France et politique française - Page 2483
-
Samedi 24 mars : DINER ANNUEL DES AMIS DE SYNTHÈSE NATIONALE AVEC JEAN-MARIE LE PEN
-
Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray [XXII]
Ce qui nous ramène à l'époque de la conquête arabe ...
Nous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR
2ème partie : Une révolution copernicienne
LES NOUVELLES INVASIONS BARBARES
Le danger ce n'est pas que la France devienne une nation pluriraciale. Elle l'est déjà. Si l'on considère la diversité morphologique de sa population. Il est qu'elle cesse d'être française par la perte de son identité culturelle. Que l'on ne nous oppose pas l'exemple des Etats-Unis ou du Brésil. Un noir américain est culturellement un américain. Chaque Brésilien se sait et se veut brésilien. Que des jaunes ou des noirs choisissent de devenir des Français, ils nous apportent leurs qualités spécifiques. Personne ne songe à exclure de la communauté nationale les fils d'Italiens, d'Espagnols ou d'Arméniens, qui se sont intégrés. Par contre, il y a péril en la demeure quand une population se laisse submerger par une autre, culturellement inassimilable. Ce qui est le cas des musulmans. Là encore, ne généralisons pas. L'une, de nos hontes ne fut-elle pas la manière dont furent traités les harkis, assez naïfs pour croire que nous les considérions comme des Français à part entière. Il y a place, dans ce pays, polir une communauté française de confession islamique, à la condition toutefois qu'elle ne devienne pas numériquement si nombreuse qu'elle soit tentée de nous imposer sa domination, nous réduisant, comme dans les terres d'Islam, à la condition de citoyens de seconde zone.
L'effacement de la France, la perte de son identité culturelle ne sont pas inscrits dans les astres. Ils ne procèdent d'aucune fatalité. Il n'est pas nécessaire pour les prédire d'avoir reçu le don de prophétie. Ils sont prévus, programmés par les projections statistiques des démographes. Afin d'éviter les contestations, j'emprunterai la plupart des chiffres à M. Alfred Sauvy, le meilleur spécialiste français et de surcroît indiscutable « homme de gauche ».
L'hypothèse moyenne, la plus vraisemblable, retenue par les statisticiens de l'ONU établit qu'en 2100 l'Europe Occidentale, (si entre temps aucun transfert de population ne se produit) ne comptera plus que 276 millions d'habitants contre 374 actuellement. L'Afrique passera de 470 millions à près de deux milliards et demi d'habitants, très exactement deux milliards cent quatre-vingt-neuf millions.
Certes, il convient de ne pas se fier à des extrapolations toujours aléatoires. Beaucoup d'événements peuvent modifier une évolution. Ainsi le gouvernement chinois utilise les méthodes les plus violentes pour contraindre ses sujets à se contenter d'un seul enfant par ménage et comme il est nécessaire d'avoir un fils pour maintenir le culte des ancêtres, les paysans suppriment les filles premières-nées. Des contraintes administratives parfois voisines du délire bureaucratique, ainsi le contrôle, dans certaines usines de la menstruation des ouvrières, ont une efficacité toute relative. Elles peuvent même provoquer des réactions brutales, comme en Inde où Madame Gandhi fut momentanément chassée du pouvoir pour avoir lancé une campagne de stérilisation des hommes. En réalité seule l'industrialisation accompagnée d'une hausse du niveau de vie freine durablement l'évolution démographique. C'est le cas de la Corée du Sud, ou du Brésil. Cela le sera sans doute pour l'ensemble de l'Amérique latine et d'une partie du Sud-Est asiatique, Inde comprise.
Malheureusement, il est à peu près aussi sûr, que le freinage lent et parfois hasardeux que l'on constate en Asie du Sud-Est et en Amérique latine ne se manifeste pas dans le monde musulman, qui non seulement refuse toute limitation volontaire des naissances, y compris par les méthodes naturelles, mais encourage la natalité. C'est que l'Islam entend jouer de son poids démographique pour retrouver son élan conquérant. Il s'agit d'un choix délibéré chez ceux que l'on nomme, d'ailleurs de façon inexacte, « intégristes » et subi par des chefs d'Etat modérés contraints d'accepter de se plier aux exigences des extrémistes. C'est le cas du roi du Maroc, qui admet que son pays devra nourrir, en 2081, 91 millions d'habitants. Au journaliste qui lui demande s'il compte freiner cette évolution, il répond « pour l'instant, non ». Afin de permettre à une telle population de survivre, il compte irriguer six millions d'hectares. Ce qui, techniquement, paraît réalisable mais suppose d'énormes moyens financiers et une aide massive de l'Occident. Le roi a la prudence de reconnaître qu'il faudrait « commencer maintenant ». Comment le pourrait-il ? Il est englué dans la guerre du Sahara et doit faire face à la crise économique. Hassan II est trop lucide pour ignorer que l'illusion technocratique qu'il entretient ne sert qu'à masquer une fuite en avant qu'il est incapable de maîtriser.
Il est donc vraisemblable qu'en 2081 les 91 millions de marocains n'auront d'autre choix qu'entre mourir de faim et coloniser la vieille Europe. En l'an 2000« le nombre des naissances sera égal des deux côtés de la méditerranée, ressuscitant une structure démographique remontant, sans doute, avec toutes les réserves qu'un bond en arrière si considérable peut inspirer - à près de quinze siècles ». Ce qui nous ramène à l'époque de la conquête arabe.
Assurément, il serait absurde d'imaginer les cavaliers d'Allah déferlant sur l'Europe. Par un paradoxe apparent mais dont l'histoire offre bien des exemples, ce qui rend redoutable l'Islam ce n'est pas sa force mais sa faiblesse. Idéologiquement divisé, incapable de combler son retard technologique, rossé militairement par les israéliens ou les hindous chaque fois qu'il affecte de les menacer, le monde musulman, se voit réduit à servir d'enjeu, dans la confrontation soviéto-américaine. Quand il a cru trouver dans le terrorisme ou le pétrole l'arme absolue, elle s'est retournée contre lui, à la façon d'un boomerang, sans que l'Occident ait été durablement ébranlé. Des masses désespérées, prises au piège d'une histoire dont elles se sentent exclues subissent la tentation du chaos. Il a suffi de quelques gendarmes français pour empêcher l'effondrement de la monarchie saoudienne mais il a suffi aussi de quelques centaines d'hommes, résolus à sacrifier leur vie, pour qu'elle soit hors d'état de se défendre. Les émirats du Golfe exploitent férocement des armés d'immigrés, venus de tout le monde musulman, afin de pouvoir vivre dans l'oisiveté.
L'Empire d'Iran s'est écroulé d'un coup, sous la pression des miséreux, descendus des faubourgs. Empêcherons-nous longtemps la contagion ? A suivre (A venir : Les nouvelles invasions barbares 3).
Lire les articles précédents ...
Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray
-
« Populistes » de tous les pays, unissez-vous !, par Guy Rouvrais
« L’histoire est de notre côté », a affirmé Steve Bannon qui fut un des principaux artisans de la victoire de Trump aux Etats-Unis, ce succès premier n’étant pas effacé par la disgrâce présidentielle dont il fut la victime un peu plus tard. Il dit « notre » car ce qui s’est passé dans son pays est ce à quoi de plus en plus de peuples d’Europe aspirent : reconquérir le pouvoir pour défendre l’intérêt et la grandeur de la nation, sa culture, ses traditions, sa foi, contre les mondialistes niveleurs, les technocrates anonymes et les financiers gloutons : « Les banques centrales contrôlent votre argent, les gouvernements centraux votre citoyenneté, et les forces capitalistes sont là pour maîtriser jusqu’à votre citoyenneté », a clamé Bannon. Cette libération est… en marche. Il n’est que de regarder la carte de l’Europe, les partis opposés à l’UE ne cessent de progresser de façon spectaculaire et, déjà, ils gouvernent, seuls ou au sein d’une coalition, en Pologne, en Hongrie, en Autriche, en République tchèque. Et, en Allemagne, sans gouverner, l’AfD pèse d’un poids toujours plus lourd sur la coalition en place. Car entre Schultz et Merkel, ce n’est pas un mariage d’amour – ils ont tant dit du mal l’un de l’autre pendant la campagne électorale ! –, c’est une union forcée : en l’absence d’alliance, de nouvelles élections étaient inévitables et la droite nationale eût alors devancé les sociaux-démocrates du SPD. « L’histoire est de notre côté et va nous mener de victoire en victoire. Vous faites partie d’un mouvement mondial qui est plus grand que la France, plus grand que l’Italie, plus grand que la Hongrie, plus grand que tout ça. L’histoire est avec nous, c’est pour ça qu’ils [l’establishment] ont tellement peur de vous », a insisté Bannon.
D’où les calomnies pour tenter de disqualifier les nationaux, sans même s’aviser de ce qu’ils insultent aussi leurs électeurs, des citoyens à part entière qui se reconnaissent en eux ! Qu’importe ! assure Bannon : « Vous vous battez pour votre liberté ? Ils vous traitent de xénophobes. Vous vous battez pour votre pays ? On vous appelle “racistes”. Mais les temps de ces paroles dégueulasses sont finis. Laissez-vous appeler racistes, xénophobes, portez-le comme un badge d’honneur. Parce que chaque jour, nous devenons plus forts et eux s’affaiblissent. » C’est en somme un « Populistes de tous les pays, unissez-vous ! » qu’il lance. Quand Steve Bannon parle de victoire aux congressistes du Front, ce ne sont pas des paroles de théoricien en chambre mais celles d’un praticien qui a fait gagner un homme dont toute la classe politico-médiatique américaine se gaussait, trop sûr de sa défaite face à la candidate du système, Hillary Clinton.
Bruxelles est une citadelle assiégée, mais les dirigeants croient toujours qu’ils sont légitimes, qu’il leur revient de guider les peuples vers les délices d’une Europe fédérale et, s’ils rechignent, c’est parce que ce sont des ignares influencés par de mauvais bergers. Alors, il faut les contraindre à aller de l’avant dans le précipice, en les menaçant de les priver des subsides européens. Mais ça, c’est fini, l’avenir de cette Europe-là est derrière elle. Nos dirigeants sont à contre-sens de l’histoire. C’est à ceux qu’ils appellent « populistes » qu’appartient l’avenir.
Guy Rouvrais
Article paru dans Présent daté du 8 mars 2018
-
Emmanuel Macron et la PMA sans père : la première condition. #Juste
-
Yann Moix, élu Bobard d’Or 2018 par 700 personnes !
Ce lundi 12 mars 2018, le Théâtre du Gymnase Marie Bell (Paris Xe) a presque fait salle comble. Le chiffre historique de 700 présents à cette 9e édition de la cérémonie des Bobards d’or confirme la volonté de plus en plus de Français de contester, par le rire, ceux qui les intoxiquent régulièrement. C’est Yann Moix qui a remporté le prix tant convoité ! Le chroniqueur a été primé dans le cadre de son reportage journalistique sur Calais et les déclarations qui ont entouré son tournage. Yann Mhoax devance de peu le Bobard Matraquage de l’affaire Théo et le Bobard Protéiné de Lisa Beaujour, Nora Bouazzouni et Aude Lancelin.
Face à la bien-pensance des médias, au matraquage de désinformation quotidien et au panurgisme des journalistes d’un conformisme à toute épreuve, les Bobards d’Or distinguent et récompensent les plus assidus et consciencieux journalistes de propagande, le fleuron des Tartuffe de l’information et des paresseux intellectuels. Si l’événement est assurément parodique et humoristique, il révèle cependant les sérieux problèmes déontologiques qui gangrènent la profession journalistique. Pour nous épauler dans cette difficile délibération, le jury réunissait cette année Gabrielle Cluzel, Édouard Chanot, Caroline Parmentier, Vivien Hoch et Floriane Jeannin.
Parmi les 14 bobards en lice sur notre site internet, le vote des internautes a distingué ses 5 bobards préférés entre lesquels le public a dû délibérer. Et le cru, placé sous le haut patronage du « chasseur de Fake News » Emmanuel Macron, était cette année encore de qualité ! Le Bobard Matraquage de l’affaire Théo distinguait l’ensemble des médias dominants pour leur couverture de l’« affaire Théo », décidément très partiaux lorsqu’il s’agit de juger les « jeunes de cité ». L’AFP fut nommée par le Bobard Double Dépêches pour la publication erronée du nombre de participants à la Marche pour la vie, rectifiée très tardivement. L’inénarrable Yann Moix était également présent avec le Bobard Yann Mhoax, rendant hommage à son imagination prolixe dans l’invention de preuves pour défendre les migrants de Calais. Le Bobard Point de vue distinguait Fabrice Valery de l’AFP (décidément !) pour son prétendu « bain de foule » d’Emmanuel Macron à Toulouse, tandis que le Bobard Protéine était représenté par Lisa Beaujour, Nora Bouazzouni et Aude Lancelin pour leurs intox devenue virale : les femmes sont plus petites que les hommes car ces derniers les ont privées de protéines depuis la nuit des temps.
Après la présentation de ces cinq bobards, pimentée par les truculents commentaires du jury, la délibération du public fut très serrée pour départager la première et la seconde place. Le Bobard d’or est finalement décerné à Yann Moix, tandis que le Bobard Matraquage remporte le Bobard d’argent. Le Bobard Protéine clôt ce palmarès 2018, obtenant le Bobard de bronze. De plus, le jury a tenu à remettre un prix spécial à l’AFP (renommée pour l’occasion Agence France Presque) pour sa fidèle et constante participation au fil des éditions. Félicitations à eux !
Laissant un instant de côté le ton de la plaisanterie, nous avons accueilli trois représentants des médias de réinformation, enjeu crucial de ces dernières années, qui portent de vraies alternatives contre les médias de propagande. Pour mener à bien notre combat contre la tyrannie hégémonique médiatique, toutes les actions contre la désinformation doivent être encouragées : la Fondation Polémia et les Bobards d’Or ne sont pas seuls. Le président de l’OJIM (Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique) Claude Chollet, Michel Janva pour le Salon Beige et Yann Vallerie pour Breizh-Info se sont donc exprimés sur scène pour présenter leurs médias respectifs.
Un des autres moments forts de la cérémonie fut l’intervention de Raheem Kassam de Breitbart Londres, que nous avions reçu l’an dernier lors de la 8e édition dont il était ressorti particulièrement enthousiasmé. Il a donc expliqué au public français comment la cérémonie des Bobards d’Or a traversé l’Atlantique, inspirant les Fake News Awards remis par le président américain Donald Trump.
Enfin, Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia et des Bobards d’Or, a clôturé la soirée en offrant quinze conseils aux journalistes pour assurer au mieux leur vrai rôle d’informateur.
Un véritable succès sur lequel nous ne manquerons pas de revenir dans les prochains jours !
Crédit photo : Talita1 [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons
-
« Autopsie d’un crash annoncé », l’échec du Front national disséqué
Camille Galic, journaliste et essayiste
Polémia cliquez ici
Avant même sa publication par les petites éditions Muller (les grandes maisons s’étant toutes récusées, sous la pression de leurs auteurs vedettes, vive la pluralité d’opinion ! ou par crainte de faire le jeu de la Bête) le 1er mars, une décade avant le congrès du Front national à Lille, Enfant de la Nation, le tome I des Mémoires de Jean-Marie Le Pen, était en tête des ventes d’Amazon, les 50 000 premiers exemplaires étant tous retenus. Dans ce volume qui court de sa naissance à la création du Front national en 1972, le président honoraire de ce parti (poste supprimé dans les nouveaux statuts du FN soumis à l’approbation des congressistes de Lille) évoque très fugitivement la rupture de 2015 avec sa fille et les déboires de celle-ci dans les campagnes électorales de 2017. Ce qui n’est pas le cas d’un autre livre, Autopsie d’un crash annoncé, dû à Hubert de Mesmay.
Dénonçant la dérive idéologique, sociétale et organisationnelle ayant conduit à l’échec de ce qu’il appelle le « Néo » (Front), ce docteur en droit, banquier, officier de réserve, depuis 1984 militant dans l’Essonne puis conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur jusqu’en 2015, en impute la responsabilité à Florian Philippot — Flipo sous sa plume. Un énarque gauchisant n’ayant de sa vie voté FN, ignorant tout de son propre aveu de l’histoire de ce mouvement alors qu’il se prévaut, peut-être indûment, de sa proximité avec le socialiste Chevènement et se complaît dans une vision idéalisée de l’ère gaullienne,mais bien décidé à faire du « syndicat des indigènes de ce pays » (dixit Jean-Marie Le Pen), un instrument à sa botte. Et donc, comme le montre Hubert de Mesmay dans plusieurs chapitres, tournant résolument le dos à quatre décennies de combat souvent héroïque pour la préservation de l’héritage national et de notre identité alors que se manifeste en Europe de l’Est, mais aussi du Danemark à l’Italie, un incontestable sursaut identitaire.
Cependant Flipo n’est évidemment pas le seul responsable et coupable. Tout énarque et zélé courtisan des médias qu’il est, il serait resté un zéro sans l’appui inconditionnel, puis l’alignement tout aussi inconditionnel de Marine Le Pen — frappée comme elle l’avoua d’un « véritable coup de foudre intellectuel » pour son nouveau mentor — sur les théories et les obsessions de celui-ci. Fût-ce les plus risquées, notamment sur le retour à une économie dirigiste héritée du pacte gaullo-communiste à la Libération, la sortie de l’Europe et de l’euro et l’adhésion aux nouvelles valeurs sociétales en commençant par le « mariage pour tous » et « l’islam compatible avec la République ». Autant de virages que le Front national paya cher à la présidentielle de mai 2017 ainsi qu’aux législatives de juin, où des résultats très en-deçà de ses espérances et des prévisions (peut-être volontairement erronées) des instituts de sondages le privèrent d’élus en nombre suffisant pour constituer un groupe à l’Assemblée nationale et d’une partie substantielle du financement public, calculé sur le nombre d’électeurs.
C’est donc finalement à la présidente du Front national, devenue selon lui « philippo-dépendante » au point de renier l’héritage, que Hubert de Mesmay réserve — parfois injustement, puis qu’elle réunit tout de même le 3 mai dernier près de 11 millions de voix, un record — ses flèches les plus acérées. Même si Marion Maréchal-Le Pen n’est pas épargnée pour sa conduite de la campagne des régionales de 2015 en Paca, où elle se montra parfois imprudente. Par exemple en choisissant comme tête de liste dans les Alpes-Maritimes la girouette Olivier Bettati qu’elle bombarda vice-président du groupe FN au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, avant que cet ancien RPR, rival puis adjoint d’Estrosi à la mairie de Nice, n’abandonnât le bateau en novembre 2017 pour rallier le Centre national des indépendants et paysans.Toutefois, Jean-Marie Le Pen lui-même ne s’était-il pas naguère targuéde « prises de guerre » quise révélèrent souvent des leurres, tels Olivier d’Ormesson, Bruno Chauvière, Guy Le Jaouen ou le Dr François Bachelot, élus députés grâce à lui mais partis à la première tempête ?
Surtout, l’auteur ne pardonne pas à Marine son éloignement des « fondamentaux » du Front et le « parricide » que, poussée par le clan Philippot, soucieuse de se dédiaboliser définitivement et peut-êtreégalement irritée par la popularité persistante du Commandeur, elle perpétra en 2015. Une initiative peu ou pas du tout comprise par la plupart des militants et une bonne partie de son électorat et qui lui coûta des dizaines de milliers de voix. De même que son obstination à snober les Manifs pour tous dont elle ne perçut pas que, bien au-delà des seuls catholiques pratiquants, elles incarnaient un élan national, vital et identitaire contre les forces de destruction de la famille et donc de la patrie.
Comment Marine, si attentive à traquer les déclarations déviantes et notamment celles de son père, a-t-elle pu tolérer que Philippot comparedédaigneusement le débat sur le mariage gay à « la culture du bonsaï » et, au banquet patriotique supplantant le traditionnel défilé du 1er-Mai, applaudir Sophie Montel quand, dans une envolée ultra-féministe, ce député européenappela à la « sanctuarisation de la contraception » et de l’avortement ?
Et tout ça pour ça… Après le débat raté contre Macron (qui lui-même, pourtant, n’avait pas été étincelant) et les déceptions électorales qui s’ensuivirent, Philippot et Montel, prenant acte d’un échec dont ils avaient pourtant leur part, ont claqué la porte pour créer leur groupuscule Les Patriotes, dont ils sont respectivement président et vice-président — la seconde annonçant la parution d’un livre où elle annonce vouloir « tout balancer » sur le fonctionnement erratique et les « vices » soudainement découverts d’un parti dont elle était l’apparatchik zélée depuis des décennies.
Ce sont ces erreurs de jugement, cette versatilité idéologique, cette mauvaise « gestion des ressources humaines »(mais qui ne date pas de l’intronisation de Marine puisqu’elle fut à l’origine de la scission mégrétiste de 1998) avec une volonté de « rajeunissement », certes compréhensible car il est toujours délicat pour un jeune leader d’être entouré de subordonnés dont certains vous ont connu enfant, mais qui fut mené avec brutalité au détriment des militants les plus solides, que le légiste Hubert de Mesmay dissèque au cours de son « autopsie », menée exclusivement à charge.
Autopsie d’un crash annoncé, par Hubert de Mesmay, 276 pages avec appareil de notes, plusieurs annexes et un glossaire « décalé » mais pas d’index ni de table des matières. Ed. Synthèse nationale cliquez ici, décembre 2017
-
Le désir de dédiabolisation ne sert à rien, sinon à perdre du terrain
Dans Présent, Françoise Monestier évoque l'intervention de Steve Bannon au congrès du FN :
"[...] Avec sa veste de chasse et sa dégaine de gentleman-farmer, on aurait pu croire que Steve Bannon débarquait de son ranch ou revenait d’une balade en forêt. Arpentant la tribune du palais des congrès – comme, en son temps, Jean- Marie Le Pen –, celui qui a hissé Donald Trump à la Maison-Blanche est venu asséner une leçon de patriotisme à une salle sous le charme. Constatant que « l’histoire est de notre côté », il fustige pêle-mêle « les élites, les médias, les chiens du système qui n’avaient jamais cru que le peuple pouvait voter dans son propre intérêt ». Ses mots les plus durs ont été pour les « banques centrales et les Davos’men qui veulent que vous soyez comme des hamsters dans une roue, esclaves de vos dettes ». Et ses mots les plus doux pour Marion qui a récemment conquis le public républicain.
Il résume la victoire de Trump en trois points : « Stopper l’immigration massive pour aider les travailleurs américains, faire revenir les jobs manuels aux USA et sortir des guerres inutiles. » Son message est clair : les nationaux doivent être fiers de leurs pays et de leurs traditions, se moquer du tiers comme du quart « d’être traités de xénophobes ou de racistes : c’est leur badge d’honneur ». Un manuel de combat ovationné par une salle enthousiaste et qui montre combien le désir de dédiabolisation ne sert à rien, sinon à perdre du terrain. [...]"
Comme nous l'avons vu avec le nouveau nom du FN, il faut passer outre la diabolisation des médias, et cesser de chercher à se justifier.
Dans un autre article de Présent, Guy Rouvrais écrit :
"[...] « Les banques centrales contrôlent votre argent, les gouvernements centraux votre citoyenneté, et les forces capitalistes sont là pour maîtriser jusqu’à votre citoyenneté », a clamé Bannon. Cette libération est… en marche. Il n’est que de regarder la carte de l’Europe, les partis opposés à l’UE ne cessent de progresser de façon spectaculaire et, déjà, ils gouvernent, seuls ou au sein d’une coalition, en Pologne, en Hongrie, en Autriche, en République tchèque. Et, en Allemagne, sans gouverner, l’AfD pèse d’un poids toujours plus lourd sur la coalition en place. Car entre Schultz et Merkel, ce n’est pas un mariage d’amour – ils ont tant dit du mal l’un de l’autre pendant la campagne électorale ! –, c’est une union forcée : en l’absence d’alliance, de nouvelles élections étaient inévitables et la droite nationale eût alors devancé les sociaux-démocrates du SPD.« L’histoire est de notre côté et va nous mener de victoire en victoire. Vous faites partie d’un mouvement mondial qui est plus grand que la France, plus grand que l’Italie, plus grand que la Hongrie, plus grand que tout ça. L’histoire est avec nous, c’est pour ça qu’ils [l’establishment] ont tellement peur de vous », a insisté Bannon.
D’où les calomnies pour tenter de disqualifier les nationaux, sans même s’aviser de ce qu’ils insultent aussi leurs électeurs, des citoyens à part entière qui se reconnaissent en eux ! Qu’importe ! assure Bannon : « Vous vous battez pour votre liberté ? Ils vous traitent de xénophobes. Vous vous battez pour votre pays ? On vous appelle “racistes”. Mais les temps de ces paroles dégueulasses sont finis. Laissez-vous appeler racistes, xénophobes, portez-le comme un badge d’honneur. Parce que chaque jour, nous devenons plus forts et eux s’affaiblissent. » C’est en somme un « Populistes de tous les pays, unissez-vous ! » qu’il lance. Quand Steve Bannon parle de victoire aux congressistes du Front, ce ne sont pas des paroles de théoricien en chambre mais celles d’un praticien qui a fait gagner un homme dont toute la classe politico-médiatique américaine se gaussait, trop sûr de sa défaite face à la candidate du système, Hillary Clinton. [...]"
-
Bruno Gollnisch : "Il manque Jean-Marie Le Pen. Il n’est de bonne modernité qu’enracinée dans la tradition"
Même s'il n'intègre malheureusement pas le bureau exécutif, Bruno Gollnisch est élu à la 5ème place du nouveau Conseil national qui comptera 100 membres. Cela montre la popularité de l'homme et de la ligne traditionnelle qu'il incarne alors qu'il a failli à plusieurs reprises être exclu du FN.
Ouest-France a pu recueillir ses impressions lors du Congrès du FN :
"Compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch est l’un des derniers survivants du Front national historique qui s’apprête à tourner une page, selon le souhait de sa présidente, Marine Le Pen. « Je suis toujours en contact avec lui. Nous nous voyons souvent. »
Quand on lui demande comment il vit ce congrès de la « refondation », il ne cache pas une certaine amertume. « Il y a des aspects positifs », explique-t-il. « C’est un moment de cohésion, mais elle n’est pas complète. Il manque Jean-Marie Le Pen. Il n’est de bonne modernité qu’enracinée dans la tradition », souligne ce spécialiste de civilisation japonaise (...) « Encombrant, Jean-Marie Le Pen ? Il me semble pourtant que ses mémoires font un tabac dans les librairies. C’est bien la preuve qu’il est resté populaire. »
À 68 ans, Bruno Gollnisch observe avec beaucoup de circonspection les évolutions en cours du parti qu’il a rejoint en 1983. Le changement de nom ? « Je suis réservé, parce que sous le nom de Front national, nous avons consenti d’énormes sacrifices. En général, les partis changent de nom pour faire oublier leurs turpitudes. Regardez l’UNR, qui est devenue UDR, RPR, UMP… Le Front national, lui, n’a jamais manqué à l’honneur et à la probité. »
Compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, qu’il soutient depuis la présidentielle de 1974, Bruno Gollnisch regrette la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen, dont le titre de président d’honneur du parti a été supprimé lors du congrès de Lille. Il reste réservé sur le changement d’appellation de la formation d’extrême droite.
Réservé, mais pas hostile. « Je serai favorable au changement de nom si cette évolution couvre une nouvelle réalité qui est celle des alliances. Si le parti veut nouer des alliances, il est naturel d’adopter un sigle qui ne soit pas purement FN. Du reste, ce n’est pas tellement nouveau. En 1986, nous avions monté des listes Rassemblement national aux élections législatives. »
-
Jean-Marie Le Pen se verrait bien reprendre le nom du Front National, Marine s’y oppose
Jean-Marie Le Pen est écœuré par la décision de Marine Le Pen d’abandonner le nom Front National. Depuis lundi matin, il répète à tous les médias que c’est « un véritable assassinat politique ».
Le fondateur du FN a d’ailleurs estimé qu’il aurait désormais « plus de droit que quiconque » à utiliser le nom de Front national maintenant que sa fille Marine a rebaptisé le parti en Rassemblement National.
Interrogé sur France Inter pour savoir s’il allait adhérer au Rassemblement national, il a répondu « certainement pas », et « je fais toute réserve sur les possibilités que j’ai éventuellement pour reprendre le nom de Front national ». Sur insistance des journalistes, il ajoute « Ça veut dire que si Mme Le Pen abandonne le titre de Front national je crois que j’ai plus le droit que quiconque à en user si j’ose dire ».
Il est « désastreux qu’on abandonne le nom Front national car c’est un repère inimitable et incontournable », a-t-il encore déclaré, estimant que Marine Le Pen a « manqué d’imagination semble-t-il » en choisissant ce nouveau nom, qui a « déjà été utilisé deux fois, une fois aux cantonales de 1985 et une fois aux législatives de 1986 ».
Bien entendu, Marine Le Pen a aussitôt réagi en déclarant qu’il était hors de question qu’elle laisse son père reprendre le nom Front National.
-
Jean-Marie Le Pen - 19h Ruth Elkrief sur BFMTV