Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

géopolitique - Page 556

  • La Syrie et le gaz du Qatar

    L’avocat Robert Kennedy junior, neveu de l’ancien président américain John F. Kennedy, a révélé dans un article pour le magazine Politico les véritables causes de la guerre en Syrie.

    La racine du conflit armé en Syrie, provient en grande partie du refus du président syrien Bachar al-Assad du passage d’un pipeline de gaz du Qatar vers l’Europe.

    « La décision américaine. d’organiser une campagne contre Bachar al-Assad n’a pas commencé avec les manifestations pacifiques du printemps arabe en 2011, mais en 2009, lorsque le Qatar a offert de construire un pipeline pour 10 000 millions de dollars qui traverserait l’Arabie Saoudite, la Jordanie, la Syrie et la Turquie.

    Ce projet aurait veillé à ce que les pays arabes du Golfe aient un avantage décisif sur les marchés mondiaux de gaz et aurait renforcé le Qatar, un proche allié de Washington dans la région."

    Le président syrien Bachar al-Assad, a rejeté le projet au motif que cela nuirait aux intérêts de son allié russe, le plus grand fournisseur de gaz naturel vers l’Europe. Un an plus tard, Al-Assad a commencé à négocier avec l’Iran pour construire un autre gazoduc qui transporterait le gaz de l’Iran vers le Liban et le pays perse serait devenu un des plus grands fournisseurs de gaz vers l’Europe.

    Immédiatement après le refus du projet initial, les agences de renseignement américaines, Le Qatar, l’Arabie Saoudite et le régime israélien ont commencé à financer la soi-disant opposition syrienne et à préparer une révolte pour renverser le gouvernement syrien.

    Dans cet objectif, la CIA a transféré six millions de dollars à la télévision britannique Barada dans le but de préparer des reportages en faveur du renversement du président syrien. La CIA a utilisé les membres du groupe extrémiste État islamique pour protéger les intérêts des Etats-Unis sur les hydrocarbures et instrumentaliser les forces radicales pour réduire l’influence de (l’ancienne) Union Soviétique dans la région. Pendant ce temps, les Etats-Unis poursuivent leur soutien financier, logistique et militaire aux groupes d’opposition armés, qui ont échoué à renverser le gouvernement syrien, malgré cinq années de guerre. Les États-Unis essayent même d’obtenir la levée des sanctions qui empêchent l’envoi d’armes anti-aériennes au territoire syrien dans le but de renforcer le front de groupes armés qui luttent contre l’armée arabe syrienne."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/02/la-syrie-et-le-gaz-du-qatar.html

  • Privatisation: la tactique Atlantiste pour attaquer la Russie

    Ex: http://www.histoiretsociete.wordpress.com

    Source : CounterPunch

    Par PAUL CRAIG ROBERTS – MICHAEL HUDSON

    Il y a deux ans, des officiels russes discutaient de plans d’action pour privatiser un groupe d’entreprises nationales dirigées par le producteur de pétrole Rosneft, la banque VTB, Aeroflot, et Russian Railways. L’objectif de départ était de moderniser la gestion de ces sociétés, et aussi d’inciter les oligarques à commencer à ramener leurs capitaux expatriés depuis deux décennies pour les investir dans l’économie russe. La participation étrangère était sollicitée dans les cas où le transfert de technologie et les techniques de gestion pouvaient aider l’économie.

    Toutefois, les perspectives économiques russes se sont détériorées, à mesure que les États-Unis poussaient les gouvernements de l’Ouest à imposer des sanctions économiques contre la Russie et que les prix du pétrole baissaient. Cela a rendu l’économie russe moins attractive pour les investisseurs étrangers. Dès lors la vente de ces sociétés aujourd’hui rapporterait des montants bien inférieurs à ce qu’ils auraient pu représenter en 2014.

    Entre-temps, la combinaison d’une hausse du déficit budgétaire intérieur et du déficit de la balance des paiements a donné aux défenseurs de la privatisation un argument pour pousser davantage aux ventes. Le défaut dans leur logique est leur hypothèse néolibérale selon laquelle la Russie ne peut pas seulement monétiser son déficit, mais a besoin pour survivre de liquider plus d’éléments majeurs de son patrimoine. Nous mettons en garde la Russie d’être assez crédule pour accepter ce dangereux argument néolibéral. La privatisation n’aidera pas à la ré-industrialisation de l’économie russe, mais aggravera sa transformation en une économie rentière dont les profits seront extraits au bénéfice de propriétaires étrangers.

    Pour s’en assurer, le président Poutine a mis en place le 1er février un ensemble de modalités dont le but est d’empêcher les nouvelles privatisations d’être aussi désastreuses que les ventes réalisées sous l’ère Eltsine. Cette fois les biens ne seront pas vendus en dessous du prix du marché, mais devront refléter la réelle valeur potentielle. Les firmes vendues resteront sous la juridiction russe, et ne seront pas gérées par des propriétaires étrangers. Les étrangers ont été invités à participer, mais les sociétés devront rester soumises aux lois et réglementations russes, y compris les restrictions concernant le maintien de leurs capitaux en Russie.

    De plus, les firmes destinées à être privatisées ne peuvent être achetées grâce à un emprunt auprès d’une banque publique nationale. L’objectif est d’obtenir de “l’argent comptant” des rachats – idéalement de devises étrangères détenues par des oligarques de Londres et d’ailleurs.
    Poutine a judicieusement écarté de la vente la plus grande banque de Russie, Sberbank, qui détient la plupart des comptes épargne de la nation. Les activités bancaires doivent évidemment rester largement un service public, et cela parce que la capacité de création monétaire par le crédit est un monopole naturel et de caractère intrinsèquement public.
    Malgré ces protections ajoutées par le président Poutine, il y a de sérieuses raisons de ne pas poursuivre avec ces privatisations récemment annoncées. Ces raisons vont au-delà du fait qu’elles seraient vendues en période de récession économique résultant des sanctions économiques de l’Ouest et de la chute du prix du pétrole.

    Le prétexte cité par les officiels russes pour vendre ces sociétés à l’heure actuelle est le financement du déficit du budget intérieur. Ce prétexte montre que la Russie ne s’est toujours pas remise du désastreux mythe de l’Ouest atlantiste selon lequel la Russie doit dépendre des banques étrangères et des porteurs d’obligations pour créer de l’argent, comme si la banque centrale russe n’était pas capable de monétiser elle-même son déficit budgétaire.

    La monétisation des déficits budgétaires est précisément ce que le gouvernement des États-Unis a fait, et ce que les banques centrales de l’Ouest ont fait dans l’ère post-Seconde Guerre mondiale. La monétisation de la dette est une pratique courante à l’Ouest. Les gouvernements peuvent aider à relancer l’économie en imprimant de la monnaie au lieu d’endetter leur pays auprès de créanciers privés qui drainent les fonds du secteur public via le paiement des intérêts aux créanciers privés.
    Il n’y a pas de raison valable de recueillir des fonds de banques privées pour fournir au gouvernement de l’argent lorsqu’une banque centrale peut créer le même argent sans avoir à payer les intérêts de prêts.

    Néanmoins, il a été inculqué aux économistes russes la croyance occidentale selon laquelle seules les banques commerciales devraient créer de l’argent et que les gouvernements devraient vendre des obligations portant intérêt dans le but de recueillir des fonds. La fausse croyance selon laquelle seules les banques privées devraient créer de l’argent via des prêts mène le gouvernement russe sur le même chemin qui a conduit l’Euro-zone dans une impasse économique.

    En privatisant la création monétaire par le crédit, l’Europe a fait passer la planification économique des mains des gouvernements démocratiquement élus vers celles du secteur bancaire.
    La Russie n’a pas besoin d’accepter cette philosophie économique pro-rentière qui saigne un pays de ses revenus publics. Les néolibéraux l’ont promu non pas pour aider la Russie, mais pour mettre la Russie à genoux.

    Essentiellement, ces russes alliés de l’Ouest – “intégrationnistes atlantistes” – qui veulent que la Russie sacrifie sa souveraineté pour l’intégration dans l’empire occidental utilisent les sciences économiques néolibérales pour prendre au piège Poutine et ouvrir une brèche dans le contrôle qu’a la Russie sur sa propre économie, rétablie par Poutine après les années Eltsine où la Russie était pillée par les intérêts étrangers.

    Malgré quelques succès dans la réduction du pouvoir des oligarques résultant des privatisations d’Eltsine, le gouvernement russe a besoin de conserver les entreprises nationales comme pouvoir économique compensateur. La raison pour laquelle les gouvernements gèrent les réseaux de chemins de fer et les autres infrastructures fondamentales est de baisser le coût de la vie et celui de faire des affaires. Le but poursuivi par les propriétaires privés, au contraire, est d’augmenter les prix aussi haut qu’ils le peuvent. Cela est appelé “appropriation de la rente”. Les propriétaires privés dressent des postes de péage pour élever les coûts des services d’infrastructure qui ont été privatisés. Ceci est l’opposé de ce que les économistes classiques entendent par “libre marché”.

    Il est question d’un marché qui a été conclu avec les oligarques. Les oligarques deviendront actionnaires dans des sociétés publiques avec l’argent des précédentes privatisations qu’ils ont caché à l’étranger, et obtiendront une autre “affaire du siècle” lorsque l’économie russe aura suffisamment récupéré pour permettre que d’autres gains excessifs soient faits.
    Le problème est que plus le pouvoir économique passe du gouvernement au contrôle du secteur privé, moins le gouvernement a de pouvoir compensateur face aux intérêts privés. Sous cet angle, aucune privatisation ne devrait être permise à l’heure actuelle.

    Des étrangers devraient encore moins être autorisés à acquérir des biens nationaux russes. Afin de recevoir un unique paiement en monnaie étrangère, le gouvernement russe remettra aux étrangers des sources de revenus futurs qui peuvent, et qui vont, être extraites de Russie et envoyées à l’étranger. Ce “rapatriement” des dividendes se produira même si la gestion et le contrôle restent géographiquement en Russie.

    Vendre des biens publics en échange d’un paiement unique est ce que le gouvernement de la ville de Chicago a fait lorsqu’il a vendu contre un paiement unique les 75 ans de source de revenus de ses parcmètres. Le gouvernement de Chicago a obtenu de l’argent pour l’équivalent d’une année en abandonnant 75 ans de revenus. En sacrifiant les revenus publics, le gouvernement de Chicago empêchait les biens immobiliers et le patrimoine privé d’être taxés et permettait par la même occasion aux banques d’investissement de Wall Street de se faire une fortune.

    Cela suscitat également un tollé public contre ce cadeau. Les nouveaux acheteurs augmentèrent brusquement les tarifs des stationnements de rue et poursuivirent le gouvernement de Chicago en dommages et intérêts lorsque la ville ferma les rues lors de parades publiques et pendant les vacances, en ce que cela “interférait” avec la rente d’exploitation des parcmètres. Au lieu d’aider Chicago, cela aida à pousser la ville vers la banqueroute. Il ne faut pas s’étonner que les atlantistes aimeraient voir la Russie subir le même sort.

    Utiliser la privatisation pour couvrir à court terme un problème de budget crée un plus grand problème à long terme. Les profits des sociétés russes s’écouleraient en dehors du pays, réduisant le taux de change du rouble. Si les profits sont payés en rouble, les roubles pourraient être dopés par le marché de change étranger et échangés contre des dollars. Cela déprécierait le taux de change du rouble et augmenterait la valeur d’échange du dollar. En effet, autoriser les étrangers à acquérir les biens nationaux russes aide les étrangers à spéculer contre le rouble russe.

    Bien sûr, les nouveaux propriétaires russes des biens privatisés pourraient aussi envoyer leurs profits à l’étranger. Mais au moins le gouvernement russe réalise que les propriétaires soumis à la juridiction russe sont plus facilement réglementés que ne le sont les propriétaires qui sont capables de contrôler les sociétés depuis l’étranger et de garder leurs fonds de roulement à Londres ou dans d’autres centres bancaires étrangers (tous soumis au levier diplomatique américain et aux sanctions de la nouvelle guerre froide).

    A la racine de la discussion sur la privatisation devrait se trouver la question de ce qu’est l’argent et de la raison pour laquelle il devrait être créé par des banques privées plutôt que par des banques centrales. Le gouvernement russe devrait financer le déficit de son budget grâce à la banque centrale qui créerait l’argent nécessaire, tout comme les USA et le Royaume-Uni le font. Il n’est pas nécessaire au gouvernement russe d’abandonner pour toujours des sources de revenus futures simplement pour couvrir le déficit d’une année. Ceci est le chemin qui conduit à l’appauvrissement et à la perte d’indépendance économique et politique.

    La globalisation a été inventée comme un outil de l’empire américain. La Russie devrait se protéger contre la globalisation, et non s’y ouvrir. La privatisation est le moyen pour diminuer la souveraineté économique et maximiser les profits en augmentant les prix.
    Tout comme les ONG financées par l’Occident qui officient en Russie sont la cinquième colonne qui opère contre les intérêts nationaux russes, les économistes néolibéraux de Russie font de même, qu’ils le réalisent ou non. La Russie n’échappera pas aux manipulations de l’Occident tant que son économie ne sera pas hermétique aux tentatives occidentales de reformatage de l’économie russe dans l’intérêt de Washington et non dans celui de la Russie.

    Source : CounterPunch, le 08/02/2016

    Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Daech, inventé par Israël, créé par les USA

    L’imbroglio du Moyen-Orient devient de plus en plus lisible si on le regarde avec l’œil des israélo-américains.  Les deux pays Israël et États-Unis jouent là-bas un jeu où chacun se cache derrière l’autre mais opère pour le même but. La création de Daech par les USA ne fait plus de doute pour tous ceux qui se renseignent, certaines personnalités américaines ayant eux-mêmes révélées le pot aux roses. L’entrainement en Jordanie et l’armement de ce terrorisme est avéré. Le bombardement de Daesh par les américains est fait parcimonieusement et souvent après avoir averti par tract de l’imminence d’une attaque. C’est ainsi que Ramadi est tombé sans coût férir, Daesh prévenu était parti. Le commandement a été de plus récupéré en hélicoptère pour une destination… inconnue. Le fait que l’EI s’implante en Libye n’est pas étranger à tout cela. Il ne faut pas s’étonner que Daesh dispose d’un armement moderne et lourd tout d’un coup et nargue pendant quatre ans une coalition des plus grandes armées du monde. Sans l’aval et l’aide de la plus puissante armée du monde, ceci ne pouvait pas se produire. Israël est partie prenante de ce conflit et a tissé des liens avec l’Arabie Saoudite pourvoyeuse de fonds. Ses avions attaquent les positions syriennes dans le Golan.  Il pactise avec le sunnisme, récupère et soigne les blessés de Daesh. Sa stratégie est toujours orientée contre l’Iran mais il apparaît qu’il participe à une autre action de grande envergure contre l’Europe.

    Des déclarations de certains rabbins sont révélatrices du fait que Daesh travaille pour Israël. Le flux migratoire et l’exportation du djihadisme sur l’Europe sert les intérêts d’Israël et plus précisément les tenants du Nouvel Ordre Mondial, largement influencé par les grands banquiers et lobbies juifs-américains. Le voile se déchire pour ceux qui veulent bien observer sans se laisser influencer par les médias occidentaux « mainstream ».

    Les propos de Valls, lors de la commémoration de la mort d’Yitzhak Rabin, sont d’ailleurs révélateurs : « La France et Israël sont deux nations sœurs ». Mais qu’est-ce qui nous rapproche tant ? Quand Valls parle d’antisémitisme à ce propos, alors que Y. Rabin a été assassiné par un juif extrémiste, il détourne sciemment la vérité. On sait les liens étroits de Valls avec le CRIF. Il s’agit d’une offensive des politiques français et de leurs laquais pour criminaliser l’antisionisme par association avec l’antisémitisme afin de cacher les actions sionistes inavouables comme le révèlent les déclarations ahurissantes de plusieurs rabbins qui vous expliquent dans le détail le plan kabbaliste de domination mondiale. Le fait que ces déclarations deviennent publiques montrent que leurs actions sont en cours et qu’ils n’ont plus peur des conséquences. Ils se permettent même de dire que la situation géopolitique actuelle coïncide parfaitement avec leurs prophéties, même s’ils se sont trompés une bonne trentaine de fois, en ayant annoncé l’arrivée du Machiah, le Messie des juifs.

    Les peuples, et en particulier le nôtre, sont abêtis par 50 ans d’abrutissement scolaire ainsi que par l’arme de destruction télévisuelle. La puissance de ceux qui contrôlent le monde est telle et notre ignorance de leurs actions est si grande que le complot mondial pour une ère nouvelle aux contours dessinés par eux peut se dérouler en toute impunité. Si vous regardez le monde à travers ce prisme, vous prendrez conscience de ce qui se passe réellement et dont on ne vous parle jamais. Tous les grands évènements planétaires sont influencés et orientés vers une nouvelle vision du monde par une oligarchie dont la puissance n’a jamais atteint un tel niveau dans l’histoire du monde. Sa puissance financière et militaire, met la guerre et la science à ses ordres. Cette dernière lui permet même de façonner les hommes, de les détruire, de les transformer, de les rendre dépendants, amorphes, téléguidés. Nous en reparlerons prochainement. 

    Deux nations veulent contrôler le monde

    Mais en réalité elles n’en font qu’une 

    Dans le même but ! 

    Claude Trouvé 

    Coordination MPF du Languedoc-Roussillon

    http://www.altermedia.info/france-belgique/

  • 19 mars 2016 après-midi au Forum de Grenelle, colloque sur le thème : “De la guerre au Proche-Orient à l’immigration et au terrorisme en Europe”

    19 mars 2016 après-midi au Forum de Grenelle, colloque sur le thème :
    “De la guerre au Proche-Orient à l’immigration et au terrorisme en Europe”

    avec notamment

    . Introduction (Roberto Fiore, ancien député européen)

    . “Le plan mondialiste de remodelage des frontières du Moyen-Orient” (Pierre Hillard, géopolitologue, ancien professeur en relations internationales)

    . “Ce que nous vivons en Syrie aujourd’hui” (Mère Agnès-Mariam de la Croix, supérieure du monastère de Qara en Syrie)

    . “L’étincelle libanaise” (Elie Hatem, avocat à la Cour, docteur en droit et chargé d’enseignement à la Faculté Libre de Droit, d’Economie et de Gestion de Paris)

    . “Le rôle du wahhabisme” (Jean-Michel Vernochet, journaliste et géopolitologue)

    . "Le terrorisme : instrument du Choc des civilisations au service du sionisme" (Youssef Hindi, écrivain et historien marocain)

    . “L’engagement russe contre le terrorisme” (Alexandre Marchenko, Conseiller de l'Ambassade de la Fédération de Russie en France)

    . “Chaos au Proche-Orient et en Europe : Les responsabilités du gouvernement français” (Damien Viguier, avocat aux barreaux de l’Ain et de Genève, docteur en droit privé et sciences criminelles, chargé d’enseignement à l’université)

    . “Les conséquences migratoires” (Jean-Marie Le Pen, député européen)

    . Conclusion (Alain Escada, président de Civitas)


    + Stands de livres et séances de dédicaces

  • Les chasseurs russes de Pékin changeront la donne en mer de Chine

    Les Etats-Unis feraient bien de réfléchir à l'achat de Su-35 russes par la Chine: une telle acquisition permettra à Pékin d'obtenir un gros avantage en termes de contrôle de l'espace aérien dans la région Asie-Pacifique.
    Erreur

    L'achat par Pékin de chasseurs russes Sukhoi Su-35 découle de la volonté de la Chine de protéger son espace aérien sur les îles contestées en mer de Chine méridionale, ce qui pourrait changer radicalement la donne géopolitique dans la région Asie-Pacifique, annonce le magazine américain National Interest.
    "Si la Chine déploie vraiment ses Su-35 en mer de Chine méridionale, cette région pourrait devenir un endroit complètement différent de ce qu'il est actuellement", estime le quotidien.
    Des divergences existent entre la Chine et plusieurs pays de la région, notamment le Japon, le Vietnam et les Philippines, concernant les frontières maritimes et les zones de responsabilité dans les mers de Chine méridionale et de Chine orientale. Pékin estime que les pays comme les Philippines et le Vietnam instrumentalisent le soutien dont ils bénéficient de la part des Etats-Unis pour attiser la tension dans la région.
    En outre, ces dernières années, les Etats-Unis ont à maintes reprises envoyé des navires de guerre dans cette région contestée sous prétexte d'assurer la liberté de navigation, ce qui a été dénoncé comme une violation de son territoire par la Chine. Selon The National Interest, les îles artificielles créées par Pékin en mer de Chine méridionale permettront d'y déployer une base militaire, et par suite de contrôler l'espace aérien de cette zone.
    Les autorités chinoises demandent pour leur part que les navires de guerre étrangers qui entrent dans les eaux territoriales de la Chine obtiennent l'autorisation du gouvernement chinois.
    Les négociations sur la livraison des chasseurs russes Sukhoi Su-35 à la Chine ont débuté en 2011. En 2012, les deux Etats ont signé un accord préliminaire. Cependant, il a fallu trois ans aux deux pays afin de convenir des conditions à caractères technique et financier.
    Moscou et Pékin ont signé un contrat sur la livraison des Sukhoi Su-35 en 2015. D'après le document, la Chine recevrait 24 appareils dont la valeur est estimée à 2 milliards de dollars. Les quatre premiers chasseurs devraient être livrés en 2016.
    Le Sukhoi Su-35 (code Otan: Flanker-T+) est un chasseur polyvalent hautement manœuvrable de génération 4++. Sa vitesse maximale atteint 1.400 km/h près du sol et 2.400 km/h en altitude. L'appareil est capable de détecter des cibles volantes à plus de 400 km de distance.

    Source: Sputnik

    Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuVykpukAZIMhKLCQQ.shtml

  • Donald Trump. Qu'il accède rapidement à la Maison Blanche

    Quel que soit le jugement porté sur « le Donald » et ses idées, l'Europe si elle voulait échapper à l'atlantisme qui l'étouffe, devrait fortement souhaiter son élection à la présidence américaine.
    Dans le camp des Républicains, il semble, quelques semaines avant le début des primaires, que Donald Trump recueille une majorité de suffrages. Ceci n'a rien d'étonnant lorsque l'on constate l'inexistence de ses concurrents, dont en ce qui nous nous concerne nous avons peine aujourd'hui à retenir le moindre nom. Tous sont les représentants d'une Amérique néo-conservatrice, militariste, dominée par les puissances financières, n'ayant que du mépris pour les autres Etats du monde, les Etats européens en premier lieu.

    Mais à supposer que ce soit les Démocrates qui l'emportent, leur championne très probable, Hillary Clinton, ne se distinguera en rien des plus dangereux des Républicains. Au contraire, s'appuyant sur son expérience politique, elle les dépassera en militarisme, provocations à l'égard de la Russie, mépris de l'Europe, haine des milieux politiques américains dits alternatifs qui sauvent actuellement l'honneur de l'Amérique. Du fait de son nom, Clinton, comme du fait de son sexe, elle pourra donner quelques illusions sur son ouverture d'esprit, notamment dans les milieux européens atlantistes. Ils déchanteront vite.

    Lire la suite 

  • Nadia Murad, jeune yézidie enlevée par l’État islamique dénonce le génocide subi par son peuple

    Nadia Murad Basee Taha, 22 ans, a été enlevée en Irak par l’État islamique (EI) en août 2014, comme des milliers d’autres : parce qu’elle appartenait à la religion yézidie, une minorité religieuse chassée par Daesh. Vendue comme esclave, violée, elle a réussi à s’échapper au bout de quelques semaines et consacre, depuis, tout son temps à témoigner pour sauver son peuple.

    C’est un témoignage terrible sur les atrocités commises par les membres de Daesh [acronyme arabe de l’organisation de l’État islamique (EI)] que livre Nadia Murad Basee Taha. À 22 ans, la jeune femme, enlevée à l’été 2014 par l’organisation terroriste parce qu’elle appartenait à la minorité religieuse yézidie, a vécu quelques semaines infernales avant de parvenir à s’échapper.
    Les hommes de l’EI « voulaient nous convertir de force à l’islam. Ils nous forçaient à faire la profession de foi islamique, ils nous apprenaient le Coran, ils nous forçaient à prier avec eux. Il n’y a pas de vie avec Daesh. Nous n’étions pas en vie », raconte-t-elle.
    « De jour comme de nuit, ils venaient nous violer. Ces hommes, tout ce qu’ils faisaient c’était tuer d’autres hommes, et violer les femmes et les filles », poursuit la rescapée, qui consacre désormais son temps à témoigner des horreurs commises par l’EI contre son peuple.

     

    http://fr.novopress.info/

  • Vers un cessez-le-feu en Syrie

    Un accord de cessez-le-feu entrera en vigueur en Syrie samedi à minuit a annoncé hier un communiqué commun entre les Etats-Unis et la Russie. Il ne ­concerne pas l’Organisation Etat islamique et le Front Al-Nosra. Damas a annoncé, pour sa part, la tenue d’élections législatives le 13 avril en Syrie.

    Le gouvernement syrien, ses alliés et les groupes d'opposition armés, devront faire savoir au plus tard vendredi 26 février à midi, heure de Damas (11h00 à Paris), s'ils acceptent cette proposition. Si c'est le cas, ils devront cesser les combats à minuit. L'opposition syrienne a d'ores et déjà fait savoir qu'elle acceptait, «sous conditions», ce cessez-le-feu.

    Cette trêve ne concernera pas les opérations militaires contre les djihadistes de l'État islamique ni du Front al Nosra, la branche syrienne d'Al Qaida (ceux qui font, selon Laurent Fabius, "du bon boulot").

    Ce plan doit permettre d'acheminer une aide humanitaire en Syrie et faciliter la transition politique. La durée de la trêve est de deux semaines mais elle pourra être reconduite indéfiniment avec l'accord des parties.

    Vladimir Poutine s'est entretenu au téléphone avec Barack Obama. La Russie «fera le nécessaire» pour que Damas respecte cet accord de cessez-le-feu, et espère que les États-Unis «feront la même chose» avec les groupes rebelles syriens, a-t-il déclaré.

    Dans l'émission de France 2 présentée hier, on apprenait que François Hollande avait livré secrètement des missiles antichar aux islamistes. Extrait :

    Michel Janva

  • Géopolitique. L'Europe et le recul de l'Amérique

    Ex: http://www.europesolidaire.eu

    L'Europe pourrait bientôt se retrouver face à une occasion exceptionnelle, se libérer de la domination américaine qui pèse sur elle depuis la 2e guerre mondiale.

    De cette domination, beaucoup d'européens ne veulent pas convenir, ou ne sont même pas conscients, depuis si longtemps qu'ils y sont accoutumés. Pourtant un évènement à portée historique est désormais en train de se produire. On peut penser qu'il sera irréversible.
    Il s'agit de la perte mondiale d'influence de l'Amérique, autrement dit son recul. Ceci résulte en partie de la montée en puissance de la Russie et de ses « alliés » du Brics, notamment la Chine. Mais d'autres facteurs, internes à l'Amérique ou découlant du poids excessif pris par les intérêts financiers dont l'Amérique a voulu se donner le monopole, interviennent aussi
    Nous les résumerons dans une premiere partie. Nous verrons ensuite, dans une seconde partie, en quoi l'Europe pourrait à cette occasion revaloriser des ressources historiques qu'elle a laissé dépérir en cédant à la domination américaine.

    1. Le recul de l'Amérique

    Il se manifeste sur de nombreux plans, dont chacun mériterait de longs articles. Résumons les ici en quelques paragraphes.

    - La perte d'influence du pétrodollar que l'Amérique avait jusqu'ici réussi à imposer comme référence économico-monétaire internationale.

    Cette perte tient à une baisse qui sera sans doute irréversible de la valeur du pétrole en tant que source d'énergie, face aux carburants de remplacement et à la crise climatique. L'Amérique ne produit pas directement beaucoup de pétrole, mais elle avait réussi à s'allier les producteurs du Moyen Orient. Par leur intermédiaire, grâce à un prix élevé du pétrole, manipulé à sa demande, elle mettait toute l'économie mondiale sous la dépendance de ses choix stratégiques. Depuis une décennie, elle avait cru pouvoir poursuivre ce jeu en exploitant ses propres réserves de gaz de schistes, mais le bas prix du pétrole rend la production de gaz de schistes ruineuse.

    Le terme de pétro-dollar signifie que le dollar, en tant qu'arme de guerre contre les autres monnaies, tire sa force du poids politique considérable que lui conférait la maîtrise par les Etats-Unis des marchés pétroliers, que ce soit à la hausse ou à la baisse. Or la baisse mondiale des prix du pétrole prive l'Amérique de cette arme. On dira qu'avec de bas prix du pétrole, elle avait failli asphyxier l'économie russe ou celle de concurrents comme le Vénézuéla en Amérique latine. Mais ce serait oublier que face à cette baisse, la Russie a finit par réagir en se dotant d'industries qui la rendront indépendante des seules exportations de pétrole et de gaz et qui en feront une concurrente très compétitive des Etats-Unis – tant au plan civil que militaire.

    - Dédollarisation progressive d'une partie du monde.

    Le terme signifie que la Chine, l'Iran ou d'autres pays importants, sans mentionner la Russie, s'orientent progressivement vers des monnaies étalon propres, notamment yuan et rouble. De même beaucoup de banques centrales vendent désormais une partie de leurs actifs en dollars. Elles se rendront donc indépendantes des manipulations de la valeur du dollar permise par l'abandon de l'or comme référence monétaire internationale.
    Ces manipulations prenant de nombreuses formes, dont depuis quelques temps l'impression de dollar-papier par la Banque fédérale américaine (quantitative easing) faisaient de Washington, par l'intermédiaire de la Fed et de la Banque mondiale, l'arbitre d'une grande partie des choix d'investissements et d'échanges dans le monde. Il en sera beaucoup moins capable.
    Rappelons que l'euro pourrait être un concurrent majeur du dollar. Encore faudrait-il que les pays européens membres de l'Eurogroupe s'organisent pour exploiter les possibilités de l'euro. Ils devraient commencer par faire de la Banque centrale européenne (BCE) autre chose qu'une annexe de la Fed. Nous y reviendrons dans notre seconde partie.

    - Désindustrialisation des Etats-Unis
    .Depuis la montée en puissance des intérêts financiers internationaux basés à Wall Street, c'est-à-dire sous le contrôle américain, l'Amérique a renoncé à développer les investissements industriels dits de l'économie réelle qui lui avaient permis de s'imposer lors des dernières guerres mondiales. Or ceux-ci seront de plus en plus indispensables face aux nouveaux enjeux du développement, notamment dans la lutte contre les dérèglements climatiques.

    Certes, avec l'exode dans les pays dits émergents des principales entreprises américaines, notamment dans le domaine numérique, l'Amérique avait jusqu'ici réussi à se conserver des avantages considérables dans l'économie réelle mondiale. Mais de plus en plus de pays décident aujourd'hui de reprendre un certain contrôle politique sur ces entreprises, ou bien leur suscitent des concurrents locaux.

    - Désaméricanisation des zones d'influence traditionnelles.

    Ces zones couvrent encore une grande partie du monde développé. L'Amérique en jouit pour se donner une influence mondiale bien supérieure à celle que lui donneraient ses forces propres. Elle s'appuie encore sur elles dans le conflit progressif qui l'oppose à la Russie, à la Chine et à certains pays du Brics. On les trouve au Moyen-Orient, en Amérique latine et dans une partie de l'Asie, notamment dans les pays en voie d'accepter d'entrer dans le Traité de libre-échange transpacifique imposé par Washington. L'Europe évidemment en constitue un élément fondamental.

    Or depuis quelques mois, la résurrection de la puissance diplomatique et militaire de la Russie, comme en parallèle l'affirmation d'une puissance chinoise, conduisent de nombreux pays à décider de se désaméricaniser, c'est-à-dire refuser de rester sous la domination américaine, qu'elle soit politique, économique ou même culturelle. On cite à juste titre l'exemple de l'Iran ou de l'Irak. Mais nombre de pays caucasiens ou asiatiques suivent cette voie. Il n'est pas impossible que des alliés fidèles, comme Israël ou le Japon, décident à leur tour de se désaméricaniser, au moins en partie.

    - Perte d'influence de l'énorme potentiel militaire américain

    Ce potentiel, valant à lui seul environ 17 fois les forces cumulées du reste du monde, a toujours permis à Washington de s'imposer comme arbitre mondial et d'assurer sa domination, notamment sur l'Europe. Seule l'ex URSS, devenue la Russie de Poutine, s'était donné les moyens de faire peser sur Washington la menace d'une frappe nucléaire en retour. Or avec la nucléarisation de certains pays refusant de céder aux menaces américaines, il apparaît de plus en plus que des conflits, même locaux, opposant l'Amérique au reste du monde seraient vite stabilisés par la crainte qu'ils ne dégénèrent en conflit nucléaire, voire en 3e guerre mondiale. Les Etats-Unis ne pourraient prendre ce risque, car ils en subiraient eux-aussi en retour les conséquences catastrophiques.

    Par ailleurs, dans le domaine des armements dits conventionnels, la Russie, suivie par la Chine, ont mis au point des armes très sophistiquées, bien moins coûteuses que les grandes équipements américains, mais capables dans de nombreux cas de faire jeu égal avec eux. C'est le cas des missiles balistiques, dont un seul exemplaire, bien placé, pourrait envoyer par le fond un porte-avions. On peut citer aussi le domaine des avions de combat, avec le désastreux F35 dit Joint Strike Fighter. Le Pentagone va certainement essayer de se doter d'armes aussi efficaces que les Russes et les Chinois, mais le retard pris ne se rattrapera pas facilement

    - Recul progressif des monopoles acquis depuis 50 ans dans les sciences et les technologies du futur, ainsi que dans les grands programmes associés.

    Ceci tient au fait que les recherches correspondantes sont de moins considérées par Wall Street et le gouvernement fédéral soumis à ses intérêts, comme de rapport suffisant à court terme. Ne conservent de ressources budgétaires généreuses que les recherches et développement ayant un intérêt militaire. Certes, la liste en est longue. Il en résulte que l'Amérique est encore loin de perdre les positions dominantes acquises dans un certain nombre de sciences. S'y ajoute le fait qu'avec un espionnage généralisé sophistiqué, elle peut récupérer à son profit les recherches faites ailleurs, notamment en Europe ou au Japon.
    Cependant, face aux recherches russes et chinoises, ainsi que dans une certaine mesure face aux investissements du reste du monde, y compris en Europe, l'Amérique risque de se laisser évincer de domaines qui seront stratégiques. On peut mentionner la lutte contre les changements climatiques et la dégradation des éco-systèmes. Il en sera peut-être de même dans le spatial civil, l'astronomie et la cosmologie dont les retombées irrigueront beaucoup de développements dans les prochaines décennies (Voir à ce sujet notre article « A la poursuite des ondes gravitationnelles », commentant les travaux du scientifique français Pierre Binétruy;

    Développement en interne d'oppositions politiques qualifiées d'anti-système.

    Ce terme désigne les mouvements qui au sein même des deux grands partis américains, refusent de lier leur sort aux stratégies imposées jusq'à ce jour par le domination de l'infime en nombre mais toute puissante minorité des super-riches et super-puissants. Ces mouvements anti-système sont à ce jour représentés par deux candidats à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump pour les Républicains et Bernie Sanders pour les Démocrates.
    Même s'ils ne réussissent pas à s'imposer aux forces conservatrices qui dominent la vie politique américaine, ils prendront certainement suffisamment d'importance pour militer en faveur, non pas d'un recul proprement dit de la puissance américaine mais de limites mises aux plus aventurées de ses ambitions géostratégies.

    2. La remontée en puissance de l'Europe.
    Pour cela un certain nombre de stratégies convergentes devront être mises en oeuvre.

    Refonder les alliances à l'Est

    Le premier objectif d'une Europe ayant réussi à s'affranchir de la tutelle américaine devra être d'élargir ses alliances à l'Est. Concrètement cela voudra dire considérer que son centre de gravité ne devra plus être exclusivement euratlantique, mais aussi eurasiatique.

    Le premier partenaire à prendre en considération dans cette nouvelle perspective sera la Russie. Avec un certain nombre de précautions à prendre vis-à-vis de l'expansionnisme chinois, ce sera aussi la Chine. Le terme de partenaire devra être pris dans son sens le plus large, notamment concernant la Russie. Il ne s'agira pas comme actuellement avec les Etats-Unis, d'un rapport de dominés à dominants, mais de rapports entre puissances se considérant comme globalement équivalentes. Chacune disposera d'avantages spécifiques, mais la conjugaison de ces avantages produira une puissance finale qui sera dans la plupart des cas supérieure à la puissance américaine, surtout si l'exploitation quasi coloniale que celle-ci fait des ressources européennes pouvait diminuer.

    Le futur ensemble eurasiatique se manifestera d'abord par des coopérations étendues dans le domaine qui est et sera à la source de toute puissance sur le long terme, sur une planète en évolution rapide confrontés à des défis multiples. Il s'agit de la recherche scientifique et technique, complétée par le plus grand nombre d'applications industrielles et économiques possible.
    Inutile d'en esquisser le détail ici. Disons seulement qu'il s'agira de l'adaptation au changement climatique, à la diminution du nombre des espèces vivantes, à la raréfaction des ressources naturelles actuellement disponible. Au delà de ces priorité, on placera notamment la coopération à de grands projets structurants, par exemple l'exploration spatiale et ses multiples retombées, les biotechnologies et le génie génétique, les sciences de l'information, du numérique et de la robotique.

    Dans ces divers domaines, même si l'Amérique dispose encore d'une indéniable supériorité, l'Europe, la Russie et la Chine, en conjuguant leurs ressources humaines et leurs laboratoires, pourront très vite prétendre au premier rang mondial. Ceci ne veut pas dire que tout serait mis en commun, car nécessairement les membres de l'alliance eurasiatique voudront se conserver certaines spécificités, mais beaucoup d'éléments, comme idéalement cela devrait d'ailleurs être le cas au plan mondial en matière de recherche fondamentale, pourront être développés en commun.

    Un point délicat concerne les recherches susceptibles d'applications duales, civiles et militaires. La encore, si les politiques industrielles concernant les armements ne seront pas nécessairement partagées, elles pourraient reposer sur des coopérations et des symbioses étendues. Nous avons ici souvent cité le cas des avions de combat. Une coopération, par exemple, entre le français Dassault et la société russe Sukhoi Aviation Incorporated, pourrait être bénéfique pour les deux partenaires. Mais elle devrait reposer, comme d'ailleurs dans tous les domaines cités ici, sur une confiance réciproque, autrement dit excluant l'espionnage systématique.

    Une nouvelle alliance entre l'Europe, la Russie et la Chine devrait s'exprimer aussi dans le domaine diplomatique. Il s'agira de définir des politiques sinon communes du moins étroitement coordonnées vis-à-vis du reste du monde: les Amériques, l'Inde, le Japon, les Etats du Pacifique, l'Afrique. Si ces politiques peuvent conduire à des coopérations au plan de l'ensemble eurasiatique, ce sera une excellente chose. Mais il ne faudra pas craindre de manifester en tant que de besoin des positions différentes, sinon antagonistes, du fait que les intérêts de chacun des partenaires ne seront pas nécessairement convergents. Nous pensons notamment à la Chine, qui ne voudra pas toujours aligner ses positions sur celles de la Russie et de l'Europe, la réciproque étant également vraie.

    Dans le domaine militaire se posera avec plus d'acuité que dans les autres la question des relations avec les Etats-Unis. Si ceux-ci poursuivent des politiques étrangères reposant sur un appel permanent à la puissance militaire et à l'espionnage numérique qui la soutend, l'ensemble eurasiatique en sera nécessairement la cible. Il sera considéré, comme l'est aujourd'hui la Russie et de plus en plus la Chine, comme un adversaire à éliminer. Si cependant le nouvel ensemble eurasiatique prend un poids suffisant, et vu sa diversité géopolitique, il sera peu sensible aux politiques de « regime change » auxquelles l'Amérique à d'innombrables fois fait appel à l'égard d'Etats plus fragiles, semant à cette occasion la guerre et le terrorisme.

    Il ne faut pas par ailleurs exclure l'hypothèse selon laquelle de nouvelles majorités politiques plus modérées que ne le sont les néoconservateurs prennent le pouvoir à Washington. Dans ce cas, les rivalités, sans disparaître, pourraient prendre une forme plus pacifique qu'actuellement.

    Construire l'Euroland

    Sans vouloir nécessairement abandonner le concept d'Europe à 27 Etats ou davantage il sera indispensable qu'au sein de l'Europe se construise un sous-ensemble fédéral que l'on a déjà nommé l'euroland, mais qui reste une entité informelle et sans pouvoirs réels.

    L'euroland est au sein de l'Europe le sous-ensemble d'Etats utilisant l'euro comme monnaie commune. L'euro a fait l'objet de nombreuses critiques. Mais celles-ci ne concernent pas directement l'euro proprement dit ni la Banque Centrale européenne. Elles concernent le fait qu'aucune pensée géopolitique solide n'anime le concept. L'euro est laissé au bon vouloir des financiers, eux-mêmes très largement sous le contrôle des intérêts anglo-américains, ceci l'intermédiaire de Wall Street et de la City de Londres. De ce fait les pays utilisateurs de l'euro ne peuvent bénéficier de politiques gouvernementales globales telles que celles mises en oeuvre par l'Etat fédéral américain, et dans une moindre mesure par tous les autres Etats du monde.

    Pour que les choses changent, en excluant dans cette note les perspectives de sortie de l'Union européenne et de l'euro souvent évoqués par certains Etats membres de l'euroland, il faudra décider de tout le contraire: transformer l'euroland en un véritable Etat fédéral et mettre l'euro à son service. Au plan constitutionnel cette perspective a souvent été étudiée, y compris par nous ici. Inutile d'y revenir. Il s'agirait de mettre en place les éléments d'une structure fédérale démocratique: élections communes, parlement, gouvernement et services publics fédéraux. Ceux-ci, comme dans tous les Etats fédéraux, laisseraient de vastes responsabilités aux structures politiques et administratives des Etats fédérés, dans le cadre d'une répartition convenable des pouvoirs.
    Au plan de la monnaie, l'euro, qui donne son nom à l'Euroland, il faudra faire ce qui n'a jamais été fait jusqu'à présent, sous la pression de Washington, transformer la Banque centrale européenne (BCE) en instrument au service des politiques fédérales. Autrement dit, la BCE, tout en conservant une nécessaire mais partielle indépendance, devra, sur le modèle de la Fed américaine, définir des taux d'intérêts et quantité de monnaie en circulation permettant à l'euro de servir les objectifs des Etats de l'euroland. Ceci en ce qui concerne les taux de change, les perspectives d'emprunt sur les marches financiers internationaux, la lutte contre l'inflation et la déflation

    Par ailleurs, comme nous l'avons souvent également demandé ici, la BCE devra servir de relai à de nouveaux instruments à créer permettant de faire appel en priorité aux épargnes internes des pays de l'euroland, en les affectant à des besoins spécifiques d'investissements productifs à moyen et long terme dans l'économie réelle. L'un de nous a décrit ici en détail ce que pourraient être des « obligations à durée indéterminée » (ODI) pouvant être affectées à de grands programmes d'investissement dans l'industrie, les infrastructures, la recherche. A partir notamment de la mobilisation de ces épargnes, il pourrait être possible de « restructurer » c'est-à-dire allonger la durée et le poids des remboursements.

    Une autre caractéristique de l'euroland devrait être de se voir conférer une certaine possibilité de protection vis-à-vis des concurrences « libres et sans contraintes » imposées par des Etats prétendant au nom du libéralisme exporter en Europe des produits à bas coût résultant notamment d'un écrasement des charges salariales et sociales pesant sur les salariés et les PME.
    Le protectionnisme peut évidemment être dangereux en facilitant la poursuite d'archaïsmes face au progrès technique. Aussi faudra-t-il en faire usage d'une façon mesurée, dans le cadre notamment d'accords de réciprocité avec les pays concurrents.

    Enfin, l'autonomie de type fédéral que devra acquérir l'euroland dans tous les domaines évoqués ici ne devra pas faire perdre en considération la nécessaire communauté culturelle et d'intérêts qu'elle entretiendra avec les pays hors-euro de l'Union européenne. L'euroland devra participer en tant que telle au bon fonctionnement des institutions de l'UE proprement dite, qui continuer à jouer un rôle important.

    ll s'agira notamment du Parlement et du conseil des chefs d'Etat européens. S'y ajouteront d'autres institutions communes encore embryonnaire actuellement et qui devront être renforcées, notamment en matière de politique européenne de défense. Dans ce cas, la participation actuelle des pays européens à l'Otan n'aurait plus lieu d'être maintenue.

    De très nombreux autres domaines, en matière par exemple d'infrastructures, d'équipement, de lutte pour la protection de l'environnement, de grands programmes de recherche, de politique spatiale (notamment au sein de l'Agence spatiale européenne (qui comprend d'ailleurs des membres non européens), devront être maintenus.

    Par ailleurs, dans une conception de l'UE s'étendant plus largement qu'aux actuels 28, toutes négociations et contact utiles permettant d'associer ces Etats européens aux programmes, tant de l'Union que de l'euroland, devront être encouragés.

  • Un Etat monstre en Ukraine

    Un film sur la chaîne française de télévision Canal plus montre l’action violente des miliciens ukrainiens, avec la complicité de l’Occident. Mais cela ne montre pas tout ! En fait, tout le système politique ukrainien actuel mis en place depuis le coup d’Etat de « Maidan » s’oppose aux normes démocratiques affirmées par l’Union européenne et le Conseil de l’Europe. Ce régime de Kiev affirme les quatre prétentions suivantes :

    1/ Défendre l’indépendance nationale de l’Ukraine ;
    2/ Appliquer la démocratie et ne pas recourir à la violence autoritaire contre le peuple ;
    3/ Gouverner avec des personnalités élues et intègres pour représenter le peuple ;
    4/ Créer les conditions du développement économique et démographique de l’Ukraine.

    Tout cela est malheureusement faux.

    1/ Le gouvernement du président Porochenko obéit en réalité à des ordres provenant essentiellement des Etats-Unis. Le conflit avec la Russie n’apporte rien au peuple ukrainien et est en contradiction avec les intérêts historiques et géographiques de l’Ukraine. La promesse de s’intégrer à l’Union européenne d’une manière ou d’une autre ne peut être exaucée. L’Union européenne n’est aucunement intéressée par une union économique avec l’Ukraine. L’Ukraine est très pauvre et espère une aide financière mais la majorité des pays européens ne veut pas donner de l’argent à cet Etat qui a une mauvaise réputation de corruption et d’inefficacité. Les sondages montrent que les peuples occidentaux ne veulent pas payer pour l’Ukraine et, de plus, ils ne veulent pas d’un voisin qui pourrait exporter ses migrants massivement vers l’Europe. Le bon sens ne peut que conseiller une réconciliation avec la Russie en raison d’énormes intérêts communs que l’on pourrait faire fructifier dans une communauté eurasiatique prospère (avec la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie).

    Un grand nombre de dirigeants politiques ukrainiens sont en fait des étrangers comme le ministre des Finances Natalia Iaresko qui est américaine. Le ministre de l’Economie est le lituanien Aivaras Abromavitchous mais il vient de démissionner disant qu’il ne voulait pas participer au pillage du pays par une administration corrompue ! Neuf ambassadeurs occidentaux se plaignent de cette démission, ce qui prouve à quel point l’Ukraine n’a plus d’indépendance face à l’étranger. Le ministre de la Santé est l’ancien ministre géorgien Sandro Kvitachvili. L’ancien premier ministre géorgien Mikhail Saakachvili dont les comptes sont gelés par le procureur de Géorgie est maintenant gouverneur d’Odessa. Il a accusé en public le ministre de l’Intérieur ukrainien Avakov de corruption ! Une rumeur dit que l’ancien premier ministre suédois Carl Bildt pourrait devenir premier ministre d’Ukraine.

    En fait, l’Ukraine est traitée par l’Occident comme les anciens protectorats en Afrique au XIXe siècle. On choisit quelques aborigènes pour donner l’impression que le gouvernement est ukrainien mais les étrangers contrôlent la ligne politique du pays ouvertement ou secrètement (ordres de s’attaquer à la Russie et de se rapprocher de l’OTAN).

    2/ Ce gouvernement est-il démocratique ? A l’origine, il est issu d’un coup d’Etat contre l’ancien président Yanoukovitch, lequel avait été élu régulièrement. Des puissances occidentales avaient juste fait un accord avec lui lorsqu’il fut peu après éliminé par des manifestations de rue violentes à Kiev. Le nouveau gouvernement issu de ce putsch se paya le luxe d’interdire le russe comme langue officielle du sud et de l’est de l’Ukraine. C’est comme si l’on interdisait le français en Belgique pour ne garder que le néerlandais des Flamands ! Les conseils régionaux de huit régions de l’est et du sud demandèrent plus d’autonomie et voulaient des référendums sur les libertés locales. Le gouvernement ultra-centralisé de Kiev refusa et déclara que ses opposants étaient des terroristes ! La Crimée a eu la chance d’obtenir son indépendance par un référendum populaire protégé par la Russie, mais l’armée de Kiev a été lancée contre les régions de Lougansk et de Donetsk qui avaient proclamé démocratiquement leur indépendance.

    En Suisse, dans les années 1960, le Jura francophone réclama son indépendance par rapport au canton de Berne (germanophone) et envisageait même de quitter la Suisse ! Mais le problème a été résolu par la démocratie directe (référendums) et non par les canons. Un nouveau canton autonome fut créé. En Ukraine, non seulement le gouvernement n’a pas voulu organiser de référendum mais a bombardé ses propres citoyens des régions du Donbass à l’est.

    Le plus étonnant est que l’Europe n’a pas pris de sanctions contre Kiev mais contre la Russie ! Selon l’ONU, 1,2 million de réfugiés ont quitté leur domicile et 830.000 ont été accueillis récemment en Russie. Au total, il y aurait 2,5 millions d’Ukrainiens en Russie. Or, dans l’histoire on n’a jamais vu un peuple émigrer vers une puissance ennemie. Les Français en 1940 n’ont pas cherché à émigrer vers l’Allemagne ! C’est bien la preuve que ce n’est pas la Russie qui a attaqué l’Ukraine. Elle s’est bornée à aider les citoyens opprimés par la dictature de Kiev.

    On peut donc dire que le gouvernement de Kiev actuel n’est pas démocratique, travaille pour des intérêts étrangers et attaque son propre peuple comme Khadafi fut accusé de le faire en Libye. Khadafi fut tué pour cela mais le gouvernement de Kiev est soutenu par l’Occident qui oublie ses valeurs démocratiques. La vérité est que l’Occident vit en fait en oligarchie et non en démocratie et les réseaux oligarchiques ont leur centre non en Europe mais à Washington.

    3/ La classe politique qui dirige à Kiev est composée, chacun le sait, d’oligarques corrompus, comme l’ont avoué MM. Saakachvili et Abromavitchous. En bas de la hiérarchie, on trouve des milices fascisantes comme « Pravii Sektor » (secteur droit) qui sont utilisées contre la population du Donbass et sèment un climat de terreur dans le pays. La police en a peur. Ces ultra-nationalistes antisémites aspirent à gouverner un jour l’Ukraine puis l’Europe et ont déjà organisé une manifestation violente contre le parlement ukrainien le 31 août 2015.

    Ces milices sont notamment responsables du crime de la Maison des syndicats à Odessa où de nombreuses personnes furent brûlées vives dans un incendie volontaire. Le film de Paul Moreira, Ukraine, les masques de la révolution, a montré le visage inquiétant de ces troupes d’assaut qui voudraient prendre le pouvoir. Il n’y a guère d’Etat de droit en Ukraine avec des milices violentes en bas et des oligarques corrompus au sommet. Le régime est devenu une sorte de monstre.

    4/ Le gouvernement de Kiev affirme qu’il veut vaincre la corruption et moderniser l’économie. Le FMI et l’Occident perdent patience. Les réformes ne se font pas. Le niveau de vie a baissé massivement et se trouve à 30% au mieux du niveau de vie de la Russie ou de la Pologne. Le pays est au bord de la faillite. Ce fut une folie de couper les liens économiques avec le grand voisin de l’est et du nord, la Russie. Cela ne profite ni aux Ukrainiens ni aux Européens mais seulement à une minorité d’oligarques et aux intérêts géostratégiques de l’oligarchie militaro-industrielle américaine.

    Enfin, démographiquement, l’Ukraine qui eut autrefois 51 millions d’habitants a diminué de population de façon dramatique. Elle a actuellement 42 millions d’habitants. Si cela continue pendant quelques années, l’évolution va ressembler à celle d’un génocide !

    Finalement, on peut conclure que le gouvernement de Kiev détruit l’indépendance nationale de l’Ukraine, utilise la violence plutôt que la démocratie pour gouverner, protège des oligarques corrompus et des milices violentes et crée la catastrophe humanitaire tant démographique qu’économique. Tout cela affaiblit l’Ukraine. Ce gouvernement ne pourrait s’améliorer que s’il devenait patriotique dans les faits et non dans les discours, organisait la réconciliation à l’intérieur du pays et avec la Russie et donnait plus de libertés aux citoyens qui veulent plus d’autonomie locale et culturelle. Les accords de Minsk font un pas dans ce sens. Ces améliorations sont possibles en théorie mais, en pratique, l’Occident ne fait pas suffisamment ce qu’il faut pour influencer le gouvernement de Kiev dans la bonne direction.

    Ivan Blot, 17/02/2016

    http://www.polemia.com/un-etat-monstre-en-ukraine/