Aveugles au politique
Toutes leurs inconséquences et leurs contradictions dérivent de là. Ils croient qu'on peut faire de l'individu (ou de la « multitude » la source de toutes les normes sociales. Ils critiquent à l'occasion le monde unipolaire, mais en tiennent pour une gouvernance mondiale qui ne serait rien d'autre que l'expression d'une unique polarité. Ils s'opposent au libéralisme économique, mais défendent le libéralisme sociétal qui ne s'est jamais aussi bien épanoui que dans le capitalisme libéral. Ils défendent l'idéologie des droits de l'homme comme s'il existait des droits humains indépendants de l'organisation sociale. Ils en appellent à des valeurs universelles, alors qu'une valeur n'a de sens que dans le contexte d'une culture déterminée. Bref, pour reprendre le mot célèbre de Bossuet, ils déplorent des conséquences dont ils continuent de chérir les causes.