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tradition - Page 158

  • Une foule de Français accueille l'anneau de Jeanne d'Arc au Puy-du-Fou

    L'anneau de Jeanne d'Arc n'est pas un faux et date bien du XVe siècle selon des spécialistes sollicités par le Puy du Fou. Réalisée en décembre 2015 par le laboratoire Oxford X-ray Fluorescence Ltd, une analyse indiquait déjà que son métal était «cohérent avec [leur] base de données des objets d'art en argent du XVème siècle». Ayant étudié sa forme et ses gravures, Anne-Sophie Aimé, Bijoutière Joaillière, est catégorique:

    «De par son apparence et les moyens de fabrication utilisés, nous avons une bague correspondant parfaitement à la typologie des bagues du XVème siècle.»

    Son confrère Louis-Guillaume Piéchaud, expert en orfèvrerie, confirme:

    «Il ne fait nul doute qu'il s'agit là d'un travail pouvant être daté du XVème siècle.»

    Deuxième information: la nature de l'alliage et les lettres inscrites corroborent la description effectuée par Jeanne d'Arc dans les minutes du procès de Rouen (21 février-30 mai 1431):

    «Je ne sais proprement. S'il est d'or, il n'est pas de fin or. Je ne sais si c'était or ou laiton. Je pense qu'il y avait trois croix et non autre signe que je sache, excepté «JHESUS MARIA».»

    Selon Vanessa Soupault, expert en bijoux anciens et modernes, Docteur en Histoire de l'Art et Archéologie, «les inscriptions portées sur l'anneau (IHS d'un côté et MAR de l'autre) semblent correspondre à celles indiquées dans les minutes du procès.»

    Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, explique :

    «Nous pensons que c'est l'anneau confisqué par les Bourguignons lors de l'arrestation de Jeanne à Compiègne, celui qu'elle décrit au procès. Rappelons qu'ils ont ensuite vendu leur prisonnière aux Anglais et que ceux-ci voulaient la condamner pour sorcellerie. L'anneau décrit au procès, prétendument doté de pouvoirs magiques, était donc une pièce à conviction. On voit mal pourquoi les Bourguignons auraient livré leur précieuse captive sans un objet aussi déterminant pour les accusateurs. C'est sûrement comme ça qu'Henri Beaufort, le cardinal-évêque de Winchester, présent à Rouen, a récupéré le bijou. Après lui, nous avons tout l'arbre généalogique de la transmission de la bague au sein de la famille Cavendish-Bentinck et la liste des propriétaires successifs.» (source : Figaro Magazine)

    Outre les vidéos voici quelques photos de l'accueil de l'anneau de Jeanne au Puy du Fou. Une délégation de St Cyr :

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    Puy du Fou 13h30. Les Puyfolais sont dans la cour du château. Ils seront bientôt rejoins par les Français venus honorer le retour de l'anneau de Jeanne.

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  • Politique naturelle et politique sacrée, par Charles Maurras

    (Ce texte est tiré de l'Introduction générale à l'ouvrage intitulé Le Bienheureux Pie X, Sauveur de la France, Plon, éditeur, Paris 1953).

                On ne croit pas être contredit par personne de renseigné si l'on juge que la politique catholique pose toute entière sur le mot de Saint Paul que tout pouvoir vient de Dieu, OMNIS POTESTAS A DEO. La légitimation du pouvoir ne peut venir que de Dieu.

    Mais, dans le même domaine catholique, ce pouvoir divin est entendu d'au moins trois manières et vu sous trois aspects.

     

                    Il est d'abord conçu comme l'expression de volontés particulières impénétrables, insondables, décrets nominatifs qui ne fournissent pas leurs raisons, qui n'en n'invoquent pas non plus: choix des hommes providentiels, les César, les Constantin, les Alexandre, vocation des peuples, libre et souveraine grâce accordée ou refusée, profondeur et sublimité que l'on constate sans avoir à les expliquer ni à les commenter. Une volonté divine toute pure s'y donne cours (O altitudo !) qui provoque la gloire et l'adoration. 

                Secondement, l'exercice ou le spectacle de ces volontés suprêmes peut devenir, pour l'esprit ou le coeur de l'homme, un thème d'instruction, de moralisation et d'édification, tantôt pour étonner l'orgueil ou honorer l'humilité, tantôt pour les confondre l'un et l'autre et les persuader d'une sagesse qui manifeste la hauteur de ses conseils mystérieux. Nous avons dans l'oreille les magnifiques alternances de Bossuet: "Soit qu'il élève les trônes, soit qu'il les abaisse...", "de grandes et de terribles leçons". Là le Potestas a Deo semble attesté pour l'enseignement de la morale et de la justice, le progès des vertus personnelles de l'homme et son salut éternel. L'argument vaut pour discipliner ou discriminer les valeurs vraies et fausses. C'est aussi un thème de confiance et d'espoir pour ceux qui traversent une épreuve et qui appellent, d'en bas, l'innocence un vengeur et l'orphelin un père.

    Une haute éthique politico-métaphysique s'en déduit régulièrement.

                Mais, en sus des premiers déploiement des pouvoirs de la gloire de Dieu, comme des manifestations exemplaires de sa bienfaisance protectrice de l'homme, un troisième aspect doit être retenu: il arrive que l'OMNIS POTESTAS A DEO découvre un arrangement supérieur divinement établi. Ce qui est alors évoqué, c'est une suprême raison, la raison créatrice d'un plan fixe, clairement dessiné, d'un ordre stable et défini: de ce point de vue, les familles, les corps, les cités, les nations sont soumis de haut à des constantes d'hygiène, à des lois de salut, qui règlent leur durée et leur prospérité. Le substances vivantes, les corps physico-chimiques, même les arts humains, ont leurs conditions de stabilité et de progrès. De même les sociétés s'élèvent ou s'abaissent selon qu'elles se conforment ou non à cet ordre divin.

                Les deux Testaments s'accordent à dire: que les foyers soient bien assis, et vos enfants pourront être nourris, dressés, et éduqués; que les parents ne mangent pas de raisins verts, et leurs enfants n'auront pas les dents agacées; que l'Etat ne soit point divisé, il ne sera pas menacé de périr; que les corps sociaux naturels ne soient ni asservis ni desséchés par l'Etat, celui-ci et ceux-là auront ensemble la vigueur, l'énergie, la luxuriance; que la nation soit soutenue par l'expérience des Anciens et la force de la jeunesse, ses ressources en recevront le plus heureux emploi; que la tradition règle et modère les initiatives; que la jeune vie spontanée ravive et renouvelle les habitudes traditionnelles, les groupes sociaux en seront sains, solides, puissants; qu'au surplus le tendre amour de l'ascendance et de la descendance, comme celui dusol natal, ne cesse de gonfler le coeur de tous, le bien public s'en accroîtra du même mouvement, etc... etc... Mais surtout qu'on ne perde pas de vue qu'il y a ici un rapport d'effets et de cause ! Le bon arbre porte un bon fruit. Que le mauvais arbre soit arraché et jeté au feu. Si vous voulez ceci, il faut vouloir cela. Vous n'aurez pas de bon effet sans prendre la peine d'en cultiver la haute cause génératrice. Si vous ne voulez pas de celle-ci, la sanction du refus est prête, elle est très simple, elle s'appellera la "fin". Non votre fin, personne humaine, mais celle du composé social auquel vous tenez et qui dépérira plus ou moins lentement, selon que le mal, non combattu, aura été chronique ou aigu, superficiel ou profond. Les conditions de la société, si on les transgresse, laissent la société sans support, et elle s'abat.

                Ce langage, nourri des "si" qui sont propres aux impératifs hypothétiques de la nature, n'est aucunement étranger aux théologiens dont je crois extraire ou résumer les textes fidèlement. Ce qu'ils en disent n'est pas tiré en en corps du Pater ni de Décalogue. Ils n'en signifiant pas moins un "Dieu le veut" indirect, mais très formel. On s'en convaincra par une rapide lecture de la Politique tirée de l'écriture sainte, où l'optime arrangement terrestre ne cesse d'être illustré, soutenu et, rappelons-le, légitimé, par un ordre du ciel.

                Or, s'il est bien curieux que cette POLITIQUE sacrée ait été inscrite par Auguste Comte dans sa bibliothèque positiviste, il ne l'est pas moins que tous les physiciens sociaux, qui se sont succédé depuis Aristote, ne parlent guère autrement que le docteur catholique Bossuet. A la réflexion, c'est le contraire qui devrait étonner: à moins que, victimes d'une illusion systématique complète, les théologiens n'eussent enchaîné ces déductions au rebours de toute réalité, l'accord n'était guère évitable. Les phénomènes sociaux se voient et se touchent. Leurs cas de présence, d'éclipse ou de variations, leurs durées, leurs disparitions, leurs croissances ou décadences, tombent sous les sens de l'homme s'il est normal et sain. Comment, s'il existe un ordre des choses visibles, ne serait-il pas déchiffré de quiconque a des yeux pour voir ? Bien entendu, il ne s'agit en ceci d'aucun Surnaturel révélé. C'est la simple lecture du filigrane de l'Histoire et de ses Ordres. Que disent-ils ? Quel est leur texte ? Voilà la question, non une autre. Car la question n'est pas ici de savoir quelle main a écrit cet ordre: qualem Deus auctor indidit, dit Léon XIII. Est-ce Dieu ? Ou les dieux ? Ou quelque nature acéphale, sans conscience ni coeur ? Cet Être des Êtres, créateur ou ressort central, peut, quant à lui, se voiler, Deus absconditus, qu'on affirme ou qu'on nie. Ce qui n'est pas caché, ce qui n'est pas niable, ce que voit un regard clair et pur, c'est la forme ou figure du plan (crée ou incréé, providentiel ou aveugle) tel qu'il a été invariablement observé et décrit jusqu'à nous. Quelques uns de ces impératifs conditionnels apparaissent comme des "aphorismes" à La Tour du Pin. Or cette rencontre, où convergent la déduction religieuse et l'induction empirique, est encore plus sensible dans ce qu'elle critique et conteste de concert que dans ce qu'elle a toujours affirmé.

                Le coeur de cet accord de contestation ou plutôt de dénégation entre théologiens et naturalistes porte sur le point suivant: LA VOLONTE DES HOMMES NE CREE NI LE DROIT NI LE POUVOIR. NI LE BIEN. PAS PLUS QUE LE VRAI. Ces grandes choses-là échappent aux décrets et aux fantaisies de nos volontés. Que les citoyens s'assemblent sur l'Agora et le Forum ou leurs représentants dans le palais de Westminster ou le Palais-Bourbon, il ne suffira pas d'accumuler deux séries de suffrages, de soustraire leur somme et de dégager ainsi des majorités. Si l'on veut "constituer" un pays, lui donner une législation, ou une administration qui vaille pour lui, c'est-à-dire le fasse vivre et l'empêche de mourir, ces dénombrements de volontés ne suffisent pas; aucun bien public ne naîtra d'un total de pures conventions scrutinées s'il n'est participant ou dérivé d'un autre facteur. Lequel ? La conformité au Code (naturel ou divin) évoqué plus haut: le code des rapports innés entre la paternité et la filiation, l'âge mûr et l'enfance, la discipline des initiatives et celle des traditions. Le code inécrit des conditions du Bien est le premier générateur des sociétés. Si le contrat envisagé ne se subordonne, en tout premier lieu, à ce Code, il ne peut rien, il ne vaut rien. L'esprit éternel de ce Code se rit des prétentions volontaristes, du Contrat, comme des contractants. Telle est la moelle intérieure des leçons que recouvrent ou découvrent les faits.

                Oublions tous les faits, dit Jean-Jacques au début du plus fameux et du plus funeste des CONTRATS. Son système exige cet oubli des faits. Si, en effet, on ne les excluait pas, les faits viendraient en foule revendiquer dans la fondation des sociétés une très grande part du volume et de l'importance que s'est arrogés le contrat. 

                Il n'est pas question de méconnaître le nombre ou la valeur des pactes et des conventions auxquels donne lieu la vie sociale de tous les temps. L'erreur est de prétendre ne former cette vie que de contrats. Énorme erreur. Car le contrat ne représente ni le plein de la vie sociale, ni la partie la plus vaste ou al plus profonde. Quand l'homme se sera entendu répéter cent fois que son vote choisit et crée le bien ou le mal social, il n'en sera pas beaucoup mieux obéi par les faits: pas plus que ses préférences ne seront suivi des obédiences de la pluie et du beau temps, il ne sera pas rendu maître de l'heur ou du malheur de sa ville ou de son pays qui, l'un et l'autre, dépendront non pas de la loi qu'il édicte, mais de celle qu'il tire de l'expérience de son passé, comme le physicien de l'observation des astres en courses et des tensions de l'air supérieur.

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  • Le nationalisme intégral

    Le « nationalisme intégral » n'a jamais désigné autre chose pour Maurras que la monarchie elle-même, en tant qu'elle répond « intégralement » aux attentes des nationalistes français. Toute autre interprétation, notamment celle qui en ferait l'expression d'un nationalisme exacerbé, est erronée ou malveillante.

    Le grand mérite de Maurras est d'avoir réussi, à l'aube du XXème siècle, à opérer la synthèse de la contre-révolution et du nationalisme. Le « nationalisme intégral » est à la fois le symbole et le résultat de cette synthèse. Le propre de l'Action française est ainsi de rappeler la formule traditionnelle, royale, d'un ordre spécifiquement français dans le contexte et avec le vocabulaire de la politique moderne.

    À la lumière de ce qui précède, l'erreur d'interprétation évoquée plus haut se révèle être un contresens radical. En effet, le « nationalisme intégral » est un nationalisme modéré, tempéré par la tradition, un nationalisme en quelque sorte vacciné contre les dérives du césarisme, du fascisme ou du totalitarisme. Ces formes de « nationalitarismes » (terme forgée par les maurrassiens pour s'en distinguer) répondent à des logiques (légitimité charismatique, divinisation du peuple et de la volonté générale) fondamentalement étrangères au modèle de la monarchie traditionnelle et décentralisée que nous défendons. 

    Stéphane BLANCHONNET

    http://a-rebours.ouvaton.org/?Notes_doctrinales-Le_nationalisme_integral

  • Les Indo-Européens, origine de la société occidentale blanche

    Évoquer les Indo-Européens dans ce livre peut paraître surpre­nant. Leur faire place, c'est rappeler l'unité de culture et d'origine des peuples européens, et nous persuader que leurs qualités et leurs défauts, ayant traversé les siècles, nous posent encore des problèmes aujourd'hui, dont la solution n'est pas évidente.
    ie_jp_5.jpgDe l'Inde à l'Islande, presque toutes les populations blanches ont la même origine culturelle, et une parenté ethnologique, confirmée par la distribution spécifique des groupes sanguins. Aujourd'hui leurs descendants, expatriés en Amérique du Nord, du Sud, en Australie, sont partout disséminés dans le monde.
    Ces populations occupent tout l'espace européen et iranien, après avoir balayé en deux vagues d'invasion (2200 à 2000 av. J.-C. et 1200 av. J.-C.) les populations plus anciennes dont il ne subsiste plus que des traces culturelles et raciales.
    Ainsi, de la race néolithique primitive, qui occupait l'Aqui­taine, le Sud-Est de la France, l'Espagne, l'Afrique du Nord et les Canaries, les seuls éléments, importants et originaux qui survivent sont les Basques. Les autres populations, conquises par les Indo-Européens, se sont fondues à eux. A l'autre bout de l'Europe, seules les tribus pacifiques finno-ougriennes (Finnois, Lapons, Estoniens, Livoniens, etc.) ont échappé elles aussi, grâce au rude climat et à une nature dangereuse, à l'assimilation.
    L'unité linguistique

    Le terme « Indo-Européen » est une définition linguistique plutôt que raciale. Thomas Young l'utilise le premier pour désigner un ensemble de langues qui lui semblent apparentées par la racine de nombreux mots (1).
    Les travaux de Franz Bopp, puis ceux de Schlegel, de Grimm et surtout d'Adolphe Pictet, publiés en 1859, marquèrent les ressemblances, plus ou moins étroites, existant entre différentes langues.
    Les recherches ont été poussées plus loin. Elles viennent démontrer que les langues Indo-Européennes ont bien une origine commune certaine qui préjuge une certaine forme d'unité raciale. Ces langues se sont diversifiées et ont des traits caractéristiques qui les répartissent en deux groupes.
    Dans le premier, caractérisé par les gutturales (Kentum), on trouve :
    * le grec avec ses dialectes aéolique, ionique, dorique, etc. ;
    * le latin et les langues ou dialectes qui en ont découlé
    (français, espagnol, italien, provençal, etc.);
    * les langues celtiques (ancien gaulois, gaélique, breton,
    gaélique écossais, irlandais, langue de Manx sur l'île de Man);
    * le germanique avec ses trois branches :
    -gothique,
    -norse (danois, norvégien, suédois, islandais)
    -germanique de l'Ouest (anglais, hollandais, frison, fla­mand, bas-allemand, etc.);
    * le hittite.
    La seconde série caractérisée par les chuintantes (Satem) regroupe :
    * le sanscrit, dont la transcription moderne est parlée aux
    Indes, par près de 300 millions d'hommes;
    * l'iranien;
    * le zend;
    * l'arménien;
    * les langues slaves ;
    * les langues baltes (letton, vieux prussien et surtout le
    lituanien dont les racines paraissent les plus primitives et les plus
    anciennes parmi les langues Indo-Européennes).
    Ces travaux scientifiques ont permis aux Allemands de bâtir le mythe d'une race pure de type aryen constituée de blonds aux yeux bleus. Il s'agit en fait de races diverses, rassemblées dans une zone géographique délimitée, et qui se sont, plus ou moins, mélangées et métissées entre elles. « L'agrégation, qui provoquera la formation des peuples Indo-Européens, se manifeste dans les milieux néolithiques, probablement au Ve millénaire (2). » L'histoire, formidable et mouvementée, des Indo-Européens s'étend sur toute la protohistoire européenne, de la fin de l'époque préhistorique à l'aube de l'ère historique. Ce sont ces peuples, particulièrement aptes à la chasse, à l'aventure et à la conquête guerrière, qui vont jeter les bases de notre civilisation européenne.
    Vers la fin de la période néolithique occidentale (aux environs de 4000 avant J.-C.) apparaît, dans le Nord-Est européen, un type culturel nouveau caractéristique du groupe Indo-Européen.
    Il s'est vite imposé, rejoignant puis dépassant le niveau culturel et social des groupes humains qu'il relayait.
    Je suis surpris de voir combien chez nous le fait Indo-­Européen a toujours été éludé. Bien que nous ayons en France, avec le Pr. Georges Dumézil, le plus grand spécialiste des questions Indo-Européennes, notre pays marque un total désintérêt pour ce sujet qui est l'histoire de nos origines. Les Indo-Européens ne figurent dans aucun programme de lycée ou de faculté. Les études les concernant sont heureusement fournies et nombreuses en Angleterre, en Allemagne, dans certains pays d'Europe de l'Est, et aux Etats-Unis (3).
    Là, pourtant, sont nos véritables sources, communes à toute l'Europe. Là, est notre culture primitive. Ces hommes, qui nous ont directement précédés, sont à travers nous à l'origine des civilisations et de la science les plus avancées, de l'art et de la culture les plus raffinés. L'esprit d'invention, de création, les a conduits, en 4 500 ans, par une longue marche progressive, des bords de la Baltique jusqu'à la Lune.
    Le foyer de la dispersion
    Le « peuple » Indo-Européen se présentait, à l'origine, sous la forme d'une sorte de confédération de sociétés, éparpillées sur un large territoire, dont l'unité linguistique constituait le lien le plus conscient.
    L'emplacement du foyer où apparut, et d'où se dispersa, la race blanche, a été circonscrit dans une région comprise entre l'Elbe à l'ouest, la Vistule et le Dniepr à l'est, le Jutland au nord, et la région montagneuse des Carparthes au sud.
    Cette région venait de connaître de grands bouleversements. « Vers —8000 avant notre ère, les glaciers Scandinaves se retirèrent, définitivement, vers le Nord. Les îles Britanniques se séparèrent du continent. La Baltique fit sa jonction avec la Mer du Nord. La toundra se couvrit de forêts épaisses. L'Europe jouit dès lors d'un climat tempéré (4). »
    Ces transformations climatiques et géographiques devaient permettre les conditions assez exceptionnelles du développement d'une économie agricole se substituant à celle de chasseurs nomadisants. Les hommes se consacrent à l'élevage et les femmes et les enfants à une agriculture rudimentaire. La société s'organise en génos, grandes familles, de caractère exogamique, qui sur des territoires héréditaires, établissent d'étroits liens familiaux entre elles selon des modes prédéterminés.
    Chaque génos, composée d'hommes libres, est une commu­nauté de sang, de caractère fondamentalement patriarcal. La lignée remonte au dieu père le « Deiwos peter ». Lorsque la situation l'exige, les chefs de génos se réunissent et élisent un chef parmi eux, le « regs » (rex en latin, rix en gaulois, raja en sanscrit).
    Le regs est contrôlé par l'assemblée des chefs de génos : les peteres, assemblée dont nous retrouverons le principe dans la suite des temps avec le « senatus » des Romains, la « gerousia » des Grecs, la « Sahba » des Indo-Aryens, le « thing » germanique et « l'althing » islandais. Dès le début de leur histoire, la souveraineté, chez les Indo-Européens, s'exprime par une sorte d'aristodémocratie qui permet d'allier l'efficacité de commandement du chef avec le contrôle de ses actes par l'assemblée.
    L'esprit de conquête
    Vers l'an 2500 av. J.-C, la souche originelle Indo-Européenne se fractionne. L'une après l'autre, ses branches se mettent en mouvement. Les peuples Indo-Européens partent pour de loin­taines migrations. Pourquoi ces déplacements d'hommes et de familles qui constituent le premier mouvement d'expansion de nos ancêtres?
    La raison, la plus communément avancée, est une modifica­tion des conditions climatiques dans l'Europe de l'époque. Le milieu du troisième millénaire fut, en effet, marqué par une amélioration du climat, provoquant un brusque réchauffement du Nord européen. Le développement de l'agriculture et de l'élevage en fut plus favorisé encore. L'accroissement de la population qui en résulte, entraîne un surpeuplement relatif, dans la zone de forêts, d'îlots lacustres et de marécages où les espaces agricoles demeurent limités. Les récoltes s'avèrent bientôt insuffisantes et les migrations commencent.
    Sans doute, est-ce une raison valable, mais ce n'est pas la seule. Bien des peuples manquant de subsistance et, placés dans les mêmes conditions, n'entreprendront pas pour autant des migra­tions aventureuses de cette envergure. Dans le cas des Indo-Européens domine l'esprit de conquête qui les caractérisera constamment. Il s'agit d'une race animée par un tempérament batailleur, sensible à l'attrait de l'aventure pleine de curiosité de l'inconnu, forte d'une volonté de domination, animée aussi par une mentalité impérialiste que l'on ne retrouve, à ce degré, chez aucun autre peuple.
    A la veille de la dispersion, on évalue les Indo-Européens à environ une dizaine de millions d'hommes. Les migrations les conduisent vers le sud, vers un climat moins rude, où ils pourront donner libre cours à leurs activités créatrices. A partir de 2400 avant J.-C., les vagues de migrants se succèdent, de plus en plus nombreuses, qui conduiront ces peuples à la conquête de la moitié de la terre. Certains groupes vont disparaître en route, ou rejoindre d'autres rameaux. D'autres vont marcher, sans trêve, jusqu'au bout, jusqu'au terme de leur histoire.
    Leur progression ne se fait pas en un mouvement de pénétration pacifique, mais par la conquête. Les envahisseurs Indo­-Européens apportent avec eux une technologie supérieure et ils ont domestiqué le cheval et le bœuf, grâce auxquels ils peuvent couvrir de grandes distances.
    Les éléments indigènes, trouvés sur place par les Indo-Européens, leur étaient, presque toujours, supérieurs en nombre. C'est particulièrement sensible en Orient, où les Indo-Aryens représentaient une minorité infime au milieu des autochtones. La conquête Indo-Européenne a donc provoqué la création d'un système de castes destiné à préserver sa domination. Ce système était d'autant plus rigoureux que la proportion d'Indo-Européens dans la population était plus faible. Il a survécu dans une certaine mesure aux Indes jusqu'à ce jour et certaines formes de recrute­ment des élites s'en inspirent encore même si elles sont fondées sur des critères tout différents.
    L'homme indo-européen
    Un sentiment unissait les peuples Indo-Européens, celui d'appartenir à une même communauté de langues et d'institutions. Les études linguistiques ont mis en évidence que les langues des Indo-Européens constituaient un outil incomparable, parfaitement adapté au raisonnement abstrait et au développement des sciences.
    Hommes actifs, durs pour eux-mêmes, comme pour les autres, ne corrigeant leur emportement que par leur intelligence, ils étaient habités par la volonté de puissance, le goût de l'héroïsme et de la création. Attachés à ce qui enracine, famille, fonction, cité, culture, race, ils alliaient la sûreté technique au génie impulsif.
    Religion et société
    Dans les communautés Indo-Européennes, existait une simili­tude, étroite, entre la religion et la communauté elle-même. Avant la première dispersion, celle-ci dispose, déjà, d'une « idéologie » reposant sur une vue commune du monde, se traduisant par une conception, propre, du fait religieux, de la société, de la souverai­neté et des rapports entre les hommes et les dieux. Elle s'appuie, également, sur une théologie, une liturgie, une poésie et une littérature épique, que l'on retrouve semblables quant au fond, mais adaptées quant aux formes, chez les différents rameaux Indo­-Européens.
    A l'image des hommes, les dieux Indo-Européens, forment une communauté, un « panthéon ». Ils sont dotés d'attributs fonction­nels correspondant aux classes humaines primitives, qui répar­tissent les hommes libres en prêtres, guerriers et paysans. L'organisation sociale est, en effet, fondée sur la distinction entre ces trois niveaux de fonctions : le niveau sacerdotal et souverain, le niveau guerrier, le niveau populaire et producteur. Hiérarchique­ment ordonnés, ces groupes sociaux connaissent un équilibre interne, qui permet à chacun de porter sa part de responsabilité et d'initiative, dans l'action commune.
    La société Indo-Européenne est paysanne et guerrière à la fois. Cette ambivalence, constante dans son histoire, est symbolisée par la scène fameuse du consul romain, requis pour prendre la tête d'une armée et trouvé labourant ses terres... Quant au mode de gouvernement, s'il varie d'un peuple à l'autre, il est toujours chargé de traduire, dans les faits, une tolérance qui exprime une conception concrète de la liberté et de la dignité individuelle. Il est très rare que le pouvoir royal soit héréditaire. Le plus souvent, le roi, élu, ne règne pas en souverain absolu, bien qu'il soit responsable, sur sa tête, de la bonne marche du gouvernement. Il est entouré des conseils et du contrôle d'une assemblée aristocra­tique comme nous l'avons déjà noté.
    Les conquêtes Indo-Européennes
    Ce sont ces peuples qui vont conquérir tout un continent. Les expéditions, victorieuses, des premiers Indo-Européens les amè­nent aux confins de l'Europe centrale, puis, après une halte de quelques décennies, jusqu'aux bornes de la Chine à l'est, de l'Afrique noire au sud. Les contingents de cavaliers qui débou­chent, entre le XXe et le XVIIe siècle avant J.-C, dans les plaines du pourtour méditerranéen, les troupes combattantes et paysannes qui, dans un deuxième temps, coloniseront les péninsules hellé­nique et italique, puis ibérique et britannique, sont les premiers représentants de ce type nouveau, d'homme et de civilisation, d'où nous sommes issus.
    Dès 2500 avant J.-C., et jusqu'en 2000, voire 1600, les vagues migrantes sortent, l'une après l'autre, du réduit et se dispersent, souvent sans marquer culturellement et socialement les peuples autochtones, si ce n'est en laissant en place une aristocratie dominante. Une dernière grande vague, vers —1250, va permettre aux Indo-Européens de fixer les limites de leur domaine. Il englobera les sociétés védique et iranienne, l'empire hittite, les royaumes des plateaux d'Anatolie, les civilisations historiques des Grecs, des Latins, des Celtes et des Germains, la Gaule, la péninsule Ibérique, l'Angleterre, l'Islande et la Scandinavie.
    La même énergie inépuisable, la même âpreté à la guerre et la volonté de conquête, qui ont caractérisé les peuples Indo-­Européens, seront à l'origine de tous les grands mouvements ultérieurs de l'histoire de l'Occident : la tentative de conquête du Proche-Orient à l'occasion des croisades; l'occupation de l'Amé­rique centrale et de l'Amérique du Sud, puis celle de l'Amérique du Nord; la conquête de l'Australie et des terres de l'Océanie; l'occupation de l'Afrique, à l'époque romaine et plus tard aux siècles des conquêtes coloniales...
    Lorsque aucun conflit ni aucune expansion n'est envisageable à l'extérieur, les peuples Indo-Européens, dans leur impétuosité vitale, retournent le fer contre eux-mêmes dans des guerres entre voisins — comme on l'a vu à travers toute l'histoire et jusqu'au cours des deux dernières guerres « mondiales », qui étaient d'abord des conflits fratricides entre Européens.
    Quand le maître devient apprenti sorcier…
    Cette insatiable volonté de conquête ne se traduit pas seulement en termes guerriers. C'est la race Indo-Européenne qui porte l'élan scientifique, technique, culturel et qui imprime sa marque à l'essor de nos sociétés. Mais ce développement positif a son revers négatif. Maître et dominateur, l'homme Indo-Européen est devenu apprenti sorcier. Les bouleversements qu'il a imposés à la société humaine, ont pris une telle ampleur qu'il parvient difficilement à les maîtriser.
    La division du monde entre des blocs antagonistes, la continuation des conflits et des guerres sont un risque majeur parce qu'ils déboucheront inéluctablement sur un anéantissement absolu. L'agressivité naturelle des peuples Indo-Européens les place, aujourd'hui encore, à la tête de cette compétition terrible, comme en témoigne la lutte pour l'hégémonie qui oppose depuis trente ans les États-Unis et l'Union soviétique, les deux peuples Indo-Européens les plus puissants.
    L'héritage génétique Indo-Européen, positif par certains aspects, est dangereux par d'autres. Il doit trouver en lui les moyens de son nouveau destin
    Un monde, fini et limité, où n'existent plus d'espaces vierges à conquérir, est en effet un monde fragile où la moindre étincelle peut déclencher une explosion fatale. Il faut canaliser notre agressivité naturelle vers des expressions autres que la domina­tion. Il faut l'orienter vers des défoulements positifs et créateurs. Faute d'objectifs concrets et de desseins généreux, notre trop-plein d'énergie se décharge, encore aujourd'hui, comme aux débuts de l'espèce. Ce que les ethnologues appellent pompeusement la « lutte intraspécifique », la guerre fratricide, est un élan vital qu'il faut sublimer parce qu'il devient mortel.
    Ce risque est actuel et la géopolitique nous montre clairement les éléments possibles de l'affrontement entre les deux plus grandes puissances Indo-Européennes.
    Sources : Michel Poniatowski, L’avenir n’est écrit nulle part-Ed. Albin Michel-1978
    Notes :
    (1) Dans le Quaterly Review d'octobre 1813, article de Thomas Young (1773-1829). C'est l'un des meilleurs philologues de son époque, mais il a aussi contribué à la théorie ondulatoire de la lumière et à l'analyse de la perception des couleurs
    (2) P. Bosch Gimpera, Les Indo-Européens, Payot, 1961.
    (3) Où est éditée une importante revue trimestrielle The Journal of Indo-
    European Studies (Suite 108, 1785 Massachusetts avenue, N. W., Washington
    B.C. 20.036).
    (4)John Geipel-Laffont, L'Anthropologie de l'Europe.

    Pour en savoir plus :

    Les Editions de la Forêt :

    http://www.terreetpeuple.com/les-indo-europeens/1400-les-indo-europeens-origine-de-la-societe-occidentale-blanche.html

  • Sortie prochaine du n°9 des Cahiers d'Histoire du nationalisme consacré à Jean Mabire

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    Le commander en ligne cliquez ici

  • Marion Maréchal Le Pen et la Ligue du Nord veulent défendre la famille

    Le député du FN Marion Maréchal-Le Pen, en visite en Italie chez ses alliés de la Ligue du Nord, a déclaré :

    «Parmi les autres valeurs que nous défendons, il y a la famille traditionnelle et naturelle».

    «Nous souhaitons conserver le mariage comme cadre juridique de protection de la famille et de la filiation et ne pas en faire une reconnaissance sociale de l’amour, si je puis dire, qui ouvre la voie à de très nombreuses dérives. D’autres minorités chercheront à faire reconnaître leur forme d’amour, je pense notamment à la polygamie».

    Le FN assure que s’il arrivait au pouvoir, il abrogerait la loi Taubira. 

    Michel Janva

  • Forum UN DE NOUS : immense succès pour l’événement de lancement de la Fédération

    Samedi 12 Mars, la Fédération UN DE NOUS a organisé son 1er Forum pour la vie à Paris (salle Gaveau). 1 200 participants de 28 pays européens, 31 organisations nationales, 150 bénévoles, 20 intervenants, de hauts responsables politiques, de la santé et des experts juridiques : cette journée fut une véritable réussite. 

    Eugénisme, recherche sur l'embryon, gestation pour autrui, euthanasie, transhumanisme : les défis sont nombreux à relever par cette nouvelle force pour la vie en Europe. Pour Jaime Mayor Oreja, Président de la Fédération UN DE NOUS et Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune (membre de la Fédération et organisatrice du Forum),

    « la Fédération s’appuie sur l’élan généré par le grand succès populaire de l’Initiative citoyenne européenne UN DE NOUS pour protéger l’embryon, soutenue par 2 millions de citoyens européens. Trop de pressions partisanes et mercantiles pèsent sur les législateurs pour encourager les fan­tasmes de l’homme augmenté, de la maternité sous-traitée, de l’enfant parfait et de la mort de la mort, qui petit à petit tuent notre civilisation judéo chrétienne. Ce Forum est l’acte fondateur d’une nouvelle Europe pour la vie».

    Le premier Prix UN DE NOUS a été donné à un « héros ordinaire de la vie » : la lauréate est une jeune femme thaïlandaise, Pattaramon Chabua, ma­man d’un bébé atteint de trisomie 21, qui a bouleversé l’opinion pendant l’été 2014 une émotion internationale suite à la révélation de son histoire : conçu dans le cadre d’un contrat de GPA, il aurait pu être avorté, car le couple commanditaire ne souhaitait garder que sa jumelle. 

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  • Le féminisme, une idéologie dépassée

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    Ex: http://zentropa.info

    Les combats des femmes d’aujourd’hui ne peuvent être ceux des féministes d’hier : les Antigones entendent sortir de l’impasse idéologique du féminisme conventionnel, système mensonger qui détourne les femmes des enjeux réels de notre société. Notre féminité retrouvée et assumée sera notre arme pour construire le monde de demain !

    Dans le combat culturel de notre siècle, sortir de l’impasse féministe est une nécessité et une urgence. Le féminisme conventionnel, dont les mots d’ordre n’ont pas changé depuis les années 1950, est une idéologie dépassée incapable de faire face aux enjeux réels de notre temps. Le féminisme d’autrefois était une force de révolte et de contestation contre des normes aberrantes : nous saluons toutes celles qui ont lutté pour rendre leur dignité sociale aux femmes, en les sortant de l’impasse du XIXe siècle bourgeois. Nous sommes les héritières de leurs luttes. Mais notre époque est celle d’une rébellion bien conventionnelle : les institutions féministes sont devenues des tentacules étatiques prônant la liberté du producteur-consommateur. Le féminisme a vécu : il est temps de le dépasser. Pour commencer, abandonnons les combats illusoires.

    Refuser les combats illusoires
    Les féministes conventionnelles combattent encore et toujours un patriarcat imaginaire, bataillant contre quelques arbres qui cachent la forêt, orientant la société vers des débats contre-productifs, sinon dangereux.
    Le débat est-il vraiment celui de la parité dans les conseils d’administration ? Ne serait-ce pas plutôt celui d’une redéfinition de notre système économique basé sur l’exploitation illimitée de nos ressources naturelles et humaines ?
    Le débat est-il vraiment celui de la taxe tampon ? Ne serait-ce pas plutôt le moment de nous affranchir de la culture du jetable ? Les tampons sont toxiques et à usage unique, une coupe menstruelle se garde dix ans.
    Parlons pilule : le débat est-il vraiment celui de la libre disposition de son corps ? Ne serait-ce pas plutôt celui de se libérer de cette castration chimique supportée par les femmes, de ces hormones de synthèses que l’on achète tous les mois, qui bloquent l’ovulation sous couvert de confort ? Ne serait-ce pas plutôt de se reconnecter à son corps, d’apprendre à reconnaître son cycle et à maîtriser soi-même sa fécondité ?
    Le débat est-il vraiment celui du partage du temps dans le congé parental ? Ne serait-ce pas plutôt celui de la redéfinition de la place de la famille dans la société, du rôle primordial de la mère les premiers mois du nourrisson ?
    Le combat est-il vraiment celui du Madame ou du Mademoiselle quand des femmes sont agressées dans les rues de Cologne ? Le combat est-il vraiment celui de l’ « égalité réelle » quand 80% des travailleurs du dimanche dans les zones touristiques sont des femmes à temps partiel ? Le combat est-il vraiment de sortir madame Sauvage de prison quand les coupables de violences sont relâchés après deux mois d’incarcération?

    Nous pourrions écrire un livre sur ces faux sujets sur lesquels s’escriment les féministes actuelles, jouant ainsi parfaitement le jeu du capitalisme libéral-libertaire ! Ce féminisme déconnecté du réel n’a aucune réponse à apporter aux Françaises.

    Retrouver notre féminité
    Les mouvements idéologiques des dernières décennies n’ont eu de cesse de déconstruire les rapports hommes/femmes pour mieux atomiser la société, en faisant de la femme un homme comme les autres ou en défendant l’idée de la guerre des sexes. Nous dressons de leurs actions un bilan dévastateur. Ces raisonnements stériles ont gravement impacté les rapports entre les sexes, que les féministes considèrent soit comme une interminable lutte entre oppresseur et opprimé, soit comme une rivalité jalouse. Nous sommes les deux moitiés du même ensemble, aussi indispensables l’un à l’autre que le jour et la nuit ! L’homme et la femme ne s’additionnent pas, ils forment un tout cohérent qui tend vers l’harmonie, ils sont interdépendants et essentiels à la fécondité de l’humanité, dans tous les sens de ce terme. Le nier relève de postures politiques et idéologiques qui minent nos vies quotidiennes et hypothèquent l’avenir.

    Nous pensons que la culture s’ancre dans la nature, que les différences sexuelles existent biologiquement et, en s’exprimant, structurent symboliquement la société. Il n’y a pas rupture, mais continuité et interpénétration entre la nature et ses mises en scène culturelles. Vivre pleinement son sexe biologique constitue le meilleur moyen d’en renouveler la construction sociale et d’obtenir des changements en accord avec ce que nous sommes. Tandis qu’affirmer, sans nuance, que le genre n’est qu’une construction culturelle source d’injustices, qu’il convient de supprimer les normes et les repères constitue une erreur fondamentale et destructrice !

    Cette complémentarité des sexes ne doit pas être vécue de manière fixe, avec une liste de tâches « féminines » ou « masculines ». Pour autant, calquer nos comportements sur ceux des hommes est vain. La différence n’est pas synonyme de domination ou de hiérarchie ; un peu d’altérité ne ferait pas de mal dans ce monde de Narcisse !

    Construire la société de demain
    Nous ne sommes pas les victimes des hommes ou du patriarcat international. Notre combat est ailleurs : nous voulons nous libérer d’une société déshumanisée, qui n’est plus qu’une machine économique sans âme, sans passé ni avenir. Avec la complicité des féministes, les femmes sont les premières consommées et les premières consommatrices de notre « société kleenex ». Nous avons une place essentielle dans cette lutte.
    Les Antigones prônent l’autonomie des femmes et leur enracinement dans leurs familles, dans la vie locale, dans la société. Construire l’avenir est notre combat essentiel : nous ne reposons pas seulement sur nous-mêmes, et avons des comptes à rendre à nos héritiers. Alors que le féminisme beauvoirien ose affirmer que la maternité est un fardeau, une discrimination, nous considérons que donner la vie, permettre à demain d’exister, est un bel et bien un privilège. Et nous entendons en user comme tel. Afin de créer le lien entre le passé et l’avenir, de transmettre la mémoire et le sens des choses, la chair et le sang d’une civilisation. Or la maternité est aujourd’hui mise en danger par sa technicisation : GPA, congélation d’ovocyte, demain utérus artificiel, etc. Si la maternité est un moment par nature féminin, il n’est pas la propriété des individus, mais la condition d’existence de l’humanité. Permettre aux femmes de vivre une maternité libre et sereine devrait donc être une préoccupation féministe de premier ordre, au lieu de l’envisager comme une servitude ou un frein à la carrière !

    Cela dit, les femmes ne vivent évidemment pas leur fécondité uniquement à travers la maternité, d’autres voies, toutes aussi importantes, demandent encore et toujours à être explorées. Transmettre peut se faire de mille façons et notre féminité, notre nature féconde et créatrice, est une arme dans ce combat. Cela commence par les actes : changeons nos habitudes de vie qui servent le capitalisme de séduction. Obstinément, jour après jour, grain de sable après grain de sable.

    Le combat des femmes, c’est ici et maintenant. Dans la rue, les journaux et les livres pour faire entendre nos voix. Au foyer, centre d’où l’on rayonne. Dans les bois, les champs et nos jardins pour nous réapproprier la nature. Loin des systèmes idéologiques, ancrées dans la réalité de nos vies.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Quelques notes sur la notion d' “aristocratie”

    Un projet politique, projet culturel, reposant nécessairement sur un certain nombre de choix éthiques qui expriment, à l'aide de références choisies tenues pour cohérentes, les aspirations, les idéaux, la culture de leurs promoteurs.

    De toutes ces références, de ces “mots-clés” qui s'affrontent, s'appuient et se repoussent au gré des “combats d'idées”, il en est une, pas la plus employée ni la plus claire, qui mérite qu'on s'y arrête : celle d'“aristocratie” qui poursuit, çà et là, une carrière idéologique déjà ancienne. Le terme est suffisamment vague pour qu'on l'admette sans examen et, de plus, il est évocateur d'histoire(s). C'est cependant un terme suspect, au contenu ambigu et dont l'usage ne va pas de soi. Son insignifiance politique présente contraste plaisamment avec l'abus que l'on en peut faire dans certains milieux droitistes. C'est pourquoi tout débat sur la notion d'“aristocratie” doit commencer par une clarification sémantique. Ce faisant, on n'é­chap­pera pas, et l'on s'en excuse, aux déterminations intellectuelles de l'espace francophone. Mais si le mot est d'introduction récente en français (le terme aristocratie, latinisé dans les traduc­tions d'Aristote, n'est usuel qu'à partir de 1750 ; l'aristocrate date du XVIe s. et ne se vulgarise, si l'on peut dire, qu'à la veille de la révolution [1778, Linguet] [1]), la notion est ancienne.

    Il faut donc s'attacher à donner des points de repère historiques relatifs à l'origine de cette notion, tant il est vrai que le “style aristocratique”, quelles que soient les analogies que peuvent pré­senter sur ce point différentes civilisations, ne se laisse définir que dans un milieu culturel donné, en relation avec une situation historique précise. “L'aristocratie chinoise”, ou pharaonique, ou inca, mais on risquerait alors de méconnaître l'univers mental particulier qui les explique.

    Aussi ces quelques notes s'attachent-elles aux données de la tradition indo-européenne, reconnues comme fondement de la notion européenne d'“aristocratie”. On a ainsi accès moins aux réalités des aristocraties historiques qu'à l'image que nous permettent d'atteindre les textes les plus anciens des cultures indo-européennes.

    ◘ 1.1. Le vocabulaire

    Le sens du terme ayant varié au cours des temps, il convient de rechercher les valeurs premières. Si l'on se reporte au grec ancien, on se rend compte que les composés en aris- sont extrêmement nombreux, de même que les noms de personnes. C'est l'indice d'une notion traditionnelle conservée par le formulaire et comme telle révélatrice des idéaux du peuple qui l'utilise, donc une notion fondamentale.

    Le terme áristos sert de superlatif à ágathós (bon), et s'applique à “l'excellent”, au “meilleur”, au “plus brave”, au “plus noble”. L'aristocrate est donc celui qui se distingue dans un emploi précis, jugé essentiel par la tradition nationale. À l'origine, l'emploi devait être guerrier, l'áristeus étant “celui qui tient le premier rang”, le “chef le plus distingué, le plus brave”. Chez Homère, le terme s'applique à la suite ou à l'entourage des rois (Iliade 15, 363 ; 23, 236, etc…), d'où l'épique ándres áristèes. L'áristeía est la supériorité, notamment la vaillance et, au pluriel, les hauts faits, les exploits qui procurent la gloire ári-prepéoos“impérissable”. Aussi trouve-t-on l'adverbe ári-prepréoos (avec distinction, supé­rieurement). La notion de hiérarchie, ou mieux de hiérarchisation (active) des mérites n'est pas loin et se traduit dans le vocabulaire du gouvernement : áristarxéoo est “exercer la magistrature avec distinction”, on classe les hommes áristíndèn (par rang de noblesse ou de mérite). L'idéal social d'áristeúoo (exceller) entretient les espérances lignagères, d'où le composé áristogónos(qui enfante les plus nobles fils). L'áristokratía est donc le “gouvernement des plus puissants ou des meilleurs”. “L'aristocratie” est donc une notion issue de l'expérience sociale, vérifiée et somme toute relative. Elle n'est pas un concept métaphysique.

    ◘ 1.2. Dans la tradition indo-européenne

    ♦ 1.2.1. L'individu dans le groupe

    On remarque l'association de “l'aristocratie”, qui est un terme composé et donc secondaire par rapport à la notion d'aristeia, constatée, éprouvée dans les faits, avec les valeurs guerrières et la compétition sociale. Le rapport avec l'indien arya- est probable mais le sens de ce dernier terme est discuté (2) : l'arí- (avec sa personnification le dieu Aryaman) désigne la confédération des tribus qui constitue la “nation”, tous ceux qui se revendiquent du même “naître” ; mais en même temps qu'il désigne la communauté nationale par opposition aux non-aryens, arí- désigne l'étranger à la famille, au clan et à la tribu. Émile Benvéniste a pu écrire que le style indo-européen était “aristocratique” et Meillet n'a pas dit autre chose : l'analyse du vocabulaire hérité montre que l'indo-européen « est une langue de chefs et d'organisateurs imposée par le prestige d'une aristocratie » (3). L'étude du formulaire traditionnel confirme cette impression d'ensemble : « on y trouve l'image d'une fière aristocratie guerrière, qui aime la vie, les larges espaces, les biens de ce monde et par-dessus tout la gloire, et qui consacre à l'élevage, aux sports équestres et à la chasse les loisirs du temps de paix. Aristocratie pour qui le “caractère” (*ménos) est la qualité essentielle de l'homme, et la gloire (*kléwos, ce qu'on entend) le but suprême de l'existence » (4). Nul doute que l'organisation distendue de la “nation” entre clans rivaux et compétiteurs a favorisé la sélection de ces “aristocraties” guerrières. Tel est encore le mode d'organisation de plusieurs peuples indo-européens historiques, en particulier les Celtes de l'Antiquité et du Haut Moyen Âge irlandais.

    “L'aristocratie” se laisse ainsi définir comme la recherche et la maîtrise d'une perfectiontechnique dans les activités caractéristiques de son mode de vie et génératrices de hauts faits. Les exploits du guerrier lui valent la gloire, la “bonne réputation” qui fait que l'on parlera de lui. C'est le seul moyen de conquérir l'immortalité, car la gloire est “impérissable” (formule reconstruite à partir de védique áksitan ´srávah et grec homérique kléos áphthiton [5]). Le meilleur échappera ainsi à l'anonymat de la “seconde mort” qui est le lot commun de ceux que guette l'oubli.

    Comment cette idéologie d'apparence très “individuelle” s'inscrit-elle dans une doctrine sociale éminemment communautaire, entretenue par une tradition orale nécessairement supra-individuelle ? C'est d'abord que la recherche de gloire profite au groupe tout entier, puisqu'elle lui assure la maîtrise du “large espace”, de “l'espace pour vivre”. Ainsi les cosmogonies vantent les exploits du héros qui a fixé le soleil et repoussé les Ténèbres (Indra), servant en cela l'Ordre divin et rendant possible la vie du peuple et de l'univers (libération des eaux / vaches / aurores). La victoire militaire permet aussi l'instauration du sacrifice, l'organisation mystique de l'espace, la maîtrise distinctive des champs de pouvoir (les différents ager de Rome). C'est aussi parce que la réussite individuelle renforce le sens de la lignée dont la famille, le premier des cercles de l'appartenance sociale, est l'expression synchronique :

    « Les devoirs envers la lignée sont ceux du système que les sociologues nomment trustee, caractérisé par la croyance que la race, la lignée étaient la réalité métaphysique, et que l'individu n'était qu'un maillon transitoire d'une chaîne permanente de la famille idéalement éternelle, gardant le nom, la réputation, le statut et la propriété de la famille en dépôt (in trust) pendant son temps de vie. C'était la responsabilité de l'individu de transmettre ce dé­pôt non diminué et si possible accru par sa propre conduite. L'individu acquérait l'immortalité quant la postérité et en particulier ses propres descendants se rappelaient son nom avec orgueil et honneur » (6).

    Cette conception est inséparable de la solidarité clanique (famille étant ici à entendre comme “grande famille”, élargie à l'ensemble de la parenté, pratiquement l'unité réelle de la vie nationale). C'est d'ailleurs la reconnaissance de la solidarité-dépendance qui seule permet l'existence sociale. On peut résumer ainsi É. Benvéniste (7) : « En latin et en grec, l'homme libre, *(e)leud­heros, se définit positivement par son appartenance à une “croissance”, à une “souche” ; à preuve, en latin, la désignation des “enfants” (bien nés) par liberi : naître de bonne souche et être libre, c'est tout un. En germanique, la parenté encore sensible par ex. entre all. frei (libre) et Freund (ami), permet de reconstituer une notion primitive de la liberté comme appartenance au groupe fermé de ceux qui se nomment mutuellement “amis”. À son appartenance au groupe — de croissance ou d'amis — l'individu doit non seulement d'être libre, mais aussi d'être soi : les dérivés du terme *swe, gr.idiotes (particulier), lat. suus (sien), mais aussi gr. étes, hetaîros (allié, compagnon), lat. sodalis (compagnon, collègue), font entrevoir dans le *swe primitif le nom d'une unité sociale dont chaque membre ne découvre son “soi” que dans “l'entre-soi”.

    On n'est libre que dans le mesure où on reconnaît sa dépendance de nature, on n'est une personne que dans la mesure où le groupe vous reconnaît. L'aristocratie, la première à suivre le modèle social des sodalités et des unions de lignages, avec le système complexe d'engagements réciproques qu'elles supposent, participe entièrement de cette idéologie de la cohésion sociale, de type pourrait-on dire génétique.

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