Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

géopolitique - Page 552

  • Le piège tendu par Poutine en retirant le contingent russe de Syrie

    Les médias occidentaux basés sur une rhétorique russophobe, ont été pris au dépourvu par la décision de Poutine, essuyant un cuisant échec quant à leurs prévisions de propagande liées à la Syrie. Ce n’est plus un secret que la guerre en Syrie a été déclenchée par des mercenaires islamistes provenant de l’extérieur, armés et payés par les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie et d’autres pays afin de renverser Bachar Al-Assad. Habilement, par la Conférence sur la sécurité à Munich, Sergei Lavrov ministre des Affaires étrangères de la Russie, a forcé la main au secrétaire d’Etat américain John Kerry, pour obtenir un arrêt des hostilités en Syrie qui est entré en vigueur le 27 Février 2015.
    Les termes de cet accord pouvaient laisser prévoir, du point de vue américain, que les Russes resteraient encore en Syrie.
    Les Russes ont montré qu’ils ont appris des expériences américaines ratées en Irak et en Afghanistan. Ils ont compris qu’ils ne peuvent pas miser que sur une réponse militaire, et qu’ils doivent apporter en Syrie une réponse intelligente, en utilisant habilement la crème de la diplomatie russe, reconnue comme la plus efficace dans le monde.
    Vladimir Poutine est un leader dont les actions sont imprévisibles par les adversaires, ayant plusieurs atouts dans sa manche avec lesquels il peut surprendre tout le monde. Comme pour un jeu d’échecs, Poutine intensifie le niveau du jeu par le retrait partiel du contingent russe en Syrie, exposant à nouveau intentionnellement Bachar Al-Assad comme appât pour dévoiler les intentions de la Maison Blanche et ses vassaux.
    Dans ce contexte, Washington a deux options :
    La première est de rallier inconditionnellement la position de la Russie pour une solution pacifique en Syrie, négociée avec les parties engagées dans le conflit, à l’exception des groupes terroristes. Ensuite, suivrait la reconstruction de la Syrie. Les négociations s’annoncent difficiles, parce que la Maison Blanche, par la voix de la soi-disant «opposition syrienne» continue à vouloir écarter Assad du pouvoir, avant de commencer une transition vers un nouveau format politique en Syrie.
    Un autre obstacle à une solution pacifique en Syrie est, en plus de ce qui précède, lié aux intentions contradictoires des réseaux occidentaux, depuis les événements en Ukraine. La Russie accuse les Etats-Unis de saboter toute tentative pour parvenir à la paix en Syrie, après des discussions confidentielles entre les deux partis aboutissant à des déclarations à la presse de responsables américains qui, aussitôt après que les accords aient été approuvés par les présidents Américain et Russe, s’empressent de le remettre en cause. Le retrait a été ordonné par Poutine le 15 Mars, 2016, le jour même du début des pourparlers de paix à Genève, comme un signal que ceux qui ne suivent pas la voie proposée par la Russie pour que les négociations aboutissent, se discréditeront aux yeux de l’opinion publique.
    La deuxième option pour Washington serait catastrophique. Il donnerait l’ordre aux groupes islamistes subordonnés de rompre la trêve et de commencer une offensive à grande échelle contre l’armée arabe syrienne. Jusqu’à l’arrivée du contingent russe en Syrie, le principal avantage des groupes islamistes consistait en un labyrinthe de centaines de kilomètres de galeries, de tunnels, d’abris et de bunkers, creusé pendant cinq ans par les moyens souterrains livrés par les Occidentaux. Ce labyrinthe ne pouvait pas être détecté et détruit par l’armée arabe syrienne à partir de la surface. Ce réseau de tunnels a permis aux islamistes de stocker des armes lourdes, de la nourriture, du carburant, des munitions, des capacités de production de munitions et d’aller derrière les troupes syriennes, les surprendre et causer d’innombrables pertes.
    En déployant des bombardiers russes en Syrie, le président Poutine a montré que Moscou est un allié fiable, contrairement à Washington qui a trahi d’anciens partenaires, comme Hosni Moubarak, président de l’Egypte. Durant les cinq mois d’activité en Syrie, les capteurs des satellites militaires et des avions de reconnaissance russes ont localisé la quasi-totalité des réseaux de tunnels et de galeries, qui ont été neutralisés par des avions de bombardiers russes. Les bombardements russes ont également pris pour cibles le parc des véhicules et les principaux centres de commandement et de communication des rebelles dits «modérés» comme le Front Al Nosra, ce qui a eu pour résultat une incapacité à exécuter des manœuvres, d’organiser leur approvisionnement, de se coordonner et communiquer entre eux [1].
    Sur les 40 avions de combat, les deux premiers jours, la Russie en a retiré 20 de la Syrie. Il est possible qu’il ne reste en Syrie que 4 bombardiers Su-25 SM et 4 bombardiers Su-24 M2. Entre temps, 21 bombardiers Su-24 MK de l’armée arabe syrienne avaient été re-motorisés et portés à la norme des Su-24 M2 dans l’usine d’avion N° 514 ARZ de Rzhev. Les avions syriens Su-24 M2 sont équipés de systèmes intégrés de navigation et de guidage d’armes de précision (PNS-M), comme ceux des Russes qui ont opéré à la base aérienne de Hmeymim. En Syrie, au lieu d’avoir 30 bombardiers russes en action, il y a désormais 29 bombardiers russes et syriens [2]. Si nécessaire, la Russie a montré qu’elle peut lancer avec succès en Syrie des missiles de croisière (portée 1500-2500 km) à partir de ses navires de la mer Caspienne et de ses bombardiers à grand rayon d’action décollant des aérodromes Russie.
    Les groupes islamistes tels que le Front Al-Nosra sont si faibles qu’ils sont en dessous du niveau à partir duquel il serait encore possible de les remettre à flot pour poser de sérieux problèmes à l’armée arabe syrienne. Ils représentent la variante « ayant échoué » des plans américains visant au retrait du pouvoir de Bachar Al-Assad. Peu importe la façon dont elle investira sur eux, la Maison Blanche ne réussira qu’à prolonger les atrocités commises par ses mercenaires islamistes, mais n’obtiendra jamais de victoire contre l’armée arabe syrienne. Donc, pour les rebelles américains «modérés» le chapitre semble fermé.
    Le seul groupe islamiste en Syrie, qui dispose d’une infrastructure solide et peut être approvisionné avec des armes modernes pour se battre d’égal à égal avec l’armée arabe syrienne, est l’État islamique. La Maison Blanche pourrait ordonner au Pentagone d’armer secrètement l’État islamique pour modifier l’équilibre des forces au détriment de l’armée arabe syrienne.
    Seulement, les États-Unis ont créé une coalition de 34 États contre l’État islamique, qui bombardent avec 180 avions de combat depuis presque deux ans les objectifs de ce groupe en Irak et en Syrie. Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas encore de vision claire des lignes directrices suivies par les États-Unis en Syrie, ni ne savons à quelle stratégie obéissent ses actions et pour quels résultats.
    Mais la Russie a conservé en Syrie un mécanisme de contrôle du respect de la trêve basé sur le complexe C4I, les systèmes S-400, plusieurs dizaines d’avions de reconnaissance sans pilote et une interface d’information fournie par le réseau de satellites de surveillance russes. Ce mécanisme est capable de détecter les livraisons d’armes à l’Etat islamique. Il reste à voir quelle explication donneront les néocons de Washington (en particulier la candidate à la présidentielle Hillary Clinton) quand le monde sera convaincu que l’Etat islamique, est en réalité leur création, et qu’ils les utilisent cyniquement pour satisfaire leurs propres intérêts, dans un contexte où, le 14 Mars 2016, le Congrès a voté (392 pour et 3 contre) une résolution similaire à celle du Parlement européen, selon laquelle l’État islamique est répertorié comme auteur de génocide en Syrie et en Irak [3].

    Par Valentin Vasilescu

    Source : Réseau International

    [1]. Le pari de Poutine en retirant les troupes russes de Syrie (http://reseauinternational.net/le-pari-de-poutine-en-retirant-les-troupes-russes-de-la-syrie/).

    [2]. Syria’s recently upgraded Su-24s (http://spioenkop.blogspot.ro/2014/01/syria-and-her-recently-upgraded-su-24s-2.html ).

    [3]. La Chambre US des représentants accuse Daesh de « génocide » (http://www.voltairenet.org/article190764.html ).

    Source : al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuVlFAuAlpAOrOWmnh.shtml

  • Géopolitique du libre-échange

    Valérie Bugault est Docteur en droit, ancienne avocate fiscaliste, analyste de géopolitique juridique et économique

    Introduction

    Le libre-échange est la déclinaison du principe plus vaste de liberté du commerce. Il s’agit donc d’un concept commercial mis en pratique par des entreprises de type capitalistiques.

    Sous couvert de liberté du commerce, le libre-échange a pour conséquence la mise en concurrence, au niveau international, de toutes les entreprises du monde. Il en résulte, de façon inéluctable, la disparition des petites et moyennes entreprises au profit des multinationales économiquement plus performantes, en raison non pas de leur efficacité de fonctionnement, mais de leur poids sur les différents marchés. En d’autres termes, le libre-échange favorise concrètement sur toute la planète la prédation économique des agents les plus faibles par les plus gros d’entre eux, c’est-à-dire la concentration des capitaux. En raison de l’extrême prévisibilité de cette conséquence du libre-échange, on peut en déduire qu’elle est, en réalité, l’objectif inavoué du principe en question.

    Ainsi, la liberté du commerce via le libre-échange n’a pas pour vocation de servir mais au contraire d’asservir – la concurrence faussée et débridée aidant – les petits commerçants. La liberté du commerce au moyen du libre-échange n’a pas non plus pour vocation de servir les intérêts du citoyen en occasionnant une baisse générale des prix puisque la concentration des capitaux, qui lui est consubstantielle, s’y oppose fondamentalement. La liberté du commerce par le libre-échange ne sert finalement les intérêts que d’un seul maître : la petite caste qui détient les principaux capitaux du monde. Caste qui a consciencieusement organisé, à la faveur de sa mainmise sur l’organisation bancaire – permettant l’organisation et l’entretien de crises bancaires et financières 1 – et commerciales du monde, l’accaparement de la majeure partie des biens matériels de cette planète.

    Nous analyserons l’historique du mouvement de libre-échange (I) avant d’examiner en quoi il s’analyse en une négation du concept d’État (II) et quelle méthodologie il suit (III).

    I) Historique du libre-échange

    Au niveau français :

    Le pilier fondateur du libre-échange, qui est aussi le premier acte de son avènement mondial, se situe formellement en 1791 en France, année qui a vu naître à la fois le décret d’Allarde (des 2 et 17 mars 1791) et la loi Le Chapelier (14 juin 1791).

    Le décret d’Allarde, officiellement paré des vertus de la liberté, a supprimé les corporations, qui n’étaient rien d’autres que des associations réglementant dans chaque ville les personnes exerçant le même métier. Il s’agissait déjà de la suppression des barrières non tarifaires, c’est-à-dire réglementaires, mais à l’intérieur du territoire français.

    La loi Le Chapelier, elle aussi parée des merveilleuses vertus de la liberté, a interdit les organisations ouvrières, notamment les corporations de métiers mais aussi les rassemblements paysans et ouvriers ainsi que le compagnonnage ; elle ne visait en revanche ni les clubs patronaux, ni les trusts et ententes monopolistiques qui ne furent jamais inquiétés.

    Les deux nouveautés législatives que sont le décret d’Allarde et la loi Le Chapelier, au tout premier plan des avancées révolutionnaires, sont en réalité le premier pas vers ce que nous appelons aujourd’hui le libre-échange.

    Au niveau européen :

    S’agissant des institutions européennes, l’idéologie du libre-échange se déroule selon la chronologie suivante :

    Le traité de Rome du 25 mars 1957 instituant la CEE : la libre circulation des capitaux, formellement inscrite, n’est pas encore effective.

    La directive du Conseil européen dite Delors-Lamy de 1988 prévoit la libéralisation complète du marché des capitaux pour 1990.

    Le Traité de Maastricht (1992) puis les articles 32, 45, 49 à 55 et 63 du TFUE 2 (liberté de circulation des marchandises, des travailleurs, liberté d’établissement et liberté de circulation des capitaux), issus du traité de Lisbonne – ratifié par la France moyennant une forfaiture politique – terminent au niveau européen le travail commencé en France en 1791 en imposant la liberté totale pour les groupes étrangers de s’installer sans limite sur des territoires européens qui ne protègent plus leurs ressortissants.

    Il faut ici remarquer que l’institution européenne, qui a historiquement débuté en 1952 par la création d’un vaste marché du charbon et de l’acier (CECA), se termine par l’avènement d’institutions (Union européenne) à la solde des multinationales et par la disparition corrélative de la notion d’État en tant qu’entité politique – en raison de la disparition de toute souveraineté étatique; l’État est remplacé par des institutions supra-nationales fondamentalement indépendantes des peuples.

    Au niveau international :

    Au niveau international, l’année 1947 constitue le second acte, le second pilier fondateur, de la progression technique du libre-échange. Les accords internationaux du GATT mettent en place dès 1947 la matrice d’un commerce international fondé sur le libre-échange. Il aura néanmoins fallu attendre les accords de Marrakech de 1994 pour voir arriver l’OMC, qui instaure véritablement un ordre du libre-échange au niveau international. Il faut noter que la création de ce nouvel ordre international arrive presque en catimini car il résulte d’une simple annexe à l’acte final du Cycle de l’Uruguay.

    La mise en œuvre de l’organisation économique mondiale autour du libre-échange avait initialement prévu d’être intégrée aux accords de Bretton Woods 3. Cependant, des désaccords ayant engendré un contre-temps, ce projet commercial de grande ampleur ne vit réellement le jour qu’à l’occasion de la création de l’OMC.

    Une fois l’organisation mondiale du commerce (OMC) en place, les accords de libre-échange se sont mis à fleurir un peu partout sur la planète.

    Les grands marchés transpacifique et transatlantique :

    La réalisation et l’unification des grands marchés transatlantique – dont les négociations vont bon train – et trans-pacifique – signé le 4 février 2016 4 – constituera l’ultime étape de l’avènement du commerce comme ordre sociétal supérieur mondial.

    Le grand marché transatlantique est matérialisé par divers accords de libre-échanges (TTIP/TAFTA, CETA/AECG, TISA) qui, ajoutés au grand marché trans-pacifique, seront, si la méthode appliquée à la création de l’Union européenne est suivie – ce qui est plus que probable compte tenu du succès rencontré –, le marchepied à l’avènement d’un traité plus vaste instaurant des institutions chargées de réguler le monde.

    Du point de vue de la méthode, l’oligarchie prédatrice aura alors, pas à pas, amené les différents pays du monde au Nouvel Ordre Mondial (NOM) tant attendu. La technique utilisée par les partisans et auteurs du mondialisme est toujours la même : faire en sorte que la marche suivante soit rendue nécessaire par celle qui la précède. Il semble superfétatoire de préciser que le NOM est attendu, non pas par les peuples, mais bien par l’oligarchie transnationale d’origine anglo-saxonne 5, oligarchie qui a pris le pouvoir politique en Occident en utilisant méthodiquement la monnaie et le commerce 6, dont le libre échange est la composante essentielle, comme armes de domination politique. L’ordre militaire étatique, les milices privées et les guerres restent soit des moyens de secours, lorsque la domination politique par l’économie a échoué, soit des moyens pour imposer la domination économique à des dirigeants politiques récalcitrants.

    Le contexte politique du marché transatlantique : les pouvoirs exécutifs européens contre leurs citoyens

    Le Congrès américain avait voté, en juin 2015, des pouvoirs accrus au président Obama afin de lui permettre de conclure rapidement des accords commerciaux avec la région Asie-Pacifique et l’Union européenne ; mission aujourd’hui pleinement accomplie par ce président docile pour ce qui concerne l’Asie-Pacifique.

    Concernant le marché transatlantique, les dirigeants français 7 et allemand 8 se déclarent très pressés de mettre un terme aux négociations en cours qui n’ont, de leur point de vue, que trop retardé la signature de ce marché. Les dirigeants occidentaux – gouvernements et commission européenne 9 – s’avèrent en effet extrêmement motivés pour arriver le plus tôt possible à l’étape de la signature ; leur objectif ultime 10 étant d’arriver à faire entrer en vigueur ce grand marché sans passer par l’accord des parlements, nationaux et européen, considérés comme trop lents et peu fiables. Signalons en effet qu’en raison d’une mobilisation citoyenne sans précédent, le Parlement européen a déjà reporté son vote sur ce sujet. Jamais la signature d’accords internationaux n’aura autant mobilisé un public très majoritairement hostile à ces traités 11.

    II) Le libre-échange est une négation du concept d’État

    Attardons-nous un instant sur le contenu modèle des traités de libre-échange instituant ces grands marchés.

    Les barrières tarifaires – c’est-à-dire les droits de douane – et non tarifaires – c’est-à-dire toutes les réglementations protectrices des consommateurs et des citoyens – devront céder face à la sacro-sainte loi de l’investissement et des marchés.

    Sous l’empire du libre-échange, aucune législation de juste prévention ou de simple précaution ne pourra plus voir le jour car elle constituera un obstacle aux investissements – plus ou moins audacieux – des grands cartels de l’agro-alimentaire et de l’industrie pharmaco-chimique. Concrètement, place doit être au faite au tout transgénique, aux élevages inhumains et intensifs d’animaux mal nourris et gavés d’antibiotiques (farines animales à des ruminants etc.), aux conditions de conservation douteuse des viandes et poissons (poulets chlorés), aux terres agricoles asphyxiées par les engrais et autres pesticides (dont le fameux round-up descendant direct du défoliant agent orange abondamment répandu au Vietnam par les Américains), à l’utilisation d’huiles impropres à la consommation dans la restauration et l’alimentation humaine etc.

    Le libre-échange conduit à faire renoncer les États à une partie substantielle de leurs ressources fiscales – et donc de leur capacité budgétaire – ainsi qu’à leur prérogative régalienne d’édicter des règles générales – puisqu’il leur devient interdit d’édicter toute réglementation protectrice de leurs ressortissants. Ce programme est réalisé par les États dans l’objectif de favoriser, sur leurs territoires, l’implantation de multinationales détenues par quelques personnes.

    Dans ce contexte, le libre-échange organise le sabordement, par l’État lui-même, du principe politique étatique. L’objectif du libre-échange est, ni plus ni moins, de voir les États supprimer eux-mêmes leur utilité publique ; ultime raffinement de l’oligarchie qui organise le suicide des États par l’anéantissement de leurs prérogatives régaliennes. En effet, une fois acquise la disparition de la fonction protectrice de l’État, son rôle et sa fonction en viennent tout naturellement à pouvoir être mis en cause – en premier lieu par ceux-là même qui ont organisé son affaiblissement. Une expression française reflète parfaitement cette stratégie politique : «Qui veut tuer son chien dit qu’il a la rage.»

    Par ailleurs et pour s’assurer du respect des principes proclamés, le modèle des traités de libre-échange organise une clause, dite de règlement des différends, qui sanctionne la non-application par les États desdits principes.

    La clause de règlement des différends incluse dans le modèle des traités de libre-échange donne aux multinationales le droit d’attaquer en justice les États qui auront eu l’audace d’édicter des réglementations protectrices dont l’effet secondaire serait de réduire ou annuler l’espoir de gain résultant d’un investissement fait par des multinationales.

    A propos de cette clause particulière incluse dans le TTIP : pour faire bonne figure devant la levée de boucliers populaires, Cecilia Malmström, la négociatrice pour l’Union Européenne – commissaire européenne en charge du commerce –, envisage de transformer la cour d’arbitrage initialement prévue pour le règlement des différends en tribunal public. Un tribunal public permanent, payé par les con-tribuables européens, serait donc chargé de punir les États qui auront adopté des réglementations protectrices de leurs ressortissants dont l’effet aura été de réduire l’espoir de gain suscité par un investissement. Voilà l’avancée démocratique proposée par l’UE : remplacer une Cour d’arbitrage rémunérée par les parties en cause – entreprise et État – par un «tribunal d’investissement public» intégralement payé sur financement public – c’est-à-dire intégralement payé par les con-tribuables – pour protéger les investissements privés des multinationales. Belle rhétorique des mondialistes !

    Le libre-échange est synonyme de «point de droit autre que celui de faire commerce illimité et sans condition de tout et partout» – produits et organes du corps humain inclus – permettant de facto, en raison de la disparition des contre-pouvoirs, l’empoisonnement de l’air, des sols et des aliments par les pesticides et autres productions du très puissant conglomérat pharmaco-chimique.

    Le commerce et le libre-échange ne peuvent exister que débarrassés des barrières chargées de réguler le commerce et d’éviter l’accaparement. Dans ce contexte, les nations et leurs institutions apparaissent comme de potentiels freins à l’expansion du commerce tout azimut. Les États et leurs institutions, derniers remparts des peuples, ont – par la loi du libre-échange – vocation à disparaître du paysage politique qui deviendra vierge de tout corps constitué autre que par et pour servir l’oligarchie, laquelle est déjà officieusement au pouvoir.

    La finalité du libre-échange est d’être fatal à la démocratie, à la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, à la liberté individuelle et à la propriété privée pour tous. C’est l’oligarchie à la manœuvre qui profitera, à la faveur de l’illusion, savamment entretenue, de la liberté du commerce pour tous – les mondialistes sont d’incontestables maîtres en rhétorique – de la disparition des contre-pouvoirs étatiques.

    Le libre-échange suppose conceptuellement une prise de pouvoir définitive des corps économiques constitués sur les institutions politiques contrôlées par les citoyens. Il est, en réalité, la mise en œuvre, par les élites capitalistiques, d’un objectif géopolitique de domination politique globale. Autrement dit, le libre-échange, élevé au rang de religion, est utilisé par l’oligarchie comme une arme, redoutablement efficace, de destruction des États, des nations, des peuples et des individus. Il sert en réalité les intérêts de la caste des acteurs dominant l’économie mondiale, dont l’ambition ouverte est d’instaurer une ploutocratie mondiale.

    Le pouvoir sans contre-pouvoir, c’est-à-dire le pouvoir absolu, est l’essence même du libre-échange, c’est aussi la définition de la dictature 12. Il en résulte que l’avènement du nouvel ordre mondial (NOM) ne sera rien d’autre que la résurgence au niveau mondial du système féodal : un nouveau système de dépendance et d’asservissement fondé sur la domination monétaire et commerciale, c’est-à-dire le contrôle du monde par les quelques acteurs qui dominent l’économie mondiale.

    La liberté révolutionnaire du commerce, faussement proclamée pour tous, a été, est et sera en définitive le plus sûr moyen de tuer la liberté politique, civile et patrimoniale du plus grand nombre.

    Une fois la finalité du libre-échange clairement précisée, intéressons-nous à la raison qui a permis l’émergence d’un principe aussi ouvertement scélérat.

    III) L’opacité et la corruption comme méthodologie du libre-échange

    Le libre-échange est indéfectiblement lié à une utilisation massive, voire institutionnelle de la corruption ; il s’accompagne de la suppression des débats publics et d’une corruption de grande ampleur des décideurs politiques.

    Un exemple canadien, bien qu’ancien, est à cet égard parfaitement instructif. Il laisse apparaître sans aucun doute possible que le libre-échange s’accompagne en coulisse, derrière les beaux et lénifiants discours officiels sur la liberté, d’une volonté puissante de domination et d’une corruption généralisée des élites politiques.

    L’anecdote particulièrement significative des objectifs réels du libre-échange, a été rapportée par David Orchard dans son ouvrage Hors des griffes de l’aigle. Quatre siècles de résistance canadienne à l’expansionnisme américain, concernant les visées américaines sur l’État canadien.

    Dans cet ouvrage, l’auteur cite le rapport au département d’État américain fait le 13 mai 1854 par un certain Isaac Andrews, agent secret des États-Unis d’Amérique : «Dans le but d’aider les mouvements partisans de l’annexion et du libre-échange au Canada, j’ai versé 5 000 dollars à un rédacteur de journal, 5 000 dollars à un procureur général, 5 000 dollars à un inspecteur général et 15 000 dollars à un député de l’assemblée du Nouveau-Brunswick. J’ai pris par conséquent les mesures qu’exigeait la situation au Nouveau-Brunswick afin de modérer l’opposition et de tranquilliser l’opinion publique. J’ai réussi à me rendre à […] avant la fin de la session de l’assemblée législative du Nouveau-Brunswick et ainsi éviter tout débat sur la proposition de traité de libre-échange à l’étude ou sur toute autre mesure législative néfaste. J’ai déversé plus de 100 000 dollars pour convaincre d’éminentes personnalités d’appuyer l’annexion du Canada par les États-Unis ou, sinon, le libre-échange avec les États-Unis. Mais cette somme n’est rien en comparaison des privilèges qui vont être obtenus de façon permanente et du pouvoir et de l’influence que cela donnera à jamais à notre Confédération.»

    Le fonctionnement de l’Union européenne, institution fondée par et pour le libre-échange, est une autre illustration de l’utilisation massive, institutionnellement admise, de la corruption des décideurs publics par les firmes multinationales ; cette corruption porte le doux nom anglais de lobbying. En Union européenne, le pouvoir législatif est entre les mains de décideurs non élus, les commissaires européens, adoubés par les pouvoirs exécutifs européens et d’autres institutions comme le CFR – qui promeut la consolidation économique du monde en blocs régionaux. La Commission européenne est, par construction, toute acquise à la cause oligarchique.

    Plus récemment, les conditions de secret qui entourent la gestation du grand marché transatlantique est une autre manifestation de la vaste entreprise d’opacité, visant à court-circuiter les institutions politiques des États, qui accompagne de façon structurelle le libre-échange. Les élus d’Europe n’ont qu’un accès tardif et réduit aux négociations du grand marché transatlantique, qui ne supportent aucun réel débat public. L’accès aux documents de travail des élus n’est possible que dans des conditions extrêmement surveillées 13. Les parlementaires allemands ayant, sans surprise, davantage accès auxdits documents que les parlementaires des autres États, tout en ayant une interdiction formelle de les photocopier 14.

    Conclusion : de la liberté du commerce à la disparition de la civilisation

    Le libre-échange organise au niveau mondial un pur schéma de prédation économique qui a tôt fait de se transformer en prédation politique, géopolitique et civilisationnelle. Cette prédation ultime est une conséquence mécanique de la prédation économique qui génère spontanément une énorme concentration de capitaux. Les très grandes entreprises, dirigées par leurs actionnaires majoritaires, prennent le contrôle institutionnel des États au moyen du libre-échange.

    Le champ d’action de la liberté totale du commerce, compris comme la domination géopolitique de la caste des grands capitalistes, n’est plus, aujourd’hui, limitée que par les seules connaissances techniques et scientifiques ; elle se développe et progresse à mesure que progressent ces dernières.  Ainsi, alors que la société commerciale permet de faire commerce de tout type de biens, licites ou illicites, elle permet aujourd’hui d’intégrer au commerce non seulement le corps humain mais aussi et surtout les produits et parties de celui-ci, remettant fondamentalement en cause la notion d’intégrité du corps humain. L’objectif à peine inavoué des principaux capitalistes à l’œuvre paraît bien être la possession de l’éternité, qui justifie les énormes capitaux investis – notamment par une entreprise comme Google – dans le projet transhumaniste.

    Au-delà de la destruction des États, la liberté totale du commerce a pour conséquence sociologique d’engendrer une déstructuration profonde des sociétés humaines traditionnellement fondées sur un ancrage géographique et sur l’affection filiale et intergénérationnelle. Elle a également pour effet – à moins que ce ne soit un objectif ? – de détruire l’intégrité du corps humains, ravalant l’Homme au rang de bien matériel. Le libre-échange préfigure un monde dans lequel les classes financièrement inférieures seront reléguées au rang de fournisseur de pièces de rechange corporelles pour les plus riches.

    Au bout du chemin du libre-échange il y a non seulement la disparition des États nations mais encore, et surtout, l’asservissement généralisé, voire même, un pas plus loin – si l’on en croit les indications du Georgia Guidestones – la disparition d’une bonne partie des populations vivant sur terre.

    Cette voie, toute tracée pour nous par l’oligarchie à la manœuvre, n’est pas inéluctable. Nous verrons plus tard 15 que ce projet de domination planétaire, entièrement fondé sur la notion d’entreprise, peut être stoppé par une simple appropriation juridique par les États du concept d’entreprise. En d’autres termes, la survie – de la liberté et de l’humanité – suppose que l’entreprise de type capitalistique réintègre le corps social, dont elle a – grosso modo depuis la Révolution française – émergé comme une tumeur cancéreuse sur un organe sain. Un tel retournement des choses aurait pour effet de remettre le fait économique dans le giron du fait politique et de rendre à la notion d’État ses lettres de noblesses. Quel État, quel chef d’État, en sera capable ?

    Valérie Bugault

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2016/03/16/geopolitique-du-libre-echange.html

  • Trump l’emporte en Floride et s’impose dans la campagne pour les primaires présidentielles américaines

    Les violences et scènes d’émeutes, qui se sont déroulées dans les derniers rassemblements de Donald Trump et dont l’establishment a interprété qu’elles étaient raciales, ne semblent pas être parvenues à enrayer sa déferlante électorale. 3 des quatre États en lice ont été remportés par le magnat de l’immobilier.

    Alors que Marco Rubio, grand favori pour l’élection de Floride, et élu de la ville de Miami West, n’a remporté que 27 % des suffrages, « the Donald », comme on l’appelle outre-Atlantique, en a remporté 45 % !
    Les sondages montrent une forte augmentation de sa popularité dans cet État, depuis que des militants du candidat démocrate Sanders envahissent ses rassemblements. La chaîne CNN, qui est entrée de façon quasi-officielle en campagne anti-Trump, a couvert avec abnégation les « dérapages » du candidat invitant ses militants à frapper les perturbateurs et leur promettant de rembourser ensuite leurs frais d’avocats. Il a aussi invectivé les militants perturbateurs — de la cause des Noirs — par un sonore « allez plutôt chercher un travail ».

    Le bilan de cette soirée électorale côté Républicain est éloquent : désormais seul le candidat conservateur Ted Cruz semble constituer un concurrent crédible à Trump.
    Côté démocrate, Hillary Clinton, qui a remporté l’ensemble des quatre États en lice, a insisté sur le nécessaire combat contre les discriminations sexuelles et raciales et a fustigé son possible rival républicain « d’attiser les haines et les peurs ».

    Le phénomène Trump continue donc de préoccuper l’oligarchie politico-médiatique.
    Durant cette semaine mouvementée, jamais un candidat n’avait reçu autant de publicités négatives : plus de 18 millions de dollars dépensés. Nombre d’entre elles sont financées par le milliardaire mondialiste George Soros.

    Ce symbole de la superclasse mondiale a mobilisé 15 millions de dollars pour inciter 400 000 Latinos à se faire naturaliser pour voter contre Trump.

    L’objectif de Soros est de contrer Donald Trump dont les propos anti-islam menacent « la démocratie et l’intérêt national »
    Par le biais de son Open Society Foundation, le milliardaire est un zélé défenseur des causes chères à la superclasse mondiale : soutien aux événements de Maïdan en Ukraine, réseau No border visant à libéraliser l’immigration partout dans le monde, lutte contre l’islamophobie en France, festival homosexuel en Roumanie, etc. En revanche, les chrétiens d’Orient peuvent attendre.

    Toutefois, rappelons qu’en 2004, les millions de Soros avaient échoué à faire battre George W Bush.

    http://fr.novopress.info/199526/trump-lemporte-en-floride-simpose-campagne-les-primaires-presidentielles-americaines/#more-199526

  • Désintox: Poutine abandonne-t-il la Syrie ? (Jean-Michel Vernochet)

    Jean-Michel Vernochet reprend cette semaine sa chronique « Désintox » pour Médias-Presse-Info TV. Le 15 mars 2016 marque l’anniversaire du début de la guerre en Syrie, et c’est le moment qu’a choisi Vladimir Poutine pour annoncer son retrait de Syrie. Qu’en est-il vraiment ? Info ou intox ?

     

    http://www.medias-presse.info/desintox-poutine-abandonne-t-il-la-syrie-jean-michel-vernochet/51202

  • Les néoconservateurs contre Trump

    Patrick Joseph « Pat » Buchanan, journaliste et homme politique américain, commentateur politique sur la chaîne MSNBC.

    ♦ Les néoconservateurs se battent pour garder leur hégémonie dans le parti républicain. Les courtes victoires des primaires en Louisianne et au Kentucky, les plus gros Etats consultés ce samedi, ont rapproché Donald Trump de sa nomination.

    Les primaires du Michigan, Mississippi et de l’Idaho du 8 mars, et en Floride, Ohio, Illinois, Missouri et Caroline du Nord le 15 mars, seront décisives. Si Marco Rubio ne gagne pas dans l’Etat dont il est originaire, la Floride, il est cuit, de même que le gouverneur John Kasich s’il ne gagne pas l’Ohio.

    Ted Cruz semble déjà être le dernier restant entre Trump et la nomination républicaine, qui était allée, lors des sept dernières élections, à George H. W. Bush, Bob Dole, George W. Bush, John McCain et Mitt Romney.

    Tous les cinq, nommés depuis 1988, semblent consternés par les triomphes de Trump et juste un peu moins par son rival, Ted Cruz.

    On ne se souvient pas dans le passé d’un leadership autant déconnecté. Les républicains de base sont révoltés, non seulement contre les échecs des anciens mais aussi contre les politiques menées par leurs dirigeants actuels.

    Certains parmi l’élite du GOP (1), qui ont patiemment attendu durant l’ère Obama pour reprendre le contrôle de la politique étrangère des Etats-Unis, sont maintenant désespérés par le succès de Trump.

    Cent seize membres républicains issus du milieu de la sécurité nationale, plusieurs d’entre eux vétérans des administrations Bush, ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils menacent, au cas où Trump serait élu, de déserter les rangs, et certains – de soutenir Hillary Clinton !

    « Hillary est de loin le moindre mal », selon Eliot Cohen, du Département d’Etat de Bush II. D’après Michael Crowley, de Politico, c’est Cohen qui a permis de regrouper les néoconservateurs pour signer le manifeste « Dump – Trump » (2).

    Un autre signataire, Robert Kagan, se lamente dans le Washington Post « Le seul choix sera de voter pour Hillary Clinton ».

    Sont-ils sérieux ?

    La victoire pour Clinton signifierait la refonte de la Cour suprême, éliminant toute chance d’un changement de la jurisprudence Roe contre Wade, ou d’avoir un autre juge comme Antonin Scalia avant 2021.

    Que craignent donc ces renégats et ces girouettes ?

    Trump qualifie de gaffe historique la guerre en Irak qu’ils ont portée aux nues. Trump déclare que, tout en soutenant Israël, il serait dans les négociations de paix un honnête intermédiaire « neutre » entre Israël et les Palestiniens, comme Jimmy Carter à Camp David.

    Trump indique qu’il « s’entendrait très bien » avec Vladimir Poutine, comme Richard Nixon s’entendait avec Leonid Brejnev et Mao Tsé-Toung.

    Trump ne lancerait pas de nouvelles croisades pour la démocratie. Il ne s’opposerait pas à ce que la Russie bombarde ISIS. Il construirait ce mur sur la frontière. Il transférerait davantage des frais de défense payés par les contribuables américains aux alliés riches pour leur propre défense.

    La majorité des Américains ne sont-ils pas majoritairement d’accord là-dessus ?

    Pourtant l’ultimatum des néoconservateurs qui se retireraient en cas de nomination de Trump témoigne de manière éloquente de leur loyauté.

    Avec tous les anciens présidents et anciens nominés répudiant Trump, et les élites de la politique étrangère perdant la tête, la hiérarchie du GOP est en train de dire : nous allons nous débarrasser de Trump, tout comme la foule des Rockfeller–Romney s’est débarrassée de Barry Goldwater.

    Ceci est un pur chantage politique.

    Mais cela soulève à nouveau la question : est-ce que l’establishment peut arrêter Trump ?

    Réponse : C’est possible et nous le saurons à minuit, le 15 mars. Si Trump perd la Floride et l’Ohio, le principe des primaires veut qu’il ait vraisemblablement un peu moins des 1.237 délégués nécessaires pour une nomination au premier tour.

    Comment les forces anti-Trump pourraient-elles le battre dans l’Ohio, la Floride et l’Illinois ? Avec les mêmes tactiques utilisées pour réduire les marges de succès de Trump en Virginie, en Louisiane et dans le Kentucky, bien en dessous de ce que les sondages avaient prévu.

    Dans toutes les primaires à venir, Trump est sous le feu incessant d’attaques sous forme de publicité à la radio, télévision, sur le câble et dans les réseaux sociaux, payées par le super PAC (3), avec des tonnes d’argent alimentées par les oligarques.

    Mais Trump, qui finance lui-même sa campagne, n’a presque rien dépensé en publicité pour répondre à ces attaques, se promouvoir ou faire campagne. Il s’est presque exclusivement appuyé sur les médias indépendants.

    Cependant quel que soit le nombre de médias indépendants, ils ne peuvent être de taille contre les torrents d’attaques qui s’abattent sur lui chaque heure, chaque jour dans chaque Etat des primaires.

    Nos principaux « PAC » sont soutenus par la famille Rickett, des milliardaires du Nebraska qui ont dépensé des millions dans la charge contre Trump. Le American Future Fund jette 1,75 million de dollars en Floride cette semaine, le Club pour la Croissance, 1,5 million.

    Le milliardaire et gestionnaire de fonds Paul Singer soutient les solutions conservatrices du PAC et a dépensé des millions en publicités contre Trump et prévoit de dépenser plus de 7 millions de dollars entre le 1er et le 15 mars, avec 4 millions rien que pour la Floride. L’action du super PAC est sans précédent.

    Le résultat qu’atteindra Trump dans le Michigan et le Mississippi, mesuré à l’aune de ce qu’il était prévu dans les sondages de la semaine dernière, révélera le degré de succès de la sauvagerie du super PAC dans la modélisation des esprits et des cœurs.

    Est-ce que des millionnaires et des milliardaires, qui soutiennent l’ouverture des frontières, l’immigration de masse, la globalisation et la disparition des Etats-nations dans des entités collectives transnationales, avec leurs millions dépensés en publicité, peuvent écraser les mouvements patriotes qui se sont lancés cette année à l’étonnement de l’Amérique et du monde ?

    Est-ce que la fière expression américaine du XVIIIe siècle « Oui Monsieur, ici le peuple gouverne ! » peut laisser la place à la loi des oligarques ?

    Patrick J. Buchanan, 8/03/2016

    Source : « The Oligarchs’ Super-PAC Anti-Trump Savagery » : « La sauvagerie du Super-PAC anti-Trump des oligarques ».

    Patrick J. Buchanan – Official Website

    Traduction de l’américain : Vanessa de Seny

    Notes :

    1. GOP (Grand Old Party) : Parti Républicain.
    2. Jeu de mots sur Dump qui signifie « laisser tomber » ou « jeter ».
    3. PAC (Political Action Committee) : Comité d’action politique permettant de financer des campagnes d’action.

    http://www.polemia.com/les-neoconservateurs-contre-trump/

  • Syrie : le joueur d’échecs

    En prenant ses distances, Moscou dissipe les soupçons et les accusations.

    Objectifs atteints ? Il y a cinq mois, l’immixtion spectaculaire de la Russie dans le conflit syrien faisait penser à celle d’un médecin, ou d’un chirurgien, appelé trop tard au chevet d’un malade condamné. À bout de force, à bout de souffle, exsangue, le régime syrien, abandonné à son sort par les Occidentaux comme par ses voisins sunnites, chancelait sur des bases progressivement rétrécies. En dépit de l’engagement à leur côté des volontaires du Hezbollah et de leurs alliés iraniens, les forces gouvernementales cédaient peu à peu du terrain. Le pouvoir de Bachar el-Assad tendait à se circonscrire aux dernières grandes villes qu’il tenait tant bien que mal. Le réduit alaouite même, autour de Lattaquié et de Tartous, n’était plus sûr. La fin, inéluctable, semblait proche.

    Lire la suite

  • Russes en Syrie : ils font du bon boulot… mais ils s’en vont !

    Coup de théâtre ! L’intervention russe qui a remis en selle le gouvernement de Bachar El Assad et l’armée régulière syrienne prendrait fin prochainement. Trop tôt ?

    Poutine a ordonné hier soir le retrait de la majeure partie du contingent militaire, essentiellement aérien, déployé en Syrie depuis le 30 septembre. Les milliers de raids de l’aviation et les bombardements de la marine russes ont permis à l’armée syrienne de reprendre l’avantage sur le terrain. Ils ont aussi démontré par le contre-exemple la duplicité de la coalition occidentale dirigée par les États-Unis qui prétendait combattre l’État islamique, mais n’ont jamais obtenu de résultat significatif.

    Le Kremlin souligne que la décision du président russe fait l’objet d’un accord avec son homologue syrien :

    Les dirigeants ont souligné que l’intervention des forces aériennes russes avait permis de radicalement changer la situation dans la lutte contre le terrorisme, de désorganiser les infrastructures des combattants (ennemis) et de leur porter un coup important.

    Cette annonce-surprise s’explique par la volonté de Moscou de promouvoir un règlement politique du conflit, a affirmé l’ambassadeur russe à l’ONU Vitali Tchourkine. Il s’agit « d’intensifier nos efforts pour aboutir à un règlement politique en Syrie. »
    C’est en effet un signal fort envoyé au moment où a débuté à Genève un nouveau cycle de négociations entre des représentants du président Bachar El-Assad et de la très hétéroclite opposition syrienne représentée par le Haut comité des négociations (HCN). Signal fort et prématuré ? Alors que toutes les composantes de l’opposition sont sous pression militaire et acceptaient peu à peu le principe d’un dialogue avec Assad – sous l’impulsion aussi de leurs mentors américains, déboussolés par l’intervention russe — ce retrait subit risque de leur redonner des ailes.
    Dès le premier jour, en effet, le sort réservé au président Bachar El-Assad faisait déjà débat et menaçait de faire capoter le processus de paix. Le HCN veut la mise en place dans les six mois qui viennent d’un « organe de transition » doté de tous les pouvoirs, une solution qui implique le départ d’Assad « vivant ou mort », selon les opposants. « Nous voulons un dialogue entre Syriens, mais sans condition préalable », a rétorqué M. Jaafari, ambassadeur de la Syrie à l’ONU. En effet, pour Damas, il est hors de question de parler du sort du président Assad et la transition ne doit être qu’un simple remaniement ministériel avec un « gouvernement d’union » élargi à des opposants.

    Ces discussions sont rendues possibles par l’entrée en vigueur d’une trêve entre les belligérants, signée sous l’impulsion de la Russie et des États-Unis. Hormis quelques violations, elle tient, notamment par la menace directe de bombardements russes sur tous les groupes qui n’adhéreraient pas à son principe : s’engager dans un dialogue politique avec le pouvoir légal syrien. De même, la volonté turque d’intervenir directement en Syrie est pour le moment freinée par la présence dissuasive des forces russes. Le retrait russe risque de mettre à bas ce fragile équilibre… à moins que son annonce ne constitue un piège destiné à éprouver la sincérité de ces ralliements au processus politique.

    C’est l’hypothèse optimiste. L’option plus réaliste est que la Russie a rempli ses objectifs stratégiques en sécurisant sa base navale de Tartous, le seul point de ravitaillement et de réparation de la Marine russe en mer Méditerranée. Elle permet aux navires de guerre russes d’éviter d’avoir à regagner leurs bases de la mer Noire en passant par les Détroits turcs et se trouvait menacée par l’avancée des différents groupes « d’opposition », plus ou moins djihadistes. Du point de vue russe, l’intégrité territoriale de la Syrie n’est pas forcément un objectif majeur (Poutine avait d’ailleurs fait des déclarations dans ce sens), tant que la « Syrie utile » reste aux mains de son allié Bachar El Assad.
    L’avenir de la Syrie reste donc plus incertain que jamais.

    C.D.

    http://fr.novopress.info/199430/russes-en-syrie-font-du-bon-boulot-sen-vont/#more-199430

  • La Grande Trahison

     Les « élites » ne sont pas au service du peuple : elles servent avec cynisme le mondialisme qui détruit les peuples. Ce ne fut pas toujours le cas : voici une petite histoire d’une grande trahison.

    Jusqu’en 1789, les élites françaises s’organisent principalement autour d’une aristocratie héréditaire qui se veut la fine fleur du peuple de France. Ces élites conçoivent le peuple comme un ordre vital et hiérarchique dont elles occupent le sommet : autrement dit, elles ne se pensent pas extérieures au peuple. Le pouvoir qu’elles exercent repose sur la Tradition.

    Ce pouvoir a donc une assise sacrée liée à une histoire, une culture et une religion spécifiques. Toutes proportions gardées, ce pouvoir est ethnologiquement de même nature que celui des chefferies africaines ou amérindiennes : c’est un « pouvoir traditionnel » organique indissociable du « peuple ».

    A partir de 1789, ces élites traditionnelles vont être décimées. La violence et le meurtre vont imposer  artificiellement de nouvelles élites. Le réfractaire ne peut comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui, le Grand remplacement par exemple, s’il n’a pas compris que ces élites nouvelles sont d’une toute autre nature. Alors que les anciennes élites se voulaient liées par l’histoire, la culture, la religion, les coutumes… à un peuple particulier et comparable à nul autre, les nouvelles élites ne jureront que par « l’Homme ». Alors que les anciennes élites se justifiaient par une Tradition enracinée, les nouvelles s’imposeront par le « Droit universel ». En 1789, pour la première fois dans notre histoire, une « aristocratie » justifiée par une idéologie s’empare du pouvoir politique par un coup d’Etat. Cette aristocratie ne raisonne plus selon les normes traditionnelles du système Westphalien ou en fonction des seuls intérêts nationaux mais selon les critères d’une idéologie à prétention universelle : une idéologie mondialiste. Pour cette aristocratie républicaine mondialiste, la France est un moyen, un laboratoire, une étape nécessaire qui doit mener à un monde organisé selon le système républicain. Dans ce contexte, le recours à une « patrie » assimilée à la République,  apparaît comme une technique de manipulation qui entraînera le pauvre peuple de France dans des conquêtes sans utilité autre qu’idéologique : abattre des « tyrans » pour installer des « républiques sœurs ».

    Cette nouvelle aristocratie républicaine se veut « française », mais cela est strictement juridique. Elle appartient au genre humain et prétend représenter l’humanité globale. Elle ne s’adresse pas à des « Français », mais à l’Homme en général. Elle se veut universelle par ses principes, ses aspirations, ses lois, son droit, son esprit. Elle transcende la francité : tous les hommes, sans distinctions, peuvent et doivent reconnaître la prééminence de ses valeurs. Autrement dit, pour la première fois dans notre histoire, les élites font sécession du peuple pour rejoindre l’Universel. Pour la première fois dans notre histoire, notre peuple est dissocié de ses élites et trahi par celles-ci.

    Entre 1799 et 1875 auront lieu plusieurs tentatives pour installer ou restaurer des élites nationales (nouvelle noblesse militaire de Napoléon Ier, Contre-révolution, Ordre moral mais aussi, un peu plus tard, syndicalisme révolutionnaire).

    A partir de 1875, les mondialistes républicains reprennent définitivement le pouvoir. Leur stratégie politique va s’exercer dans deux directions complémentaires.

    D’une part identifier la République à la France et la France à la République de manière à manipuler le sentiment d’appartenance et le patriotisme (enseignement scolaire d’un « roman national » dont la République est l’aboutissement lumineux, le 14 juillet devient « fête nationale » (1880), le drapeau tricolore s’impose comme le « drapeau français », Marianne symbolise la France (1877), la Marseillaise devient le chant national français (1879), la République se dit « française », la devise républicaine devient celle de la France (1880)…).

    D’autre part reprendre la stratégie de conquête territoriale afin de mondialiser le républicanisme. Le patriotisme dévoyé est alors utilisé pour coloniser des continents et les « civiliser » selon les principes républicains. Il est aussi le vecteur principal, par le culte de la revanche et d’une germanophobie militante, d’une guerre pour le « droit » et la « liberté » (commencée en 1914 et terminée en 1945) qui va définitivement éliminer les aristocraties traditionnelles européennes.

    A partir de 1945, deux faits historiques bouleversent les rapports de force. D’une part le mondialisme l’a définitivement emporté dans le monde occidental : la conquête idéologique commencée avec les guerres de la  Révolution se termine avec la guerre mondiale. D’autre part, la bombe atomique et la dissuasion nucléaire rendent inutile le « peuple en arme ».  Autrement dit, le discours patriotique des républicains, qui jurait avec le mondialisme affiché, n’a plus lieu d’être.

    Commencent alors à fleurir les propos antimilitaristes, l’objection de conscience, la redutio ad hitlerum du patriotisme, du drapeau, de l’armée, des CRS ou de la Police. La « France » doit rendre compte jusque dans la loi de son histoire, de ses colonies, de la traite négrière, de Vichy… Or, tous ces gens, sans exception, qui vomissent notre pays sont des républicains. Le contexte est désormais favorable à un mondialisme intégral et non pollué par un discours patriotique nauséabond. Ils ne s’en privent pas. On parle de la fin des Nations, on parle « Europe » ou union transatlantique. C’est l’époque du mondialisme triomphant, des sociétés ouvertes, de la fin de l’histoire, de la Trilatérale, du groupe de Bilderberg et du Siècle (cf. notre article). Les élites républicaines tombent les masques !

    Les élites tombent les masques, mais trop vite et trop tôt ! A peine le temps de souffler que déjà émerge Al-Qaïda et Daesh, que surviennent le 07 janvier 2015 et les attentats : retour de l’histoire, retour des identités, remise en cause radicale du mondialisme occidental. Fin de la dissuasion nucléaire aussi : que peut fait faire une bombe face à une foi ? Brutalement, notre apprenons que « nous sommes en guerre », nous basculons en 1914, si ce n’est en 1900 au temps de la laïcité militante. Et que voyons-nous ? Les élites mondialistes qui salissaient notre pays il y a peu, se mettent soudain  à parler de la France avec des trémolos dans la voix, réhabilitent le patriotisme, en appellent au peuple pour sauver la République, c’est-à-dire leur rêve de société mondiale.

    Ces « élites » qui se sont installées par la violence en 1789, qui nous gouvernent depuis les années 1880, ont fait sécession de notre peuple, l’ont trahi et n’ont cessé de le manipuler pour servir les intérêts mondialistes. Ne soyons pas dupes de ces discours patriotiques dépoussiérés dans l’urgence. Ne soyons pas dupes des identifications de la République à la France ou de la réduction de notre identité enracinée à de dérisoires « valeurs universelles ».  Trop des nôtres, déjà, sont morts pour le mondialisme en croyant mourir par la Patrie. Notre peuple a été victime d’une grande trahison. Il faudra que cela se paie.

    Antonin Campana, 1/03/2016

    Source : Perspectives Autochtones

    http://www.polemia.com/la-grande-trahison/