
Alors que les prochains mois, comme les mois passés, ne seront occupés que par la prochaine élection présidentielle, à tel point que le temps politique semble suspendre son vol devant la lutte des égos à laquelle s’est presque réduite l’élection-phare voulue par le général de Gaulle, c’est aux royalistes qu’il appartient naturellement de replacer l’essentiel au cœur du débat. Et ils le font non pas en présentant aux Français des promesses qui n’engagent que les naïfs qui y croient, mais en ciblant les défis cruciaux que la France doit relever pour assurer non seulement, comme le rappelait Maurras, « l’avenir que tout esprit bien né souhaite à son pays », mais tout simplement la possibilité même d’un avenir. Car, insistait-il : « La politique n’est pas conçue pour destiner de beaux trépas aux enfants de France, elle doit commencer par pourvoir à leur vie normale, à leur protection, à leur défense. » Or, ce principe du rempart qu’est la politique, chacun sait qu’il est battu en brèche par près de cinquante ans de renoncement, voire de trahisons — le mot n’est pas trop fort — sur tous les plans.