nos gouvernements au Moyen-Orient a méconnu ces deux principes.
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L’armée syrienne poursuit son offensive et libère la banlieue d’Alep, par Antoine de Lacoste.
Que peut-il se passer maintenant ? L’armée syrienne peut reprendre le sud de la province, relativement isolé maintenant, mais également poursuivre vers l’ouest en direction de la frontière turque, ce qui est diplomatiquement assez périlleux
Après les multiples menaces turques et la libération de l’autoroute Damas-Alep, principal objectif à court terme, on pouvait penser que l’offensive de l’armée syrienne allait connaître une pause. Il n’en a rien été et les combats continuent à faire rage entre islamistes et soldats syriens.
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Suisse : Crypto AG, la société qui a permis à la CIA d’espionner plus de 100 pays pendant quarante ans
La CIA a utilisé la Suisse comme base arrière pour mener certaines de ses activités de renseignement des années 1960 à 2010. Elle a intercepté des documents confidentiels via une société basée à Zoug. Le Conseil fédéral a décidé d’ouvrir une enquête.
Une enquête publiée par le Washington Post, le 11 février, révèle que la Central Intelligence Agency (CIA) et le service de renseignement extérieur ouest-allemand (Bundesnachrichtendienst, BND) ont mené des activités de renseignement, intercepté des milliers de documents confidentiels et déchiffrer les messages codés de plus de 100 pays entre les années 1960 et les années 2000, en utilisant l’entreprise suisse Crypto AG, spécialisée dans la fabrication de dispositifs de chiffrement, notamment pour garantir sur le terrain le secret des communications des agents de renseignement de nombreux pays. En réponse aux récentes découvertes, le Conseil fédéral suisse, l’organe exécutif de la Confédération suisse, a décidé d’ouvrir une enquête.
La Suisse a également suspendu, en décembre, la licence générale d’exportation accordée aux sociétés ayant succédé à Crypto AG «jusqu’à ce que les clarifications qui s’imposent aient été effectuées».
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La leçon de Zemmour à Marlène Schiappa, par Paul Vermeulen
Zemmour et Schiappa qui débattent le lundi 10 février 2020 dans l’émission phare de CNews, « Face à l’info », en un face-à-face bien orchestré et dans une émission maintenant bien rodée, depuis sa création en octobre 2019, l’affiche ne pouvait qu’être alléchante pour qui suit l’actualité politique à travers le prisme des médias et des réseaux sociaux, malheureusement très souvent éloignés de la vie concrète des Français. Un événement médiatique qui a battu le record d’audience de CNews, avec plus de 390 000 téléspectateurs (1,9 % des parts d’audience). 75 000 personnes de plus que lors du précédent record. Face-à-face, donc, entre le journaliste, essayiste, polémiste, Zemmour, défenseur de la civilisation française et des « somewhere », et l’« anywhere » Marlène Schiappa, pour reprendre la distinction proposée par Goodhart dans Les Deux Clans paru en 2019. Lundi 10 février, Marlène Schiappa n’est pas venue pour vendre l’une des potions illusoires du gouvernement, pas même celle de la fumeuse « grande cause du quinquennat », l’égalité « femmes-hommes », mais pour se frotter à Zemmour.
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Moyen-Orient : III) Le retour aux Etats-Nations !, par Christian Vanneste.
Le Printemps arabe a été une supercherie orchestrée par des puissances convergentes qui ont utilisé les vecteurs médiatiques considérables dont elles disposent pour désinformer massivement les populations occidentales. L’idée principale reposait sur la transposition dans le monde arabe des révolutions européennes qui avaient brisé l’empire soviétique, cette fois pour remplacer les dictatures « laïques », souvent liées à l’armée, qui régnaient dans cette région du monde, héritières d’un nationalisme arabe réduit à chacun des Etats.
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Arnaud Imatz : « L’oligarchie mondialiste, fléau de l’Amérique et de l’Europe »
Lorsqu’on vit depuis des années à l’étranger un sujet régulier d’étonnement est le mélange de répulsion-fascination que suscitent les États-Unis dans les grands médias de l’Hexagone. Certes, il ne s’agit pas d’une nouveauté. La généalogie de l’américanophobie et de l’américanophilie est bien établie. Les historiens la font remonter au XVIIIe siècle. Mais l’ampleur du parti pris journalistique à l’heure de traiter l’information sur l’ami-ennemi américain, est proprement sidérante. Le matraquage « obamaniaque », à l’automne 2012, quelques jours avant les élections présidentielles, n’en est qu’un exemple criant. Le message était d’un simplicité enfantine : il y avait d’une part, Barack Obama, le « bon », le réformateur, le « créateur » du système de protection sociale, et, d’autre part, Mitt Romney, le « méchant », le réactionnaire-opportuniste, le mormon milliardaire, le capitaliste va-t-en-guerre. Oubliée la loi de protection de la santé adoptée par l’État du Massachusetts, en 2006, sous l’impulsion du gouverneur Romney. Oubliées les interventions répétées de l’armée américaine sous les ordres du président démocrate sortant, les attaques de drones qui violaient le droit international (10 fois plus nombreuses que sous Bush Jr.) en particulier au Pakistan et au Yemen, l’envoi de 33000 hommes en Afghanistan, l’intervention en Lybie… En démocratie, disait le théoricien des relations internationales, Hans Morgenthau, « la propagande est inévitable, elle est un instrument de la politique », et son contrôle ne peut être qu’un travail de Pénélope. On ne supprime pas la propagande, pas plus qu’on n’élimine la conflictivité, au mieux, on la minimise.
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Face à l'expansionnisme turc, la Russie réagit, l'UE se couche.
Prête à intervenir en Libye, de plus en plus présente auprès du régime algérien et du gouvernement tunisien, maniant le chantage et l'intimidation sur les questions migratoires, se substituant allègrement aux pays arabes pour maintenir un soutien actif au terrorisme islamique, la Turquie lance une nouvelle offensive contre le régime syrien.Une offensive que Vladimir Poutine pour qui la Syrie demeure une priorité stratégique et qui, malgré ses tentatives diplomatiques vers Erdogan, sait la dangerosité des ambitions proche-orientales, balkaniques, maghrébines et européennes d'Ankara, n'a évidemment pas l'intention de laisser se développer sans réagir. Panique des pleutres de Bruxelles que n'inquiète pas la perspective d'un nouveau Califat mais qu'angoisse celle d'une possible intervention armée d'endiguement.Tremblante devant le moindre froncement de sourcils d'Erdogan et en état de pré-dhimmitude vis à vis de l'Empire ottoman en reconstruction, l'Union européenne met donc en garde Moscou contre le risque d'affrontement en Syrie entre les armées russes et turques, les premières étant, dans le délabrement européen, les seules à pouvoir stopper l'offensive politique, économique et militaire tous azimuts que mène Ankara contre nos intérêts et notre civilisation.La position de Bruxelles est claire : surtout ne rien faire et tout accepter du Grand Turc avant de se prosterner devant lui.