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Qui est Alexeï Navalny ?
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L’arme de l’information « Made in USA » contre les dirigeants européens
L’Europe est, paraît-il, un modèle de liberté. Pourtant, ses dirigeants sont tenus en laisse par Washington. Toute voix discordante est vite sanctionnée et priée de se remettre au pas. La plupart du temps les choses se font à l’abri des regards. Parfois, le grand frère états-unien est « contraint » au contraire de prendre les opinions publiques à témoin. Georgy Voskresensky nous rappelle les derniers exemples.
onymous est apparu pour la première fois sur la toile d’Internet en 2003 comme un groupe de hackers activistes défendant la liberté d’expression et opérant comme un « cerveau digital global anarchiste. » Il s’agit d’un instrument, ou plutôt d’une arme destinée à être utilisée dans la guerre de l’information. Et cette arme a un avantage considérable : il s’est bien souvent avéré difficile de savoir qui l’utilisait vraiment. Pourtant, le problème ne se posait pas lorsqu’Anonymous publiait en 1993 une photo d’Angela Merkel rendant visite au Club Elbterrassen pour y rencontrer quelques skinheads et quelques autres personnages dont l’un exécutait un salut nazi [1]
Berlin s’était alors fendu d’explications circonstanciées, mais ce n’est pas là le problème. Une photo vieille de plus de 12 ans vient d’être publiée le 9 février dernier, juste avant la visite d’Angela Merkel à Washington, et après sa rencontre avec le président français François Hollande et le président russe Vladimir Poutine à Moscou, une réunion qui a duré plusieurs heures.
En publiant cette photo, Anonymous demandait si, pour diriger l’Allemagne, on pouvait vraiment faire confiance à une femme politique qui fut membre de l’Organisation de la Jeunesse socialiste en Allemagne de l’Est, qui était une espionne de Berlin Est, et qui fricotait avec les nazis [2].
L’attaque médiatique a été précédée par un événement notable : la chancelière s’est opposée à l’idée de fournir des armes létales à l’Ukraine. Angela Merkel a pris la parole lors d’une conférence sur la Sécurité à Munich le 7 février pour dire que « la situation de l’Ukraine ne s’améliorera pas en fournissant plus d’armes. » Et elle a réitéré cette affirmation un certain nombre de fois lors de ses récents voyages aux États-Unis et au Canada. Aux USA, ce sont le sénateur John McCain et la secrétaire d’État adjointe aux Affaires européennes et asiatiques, Victoria Nuland, qui ont répondu en premier. Le sénateur a comparé les tractations entre Merkel, Hollande et Poutine à la réunion d’apaisement entre Neville Chamberlin et Adolf Hitler. Mme Nuland a, comme à son habitude, utilisé un langage particulièrement obscène pour qualifier la dirigeante du principal État européen.
Il faut se rappeler aussi que depuis un certain temps, les services secrets états-uniens ont abondamment collecté toute sorte d’informations, par différents moyens, dans le but de pouvoir les utiliser contre la chancelière allemande. On a appris par exemple en octobre 2013 que la NSA (National Security Agency) avait mis sur écoute le téléphone personnel de Mme Merkel, et l’information selon laquelle l’Agence états-unienne maintenait depuis plus de 10 ans la chancelière sous surveillance a provoqué un énorme scandale. Mme Merkel a expliqué qu’elle n’attendait ni n’exigeait aucune excuse particulière, mais cette affaire a ouvert une importante brèche dans la confiance mutuelle et il a fallu des efforts importants pour tenter de la restaurer. Les promesses n’ont pas suffi, et la situation imposait des changements. Dans ces circonstances, la chancelière pouvait difficilement calmer l’indignation générale, mais Washington a fait la sourde oreille sur ce qu’elle disait. L’histoire des enregistrements a finalement été étouffée et il n’y a eu aucun réel changement.
Angela Merkel n’est pas la seule dirigeante européenne à avoir fait l’expérience des pratiques de Washington concernant toute « liberté de pensée » des leaders européens, en particulier quand il s’agit de la Russie. Les exemples ne manquent pas.
La Hongrie, emmenée par son Premier ministre Viktor Orbán, a signé avec la Russie un contrat pour achever la construction de deux centrales nucléaires situées à 100 km de Budapest. Les États-Unis ont [immédiatement] imposé des sanctions contre la Hongrie. Le sénateur McCain, toujours aussi prompt à dégainer, a qualifié le Premier ministre hongrois de « dictateur fasciste ». [Dans le même temps], le président Poutine était attendu à Budapest le 17 février.
L’administration US est aussi insatisfaite de la position de Miloš Zeman, le président de la République tchèque, qui a osé demander des preuves que les troupes russes ont bien envahi l’Ukraine, et a appelé les États-Unis et l’Union européenne à mettre fin aux sanctions. Les USA ont alors utilisé leurs réseaux dans le pays pour lancer une vaste campagne discréditant le Président.
Alors qu’il était Premier ministre de l’Italie, Silvio Berlusconi n’hésita pas à affirmer que la compréhension mutuelle entre la Russie et les États-Unis était une exigence pour la stabilité en Europe. Il a déclaré que les USA avaient agi de façon irresponsable en déployant des missiles « de défense » en Pologne et en République tchèque, en reconnaissant l’indépendance du Kosovo, et en poussant la Géorgie et l’Ukraine dans l’Otan.
Dominique Strauss-Kahn, ex-directeur du Fonds monétaire international, a été victime d’une provocation planifiée longtemps à l’avance et organisée contre lui aux États-Unis où il a été accusé d’avoir violé une femme de chambre noire lors de son séjour à New York [3]. Il a dû faire face à un procès aux États-Unis. On a su par la suite que la femme de chambre avait menti, mais cela est passé totalement inaperçu. Strauss-Kahn a perdu son poste au FMI et n’a pas pu se présenter aux élections présidentielles en France.
Orbán, Zeman, Berlusconi, Strauss-Kahn, et maintenant Merkel : tous sont devenus des cibles pour les frappes chirurgicales des armes de l’information US contre les politiciens européens montrant de bien trop grandes velléités d’indépendance en matière de politique étrangère, au goût de Washington.
L’establishment états-unien pense que l’Europe doit rester sur sa ligne et suivre la politique étrangère US sans aucune variante possible. Selon eux, c’est comme cela que s’obtient la quintessence de la coopération transatlantique. Juste après sa rencontre avec Angela Merkel, le président Obama a expliqué lors d’une interview à Vox.com, que les États-Unis étaient obligés d’avoir « la plus puissante armée du monde. » Et il a ajouté « nous devons parfois tordre un peu le bras de certains pays qui ne veulent pas faire ce qu’on leur demande. » [4]. La brutalité de cette déclaration ne laisse aucun doute sur le fait que les États-Unis sont prêts à « tordre le bras » de n’importe quel allié qui n’aurait pas les mêmes vues qu’eux sur les différents problèmes dans le monde.
Les alliés (vassaux ?) européens, ou asiatiques peuvent être certains de cela. Le président turc Erdoğan est très certainement le prochain sur la liste. On ne lui pardonne pas d’avoir signé avec Poutine l’accord sur le gazoduc « Turkish Stream » [5]. Et on entend clairement le tic-tac de l’horloge.
Traduction : IlFattoQutidiano.fr
Source : Strategic Culture Foundation (Russie)
[1] „Turbulent past bundeskantslera“, Truth in Ukraine, 9. Februar 2015.
[2] « Angela Merkel, une néo-conservatrice à la présidence de l’Union européenne », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 12 janvier 2007.
[3] « Obama, la guerre financière et l’élimination de DSK », par Thierry Meyssan, Komsomolskaïa Pravda, Réseau Voltaire, 26 mai 2011.
[4] „The Vox Conversation“, Vox.
[5] « Comment Vladimir Poutine a renversé la stratégie de l’Otan », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie), Réseau Voltaire, 8 décembre 2014.
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Ultimatum de la zone euro : un « Grexit » n’est pas du tout à exclure
L’Eurogroupe du 16 février s’est achevé par un ultimatum qui laisse à la Grèce jusqu’à la fin de la semaine pour accepter la prolongation du plan d’aide. Coralie Delaume analyse les causes et conséquences potentielles de cette intransigeance européenne.
L’Eurogroupe s’est achevé lundi 16 février à Bruxelles par un clash entre le ministre grec des finances et ses homologues de la zone euro. Que cela vous inspire-t-il ?
Ce que l’on sait de l’enchaînement des choses est un peu étrange. À priori, un accord provisoire était proche d’être trouvé, un premier texte ayant été soumis à Yanis Varoufakis et ayant obtenu son aval. Chaque partie y faisait des concessions, et l’on se donnait quatre mois pour parvenir à un accord plus abouti, tout en laissant à la Grèce un peu de marge de manœuvre budgétaire pendant ce laps de temps, pour qu’elle puisse commencer à mettre en œuvre le programme sur lequel Tsipras a été élu.
Mais il semble qu’en dernière minute, le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem ait substitué un autre texte à celui initialement présenté, comme l’a dit Varoufakis en conférence de presse et comme semble le confirmer un journaliste britannique ici. Dans cet autre texte, plus aucune concession n’était faite à la Grèce. Il était donc exclu qu’elle l’accepte.
Au bout du compte, l’Eurogroupe s’est donc achevé sur un échec, et sur un ultimatum laissant une semaine à Athènes pour accepter sans discuter la prolongation du « mémorandum » en vertu duquel elle doit poursuivre les coupes budgétaires, les privatisations, et tout ce que le gouvernement Samaras avait avalisé précédemment. Bref, il s’agissait de faire exactement comme s’il n’y avait pas eu d’élections en Grèce…
L’Eurogroupe a adressé à la Grèce un ultimatum. Celle-ci a jusqu’à la fin de la semaine pour accepter le prolongation du plan d’aide. Que peut-il se passer si aucune solution n’est trouvée avant expiration de ce délai ? Ce scénario est-il envisageable ?
J’ignore si c’est envisageable. Il est possible que chacune des deux parties simule l’intransigeante pour montrer à l’autre qu’elle est déterminée. Mais déterminée à quoi ? Là est la question !
Quant au gouvernement grec, on sait à peu près ce qu’il veut. Il veut pouvoir appliquer le programme économique qui lui a ouvert les portes du pouvoir et qui consiste à alléger le poids d’une austérité qui a imposé aux Grecs des souffrances inouïes -et inutiles. Pour cela, il ne propose rien de déraisonnable. Quoiqu’en disent certains, Syriza n’est pas un parti de dangereux révolutionnaires. Ils ne demandent même pas qu’on efface la dette hellène. Simplement qu’on aménage les modalités de son remboursement, de manière à ce que l’intégralité des excédents budgétaires désormais dégagés par le pays ne soit pas consacré au paiement des intérêts de la dette, mais qu’une partie puisse être dédiée à une petite relance. A mes yeux, non seulement il est invraisemblable qu’on puisse refuser de considérer les propositions d’Athènes. Mais il est plus invraisemblable encore qu’on les qualifie de « radicales ». [....]
La suite sur le Figarovox
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Ultimatum-de-la-zone-euro-un
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Nationalisme, rempart de l’islamisme ?
L’illusion politique du mondialisme se dissipe alors que la mondialisation des échanges se poursuit.
En 1997 paraissaient Le monde est ma tribu de Guy Sorman et La Mondialisation heureuse d’Alain Minc. Le mondialisme était en marche sur la route en sens unique et à deux voies du marché et du droit. Les débris du monde soviétique gisaient sur le bord, entre désordre et corruption, mais avec l’envie d’y entrer pour participer à la grande fête capitaliste.
Bill Clinton, l’heureux héritier de 12 ans de redressement américain depuis l’élection de Reagan, domine le monde à la tête de l’unique superpuissance. Il le fait avec de beaux discours sur la « nouvelle gouvernance pour un nouveau siècle », avec quelques idées et beaucoup de désinvolture. L’ennemi est le nationalisme, aussi bien celui des Serbes que celui des baassistes irakiens. Contre lui, l’OTAN étend son périmètre, l’Europe dans l’enthousiasme né de la chute du mur s’élargit à l’est et se prépare à l’approfondissement de la monnaie unique. La planète va connaître jusqu’au 11 septembre 2001 une période d’euphorie marquée par le passage au nouveau millénaire.
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Financement de l'EI : 74 députés veulent clarifier nos rapports avec les pays du Golfe
Une tribune de Valérie Pécresse et Véronique Besse, co-présidentes du groupe d'études de l'Assemblée nationale sur la situation des chrétiens d'Orient, co-signée par plus de 70 députés dans FigaroVox :
"(...) L'urgence est l'endiguement de l'État islamique. Nous devons intensifier la mobilisation diplomatique et militaire. La France doit engager un dialogue extrêmement ferme et sans concession avec ses partenaires dans la région. On ne peut à la fois dire aux Français et aux Européens «intervenez et nous vous soutenons financièrement» et dans le même temps leur demander de fermer les yeux sur les financements qui partent du Golfe ou d'ailleurs et alimentent les réseaux fondamentalistes.
Nous sommes engagés dans une coalition internationale -29 pays et organisations se sont réunis à Paris pour répondre à l'appel de la France- mais il faut aller plus loin et engager une action immédiate visant à tarir les sources de financement dont Daech bénéficie. En effet, ce dernier dispose de moyens financiers et militaires sans précédent. La France doit, avec l'appui de ses partenaires européens, demander la création d'une commission d'enquête sur la provenance de ces fonds.
La France doit également saisir sans délai la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité, et convaincre ses partenaires européens et onusiens de le faire avec elle. Cette saisine remplit un objectif double. D'une part, faire cesser immédiatement ces crimes, et d'autre part, permettre, à l'issue d'une enquête menée par la CPI, de poursuivre et punir tous les auteurs de ces crimes, qu'ils y aient pris une part active ou aient apporté à ceux-ci leur soutien d'une quelconque façon, notamment en les finançant et en armant les groupes terroristes de Daech. L'attentisme aujourd'hui n'est plus défendable -Il faut agir vite !"
Louise Tudy http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
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Ukraine : quand le « roi du chocolat » commence à fondre
« Pendant le cessez-le-feu, les combats continuent… »
« Pendant les travaux, le magasin reste ouvert »… Ce n’est pas pour autant qu’il fait de bonnes affaires. Une formule du même genre résumerait assez bien la situation actuelle de l’Ukraine : « Pendant le cessez-le-feu, les combats continuent… » Ils auraient même tendance à s’intensifier, et la confrontation entre les forces gouvernementales et les séparatistes tourne nettement à l’avantage des seconds. L’encre de l’accord arraché au forceps par Angela Merkel et François Holland à Vladimir Poutine et Petro Porochenko n’était pas encore sèche que l’esprit de Minsk, encore plus fugace que celui du 11 janvier, n’était plus qu’un mirage. À vrai dire, ceux qui l’avaient parrainé n’y croyaient pas plus que ceux qui l’ont signé.
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Les incohérences chez les Femen, on ne s’en lasse pas !
Parlant de l’attentat au Danemark, l’un des participants raconte le déroulement de l’émission juste avant les faits.
En voici un extrait : « Après les applaudissements de la salle, ce fut au tour d’Inna Shevchenko. Elle a commencé par raconter sa première rencontre avec les gens de Charlie Hebdo qui voyaient en elle un véritable compagnon d’arme : » Charb me disait Tovaritch, le salut bolchevique entre camarades... » »Cela a le mérite de révéler la nature de ces deux organisations ! Notamment des Femen : c’est bien beau de combattre les dictatures mais vous avez la mémoire courte mesdemoiselles ! Les bolchéviques en URSS étaient bien loin de vivre en démocratie me semble-t-il ! Sans parler des places qu’ils réservaient aux femmes et aux dissidents.
Cela dit, venant de ces féministes en carton, on n’est plus à une aberration près !
Source : article « Quand finira ce cauchemar » du journal Information de Copenhague, repris et traduit par le Courrier international, rubrique « d’un continent à l’autre – Europe » p. 12
http://www.contre-info.com/les-incoherences-chez-les-femen-on-ne-sen-lasse-pas
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TVL : journal du 20/02/2015
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Politique du réel
Alors que le cessez-le-feu conclu entre Kiev et les rebelles prorusses entré en vigueur samedi 14 février à minuit, heure locale semble tenir, la première étape du plan de paix destiné à mettre fin au conflit qui a fait plus de 5500 morts en dix mois dans l'Est de l'Ukraine est plus fragile que jamais1. Cette guerre au sein même de l'aire territoriale européenne est un combat fratricide, une mise à mort entre slaves orientaux qui est inacceptable. C'est une sottise absolue comme put l'être le conflit dans l'ex-Yougoslavie au cours des années 90. A terme, n'est visé que l'affaiblissement de l'Europe. L'histoire nous a montré maintes fois combien les guerres intra-européennes furent en vérité de véritables ethnocides.
Je me garderais bien de formuler un avis sur les tenants et les aboutissants de ce conflit. D'une part parce que je ne connais pas suffisamment le sujet et les véritables enjeux. D'autre part, parce qu'il me semble que les interpénétrations de services et de forces occultes agissant sur le terrain rendent pour le moins trouble la situation réelle. Enfin et surtout, oserais-je dire, parce que se fixer comme seul horizon ce micro-phénomène, aussi terrible soit-il, c'est rayer d'un trait le véritable combat qui se livre ici et maintenant. Je me refuse en toute conscience à prendre part à cette diversion, sinon orchestrée, du moins entretenue. D'ailleurs, le fameux conflit « triangulé » est en passe de gagner la « mouvance dissidente ». La division est une arme aussi vieille que le monde. Sur les réseaux sociaux, chacun y va de son invective et n'oublie pas de traiter ces anciens camarades de tous les noms d'oiseaux. Les stratèges de bac à sable et les guerriers de fêtes foraines ont un avis sur tout et se chargent de le faire connaître. Je l'ai déjà écrit ici et je le répète : ceux qui rêvent de faire des stages en Ukraine ne valent guère mieux que les djihadistes en route pour la Syrie.
Pendant ce temps, alors que nous assistons à la grande transhumance d'hiver des zombies consommateurs vers les sommets enneigés, la loi Macron, dite « projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques », prépare la plus grande dérégulation du droit du travail effectuée depuis le XIXe siècle. Les députés ont adopté le 14 février dernier l'article 80 du texte qui prévoit que le nombre possible d'ouvertures dominicales des commerces passe de cinq à douze par an, sur décision du maire jusqu'à cinq, et après avis de l'intercommunalité au-delà. Nos élus ont également voté la création de « zones touristiques internationales » (ZTI), où les commerces pourront ouvrir tous les dimanches et les soirs jusqu’à minuit.
Bien pire, le projet contient des articles liberticides sur le fonctionnement des conseils de prud’hommes, les plans sociaux et les infractions commises à l’encontre des instances représentant le personnel dans une société.Au sein des entreprises, qui sont devenus pour certaines d'entre elles de véritables goulags, le record des 320000 ruptures conventionnelles atteint en 2012 devraient être dépassé en 20142. La France compte environ 70000 hospitalisations par an pour des tentatives de suicide alors que l'on tente encore et toujours de nous vendre le Fairphone, premier téléphone équitable, et que les agences de pub vantent les mérites du Self Selp, « développement personnel qui repose sur la réalisation de soi, une quête d'authenticité qui permet d'explorer de nouvelles dimensions existentielles ».La démesure dans toute son horreur.
Notre combat prioritaire reste de penser un dépassement du capitalisme et de rompre avec la logique de l'accumulation illimitée intrinsèquement destructrice. Pour nos ennemis, le libéralisme est la seule voie possible et le marché, unique lieu de socialisation compatible avec la liberté individuelle (Jean-Claude Michéa). Nous sommes entrés dans l'ère du règne absolu du cosmopolitisme bourgeois où l'homme, devenu un être abstrait, ne se définit plus que par son adhésion aux valeurs marchandes. Il nous faut revoir nos rapports à la consommation, à la production, au travail. Nous devons impérativement nous recentrer sur une démocratie écologique et une autonomie économique locales.
Notre combat est avant tout un combat politique.
Mais une fois que l'on a dit cela, a-t-on tout dit ?
Toutes les coutumes et traditions, nous dit Hervé Juvin3, toutes les frontières et structures sociales ne sont que des « empêchements à commercer librement ». Le capital allié au progressisme effréné nous entraîne vers un marché mondial des hommes.
L'immigration de masse n'est pas un hasard. C'est tout l'intérêt du capital que de déplacer les individus là où il y a du travail et là où ils seront utiles.
Qu'on ne s'y trompe pas ! L'immigration qui touche tous les pays européens est une immigration de remplacement destinée à redynamiser économiquement les régions vieillissantes et à accueillir le « trop plein » des populations d'Afrique du nord et subsaharienne. Hervé Juvin cite à cet égard les mots de Peter Sutherland souhaitant « détruire l'unité interne des nations européennes » afin de faciliter le commerce mondial.
S'opposer à l'immigration massive c'est combattre le système capitaliste et sa logique de l'accumulation illimitée.
Mais c'est également devenu un combat en soi et qui se justifie à lui seul. Rien ne laisse en effet présager que si les « pompes aspirantes » venaient à disparaître, elle en viendrait elle aussi à s'effacer. Selon l'UNICEF, un quart de la population mondiale sera africaine en 2050. A cette date, 40% des enfants de moins de 5 ans dans le monde, vivront sur le continent africain4. Continuer sans prendre en compte ces paramètres est suicidaire.
Au combat politique s'ajoute nécessairement un combat culturel. S'engager dans l'un en négligeant l'autre serait une erreur grave.
Nous devons sans cesse marteler notre adhésion au relativisme culturel, à cette doctrine qui proclame très justement que toutes les cultures se valent ou sont égales. La richesse de l'humanité réside dans sa diversité. La culture n'existe que si elle est plurielle. De même, l'identité n'existe que dans l'altérité. Comme le dit Alain de Benoist, « l'universel s'atteint à partir de la singularité ».
Nous ne devons pas hésiter à défendre l'idée que chaque homme possède un besoin archaïque à s'enraciner dans la culture de son groupe. Nous sommes en présence aujourd'hui d'un contact de cultures très éloignées les unes des autres, possédant des codes très différents et rendant toute assimilation – c'est à dire absorption – impossible. Le devenir de notre communauté de destin n'est pas d'être lié à ces identités culturelles. Tout nous en éloigne : nos comportement, nos pensées et nos sensibilités qui structurent nos rapports à la nature, à la société et au transcendant.
Chacun désormais s'enferme dans son identité. Selon l'explication de son fondateur Najib Azergui, pour les élections cantonales de mars prochain, l'Union des démocrates musulmans français (UDMF) encore marginale compte présenter des candidats dans 8 cantons. Elle possède déjà un premier élu à Bobigny, après que le parti ait apporté son soutien à la liste de l'actuel maire UDI Stéphane de Paoli5. Le communautarisme est en marche.
Il ne suffit plus de dire que l'immigration est l'enfant du capital. Le combat doit être simultanément mené sur les deux fronts : combat politique et combat culturel.
Bien loin des théâtres d'opération ukrainiens que nos géopoliticiens de salon ne distinguent qu'au travers d'écrans interposés.
Guillaume Le Carbonel pour le C.N.C
Notes:
1Le Monde, édition du 14.02.2015
2Chiffres du Ministère du Travail
3La grande séparation, Gallimard 2013
4Libération, édition du 12.08.2014
5Le Figaro, édition du 12.02.2015
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Pas d'amalgame aux Etats-Unis non plus
Barack Obama vient de se livrer à un grand numéro de "pas d'amalgame". Le président américain s'est laissé aller, comme Jacques Chirac en son temps pour la France, à évoquer l'implication de générations de musulmans dans la construction des Etats-Unis depuis ses origines... alors que les musulmans (2,6 millions) représentent moins de 1% de la population totale.
Mais ce qui a le plus choqué les Américains sont ses propos sur le terrorisme auquel il n'a pas voulu accoler les qualificatifs "musulman" ou "islamiste" :
"Aucune religion n'est responsable du terrorisme. Ce sont les personnes qui sont responsables des violences et du terrorisme (...) Nous ne sommes pas en guerre contre l'islam mais contre des personnes qui ont perverti l'islam (...)" source
"Al-Qaïda et le groupe Etat islamique recherchent désespérément une légitimité. Ils tentent de se dépeindre comme des leaders religieux et ils diffusent l’idée que l’Occident est en guerre contre l’islam. Nous ne devons jamais accepter les principes qu’ils mettent en avant, et nous devons leur refuser la légitimité qu’ils recherchent. Ce ne sont pas des leaders religieux, ce sont des terroristes !" source
Accusé d'islamophilie par certains (voir aussi ce post), Obama se retrouve en première page du quotidien New York Post vient de faire la une suivante : "terreur islamique, je ne vois vraiment pas"