Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

géopolitique - Page 551

  • Qu'attend la gauche française de Donald Trump ?

    Le journal Le Monde l'affirmait en ligne ce 23 mars: "Sur la politique étrangère, Donald Trump ne convainc pas".

    Correspondante du journal Corinne Lesnes relatait en effet depuis San Francisco les déclarations du candidat qui semble actuellement en mesure de l'emporter dans les primaires républicaines. Il était intervenu le 21 mars devant le forum annuel du comité des relations israélo-américaines, puis il était passé au crible du Washington Post puis, le 26 mars, du New York Times.

    Or, ce qu'il dit ne convient pas à la gauche la plus intelligente du monde.

    Donald Trump en effet tient un discours qui revient à la tradition isolationniste de son parti, celle qui prévalait jusqu'aux années 1950, époque où l'Amérique a jugé nécessaire, au-delà des affrontements entre les deux partis, d'intervenir dans le monde entier contre les illusions de Yalta et contre la menace soviétique, face à laquelle l'Otan a défendu l'ouest de l'Europe.

    Aujourd'hui les choses ont changé et une part croissante du peuple américain semble se préoccuper par priorité des intérêts des États-Unis eux-mêmes. Voici ce que dit Trump sur ce point. "L’OTAN nous coûte une fortune. Oui, nous protégeons l’Europe mais nous dépensons beaucoup d’argent (..) Le concept est bon mais pas aussi bon qu’il était quand il a commencé à évoluer". Il observe que les États-Unis vivent à crédit et ne peuvent plus offrir les mêmes garanties à ses Alliés.

    Chose assez extraordinaire, la gauche ainsi que tous ceux pour qui les États-Unis interviennent trop, trouvent maintenant qu'ils auraient tort de ne plus le faire. Ce ne serait plus de jeu. GW Bush reviens !, semblent-ils supplier, tout est pardonné. Oui nous avons la gauche la plus intelligente du monde.

    http://www.insolent.fr/2016/03/quattend-la-gauche-francaise-de-donald-trump-.html

  • Comment la France contourne l’embargo sur les ventes d’armes à destination de l’Arabie saoudite

    Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et d’autres pays devraient suspendre toutes les ventes d’armes à destination de l’Arabie saoudite tant que ce pays ne met pas fin à ses frappes aériennes illégales au Yémen, et n’enquête pas de façon crédible sur les allégations de violations du droit de la guerre commises, a déclaré Human Rights Watch.

    Depuis le 26 mars 2015, une coalition de neuf pays arabes mène des opérations militaires contre le groupe armé composé de forces houthistes et procède à des frappes aériennes indiscriminées et disproportionnées. Les frappes aériennes se sont poursuivies malgré l’annonce en mars 2016 d’un nouveau cessez-le-feu. La coalition a systématiquement négligé d’enquêter sur les allégations de violations commises comme l’exigent les lois de la guerre. L’Arabie saoudite est à la tête de la coalition, les décisions de ciblage ayant été prises au ministère de la Défense saoudien à Riyad.

    « Depuis près d’un an, les gouvernements qui fournissent des armes à l’Arabie saoudite ignorent ou minimisent les preuves irréfutables selon lesquelles les frappes aériennes de la coalition ont fait des centaines de victimes au Yémen », a déclaré Philippe Bolopion, directeur adjoint du plaidoyer au niveau mondial. « En continuant à vendre des armes à un pays qui commet des violations sans faire grand-chose pour empêcher ces abus, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France risquent d’être complices d’actes illégaux entraînant la mort de nombreux civils ».

    graph_arms

    Des organisations non gouvernementales et les Nations Unies ont enquêté et signalé de nombreuses frappes aériennes illégales menées par la coalition. Human Rights Watch, Crisis Action, Amnesty International et d’autres groupes internationaux et yéménites ont publié une déclaration commune appelant à la cessation des ventes et des transferts de toutes les armes et les équipements militaires aux parties en conflit au Yémen où « il y a un risque important que ces armes soient utilisées … pour commettre ou faciliter de graves violations du droit humanitaire international ou du droit international des droits humains ». Human Rights Watch a examiné 36 frappes aériennes illégales, certaines pouvant peut-être s’apparenter à des crimes de guerre, qui ont tué au moins 550 civils, ainsi que 15 attaques impliquant des armes à sous-munitions interdites à l’échelon international. Le groupe d’experts de l’ONU sur le Yémen instauré par la résolution 2140 (2013) du Conseil de sécurité dans un rapport rendu public le 26 janvier 2016 a « documenté 119 sorties de la coalition relatives à des violations  » des lois de la guerre.

    L’Arabie saoudite n’a pas répondu aux courriers de Human Rights Watch exposant en détail les violations apparentes commises par la coalition et demandant des éclaircissements sur la cible intentionnellement visée par ces attaques. L’Arabie saoudite a réussi à faire pression sur le Conseil des droits de l’homme de l’ONU afin de l’empêcher de créer un mécanisme d’enquête international indépendant.

    En septembre 2014, les houthistes, un groupe issu des Zaidi Shia originaires du Yémen du Nord également connu sous le nom d’Ansar Allah, ont pris le contrôle de la capitale du Yémen, Sanaa. En janvier 2015, ils ont évincé le président Abdu Rabu Mansour Hadi et son gouvernement. Les houthistes, de concert avec les forces demeurées loyales à l’ancien président Ali Abdullah Saleh, se sont alors propagés vers le sud, menaçant de prendre la ville portuaire d’Aden. Le 26 mars, la coalition menée par l’Arabie saoudite composée du Bahreïn, du Koweït, du Qatar, des Émirats arabes unis, de l’Égypte, de la Jordanie, du Maroc et du Soudan, a entamé une campagne de bombardements aériens contre les forces houthistes et leurs alliés.

    Au moins 3 200 civils ont perdu la vie et 5 700 ont été blessés depuis le début des opérations militaires menées par la coalition, 60 pour cent d’entre eux lors de frappes aériennes selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). Le blocus naval imposé par la coalition au Yémen a contribué à une immense crise humanitaire qui a conduit 80 pour cent de la population de ce pays appauvri dans un besoin d’assistance et de protection humanitaire.

    Le groupe d’experts de l’ONU a établi que « le ciblage des civils par la coalition au travers des frappes aériennes, soit par le bombardement des quartiers résidentiels, soit en considérant l’ensemble des villes de Sa‘dah et de Maran situées dans le nord du Yémen comme des cibles militaires, constitue une grave violation des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution. Dans certains cas, le groupe d’experts a établi que de tels manquements avaient été conduits de manière généralisée et systématique ». Les attaques délibérées, indiscriminées et disproportionnées perpétrées contre des civils constituent de graves violations des lois de la guerre auxquelles toutes les parties belligérantes sont tenues de se conformer.

    Le groupe d’experts de l’ONU a déclaré que les attaques qu’il avait constatées comprenaient des attaques contre des « camps de personnes et de réfugiés déplacés à l’intérieur de leur propre pays, des rassemblements de civils — notamment des mariages — des véhicules civils — dont des bus — des zones résidentielles civiles, des établissements médicaux, des écoles, des mosquées, des marchés, des usines et des entrepôts alimentaires et autres infrastructures civils essentielles comme l’aéroport de Sana’a, le port de Hudaydah et des axes de transit routier intérieurs ». Des habitants fouillent les décombres de maisons détruites lors d’une frappe aérienne trois jours auparavant dans la ville de Yareem. Le bombardement a fait au moins 16 morts parmi les civils.

    Des habitants fouillent les décombres de maisons détruites lors d’une frappe aérienne trois jours auparavant dans la ville de Yareem. Le bombardement a fait au moins 16 morts parmi les civils.

    Les 36 frappes aériennes illégales documentées par Human Rights Watch englobent des attaques menées contre des écoles, des hôpitaux et des lieux d’habitation sans la moindre preuve de leur utilisation à des fins militaires. Human Rights Watch a recueilli les noms de plus de 550 civils qui ont perdu la vie lors de ces 36 attaques. Amnesty International a étudié 26 frappes supplémentaires qui semblent avoir enfreint les lois de la guerre. Mwatana, l’une des grandes organisations de défense des droits humains au Yémen, a publié un rapport en décembre qui met en évidence 29 autres frappes aériennes illégales commises dans tout le Yémen de mars à octobre.

    En outre, Human Rights Watch et Amnesty International ont documenté des cas de civils victimes d’armes à sous-munitions interdites par le droit international utilisées sur ou à proximité des villes et des villages. Des armes à sous-munitions ont été utilisées en de nombreux endroits dans au moins cinq des 21 gouvernorats du Yémen : Amran, Hajja, Hodaida, Saada et Sanaa. La coalition a utilisé au moins six sortes d’armes à sous-munitions, trois sous la forme de bombes larguées par avion et trois sous la forme de roquettes tirées depuis le sol. Human Rights Watch a demandé l’arrêt immédiat de toute utilisation des armes à sous-munitions et a enjoint les membres de la coalition à adhérer à la Convention des Nations Unies sur les armes à sous-munitions.

    Malgré les nombreux rapports crédibles sur les graves violations des lois de la guerre, la coalition menée par l’Arabie saoudite n’a pris aucune mesure manifeste ni pour limiter les méfaits causés aux civils dans le cadre des opérations aériennes ni pour enquêter sur les incidents précédents et mettre leurs auteurs devant leurs responsabilités. Tant que de telles mesures n’ont pas été prises, les gouvernements ne devraient pas fournir d’armes au chef de file de la coalition.

    Le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, Phillip Hammond, et d’autres hauts responsables britanniques n’ont eu de cesse de répéter que les forces de la coalition n’ont en rien enfreint les lois de la guerre. Le 2 février, un important comité multipartite composé de députés britanniques a envoyé une lettre au Secrétaire au Développement international Justine Greening, appelant à la suspension immédiate des ventes d’armes du Royaume-Uni à l’Arabie Saoudite et à la tenue d’une enquête internationale indépendante sur la campagne militaire menée par la coalition au Yémen.

    Le 25 février, le Parlement européen a adopté une résolution demandant à la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécuritéFederica Mogherini de «  lancer une initiative visant à imposer un embargo sur les armes de l’UE contre l’Arabie saoudite ». Le 17 février, le parlement néerlandais a voté l’imposition d’un embargo et l’interdiction de toute exportation d’armes vers l’Arabie saoudite.

    Le 31 janvier, la coalition a annoncé la création d’un comité pour promouvoir le respect des lois de la guerre par la coalition. Toutefois, le porte-parole militaire de la coalition a précisé que l’objectif du comité n’était pas d’enquêter sur les allégations de violations.

    Human Rights Watch a de plus documenté de graves violations des lois de la guerre perpétrées par les forces houthistes et leurs alliés, notamment le pilonnage indiscriminé des villes, les disparitions forcées et l’utilisation des mines antipersonnel interdites au plan international. Human Rights Watch soutient l’adoption d’une mesure interdisant la vente ou la fourniture aux forces houthistes d’armes qui seraient susceptibles d’être utilisées illégalement, notamment des roquettes non guidées de type « Grad » ou des mines antipersonnel.

    « Combien d’autres frappes aériennes devront encore blesser ou tuer des civils avant que les pays qui fournissent des avions et bombes à la coalition cessent enfin de le faire ? » a demandé Philippe Bolopion.

    En vertu du droit international, les États-Unis sont parties au conflit armé au Yémen. Le lieutenant-général Charles Brown, commandant du Commandement central de l’armée de l’air américaine a déclaré que l’armée américaine a déployé du personnel dédié en faveur de la cellule des opérations et de planification commune afin d’aider à « coordonner les activités ». La participation des États-Unis aux opérations militaires telles que le conseil sur les décisions de ciblage et le ravitaillement en vol lors des bombardements aériens peut rendre les forces américaines conjointement responsables des violations graves des lois de la guerre commises par les forces de la coalition. En qualité de partie au conflit, les États-Unis sont eux-mêmes obligés d’enquêter sur les attaques illégales qui auraient été perpétrées et auxquelles ils auraient participé.

    Le gouvernement britannique a déclaré que son personnel en Arabie saoudite n’est pas impliqué dans l’organisation des frappes. Il a ajouté qu’il ne mène ni ne dirige d’opérations au Yémen et qu’il ne participe pas non plus au choix des cibles. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a indiqué que le déploiement du personnel britannique vise à « offrir conseil, soutien et formation » aux militaires d’Arabie saoudite sur les lois de la guerre.

    En juillet 2015, le Département américain de la Défense a approuvé la vente d’un certain nombre d’armes à l’Arabie saoudite, notamment celle de 600 missiles Patriot pour un montant de 5,4 milliards de dollars américains et une transaction de 500 millions de dollars américains correspondant à la vente d’un million de munitions, grenades à main et autres articles destinés à l’armée saoudienne. Selon l’examen mené par le Congrès américain, entre mai et septembre, les États-Unis ont vendu pour 7,8 milliards de dollars américains d’armes à l’Arabie saoudite.

    En octobre, le gouvernement américain a approuvé la vente à l’Arabie saoudite de quatre navires de combat Lockheed Littoral Combat Ships pour un montant de 11,25 milliards de dollars américains. En novembre, les États-Unis ont conclu une vente d’armes avec l’Arabie saoudite s’élevant à 1,29 milliard de dollars américains correspondant à plus de 10 000 munitions air-surface de pointe, notamment des bombes guidées par laser, des bombes antibunker et des bombes d’usage général MK84, toutes trois utilisées au Yémen.

    Selon l’organisation Campaign Against Arms Trade (CAAT) basée à Londres, le gouvernement britannique a approuvé la vente de matériel militaire pour 2,8 milliards de livres sterling britanniques à l’Arabie saoudite entre janvier et septembre 2015. Ces armes incluent des bombes à guidage laser Paveway IV pesant 500 livres. Le Royaume-Uni est en cours de négociations avec les Émirats arabes unis pour une transaction s’élevant à 1 milliard de livres sterling.

    Un rapport du gouvernement espagnol datant de juin 2015 a indiqué que l’Espagne avait autorisé huit licences d’exportations d’armes à destination de l’Arabie Saoudite au premier semestre de l’année pour un montant de 28,9 millions de dollars. En février 2016, les médias espagnols ont signalé que l’entreprise publique de construction navale Navantia était sur le point de signer un contrat de 3,3 milliards de dollars avec l’Arabie saoudite pour la construction de cinq frégates de type Avante 2200 destinées à la marine saoudienne.

    En juillet 2015, l’Arabie saoudite aurait signé des accords avec la France pour 12 milliards de dollars, dont 500 millions de dollars correspondant à la vente de 23 hélicoptères Airbus H145. Le Royaume devrait également commander 30 navires de patrouille d’ici fin 2016 aux termes de l’accord. Reuters a fait savoir que l’Arabie saoudite vient aussi d’entrer en phase de négociation exclusive avec le groupe français Thales pour acheter des satellites-espions et du matériel de télécommunications pour des « milliards d’euros ».

    Lire la suite de l’article sur geopolintel.fr

    Source: egaliteetreconciliation.fr

    http://www.altermedia.info/france-belgique/egalitereconciliation/comment-la-france-contourne-lembargo-sur-les-ventes-darmes-a-destination-de-larabie-saoudite_156613.html#more-156613

  • Palmyre entièrement libérée

    Après de violents combats menés par des unités de l’armée arabe syrienne et les groupes de la Défense populaires contre l’Etat Islamique, l’armée arabe syrienne a rétabli dimanche matin la sécurité et la stabilité dans la ville antique de Palmyre, inscrite sur la liste de l’UNESCO du patrimoine mondial.

    Les autorités militaires syriennes ont annoncé que la ville de Palmyre est complètement vide de terroristes de Daech, et que l’armée arabe syrienne s’est emparée de toute de la ville, dont la cité antique et l’aéroport. Les unités de génie ont commencé immédiatement les opérations de ratissage de la ville, où des centaines de mines et d’engins explosifs ont été plantées par les terroristes de l’Etat Islamique entre les monuments antiques, les maisons des civils et les vergers qui entourent la ville.

    Les unités de l’armée et les groupes de la défense populaires ont traqué les islamistes, tuant et blessant un grand nombre parmi eux.

    Les deux armées de l’air, syrienne et russe, avaient effectué des sorties aériennes intensives contre les terroristes dudit réseau, qui avaient pris la fuite vers les axes Palmyre-Sukhna, Palmyre- la 3ème station, Palmyre-Toueinan et Rassafa-Tabqa à Raqa”, ont expliqué les autorités militaires syriennes.

    Ces sorties aériennes ont notamment détruit des véhicules et blindés de l’Etat Islamique. Plus de 450 combattants de l’Etat Islamique, dont des mercenaires étrangers qui s’étaient infiltrés dans la ville à partir des deux gouvernorats de Raqa et Deir Ezzor et des frontières irakiennes, ont été tués au cours des combats.

    Des unités de l’armée, en collaboration avec les groupes de la défense populaire, ont aussi repris le contrôle des deux points 850 et 849 en direction de Hazem Thani et du point 876 en direction du mont Rmeila au nord-ouest de Qaryateine dans la banlieue sud-est de Homs.

    Par ailleurs, une unité de l’armée a déjoué une tentative d’infiltration d’un groupe terroriste de “Daech” en direction de Touloul Nizami dans la périphérie du gisement de Chaër dans la banlieue-est de Homs.

    http://www.medias-presse.info/palmyre-entierement-liberee/51855

  • Syrie : Mais où en sont les Américains ?

    Le cessez-le-feu conclu en Syrie sous l’égide des Russes et des Américains tient bon… En surface. Car le feu couve encore sous la braise. Ankara l’attise, les Américains sont déboussolés et les Russes gardent leurs fers au feu.

    Personne ne croyait vraiment au cessez-le-feu qui est entré en vigueur en Syrie le 27 février, y compris les Russes et les Américains, parrains de l'accord. Pourtant, il semble être globalement respecté et si le bruit médiatique reflète bien celui des canons, un calme relatif est revenu en Syrie. Ce n'est bien sûr pas si simple.

    En premier lieu, la cessation des hostilités ne concerne que les « opposants modérés » et exclut donc les terroristes de l'État Islamique et du Front Al-Nosra. Pomme de discorde entre les USA et la Russie, la définition de l'introuvable « opposition modérée » a été réglée de manière imparable par Moscou : sont qualifiées de modérées les milices qui viennent s'enregistrer comme telles auprès du "Centre pour la réconciliation des parties en conflit syrien", près de Lattaquié, soit à ce jour environ 30 groupes de taille très variable. Cela leur assure d'être épargnés par les trappes russes ou américaines, mais ils doivent alors renoncer à renverser Assad et s'engager dans un processus politique en faveur d'une Syrie laïque et démocratique, donc abandonner le rêve d'un État islamique. Ils sont donc assez peu nombreux à avoir franchi ce pas, ce dont l'ONU et les USA ont dû convenir à mots couverts : les organisations classées « terroristes » par l'ONU couvrent une majorité absolue des forces anti-Assad.

    Vers un processus politique avec Assad

    Les autres sont invitées à la table des négociations à Genève du 14 au 24 mars. Conséquence diplomatique directe et majeure : plus personne ne parle d'exclure le président syrien légal du processus politique.

    Autre conséquence, loin du regard un peu gêné des médias qui suivent docilement la politique américaine, les offensives se poursuivent tous azimuts contre les terroristes. La bavure qui remettrait en cause le fragile cessez-le-feu est donc toujours possible et même activement recherchée par le Front Al-Nosra, par des provocations à rencontre des Russes.

    Front Al-Nosra que la Turquie et l'Arabie Saoudite considèrent comme un interlocuteur tout à fait valable et soutiennent activement. Car ces deux pays font tout pour faire capoter le timide début de processus politique. Si l'Arabie Saoudite joue pour le moment les faire-valoir, la Turquie y est allée franco, en bombardant régulièrement les forces kurdes anti-islamistes du YPG qui progressent le long de la frontière turco-syrienne.

    Mieux, la Russie et la presse turque libre accusent Ankara, preuves à l'appui, d'alimenter en continu le Front Al-Nosra et d'autres groupes islamistes en armes, notamment dans les provinces d'Idlib et d'Alep. Les blessés de ces groupes sont d'ailleurs souvent soignés en Turquie. Une politique jusqu'au-boutiste qui isole le pays sur le plan international : l'OTAN a fait savoir qu'en cas d'agression turque en Syrie, Ankara ne serait pas soutenu.

    Qui veut la paix ?

    Outre sa guerre à outrance contre les Kurdes, sur son territoire et plus ou moins directement en Syrie, la Turquie soutient des « rebelles » turkmènes qui tiennent notamment la ville de Jisr Al-Shughur, entre Lattaquié et Alep. Une offensive de l'armée syrienne contre cette localité stratégique serait probablement considérée comme un casus belli par Ankara.

    L'autre acteur qui ne veut pas être entraîné malgré lui dans les frasques d'Erdogan, ce sont les États-Unis. Leur diplomatie est en KO technique face à la Russie qui a su dicter ses conditions pour lancer le cessez-le-feu et le processus politique. Pire, l'Oncle Sam s'empêtre dans ses contradictions. Il somme Ankara d'arrêter ses bombardements contre ses affidés kurdes, mais rejette à l'ONU une résolution allant précisément dans ce sens. Allez comprendre... Plus fort encore, les Kurdes, soutenus par le Pentagone, ont attaqué la milice arabe Furqa al-Sultan Murad... soutenue par la CIA ! Bref, soit Washington est en pleine déconfiture sur le terrain, soit elle garde plusieurs fers au feu. Sa menace d'un plan B sous forme de confrontation militaire avec l'armée syrienne en cas d'échec des négociations est à prendre au sérieux, tant il serait étonnant que les USA renoncent aussi facilement à leur projet de destitution d'Assad. Comme l'a souligné le ministre russe des Affaires étrangères, « les États-Unis et leurs alliés sont à la recherche de la guerre et non de la paix en Syrie. »

    Richard Dalleau monde&vie 16 mars 2016

  • Libération de Palmyre : l'angélisme doit laisser place au réalisme

    Alors que l'Europe vient d'être frappée par de nouveaux attentats, l'armée syrienne a libéré Palmyre. Pour Hadrien Desuin*, la Russie est notre meilleure alliée avec Damas pour lutter contre Daech en Syrie. Nous partageons son point de vue et son article est remarquable.  LFAR

    L'Europe se relève à peine des derniers attentats bruxellois. Comme à chaque tuerie islamiste, la foule allume des bougies. On se recueille, on dessine des cœurs à la craie, les drapeaux sont en berne et on pleure. On se promet que rien ne doit changer et qu'on vivra comme avant. Surtout on veille à ne pas faire d'amalgames, on répète que ce n'est pas çà l'islam. On ne doit pas avoir peur, il faut vivre avec. Et puis on rappelle aux réfractaires que l'Islam est une religion de paix et d'amour. Au bout de quelques jours et de longues minutes de silence, on cible la vraie menace; «l 'islamophobie » est finalement identifiée comme le seul ennemi sérieux à combattre.

    Tandis qu'en Europe on se drape dans le deuil et le déni, la bataille fait rage contre Daech en Syrie. Au moment où ces lignes sont écrites, les forces syriennes appuyées par les milices chiites irano-libanaises ainsi que l'aviation russe, se battent pour reprendre Palmyre aux mains des barbares. A l'heure qu'il est des soldats tombent et donnent leur vie pour nous venger. Quelle aide fournissons-nous à ces hommes qui tentent de libérer des populations civiles asservies par une charia implacable ? Que fait la France pour sauver ce qui reste de ce patrimoine mondial de l'humanité ? Rien. Absolument rien. Nous n'avons rien fait pour sauver Palmyre il y a un peu moins d'un an. Nous ne ferons rien pour libérer Palmyre. En dix mois, nous n'avons rien appris et rien compris.

    Alors que toute la Syrie anti-islamiste s'apprête à remporter une victoire symbolique autant que stratégique contre les hordes djihadistes de Daech, les réactions occidentales risquent de se faire discrètes. Coïncidence heureuse ou rideau de fumée, on annonce une offensive imminente vers Mossoul en Irak. Pas question de remercier la Russie ou l'Iran de leur aide militaire en Syrie. Impossible d'applaudir à cette victoire contre Daech. Depuis le temps qu'on nous répète que Daech et Bachar sont complices, c'est un petit peu compliqué d'expliquer le contraire à présent. La réalité crève les yeux, et on continue à se mettre la tête dans le sable. La Russie est notre meilleure alliée avec Damas pour lutter contre Daech en Syrie. Et nous refusons toujours de nous unir à elle pour frapper Daech. Combien de fois a-t-on répété que la Russie et le régime syrien ne se battaient pas contre Daech mais contre « l'opposition modérée » ? Des milliers de fois sans doute. Cette version officielle a été reprise sans preuve dans les médias en dépit de l'évidence. Cette fois-ci, le récit officiel de la guerre va être difficile à entendre. Il faudra bien admettre que la Russie et la Syrie de Bachar Al-Assad sont en première ligne contre Daech tandis que nous les regardons faire.

    Après plus de cinq ans de guerre civile syrienne, il serait temps de changer de stratégie et de sécher nos larmes. Contre Daech, on ne devrait pas avoir de scrupules à se battre aux côtés des Russes, des Kurdes et de l'armée syrienne. C'est un moindre mal qui doit l'emporter sur toute autre considération. A Palmyre, celui qui ne se bat pas contre Daech est quelque part avec lui.

    La meilleure réponse à apporter aux attentats qui frappent notre continent tous les quatre mois, ce n'est pas de s'agenouiller devant un lumignon ou de s'interroger sur l'état d'urgence. Ce n'est pas de hisser un grand drapeau blanc en haut de la cathédrale de Strasbourg. Ce n'est pas seulement un grand sursaut national contre l'islam radical, infiltré sur notre sol, qui est nécessaire. C'est aussi en Syrie qu'il faut changer d'alliés. On renâcle à se battre aux côtés des russes et des syriens qui sont en première ligne contre Daech au prétexte qu'ils ne sont pas de parfaits démocrates. On préfère encourager contre eux une « rébellion modérée » qui n'en est pas une. Cette vision stratégique a un nom, l'angélisme. A Bruxelles, à Paris comme en Syrie, l'angélisme doit laisser place au réalisme.  

    Hadrien Desuin           

    Ancien élève de l'École spéciale militaire de St-Cyr puis de l'École des officiers de la Gendarmerie nationale, Hadrien Desuin est titulaire d'un master II en relations internationales et stratégie sur la question des Chrétiens d'Orient, de leurs diasporas et la géopolitique de l'Égypte, réalisé au Centre d'Études et de Documentation Économique Juridique et social (CNRS/MAE) au Caire en 2005. Il a dirigé le site Les Conversations françaises de 2010 à 2012. Aujourd'hui il collabore à Causeur et Conflits où il suit l'actualité de la diplomatie française dans le monde.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Le Gouvernement américain était favorable à l’émergence de l’État islamique en Syrie

  • Lavrov: l’UE doit arrêter ses "jeux géopolitiques" et s’unir avec la Russie

    L'Union européenne doit arrêter ses "jeux géopolitiques" et s'unir avec la Russie dans la lutte contre les "terroristes", a déclaré mercredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, au lendemain des attentats de Bruxelles.
    "J'espère vraiment que les Européens mettront de côté les jeux géopolitiques et s'uniront (avec la Russie) pour ne pas permettre aux terroristes de prendre le contrôle de notre continent commun", a déclaré Sergueï Lavrov au début des entretiens avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, cité par l'agence de presse Ria Novosti.
    M. Steinmeier doit également s'entretenir dans l'après-midi avec le président russe Vladimir Poutine. Il sera suivi par le Secrétaire d'Etat américain John Kerry, attendu dans la journée dans la capitale russe.
    Les attentats qui ont frappé mardi matin à l'heure de pointe l'aéroport et une station de métro du centre de la capitale belge ont fait une trentaine de morts et plus de 200 blessés. Ils ont été revendiqués par le groupe takfiriste Daesh (EI), quatre jours après l'arrestation d'un des auteurs présumés des attentats de Paris, Salah Abdeslam.
    Vladimir Poutine a dénoncé ces attentats et estimé qu'ils "montrent une nouvelle fois que le terrorisme ne connaît pas de frontières et menace les populations du monde entier".
    "La lutte contre ce mal nécessite la coopération internationale la plus active", a-t-il ajouté.
    Le président de la Commission des Affaires étrangères de la Douma (chambre basse du Parlement russe), Alexeï Pouchkov, avait de son côté déclaré mardi que pendant que le secrétaire général de l'OTAN Jen Soltenberg combattait "une menace russe imaginaire (...), des gens se (faisaient) exploser sous son nez à Bruxelles".

    al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuVlZkllyElQgpZBJB.shtml

  • Russie : il est un nouveau rideau de fer, érigé par l’Ouest

    Quatre jours passés à Moscou ont un effet étrange. Le rideau de fer a, certes, disparu dans la manière de vivre. Le Goum (Glavny Ouniversalny Magazin/Главный Универсальный Магазин), le grand magasin de la place Rouge (Красная площадь), n’est plus celui que j’avais connu en 1988 avec ses files pour le sucre ou pour les pièces de téléviseurs à réparer. C’est un ensemble de commerces, avec les enseignes les plus prestigieuses de la planète. Mais dans le fond, le rideau de fer existe toujours. Il s’est inversé.
    Avant, il empêchait les ressortissants du bloc soviétique de s’évader de l’Empire et bloquait les idées dangereuses et leurs porteurs à l’entrée. Aujourd’hui, il est érigé par « l’Ouest ». Il interdit à un certain nombre de responsables russes de visiter des pays comme la France ou les États-Unis sous prétexte de sanctions, et c’est lui qui, au nom de la pensée unique et du politiquement correct, impose une ligne aux médias.
    Regarder France 24 en Russie est une leçon d’humilité. Après un reportage inquisitorial sur le droit à l’avortement assorti de l’interview d’un représentant du Planning familial, destiné à condamner ceux qui osent la dissidence, on a droit sur la Syrie à une présentation westernienne avec les bons, les rebelles et les méchants, le régime. Un minimum de sens critique met alors mal à l’aise. Ce n’est pas de l’information mais de la propagande, et ce « prêt-à-penser » vient de chez nous…
    Hélène Carrère d’Encausse avait écrit deux ouvrages magistraux sur l’Union soviétique : L’Empire éclaté et Le Pouvoir confisqué. En intervenant lors d’un colloque organisé par « Rethinking Russia » sur la démocratie directe, je ne pouvais m’empêcher de penser que la situation actuelle de la France est bien celle d’un pays où le pouvoir a été confisqué par des groupes de pression et où la démocratie est éclatée en communautés diverses. Il n’a pas été possible d’instaurer un référendum d’initiative populaire réalisable. La Constitution n’a accepté, en 2008, qu’une initiative partagée entre le Parlement et le peuple sur des sujets limités et sous le contrôle du Conseil constitutionnel. Le million de manifestants contre le mariage unisexe n’a pas pu donner lieu à une consultation populaire. Le mouvement initié contre la loi El Khomry par quelques organisations syndicales politisées a, en revanche, fait reculer le gouvernement.
    Avons-nous des leçons à donner à un peuple qui adhère à 80 % à la politique menée par son président malgré la pression étrangère ? En France, c’est, au contraire, la part de la population qui refuse l’action présidentielle.
    La technocratie européenne méprise les identités des peuples. La fin du communisme a au contraire restauré l’affirmation de l’identité russe. De Gaulle disait que la Russie boirait le communisme comme le buvard boit l’encre. C’est fait. Cette identité russe ne gomme en rien la religion orthodoxe qui a joué un si grand rôle dans la construction du pays. Chez nous, la « République » efface l’identité nationale et la laïcité arrache rageusement les racines chrétiennes de la France.
    Le président Vladimir Poutine incarne la volonté de cette grande nation de restaurer sa riche personnalité et de retrouver la place à laquelle elle a droit dans le monde. Comme nous avons été plusieurs à le souligner, il y a une grande proximité avec notre gaullisme.

    Christian Vanneste

    Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuVlFyVkEZOWfjgBHC.shtml