Entretien avec le Père Renaud Silly
On l’appelle l’Aigle de Meaux. Il a souhaité mettre toute l’autorité qu’il s'est acquise au service de l’Église. Mais suffit de s'en approcher pour comprendre que, dans son texte, le cœur n'est jamais loin Bossuet au naturel ? C'est un cœur attiré par le surnaturel chrétien.
Père Renaud Silly, vous venez de publier une édition de textes de Bossuet dans la célèbre collection Bouquins chez Robert Laffont. L'œuvre de l'évêque de Meaux est intimidante par ses proportions. Mais apparemment, vous, vous avez su briser la glace ?
Le portrait d'apparat de Bossuet peint en 1701 par Rigaud ne lui a pas rendu le meilleur service en le figeant dans la représentation d'un prélat olympien. Par ailleurs, l'éloquence sacrée lui donne droit de cité dans les études littéraires, au titre de la supériorité et de la créativité de son style. Mais cette prédilection pour une petite fraction de son œuvre a l'effet néfaste de vitrifier Bossuet tonnant dans la chaire, devant un parterre surtout aristocratique.