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plus ou moins philo - Page 7

  • Hannah Arendt, Le mensonge en politique

    Hannah Arendt, Du mensonge en politique (questions sur un extrait)

    L'auteur :

    Née en Allemagne, dans une famille juive, Hannah Arendt (1907-1975) s'inspire des bouleversements du XXème siècle pour fonder sa réflexion. Fuyant in extremis l'Allemagne nazie, exilée en France, puis aux Etats-Unis, influencée par Heidegger et Jaspers, liée à Walter Benjamin, cette femme, que l'on redécouvre aujourd'hui en France, nous a laissé une œuvre puissante, où le politique reprend ses droits.

    image_0931521_20201010_ob_387a1f_du-mensonge-a-la-violence-2-51442.jpgL'oeuvre : Hannah Arendt propose une réflexion générale sur le politique, à travers ses concepts fondamentaux. Elle étudie le rôle du mensonge et des techniques d'intoxication, et la manière de les combattre. Elle développe sa réflexion sur la notion de violence, sur les relations entre une structure étatique et les formes de contestation qui peuvent s'y opposer : la désobéissance civile, dont elle montre le développement aux Etats-Unis, et son importance à côté des voies classiques de recours et de contestation ; la violence des révoltes, dans les pays gouvernés par un régime totalitaire où se développe la bureaucratie.

    Quatre textes majeurs, proposant des analyses qui s'appuient aussi bien sur la tradition philosophique que sur l'actualité de notre temps - y voisinent Platon et un rapport du Pentagone -, enracinent ainsi une réflexion brillante dans le terrain des préoccupations contemporaines.

    Extrait : 

    "Il faut nous souvenir, quand nous parlons de mensonge, et particulièrement du mensonge chez les hommes d'action, que celui-ci ne s'est pas introduit dans la politique à la suite de quelque accident dû à l'humanité pécheresse.

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  • Rousseau, un révolutionnaire conservateur ? 2/3

    Rousseau observe aussi que chaque nation a un « projet national » différent de celui des autres nations; il en déduit que, si la nature humaine est partout la même, une telle diversité ne peut être regardée comme un pur « fait de nature ». La volonté (politique et historique) est ce qui différencie l'homme de l'animal mené par ses seuls instincts : c'est par un consentement des volontés que se constituent les sociétés particulières. Si l'on admet cela, alors on doit aussi admettre que l'homme s'est affranchi à un moment donné de certains traits « naturels » qui le rattachaient au monde animal : la société humaine n'est pas « naturelle » à la façon de celle des termites ou des fourmis. C'est à cet affranchissement que correspond chez Rousseau le passage de l'état de nature à l'état social.

    Cette remarque permet de mieux comprendre ce qu'entend Rousseau lorsqu'il parle de la « bonté naturelle » de l'homme à l'état de nature. Cette « bonté naturelle » n'est pas une qualité morale, mais une simple propension, et cet « homme » n'en est pas encore tout à fait un, puisqu'il n'a pas encore intériorisé dans sa conscience l'existence des autres. Rousseau le dit très explicitement : l'humanité proprement dite ne commence qu'avec le surgissement simultané de la conscience d'autrui, la distinction entre le bien et le mal, et la possibilité d'agir librement.

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  • Rousseau, un révolutionnaire conservateur ? 1/3

    « Ce batteur d'estrade », s'écriait Charles Maurras. Depuis trois siècles, la droite convoque l'auteur du Contrat social au tribunal de l'histoire Au-delà des déformations et des incompréhensions, Alain de Benoist nous invite à une salutaire relecture d'un des penseurs politiques les plus importants des temps modernes.

    Hobbes dit que l'état de nature était une sorte d'enfer, et que l'avènement du Léviathan lui a substitué une manière de paradis. Rousseau croit le contraire : la guerre de tous contre tous dont Hobbes faisait le trait dominant de l'état de nature correspond bien plus exactement à la société qu'il a sous les yeux, où chacun est devenu le rival et potentiellement l'ennemi de tous. Le point de départ du raisonnement de Rousseau tient tout entier dans ce constat que dans la société moderne l'homme est tout à la fois méchant et malheureux. « Or, il n'est pas naturel à l'homme d'être méchant et malheureux. Cette société est donc contre nature » (Pierre Manent). Il faut alors savoir comment l'homme moderne a été « dénaturé » et comment il pourrait se réapproprier son propre. Telle est la grande préoccupation de Rousseau, d'où il va tirer sa propre conception du contrat social et sa métaphore de l'« homme naturel ».

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  • Roger Scruton, philosophe de l'attachement

    Le Premier ministre anglais, Boris Johnson, a salué « le plus grand penseur conservateur moderne ». Par son témoignage, qui parle non seulement à l'intelligence mais au cœur, Roger Scruton a redonné ses lettres de noblesse au conservatisme. Il a quitté ce monde le 12 janvier dernier.

    Sir Roger Vernon Scruton est né en 1944. Il a traversé les décennies où le visage de l'Angleterre changea, passant de l'État-providence de l'après-guerre au libéralisme thatchérien. Cela sans pour autant faire évoluer un milieu intellectuel universitaire acquis non seulement à la gauche, mais au marxisme. Scruton est, dans son propre camp, celui qui aura vu les limites de ce conservatisme libéral qui aboutit à ne jurer que par les bienfaits de la City et du marché.

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  • Les nations ne meurent pas

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    Les nations ne meurent pas 1.jpegJean-François Colosimo, le directeur des éditions du Cerf est un véritable spécialiste des rapports entre religion et politique. Il s'est attardé récemment sur plusieurs cas d'école en la matière : l'Iran, les États-Unis et la Russie. Le voilà qui s'attaque à la France, avec un objectif fracassant : la « religion française ».

    L’ampleur du volume La religion française (presque 400 pages) peut inquiéter le lecteur. Cette ampleur est à la mesure d'une culture jamais prise en défaut, qui promène son lecteur parfaitement mis à l'aise, à travers « 1000 ans de laïcité ». Car la religion française, ne nous y trompons pas, c'est la laïcité telle qu'elle ressort non pas de la loi de 1905, pas non plus d'épisodes terrifiques de notre histoire comme la Révolution française ou, deux siècles auparavant, les guerres de religion. Jean-François Colosimo prolonge cette généalogie de la laïcité. Il ne va pas jusqu'au baptême de Clovis à la Noël 496 et s'arrête au sacre de Hugues Capet en 987. La laïcité est une invention des capétiens, que Louis XIV va encore exalter lorsqu'il parle de son droit divin : celui de l'État, car l'État, c'est lui. Autant comprendre tout de suite que la religion française n'est pas la religion de la France à tel ou tel moment, mais une manière française de penser l'homme qui a évolué, mais qui repose sur des constantes que l'on peut aller chercher à l'aurore de l'an 1000. Les Français ont, paraît-il, la mémoire courte. Mais pour Colosimo, l'être français est un être de longue mémoire !

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  • Abbé Raffray - Aristote et Saint Thomas d'Aquin : maîtres politiques pour notre temps

  • Simone Weil : Extraits des livres "L'enracinement" et "La personne et le sacré"

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    3587955501.jpg« La notion de droit est liée à celle de partage, d’échange, de quantité. Elle a quelque chose de commercial. Elle évoque par elle-même le procès, la plaidoirie.Le droit ne se soutient que sur un ton de revendication ; et quand ce ton est adopté,c’est que la force n’est pas loin, derrière lui, pour le confirmer, ou sans cela il est ridicule »
    « Mettre dans la bouche des malheureux des mots qui appartiennent à la région moyenne des valeurs, tels que démocratie, droit ou personne, c’est leur faire un présent qui n’est susceptible de leur amener aucun bien et qui leur fait inévitablement beaucoup de mal. »

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  • Michel Onfray : "Mon péché mortel ? Être resté aux côtés du peuple".

    Michel Onfray, chez lui à Chambois, dans l'Orne, en 2019. Photo12 via AFP

    Source : https://www.lexpress.fr/

    Souverainisme, Le Pen, Raoult, BHL, De Villiers... Dans un grand entretien musclé, le philosophe s'explique sur sa revue Front Populaire et fustige les médias.

    Il est l'intellectuel qui entend réunir les souverainistes de tous bords à travers sa nouvelle revue Front populaire, où l'on retrouve Jean-Pierre Chevènement comme Philippe de Villiers. Il est aussi celui qui concentre les critiques violentes sur sa supposée dérive idéologique qui l'aurait vu passer de la gauche libertaire de Proudhon à l'extrême-droite d'Eric Zemmour.

    Au coeur des polémiques, Michel Onfray publie également l'ultime volume de sa monumentale Contre-histoire de la philosophie (Grasset). Dans La résistance au nihilisme, on retrouve ce que le philosophe Onfray a de meilleur et, parfois, de plus caricatural : d'un côté, un populisme au sens noble du terme qui en fait un formidable pédagogue sur la pensée d'après mai-68 (avec des belles pages sur Pierre Hadot ou Robert Misrahi) comme un critique impitoyable d'une gauche intellectuelle qui a souvent préféré les jargons obscurs aux masses populaires ; de l'autre le pamphlétaire manichéen et antilibéral à qui l'outrance fait perdre le sens des nuances... 

    Dans un long entretien accordé à l'Express dans lequel il ne nous épargne pas, le philosophe s'explique sur cette nouvelle revue, mais aussi sur l'évolution de ses positions sur l'immigration, Didier Raoult, BHL, ses soutiens dans la droite radicale et son parcours personnel. 

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  • Nietzsch entre Volonté de puissance et Triomphe de la volonté

    Nietzsche entre Volonté de puissance et triomphe de la volonté.jpeg

    Avant d'être récupéré par des figures de l’intelligentsia parisienne post-soixante-huitarde comme Deleuze ou Foucault dans un sens libéral-libertaire, Nietzsche a longtemps été affublé d'une chemise brune.

    Parmi ses contempteurs les plus virulents, le philosophe marxiste Georg Lukacs, qui consacre dans La Destruction de la raison un chapitre à « Nietzsche, fondateur de l'irrationalisme de la période impérialiste », voit en lui le précurseur intellectuel du national-socialisme.

    Pourtant avant 1914, l'enseignement nietzschéen est surtout reçu par des dissidents et des radicaux féministes, socialistes et anarchistes. Certains marxistes présentent Nietzsche comme le chantre de la classe aristocratique dominante en Allemagne à la fin du XIXe siècle, alors que celle-ci lui serait plutôt hostile, son antichristianisme sapant les bases de la société traditionnelle. Quant à la droite allemande la plus virulente, celle des pangermanistes, elle le rejette. Friedrich Lange, auteur en 1900 d'un essai intitulé Gobineau und Nietzsche, affirme que la philosophie de Nietzsche est juste bonne « pour les névrosés et les littérateurs », « les artistes et les femmes hystériques ». De même, Otto Bonhard réfute « l’anarchisme nietzschéen ». Les rapports sont pires avec les antisémites. L'un des plus en vue est alors Theodor Fritsch. Premier traducteur allemand des Protocoles des sages de Sion et auteur d'un Antisemiten-Katechismus à la diffusion énorme, il finira député nazi. Recensant Par-delà bien et mal, il prétend n'y avoir trouvé qu'une « exaltation des juifs et une âpre condamnation de l'antisémitisme ». Il accuse Nietzsche d'être un « philosophe superficiel », ne nourrissant « aucune compréhension pour l'essence de la nation » et dont les écrits ne sont qu'« idioties superficielles d'un pauvre savant de pacotille, corrompu par les juifs ». Il est vrai que pour Nietzsche, qui dans Généalogie de la morale oppose la morale aristocratique à la morale de ressentiment - morale judéo-chrétienne à l'état pur -, l'antisémitisme contemporain, en s'attaquant à la richesse et au pouvoir des Juifs, n'exprime qu'un ressentiment des ratés de la vie.

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  • Quand des philosophes et écrivains parlent du coronavirus…

    Quand des philosophes et écrivains parlent du coronavirus…

    Gustave Thibon, L’homme devant la nature, 1973 :

    C.S Lewis, Tactique du diable, 1942 :

    – Et comment as-tu fait pour amener autant d’âmes en enfer à l’époque ?-

    – Grâce à la peur.

    – Oh, oui. Excellente stratégie: vieille et toujours actuelle. Mais de quoi avaient-ils peur? Peur d’être torturés? Peur de la guerre? Peur de la faim?

    – Non. Peur de tomber malade.

    – Mais personne d’autre ne tombait malade à l’époque?

    – Si, ils tombaient malades.

    – Personne d’autre ne mourait?

    – Si, ils mouraient.

    – Mais il n’y avait pas de remède à la maladie ?

    – Il y en avait.

    – Alors je ne comprends pas.

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