
Christophe Dickès brosse le portrait de douze papes qui ont marqué l’histoire.
De sondage en sondage, la popularité du pape François ne se dément pas. Cette fascination permet à de nombreuses personnes étrangères, indifférentes ou même hostiles à l’Eglise catholique de s’intéresser tant soit peu à la parole pontificale, étant entendu qu’un pape, que l’on soit chrétien ou non, croyant ou non, représente toujours un grand témoin de son temps. Cet intérêt pour François, cependant, favorise une erreur de perspective relevée par le vaticaniste américain John L. Allen : « Bien des gens portent attention au souverain pontife pour la première fois et ont tendance à considérer que tout ce qui se passe, de leur point de vue, est nouveau. » Spécialiste de la papauté, l’historien Christophe Dickès, qui rapporte cette citation, remarque en effet que la simplicité de vie, le souci des pauvres, la volonté de réformer la curie, l’aspiration à un meilleur équilibre des pouvoirs au sein de la hiérarchie ecclésiastique ou le projet d’évangéliser les « périphéries » de l’Eglise, traits que les néophytes voient comme des révolutions et dont ils font crédit au pape actuel, peuvent tous être observés chez tel ou tel de ses prédécesseurs. Cela ne signifie pas que François ne sera pas retenu par l’Histoire comme un souverain pontife ayant marqué son époque, mais il est trop tôt pour le dire…


Quand nous étions petits, nous lisions la collection « Belles Histoires et Belles Vies » que les éditions Fleurus ont éditée jusqu’en 1972. Les albums des années quarante et cinquante étaient de petites merveilles. Je relisais avec fascination Les martyrs de l’Ouganda, paru en 1954, et Le bienheureux Théophane Vénard, paru en 1961. Les récits horrifiques des martyres respectifs, que les vignettes évoquaient avec des images très sages, m’avaient impressionné au point que nous étions allés visiter la « salle des martyrs » au siège des Missions Étrangères de Paris. Chaines et gangues étaient suspendues dans une muséographie assez pauvre.