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plus ou moins philo - Page 5

  • Philosophie et Poésie

    Platon voulait bannir les poètes de la république. La poésie ne serait qu'enjolivement, ensorcellement et mensonge, non-être et illusion. Tout ceci s'opposerait à une vérité qui ne pourrait être que froide et sèche. Plus de deux mille ans après Heidegger plaçait la poésie au même niveau que la philosophie. Il lui reconnaissait donc un statut de créatrice de vérité.

    « La philosophie avec sa pensée n'admet à son niveau que la poésie ». Il y a donc deux sortes de paroles : la poésie et la pensée.

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  • Spinoza

    Spinoza fut avant tout un solitaire. Juif exclu de sa communauté, il ne devint pas chrétien pour autant. Cependant, son œuvre appartient totalement à la philosophie occidentale puisqu'il est dans le prolongement de la pensée platonicienne à la recherche de « La Vérité » et en identifiant le vrai et le bien. Ayant été nourri au cartésianisme, en restant un rationaliste et même en faisant l'apologie de la raison, il s'en distingue sur certains points. À la différence du Français, il a mis en place une doctrine morale et politique influencée par la société dans laquelle il vivait, c'est-à-dire la Hollande du XVIIème siècle. Dans ce pays existait une cohabitation de religions différentes. Il n'y avait pas de religion officielle, si ce n'est dans les faits celle de l'argent et du commerce. À la différence de Pascal son contemporain, sa philosophie célébrera la joie.

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  • Sortir du nihilisme

     Depuis la Réforme, qui a brisé en 2 l'Europe chrétienne, la religion a perdu sa capacité d'intégration sociale : mettre fin aux guerres de religion impliquait de faire de la croyance une affaire privée et, dans le même temps, d'ériger la raison commune en nouvelle base de l'existence collective. La modernité s'est ainsi constituée par la généralisation d'une rationalité pratique qui supprime toute épaisseur normative et sacrée, en transformant toute réalité, naturelle et sociale, en système hypothétique d'instrumentalité : fondamentalement, le moteur de la modernité est une rationalité instrumentale axiologiquement neutre, c'est-à-dire indifférente aux valeurs et aux fins, dont le corollaire est le rejet de toute conception normative du bien commun.

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  • JÜNGER, HEIDEGGER ET LE NIHILISME 1/4

    [Texte d’une conférence prononcée à Milan]

    Ernst Jünger et Martin Heidegger ont, comme chacun le sait, engagé à cinq ans d’intervalle un dialogue sur le nihilisme, dialogue noué au moyen de deux textes particulièrement importants, parus dans les années cinquante à l’occasion de leur 60e anniversaire respectif (1). L’étude et la comparaison de ces textes est particulièrement intéressante dans la mesure où elles permettent de mieux apprécier ce qui, sur ce sujet fondamental, sépare deux auteurs que l’on a fréquemment rapprochés l’un de l’autre et qui ont eux-mêmes entretenu une puissante relation intellectuelle durant plusieurs décennies. Nous en donnerons ici une brève présentation.

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  • Un entretien avec René Girard

    Penseur chrétien, anthropologue de la violence et du sacré, René Girard confronte sa réflexion aux théories de Clausewitz dans un nouvel ouvrage (1), en même temps que ses grands livres sont rassemblés en un volume (2). Entretien avec un contemporain capital.

    En relisant Clausewitz, vous avez découvert une analogie avec votre théorie de la violence mimétique…

    Dans son traité de stratégie, De la guerre, Clausewitz explique que la « montée aux extrêmes » caractérise le monde moderne. Moi-même, j’étudie ce processus d’escalade, cherchant à comprendre pourquoi les relations humaines ne sont pas stables, pourquoi elles évoluent vers le meilleur ou le pire, plus facilement vers le pire. Chez Clausewitz, plus qu’une définition de la guerre, j’ai trouvé une définition « mimétique » des rapports humains, ce qui est l’objet de mes recherches.

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  • Désigner l’ennemi : les idéologies de « l’universel »

    Désigner l’ennemi : les idéologies de « l’universel »

    La relecture de Julien Freund est l’une des nécessités les plus impérieuses du moment. Son analyse du politique permet d’y voir plus clair dans l’opposition entre « indigénistes » et « universalistes ». Et de les renvoyer dos à dos : les ennemis de nos ennemis ne sont pas nécessairement nos amis…

    Les très dynamiques éditions de la Nouvelle Librairie ont été particulièrement inspirées d’éditer il y a quelques mois un ouvrage qui s’avère aujourd’hui essentiel pour rendre intelligibles les débats politiques et idéologiques du moment. Le Politique ou l’art de désigner l’ennemi est un recueil de textes présentés par Alain de Benoist et Pierre Bérard, qui permet d’aller à l’essentiel dans la pensée foisonnante de Julien Freund (1921–1993). Philosophe, sociologue et professeur d’Université à Strasbourg, où il créa plusieurs institutions, dont un Laboratoire de sociologie régionale et un Institut de polémologie, Freund a contribué à la diffusion en France des travaux de Carl Schmitt et Max Weber, ainsi que de Georg Simmel et de Vilfredo Pareto. Il est surtout connu pour sa magistrale thèse soutenue en 1965 à la Sorbonne sur L’essence du politique. Pierre-André Taguieff le considère comme « l’un des rares penseurs du politique que la France a vu naître au XXe siècle ».

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  • La conception de la nation de Fichte par Lionel BALAND

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    Le philosophe Johann Gottlieb Fichte, né à Rammenau, près de Dresde, en 1762, et décédé à Berlin, en 1814, est une des grandes figures de l’Idéalisme allemand, aux côtés d’Emmanuel Kant (1724 – 1804), de Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770 – 1831) et de Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling (1775 – 1854).

    Parmi les productions littéraires les plus connues de Fichte figurent les Discours à la nation allemande, tenus durant l’hiver 1807 – 1808, alors que les armées de Napoléon occupent la Prusse, à Berlin et publiés en 1808 dans cette ville. Ils visent à réveiller le sentiment national allemand et à la réalisation d’un État regroupant les Allemands.

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  • L'aujourd'hui de Dieu dans la littérature

    Michel Onfray, dans La stricte observance et Franz-Olivier Giesbert dans La dernière fois que j’ai rencontré Dieu, évoquent, chacun à leur manière ce Seigneur, avec des affirmations précautionneuses et aussi des négations brutales, ce Dieu que l’on ne peut pas s’empêcher de chercher  mais aussi de trouver dans la beauté du monde, comme le montre de son côté Christian Bobin.

    Il est devenu presque inconvenant ou obscène de parler de Dieu. Pourtant les membres de notre République des Lettres, ceux dont le métier est de parler, ne peuvent pas s'empêcher de prononcer son nom, en lui rendant quelque chose de leur verbe à eux, leur verbe trop humain. Nous avons eu récemment Michel Houellebecq qui dans Soumission raconte d'abord l'histoire d'une conversion manquée au christianisme…

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  • Jung : l'homme à la recherche de son âme

    Françoise Bonardel vient de publier un magistral Jung et la gnose. Une occasion pour Monde&Vie de présenter ce personnage hors norme, qui n'est certes pas un théologien estampillé, mais qui impose son expérience originale de l'âme humaine, en attente d'une foi.

    Qui est Carl-Gustav Jung dans l'histoire de la psychanalyse...

    Vous parlez de psychanalyse. Jung préfère parler de psychologie analytique. Mais vous avez raison en ce sens que Carl-Gustav Jung a entretenu des relations suivies avec Freud entre 1906 et 1913. Il avait fait des études de psychiatrie, exerçant ensuite à Zurich, en toute indépendance par rapport à Freud, qui vit et travaille à Vienne. Il serait donc faux - j'insiste sur ce fait - de considérer le premier comme l'élève du second, même si Jung estime que les recherches de Freud sur l'inconscient sont fondamentales. Il a beaucoup médité sur ce que dit le Maître de Vienne, par exemple dans l’interprétation des rêves, et il reconnaît lui-même l'existence d'un inconscient, mais il s'est formé indépendamment de Freud.

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