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« Lorsque le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt… » Cette maxime de la sagesse chinoise illustre bien des réactions médiatiques devant l’actualité. Au lieu de chercher les causes, et notamment les plus profondes, on désigne en boucle le coupable immédiat qui, direct ou par ricochet, appartient au clan du mal, défini par la pensée dominante. Préjugé idéologique et réponse pavlovienne sont les deux mamelles de la désinformation dans ce qu’on appelle, dans l’illusion de l’habitude, les démocraties occidentales.
Les deux « fusillades de masse » qui ont eu lieu récemment aux États-Unis, l’une au Texas à El Paso, l’autre à Dayton dans l’Ohio, et qui ont fait plus de 30 morts, en sont un bon exemple. Le coupable désigné est d’abord l’arme, comme si c’était elle qui tuait et non l’assassin. Et dans un second temps, puisque les auteurs sont blancs, et les victimes au Texas, des hispaniques, le président Trump est pointé du doigt, d’abord parce qu’il est favorable à l’amendement constitutionnel garantissant aux Américains le droit de porter une arme, et ensuite parce que ses discours contre l’immigration illégale auraient incité les « suprémacistes » blancs à agir.
Le « doigt », ici, est la liberté du port d’armes et sa conséquence, le nombre d’armes en possession des citoyens américains. Les chiffres sont, effectivement, impressionnants : il y a 300 millions d’armes pour 330 millions d’Américains, soit près de 90 armes pour 100 habitants, contre 15 en France.
La suggestion du président Trump selon laquelle la présence d’un homme armé et capable de réagir aurait pu limiter le nombre des victimes au Bataclan avait paru grotesque, voire monstrueuse. C’est, cependant, la rapidité de la riposte armée qui réduit le nombre des morts, à Dayton… ou à Marseille, quand les militaires ont abattu un terroriste à la gare Saint-Charles. La possession et l’utilisation des armes sont, dans notre pays, à la fois très réglementées et fortement dissuadées, même pour ceux qui ont un port d’armes de service.
Ce n’est pas l’arme qui tue mais son utilisateur. Qu’il faille donc en contrôler la délivrance apparaît nécessaire. Le profil ou les antécédents d’un individu devraient servir de critères. Cela restreindrait le port d’armes aux États-Unis mais l’étendrait en France. L’augmentation des agressions et des meurtres à l’arme blanche (deux tiers des vols avec violences) dans notre pays justifierait que davantage de Français soient armés. Mais les contextes sociologique et culturel jouent un rôle essentiel. Aux États-Unis, ceux, très nombreux, qui soutiennent la liberté du port d’armes ne sont pas seulement des républicains soumis à la propagande et aux pressions de la National Riffle Association. Ils défendent un principe constitutionnel qui montre à quel point la mentalité américaine issue de l’histoire s’oppose à la française. Les Français appartiennent à un pays créé par un État. Celui-ci revendique le rôle de protecteur des individus et veut assurer le monopole de la sécurité.
Aux États-Unis, la société a été construite du bas vers le haut, et l’État fédéral n’est lui-même que l’union des États fédérés. C’est la raison pour laquelle les Américains considèrent que la sécurité, la préservation de la liberté des individus doivent être l’objet de la participation de tous. On est là aux antipodes de la pensée française qui se méfie de la privatisation de la sécurité publique.
Toutefois, cette opposition se trouve relativisée par une évolution qui n’est pas forcément un progrès. D’une part, la fiction et l’information, qui connaissent une diffusion sans cesse plus large et plus rapide, habituent à la violence des deux côtés de l’Atlantique. D’autre part, la mondialisation et le nomadisme qu’elle encourage multiplient les affrontements communautaires et les confrontations culturelles. Ici, c’est un enfant allemand qui est poussé sous un train par un réfugié érythréen, là, c’est un Australien qui tire sur des musulmans dans deux mosquées de Nouvelle-Zélande. Ce ne sont pas les discours hostiles à l’immigration qui tuent, mais l’immigration elle-même, les frustrations et les antagonismes qu’elle suscite. Elle aussi doit être contrôlée !
Lu dans Metro.uk (traduction C-I) :
« L’homme accusé d’avoir tué un garçon de 8 ans en le poussant sous un train à Frankfort a figuré dans une campagne de promotion de l’intégration réussie.
Habte Arya, 40 ans, originaire d’Érythrée mais vivant en Suisse, a été arrêté pour avoir poussé l’enfant et sa mère sur les rails d’une station à Francfort.
Le père de trois enfants est également accusé d’avoir poussé une autre femme, âgée de 78 ans, qui a réussi à s’empêcher de tomber devant le train qui arrivait.
Il a ensuite pris la fuite, mais a été arrêté par d’autres passagers qui l’ont retenu jusqu’à son arrestation. En 2017, Araya a été photographié dans une brochure publicitaire de l’Agence suisse d’assistance aux travailleurs et aurait déclaré aimer « presque tout ce qui concerne la Suisse ».
[…] La police n’a pas été capable de trouver le motif d’Araya pour avoir poussé l’enfant ».
Au hasard, la haine anti-blanche ?!
Une haine si forte qu’elle n’est pas entamée par tout ce que les pays d’accueil lui ont offert.
La Police nationale française, un corps créé par le Maréchal Pétain
Aucune révolution possible si l’on ne neutralise pas la police du régime renversé
Quatre fusillades en une semaine aux États-Unis, dont deux en moins de 24 heures, qui ont causé 29 morts. Le Monde de lundi titre : « Le terreau du terrorisme d’extrême droite aux États-Unis, c’est le trumpisme. » Réaction d’André Bercoff au micro de Boulevard Voltaire.
Dans un entretien accordé à Libération, la directrice de l’Inspection Générale de la Police Nationale Brigitte Jullien affirme que la «police des polices» a ouvert 288 enquêtes pour présomption de «violences policières» depuis le début de la mobilisation des «gilets jaunes», qui date du 17 novembre 2018.
«142 (d’entre elles) ont déjà été retournés au parquet. A cela, il faut ajouter environ 150 enquêtes administratives qui vont ou ont été ouvertes», a déclaré la directrice de l’IGPN, Brigitte Jullien.
«Une des questions désormais est d’ailleurs de savoir si c’est à l’IGPN de traiter tous les dossiers judiciaires, en se substituant à l’échelon local», a-t-elle ajouté. «Certes, nous sommes un service spécialisé, mais sur des dossiers de contestation de l’usage de la force, avec des blessures légères, ne pourrait-on pas imaginer confier l’enquête à des brigades de PJ classiques ?»
La cheffe de l’IGPN en a également profité pour récuser l’expression de «violences policières», qui n’est pas adaptée aux enquêtes en cours, selon elle. «Quand on entend, par exemple dans les médias, qu’une enquête judiciaire a été ouverte pour présomption de ‘violences policières’», on s’émeut forcément parce que ce n’est pas exact juridiquement», a-t-elle déclaré. «En réalité, les enquêtes sont ouvertes en raison d’une présomption d’usage illégitime de la force, parce que des tiers, et ils en ont parfaitement le droit, ont porté plainte pour dénoncer ce qu’ils ont estimé être une disproportion». […]